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Critiques de Colum McCann (791)
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Un câble d'acier tendu entre la tour nord et sud des twin-towers, le funambule se lance vers son destin. En bas les New-yorkais les yeux levés regarde l'homme sur son fil faire la nique à l'Amérique.

" Et que le vaste monde poursuive sa course folle ".

Au même moment dans le Bronx une descente de police embarque des prostituées, Tizzie et Jazzlyn , une mère et sa fille font partis du lot, sous les yeux impuissant de Corrie un prêtre irlandais et son frère Ciaran.

" Et que le vaste monde poursuive sa course folle ".

Pendant ce temps, Claire reçoit dans son appartement cossu de park avenue des femmes qui comme elle ont perdu un garçon dans l'enfer du Viêt-Nam, parmi ces femmes il y a Gloria .

" Et que le vaste monde poursuive sa course folle "

Lara quand à elle n'est plus la même depuis l'accident sur la "FDR", elle ne conduisait pas c'est vrai, mais ces deux corps restent gravés dans sa mémoire. Cette artiste peintre va quitter le monde de strass et de paillettes pour prendre un nouveau départ.

" Et que le vaste monde poursuive sa course folle"

Quel roman ! et surtout quel talent ce monsieur Colum Mc Cann.

J'ai découvert cet écrivain dans les " carnets de route " de François Busnel, que d'émotion dans ce livre, autant que dans le sublime roman de Steinbeck " les raisins de la colère" mon livre de chevet.

" Et que le vaste monde poursuive sa course folle" est une plongée dans un univers de misère. l'auteur m'a touché par sa sensibilité, son style, sa façon d'écrire et de décrire une population je ne dirais pas de marginaux, c'est un mot que je déteste, ces gens qui sont sur le bord de la route attendant qu'une voiture s'arrête, une lumière au bout du tunnel.

J'espère que ces quelques lignes vous donneront envie de découvrir cet incroyable écrivain "et que le vaste monde poursuive sa course folle"
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

"Mais sans doute rien ne commence, rien ne finit, tout se poursuit." Et que le vaste monde poursuit sa course folle.



L'Amérique des années 70; les garçons qui ne reviendront pas du Vietnam, les mères qui pleurent, les prostituées qui rêvent d'une autre vie pour leurs filles, un prêtre ouvrier qui cherche Dieu dans ce tourbillon de misère.

Croisements de vies qui tentent de rester en équilibre. Tomber, se redresser, avancer pas à pas, chacun dans le silence de sa solitude, se mêlant aux bruits de la vie qui grince, qui chante aussi parfois.



Et là-haut, le funambule, dansant sur un fil entre les Twin Towers, oubliant le sol, ne faisant plus qu'un avec le vent. La Terre serait si belle on savait la regarder, sans les gens. Un jour, à cet endroit, le monde sera encore plus fou.



Un très bon roman qui nous fait pénétrer au cœur la vie de ces personnages, en apparence si différents, et pourtant, marchant sur le même fil, en tâchant de ne pas trébucher, de ne pas se laisser emporter par la course de ce monde en folie.

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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Magnifique roman !

Colum McCann raconte les gens, leur façon de gérer les petits maux du quotidien, les aléas de leur existence, des plus anodins aux plus terribles accidents de la vie. Un fil les relie qui s’appelle hasard, destinée ou fatalité.

McCann débute son roman par une image forte, celle d’un funambule qui cherche son équilibre sur un fil tendu entre deux immeubles du World Trade Centre, progressant avec toute la concentration nécessaire et l’appréhension légitime vers un point lointain et informe, pour nous rappeler que nous sommes suspendus à nos vies et qu’à tout moment tout peut basculer.

Il donne ainsi un avant-goût de ce que va être l’histoire qu’il va nous narrer : les destinées de ces deux frères irlandais, émigrés à New-York, qui se débattent au milieu d’une société de marginaux, d’anges déchus, de pommés... mais aussi celles de ces hommes et femmes que la vie a fracturés et qui gravitent autour d’eux comme des satellites.

McCann tisse sa toile reliant ces inconnus aux antipodes les uns des autres.

« Et que le vaste monde poursuive sa course folle » fait partie des grands romans qui savent nous atteindre, exacerber nos sentiments les plus profond, bouleverser toutes nos certitudes. Le titre est explicite, quoiqu’il advienne, la Terre continuera de tourner et le soleil de se lever et de se coucher.

C’est une histoire que John Steinbeck aurait pu écrire pour tout l’humanisme qui transpire à chaque page, de ces inconnus. Le talent de McCann confirme qu’il fait partie de cette constellation d’écrivains comme Joyce Caroll Oates, John Irving et d’autres, qui savent nous enchanter grâce à leurs œuvres, nous rendre une certaine humanité poignante.

Ce roman a été récompensé par le National Book Award en 2009, récompense amplement méritée.

Un roman que je recommande vivement de découvrir si ce n’est déjà fait !

Traduction de Jean-Luc Piningre.

Editions Belfond, 10/18, 473 pages.

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Apeirogon

Exceptionnel....

