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Critiques de Davide Morosinotto (187)
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La Fleur perdue du chaman de K

Nous avions lu à peine quelques lignes à voix haute que mon fils de dix ans s'est exclamé : « Je crois que nous tenons notre coup de coeur de 2021 ! »



Avec La fleur perdue, Davide Morosinotto conforte en effet sa place dans le cercle le plus sélectif de nos auteurs chouchous, parmi les tout premiers. Je ne suis pas certaine d'avoir lu quelque chose d'aussi bon que son triptyque de romans reliés par le fil rouge du fleuve – le Mississippi pour le célèbre catalogue Walker & Dawn, la Neva pour L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges et L'Amazone dans ce troisième tome. Ces trois romans brillent par la vivacité de la plume, la qualité d'une intrigue menée tambour battant, des personnages attachants, des dialogues délicieux, un décor historique restitué très finement sans que cela ne prenne le pas sur l'histoire et un vent d'aventure auquel il est tout simplement impossible de résister !



Si ces livres sont inoubliables, c'est aussi grâce à un travail graphique merveilleux : le premier roman faisait la part belle à des documents du début du 20ème siècle, extraits de catalogues, coupures de presse et photographies, le deuxième se lisait comme des cahiers d'enfants dûment annotés par un commissaire soviétique ; ce troisième volet, peut-être le plus inventif, fait littéralement s'entrechoquer texte et illustrations (photos via le lien ci-dessous)... Vous l'aurez compris, nous avons ici affaire à des livres hors-normes qu'il faut absolument avoir dans sa bibliothèque !



Grâce à La fleur perdue, nous avons donc passé ces derniers jours au Pérou, en cette année 1986 où les walkmans étaient à la pointe du progrès, en compagnie de Laila, fille d'un diplomate finlandais, et El Rato, mystérieux habitant de l'hôpital Santo Toribio de Lima où la jeune fille est hospitalisée. La découverte par les deux enfants d'un journal d'expédition, rédigé quarante ans auparavant par un médecin en quête d'une fleur miraculeuse, prend une dimension particulière lorsque Laila apprend qu'elle souffre d'un mal incurable. Et si cette fleur perdue au coeur de l'Amazonie pouvait la sauver ?



Nous voilà entraînés dans un voyage des Andes à la Selva amazonienne, ponctué d'incroyables péripéties et d'inoubliables expériences initiatiques. Par la magie des mots, ces pages nous transportent, cartes et images à l'appui, et nous donnent l'impression de grandir avec les protagonistes. Des personnages que nous avons adorés : débrouillards, courageux, généreux - et quel bagout ! Pendant la lecture, nous avons eu envie de retourner feuilleter les pages de l'album Histoires de Fleuves consacrées à l'Amazonie et nous nous sommes rendu compte que Davide Morosinotto avait puisé dans les mythes locaux – qu'il s'agisse de l'arbre esprit lupuna, des apachetas, de la légende des trois dauphins ou encore d'un fameux serpent…



Les 520 pages de ce roman-fleuve se lisent donc beaucoup trop vite et c'est le coeur serré que l'on voit irrémédiablement approcher le moment de débarquer. Que lire après ça ? Spontanément, mon fils ne voyait qu'une chose à faire : relire "Le célèbre catalogue". Et si ce cycle est présenté comme achevé, il n'abandonne pas l'espoir qu'un nouveau tome puisse paraître un jour, autour du Nil, pourquoi pas ?



Ode à l'amitié et à l'espoir, un livre réjouissant et émouvant : de ceux qui peuvent susciter la passion de lire !
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L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges - ..

Le Père Noël, on le sait est une personne de goût pour qui le premier cadeau est de nous offrir un très beau paquet sous le sapin ...Ce paquet , je le prends , le tourne , le retourne , le savoure avant de ....sauvagement déchirer le joli papier qui l'entoure ....Et là , surprise , un autre beau pa.....Mais non , ce n'est pas un autre paquet ...c'est un livre , un livre esthétique au possible ....Un titre long , écrit en très belles lettres rouges, jaunes , blanches , en relief...Et puis , sur un doux fond bleu , des silhouettes qui courent dans un paysage de neige et de glace...oh , oui , franchement , que c'est beau ....

Je feuillette , ce sont des carnets , certains rédigés en bleu , d'autres en rouge , des annotations manuscrites ornent les marges et le papier semble " vieilli , couvert de sortes de traces de doigts , de taches de sang " ....Une belle , belle présentation qui , pour originale qu'elle soit , ne doit pas nous faire oublier que c'est un " pavé " de 510 pages que nous avons entre les mains....Oui , allez , rassurez - vous , il y a de superbes illustrations qui , disséminées ça et là, diminuent un peu le nombre des pages " à lire ". Un très , très beau livre , assurément qui ne peut qu'inciter à partir à la découverte des aventures des jumeaux Viktor et Nadia .....Oui , c'est bien beau tout ça , il est très beau ce livre , mais l'important , c'est quand même le contenu , non ? Un beau livre dans un bibliothèque , "ça en jette ", mais si c'est juste pour le décor......hein , c'est comme si on rencontrait un bel Appolon ou une " beauté divine " bêtes " comme leurs pieds " ....

Je reviens au roman . 1941 . Léningrad est sur le point de tomber aux mains des nazis . Des trains emmènent les enfants dans des lieux moins dangereux. Hélas pour eux , les jumeaux Viktor et Nadia sont séparés et , dès lors, leur seule quête va être, on s'en doute , de se retrouver , poussés par une volonté que seuls des jumeaux peuvent éprouver. Les carnets de l'un et l'autre vont nous permettre de suivre leur Odyssée dans un pays exsangue où tout est danger , où la misère , le froid , la faim , transforment tout le monde en bête sauvage....Mi - réalité, mi - fiction , ce roman nous donne une image de cette Russie secrète , souvent corrompue , violente et , parfois aussi , nous offre une " sorte de conte cruel " dont les enfants sont les héros....Certaines situations sont crédibles, d'autres le sont moins , mais toutes sont émouvantes et nous font tourner les pages avec avidité .

