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Critiques de Colum McCann (791)
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Les saisons de la nuit

Rhubarbe Vannucci, le rital, Sean Power, le polak, Con O’Leary, le rouquin irlandais et Nathan Walker, le noir américain forment une équipe de 4 parmi ces milliers d’ouvriers immigrés qui ont, au début du siècle dernier, oeuvré à moderniser New York.

A la force des bras, ils creusent sous l'Hudson un tunnel pour le futur métro, station Manhattan, lorsque, malgré les efforts de Nathan, le plus costaud d’entre eux, ils assistent impuissants à la disparition de Con O’Leary, emmuré dans une poche de boue ; on ne retrouvera jamais le corps de celui dont Maura attend le premier et l’unique enfant, Eleanor.

C’est l’histoire d’une famille qui traverse son siècle, celle du grand père et de sa descendance, celle des tâcherons qui triment et trinquent à la vie, s’entraident et se bagarrent, celle des pauvres hères qui, pour quelques dollars de plus, troquent l’enfer des tunnels pour le vertige des gratte ciel.

C’est aussi l’immersion dans les bas fonds de cette ville qui ne gratifie pas ceux qui la servent de façon équitable, l’univers sordide des SDF dont fait partie, Clarence, le petit fils de Nathan, surnommé Treefog pour son agilité à sauter de poutre en poutre et se jouer du vide en oubliant les vertiges de l’existence….

Dans une langue âpre et le style réaliste qu’on lui connaît, Colum McCann brosse sans concession le portrait d’une ville et des générations de l’ombre qui ont largement contribué à sa prospérité.

Il faut son talent de conteur, sa puissance d’écriture, son approche intime des mondes marginaux qu’il a côtoyés sans réserve pour restituer l’atmosphère d’une époque et d’une cité mythique qui ne serait pas ce qu’elle est sans ceux qui, venus d’Europe ou d’Afrique, ont écrit son histoire à l’encre de leur sang et de leur sueur.

Les « saisons de la nuit », plus qu’un roman lumineux est un véritable coup de chapeau à ces gens de peu dont Pierre Sansot disait :

« Sans doute vaut-il mieux manifester de la grandeur dans le peu que demeurer indécis, épais, risible, incapable d’un beau geste dans « l’aisance ». Nous avons de la peine à rendre hommage à ces gens-là parce que, d’une façon expresse ou inavouée, nous avons adopté une échelle qui a pour fondement l’économique. »

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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Une lecture un peu particulière, toutes ces histoires éparpillées puis reliées par ce funambule sur son fil c'est assez original mais toujours facile de faire le lien entre tous les personnages. Malgré tout, on s'y retrouve car il y a un toujours un petit bout de phrase qui fait mention de l'événement : ce funambule sur son fil entre les deux tours à ce jour disparues. C'était le 07 août 1974 ! Alors déçue également car l'auteur ne dit presque rien de cet événement, je m'attendais à avoir plus de détails, le pourquoi du comment etc... mais c'est vraiment succincte.

J'ai bien aimé le groupe de femmes qui ont perdu leurs fils à la guerre du Vietnam, elles sont touchantes notamment Claire et Gloria. Et j'ai bien aimé aussi les deux frères irlandais.

C'est un grand puzzle dont il faut une patience pour rassembler les puzzles, représentant tout un New-York des années 70, on s'attarde sur un quartier, puis sur un autre groupe de personnes, puis une autre histoire ici et là oh regardez cet homme dans le ciel qui danse sur son fil !

Toute une réflexion au final quand on ferme le livre et qu'on revient en arrière.

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Le Chant du coyote

Le Montana, ses lacs majestueux et ses pécheurs imperturbables devant leur tâche. J’ai pris l’habitude ces derniers temps de me perdre dans ce plaisir simple, un livre de Jim Harrison, James Welch ou James Crumley dans ma musette, au beau milieu d’une rivière, moulinant et moulinant du poignet à la recherche d’un gargantuesque saumon ? Sauf que pour une fois, mon coin de pêche se situe dans une belle Irlande dont je foule cette terre magnifiquement tourbée pour la première fois.



Une semaine, voilà le temps qu’un fils et son père vont avoir pour tenter de renouer quelques liens. Parti plusieurs années sans laisser de nouvelles, le fils retrouve sa terre natale, l’Irlande, pour rejoindre quelques jours son père. Les débuts sont difficiles, les contacts peu chaleureux. Le vieux est grincheux, acariâtre, solitaire. Il vit maintenant, isolé, dans la crasse, sans quasiment plus aucun contact humain. Sa seule et unique activité reste la fabrication de ses mouches et la pêche.



Le fils n’est guère plus amical, tout juste un peu de respect pour son géniteur, mais guère pour son père. Il lui en veut et cette haine est en rapport avec sa mère. Celle-ci a disparu quand le fils était encore gamin et toute la faute en revient au vieux.



