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Critiques de Djaïli Amadou Amal (802)
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Les Impatientes



Mais qu’a vraiment voulu dire Djaïli Amadou Amal, dans son roman « les impatientes ?

Raconter son vécu de femme mariée sans avoir choisi ?

Se revendiquer féministe ?

Plaire à l’Occident en lui montrant l’horreur que vivent les femmes africaines, voyez bien comme vous êtes heureuses sans le savoir ?

Montrer que prisonnières de traditions rétrogrades, les femmes africaines doivent subir le mariage forcé, la menace de la répudiation, la polygamie qui ne peut être qu’un panier de crabes rempli de haine et de jalousie et prises dans les filets de ces situations sans solution ?

Veut-elle « faire un exemple », rêver que les hommes s’arrêteront de violer en prenant conscience qu’être violent, c’est mal ?

Pense-t-elle vraiment que son livre est la dénonciation d’une situation générale en Afrique?



Ou, comme elle le dit au début de son livre, parle-t-elle seulement des Peuls sédentarisés au Nord Cameroun , dans un milieu de la riche bourgeoisie affairiste?



Chez les Peuls, quand ils sont nomades, ce sont les femmes qui choisissent leurs futurs maris et elles peuvent en changer chaque année, au moment de la fête du guerewol .

Chez les Ashantis de Guinée, ou les Bamilékés du Cameroun, les femmes ont en main les forces productrices. Dans les zones rurales, comme dans les villes, les commerçantes, (les grosses mamas,) ont le pouvoir et le montrent.

Partout en Afrique Noire, on voit de ces femmes travaillant, dans les champs, sur les marchés, dans les banques, dans les entreprises qu’elles ont crée. L’idée même de femme faible, restant à la maison, dépendant de son mari, n’est juste pas compatible avec le statut des femmes noires.

Cependant, Djaïli Amadou Amal met en scène une histoire vraie, qui se passe à Maroua, puisqu’elle est Peule métissée d’Egyptienne.

Et bien entendu il y a , au Nord Cameroun, comme dans le monde entier, des femmes maltraitées, violées, y compris dans le mariage, et ce sont les destins de trois femmes , plus de leurs trois mères, toutes soumises, violentées, mariées de force, terrorisées à l’idée d’être répudiées qu’elle choisit de mettre en avant.

La maltraitance est pire sous l’Islam, puisque les hommes – qui sont décrits, tous, pères, maris et oncles comme d’affreux jojos–mélangent l’honneur de toute la lignée avec le bonheur de leurs filles : style si tu te fais battre c’est que tu l’as bien mérité, je répudie ta mère si tu n’acceptes pas de te faire massacrer, tu ne vas quand même pas ruiner la réputation de ton oncle si tu ne veux pas devenir la seconde épouse d’un vieux!

Puisqu’il est question de l’Islam, une petite confusion pourrait nous alerter. Tous, pères, mères, tantes, oncles, frères rabâchent à ces petites victimes expiatoires que la patience est la clé. Patience.

Toutes les douleurs sont supportables, disent-ils et ils ajoutent :Allah a bien dit : » tu enfanteras dans la douleur( p 148)

Stop, ce texte de la Genèse est repris pour justifier les infamies du monde patriarcal islamique !

Stop encore lorsque ces trois très jeunes filles sont tellement opprimées que nous pleurons dans nos chaumières, certes, sans pouvoir croire que Ramla ne cherche pas à travailler alors qu’elle a son bac ( ou son brevet ? ) comme notre auteur « féministe » , mais apparemment satisfaite de voir ses héroïnes s’enfoncer toujours plus bas, style moi je m’en suis sortie., et vous, débrouillez vous.



Sans pouvoir croire que Hindou, battue gravement par son alcoolique de mari, ne peut montrer ses blessures à son père, surtout qu’elle a le visage tuméfié, et ça , c’est pire que tout, les hommes peuvent frapper, mais pas que ça se voit, or le père parle sans l’écouter.



Sans pouvoir croire, non plus, que Safira , la sournoise, qui répand de l’urine dans la chambre du maitre lorsque c’est le tour de la seconde( puisqu’elles sont en garde partagée une semaine sur deux ) et qui met de côté de grosses sommes, comme j’ai vu le faire par beaucoup, en prévision, ne part pas, comme j’ai vu aussi le faire en applaudissant.



De plus, mal écrit.

