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Citations de Daniel Cohen (118)


La Chine n'a pas fini d'inquiéter ...
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Les réseaux sociaux excitent la compétition pour attirer l'attention et induisent la surenchère dans la singularisation, par la provocation, l'exagération, le défoulement, voire la jouissance à dire l'indicible, à montrer l'irreprésentable.
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malgré les immenses disparités de revenus entre les plus riches et les classes moyennes et populaires, un item résiste à ces inégalités : le nombre de mètres carrés occupés par les uns et les autres. Les plus riches n'occupent pas beaucoup plus de surface que les pauvres : tout se joue dans les lieux de résidence. Les uns sont dans les beaux quartiers, en centre-ville, les autres doivent accomplir des distances beaucoup plus longues pour aller travailler.
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Ronald Inglehart, un sociologue américain, a parfaitement illustré cette contradiction entre les aspirations à l'émancipation que font naître les Lumières et la réalité d'un monde économique et social où l'obéissance règne. À ses yeux, la révolution industrielle a trahi l'esprit des Lumières. La rupture du monde agraire vers le monde industriel marque surtout la transition d'un ordre religieux vers un ordre séculier. On croyait en Dieu, on croit désormais en la Raison. Les ingénieurs remplacent les prêtres.
Cette mutation reste toutefois inscrite dans une conception profondément hiérarchique de la société. La chaîne de commandement qui va du PDG et de l'ingénieur à l'ouvrier en passant par le contremaître est aussi stricte que celle qui allait du roi à ses barons et de ceux-ci à leurs paysans. De religieuses, les autorités deviennent laïques, mais l'idéal d'émancipation des Lumières est brisé, chacun restant assigné à une place fixe dans un nouvel ordre aussi inégalitaire que le précédent.
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À la question « Pouvez-vous faire confiance à un inconnu rencontré par hasard ou pensez-vous qu'on n'est jamais assez prudent ? », ils sont pathologiquement nombreux à choisir la méfiance. Le rayon de celle-ci est large : elle s'applique non seulement aux inconnus mais aussi aux collègues, aux voisins. La méfiance de l'extrême droite est beaucoup plus aiguë que celle de la droite classique. Cette dernière est traditionaliste, propriétaire : elle se méfie des classes dangereuses. La méfiance des électeurs frontistes est plus profonde, elle reflète leur difficulté à faire société dans un monde qui fragmente toujours davantage les destins individuels.
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A la question : « Seriez-vous mécontent que votre enfant épouse un démocrate ? », les républicains étaient 5% à répondre positivement en 1960, ils sont désormais 50% dans ce cas... La même détestation s'observe pour des questions portant sur l'intelligence ou l'honnêteté du camp adverse.
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L’État du XXIe siècle doit disposer de la capacité de faire du sur-mesure. Les outils existent, comme le prélèvement à la source, le RSA, les cotisations sociales, qui permettent de flécher les aides vers ceux qui subissent la crise le plus violemment. Le nouveau monde est d’abord celui où l’État-providence renouvelle l’ancien, s’adaptant à une réalité toujours plus éclatée des individus, dans leurs dimensions professionnelle et territoriale, comme les Gilets jaunes en avaient déjà montré le besoin.
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Il faut dire que les temps ont changé.
De nos jours, c'est chacun pour soi.

Diane Tell, Si j'étais un homme
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Smith est ici philosophe autant qu’économiste. Le mot « intérêt » ne revêt pas encore, à l’époque où il l’utilise, la signification neutre qu’il a acquise depuis pour caractériser le calcul économique. Comme le montre brillamment Albert Hirschman, lui-même également économiste et philosophe, dans son livre Les Passions et les intérêts, c’est un terme qui a longtemps été synonyme de cupidité, figurant en bonne place dans L’Enfer de Dante au côté de l’orgueil et l’envie. Adam Smith, dans un ouvrage publié avant La Richesse des nations et intitulé Théorie des sentiments moraux, montre qu’il n’a aucune illusion sur la portée de ce terme. « Quel est l’objet de tout ce labeur et de tout ce remue-ménage qui se font ici-bas ? Quel est le but de l’avarice, de l’ambition, de la poursuite des richesses, du pouvoir, des destructions ? D’où naît cette ambition de s’élever qui tourmente toutes les classes de la société et quels sont donc les avantages que nous attendons de cette fin assignée à l’homme et que nous appelons l’amélioration de notre condition ? » La réponse proposée par Smith est ce que, suivant Hegel, on appellerait le désir du désir de l’autre. « Nous n’espérons d’autres avantages que d’être remarqués et considérés, rien que d’être regardés et considérés, rien que d’être regardés avec attention, avec sympathie et approbation. Il y va de notre vanité, non de nos aises ou de notre plaisir. »

Ce qui distingue la cupidité des autres passions tient toutefois en une différence essentielle. Bien dirigée, elle peut contribuer au bien public, alors que les autres passions sont destructrices. L’auteur qui inspire Smith est Bernard Mandeville, qui a publié en 1705 une Fable des abeilles, dont le sous-titre est éloquent : vices privés, vertus publiques. La conclusion de la Fable a valeur de programme : « Le vice est aussi nécessaire dans un État florissant que la faim est nécessaire pour nous obliger à manger. Il est impossible que la vertu, seule, rende jamais une nation célèbre et glorieuse. » En montrant que l’ambition, la vanité et le besoin de considération peuvent être assouvis par l’amélioration des conditions matérielles, Smith peut énoncer sa théorie de « la main invisible », selon laquelle « sans aucune intervention de la loi, les intérêts privés et les passions des hommes les amènent à diviser et à répartir le capital […] dans la proportion qui approche le plus possible de celle que demande l’intérêt général ».