Au cours de ces cinq dernières années, le fils a tenté de replonger dans le passé, dans ses souvenirs, dans ceux de ses parents. Son père n’a vécu que pour sa passion : la photographie. Il ne se baladait jamais sans son Leica et s’est jamais senti aussi libre qu’en parcourant le monde simplement pour prendre quelques clichés. Il partira donc de son Irlande, pour l’Espagne et rencontra les atrocités de la guerre « franquiste », il voguera jusqu’au Mexique où il rencontra « Mam » et l’épousera, il remontera sur San Francisco, le Wyoming, New York, toujours à la recherche d’une lumière qui fera de lui un grand photographe. Mais, tout ne fonctionne pas comme il le voudrait et gagner sa vie avec la photographie est plus qu’un luxe.



La rencontre bouleversante d’un père et d’un fils, tous deux tels de vieux loups solitaires, vivant dans le passé et dans le souvenir d’une femme et d’une mère. Cruel destin d’une famille qu’un simple appareil photo a été à l’origine de sa déchirure, de sa dislocation. Un superbe voyage dans la tourbe irlandaise, à travers la poussière rouge du Mexique, dans les majestueuses forêts et lacs du Wyoming et les quartiers italo-irlandais de « la Grosse Pomme » avec comme fil conducteur un vieil et éternel Leica... « Le chant du coyote » (Songdogs en V.O.) est un magnifique roman, un hommage à la nature et à la pêche à la mouche (digne des meilleurs romans du Montana), qui m’a pris gentiment aux tripes par un indescriptible chant du coyote.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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American Mother

En août 2014, un journaliste américain est décapité en direct sur les réseaux sociaux par des membres du groupe terroriste Daesh. La vidéo macabre disparaît très vite mais a le temps de produire l'effet escompté : choquer le monde entier. Cet homme, c'était James Foley, 39 ans, un journaliste free-lance, détenu et torturé quotidiennement depuis deux ans en Syrie avec d'autres otages de diverses nationalités, par trois djihadistes britanniques à la renommée cruelle, surnommé les « Beatles ».



Colum McCann, hanté par la violence proche-orientale, s'est donc installé à Rochester, Nouvelle-Angleterre pour écrire « American mother ». Délaissant la fiction, il porte ici la voix de Diane Foley, la mère de James, qui partage avec le lecteur sa douleur et sa combativité de mère, s'appuyant sur sa foi et son humanisme pour faire de ce livre un témoignage d'une incroyable - et parfois inconcevable - empathie.



Pendant plusieurs mois, l'écrivain a accompagné Diane Foley d'abord en Virgine, pour rencontrer un des tortionnaires de son fils, Alexanda Kotey, mais aussi durant le procès de El Shafee El Sheikh, un des pires tueurs du groupe. Tenter de comprendre l'inconcevable, tenter de voir l'homme derrière le bourreau, tenter de partager quelque chose avec le tortionnaire de son fils… Ces jours de confrontation avec Kotey sont racontés de son point de vue à elle, alternativement à la première et à la troisième personne. Diane Foley entraîne le lecteur sur une pente qu'il n'est pas forcément prêt à suivre. Il faut énormément de courage moral pour accepter, ne serait-ce, que d'échanger des formules de politesse avec une personne qui nous apparaît être un monstre. Ce courage moral qu'elle attribuait à son fils, Diane Foley l'a aussi. Sa foi immense l'aide bien sûr et peut-être est-ce quelque chose que l'on ne peut pas tous saisir. Moi, personnellement, certaines de ses réactions m'ont faite sauter au plafond... Mais c'est un fait - et je le respecte  : la foi de Diane Foley lui permet d'entrevoir ce qui ne nous paraît pas forcément visible et c'est également cette foi qui lui permet d'aller de l'avant.



Ce fait « d'aller de l'avant » justement se matérialise notamment dans toute l'oeuvre entreprise par cette mère courage pour faire changer les choses à plusieurs niveaux dans son pays et qu'elle prend le temps d'expliquer dans ce récit - partie la plus intéressante pour moi. La mort de son fils a en effet révélé tous les manquements de l'administration américaine vis à vis des otages américains. Alors que Diane Foley multiplie les démarches à Washington pour obtenir de l'aide lors de l'enlèvement de son fils, elle a très vite une confirmation : le gouvernement américain ne fera rien pour sauver son fils. Pas de rançon, pas de sauvetage ( ou bien trop tard), pas d'aide des autres pays. Les familles des otages doivent donc s'organiser seules pour tenter de faire entendre leurs voix et de faire pression.

Diane Foley, durant cette période, va également découvrir les conditions de travail des journalistes free-lance qui, lors de leurs reportages en territoire hostile, n'ont pas d'assurance, pas protection, rien. Diane Foley, après la mort de Jim, souhaite qu'il y ait une prise de conscience nationale et que des mesures politiques soient prises. C'est dans cet objectif notamment qu'est créée la James W. Foley Legacy Foundation qui développe des programmes de formation sur la sécurité des journalistes pour les écoles du premier cycle et des cycles supérieurs afin de mieux préparer les futurs journalistes à leur profession.



Témoignage poignant d'une mère modèle de résilience, « Amerian mother » remue, dérange, bouleverse, agace. Bref, il ne laisse pas indifférent.
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Apeirogon

Lecture tout aussi déconcertante que troublante. Qui porte très bien son titre. Et qui aborde un tas d'angles sous fond d' hommage (a?)politico (a?)religieux Israël/Palestine.