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Les Impatientes

A peine avais je commencé ma lecture, que déjà je sentais l énervement me gagner...



Trois femmes, au destin malmené par les hommes.



Tout d abord, Ramla, une jeune femme obligée de se marier à un homme d une cinquantaine d années, très riche, et qui a déjà une épouse. Pour Ramla qui a chaque fois éconduit ses prétendants, c est un coup de massue. D autant plus qu elle était fiancée à un homme qu elle aimait, avec qui elle avait des projets. Mais non, au final tout est annulé, parce que son oncle lui impose ce mariage...



Ensuite, Hindou, la sœur de Ramla. Elle a 17 ans, et on la marié de force à son cousin, un voyou qui a visiblement déjà violé une servante. Il boit et fumé, rentre tard la nuit, la bat, la trompe. Lorsqu elle décide de fuir, après une soirée de coups et un viol conjugal et que sa famille la retrouve, son père la bat.



Enfin, Safira, 35 ans et mariée à un homme riche depuis une vingtaine d années. Ce dernier, par caprice, décide de prendre une seconde épouse... Safira, blessée, humiliée par ce changement de direction soudain, fera tout pour faire partir la coepouse. De marabout en marabout, de piège en piège, elle ne lui épargne rien. Pourtant, son mari ne lui porte pas plus d attention et ne l en aimera pas davantage... Elle n est plus sa femme, mais une épouse parmi d autres.



Alors... Que dire ? Si ce n est que j ai été révoltée par ces gens qui disent en permanence aux femmes "patience". Patience de passer à côté de sa vie ? Patience sous les coups, les insultes, les humiliations ? Patience jusqu a quand ?



Écœurant, car dans ce roman, personne n aide les victimes. On remet tout sur le dos des femmes... De génération en génération comme si c était normal, comme si leur vie ne valait finalement rien...



Un livre facile à lire au niveau de l écriture, au thème difficile et délicat à traiter.
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Coeur du Sahel

Le climat est de plus en plus aride, la terre de plus en plus sèche, appauvrie, épuisée et trop de bouches à nourrir. Faydé souhaite quitter son village pour aller travailler en ville. Elle pourra ramener de l'argent et aider sa mère Kondem qui vit seule avec ses enfants depuis que son mari Doubla a disparu. Kondem autrefois a aussi travaillé en ville, tombée sous le charme de son patron qui l'avait renvoyée quand il s'était rendu compte de sa grossesse. Kondem a peur pour Faydé, peur que l'histoire se reproduise, car le viol fait partie de la tradition.



Surnommée par la presse camerounaise ‘La voix des sans-voix', Djaïli Amadou Amal nous raconte la vie harassante des domestiques au coeur du sahel, le mépris des coépouses qui les considèrent comme des animaux, le droit de cuissage du maître de la concession. Un roman fort sur la condition des femmes, les traditions ancestrales, la puissance des castes, deux mondes qui se côtoient, mais ne se mélangent jamais, les riches commerçants et ceux qui les servent et obéissent avec le sourire, mais le coeur empli d'une amertume inavouable. Il faut baisser le regard et surtout fermer sa bouche. L'éducation et l'école, seules portes de sortie, un luxe inaccessible pour ces jeunes filles. L'ombre de Boko Haram qui sème la désolation dans les villages, les prises d'otages, on abuse des femmes et des fillettes, on les transforme en objets sexuels ou en bombes humaines pour des attentats, on fait travailler les hommes jusqu'à l'épuisement.



Après ‘Les impatientes' Prix Goncourt des lycéens 2020, entre viol et polygamie, Djaïli Amadou Amal nous offre encore un récit puissant sur les conditions de vie des femmes du sahel avec le portrait émouvant de Faydé.

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Les Impatientes

Le livre de Djaili Amadou Amal est une plongée sans concession dans l’univers de la polygamie et du mariage forcé, dont on ne sort indemne que parce que le voyage est littéraire. Les impatientes, celles qui le subissent et réussissent à y échapper, demeurent marquées leur vie entière dans leurs chairs et leurs âmes. Ce sont des coutumes et des pratiques d’un autre âge, qu’on ne peut plus tolérer et justifier sur la planète. La femme est un homme comme les autres, elle a le droit de choisir son destin, quand et avec qui, elle se marie, partage sa couche, cohabite, élève ses enfants. Elle n’est pas une marchandise que l’on vend, troque, cède, quel qu’en soit le motif, familial, tribal, ancestral.
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Les Impatientes

« Patience, mes filles ! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie ».