Les personnages , notamment ceux de Viktor et Nadia ( il y en a bien d'autres ) sont très attachants et leur détermination force notre admiration . On partage vraiment leurs épreuves , on souffre avec eux , on espère ou on désespère avec eux ....

La présentation en livrets est géniale pour la confrontation des points de vue et les dialogues, très bien maîtrisés, donnent au récit un rythme alerte , jamais ennuyeux , et puis , des actions , des actions ,du danger, voilà de quoi venir sans problème au terme de ces 510 pages....ces 510 pages qui , forcément, vont rebuter nombre de jeunes pour qui lire n'est pas une activité spontanée mais souvent plutôt un pensum . Pour les" lecteurs" , bien sûr, ce sera un régal....Car enfin , il faut le dire , ce très beau livre se veut étre " un livre de littérature de jeunesse " , ce qui est vrai mais un peu réducteur aussi , j'ai personnellement un âge qui m'a éloigné de " cette littérature " et pourtant , j'ai adoré.

Ce livre sera en très bonne place dans tous les CDI des collèges. Croyez- moi , le bouche à oreille risque de fonctionner et l'ouvrage devrait souvent voyager ...C'est mon voeu le plus cher car il ne manque pas d'atouts ." L'école des Loisirs " offre des ouvrages de grande qualité, celui - ci va s'ajouter à la liste même si son prix peut aussi être un handicap .Mais les professeurs- documentalistes ( j'en connais, je les salue...) ) , veillent au grain ....on peut leur accorder toute notre confiance .

Allez , lancez- vous sur les traces de ces intrépides jumeaux mais ...couvrez - vous bien ,on a beau parler ( à juste raison , hélas ) du réchauffement climatique , ça va cailler , je vous le dis.....
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La plus grande

C’est toujours un exercice à part de lire un livre jeunesse quand on est adulte, finalement il ne nous est pas destiné ce livre. Pour autant est ce qu’on peut encore l’apprécier à sa juste valeur ?



Abracadabra je vous présente mini Yaena, 10 ans régulièrement qualifiée de garçon manqué (fille réussi crotte de bouc!) et foutu caractère. Qu’a t’elle pensé de ce livre ?

Ah non mais c’est trop biiiiennn. J’ai adoré l’île au trésor avec le petit garçon qui embarqué dans une histoire de pirates, j’ai eu peur cachée dans la cale du bateau mais là… là… on me propose un mélange entre Bruce Lee et Long John Silver hhhhiiiiiiii. En plus le héros est un héroïne une petite fille comme moi qui a décidé qu’elle en avait marre d’obéir aux ordres, alors elle décide de devenir une experte en arts martiaux. Ouais vas y ! Botte leur les fesses à ces malotrus ! Imaginez en plus c’est tiré d’une histoire vraie !!! Il y a vraiment eu des femmes pirates et l’une d’entre elle s’appelait Ching Shih, c’est d’elle qui s’inspire le personnage de Shi Yu. Allé hop à l’abordaaagggee !!!!! Hissez la grand voile cap vers le trésoooor !



Alors tout commence à Canton, c’est là que Shi Yu va apprendre les arts martiaux avec son shifu, Peng. Elle est super douée peut être même plus que Li Wei le petit fils de Peng. Mais évidemment quand tout va bien il faut qu’il y ait un gros méchant qui vienne tout fiche par terre et c’est à ce moment là que Shi Yu, je ne vous dis pas comment, atterri sur un bateau pirate ! C’est là que ça commence à devenir intéressant. Parce qu’en plus d’être douée pour le wushu de l’air et de l’eau (qui est trop bien parce qu’ensuite plus rien ne t’arrêtes, tu voles et tu virevoltes youhouuuu) elle est aussi super rusée. Ben oui c’est une fille donc elle utilise sa tête autant que ses bras, pas comme les gars (j’ai 10 ans j’utilise des stéréotypes si je veux!) c’est comme ça qu’elle va devenir Lame Volante, son nom de Pirate ! En bottant les fesses des gros durs et en les roulant dans la farine.



Bon il y a bien ces histoires d’amour là qui m’ont un peu enquiquinée, ça n’attire que des problèmes les garçons, mais personne ne m’écoute quand je le dis. C’est comme dans karaté Kid on s’en serait bien passé. Enfin, pas grave le principal c’est qu’il y ait de l’action, des batailles navales, des personnages incroyables, des combats, de la vengeance, et tout ça sans être gnangnan. Quand je serais grande je serais comme Lame Volante !



Abracadabra revoilà Yaya adulte :

Tiens tiens la jolie couverture que voilà. Oh mais c’est pas mal ça… Hein ? Quoi ? Une femme pirate et des arts martiaux ? Un mélange entre Bruce Lee (oui il y a des références intemporelles) et Pirates des Caraïbes ! Mais c’est pour moi ça. En avant moussaillons ! Hissez la grand voilà à l’abordaaaaggge cap sur l’aventure !!! (J’ai dit adulte, j’ai pas dit mature).



Dès les première page me voilà embarquée, une petite Cosette Chinoise qui va se charger elle même de botter les fesses de ses bourreaux, ça, ça me plaît bien. Bon, je connais Ching Shih et l’histoire n’a pas grand chose à voir avec la sienne, adaptation très libre donc, mais passons.



L’auteur maîtrise l’aspect historique, un bon point et il a visiblement quelques bases concernant les arts martiaux chinois, pour une fois pas d’amalgame avec le karaté. Par contre, rhooo le qi coincé dans le nombril, c’est un sacré raccourci ça ! Il parle de ming men, bon admettons les petits lecteurs ne vont pas faire une thèse là dessus. Ça m’embête un peu quand même que les gosses pensent que les arts martiaux donnent des supers pouvoirs. C’est le côté fantastique du récit, il faut bien les faire rêver un peu.



