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Citations de Colm Toibin (210)


"La mémoire emplit mon corps autant que le sang et les os."
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Ils disent qu'il ne faut pas mélanger l'alcool et les somnifères , mais moi je trouve que ça va bien ensemble au contraire .
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Eilis protesta :
- En Irlande, sur la plage, personne n'aurait l'idée de vous regarder. Ce serait considéré comme malpoli.
- En Italie, ce serait malpoli de ne pas regarder.
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La franchise est toujours préférable, quelle que soit la situation, dit-elle. Et quelles que soient les personnes concernées.
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Assis seul en bout de rang au milieu de la salle de concert, Thomas regardait Gustav Mahler guider les musiciens à travers un passage lent jusqu’à obtenir un silence complet ; puis le chef leva les mains comme s’il voulait que ce silence contrôlé se prolonge. Plus tard, il dirait à Thomas – qu’il avait invité à venir écouter la répétition – que s’il était capable d’obtenir ce silence juste avant la première note, alors tout devenait possible. Mais c’était rarement le cas. Il y avait toujours des bruits parasites, ou alors les musiciens eux-mêmes n’étaient pas capables de retenir leur souffle aussi longtemps qu’il l’aurait voulu. Il ne demandait pas un simple silence, dit-il, mais un moment où plus rien n’existait, un vide à l’état pur. 
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Thomas fut frappé par la pensée que depuis 1933, il ne lui était pas arrivé une seule fois de s’octroyer la liberté d’être vraiment impoli avec quelqu’un. La difficulté quotidienne de l’exil tenait pour partie à cette obligation permanente de sourire et de ne presque pas parler…
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Mme Kehoe leur demanda si c'était une bonne idée , à leur avis , qu'elle achéte un téléviseur pour lui tenir compagnie le soir . Son inquiétude , dit-elle , était que l'engin , en définitive ,ne fonctionne pas et qu'il lui reste sur les bras . Tony et le père Flood lui conseillèrent d'en acheter un , [...], rien ne garantissait qu'on continue à fabriquer des émissions à l'avenir et qu'elle n'avait pas envie de prendre un risque pareil .
- Quand tout le monde en aura , je m'en achèterai un aussi, conclut-elle .
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Le compositeur maîtrisait parfaitement l’orchestre, mais sa présence était presque douce. Ses mouvements de direction suggéraient que ce qu’il désirait atteindre ne s’obtiendrait pas moyennant de grands gestes. Il s’agissait d’autre chose – laisser la musique surgir à partir de rien, rendre les musiciens attentifs à ce qui était là avant qu’ils ne commencent à jouer. Thomas l’observait. Mahler réduisit encore la puissance du son, indiqua à certains membres de l’orchestre d’en faire moins, avant d’ouvrir les bras comme s’il attirait la musique vers lui ; il leur demandait de jouer aussi bas que le permettait leur instrument. 
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Peu importe sa décision, il n’y avait aucun moyen d’éviter les conséquences de ce qu’elle avait fait, ou de ce qu’elle s’apprêtait peut-être à faire à présent.
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C'était cette lettre, comprit-elle, qui transformait son humeur, lui donnait le sentiment d'une liberté nouvelle, et cela, elle ne l'avait pas du tout anticipé.
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Peu importe son rêve secret, peu importe son désespoir, elle n'avait pas d'autre choix que de cesser d'y songer, et le plus tôt serait le mieux.
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Chacun d'entre nous a plein de vies, mais il y a des limites. On ne sait jamais ce qu'elles seront.
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Elle avait l'impression d'être sous l'eau et d'avoir renoncé à lutter pour remonter prendre de l'air à la surface . Rejoindre les autres dans le monde qu'ils habitaient lui paraissait impossible ; ce serait trop , elle ne le désirait même pas . Comment expliquer cela à quelqu'un qui cherchait à savoir comment elle allait ou qui lui demandait si elle avait surmonté le choc de la mort de Maurice .