Le livre s'articule autour de deux amis : l'un est Israëlien et juif, l'autre Palestinien et musulman. Tous deux sont "combattants pour la Paix" et sont membres des "parents endeuillés" ayant tous deux perdu leur fille.... Ils sont amis et ils veulent trouver une autre solution pour ce conflit désormais de plus de 70 ans....

Ce livre entrecroise leur récit (mais pas un sens linéaire, au contraire le texte s'éparpille avec bonheur) avec d'autres faits, d'autres courtes histoires.

Il est passionnant. Bien écrit, difficile à lâcher....



Je suis allée en Israël, j'ai franchi le mur (avec un passeport français c'est plus facile de le passer dans un sens et dans l'autre). Ce qu'on peut voir à la télé est en-dessous de la réalité. C'est d'une violence inouïe....

Mais plus que cela, c'est l'école de l'ONU de Béthléem qui m'a marquée. Une école en face du mur et d'un mirador.... et de fusils qui dépassent.... Une école de l'ONU avec des fenêtres qui ne sont pas faites de vitres mais de plaques de métal.... La porte de l'école avec des impacts de balle à hauteur d'enfant.... J'étais glacée....

Ayant vu cela je finis ce livre avec une pointe de désespoir.... Je pense aux deux personnages. Quel mérite ! Mais si leur combat est indispensable, il me semble tristement si vain....



Un livre à lire et faire lire....
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Zoli

Tchécoslovaquie, 1930, Les Hlinskas, la milice du pays, forcent les roulottes d'un camp rom à s'avancer sur un lac gelé. Puis ils allument des feux sur les rives et regardent hommes, femmes, enfants et chevaux s'enfoncer dans l'eau glaciale. Seuls survivants de leur communauté, Zoli et son grand-père reprennent la route, en se cachant de la milice. La petite fille n'a que 6 ans et elle vient de faire la découverte de la cruauté humaine. Mais il faut continuer, trouver un autre clan et perpétuer les traditions ancestrales du peuple rom. Zoli grandit, danse, chante et écrit des poèmes, car son grand-père lui a appris à lire et à écrire malgré l'interdiction. C'est lui aussi qui lui a appris les préceptes de Karl Marx et transmis l'attente de la révolution prolétarienne. Ses dons pour la poésie, le chant, les contes sont repérés par le poète communiste Martin Stransky. Il veut faire d'elle une égérie de la cause, l'exhiber dans les salons, publier ses poèmes. Son assistant, Stephen Swann, un jeune anglais idéaliste, tombe éperdument amoureux de la belle tzigane. Mais leur histoire ne peut pas être. Zoli n'est pas de celles qu'on attache. Swann trahit celle qu'il aime et Zoli est bannie de son clan. Elle a bousculé les traditions, secoué les tabous, elle est impardonnable. Puis c'est le communisme qui la trahit. Les autorités ont promis l'égalité aux roms, elles imposent la sédentarité. C'est la ''grande halte''. Usant de méthodes tout aussi cruelles que les Hlinskas, le nouveau pouvoir en place veut soumettre ce peuple libre et nomade. Zoli, seule au monde, ne peut que regarder de loin les souffrances de son clan. Quand elle passe à l'Ouest, elle se crée une nouvelle vie. Ses pas la mèneront en Autriche, en Italie, et même à Paris.



Librement inspiré par la poétesse polonaise-rom Bronislawa Wajs, le roman de Colum McCann raconte une femme libre, fougueuse, indépendante et un peuple qui l'est tout autant. Cette femme flamboyante qui a connu les persécutions, l'ostracisme, la trahison, le bannissement mais aussi l'amour et la rédemption est au coeur d'une histoire beaucoup plus vaste, celle du peuple tzigane d'Europe centrale. Une communauté toujours persécutée mais qui envers et contre tout a su garder ses traditions intactes, des coutumes inébranlables, transmises oralement une génération après l'autre, faites d'interdictions, de superstitions, mais aussi du goût de la danse, des contes, de la musique, du voyage, de la liberté.

Colum McCann est un écrivain généreux et prolixe. Son récit dans la seconde moitié du livre s'enlise un peu dans le trop plein de détails. Les errances de Zoli traînent en longueur,mais avant que la lassitude ne s'installe, il nous réserve un final mélancolique et riche en émotions. Zoli, même vieillissante, reste la même femme éprise de liberté et attachée à son peuple. Un très beau livre qui nous fait entrer dans le monde méconnu des tziganes.
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Danseur

Allez hop ! Petite arabesque glissée suivie d'un balancé ballonné chassé-croisé double écart latéral facial immédiatement enchainé par une cabriole demi-contretemps développée couchée et pour finir quadruple salto smashé enveloppé giclé et là , pour la déconne , roulade avant réception têtale !

A y ai , chaud bouillant pour la critique ! Le temps d'aller prendre un bain de synthol et j'attaque...



Autant Le Champ du Coyote m'avait fait hurlé de plaisir , autant Danseur ne m'a pas transporté plus que ça...

Et pourtant , la danse , je maitrise ! Ah la queue leuleu , la danse des coin-coin , j'en passe et des moins bons , ne m'ont jamais posé aucun problème pour finir sur une petite note classe et guillerette un repas arrosé plus que de raison ! Non , le souci est ailleurs...

