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EAN : 9782742741090
300 pages
Actes Sud (03/01/2003)
4.04/5   53 notes
Résumé :
En 400 avant Jésus-Christ, les trois filles du tyran Denys de Syracuse s'épanouissent dans un jardin bordé de remparts qui, à leur adolescence, vont dissimuler une réclusion incestueuse.

Elles sont trois petites filles du plus haut lignage, issues des deux mariages du tyran Denys de Syracuse. Leur vie quotidienne, au début du IV siècle av. J.-C., est rythmée par les récits et par les jeux, par l'apprentissage des mythes et de la musique, par l'admirat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le Jardin forteresse a grillé la première place à d'autres livres dans ma PAL. Acheté chez un bouquiniste, il m'a permis de retrouver la plume de Claude Pujade-Renaud, une auteure que j'avais lue, il y a un certain nombre d'années et dont je gardais un excellent souvenir. Je n'ai pas regretté mon choix.
Première impression forte : une immersion dans le monde de la Grèce Antique. Un monde où la musique, la poésie et la philosophie côtoient la barbarie et la tyrannie. Un monde où le clivage homme/femme ; maître/esclave gouverne la société mais n'empêche pas de troublants rapprochements. Un monde où la liberté de moeurs et une certaine porosité des genres le disputent aux règles très strictes qui régissent la famille.
C'est dans ce monde-là, que je suis partie à la rencontre des trois héroïnes du roman : Sophro, la lucide et la plus tragique des trois, Diké, la gardienne du "jardin forteresse" où elles vont passer leur enfance et Harmonia, l'impulsive et la transgressive. Leur père : Denys de Syracuse, un tyran, ivre de pouvoir et qui n'hésitera pas, le moment venu, à les marier selon les rites de l'endogamie familiale, par stratégie politique.
Face à ce père tout puissant et vénéré, nos trois héroïnes. D'abord petites filles, elles couleront des jours heureux (superbement décrits) dans ce jardin forteresse et dans ce monde féminin qu'est le gynécée. Mais déjà la violence rôde autour d'elles. le viol et l'inceste vont entrer dans leur vie par le biais des mythes que leur raconte leur nourrice Pimpléa, jusqu'au récit initiatique dont elle leur fera part sans ménagement : celui de la lapidation, du viol et du meurtre dont sera victime Laodamia, la première épouse de leur père. Irruption brutale dans un monde de violence dont elles étaient jusque là protégées et l'union incestueuse à laquelle leur père va les contraindre va sonner le glas de leur innocence et de leur insouciance.
Une porte va s'ouvrir sur une tragédie familiale que nul ne pourra arrêter...
Ce que j'ai aimé c'est à la fois la subtilité et la clairvoyance avec lesquelles l'auteure traite ce problème de l'inceste en montrant son côté destructeur mais aussi toute sa complexité. Chacune des trois soeurs va être victime de ces trois mariages incestueux et chacune à un moment ou à un autre va frôler la folie. Leur forme de résistance ? Une relation fusionnelle où elles joueront tour à tour le rôle de confidente, de miroir ou de double selon les situations. Sophro et Diké iront même très loin dans cette relation et leurs corps les rapprochera plus d'une fois dans une intimité tout aussi troublante pour la lectrice et le lecteur que pour elles-mêmes.
Cette proximité des corps, on la retrouve d'ailleurs dans tout le roman. Et même si le clivage maître/esclave reste fort, les deux nourrices Nyctéia et Pimpléa vivent dans une grande intimité avec le monde des femmes et leurs enfants. Dans une magnifique scène de déploration, Nyctéia après son suicide, sera même pleurée comme une vraie mère par les trois soeurs. Bel hommage rendu à celle qui aura partagé leur vie au quotidien avec une affection et un dévouement sans failles.
La vie au quotidien dans ses gestes et ses rituels, Claude Pujade-Renaud en rend compte avec beaucoup de talent. Elle excelle dans la peinture de tout ce qui est palpable, sensoriel, que ce soit le monde végétal, animal ou humain, toutes ses descriptions dégagent une grande sensualité. Ce qui ne l'empêche pas de rappeler que le monde grec est aussi un monde de bruit et de fureur où l'on s'étripe joyeusement ! Sa phrase se fait alors véhémente , sans concession aucune et elle ne recule pas devant la description minutieuse des scènes de massacres ou de meurtres sans frôler pour autant la complaisance ou le voyeurisme malsain. C'est là tout son talent.