Grosse contenance pour cette forme, l' Apeirogon abrite bien des trésors, chaque facette en déploie de nombreuses autres et ça fait un ensemble totalement hybride et de longue portée.

J'ai appris une quantité inattendue de chose de toute sorte, graves et légères et loufoques, aussi appris des réponses à des questions que je n'ai jamais imaginées, des sujets que je n'aurai jamais cru croiser ici. Et cette perplexité heureuse je l'ai ressentie jusqu'au bout. La lecture reste très fluide par sa structure véritablement bien pensée : on peut se la découper avec parcimonie, ou s'enfiler 200 pages complètement happée. le milieu du roman est absolument bouleversant, très justement retranscrit probablement puisqu'il touche en plein coeur et en plein bon sens d'humanité. Des oraux qui sortent des murs des cercles de témoignages pour venir s'inscrire sous nos pupilles. On est au coeur du sujet. Au coeur vraiment au coeur. Puis on repart pour notre lecture sur ce découpage très singulier du début d'ouvrage. On va et on revient sur des détails, sur des crochets qui n'en sont finalement pas, c'est très bien fait. On ne se lasse pas de découvrir ces deux familles et ce gros travail d'auteur.

Je reviendrai facilement et régulièrement puiser quelques moments de lectures intarissables. Parce que je ne suis pas venue à bout véritablement de ces 1001 facettes.
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Apeirogon

Roman-document foisonnant et brillant. Situé en Palestine, pays sous haute tension, il est un véritable champ de mines d'informations fusant dans toutes les directions, toujours en étroite interaction. Une infinité de connexions aux multiples et imperceptibles ramifications et répercussions.



Mise à part le fait de ne pas toujours savoir si l'anecdote est réelle ou pas, et celui de n'avoir pas eu la bonne idée d'insérer de carte pour se situer dans ce pays morcelé, ce livre est vraiment remarquable. Et l'histoire d'amitié entre deux hommes que tout opposait est particulièrement touchante et incarne à merveille, avec force et sensibilité, ce plaidoyer pour la Paix.
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Un funambule en équilibre sur un câble tendu entre les deux tours du World Trade Center donne le ton à une dizaine de récits se déroulant à New York City en 1974. L’année de la démission du président Richard Nixon, d’une possible issue à la guerre du Vietnam, mais aussi de la violence larvée dans les rues peuplées de prostituées, de macs, de dealers et de toxicomanes. Certains quartiers de la Grosse Pomme ne sont plus sûrs et tous les personnages du roman en sont conscients ou bien le perçoivent selon la position qu’ils occupent dans la société. C’est dans l’air du temps, on sent que le rêve américain s’effrange sur les bords.

Colum McCann brosse un portrait réaliste des Etats-Unis de l’époque post hippie, sortie brutale des années du Flower Power, secouée de manifestations anti-guerre et de lassitude envers le pouvoir politique.

Ce n’est pas la première fois que je plonge dans l’œuvre de McCann et ce ne sera certes pas la dernière. Un grand écrivain irlandais qui a compris parfaitement l’esprit américain et nous le restitue dans ce roman choral narré en finesse et criant de vérité.

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Apeirogon

Je ne résumerai pas, à nouveau, l'histoire, d'Apeirogon. Difficile d'ailleurs de le faire. D'autres lecteurs s'y sont déjà abondamment employés. Je partagerai, avec vous, quelques réflexions sur la construction du livre.



Ai-je compris la construction complètement à part de ce "roman hybride" comme le définit son auteur, bâti à partir d'une recherche journalistique fouillée, d'entretiens, de recherches dans les archives et enfin de l'imagination de Colum McCann.?



Il est conçu par 1001 fragments, plus ou moins longs (de quelques pages à  une ligne ou parfois juste une illustration), les 500 premiers numérotés de 1 à 500, puis le 1001e et les 500 derniers numérotés inversement de 500 à 1. Les fragments qui se suivent ont parfois un lien entre eux (par un mot ou une image par exemple) mais c'est loin d'être systématiquement le cas.



En réalité, ce sont des fragments que chacune et chacun est libre de réagencer à sa guise pour reconstituer l'histoire du Palestinien Bassam et de l'Israélien Rami et retrouver des éléments de leur passé qui figurent plusieurs dizaines de pages avant ou après ou simplement pour suivre les fils ténus que sont les migrations des oiseaux, les pierres, les faucons, la musique, l'eau, qui permettent de tisser des liens entre les siècles, les lieux  et les personnages et de structurer autrement le récit.



Vous l'aurez compris, en lisant, on a envie/besoin de revenir souvent en arrière pour remettre bout à  bout des fragments qui se trouvent à différents endroits du livre et une fois celui-ci achevé, on procède à l'inverse.



L' Apeirogon, cette figure géométrique au nombre dénombrablement infini de côtés, est le  titre du livre et aussi l'invitation de l'auteur à chacun de ses lecteurs pour qu'il compose son propre livre à partir des 1001 fragments. L'aléatoire, les possibles sont toujours analysés (en particulier page 97 : fragments 171 à 174) montrant à quel point la vie est fragile et aurait pu prendre une direction tout à fait différente.