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Soudain la pensée le frappa que cette musique aurait pu toucher son père, dans les derniers jours de sa vie, alors qu’il savait la mort proche – ce son miroitant qui prenait son essor, qui planait au-dessus de tout, qui suggérait un pouvoir au-delà des puissances terrestres, qui ouvrait vers une autre dimension où l’esprit survivait et s’imposait, où il existait un repos possible, une fois endurée la mort elle-même, son indignité pure et simple. 
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Trollope et Balzac, Zola et Dickens seraient devenus de vieux prédicateurs amers, ou des maîtres d'école chevelus et déments, s'ils avaient été condamnés à naître en Nouvelle-Angleterre et à vivre parmi ce peuple.
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- Bon sang, lui dit-il, c'est terrible ce qui s'est passé samedi. Tout à fait le genre de chose qui aurait bouleversé votre mari, M. Webster, paix à son âme.
- C'est sûr, oui, acquiesça-t-elle.
- Je me souviens qu'il nous faisait barrer le "London" de Londonderry sur tous les atlas. Je crois que j'en ai encore un à la maison.
- Moi aussi.
- Et la matraque, s'il vous plaît. Contre des manifestants pacifiques.
- Oui, j'ai vu des images à la télévision.
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Il pouvait imaginer la décence morale, mais ce n'était pas vraiment une vertu en ces temps sinistres. Il pouvait imaginer l'humanisme, mais cela n'avait que peu d'impact en ces temps qui exaltaient la volonté de la foule. Il pouvait imaginer une intelligence fragile, mais cela ne signifiait pas grand-chose en ces temps qui honoraient la force brute. Pendant que le mouvement lent touchait à sa fin, il comprit que si seulement il pouvait rassembler le courage nécessaire, il lui faudrait accueillir le mal dans un livre, ouvrir la porte à l'obscurité qui était là, hors de sa propre sphère de compréhension.
Il existait deux hommes qu'il n'était pas devenu et dont il pourrait faire un livre s'il réussissait à leur donner corps. Le premier était lui-même, sans son talent, sans son ambition, mais avec la même sensibilité. Quelqu'un de parfaitement à l'aise dans un démocratie allemande. Un homme qui aimait la musique de chambre, la poésie lyrique, le calme domestique, les réformes mesurées. Un homme tout en conscience, qui serait resté en Allemagne, y compris quand l'Allemagne devenait barbare, un exilé de l'intérieur qui aurait vécu dans la peur.
Le deuxième était un homme qui ignorait la prudence, dont l'imagination était aussi radicale et flamboyante que l'était sa voracité sexuelle, un homme qui détruisait ceux qu'il aimait, qui cherchait à créer un art austère, un art qui méprisait les traditions, un art aussi dangereux que le monde en train d'advenir. Un homme effleuré par les démons, dont le talent était le résultat d'un pacte démoniaque.
Que se passerait-il si ces deux hommes devaient se rencontrer? Quelle énergie en résulterait? Quelle sorte de littérature? Quelle sorte de musique?
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Elles en savaient si long, toutes les trois, pensa-t-elle - tellement long qu'elles pouvaient absolument tout faire, sauf dire à voix haute ce qu'elles pensaient tout bas.
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 Les éditeurs s’alarmèrent d’abord de la longueur du texte, avant de décider d’en faire une vertu. Très vite, les maisons étrangères en acquirent les droits. Dans les quelques mois qui suivirent sa publication, chaque fois que Thomas et Katia se rendaient à l’opéra ou au théâtre, des inconnus les abordaient pour faire l’éloge du livre. Les invitations affluaient des quatre coins d’Allemagne demandant à Thomas d’en lire des extraits. Les lecteurs d’une revue étaient invités à soumettre leurs passages préférés. Puis une rumeur arriva de Suède : La Montagne magique était prise très au sérieux par leur Académie, le groupe qui décernait chaque année le prix Nobel de littérature. 
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[…] il nota que l’inflation était imputée aux vainqueurs de la guerre, qui avaient imposé des taxes rédhibitoires sur les exportations allemandes. Comme tous les Allemands, Thomas déplorait ces taxes, perçues comme vindicatives. Mais il mit du temps à comprendre que, outre la misère, l’inflation engendrait des rancunes qui ne s’apaiseraient pas facilement. 
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