Pour finir, je dirais que ce livre a été pour moi une belle découverte, loin du hit parade des succès littéraires du moment ! J'aurais pu être déçue bien sûr mais j'étais alors la seule responsable de mon mauvais choix...
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J'avais lu ce livre il y a quelques années et il m'avait laissé une sensation d'éblouissement ; un texte aux exhalaisons capiteuses que j'ai eu envie de reprendre. 
Et j'en ai dégusté, savouré et redécouvert avec une intensité toujours aussi vive, la beauté solaire, sensuelle et tragique.
La richesse de ses thèmes en font un récit que l'on peut lire et relire sans en épuiser les symboles, à l'égal des légendes et mythes grecs qui le jalonnent. Claude Pujade-Renaud nous les rend familiers comme ils le sont pour les trois filles de Denys l'Ancien, tyran de Syracuse dont ils bercent l'enfance et l'adolescence.
«Plus Denys augmente son pouvoir, plus il construit des murs entre le monde extérieur et lui, prétendant enclore femmes et frères, enfants, serviteurs et compagnons, courtisanes et mercenaires dans l'enceinte d'Ortygia» p44
Sur l'île d'Ortygia ceinte de hauts remparts, Denys l'Ancien a érigé son palais qui domine Syracuse. Au coeur du palais, un jardin clos où s'ébattent ses trois filles Sophro et Harmonia, nées d'Aristomaque, et Dikè, née de Doris. le récit s'ouvre sur une scène idyllique où les trois fillettes jouent à la balle en compagnie d'Arété de Cyrène amie très chère d'Harmonia qui accompagne son père Aristippe, philosophe invité à la cour par Denys le Tyran, en même temps que Platon.
«A l'intérieur des remparts, le jardin se clôt sur lui-même, protégé. Seuls les plus hauts feuillages s'agitent.» Les échos de l'extérieur ne parviennent qu'atténués dans ce lieu où s'ébat pour quelques temps encore, l'insouciance et la légèreté des jeux de l'enfance. Et pourtant la balle franchit le mur et disparaît. Elle leur est rendue par un adolescent qui fait figure d'intrus, de prédateur mais émeut Harmonia la plus jeune. C'est le premier signe menaçant de rupture l'équilibre fragile de ce lieu préservé, dont il est interdit de sortir sous peine de punition sévère.
Les trois filles aiment leur père féru de poésie et de musique, l'admirent, le servent, les mères étant ressenties comme des rivales. Leur sensualité s'éveille dans cette vie close à travers les bains partagés avec leurs mères, par l'intermédiaire de leur plantureuse et silencieuse nourrice Nycteia, de Pimpléa la «pourvoyeuse de légendes» qui les effraie parfois mais en même temps les éveille à la sexualité par le contenu de contes comme celui de la source Aréthuse du nom de celle qui jaillit au centre du jardin ; grâce aussi au médecin Philistion concurrent de Pimpléa, «un de ces patriciens qui croient en la vertu du sommeil, des songes et des récits qui ressemblent à des rêves».
Mais le cocon protecteur devient piège quand, sur décision de leur tyran de père, pour des raisons politiques, elles seront contraintes d'épouser leurs oncles pour ce qui est d'Harmonia et Dikè et son demi frère Denys le Petit, fils de Doris, pour Sophro.
A partir de là, la tragédie enfle et se développe. La tyrannie ne peut étouffer indéfiniment l'élan vital et la passion amoureuse. Ce roman est le roman de la transgression : transgression des interdits de la part d'Harmonia qui franchit le mur d'enceinte du jardin pour rejoindre son amant Timocratès , transgression aussi de la part de Denys le Tyran qui est bigame, qui sert ses desseins politiques par l'inceste et se croit tout puissant à l'abri derrière ses remparts. Intermédiaire entre «Platon était malade» qui se déroulait aussi dans la Grèce antique et «Le désert de la grace», on retrouve dans ce roman, le thème, cher à Claude Pujade-Renaud, des femmes se heurtant au pouvoir masculin, pouvoir des pères, qui résistent et parviennent, même si elles le payent cher, à parfois passer outre. Les liens entre femmes, leur solidarité, leur attirance réciproque, sensuelle et douce (pas toujours), face à la brutalité masculine sont aussi magnifiquement rendus. Et les intrigues politiques, les rapports des philosophes et du pouvoir dont ils sont les faire-valoir, par les réflexions qui en émaillent le récit, ont des accents très actuels.