Sujet fort s'il en est , Noureïv m'alléchait déjà . Huuuum , on va oublier alléchait et préférer intriguait . Le problème , c'est ce roman fiction qui me frustre , étant bien incapable , aux vues de mes faméliques connaissances sur le sujet , de démêler le vrai du faux . Je me doute fort que la trajectoire artistique du maitre associée à ses nombreux déboires politiques pour orientation sexuelle subversive collent plutôt fidèlement à la réalité . Cependant , difficile de se faire une opinion arrêtée en referment le-dit roman et ça , ça m'empeche de pirouetter en rond...

J'ai aimé cette écriture lyrique , sèche et sans détour , sachant parfaitement retranscrire sur papier glacé ce monde pourtant visuel . J'ai adoré Nouriev danseur , sa façon de se donner corps et âme à son art au prix de sacrifices inimaginables . A contrario , l'humain ne m'a que très modérément enthousiasmé ! Pourtant touchante cette blessure à vif concernant une famille qu'il quitta bien trop tôt et presque définitivement pour raison d'état en préférant s'expatrier plutôt que de subir la vindicte et le courroux de l'intelligentsia Russe . Finalement assez triste ce besoin irrépressible de forniquer , baiser , fourrer , défoncer...n'importe qui n'importe quand . Et la tendresse bordel...Si la danse nous apparait comme n'étant que douceur , légereté et poésie , le revers de la médaille s'avère beaucoup plus sombre car l'humain , aussi talentueux soit-il , n'en oublie jamais d'y véhiculer malgré tout son cortège de cavaliers noirs . Partouze , drogue , melon surdimensionné...le catalogue semble pléthorique .

Et c'est là le principal reproche , l'auteur alterne le très bon avec le racolage facile et somme toute finalement inutile . Il faut lui reconnaître cependant une certaine inventivité en associant à son récit un nombre incalculable de personnalités d'époque y allant toutes de leur petit commentaire acerbe .

Au final , je ne sais trop sur quel pied danser . L'ascension d'une étoile jusqu'à son firmament puis sa déchéance furent passionnantes , ses à-cotés plus discutables ! Un milieu sacrificiel parfaitement dépeint . Une photographie d'époque très juste . N'était cette propension à se disperser dans le graveleux répétitif et la facilité , Danseur eut pu m'apparaitre comme un véritable chant du cygne...Je n'y ai aperçu qu'un Ardea Cinerea et c'est déjà pas si mal !



Danseur , à vos pointes !
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Danseur

Entre biographie et roman, Danseur se penche sur la destinée de Noureiev, de son enfance tatare dans un coin reculé d'URSS à ses frasques dans les soirées ou les backrooms, en passant par son incroyable talent sur scène, ses amitiés indéfectibles, ses fragilités ou sa mégalomanie.



Le texte emprunte une forme originale, présentant les points de vues de ceux qui l'ont côtoyé : ses différents professeurs, ses parents, ses amis, ses amants, sa gouvernante, son chaussonnier... Pas de risque de s'ennuyer entre ces ressentis si différents, étalés sur toute une vie et tout le globe. En revanche, on peut s'y perdre et avoir du mal à démêler le vrai du faux...



Ca a été mon cas, le résultat paradoxal étant que j'ai été fascinée par la personnalité de Noureiev mais nettement moins par le livre que Colum McCann lui a consacré... Il me faudra lire une autre biographie, certainement...



En revanche, les passages sur l'Union Soviétique m'ont réellement intéressée. Pénuries diverses, répression, interdiction de communiquer avec les traîtres passés à l'Ouest, importance du Parti... ces éléments paraissent surréalistes, pourtant ils étaient vrais il y a encore 30 ans !



Challenge PAL
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Ailleurs, en ce pays

Avec cet excellent recueil de nouvelles (trois exactement), voilà un excellent moyen de découvrir la prose et le talent de Colum McCann pour ceux qui ne le connaisse pas encore par ces romans.

Trois nouvelles donc très noires, désespérées qui se passent dans cette Irlande déchirée par ces conflits. Trois portraits d’adolescents (tes) pour montrer les ravages de la guerre, de la haine de l’autre. Cette haine viscérale qui rend aveugle les pères tandis que les enfants secrètement espèrent des jours meilleurs ou paix et réconciliation effaceront les malheurs du peuple irlandais. Chaque nouvelle nous imprègne de cette fatalité du malheur. On voit déjà ce qui fera la force de ces futurs écrits, sa force narrative bien sur, son talent incroyable pour donner vie à des personnages complexes, réalistes. Son souffle romanesque est déjà là, sa sensibilité à fleur de peau aussi, un regard sur son pays sans complaisance mais juste.

Colum McCann est un formidable auteur, « Ailleurs en ce pays » le montre admirablement.



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Apeirogon

Je ne sais pas par quel bout vous parler de ce roman, il est tellement et incroyablement riche, que toute parole à son sujet sera simpliste et réductrice j'ai l'impression. En tous cas, il confirme le fait que Colum McCann est un grand, très grand écrivain !