Telle est la litanie que l'on enfonce dans le crâne des jeunes filles sur le point d'être mariées (et pas « sur le point de se marier », nuance), puis des femmes mariées chaque fois que leur mari prend une nouvelle épouse.

Bienvenue dans les riches familles peules et musulmanes du nord du Cameroun, où les femmes, une fois mariées, sont cloîtrées chez elles, bonnes à faire le ménage et des enfants. Dans ce roman qui sent le vécu, trois destins (inéluctablement tragiques) de femmes s'entrecroisent : Ramla, 17 ans, mariée de force à un client de son père, plus âgé et surtout plus riche que le jeune homme qu'elle aimait et qu'elle aurait dû épouser sans cet « arrangement commercial » conclu par son père. Sa cousine Hindou, même âge, est également mariée à un cousin, violent et accro aux drogues et à l'alcool. Quant à Safira, la trentaine, elle doit « accueillir » la deuxième épouse de son mari, qui n'est autre que Ramla.

Chaque partie du roman donne la parole à l'une d'elles, une parole remplie tour à tour de colère, de désespoir, de tristesse, de découragement, de jalousie, de haine. Mais une parole assourdie, presque silencieuse puisque inexprimable, inaudible dans cette société clanique ultra-patriarcale où les femmes n'ont jamais voix au chapitre et sont privées de toute liberté personnelle. Une parole donc vaine et d'autant plus désespérée, que seuls les lecteurs entendront. Une parole lourde et pesante, tant ces femmes subissent des horreurs physiques et psychiques, de la part de leurs maris mais aussi de leur entourage, y compris leur propre mère : viol conjugal, coups, polygamie, violence verbale, dénigrement, chantage affectif, pressions, menaces de répudiation au moindre faux pas, lequel peut en outre se répercuter sur les autres membres vulnérables de la famille (mère âgée, soeurs plus jeunes,...).

La partie consacrée à Ramla décrit la période précédant son mariage et la mécanique perfide mise en oeuvre pour la « convaincre » d'épouser l'homme choisi pour elle. Celle centrée sur Hindou raconte le calvaire enduré pendant son mariage, et celle concernant Safira montre les moyens que celle-ci utilise pour se débarrasser à tout prix de Ramla, la nouvelle épouse et rivale, plus jeune et plus belle.

Ce que subissent ces femmes et ces jeunes filles est tout bonnement épouvantable, horrible, à la limite du soutenable. Et au milieu de cet enfer sur Terre, le plus interpellant, le plus consternant, le plus incompréhensible, c'est de voir comment les femmes contribuent largement à perpétuer cette spirale morbide, d'observer comment elles se déchirent, hypocrites et égoïstes, et comment elles écrasent la moindre tentative de rébellion. J'imagine que cette absence de solidarité et de bienveillance est due à l'emprise exercée par la communauté, la tradition, les hommes.

« Les impatientes » (quelle ironie dans ce titre) est un roman qui se dévore (malgré le sujet), grâce à son écriture simple, fluide, percutante, impitoyable, qui met en colère, révolte et désespère.
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Les Impatientes

An nord du Cameroun, dans les familles aisées peules et musulmanes, la patience "Munyal" est le mot majeur imposé aux filles par le père dont le but est d'amener vierges au mariage toutes ses filles nées de toutes ses femmes.

La polygamie est permise bien que la monogamie existe.

Dans ce récit choral, on croise trois femmes soumises à la polygamie et aux lois d'obéissance à leur mari, à leur religion.

- Ramla, 17 ans, obtient son bac et espère continuer ses études, se marier avec son amoureux.

Son père va en décider autrement.

- Hindu, sa demi-sœur a beau supplier. Elle doit se marier à son cousin, un homme brutal, drogué qui la bat et la viole. Elle ne reçoit aucune aide.

- Safira, la première épouse du mari de Ramla se montre jalouse et ne pense qu'à faire répudier Ramla car en plus, les épouses se font chasser pour un rien.

Le récit veut nous montrer que les trois femmes s'opposent à cette fameuse obéissance ou patience. Ce mot "Munyal". D'où le titre "Les impatientes", j'imagine.

L'auteure , née au nord du Cameroun a subi le sort de devoir se marier à 17 ans.

Elle a reçu Prix Orange du livre en Afrique en 2019, le Prix Goncourt des lycéens en France en 2020 et peut-être bien d'autres que j'ignore.