Par contre ce qui me gène vraiment c’est que l’auteur parle des pieds bandés sans évoquer les souffrances qui vont avec. En plus la pauvre Lotus Dansant n’aurait pas pu faire tout ce qui est dit. Les pieds bandés étaient une mutilation, un véritable handicap, les femmes pouvaient à peine marcher. Laisser entendre que ça fait de jolis petits pieds et que ceux de Lame Volante sont horribles en comparaison ça m’embête vraiment. Bon j’avoue c’est mon seul vrai bémol ! Parce que pour le reste je me suis entraînée aux côtés de Shi Yu, j’ai serré les dents avec elle, j’ai affronté les pirates et combattu à leurs côtés, arpenté les mers le sabre à la main, défié l’Empereur et la mort pour devenir La sorcière des mers, La plus grande ! A aucun moment l’auteur ne sombre dans la facilité, l’intrigue est bien construite et pleine de rebondissements. Le lecteur est tenu en haleine sur les 600 pages.

J’ai vécu une grande épopée, un voyage initiatique, de ceux dont on ressort des étoiles plein les yeux. Le genre d’histoire qui, quand j’étais enfant, me transportait pendant des jours dans un autre monde.



Abracadabra qu’en pensent les deux Yaena : Mais qu’est ce que vous faites encore là ? Embarquez et qu’çà saute ! Larguez les amarres bande de mérinos mal peignés ! Parez à mouiller, à virer ? Hissez oh ! Cap sur le large !!!!!!
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Le Célèbre Catalogue de Walker & Dawn

Plus généreux que les Trois Suisses, ce célèbre catalogue présente pas moins de quatre intervenants ! Même pas peur de la surenchère.

Quatre mômes motivés par un seul buuuuuuut, oups, effet coupe du monde un brin parasitant, se faire échanger cette vieille montre toute pourrie, achetée sur ce légendaire et conséquent imprimé référence susmentionné, par le revolver initialement commandé.

Pour ce faire, ils vont sillonner les Younaïteud Stayts of Euméwika, périple occasionnant, vous vous en doutasses bien, moult aventures rocambolesques en diable.



Il flotte comme un doux parfum Tom Sawyeresque ici-bas.

Trois petits mecs, une drôlesse, chacun se partageant à part presque égale ce récit d'errance totalement convaincant.



L'objet livre est de fort belle facture.

L'intérieur soigné, particulièrement les têtes de chapitres aux illustrations fleurant bon l'imagerie d'antan.



Habituellement peu réceptif à ce type de récits généralement répétitifs, je me suis juste régalé.

L'aventure avec un H majuscule, rien de moins.

Les sujets abordés ont tous de quoi susciter l'intérêt pour finalement combler petits et grands.

L'amitié virile mais correcte, l'émancipation de ses boloss de parents, le racisme, la découverte émerveillée d'un monde totalement inconnu jusqu'alors, la quête d'un trésor...

Bref, de quoi occasionner quelques belles heures de lecture aux côtés de ces quatre intrépides aventuriers au coeur de lion.



L'écriture cinématographique colonise les châsses alors que l'horloge interne vibrionne au gré de ces péripéties endiablées non dénuées d'une certaine tendresse aux effluves de madeleine proustienne.

Conquis je fus. Comme une irrépressible envie de retrouver Mark Twain sans tarder, c'est dire la force évocatrice de ce roman jeunesse.



Grand merci à Babelio et à l'éditeur L'école des Loisirs pour cette virée en nostalgie.
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La plus grande

De l’aventure, des cascades spectaculaires, des secrets, des trahisons, des personnages délicieusement imprévisibles, des répliques culte et un souffle épique – bref, de la fiction avec un grand « F » : La plus grande, le nouveau roman de Davide Morosinotto est aussi fabuleux que les précédents. Pour mon moussaillon de 12 ans, l’un des meilleurs romans jamais lus à voix haute. Nos fidèles lecteur.ice.s savent que la concurrence est rude !



Nous avons adoré voyager, par la magie des mots, dans la Chine du 18ème siècle. Une époque mouvementée où l’empereur ne règne que de loin, laissant libre-cours aux manigances des mercenaires, des « diables étrangers » et autres pirates. Dans ce monde impitoyable, l’orpheline Shi Yu semble bien vulnérable. Et pourtant… Son destin ressemble à une magistrale partie d’échecs qui la mènera à commander une immense flotte pirate. Le tout dans un décor exotique où Hong-Kong est encore une baie sauvage, où l’on porte le cheongsam, mange des racines de lotus et de la soupe de cuisse de grenouille, et où les pirates s’appellent Tigre écarlate, Petites Furie ou Os brisé.



Sur 640 pages couvrant quarante ans que l’on ne voit pas passer tant la tension est constante, on s’immerge dans un univers travaillé dans ses moindres détails, on partage l’existence de Shi Yu. Quel plaisir de la voir pulvériser tous les clichés, déjouer tous les déterminismes, et de nous laisser porter par les ondes féministes et émancipatrices qui irriguent cette intrigue ! De quoi faire rêver d’être capable de pratiquer le Wushu de l’air et de l’eau, et donner envie d’en savoir plus sur Ching Shih, la pirate de légende qui a inspiré ce roman.



Captivant !
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Maydala Express

Le prologue nous interroge : appartenons-nous plutôt aux touristes pressés d’atteindre leur destination, ou aux voyageurs qui aiment vagabonder autant qu’arriver quelque part ? Mieux vaut en effet être au clair avant de plonger dans ce roman : on tient entre ses mains un billet pour une expédition à la finalité mystérieuse, mais les péripéties seront forcément rocambolesques. Pour notre part, nous avons embarqué sans hésiter dans le Maydala Express. Impensable de manquer un nouveau titre de Davide Morosinotto qui nous a tant fait vibrer avec ses romans-fleuve !