🕊️ Apeirogan est né de l'histoire vraie de deux pères, l'un israëlien, l'autre palestinien, qui ont perdu chacun leur fille (l'un d'une balle perdue, l'autre dans un attentat).



Ces deux pères se sont rencontrés et à travers des conférences, n'ont plus cessé depuis de se battre pour la paix.



🕊️ En une succession de paragraphes plus ou moins longs, Colum McCann tisse une toile dont les côtés semble infinis. Pour nous aider à appréhender ce conflit, l'auteur revient sur l'histoire d’Israël mais nous fait toucher du doigt aussi, par mille et un détails, ce que cela signifie aujourd'hui de vivre dans cette région selon qu'on est palestinien ou israélien.



La guerre n'a rien de clinique. Colum McCann nous le rappelle à travers des scènes qui marquent à jamais l'esprit comme ces secouristes qui viennent ramasser des bouts de corps après un attentat piégé.



🕊️ Par un jeu de construction virtuose, tous les éléments que l'écrivain dépose sur le papier finissent par se répondre pour former comme un immense écho, soulignant combien chacun est élevé dans la haine de l'autre.



"

A lire si vous cherchez un roman bouleversant qui aide à comprendre la complexité du monde mais aussi à espérer .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les saisons de la nuit

J’avais déjà apprécié « Danseur », du même auteur. J’ai été complètement séduite par « Les saisons de la nuit ».

New York, deux histoires en parallèle.

En 1916, des terrassiers creusent un tunnel sous le fleuve, pour les chemins de fer. On suit quatre d’entre eux, et en particulier Nathan Walker, un jeune noir.

Les conditions sont très dures

En 1991, sous le même tunnel, une communauté de sans-abris vit là. En particulier Treefrog.

Les conditions sont très dures.

On retrouve Nathan Walker, tout au long de sa vie.

Les histoires parallèles, petit à petit, se mêlent dans de mêmes chapitres, puis se rejoignent.

Quelle belle écriture, quelle maîtrise, c’est magistralement construit et ces hommes sont si attachants !

C’est un véritable roman, d’un véritable conteur. De la grande et belle littérature.

Une magnifique histoire qui s’installe dans la tête et dans le cœur.

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Transatlantic

Ce livre faisait l’objet d’une promotion en librairie, offert pour deux autres livres achetés. Lors de mon dernier approvisionnement, il a atterri d’abord dans mon panier, puis sur ma pile à lire. Je ne regrette pas ce choix, qui m’a donné l’occasion de découvrir l’auteur Colum McCann et la saga familiale au cœur de Transatlantic.

J’ai passé un bon moment suspendu entre les époques et les continents, survolant d’une lecture fluide (merci au traducteur) la vie de cette famille dont l’ancêtre, une jeune fille irlandaise quitta son pays pour l’Amérique, traversa les épreuves que l’Histoire et la vie mirent sur sa route.

Cette épopée est très féminine, car ce sont bien les destins de ses descendantes qui en tissent la trame et en donnent la saveur.

La construction non linéaire m’a plu, elle égare un peu le lecteur dans le dédale du temps et des lignées et rajoute à l’émotion qui affleure lorsqu’on passe d’un siècle à l’autre, d’une héroïne à l’autre...

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Apeirogon

Merci à NetGalley et aux éditions 10/18 pour cette lecture.

Smadar Elhanan, une jeune israélienne de 14 ans est tuée dans un attentat-suicide à Jérusalem.

Dix ans plus tard, le 20 janvier 2007, Abir Aramin, une écolière palestinienne de dix ans est tuée par un soldat israélien alors qu’elle s’apprêtait à rentrer à l’école après avoir acheté des bonbons.

Y a-t-il quelque chose de pire que de perdre un enfant ?

Rami et Bassan auraient dû se haïr, mais devenus amis, ils donnent des conférences pour la paix. Rami ne veut pas de l’Occupation, Bassan a étudié la Shoah. Ils essaient de se faire entendre de ceux qui n’écoutent pas. Ils racontent leur histoire et à son tour Colum McCann raconte leur histoire, mais pas seulement, il relate aussi l’histoire du monde.

Le roman, avec sa structure qui se réfère à l’apeirogon est difficile à lire, mais c’est un livre inoubliable.


Lien : https://dequoilire.com/apeir..
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Les saisons de la nuit

Un roman qui nous fait plonger dans les tunnels du métro New- Yorkais.

Deux histoires en parallèle, l'une plus ancienne que l'autre.

Leur lien est ce tunnel.



On suit la vie d'un ouvrier noir; Walker. Vie de labeur, où les bonheurs et les malheurs se succèdent, comme les méandres d'un tunnel. Une vie pleine d'émotions, de souvenirs, de simplicité. Un grand gaillard robuste qui aime la vie et qui chante le blues : "Seigneur, j'suis tellement au fond du trou, quand je lève les yeux, je vois que le fond."



Puis c'est l'histoire d'un personnage nommé Treefrog qui s'entrecroise avec celle de Walker. Son lieu de vie est le tunnel, les ténèbres où se rencontrent des hommes et des femmes qui vivent comme des rats parmi les déchets. Le tunnel est leur abri, ils vivent en retrait, sous le monde, comme s'ils étaient déjà morts, remontant rarement à la surface.