Elle est la voix de toutes les femmes à qui on enlève la liberté de choisir son destin et pas seulement dans ce pays.

Combien de femmes ne se font-elles pas ôter la vie car elles ne font pas le choix de leur famille musulmane rigoriste en France et aux alentours sans compter les nombreuses brutalités, les nombreux féminicides endurés par les femmes de nos pays. il ne se passe pas un jour sans que l'actualité ne mette à jour un de ces faits terribles.

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Coeur du Sahel

J'avoue, j'ai emprunté ce roman parce qu'il a été écrit par l'auteure des "Impatientes" que j'avais adoré. Je l'ai dévoré, et comme pour son précédent, je l'ai passé directement à mes filles.....

De nouveau le nord du Cameroun. De nouveau le statut des femmes. Ici on suit plusieurs jeunes filles payées une misère comme domestique de familles riches. Leur servitude, leurs humiliations, leurs magouilles pour grappiller un peu plus. Mais aussi le regard des hommes, leur désir, leur violence....

Plusieurs filles, plusieurs histoires.... Elles rêvent d'amour, de tendresse, de bonheur.... Elles auront la misère, la violence, le viol.... Et bien sûr seront coupables.

Qu'il est dur d'être femme !

.

Un roman passionnant sur la description de la vie d'une concession (ensemble de maisons constituées autour du patriarche).

Un roman qui rappelle l'essentiel : l'importance de l'égalité, du respect. Mais aussi le rôle fondamental de l'éducation.

Un livre à partager.
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Les Impatientes

« Ce livre a été lu avec une très grande admiration pour l’auteure. Pour nous, la liberté est une devise héritée de notre histoire ; pour elle, ça a été une révolte et une conquête obtenue contre son histoire, avec l’extrême force de caractère que cela suppose. Couronner son livre honorerait le prix Goncourt. » Merci à 20 minutes, qui a publié ma chronique sur Les impatientes, de Djaïli Amadou Amal en précisant qu'il avait « une bonne carte à jouer ».⠀

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Carrément ! Car c'est peu dire que j'ai adoré ce livre. Il va droit au but, et on le lit avec le cœur au bord des lèvres. Il est inspiré de la vie de son auteure, sans en être le récit. Il suit trois femmes qui subissent un mariage forcé, comme elle, et trouvent trois façons de le supporter. Son destin personnel ouvre une quatrième voie : celle du témoignage, de l'écriture, et du militantisme.⠀

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Son livre est un livre brûlant, qu’on lit au bord des larmes, qui donne envie de faire la révolution, qui oblige à se demander où on en est avec les vrais problèmes qui existaient avant que notre quotidien vire au café du commerce épidémiologique (et qui n'ont pas disparu !), avant que les débats à la machine à café deviennent des conversations avec un écran, du temps où on sortait dans la rue, où on acceptait de parler à des gens présents en 3D, où on prenait les transports en commun en ne pensant pas seulement « transports », mais aussi « communs ». Qui oblige à se demander ce que nous voulons pour notre avenir ensemble : un monde qui exclut ? Un monde qui se replie ? Ou un monde qui éduque, qui réfléchit, qui accepte de changer ?

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Le titre « Les impatientes » n’est pas le titre originel. Le livre a d’abord été publié en Afrique sous le titre « Munyal ». C’est un mot qui y revient tout le temps, et signifie « patience », parce que la patience, c’est tout ce que la société peul propose aux femmes en attendant la mort. C’est très symbolique et très puissant d’avoir choisi de rééditer le livre en choisissant le titre contraire : l’impatience plutôt que la patience, l'impatience en attendant la vie plutôt que la patience en attendant la mort.

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C’est la première fois de ma vie que j'ai vraiment hâte de savoir à qui ira le Goncourt... J'ai lu les quatre finalistes, et vous avez déjà compris à qui va ma préférence. Et la vôtre ?
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Les Impatientes

Munyal est le premier et le dernier mot de ce livre : munyal est un mot peul intraduisible qui désigne la patience que l’on demande aux femmes d’avoir, pour attendre que la solution s’améliore, espérer, comme si l’espoir pouvait suffire pour vivre. Cette patience imbécile de leur premier jusqu’à leur dernier souffle, elles la boiront jusqu’à la lie …

Ramla, Hindou et Safira, 3 jeunes femmes Camerounaises vont se confier à nous dans ce récit choral. Elles sont, comme tant d’autres au Cameroun soumises à la loi des hommes. Elles sont asservies, esclaves ; aucun droit à disposer de leur vie ni de leur corps ne leur est reconnu.

