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Citations de Delphine de Vigan (4408)


La lueur de victoire et de sauvagerie qui dansait ce soir-là dans son regard, je ne l'avais jamais vue.
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"Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire !"
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Le monde d’après, évoqué lors de la pandémie de Covid en 2020, n’a pas eu lieu. Comme le prédisait à l époque un écrivain célèbre, le monde est resté le même, en pire, et plus que jamais aveugle à sa propre destruction.
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Nous négocions sans relâche, nous pratiquons la concession, le compromis, nous protégeons notre progéniture, nous obéissons aux lois du clan, nous louvoyons, nous mijotons notre petite cuisine.
Mais jusqu'où ?
Jusqu'où peut-on être le complice de
l'autre ?
Jusqu'où doit-on le suivre, le protéger, le couvrir, voire lui servir d'alibi ?
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Oui l' écriture est une arme, Delphine une putain d' arme de destruction massive. L' écriture est même
bien plus puissante que tout ce que tu peux imaginer. L' écriture est une arme de défense, de tir, d'alarme, l' écriture est une grenade, un missile, un lance- flammes, une arme de guerre.Elle peut tout dévaster, mais elle peut aussi tout reconstruire.
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Ses parents s'étaient trompés. Ils croyaient que Big Brother s'incarnerait en une puissance extérieure, totalitaire, autoritaire, contre laquelle il faudrait s'insurger. Mais Big Brother n'avait pas eu besoin de s'imposer. Big Brother avait été accueilli les bras ouverts et le coeur affamé de likes, et chacun avait accepté d'être son propre bourreau. Les frontières de l'intime s'étaient déplacées. Les réseaux censuraient les images de seins ou de fesses. Mais en échange d'un clic, d'un coeur, d'un pouce levé, on montrait ses enfants, sa famille, on racontait sa vie. Chacun était devenu l'administrateur de sa propre exhibition, et celle-ci était devenue un élément indispensable à la réalisation de soi. (p.227)
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Le problème avec les hypothèses, c'est qu'elles se multiplient à la vitesse du son, si on se laisse aller.
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Je les regarde avec cette honte sur moi, poisseuse, cette d'être du bon côté.
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Je les observe de loin, leurs visages abîmés, leurs mains écorchées, leurs vêtements noirs de crasse, leurs rires édentés.
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Parfois il me semble qu'à l'intérieur de moi quelque chose fait défaut, un fil inversé, une pièce défectueuse, une erreur de fabrication, non pas quelque chose en plus, comme on pourrait le croire, mais quelque chose qui manque.
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Et notre silence est chargé de toute l' impuissance du monde, notre silence est comme un retour à l'origine des choses, à leur vérité.
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Elle raconte cette vie, sa vie, les heures passées à attendre, et la peur de la nuit.
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Pendant longtemps, ils avaient réussi à maintenir leur univers à eux, hors champ, et leur propre langage. Ce petit monde de frère et soeur, en version codée, dont leurs parents ne savaient rien. Mais peu à peu, Happy Récré avait grignoté leurs jeux, leur espace vital, imposant son style, ses mots, ses gimmicks cent fois répétés. Happy Récré avait gagné.
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Clara se sentait parfois si triste et si décalé. Ce n'était pas nouveau. Cependant cette sensation s'était accrue au cours des dernières années et, bien que dénuée d'amertume, était devenue douloureuse. Elle avait raté une marche, un épisode, une étape. Elle, a qui on avait offert 1984 et fahrenheint 451 le jour de ses quatorze ans, elle qui avait grandi au milieu d'adultes toujours prompts à contester les dérives de leur époque [...], elle qui venait d'un monde où tout devait sans cesse être questionné, pensé, avait regardé le train partir sans pouvoir monter dedans. Ses parents s'étaient trompés. Ils croyaient que Big Brother s'incarnerait en une puissance extérieure, totalitaire, autoritaire, contre laquelle il faudrait s'insurger. Mais Big Brother n'avait pas eu besoin de s'imposer. Big Brother avait été accueilli les bras ouverts et le cœur affamé de likes, et chacun avait accepté d'être son propre bourreau. Les frontières de l'intime s'étaient déplacées. Les réseaux censuraient les images de seins ou de fesses. Mais en échange d'un clic, d'un cœur, d'un pouce levé, on montrait ses enfants, sa famille, on racontait sa vie. Chacun était devenu l'administrateur de sa propre exhibition, et celle-ci était devenue un élément indispensable à la réalisation de soi.
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Elle n’en parle pas, même à ses amis.
Au début, elle a essayé de décrire les regards, les prétextes. Elle a essayé de raconter les non-dits, les soupçons, les insinuations. Les stratégies d’évitement. Cette accumulation de petites vexations, d’humiliations souterraines, de faits minuscules. Elle a essayé de raconter l’engrenage, comment cela était arrivé. À chaque fois, l’anecdote lui a semblé ridicule, dérisoire. À chaque fois, elle s’est interrompue.
Elle a conclu d’un geste vague, comme si tout cela ne hantait pas ses nuits, ne la rongeait pas par petits bouts, comme si tout cela au fond n’avait aucune importance.
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Est-ce que chacun d'entre nous a ressenti cela au moins une fois dans sa vie, la tentation du saccage ? Ce vertige soudain - tout détruire, tout anéantir, tout pulvériser - parce qu'il suffirait de quelques mots bien choisis, bien affûtés, bien aiguisés, des mots venus d'on ne sait où, des mots qui blessent, qui font mouche, irrémédiables, qu'on ne peut pas effacer.
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Les loyautés.
Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres- aux morts comme aux vivants - ce sont des promesses que nous avons murmurées et dont nos ignorons l'écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d'ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires.
Ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps, les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent de résister, les principes illisibles qui nous rongent et nous enferment. Nos ailes et nos carcans.

Ce sont les tremplins sur lesquels nos forces se déploient et les tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves.
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La douleur de Lucile a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d'adulte. , la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma soeur et moi. Pourtant. toute tentative d'explication est vouée à l'échec. Ainsi devrai-je me contenter d'en écrire des bribes, des fragments, des hypothèses. L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire. P43
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Et il sent que cela pourrait continuer, comme ça, il n’a même plus besoin de fermer les yeux, c’est comme une pente très douce sur laquelle il suffit de se laisser rouler, comme un caillou, il sent qu’il pourrait s’éloigner encore, plus loin, sans hurler, et qu’il pourrait perdre tout ; sans un cri.
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je croyais que la violence était dans les cris, les coups, la guerre et le sang. Maintenant je sais que la violence est aussi dans le silence, qu'elle est parfois invisible à l'eil nu. La violence est ce temps qui recouvre les bles-sures, l'enchaînement irréductible des jours, cet impossible retour en arrière. La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, ne se montre pas, la violence est ce qui ne trouve pas d'explication, ce qui à jamais restera opaque.
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