Quand Treefrog était heureux , il chantait aussi une chanson :

" Seigneur, maintenant que j'suis en haut du ciel, quand je baisse les yeux, il me semble que j'vois que du ciel."



Deux mondes ouvriers se rencontrent , celui des terrassiers, grattant sous terre, et celui des bâtisseurs de gratte-ciel, grattant le ciel.

Un roman sombre qui nous parle de racisme, qui nous dit qu'il ne suffit pas toujours d'aimer pour être heureux, que la vie avec ses bonheurs furtifs a aussi quelques fois des rouages qui coincent, que l'on peut vite se retrouver au fond du tunnel.

L'écriture simple et réaliste nous permet de nous immerger facilement dans la vie des deux personnages et de s'y attacher.

Une note d'espoir à la fin? Le bout du tunnel?
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Apeirogon

Beaucoup d’encre a déjà coulé sur le conflit israélo-palestinien, mais celle qui coule de la plume de Colum Mac Cann est particulièrement chargée de la volonté de creuser dans différentes directions afin d’apporter un éclairage sur l’étendue et la complexité de ce conflit.



Alors il part un peu « en roue libre » livrant une œuvre inclassable, car son récit s’apparente à un roman, à un traité de philosophe, à un journal où l’on consigne ses pensées profondes, à un condensé de géographie, d’histoire et de culture générale.

Il nous raconte mille et une histoires. Il nous pousse à faire fi de nos idées reçues et d’embrasser l’histoire de deux hommes qui tout oppose et qui se retrouveront liés à la vie à la mort par la noirceur de leurs histoires.



La trame est impossible à déchiffrer et c’est cela qui est intéressant, car au milieu de toutes ces infos sorties de sources différentes, comme dans des archives, la vraie histoire c’est celle d’Israël.



Israël, ville qui carbure au chaos, édifiée par l’histoire sur des plaques tectoniques mouvantes où tout est extrême.



On suivra le parcours de deux pères, un israélien et un palestinien qui ont chacun perdu un enfant dans ce conflit millénaire et insoluble et se retrouvent réunis par le deuil et la nécessité d’œuvrer pour la paix.



Colum Mac Cann nous offre une exploration de la mémoire, de l’identité où chaque personnage avance sa vérité.



On découvre avec éblouissement et gratitude cet émouvant ouvrage, touchant d’humanité et d’espoir !

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Zoli

Zoli est tzigane et vit en Slovaquie. Elevée par son grand-père après avoir assistée encore enfant à l’exécution de ses parents par la police politique slovaque, elle erre à travers une Europe de l’Est bientôt dévastée par la Seconde Guerre Mondiale.

Pour les Rom, la guerre est un nouveau drame : pourchassés, rejetés, persécutés par les troupes fascistes, tout leur est interdit, aller et venir, jouer de la musique, entrer dans les villes… Pour finir, ils sont bouclés en camps de travail.

C’est dans ces conditions que son grand-père lui apprend à lire et à écrire. Mais pour ce peuple sans nation, aux traditions très fortes, qui se méfie de la parole figée, qui pense que tout doit rester oral et pour qui l’écriture est considérée comme une menace, cet apprentissage, surtout pour une femme, est une transgression inédite. Cependant Zoli persévère et commence à émouvoir son peuple en chantant les poèmes qu’elle écrit.

Elle rencontre alors Stansky, un poète tchèque aux prétentions révolutionnaires et Stephen Swann, un traducteur anglais déraciné, débordant d’idéal communiste. Tous deux la convainquent d’éditer ses poèmes. Un coup d’éclat visant à démontrer que l’écrit peut briser les stéréotypes qui persistent vis-à-vis des tziganes.

Son recueil de poèmes en fait ainsi une nouvelle icône du parti. Mais son peuple ne l’accepte pas. Elle est déclarée salie, corrompue, polluée à vie pour infamie et bannie, est condamnée à l’exil.

Rejetée par les siens, refusant le rôle de symbole du parti qu’on voudrait lui faire jouer, elle s’enfuit sur les routes dans une nouvelle errance, en quête d’un endroit où elle pourrait enfin poser ses semelles de vent.



Inspiré par l’aventure véridique d’une poétesse tsigane polonaise nommée Papusza, « Zoli » est un roman à multiples facettes. A travers le destin de la jeune femme, l’auteur nous révèle par petites touches, de 1930 à nos jours, le parcours des Rom d’Europe Centrale, un peuple bien souvent brutalisé.

Au cœur de ce roman poignant, les thèmes de l’assimilation, de l’appartenance et de l’ethnicité.

On découvre avec émotion tous les drames vécus par un peuple que les régimes successifs ont toujours voulu contraindre à la sédentarisation. Après que les nazis aient voulu les exterminer, les communistes, tout en les idéalisant, ont fait preuve d’incompréhension et de brutalité, pensant qu’en les assimilant, ils prouveraient le bien-fondé du socialisme. Dans les années 1950, le régime communiste a voulu à ce point les intégrer, qu’il les a finalement trahis en les sédentarisant de force. On a cassé les roues de leurs roulottes, on les a forcés à vivre dans des immeubles sans se soucier des conséquences culturelles que cela impliquait.