Ces pères, maris, oncles, frères ont droit de vie ou de mort sur elles, peuvent violer, insulter, battre, répudier, humilier, la liste est sans fin ... C’est le cœur serré qu’on lit cette litanie de souffrances et de douleurs dans ces milieux polygames, et dans lesquels les coépouses sont les pires ennemies, et participent finalement à leur propre aliénation.

Ce livre relève pour moi du témoignage plus que du roman, Djaïli Amadou Amal ayant en bonne partie vécu les horreurs subies par les trois héroïnes. C’est une pierre importante à l’édifice de la cause des droits des femmes en Afrique et un appel à leur émancipation par l’éducation, seule capable de leur permettre d’accéder à un travail et à l’autonomie.

Pas d’effet de style, ni d’envolées lyriques. Les dialogues, les situations, sont volontairement dits simplement, sans fioritures, pour rendre accessible au plus grand nombre possible, ce récit qui a eu un grand retentissement lors de sa publication en Afrique. Durs et efficaces, les mots résonnent en moi encore plusieurs jours après avoir refermé ce livre.

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Coeur du Sahel

Après le succès de son dernier roman , l'auteure , elle même mariée de force à dix- sept ans à un milliardaire d'une cinquantaine d'années , dont elle s'est libérée après quelques années défendra sans relâche les droits des femmes dans son oeuvre et sur le terrain .



L'écriture sera son exutoire , en 1998 : elle fait lire son premier texte autobiographique à son père qui l'a encouragée …il fait le soir même un infarctus ….

Son plus grand regret est que son père ne lira jamais ses textes .



Aujourd'hui ce qui l'occupe dans son oeuvre comme dans les activités menées en tant qu'ambassadrice de l'UNICEF et au sein de son association FEMMES du SAHEL pour l'éducation des filles c'est ÉCRIRE et MILITER .



Tout est lié chez cette romancière .



Dans ce nouveau roman à la fois bouleversant et romanesque , elle fait souffler le vent de l'harmattan sur les multiples sévices , humiliations et contraintes faites aux femmes du Sahel.



À 50 kilomètres de Maroua , au sein d'un petit village au pied de la montagne elle nous fait découvrir ce que vivent les villageois au quotidien , notamment la vie laborieuse de Faydé , jeune adolescente de quinze ans , ayant arrêté les cours afin de subvenir aux besoins de sa famille : , sa mère , Kondem , ses petits frères .

Ses voisines , Srafata et Bintou ont été elles aussi contraintes de devenir domestiques auprès de riches familles Peuls de commerçants .

Ce travail : vaisselle lessive, faire les lits, ranger , dépoussiérer,les tapis…corvées éreintantes du matin au soir…. , des plus ingrats lui permettra comme à beaucoup d'autres jeunes filles d'envoyer un peu d'argent à sa famille ..



Mais l'expérience citadine s'effrite très rapidement car Faidé est confrontée à sa propre condition : être chrétienne dans une ville où les plus grosses richesses sont partagées entre musulmans .

Elle intègre comme bonne à tout faire une famille où le chef Alhadji Bakari a trois épouses Diddi , la première , Nenné et Ayya , subit le mépris absolu de la Grand - mère , l'arrogance , le dédain , les caprices sans fin des enfants , bref , ces Peuls , ont conquis toute la bande sahélienne par la force de l'épée sous le prétexte du DJIHÂD, sont devenus les plus puissants et les plus riches , et de ce fait, considèrent tous les autres peuples comme inférieurs .

Un.mépris de classe omniprésent dans ce récit , ultime hommage aux femmes victimes de cette zone aride , et de toutes les conséquences que cela implique : agressions sexuelles, extrême sécheresse que , bien sûr ,le changement climatique accentue .

Plus les attaques et les outrages de Boko ,Haram , cette secte islamiste dans le Nord du Cameroun , qui fera basculer le quotidien de tous les personnages du roman .

Le lecteur vit au quotidien dans la concession où vivent les trois épouses d'un même maître , mais surtout du côté des domestiques , taillables et corvéables à merci.

Ces jeunes filles viennent toutes de villages plus au nord frappés par la pénurie d'eau et en plus de l'arrivée et des incursions de plus en plus fréquentes de Boko Haram.