Le récit qu’il invente en duo avec Pierdomenico Baccalario, autre star de la littérature jeunesse italienne, démarre sur les chapeaux des rails. Nous voilà donc plongés dans les fumées industrielles d’une ville sous la coupe d’une tentaculaire société ferroviaire. Finally survit, comme d’autres orphelins, en faisant le ménage dans la Gare grise, rêvant de devenir un jour mécanicienne. Par un concours de circonstances, la jeune fille se retrouve en possession d’un billet pour le Maydala Express. Une ligne ferroviaire aussi légendaire que convoitée, dont personne ne sait où elle se rend. C’est le début d’un périple initiatique semé d’embuches et de surprises.



Ce roman a beaucoup de choses pour lui : l’objet-livre, d’abord, les splendides gravures en noir et blanc qui ponctuent le récit, les chapitres ouverts chacun par un incipit intrigant, l’univers steampunk aux fascinants rouages.



Il y a aussi un charme réminiscent de Charlie et la chocolaterie dans l’émerveillement de cette orpheline privée de tout qui découvre le Maydala Express (ne comptez pas sur moi pour en dévoiler plus). Quelque chose de Dickens, de Hugo Cabret, de Harry Potter bien sûr aussi avec ce quai 1001 si bien caché. On est subjugué, curieux aussi de percer les mystères autour de la Compagnie des Voyages Extraordinaires. Le périple voit s’entremêler plusieurs fils narratifs impliquant moult personnages hauts en couleurs : un micro-espion avec un fort sens de la synthèse, une gouvernante allemande, un joueur d’échecs, un drôle de cambrioleur…



Cela finit par faire beaucoup et n’est pas toujours évident de garder le fil face aux fréquents sauts d’un fil de récit à l’autre. Nous aurions aimé passer plus de temps avec Finally. Si la lecture nous a moins enthousiasmés que ce que nous attendions après un premier chapitre magistral, elle reste tout à fait plaisante.



Mon moussaillon de onze ans est resté complètement sous le charme de l’idée d’Autrepart, gare la plus lointaine du monde. Son évocation a mis en branle son imagination et il s’était représenté un lieu (assez éloigné de ce qui est finalement décrit dans le roman) qu’il a adoré visualiser et me raconter dans ses moindres détails. Magie des mots.



Un roman qui donne envie de boucler sa valise et de sauter dans le train vers… Autrepart.
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L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges - ..

Il y a des lectures qui sortent de l'ordinaire. Des romans qui nous surprennent, nous qui en avons pourtant déjà lu tant. Des textes qui portent de belles valeurs et aident à comprendre le monde. Des livres dans lesquels on vit en immersion et qu'on ne referme qu'avec un pincement au coeur et un sentiment immédiat de nostalgie, en pensant aux personnages que l'on vient de quitter et qui nous manquent aussitôt… le nouveau roman de Davide Morosinotto, comme le précédent d'ailleurs, appartient sans aucun doute à ces pépites littéraire qui restent forcément rares et précieuses.



Il nous avait impressionnés et ravis avec le catalogue Walker & Dawn ? Davide Morosinotto parvient de nouveau à nous couper le souffle avec un objet-livre splendide, travaillé dans les moindres détails : le roman ne se présente pas comme tel, mais comme un rapport de police – enfin, du commissariat du peuple aux affaires intérieures, puisque nous sommes propulsés dans l'Union soviétique de l'année 1941, au moment où le pays est attaqué par l'Allemagne national-socialiste. Rapport de police lui-même essentiellement composé par les fameux « cahiers », sorte de journal tenu par les jumeaux Viktor et Nadia, annotés avec beaucoup de zèle par le colonel Smirnov, en charge de l'enquête concernant leur « affaire ». Reconnaissez que tout cela a de quoi nous intriguer !



De quoi s'agit-il donc dans cette affaire ? Face à l'attaque de l'armée allemande, Viktor et Nadia, bientôt treize ans, doivent quitter leurs parents et évacuer leur ville de Leningrad avec des milliers d'autres enfants. L'opération ne se passe pas comme prévu et, pour la première fois de leur vie, les jumeaux sont séparés. À travers leurs récits quotidiens, écrits à l'encre rouge (pour Viktor) et bleue (pour Nadia), nous suivons en retenant notre souffle leurs aventures et l'évolution du conflit, avec de magnifiques cartes et des documents et photographies multiples à l'appui : pourquoi certains enfants n'ont-ils pas été conduits à la destination prévue ? À qui se fier dans un pays miné par la guerre, mais aussi par la dictature ? Viktor et Nadia parviendront-ils à survivre et à se retrouver ?



Ce roman est avant tout un formidable récit d'aventures, dont l'intrigue est véritablement passionnante : il a toujours été difficile de décider quand interrompre la lecture ! Au passage, on apprend mille choses sur l'Union soviétique dont l'histoire est restituée avec beaucoup de finesse par l'auteur qui évoque l'hiver et la géographie russe, la révolution d'octobre, l'idéologie communiste, la religion, les organisations de jeunesse, les baraki, les kolkhozes, les goulags… La mise en page et les documents mobilisent une iconographie russe, avec notamment des légendes en cyrillique ou des symboles du communisme, qui viennent encore renforcer la crédibilité de la mise en scène et qui ont beaucoup intéressé mon fils. Les nuances sont distillées avec beaucoup d'habileté par le biais de la narration à plusieurs voix – celle de Viktor, qui aspire intensément à être « un bon frère, un bon pionnier, un bon fils, un bon écolier, un bon camarade » mais n'hésite pas à enfreindre les lois lorsqu'il s'agit de rejoindre sa soeur ; Nadia, si spontanée et peut-être plus distanciée vis-à-vis du régime ; et Smyrnov, dont les annotations incarnent tout ce qu'il peut y avoir d'arbitraire dans l'exercice de la justice dans un régime non-démocratique et en période de guerre. L'écriture enfantine est vive, débordante de fraîcheur et de générosité. Davide Morosinotto évite parfaitement l'écueil d'une lecture trop « nationale » du conflit : comme le discours du commissaire Molotov, qui précise que la guerre « n'est pas imputable au peuple allemand », certains personnages rappellent qu'il y a eu des communistes et des résistants au national-socialisme en Allemagne, comme il y a eu des collaborateurs dans d'autres pays.