Car ce sont des traditions très fortes, d’un archaïsme parfois difficilement concevable, qui sont au cœur de leur mode de vie et leur sédentarisation forcée a bouleversé ces manières de vivre.

Pour un homme tzigane, par exemple, avoir une femme au-dessus de la tête est considéré comme une honte car les jupes des femmes ont un pouvoir de pollution…Alors vivre dans un immeuble avec une femme sur le palier du dessus, c’est tout bonnement inenvisageable ! Pour cela, les Rom voulaient tous vivre au dernier étage et délaissaient tous les autres niveaux !

Cela prêterait à sourire si ce n’était vécu comme un véritable drame par les Rom qui se sentent trahis et humiliés. Privés de liberté, interdits de voyage, on leur impose en plus de renier leurs traditions en menant une vie sédentaire.



Au-delà de l’identité culturelle et des notions d’intégration, l’ouvrage de Colum Mc Cann aborde les thèmes de l’art et de la création artistique.

L’écriture est un exutoire aux souffrances de l’existence mais elle est aussi un moyen de transmettre la parole d’un peuple qui n’a de mémoire autre que celle de l’oralité. Les écrits sont importants pour se souvenir du passé mais aussi pour modifier le présent. Malheureusement, on constate aussi à quelles extrémités peut conduire la publication d’un livre et combien terrifiants peuvent être les mots lorsqu’ils sont mal interprétés ou récupérés par un pouvoir politique.

Enfin, le livre de Mc Cann est un très bel hymne à la liberté, le portrait d’une femme hors du commun, la découverte d’un peuple méconnu qui nous permet d’entendre dans les mots de la poétesse, le désir d’indépendance de ces communautés perdues dans un monde de frontières et de sédentarité.

A la fois fort et doux, sec et sensible, poétique et vrai, un texte aux grands pouvoirs d’évocation.

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Apeirogon

Magnifique et surprenant roman. La contradiction du début laisse augurer le meilleur ! « Apeirogon est une oeuvre de fiction » prévient l'éditeur. « Blablabla » dirait quelqu'un qu'on connaît, puisque Colum McCann le contredit dès la page suivante : « Bassam Aramin et Rami Elhanan existent pour de vrai » annonce-t-il dans sa « Note de l'auteur », plongeant ainsi le lecteur de ce roman dans une douloureuse réalité. Ces deux hommes que tout sépare (l'un est Palestinien et musulman, l'autre Israélien et juif) vont être rapprochés par le désir commun de la paix au Proche-Orient et, plus encore, par le pire drame qui soit : la perte d'un enfant. Ils appartiennent tous les deux aux Combattants de la paix, et le deuil qu'ils ont subi à 10 ans d'écart, la mort de leur fille, ne peut que les rapprocher et les conforter du bien-fondé de leur action.

***

J'ai d'abord été complètement déroutée par le type de narration choisie par Colum McCann. Vous tentez de vous immerger dans un texte fractionné, éclaté, digressif en apparence, mais qui, souvent sans tarder, s'éclaire en livrant au lecteur une compréhension nouvelle, le forçant à ouvrir son esprit et à aiguiser son oeil. Et puis vous cédez et vous vous laissez emporter. J'ai fini par attendre avec impatience ces liens d'abord invisibles entre des paragraphes plus ou moins éloignés, l'explication logique et bienvenue d'une assertion incongrue. Par exemple, après de nombreuses mentions et détails sur les frégates, ces oiseaux de mer qui ne peuvent ni plonger ni se poser sur l'eau, une singulière raison à ces apparentes digressions apparaîtra page 78. Il n'est pas question de la dévoiler ici…

***

Un narrateur à la troisième personne raconte cette dramatique histoire dans des chapitres qui font une ligne, quelques lignes, une page, jamais plus de trois, chapitres numérotés de 1 à 499. Suit le chapitre 500 où un narrateur à la première personne prend la parole : « Mon nom est Rami Elhanan. Je suis le père de Smadar »… À ces 13 pages bouleversantes succède le chapitre 1001, composé d'une seule longue phrase dans laquelle apparaît un « vous et moi »… Suivront les 16 pages d'un autre chapitre 500 à la première personne : « Mon nom est Bassam Aramin. Je suis le père d'Abir »… Et les chapitres suivants iront décroissant jusqu'à la fin, reprenant la construction du début. Colum McCann l'a précisé dans la « Note de l'auteur » : les deux chapitres 500 sont construits à partir des paroles des deux protagonistes principaux. L'auteur n'a fait que les rassembler et les agencer, mais ils éclairent l'ensemble du texte et Colum McCann est clairement parti de ce matériau pour forger ces deux magnifiques figures. Il les pose tous deux en emblèmes et porte-paroles d'une paix qui semble aujourd'hui encore bien éloignée, mais qu'il se refuse à croire irréalisable : ce serait nier le généreux espoir qui habite tout ce roman…

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Apeirogon

Ne faites pas les malins, vous qui peut être me lirez : savez vous ce que c'est que l'apeirogon, une forme géométrique à côtés multiples ?