L'auteure dresse une fresque grinçante , cinglante d'une population régie par des castes au sein desquelles la religion , des coutumes ancestrales, figées prennent toute la place .

Celles- ci sont toujours indetrônables , tribalistes , et toujours en défaveur des femmes les plus défavorisées , parfois , viols , prostitution , pour pouvoir survivre , parfois suicide ….

Boko Haram sème partout la désolation….

Comment ces femmes , vives et attachantes , parfois désespérées, qui rêvent sans fin , de joie ou d'amour parviendront - elles à être sereines dans un environnement où tout semble tracé d'avance ? .

Conteuse hors pair l'auteure ,pétrie de talent, une énergie sans faille , nous envoie un message d'espoir militant , nous touche au coeur en dénonçant avec une grande sensibilité, les multiples sévices faits aux femmes du Sahel, qui nous semblent très proches …

Ce n'est pas une oeuvre triste ni larmoyante , on y prend beaucoup de plaisir , on apprend beaucoup, cet ouvrage séduit !

Au delà de la littérature , ce livre se fond en un véritable sujet de société …
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Les Impatientes

C'est un roman terrible sur la condition des femmes au sahel.

Il est question de polygamie, de violence, de viol conjugal et de complicité de tous.

Il faut être patiente parait-il ; baisser la tête et serrer les dents.

A travers l'histoire de 3 femmes, 2 jeunes filles mariées de force et une coépouse, Djaïli Amadou Amal dénonce sans compromission, sans trouver d'excuse, sans se cacher derrière les traditions.

C'est violent car, de fiction, cela n'en n'a que le nom.

L'écriture est fluide, simple et percutante.

Un roman courageux à l'image du parcours de son auteure.
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Les Impatientes

Munyal, munyal - patience, patience, c’est ce qui est constamment répété aux femmes musulmanes. Ce devrait être un jour de joie pour Ramla et Hindou, deux demi-soeurs, qui se marient, la première avec un riche homme d’affaires cinquantenaire et l’autre avec un cousin...Mais les deux jeunes filles de quinze ans n’ont cessé de lutter contre la décision patriarcale. Ramla, instruite, souhaitait épouser un étudiant prometteur et a essayé par la raison d’infléchir le choix de son père, sans succès, elle sera donc coépouse et devra se placer sous la protection de Safira, première épouse. Quant à Hindou, elle redoute la violence et l’oisiveté de ce cousin connu pour se droguer et incapable de garder un travail. Deux destins malheureux, auxquels s’ajoute celui de Safira, la premier épouse qui se voit imposer une jeune rivale jeune et belle, qu’il faut guider et dont il faut se faire une alliée malgré la rancœur d’être écartée du lit conjugal.



Les impatientes ce sont trois femmes qui se révoltent face aux destins conditionnés par la tradition et la religion, qui imposent aux femmes d’accepter les décisions, de courber l’échine sur les refus, les vexations ou les situations qui font souffrir quand elles sont imposées comme la presence d’une deuxième ou troisième épouse, accepter de se sacrifier pour que le mari ne soit jamais importuner par des disputes ou des jalousies typiquement féminines et qui ne font que déranger sa quiétude, accepter les taches les plus ingrates imposées par la belle famille...

Djaïli Amadou Amal dénonce avec les impatientes les conditions de vie de femmes du Nord Cameroun, encore soumises au choix patriarcal, un carcan qu’il est impossible de contrer au risque d’être complètement exclue et désavouée par sa propre famille. Un modèle de vie imposé au détriment de l’épanouissement personnel, une notion qui n’est pas prise en compte dans certaines civilisations ou religions.

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Les Impatientes

Prix Goncourt des lycéens.

Bon choix, comme souvent

L’histoire se passe au Nord Cameroun chez les Peuls

C’est l’histoire de 3 femmes qui vivent dans un milieu entièrement dominé par les hommes

Mariage forcé, polygamie, violence conjugale , tout cela fait partie du quotidien normal. Quand elles posent des questions, une seule réponse :patience

Mais trop c’est trop, elles vont devenir des impatientes

C’est un vibrant plaidoyer pour dénoncer le statut des femmes en Afrique Subsaharienne et, ajoute Djaïli Amadou Amal , ce n’est pas une question de religion



Un livre facile à lire, bien écrit,qui plaira aux jeunes bien sûr mais aussi à tous ceux et celles qui ne peuvent pas rester indifférents devant tant d’injustice

Je pense que ce livre sera un des grands succès de l’année car il parle à tout le monde
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Les Impatientes

Le Prix Goncourt des lycéens nous réserve toujours de belles surprises. Et une fois encore, nos jeunes lecteurs ne se sont pas trompés sur la qualité de l'oeuvre qu'ils ont choisie.