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Dans l'antiquité, trois petites filles dans un jardin forteresse.
Une enfance heureuse et insouciante auprès des esclaves et de leurs parents.
Leurs parents : un père, Denys et deux mères.
Denys est assoiffé de pouvoir, de conquête.
Pour se faire, il n'hésite pas à marier ses filles, à leur frère, à leur oncle…., et l'insouciance de l'enfance est bien loin.
C'est très bien écrit, très bien documenté.
Mais c'est glaçant quant au sort réservé aux filles, aux femmes.
Dans cette forteresse dorée que l'une d'entre elle ne quittera jamais, elles sont sous le joug de Denys le tyran et de ses successeurs qui les utilisent à merci.
Il faut bien du talent pour réussir à nous plonger dans cette époque avec autant de réalisme.
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Nous voici à Syracuse, au IVe avant J-C, ou plus exactement sur l'île d'Ortygia qui abrite la forteresse du tyran Denys. Nous allons suivre le destin de ses trois filles, Dikè (la justice), Sophro (la modération) et Harmonia, recluses dans le palais et les jardins qui l'entourent.
Sophro et Harmonia sont nées de l'union de Denys avec Aristomaque, quant à Dikè, elle est issue de l'union du tyran avec la marmoréenne Doris de Locres. La descendance masculine de Denys est assurée par le jeune Denys, premier rejeton de Doris, et par Nysaios, le fils d'Aristomaque.
Le noyau familial comprend également les deux frères de Denys, Leptinès et Théaridas, et le frère d'Aristomaque, Dion.
L'enfance des fillettes se déroule dans un cadre idyllique, loin de la cité, des rumeurs de guerre et des luttes intestines continuelles qui opposent l'aristocratie de Syracuse à son tyran. Elles ne connaissent du monde extérieur que ce qu'elles découvrent du haut des remparts et suivent avec peu d'intérêt les querelles mesquines des deux épouses de Denys. Dikè la sage, Sophro la musicienne et Harmonia l'impétueuse partagent la douce réclusion imposée aux femmes de leur condition.
À l'adolescence, les filles de Denys deviennent pour leur père les pions qui lui permettront de se maintenir au pouvoir et d'asseoir son emprise sur la cité. Dikè épousera son oncle Leptinès, Harmonia son oncle Théaridas, et Sophro sera mariée à son demi-frère Denys. La folie entre dans le jardin-forteresse avec ces unions contre nature. Sophro hait son époux, Harmonia s'accommode du sien et Dikè qui aime Leptinès n'obtiendra jamais de lui la consommation de leurs noces.
La progéniture de Sophro, Apollocratès, Iris et Laodamia, grandit dans le jardin sous l'oeil bienveillant de Dikè, mais Laodamia est une enfant mutique et sauvage, frappée par le sceau du malheur qui emporte parfois la raison de sa mère. Les retournements politiques de Denys n'aboutissent qu'à broyer chaque jour un peu plus ses filles dans un étau funeste.
Ce roman sur l'impuissance des femmes face au pouvoir masculin est d'une très grande force. Un récit à trois voix (parfois quatre quand se mêle celle de l'amie, Arétè de Cyrène) qui se fait l'écho du malheur qui frappe les faibles. L'écriture de Claude Pujade-Renaud, poétique, incantatoire, nous enferme dans un tombeau recouvert d'azur.
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Aaaah voici un livre que j'ai savouré comme un thé à la pulpe de datte dégusté dans un bain de vapeur parfumé. Je l'avais déjà lu il y a quelques années, j'en avais gardé un souvenir enchanté, et je n'ai absolument pas été déçue pour cette nouvelle plongée au coeur du jardin. Claude Pujade-Renaud nous livre ici un conte antique, si proche des mythes et légendes qui y sont évoqués, une véritable tragédie avec tous ses ingrédients : amour, haine, pouvoir, inceste, folie, complots et guerres fratricides. Cela se passe à Syracuse (lieu qui m'a toujours fait rêver), dans l'univers clos du « jardin forteresse » construit par la folie du tyran Denys. Il veut se protéger et protéger ses femmes et ses filles, mais qui va pouvoir les protéger de lui ?