Moi pas, alors j'ai essayé de comprendre, sans succès , puis je me suis heurtée au concept de « dénombrablement infini ».L'infini pour moi ne pouvait qu'être sans nombre, innombrable.

Puis , merci Borges, et son amour pour les Mille et une nuits, un livre bâti sur une infinité d'histoires, il n'est presque pas la peine de les lire tellement on les connaît. Voilà, une infinité d'histoires dont on peut dénombrer chaque épisode, et dont chaque épisode est relié à l'ensemble pourtant disparate. le plaisir de lire est infini, il est aussi dénombrable, puisque chaque livre est différent : lecture dénombrablement infinie.

L'Apeirogon de Colum McCan illustre ce puzzle où chaque pièce est liée avec les autres. Image magnifique, puisque ce puzzle est celui d'un pays en guerre depuis l'Occupation des colonies par l'état juif, créant des zones séparées les unes des autres, donc un contre puzzle.



Samdar , l'éclosion de la fleur du Cantique des cantiques est morte.



Abir , le parfum de la fleur, de l'arabe ancien, est morte.



L'une tuée par trois kamikazes palestiniens déguisés en femme, elle allait avoir 15 ans, la seconde, 10 ans après, à 10 ans par un garde frontière israélien, dont la présence est contestée. Par les autorités d'Israël.



Dans cette guerre infinie qui ne semble pas avoir de solution, la douleur de leurs pères est dénombrablement infinie. Infinie, puisque chaque jour de leur vie ils pleureront, infinie, car rien ne sera plus comme avant, la douleur ne finira jamais, leurs pensées seront mobilisées chaque jour par l'existence de ces fleurs, de ces éclairs de vie, de ces espoirs légitimes. Fauchées.

Elle est aussi dénombrable, les raisons de pleurer la mort d'un enfant sont toutes différentes, ses rires, sa façon de marcher, son amour pour les bonbons, ces petits bonbons enfilés sur un élastique en bracelet, par exemple, les danses et les musiques, leur joie de vivre qui devait, qui aurait dû, qui ne pouvait pas ne pas continuer, les ponts qu'elle aurait pu construire, les livres qu'elle aurait pu écrire, les danses qu'elle aurait pu inventer, tout ce possible, tout ce passé, tout ce futur qui existe dans la pensée des parents, sont des raisons de pleurer. Infiniment.



Alors ils se battent, ces pères contre leur propre désir bien compréhensible de vengeance, puis contre les sentiments qu'ils ne ressentent pas et que le clan opposé voudrait qu'ils ressentent, Rami le juif étant considéré comme traitre, Bassam le palestinien étudiant l'Holocauste, et incompris par ses compatriotes. Ils se battent pour que la paix remplace la peur et la haine et le rejet des uns contre les autres. La manière pour eux de ranimer la vie de leurs filles, de ne pas arrêter d'en parler, de les faire vivre en s'unissant à l'intérieur de la profonde communauté de souffrants qu'ils forment. Et même s'ils se répètent dans les conférences qu'ils donnent, ceux à qui ils parlent découvrent et entendent leur premier alphabet, leur aleph. Ils imaginent que, Borges encore, le temps pourrait se dérouler à l'envers et que les petites continueraient à rire et à danser.



Roman aux multiples facettes, comme la figure géométrique, et où les oiseaux jouent un rôle primordial : On ne sait pas bien comment ils communiquent entre eux, mais ils le font.

Cinq cent millions d'oiseaux survolent les collines de Beit Jala.

Les enfants bédouins chassent à coup de pierre et de frondes ces multitudes d'oiseaux, comme les pierres de l'Intifada qui serviront à la révolte contre l'Occupation, les pigeons servant d'appâts aux faucons, et Burton, le découvreur des sources du Nil, le traducteur des Mille et Une nuits , grand fauconnier dans le désert infini. Tout s'imbrique.



Voilà un exemple parmi une infinité d'autres du puzzle Apeirogon, ensemble lié autour de la douleur de la perte d'un enfant, dans un pays en guerre, alors que pourtant la vie « ordinaire » continue, une infinité géniale et multiple, multiculturelle et éveillant l'esprit et le coeur, un roman foisonnant, complet avec 1001 entrées, nous sommes toujours dans les mille et une nuits….ou dans le conte persan « la conférence des oiseaux » où la huppe est l'oiseau choisi, servant d'emblème au peuple d'Israël…… jusqu'à la colombe de la paix peinte par Picasso.

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Transatlantic

Acte 1, scène 1.

1919.

Le ciel, les nuages et la mer. La grande traversée, la première en son genre. Défier le vent, défier l’horizon et les lois de l’apesanteur. Frôler les cieux ou les cormorans. Atterrir dans la tourbe irlandaise après avoir franchi dans les airs l’immensité atlantique. A jamais les premiers. L’aventure grandiose, l’exploit incommensurable et la passion de deux hommes relayée par tout un peuple, les mêmes gens d’un bout à l’autre de l’Atlantique.



Acte 1, scène 2.

1845-1946.