Si le style de l'auteur est sobre, la construction de son livre m'a fascinée.



Par les conférences qu'ils donnent, les échanges qu'ils ont, leurs souvenirs, leurs actions au quotidien, ces deux hommes qui ont chacun, perdu une fille, dans le conflit israélo-palestinien, nous apparaissent avec leurs doutes, leurs peurs, leurs questionnements, leur sensibilité, en bref dans toute leur humanité. Ils parviennent à nous entrainer, sans faux bons sentiments ou mièvrerie, dans leur rêve d'un futur meilleur dans cette région du monde. Le ton du livre est toujours juste et le contenu, d'une grande profondeur, échappe à toute simplification hâtive ou discours manichéen.



"La question essentielle qu'il [Einstein] souhaitait poser à Freud était celle-ci : estimait-il possible de guider le développement psychologique de l'humanité de façon à la rendre résistante aux psychoses de la haine  et de la destruction, libérant ainsi la civilisation de la menace persistante de la guerre ?" (p. 127)



Un dernier mot : dommage, plusieurs coquilles oubliées par le secrétariat de rédaction des éditions Belfond.

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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Ce que je recherche dans une lecture, ce n’est pas le côté bling-bling des personnages (sauf s’il est intéressant), mais plutôt des tranches de vie de Ceux-D’En-Bas, de Ceux-Dont-On-Ne-Doit-Pas-S’Occuper…



Parce que bien souvent, nos pays "civilisés" s’occupent plus de choses futiles ou d’aller balayer le paillasson du voisin, que des problèmes importants dont souffrent ses concitoyens.



Ce roman fait la part belle à des tranches de vie des gens d’en bas : prostituées, mères ayant perdu un (des) fils au Vietnam, pseudos artistes victimes de la poudreuse (la drogue, pas la neige), prêtre irlandais faisant ce qu’il peut pour aider son prochain,…



On pourrait croire que les différentes parties qui composent ce livre sont en fait des nouvelles, mais non.



Si au départ, tout le monde a l’air de naviguer dans ses propres eaux, on remarque, au fil de sa navigation, que tout le monde est en train de se rejoindre sur le grand fleuve de la Vie et que tout ce petit monde va interagir ensemble, avec, en toile de fond, en fil d’Ariane, ce funambule qui, en 1974, tendis un câble entre les Twin Towers et y dansa durant plus d’une heure.



J’ai adoré les passages avec le prêtre irlandais, Corrigan, rejoint à New-York par son frère Ciaran, et son implication en tant qu’Homme de Dieu pour aider les plus faibles, dont les prostituées du quartier. La plume de l’auteur m’a emporté dans les quartiers miséreux, dans les ghetto et j’ai eu du mal à redescendre sur Terre. Magnifique !



Je me suis régalée des passages avec l’entrainement du funambule, j’ai dévoré ceux avec Tizzie, la prostituée embarquée durant une descente de police et qui, du fond de sa prison, nous contera sa vie bien remplie, ses rêves, ses envies et tout ce qui a foiré à un moment donné.



J’ai été estomaquée de lire le compte-rendu de l’accident par celle qui en était responsable indirectement, j’ai dévoré sa vie d’artiste consumée par la Blanche et les fêtes à l’excès, j’ai aimé suivre son cheminement vers la rédemption. Tout comme j’ai avalé l’histoire de Gloria, jeune fille Noire durant les années 30 et cette ségrégation qui me donne toujours froid dans le dos.



En fait, là où je me suis le plus ennuyée, c’est dans la partie avec les femmes ayant perdu un enfant au Vietnam… Bizarrement, alors que le sujet aurait dû me plaire, j’ai perdu le fil de l’histoire, le plume de l’auteur ne m’a pas emporté durant ce chapitre là et j’ai complètement passé au travers au point de le sauter en entier.



Malgré ce chapitre loupé par moi, tout le reste m’a enchanté, subjugué, emporté, et une fois que je me replongeais dans les pages, je n’étais plus là pour personne tant ces vies étaient intéressantes à découvrir.



Je ne mettrai sans doute jamais les pieds aux États-Unis, mais je pourrai dire que grâce à la lecture, j’ai voyagé dans tout le pays et rencontré bien de ses habitants, et pas uniquement les gens d’En-Haut, mais plus souvent ceux d’En-Bas, ceux qui sont les plus intéressants à lire.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Transatlantic

Transatlantic c'est comme dans beaucoup de livres de ce génial conteur qu'est Colum Maccan , l'histoire croisée de plusieurs personnes .

La première histoire qui donne son nom au roman c'est bien entendu la première traversée transatlantique des États - Unis vers l'Irlande , on a l'impression d'être au côté des deux pilotes tellement c'est bien raconté le périple de ce premier avion qui transporte du courrier .

On passe d'une époque à l'autre avec différents personnages , il y a Frédérick Douglas , ancien esclave , abolitionniste qui est étonné de l'accueil des Irlandais qui ne s'attardent pas à sa couleur de peau , plus tard , ce sera Georges Mitchell qui sera mandaté pour être le porte parole pour la paix en Irlande du Nord .