Il n’est plus utile, dès lors, de s’interroger sur les mobiles moraux qui conduisent les hommes à vouloir s’enrichir, il suffit de se concentrer sur leurs conséquences. Le marché n’a nullement besoin de savoir où sont le bien et le mal, il se contente de mesurer l’effort que chacun est disposé à fournir pour s’enrichir.
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Cette loi dite de Malthus a fait couler beaucoup d’encre, mais a finalement résisté à l’examen de ses critiques. Grâce aux travaux des historiens de l’économie, on peut évaluer en dollars ou en euros d’aujourd’hui le revenu qui a prévalu au cours des siècles. Le niveau de vie d’un esclave romain n’est pas significativement différent de celui d’un paysan du Languedoc au XVIIe siècle ou d’un ouvrier de la grande industrie du début du XIXe. Il est proche de celui des pauvres du monde moderne : autour de un dollar par jour. L’espérance de vie donne une indication convergente. En moyenne, elle reste proche de trente-cinq ans tout au long de l’histoire humaine, aussi bien pour les chasseurs-cueilleurs, tels qu’on les observe aujourd’hui dans les sociétés aborigènes, que pour les premiers ouvriers de l’industrie moderne, à l’aube du XIXe siècle. L’examen des squelettes montre aussi que les conditions matérielles (telles que mesurées par la taille) ne devaient guère être très différentes à l’époque des chasseurs-cueilleurs et à l’aube du XIXe siècle.

La loi de Malthus invalide les catégories habituelles du bien et du mal. La vie à Tahiti, par exemple, est paradisiaque, mais grâce à un infanticide à haute dose. Plus des deux tiers des nouveau-nés étaient instantanément tués, en les étouffant, en les étranglant ou en leur brisant le cou. Tout ce qui contribue à accroître la mortalité se révèle en effet une bonne chose, car elle réduit la compétition pour les terres disponibles. L’hygiène publique, à l’inverse, se retourne contre les sociétés qui la respectent. Si l’Européen est en moyenne plus riche que le Chinois au début du XVIIIe siècle, c’est parce qu’il est sale. À son plus grand profit, l’Européen ne se lave pas, alors que le Chinois ou le Japonais se baigne chaque fois que possible. Les Européens, quelles que soient les classes sociales, ne trouvaient rien à redire à des toilettes adjacentes à leurs habitations, en dépit des problèmes d’odeur. Les Japonais sont en comparaison des modèles absolus de propreté. Les rues sont régulièrement lavées, on enlève ses chaussures avant d’entrer chez soi… Ce qui explique qu’ils soient plus nombreux, et plus pauvres. C’est le règne de la prospérité du vice.
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Une semaine plus tard, le colonel Loftus eut un meilleur aperçu du personnage. En fait, il faillit la heurter dans le couloir. Il la décrivit comme une dame de noble apparence portant une robe de satin brune. Son visage baignait dans une lumière surnaturelle, mais ce qui était étrange et effrayant à son sujet était qu'elle n'avait pas de yeux - il n'y avait que des orbites vides là où les yeux aurait dû se trouver.
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Le fantôme le plus important et le plus effrayant de St.James Palace est le spectre d'un petit bonhomme à la gorge tranchée et à la bouche grande ouverte. Il est assis dans un lit poussé "contre un mur", et toute la scène baigne dans le sang.
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Une femme de haute taille vêtue de noir, d'un doux tissu de lainage, à en juger par la légèreté du bruit de son déplacement. Le visage était dissimulée par un mouchoir tenu de la main droite.
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Katie Kong est le fantôme d'une personne qui n'a peut-être jamais existé. Elle est issue d'une grande famille de fantôme qui peuvent être tout aussi imaginaire. La famille des fantômes King est le produit du spiritisme...
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Il y a aussi un grand nombre de légendes surnaturelles attachées au train mortuaires de Lincoln. Après sa mort, son corps fut ramené en Illinois pour y être enterré. Il fut transporté par un train mortuaire spécial, et tout le long du trajet des gens s'amassèrent pour le regarder passer.
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L'authenticité des cas représente un problème plus sérieux. Certaines des présentes histoires relèvent de la légende ou du folklore. Il est rare, toutefois, que l'origine de l'histoire ou de la légende soit connue comme dans le cas des prétendus Anges de Mons.
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si l’entreprise n’a pas elle-même de comportement moral, elle exploite parfois, à ses propres fins, celui de ses employés. Pour ces derniers, le raisonnement est tout à fait différent. Dans un cas, on leur permet de travailler en harmonie avec leurs sentiments moraux, dans l’autre, on les paie (ou les menace) pour les ignorer.
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La difficulté de parler de façon positive (et non pas seulement défensive) des droits des travailleurs tient en partie au fait qu'il est quasiment impossible de fixer pour le capital humain un critère analogue à la valeur boursière du capital financier.
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