L’Irlande, pauvre et rurale. La misère et la faim mais aussi la liberté. Un noir, esclave en fuite. Il découvre ce pays, le corps libre mais marqué par les chaînes, l’esprit pas encore tout à fait libre. Il milite, il raconte, il rencontre. Un peuple qui ne le regarde pas comme une bête curieuse. Presque d’égal à égal. Du moins, il ne montre ni peur, ni mépris. Juste de l’intérêt et de l’envie. La cause est entendue, l’esclavagisme devra s’abolir.



Acte1, scène 3.

1998.

L’Irlande contemporaine. L’Irlande meurtrie. Des bombes, des tirs de carabines. Des hommes meurent, des enfants meurent. Des femmes restent, des mères pleurent. Souvenirs d’une folie meurtrière et aveugle. Chaque irlandaise a au moins une âme à pleurer. Un processus de paix en marche qu’une simple étincelle peut de nouveau embraser le pays entier. Une lutte de tous les jours. Pour le bien, pour les morts, trop nombreux, pour la soif. Un verre de whisky s’impose. Peu importe, ni protestant, ni catholique, je ne m’arrête pas à cette étiquette. Mais, moi je ne suis pas né dans cette terre si meurtrie depuis tant d’année.



Acte 2.

Tout se mélange.

Une irlandaise qui découvre l’Amérique et ses folies meurtrières de la guerre de sécession. Encore une guerre. Toujours. Le monde est entouré de blessures, de sang et de mort. En Amérique, en Irlande. Les époques varient, les morts restent. Et les âmes demeurent au-dessus des nuages que des aviateurs peuvent réunir d’un côté à l’autre de l’océan. Vertigineux. Déjà ce premier vol en compagnie de ces deux aviateurs. Éblouissant, j’avais l’impression de partager leur cockpit, leur peur et leur passion. Une avancée pour le rapprochement de ces peuples et pour le courrier, pour une lettre cachetée qui traversera la mer sans être compostée, ni distribuée, avant de finir comme une relique du passé. Des femmes qui avancent et font changer le monde, des hommes qui font réfléchir et risquent leur vie pour la paix.



« Transatlantic », le goût tourbé d’un whiskey.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Danseur

Rudolph Noureev, « Danseur » au talent exceptionnel était tout à la fois fascinant et irritant mais d’une vitalité hors du commun.



Le roman de Colum McCann est composé d’une mosaïque de portraits d’intimes de l’artiste afin de mieux éclairer la personnalité de Rudy, à la vie sulfureuse, tourbillonnante.



Il était beau, sensuel et ne faisait rien dans la demi-mesure. Il aimait l’argent, le sexe… et avant tout la danse. Sa force de travail, son souci de la perfection lui permirent d’atteindre les sommets de son art et une renommée internationale… Une magnifique amitié le liait à Margot Fonteyn sa partenaire de scène.

Mais qui était vraiment Rudy ? Si difficile à vivre mais qui rendait la vie plus intense. Un homme irrésistible, généreux mais terriblement égoïste, égocentrique, colérique …



Alors on découvre au fil du récit, son enfance de jeune Tatar, ses parents, sa sœur, Serguei et Anna qui le formèrent à la danse, la fille du couple. Et lorsque Rudy décidât de passer à l’Ouest, ils restèrent chacun d’un côté du mur. Le parallèle entre tous ces destins sur fond de guerre froide donne plus de relief à ces différents récits.



Rudolph Noureev ne laissait personne indifférent. Ce portrait qui lui est consacré non plus.

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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Arrêt sur image à New York : le 7 aout 1974, quelque part au sud de Manhattan, Philippe Petit, un funambule qui multiplie les exploits, a tendu un câble d’acier entre les deux tours jumelles tout juste sorties de terre et, à l’heure où chacun se rend à son travail, il danse de l’une à l’autre sur son fil, saute à cloche-pied, équilibré par son balancier, suspendu dans le vide…

Et à cet instant où le temps se fige, l’auteur plonge son lecteur dans le New York des années 70, alors que la guerre du Viêt-Nam touche à sa fin, que Nixon démissionne, que les hippies commencent à s’assagir et que les drogues jettent à la rue des centaines de laissés-pour-compte.

A partir de cet exploit insolite et fabuleux, il nous raconte plusieurs histoires, des destins poignants qui se croisent au cours de cette même journée.

Celle de Corrigan, prêtre irlandais émouvant de force et de fragilité, qui a choisi d’essayer de soulager la misère des prostituées du Bronx, celle de Claire qui pleure son fils disparu au Vietnam et rencontre d’autres mères pour parler de leurs enfants, un couple d’artistes qui essaie de décrocher de l’alcool et de la drogue, Jazzlyn et sa mère Tillie, toutes deux prostituées… pour n’en citer que quelques uns, des êtres qui souffrent et qui luttent au quotidien, des personnages sombres et magnifiques que tout sépare.

Et à l’instar du fil qui est tendu là-haut entre les deux tours, des fils d’humanité se tendent entre ces personnages blessés qui essaient de s’accrocher à la vie.

J’ai aimé l’écriture simple et précise, sans fioritures, j’ai beaucoup aimé cette histoire pleine d’humanité, sombre mais pas exempte d’espoir.

Un roman puzzle magistral et envoutant, à mon avis un des meilleurs livres sortis en 2009.

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