Les destins se croisent , les ponts entre l'Irlande et les États Unis nous apparaissent , de très beaux portraits de femmes courageuses , se battant pour être autonomes , des pionnières dont on se souviendra longtemps .

Un très beau roman de l'auteur .
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Transatlantic

Whaou ! mais quelle claque !!! magique ce voyage. Je le lis un peu tard mais quelle bonne idée j’ai eu de le sortir de ma PAL. L’Irlande est magnifiée et ce livre donne envie de sauter dans un avion et de s’y rendre. J’ai aimé la volonté de l’auteur de nous montrer l’ascension des femmes et de leurs influences. Les personnages féminins sont des personnages forts et attachants. Les descriptions de certaines scènes sont d’une précisions incroyable, les ambiances sont si bien décrites qu’on s’y croirait presque et, ce qui ne gâche rien des rappels historiques qui viennent rappeler le contexte dans lequel évoluent les personnages.



La plume de Colum McCann est précise, poétique, son style est inimitable. Transatlantic est un véritable hymne à L’Irlande et une promenade dans 150 ans d’histoire.



Une fresque remarquable et encore une fois l’auteur nous éblouï par son talent. Vivement le prochain



VERDICT



Magnifique, c’est un coup de coeur. Il faut le lire, il ravira les amateurs de grandes fresques historiques.
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Transatlantic



❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Grâce à une habile construction narrative,

il démêle les liens invisibles qui relient

entre eux des personnages historiques et imaginaires

aux Etats-Unis et en Irlande, en Angleterre

Avec "Transatlantic",McCann jette un pont, au travers ses personnages,

il nous donne avec tous ses mots la véritable relation passionnelle entre l'Irlande et les Etats-Unis.

sur une large période allant de 1845 à 2011.



Colum McCann nous fait chavirer à perdre haleine

avec un talent qu'il maitrise à la perfection : il multiplie les allers-retours

entre l'Amérique et l'Irlande, du XIXe siècle à nos jours.

Une construction efficace. Un récit magnifique, mené à tambour battant, sans aucun préliminaire.

Il impose immédiatement son rythme au roman.

Texte direct, phrases courtes , dés fois sans verbe. Une suite de mots suffisent à montrer l'ambiance

Au début je pensais (sans avoir lu la jaquette )avoir à faire à un roman sur l'aviation?

ensuite je suis allé quand même lire la quatrième de couverture !!

Bon , ça n'a pas l'air simple cette affaire ?



J'ai ensuite accroché , car l'écriture est brillante et puissante.

Elle nous bouscule, nous décoiffe, faite de silences autant que de mots.

Faite d'assonances constantes, de rappels, de rétrospectives

Les personnages sont attachants. Chacun avec des intentions qui peuvent paraître nobles ,

aller de l'avant dans des négociations difficiles ! du don de soi pour d'autres pendants ces guerres

entre L'Irlande et l'Angleterre, ou la guerre de sécession

C'est parfois violent, drôle et bon enfant aussi.

La traduction du roman faite par Jean-Luc-Piningre restitue bien ,tous ces enchainement d'histoires

sur une période d'a peu près 90 ans , toutes ayant une étroite réalité ( projet de lois pour l'abolition de l'esclave,

loi sur un consensus d'arrêt de guerre entre l'Irlande et L'Angleterre , arrêt de cette guerre

de sécession en Amérique qui décime toute une jeunesse, et les premiers balbutiements de recors d'aviation





La capacité de la littérature à transmettre l'intégralité d'une vie avec ses joies et se peines ,

atteste qu'« il y a toujours une histoire de plus à raconter »

et que c'est là « la véritable valeur de la littérature », comme le dit McCann lui-même .



PS:



J'ai lu ce livre deux fois. 1-la première en suivant la lecture telle qu'elle c'est à dire

en commençant en 1919 ,puis en 1845-1846, et 1998, et retour en 1863-1889 , puis en 1929

et en 1978 , pour finir en 2011 . Un parcours de combattant , sans cesse j'ai du revenir en arrière aller en avant !!!!



2- la deuxième en lisant dans la progression des dates la plus ancienne 1845-1846, 1863-1869, 1919, 1929, 1978, 1998

2011. Aussi difficile que le premier cas ? LOL

mais avec plus d'informations !!c'est un essai qui vaut ce qu'il vaut car avec les noms quelquefois redondant je m'y suis un peu perdu!

mais bon j'y suis arrivé

Lisez le c'est une petite pépite!!

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Apeirogon

Après avoir placé un gros pétard sous des encyclopédies de la Palestine, ornithologiques, techniques militaires américaines et aussi l'histoire de Basam et Rami, palestinien et juif ayant chacun perdu un enfant et militant pour la paix, vous ramassez mille morceaux et vous obtenez Apeirogon.



Lecture pénible, redondances et plus que le message de paix, ce sont les anecdotes qui me restent comme cette bombe expérimentale de chauve-souris incendiaires.