Car les deux protagonistes font de belles rencontres, avec des personnages auxquels il est impossible de ne pas s'attacher. On vibre pour chacun d'entre eux, à l'évocation des épreuves et des horreurs de la guerre. Et en même temps, le duo de narrateurs et leurs amis portent un intense message d'espoir, ne baissant jamais les bras et parvenant dans chaque situation à faire preuve de discernement, restant droits, courageux et généreux dans un monde où tous les repères sont brouillés.



Dans sa note finale, l'auteur écrit : « J'ai toujours cru dans la force des histoires et dans l'importance des livres. Et, comme le dit Nadia à un moment donné, je crois que nous avons le devoir de nous rappeler ce qui s'est passé. Et de nous battre pour que cela ne se reproduise plus. » Ainsi, L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges n'est pas seulement un récit atypique et captivant : c'est un roman important qu'il était urgent de lire.
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Les Vous

Ils sont nombreux. Ils viennent d’ailleurs, mais n’ont nulle part où aller. Ils sont différents. Certains les craindront, les rejetteront. D’autres seront prêts à les écouter et à les accueillir…



On s’en rend compte très vite, l’arrivée de l’étrange peuple que forment les « Vous » dans un petit village du nord de l’Italie fait écho à d’autres histoires d’exil, de réfugiés et d’altérité. Tout commence par une succession de catastrophes : un immense rocher se détache et tombe dans le lac, déclenchant une vague anormale et une succession d’événements bizarres et même extraordinaires !



Davide Morosinotto connaît son affaire, il raconte habilement son histoire en multipliant les points de vue : nous avons Blue, intrépide collégienne aux yeux bleus comme le lac ; Tilly, sa meilleure amie ; Léa, une fille un peu étrange qui reste en marge des autres ; Cameron, le fils de l’ingénieure afro-américaine venue du Colorado pour rénover la centrale hydroélectrique ; et Agenore, le gardien du site. Chaque fil narratif s’interrompt toujours « au moment propice », comme dirait Hugo, nous laissant suspendus au récit. Ces perspectives sont aussi différentes, et même franchement décalées. Un décalage qui pourrait s’avérer dramatique…



La barre était placée très haut : Le célèbre catalogue Walker & Dawn et L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges sont peut-être nos romans préférés parmi l'immense pile parcourue ces dernières années. Les Vous se révèle vite différent puisqu’il n’y a pas de dimension historique ni de beaux documents d’archive intercalés dans le texte. Différent, donc, mais ce n’est pas ce qui explique que nous ayons été moins enthousiasmés que par les livres précédents de l'auteur. Nous avons eu le sentiment que certains fils narratifs n’apportent pas grand-chose à l’histoire, comme l’épopée de Tilly ou les affaires du conseil municipal qui sont simplement évoquées en passant. En revanche, on voudrait en savoir plus sur les Vous, leurs origines, leur société qui semble matriarcale mais sur laquelle on en saura finalement très peu. Nous nous sommes questionnés sur la cohérence de certains aspects. Par exemple, si les Vous communiquent avec les humains en prenant la voix de personnes de leur entourage, je me suis étonnée que les personnages reconnaissent par moments la voix d’un Vous particulier. Tout cela me donne l’impression que ce roman aurait eu besoin d’un "tour de vis" supplémentaire pour être vraiment super.



Cela dit, nous avons aimé la façon dont ce roman donne intelligemment à réfléchir à la crise des migrants, évidemment, mais aussi aux amitiés adolescentes et aux théories de la conspiration dont Morosinotto ne pouvait pas savoir qu’elles se nourriraient cette année de la crise actuelle. Nous sommes bien entrés dans ce roman que nous avons lu à voix haute et sans fléchir. Je pense qu’il plaira aux amateurs d’aventures et de surnaturel, et nous continuerons à suivre avec énormément de curiosité les parutions de cet auteur !
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L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges - ..

L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges de Davide Morosinotto est une véritable pépite dans la littérature adolescente !



En 1941, Hitler décide de rompre son accord de non-violence avec l’URSS et d’envahir le pays. A Leningrad, Viktor et Nadia, deux jeune jumeaux, sont évacués dans la précipitation. Alors qu’ils se retrouvent séparés pour la première fois, les deux jeunes adolescents vont se retrouver confrontés à la guerre tout en gardant une seule idée en tête : se retrouver. Sorte de road-trip dans un pays en plein conflit et aux conditions climatiques extrêmes, ce roman nous happe du début à la fin.



Tout comme avec son précédent roman, Le célèbre catalogue de Walker & Dawn, L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges nous émerveille tout d’abord par son travail éditorial. Nous lisons les journaux des deux jumeaux en même temps qu’un officier chargé de décider du sort de Viktor et Nadia après leur aventure et celui-ci ne se gêne pas pour annoter directement sur les cahiers. On y trouve également des photos et des coupures de journaux entre autres, un tout qui offre un côté immersif et historique vraiment appréciable.



Davide Morosinotto nous offre ici un roman adolescent de grande qualité qui saura ravir autant les adultes que les adolescents. Avec une plume travaillée et fluide, l’auteur nous emmène dans une aventure assez difficile mais tellement crédible tout en restant un roman à destination des 14-15 ans. L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges est donc un roman aux nombreuses qualités. Il serait vraiment dommage de passer à côté !
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L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges - ..