L'écriture est pleine de poésie, de musicalité, de symboles et de métaphores et les choses sont dites ou suggérées avec beaucoup de finesse. C'est magnifique, somptueux, sensuel et cruel. On oscille entre ombre et lumière, ressentant à la fois le poids de la prison et la douceur de ce lieu protecteur. Ces trois filles sont comme des papillons condamnés à rester chrysalides…
Bref, une lecture envoûtante !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
(après la mort de Nyctéia la nourrice)
Les trois soeurs se rapprochent, blanches, tremblantes, puis s'amarrent les unes aux autres, en cercle, têtes inclinées, choeur de douleur et de déploration, les chevelures se frôlent et se mêlent -la couleur fauve d'Harmonia, les frisures de Sophro, les tresses luisantes de Diké- non, les ainées ne reprocheront pas à la cadette, les bras se croisent sur les épaules, les doigts se cherchent, se nouent, un murmure naissant, un lent balancement, les voix elles aussi se nouent et se chevauchent...
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Sophro
Non, je n'ai pas faim. Ma mère prétend que je maigris. Elle se trompe. Je grandis, m'étire. Je voudrais être droite et longue et souple tel un cyprès. Caressé par le vent, ondulant lentement.
Dans la rivière du sommeil et du songe, je me transforme et change de règne. Brise nocturne ou sève, bête rampante, envolée d'ailes. De jour, je ne m'en souviens pas, ou si mal si peu. Ces métamorphoses, j'aimerais les capter dans la musique, rivière qui rejoindrait la première. Si je mange trop, je n'y parviendrai pas.
Une pomme, quelques gorgées de lait de chèvre me suffisent. Jamais de viande, le sang déclencherait le sang, non, je ne veux pas !
Tant de filles, fuyant un mortel ou un dieu, ont échappé au viol en devenant source, arbre, oiseau. Si je réduis à l'extrême la nourriture, peut-être mon corps changera-t-il de nature. Aquatique, végétale, animale ?
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Dorée et cuivré, saisie par la vivacité de la clarté, la chatte plisse ses yeux mi-clos puis avance vers Sophro à pas de fauve et de danseuse tout à la fois. Une lente et sûre rapidité, attaque amoureuse plutôt que prédatrice. Sophro a aussitôt tourné la tête vers l'animal qui, de son front de chèvre têtue, vient donner de petits coups amicaux contre la tempe de sa maîtresse. La jeune femme la fait glisser sur sa poitrine où Glaukia s'installe, royale et sereine, cardant la tunique avec délicatesse.
.... Ma belle ma toute belle, murmure-t-elle en la caressant, tu es allée aviver du côté des noisetiers le vert de tes prunelles, tu sais toujours ce qui te convient, toi l'Egyptienne, l'étrangère venue de rivages lointains, ma panthère de miel et de lumière, toi qui fort heureusement n'es pas de notre clan, comme je t'aime...
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Diké devine la vibration subtile qui émane de cette peau. Pas seulement de la peau... D'une pulpe, plutôt d'une chair secrète irradiant dans la semi-obscurité. Diké ne peut s'y tromper. Lorsque sa soeur descend de cheval, elle offre une texture serrée, dure presque, tenue par la rage et la jouissance de la domination -à l'image de leur père. En ce moment, son corps semble à la fois tendre et dru. Il diffuse une tiédeur moelleuse. En quel lieu Harmonia a-t-elle été chercher ce mélange d'ardeur et de langueur ?
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La nuit, des mois ou des années après, suinte une horreur lourde, telles ces gouttes huileuses, exsudées par le bois de cade, larmes lentes. Le sommeil me déserte et s'il m'arrive de m'abandonner à un rêve, voilà qu'il met en scène ce que je tentais d'oublier, saccages et pillages, cris des blessés ou des torturés, relents de charnier ou d'incendie. Je m'éveille, traqué, assiégé. Des chairs brûlées ou des chairs putréfiées, je ne sais ce qui est le plus insoutenable...
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Vidéo de Claude Pujade-Renaud
Le 7 mars 2013, François Busnel reçoit :
Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges Alix de Saint-André, Garde tes larmes pour plus tard, à propos de Françoise Giroud, Histoire d'une femme libre : un manuscrit retrouvé par Alix de Saint-André à l'IMEC et publié par cet écrivaine à titre posthume. Andreï Makine, Une femme aimée Claude Pujade-Renaud, Dans l'ombre de la lumière
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