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Apeirogon

Un roman-récit majeur à la construction complexe, il m’est difficile d’en écrire une critique tant sa lecture a été puissante par ses multiples angles d’exploration. Un livre d’un humanisme profond très enrichissant.

Réalité indélébile, une lecture qui ébranle.



A l’image de son titre « Apeirogon » figure géométrique, polygone au nombre dénombrablement infini de côtés ; un récit kaléidoscope, mille et un fragments, tragédie du conflit israélo-palestinien, mêlant intime et grande histoire, parsemé de digressions en écho.



Un style recherché, de grande qualité, pour un roman très fourni, richement documenté, fort et intelligent.

Une étude à la fois historique et politique, philosophique et religieuse, de la situation en Israël et en Palestine, d’un conflit qui n’en finit pas à la complexité infini de l’apeirogon.



Rami Elhanan israélien et Bassam Arami palestien, l’un est juif, l’autre musulman ; tous deux ont perdu une fille.



« Smadar. La vigne. L’éclosion de la fleur.

Abir. Le parfum. La fragrance de la fleur ».



Les métaphores, les analogies, tout au long du récit sont magnifiquement évocatrices et lourdes de sens. Poésie et musicalité.



Rami et Bassam choisissent de mettre la force de leur chagrin au service de la paix.

Se battre pour la paix.

Ils ont le courage de leurs idées. Une force mentale admirable s’en dégage et nous secoue.

« Bassam et Rami en vinrent à comprendre qu’ils se serviraient de la force de leur chagrin comme d’une arme ».

Mise en lumière de l’humanité de deux individus, de manière très émouvante. Témoignage poignant.

L’histoire vraie d’une amitié.



« Le ton du chant est donné quand l’oiseau déplace la tension sur les membranes. Le volume est contrôlé par la force de l’expiration.

L’oiseau peut contrôler deux côtés de la trachée indépendamment l’un de l’autre, de sorte que certaines espèces peuvent produire deux notes distinctes à la fois ».



Israël, Palestine, deux identités, même terre, diamant sacré aux mille et une facettes, concentré d’Histoire, de mysticisme, de richesse historique et culturelle. Terre trois fois sainte.

Infinitude des possibles.



Paix, une espérance aux mille et une colombes, par-delà les murs.



La fraternité plus forte que la haine.



« Pardonner mais ne pas excuser ».



*

Je souligne le passage de l’auteur Colum Mc Cann à LGL :

- « Le monde nous frappe de ses coups de foudre. Nous devons apprendre à nous servir de notre douleur ».

- « Le monde est fait d’histoires et de récits ». « Dans la difficulté on trouve l’excellence ».

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Les saisons de la nuit

"Une brutalité sensible dans l'atmosphère. De la tendresse aussi, pourtant. Il y a là quelque chose de si vivant que le cœur de la ville semble près d'éclater de toute la douleur qui y est accumulée. Comme s'il allait soudain exploser sous le poids de la vie. Comme si la ville elle-même avait engendré toutes les complexités du cœur humain. Des veines et des artères (...) bouillonnantes de sang. Des millions d'hommes et de femmes irriguant de ce sang les rues de la cité. (p242)"



Il est des lectures qui, l'air de rien, laissent une empreinte en vous et Les saisons de la nuit est de ce genre-là. Evoquer une ville, un pays mais à travers les invisibles, les déshérités, ceux que l'édification d'un pays brise dans le corps par la rudesse de la tâche mais également dans les âmes et les cœurs par une société qui laisse sur le bord du chemin ceux qui ont participé à sa renommée, à son prestige.



Deux narrateurs : Nathan Walker, noir américain, en 1916 qui travaille sous terre et même sous un fleuve à creuser un tunnel sous l'East River à New-York pour que d'autres puissent emprunter le métro qui liera Brooklyn à Manhattan . Il fait partie de ces ouvriers que personne ne voient ou ne pensent quand ils empruntent le dit tunnel, à ce qu'il a fallu de peine, de sueur, de labeur et de drames pour raccourcir les distances ou relier les hommes. Nathan raconte sa vie, ses relations avec ses compagnons d'ouvrage, son mariage mixte et un drame qui va sceller son destin à plusieurs titres avec l'un d'entre eux.



1991 - Manhattan : Treefrog vit sous terre depuis qu'il s'est trouvé dans la position d'exclu pour un geste peut-être (ou pas) mal interprété, il fait partie de ceux qui vivent en marge de la société, sous terre, qui se sont créer une sorte de ville où les rues deviennent des galeries, où les logements sont des cavernes, qui partagent leur quotidien avec les rats, sous la ville : drogués, marginaux, paumés ils ont fait de ce lieu leur territoire.



Et si un tunnel ne reliait pas uniquement deux rives mais également était le point de jonction de deux existences ?



Un auteur irlandais pour mettre dans la lumière ceux qui vivent dans les ténèbres d'une mégalopole, qui ont contribué à ses constructions souterraines ou aériennes comme Nathan ou son petit-fils Carlson, ouvrier-funambule qui travaille à l'édification de buildings, à l'opposé de son ancêtre sur les poutrelles qui serviront d'armature aux buildings. Sortir de terre mais pas forcément pour sortir de la misère, de sa condition et des accidents de la vie.