Il y a des lectures qui marquent, dans lesquelles on s'immerge totalement, où l'on vit quelques heures, quelques jours avec les personnages. Pour moi cette lecture fut l'une de celles-ci.

J'ai été complètement tenue en haleine par les aventures des jumeaux Nadia et Viktor. Leurs tragédies dans le froid russe m'a glacé le sang. Alors oui, leur force, leur maturité à 13 ans peu paraître a priori peu crédible. Mais en fait non, j'ai lu sans me poser une seconde la question de leur crédibilité. Et qu'est-ce que j'en sais moi après tout ? Je ne connais que les ados européens d'aujourd'hui, pas les ados russes de 1941.

J'ai trouvé passionnant de découvrir le côté russe de la seconde guerre mondiale. Oui, découvrir, parce que soit je n'ai pas été assez attentive (c'est tout à fait possible) soit cette partie de l'Histoire n'a été que très peu abordée dans ma scolarité. Et la vivre à travers ces deux enfants m'a bouleversé.
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Le Célèbre Catalogue de Walker & Dawn

Ce livre est un coup de cœur parmi les coups de cœur ! Les mots risquent de me manquer pour exprimer à quel point notre petite famille a adoré Le célèbre catalogue Walker & Dawn. Pendant quelques jours délicieux, nous avons unanimement vibré au rythme des aventures de ses quatre jeunes héros. Il faut dire que l’auteur italien, Davide Morosinotto, a réuni les meilleurs ingrédients pour un résultat détonnant…



Avant tout, une intrigue littéralement passionnante et qui emporte le lecteur en venant le chercher à hauteur d’enfant : « L'espace d'un instant, mon cœur s'est arrêté, je le jure. Parce que j'avais exactement trouvé ce que je cherchais. L'objet parfait. Et il coûtait un peu moins que les trois dollars qu'on avait à dépenser. » Quel gosse n’a pas rêvé de tomber par hasard sur une somme d’argent à dépenser à sa guise ? Et qui ne s’est pas laissé aller à feuilleter avec envie un catalogue en savourant de s’imaginer ce qu’il pourrait choisir ? Et si, à la place du révolver tant attendu, une vieille montre détraquée venait à être livrée par erreur, qui ne réfléchirait pas à réclamer son dû – quitte à traverser tous les États-Unis pour cela ? Et voilà que les aventures de P’tit Trois, Eddy, Joju et Min s’entremêlent avec une sombre mais non moins passionnante histoire criminelle… Vous imaginerez aisément les scènes d’indignation que tout cela nous a réservées au moment de refermer le livre et de coucher les enfants !



L’originalité de ce road-trip tient également à son décor : les États-Unis du début du 20ème siècle, restitués avec beaucoup de finesse par l’auteur. Le contexte historique demeure à l’arrière-plan et ne prend à aucun instant le pas sur l’intrigue, mais cette fresque très bien documentée apporte de la profondeur au roman. Du bayou de la Louisiane natale des quatre protagonistes aux abattoirs et à la gare de Chicago, en passant par la Nouvelle Orléans, les rives du Mississipi et les grandes plaines, mes garçons ont découvert avec curiosité ces contrées dépaysantes et l’époque de la ségrégation raciale et de la fin de la révolution industrielle : « Avant même que le bateau s'amarre, j'ai poussé un grand cri en voyant un fiacre surgir derrière les quais à toute vitesse. Sauf que ce n'était pas des chevaux qui le tiraient. C'était... une automobile. Je savais qu'il existait des engins pareils quelque part. Ces fiacres à vapeur se conduisaient comme des bateaux mais je n'aurais jamais imaginé que j'en verrais un dans ma vie. »



P’tit Trois, Eddy, Julie et Min sont des personnages hauts en couleurs – à la fois drôles dans leur insouciance enfantine, et profondément attachants eu égard à leur indéfectible solidarité et à leur courage face aux épreuves de la vie. En donnant à chacun son tour le rôle de narrateur, l’auteur joue avec humour sur les décalages entre les perceptions réciproques des enfants. Impossible de ne pas penser à Tom Sawyer et à ses amis dont les frasques avaient déjà beaucoup réjoui mes enfants.



Last but not least, le roman est très bien écrit et l’objet-livre est à couper le souffle : vintage à souhait, truffé d’extraits de dessins, de cartes géographiques et de coupures de presse si authentiques qu’on les prendrait presque pour des documents d’archives. Je ne suis pas étonnée qu’il ait fallu plus de trois ans à l’auteur pour aboutir à un si beau résultat !



Je m'arrête avant d'en avoir trop dévoilé, mais vous l’aurez compris, il s’agit-là d’un roman incontournable qu’on referme avec un pincement au cœur. Un livre que l'on peut acheter les yeux fermés. Un livre du calibre de ceux qui peuvent déclencher la passion de lire chez un enfant !
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La plus grande

Lorsque j'ai vu ce livre dans la liste masse critique Babelio je n'ai pas pu résister tout d'abord pour l'auteur dont j'ai aimé tous les livres lus jusqu'à présent, puis pour la couverture que je trouve superbe. J'ai eu la chance de le remporter et encore une fois, quelle chouette lecture ! Je l'ai dévoré !



Le roman commence dans les années 1770 en Chine. Shi Yu n'a plus de famille et à six ans elle travaille dur dans une auberge pour Baï Baï, un maître cruel qui manie le fouet plus souvent qu'à son tour. Sa rencontre avec le jeune Li Wei et surtout avec le grand-père de ce dernier, Li Peng, sera déterminante dans sa vie.

La fillette va apprendre auprès d'eux à combattre selon le wushu de l'Air et de l'Eau, un art martial traditionnel rare, aussi efficace que spectaculaire. Sa détermination, son habilité et son intelligence vont l'aider à s'imposer dans un monde d'hommes. La petite fille misérable, battue va devenir La plus grande, celle que l'on surnomme Lame Volante, une véritable légende qui fera trembler plus d'un notable dans le pays.