Colum Mc Cann les extrait de l'ombre, raconte leurs vies, leurs bonheurs comme leurs malheurs mais également les amitiés, les amours de ces hommes brisés, pauvres, ces hommes que la couleur de peau ou l'origine ethnique tient à distance, cantonne à des basses tâches.



"L'égalité de l'ombre n'existe que dans les tunnels. (...) C'est seulement sous terre, il le sait bien, que la couleur est abolie, que les hommes deviennent des hommes. (p56)"



J'ai trouvé dans la plume de cet auteur du Steinbeck dans la manière qu'il a, non pas de les glorifier car il n'occulte pas leurs travers, leurs excès, mais de leur rendre justice. A travers l'histoire de ces hommes c'est l'histoire de la construction d'un pays, d'une ville avec ce qu'elle peut avoir de plus beau et de plus sombre.



J'ai choisi de lire ce roman car j'ai repéré à la bibliothèque, Apeirogon, son dernier roman, mais avant de l'aborder je voulais découvrir la plume, l'univers et je dois avouer que je me suis à la fois enfoncée avec curiosité et plaisir dans les ténèbres et élevée dans les airs pour suivre ces deux personnages, écouter leurs complaintes et découvrir ce qui les reliait et faisait du tunnel une sorte de sanctuaire.



Un roman fort, humain, qui répond à des questionnements que j'ai de temps en temps quand j'emprunte un tunnel ou lève la tête vers le sommet d'immeubles sur la vie de ces ouvriers d'un autre temps mais pas si lointain, travaillant souvent sans protection, mal payés, gardant en eux les cicatrices de leur travail mais également des accidents où certains périrent, des ouvriers qui affrontaient la roche et les éléments pour les générations futures.



Et même si la personnalité de Nathan Walker illumine le récit, même si Treefrog est plus énigmatique, plus sombre, j'ai beaucoup aimé suivre leurs parcours avec quelques joies et beaucoup de souffrance, la fierté de leur travail, d'avoir contribué, sans aucune reconnaissance, à des ouvrages qui perdurent aujourd'hui et qui font parfois la renommée ou le symbole d'un pays et d'une ville.



Un auteur que je vais continuer de lire et de suivre. 
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Un fil tendu entre deux tours, qui s'effondreront vingt sept ans plus tard, un funambule en équilibre sur ce fil, au dessus de la foule new-yorkaise qui n'en croit pas ses yeux de tant d'audace. Une ronde de personnages qui rappelle de loin celle de Schnitzler, où les rues des quartiers de New-York, ceux mal famés du Lower East Side comme les beaux quartiers de Park Avenue, auraient remplacés les salons viennois. Quelques personnages formidables, en rupture d'équilibre. Parfois tombent ou bien échappent de peu à la chute grâce à une main, une épaule secourable. Un livre qui sera pour moi un grand coup de cœur de cette année 2020, cette année étrange où, par la faute d'un organisme microscopique, capable de réveiller les instincts les plus vils, les croyances les plus insensées mais aussi les gestes de dévouement et de solidarité les plus exemplaires, le monde a vacillé.
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Apeirogon

Il est des piétinements de l’histoire et certaines régions du monde en paient plus lourdement le prix que d’autres. Le Proche Orient est dans ce cas.

On pourrait remonter aux croisades médiévales mais il suffit de s’arrêter aux conséquences que la 2ème guerre mondiale y a entrainées, pour en trouver un bel exemple.

Depuis 1948, au lendemain de la naissance de l’État d’Israël, la guerre a déterminé des camps, des vainqueurs et des vaincus, elle a modelé la vie des populations et des territoires.

Colum Mac Cann nous fait arpenter ce labyrinthe aujourd’hui, sur la moto de Rami, israélien, ou dans la voiture de Bassam, palestinien. La route, le mur, les checkpoints, dessinent une carte sans fin, le polygone infini auquel l’auteur nous renvoie est une manière d’en rendre compte tout comme ce polygone nous dit l’émiettement des vies, jusqu’au hasard de la mort, au tournant d’une rue. L’écriture épouse ici le fractionnement du temps, la construction est toute entière inscrite dans l’histoire ;

Deux parties numérotées, avec un chiffre pivot :499.

Dans la première, on part de 1 jusqu’à 499, dans la deuxième on part de 499 jusqu’à 1 pour clore le livre, comme si on n’avait pas avancé, pas bougé, comme si les mots avaient piétiné avec l’histoire. Les paragraphes qui s’égrènent sont plus ou moins courts, ils portent des numéros, c’est la rigueur des chiffres pour dire le désordre des vies.

Entre ces deux parties, Rami et Bassam racontent leur histoire, d’un jet, en continu, ils recousent ce que les paragraphes numérotés ont énuméré, comme autant de fragments éclatés. Ces deux chapitres sont de même taille, de même facture, ils portent chacun le numéro 500. Rami et Bassam, l’israélien et le palestinien, à égalité de vies, à égalité de souffrance.