La construction du roman s'articule autour des grands moments de la vie de Shi Yu, depuis ses 6 ans jusqu'à ses 46 ans, et dresse le portrait saisissant d'une femme volontaire, éprise de liberté dans la Chine du XVIIIe siècle. L'auteur nous raconte son ascension pas à pas à travers mouts péripéties mais aussi sa vie plus intime, ses émotions, ses douleurs, ses doutes... Les ellipses de temps sont parfaitement maitrisées et ne laissent place à aucun temps mort. Aventure, pirates, trésors, butins, combats acharnés, stratégies, violence, deuils, amitié, amours, loyauté, traitrise... le récit est haletant, parfois même épique, toujours passionnant.



Shi Yu façonne sa légende grâce à son caractère bien trempé mais aussi grâce à ses rencontres, à tous les personnages attachants, surprenants qui l'entourent : difficile d'oublier Petite Furie, Papillon de Nuit,, Géant de Pierre, Tigre Bleu, Dragon d'Or et bien d'autres encore.



J'ai retrouvé mon âme d'enfant avec cette lecture jeunesse palpitante, bien écrite et qui s'inspire de la véritable histoire de Ching Shih.



Un dernier mot pour le travail éditorial soigné. Outre la très belle couverture signée Rebecca Dautremer, le livre est orné de décoration à chaque chapitre, on y trouve une liste détaillée des personnages et un glossaire bien utile en fin de roman. Un bel ouvrage ! (pas autant cependant que "Le célèbre catalogue Walker & Dawn" qui était un must !)



Vivement le prochain Davide Morosinotto !
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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L'éblouissante lumière des deux étoiles rouges - ..

C'est la magnifique couverture et l'épaisseur de ce roman jeunesse qui a attiré mon regard. C'est ensuite, le rapide feuilletage de ce roman qui m'a attiré. En effet, nous avons ici un objet livre plutôt atypique ! Deux couleurs de texte (le rouge et le bleu), des notes dans les marges, des cartes, des photos etc...Il ne m'en fallait pas plus pour repartir avec une nouvelle lecture sous le bras !



Je n'ai pas lu le précédent roman de cet auteur, mais je pense que cela ne saurait tarder. Ma libraire, m'a cependant dit que d'après elle, du point de vue des thématiques, le premier roman était plus "jeunesse" que celui-ci.



En effet, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale, l'Allemagne attaque la Russie. Et nous allons suivre les événements à travers les yeux de Viktor et Nadia, jumeaux de 12 ans. C'est à travers leurs cahiers (sorte de journaux intimes, que nous allons suivre les événements auxquels ils seront confrontés.



J'ai beaucoup apprécié ce roman, pour la mise en page qui change de ce que l'on a l'habitude de voir. Cependant, je me demande si des personnes ayant des problèmes de vues, ne rencontreront pas des soucis avec les couleurs utilisées à savoir le bleu et le rouge.



Du côté de l'histoire, il est intéressant de voir les événements depuis la Russie. Cependant, est-ce que des enfants de 12 ans pourraient faire preuve d'autant de débrouillardise...et d'une aussi grande maturité ? Là est la question.... Je suppose que parfois les événements nous font aussi mûrir plus vite...



L'écriture est agréable et fluide. On s'immerge très bien dans ces terribles événements auxquels ces enfants sont confrontés, avec toute la dureté et l'horreur de la situation.







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La plus grande

Davide Morosinotto a habitué ses lecteurs à des romans d'aventures prennant place dans de riches contextes historiques. Son nom associé à la magnifique illustration de Rébecca Dautremer ne pouvait que me tenter.

Ici, il nous entraîne (de nouveau au fil de l'eau) dans la Chine du XVIIIème siècle aux côtés de Shi Yu. Orpheline exploitée dans une auberge, elle va connaître un destin épique grâce à l'apprentissage d'un art martial issu de la tradition pirate.



Honnêtement, j'ai un peu perdu le fil lors des descriptions des attaques entre "Le Tourbillon de la Mer", "La Grêle qui Détruit la Récolte" et autres "Flamme qui Brûle la Forêt" qui ne m'ont pas évoqué grand chose. Mais l'essentiel est ailleurs : dans la personnalité de Yu, ses rencontres, la vision de la piraterie chinoise, une société secrète et la transmission de son savoir.



J'ai adoré être transportée dans l'univers de ce roman très dépaysant et suivre les (très nombreuses) péripéties qui jalonnent le parcours de l'héroïne. Son courage, sa fidélité et sa force de caractère en font un personnage inspirant. D'autant qu'elle est entourée d'une galerie de personnages plus étonnants les uns que les autres.

J'avoue d'ailleurs avoir été un peu inquiète en découvrant la liste de leur nom figurant en début d'ouvrage. Mais ils apparaissent progressivement et l'auteur ne perd jamais son lecteur en route.



Une femme à la tête d'une flotte de pirates, ce n'est tout de même pas banal. Et quand en plus l'histoire est trépidante, il ne faut pas se priver !
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La Fleur perdue du chaman de K

Ah!!! J'avais été un peu déçue par le précédent opus de Morosinotto, "Les vous". Et bien là on renoue avec "Le célèbre catalogue Walker & Dawn" ou le génial "L'éblouissante lumières des deux étoiles rouges". Il faut dire qu'ils constituent tous trois une sorte de triptyque.

J'ai suivi avec bonheur les aventures de Laila et El Rato. Pas vraiment de temps mort au Pérou : à l’hôpital, le long du fleuve, au cœur de la jungle.

Autant être claire : des enfants de cet âge ne peuvent pas vivre de telles aventures, ils n'y auraient pas survécu longtemps. Et pourtant, qu'est-ce qu'on s'en fiche ! On s'attache aux personnages, on traverse le Pérou avec eux, on vibre à leurs côtés, on vit leurs espoirs, leurs déceptions...