Entre ces deux chapitre 500, un chapitre 1001 d’une page, le narrateur reprend la main pour associer les deux hommes, dont les vies s’additionnent dans la perte de leur fille respective. A moins qu’il ne s’agisse des Mille et une Nuits dont Smaldar aimait tant le conte du Bossu, ou encore de la magie des nombres qui fait que les nombres dits amicaux ne se trouvent qu’en deçà de 1000. Bassam et Rami se sont trouvés pour porter leur message de paix, un peu comme deux nombres dits amicaux, parce que, nous disent les mathématiciens, quand on additionne les diviseurs de ces deux nombres, leurs sommes sont égales. (p117)

Le livre est donc construit comme une respiration hachée, un kaléidoscope des vies saccagées, tout y éclate mais tout y est lié, autant d’histoires en forme d’allégorie, chacune fait sens, les routes migratoires des oiseaux ou la traversée de la vallée du Hinnom par le funambule Philippe Petit. Ces histoires font lien avec celles de Smaldar er d’Abir, mortes assassinées à 10 ans d’intervalle, comme dans un temps arrêté, et leurs père, Rami et Bassam, n’ont de cesse de porter leur souvenir en message de résistance contre la haine.

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Transatlantic

Terre Neuve 1919. Jack Alcok et Teddy Brown ont fait le pari de traverser l’Atlantique sans escale avec à bord un sac contenant 197 lettres. Ils veulent être le premier courrier aérien à relier les deux mondes.

Emily Ehrlich reporter à l’Evening Telegram interviewe les aviateurs tandis que sa fille Lottie les photographie.



Dublin 1845. Frederick Douglass tout juste débarqué en provenance de Boston se fait conduire chez son éditeur.

Ancien esclave devenu homme de lettres, il vient convaincre les Irlandais d’abolir l’esclavage. Il croise la route de Lily jeune domestique de 17 ans qui décide de partir tenter sa chance aux Etats Unis pour fuir la misère.



1998 Georges Mitchell, sénateur américain chargé de négocier le processus de paix en Irlande du Nord croise la route de Lottie maintenant agée de 96 ans.



Dans ce roman foisonnant, Colum McCann nous fait vivre 150 ans d’histoire.

Je n’ai pourtant pas été convaincue par cette intrigue que j’ai eu du mal à suivre. Je n’y ai pas retrouvé le plaisir que me procure habituellement cet auteur.

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Les saisons de la nuit

Le roman des profondeurs. McCann nous présente deux mondes en parallèle, dont les personnages n'ont en apparence rien à voir jusqu’à ce qu'on comprenne le lien dans les derniers chapitres.



En surface, nous suivons sur près de soixante ans la vie de Nathan Walker, ouvrier noir, qui a longtemps creusé les premiers tunnels de New York. Son parcours, son mariage (mixte), ses enfants, petits enfants, la ségrégation, la douleur de la perte des êtres aimés.



En profondeur, dans les tunnels de New York, vivent des marginaux, dans des cabanes, sur des poutrelles. Toute une vie de SDF, dont Treefog, surdoué des hauteurs, qui se retrouve à vivre en profondeur.



Entre les deux? Le lien du sang.



Un magnifique roman, une écriture prenante. Un ouvrage qui rend hommage aux petits, aux oubliés, aux délaissés de la société.

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American Mother

Depuis quelques années, Colum McCann semble vouloir s'éloigner des romans pour tendre vers les récits. Après l'étourdissant « Apeirogon », sur le conflit Israélo-palestinien, il s'attaque au sujet du terrorisme et plus particulièrement aux victimes de celui-ci.



Il met le focus sur Diane Foley, une mère américaine dont le fils journaliste a été exécuté par Daesh. le texte navigue entre les souvenirs d'avant, le drame lui-même et surtout la période de deuil qui l'a suivi. A travers le témoignage de cette femme meurtrie, le lecteur découvre les différentes phases du deuil par lesquelles elle est passée.



Cette confession est bouleversante parce déconcertante. Après ce déchirement ignoble, on attendrait de cette maman de la haine, de la rancoeur, de la vengeance. Il n'en est rien ! Elle n'entre pas dans le jeu des représailles et arrive à prendre du recul pour appréhender la situation dans son ensemble. Diane est un modèle de résilience, qui malgré toute sa tristesse profonde, ne perd jamais son calme.



Sa modération ne l'empêche pas de condamner fermement ces actes barbares, de dénoncer la mauvaise politique de son pays face aux enlèvements et de s'attaquer aux comportements des médias. Mais elle garde tout au long du récit une dignité, qui la place au-dessus des évènements et lui confère une forme de sagesse d'esprit. Ainsi elle peut aborder cette horreur sereinement et nous en offrir une vision touchante et apaisée.



Avec sa plume toujours aussi juste, Colum McCann ne s'intéresse pas aux évènements tragiques pour en tirer de la dramaturgie mais pour en extraire la lumière. de ces histoires déchirantes, on se rend compte, qu'en soufflant sur un tas de cendres, on peut y trouver un morceau d'humanité. Dans toute cette folie meurtrière, c'est un peu d'espoir très appréciable ! Ce grand livre fait donc partie des lectures indispensables, si on veut espérer changer les choses !
Lien : https://youtu.be/TBmgbG6UgIY..
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