Le style fluide, les éléments graphiques intégrés font tourner très vite les plus de 500 pages.

Il est bon cet auteur, il est bon !
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La plus grande

Tu as 12 ans et tu rêves d'un roman d'aventures avec suspense, trahisons, batailles épiques et des super personnages ? Et bien lis "La plus grande", un roman de piraterie passionnant signé par l'excellent Davide Morosinotto.

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Tu as passé 30 ans, tu rêvais d'être pirate enfant et tu as besoin de dépaysement ? Et bien lis "La plus grande". C'est beau, c'est intelligent, c'est de la jeunesse mais ça n'a pas d'âge.
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Le Célèbre Catalogue de Walker & Dawn

Le célèbre catalogue de Walker & Dawn mérite amplement les critiques élogieuses que j'ai pu lire à son sujet. C'est un très bon roman !



D'abord, moi qui aime particulièrement lire des récits se déroulant en Louisiane, je me suis immédiatement plongée dans le cadre : le Mississipi du début du XXème siècle. Celui de Tom Sawyer et Huckleberry Finn, des plantations (de l'esclavage), des bateaux à vapeur, des marécages du bayou, du labeur, mais aussi, de manière assez antinomique, d'une liberté qui ouvre des horizons insoupçonnés.



C'est aussi l'histoire d'une belle amitié qui réunit des personnages très touchants : Joju et son frère Min, dont la mère est une paria (imaginez donc, une femme blanche qui couche avec des hommes, dont le père de Min, qui lui est noir, inimaginable pour l'époque), P'tit Trois et son énergie inépuisable, et Eddie qui a soif d'apprendre. Tous les quatre très différents, ils sont aussi complémentaires et c'est ce qui fait la force de leur amitié.



"P'tit Trois le courageux qui voulait croquer la vie.

Eddie le chaman, qui voulait découvrir ses secrets.

Min, qui était petit, mais grand quand il le fallait.

Et Julie l'invulnérable qui voulait être heureuse."



Davide Morosinotto met son écriture colorée et vive au profit d'une histoire qui peut être tour à tour émouvante et drôle.

Courage, énigmes, féminisme, amitié, voyage... C'est avant tout un vent de liberté qui souffle dans les voiles de ce roman et qui pousse ces quatre enfants vers l'accomplissement de leurs rêves les plus fous.
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Les vous (BD)

Les Vous est une histoire d’extraterrestres qu’une bande de jeunes vont rencontrer dans un région montagneuse, c’est l’adaptation d’un roman jeunesse de Davide Morosinotto par lui-même et Nicolas Pitz au dessin. Le trait est sobre, un cerné régulier, des visages simples, pas très expressifs. Ces illustrations sont nuancées par les couleurs qui s’échappent parfois dans quelque envolée lyrique, parfois une belle représentation des eaux, ou des flancs de montagnes en coulées de couleurs viennent égayer ou ponctuer le récit.



l’histoire est pour un public assez jeune, un public adulte pourrait la trouver un peu naïve et manichéenne. Elle m’a plu pour sa fraîcheur de récit initiatique, pour ces personnages qui, bien que très formatés pour la littérature jeunesse, nous offrent de beaux moments d’émotions. L’aventure est bien menée, avec du rythme, des retournements de situation, un message avec de bonnes valeurs à transmettre, et des rencontres, pas seulement du troisième type… Le happy end laissera sans doute le public adulte sur sa faim, ce n’est pas Stephen King, mais c’est une lecture agréable, efficace et simple dans son déroulé, riche dans ses personnages, ses valeurs et son inventivité… Un bon moment de lecture.
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Le Célèbre Catalogue de Walker & Dawn

Parce que j'avais déjà lu "L'éblouissante lumière..." et "La fleur perdue...", j'ai également pris le temps de lire ce premier roman de Davide Morosinotto. Il considère en effet ces 3 titres comme une sorte de trilogie.



On retrouve des petits airs de Tom Sawyer et Huckleberry Finn, puisque nous commençons notre voyage en Louisiane dans le bayou. Au programme : marais, sable mouvant, chaleur écrasante et nuages de moustiques ! Nous faisons la connaissance de 4 jeunes pré-ados, qui se retrouvent malgré eux précipités sur les routes jusqu'à Chicago !

Un long périple aux multiples rebondissements !



Bien qu'un avertissement soit placé au début du livre, il reste tout de même assez choquant de voir des enfants d'une douzaine d'année fumer et boire de l'alcool ! Quelle époque ! Et au vu de leurs aventures, quelle débrouillardise !!!



J'ai apprécié les reproductions des pages de ce célèbre catalogue, dans lequel on pouvait tout trouver ! Du livre au poêle à bois etc...



Finalement, j'ai trouvé quelques longueurs dans ce roman, et j'ai parfois un peu accéléré ma lecture. Mais impossible tout de même de m'arrêter avant d'avoir le fin mot de toute cette histoire !

Les personnages sont attachants et on les suit avec intérêts dans cette Amérique en pleine construction !
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Le Célèbre Catalogue de Walker & Dawn

C'est dans une aventure trépidante à travers l'Amérique du début des années 1900 que nous entraîne Davide Morsinotto.

Nous suivons P'tit Trois, Eddie, Julie et Min dans leur périple entre la Louisiane et Chicago.

Les personnages sont attachants, les paysages dépaysants et l'ambiance historique très documentée. On s'y croirait !

Ce sentiment est renforcé par le travail graphique de Sefano Moro, dont les illustrations inspirées de documents d'époque sont incroyables.

La succession de narrateurs, devenue un véritable cliché en littérature jeunesse, est ici intelligemment justifiée.

La seule erreur vient pour moi de l'éditeur, mais elle est de taille.

Malheureusement, alors que le lecteur est pris par les aventures rocambolesques et les rencontres des héros, cette révélation avant l'heure fait complètement retomber la tension 100 pages avant la fin. Je ne comprends pas du tout ce choix.
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