« Les impatientes » nous conte l'histoire terrible de trois femmes, Ramla, Hindou et Safira, épouses peules et musulmanes au Cameroun, dont les destins s'entremêlent.

La première, Ramla, 17 ans et instruite, rêve de devenir pharmacienne et d'être une femme autonome. Arrivée en âge de se marier, elle pense qu'elle peut réaliser son rêve en épousant Aminou, jeune étudiant. Malheureusement, sa famille en a décidé autrement et préfère la donner en mariage à un homme riche et influent. Cet homme, c'est le mari de Safira, 35 ans, qui voit d'un très mauvais oeil arriver cette nouvelle épouse qui vient lui voler son mari. Hindou, 15 ans, est la soeur de Ramla. Elle doit épouser Moubarak, son cousin, qui ne tarde pas à la violer et à la battre.

Mais « munyal », femmes, « munyal »…



« Munyal », qui signifie endurance en langue peule, est la litanie que l'on répète aux femmes peules et musulmanes tout au long de leur vie d'épouse. Tolérance, persévérance mais aussi résignation, étouffement, absence de liberté et de prise d'initiative… Larmes pour finir. Djaïli Amadou Amal, conteuse connue en Afrique, est une auteure peule et musulmane née dans l'extrême nord du Cameroun. Elle s'inspire dans « Les impatientes » (dont le premier titre était justement « Munyal, les larmes de la patience ») de son propre vécu pour dénoncer la situation des femmes dans son pays.

En faisant de Ramla, Hindou et Safira les narratrices successives d'histoires qui se répondent et s'avèrent, en fait, sensiblement les mêmes , elle dévoile la détresse de ces femmes totalement inféodées à leur père, oncle, mari… Au mieux, elles sont emprisonnées et désoeuvrées dans des cages dorées ; au pire, elles subissent une violence physique et psychologique terribles, sans espoir de soutien, le système patriarcal et des coutumes totalement dépassées offrant une protection totale aux époux.

Le lecteur est immergé dans un microcosme étouffant et angoissant, chaque journée se ressemble et le temps est rythmé selon des coutumes établies au service du mari. Aucune alternative n'est possible pour ces épouses, pas même la fuite. La relation qui les lie à leurs mères, elles-mêmes victimes avant leurs filles de ce système, fait que toute rébellion entraînerait des effets corollaires qui s'enclencheraient derechef sur la mère concernée.

« Les impatientes », au style fluide et rythmé, est un roman dur, avec des scènes évoquant une violence parfois difficilement supportable. Mais c'est un roman nécessaire, urgent, qui vise à mettre à bas des pratiques qui ne devraient plus exister depuis longtemps.



Heureuse que ce roman ait été désigné par les lycéens pour le Prix Goncourt 2020. Et heureuse de découvrir une auteure comme Djaïli Amadou Amal.
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Les Impatientes

Ramia, Safira, Hindou, trois femmes au cœur de Sahel. Trois histoires dramatiques de vies bouleversées par la violence qui leur est faite.

Histoires poignantes et exigeantes, car elles brassent un bon nombre de thématiques tabous, comme le mariage forcé, la polygamie mais aussi le viol conjugal.

Récit d'autant plus sensible qu'il est en partie autobiographique, Djaïli Amadou Amal ayant elle aussi, été mariée de force à 17 ans. C'est sa fuite et sa survie qui l'ont amenée à écrire.

Les lycéens ont couronné l’un des textes les plus émouvants de cette rentrée littéraire 2020.

« Les impatientes » est un roman dur, fort, empreint d’une beauté profondément triste comme celle de toutes ces femmes, privées de leur propre vie.

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Les Impatientes

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Les Impatientes

Quel roman et quelle force!

A travers le récit de 3 jeunes femmes, c'est la condition des femmes au Cameroun dans la communauté peule qui est ici décrite. Mariage forcée, violence, viol, polygamie, supériorité de l'homme et des aînés sur les plus jeunes, pression sous couvert du message religieux, tout ceci est montré de manière limpide, précise, sans tabou.

Le roman, qui est plus court que ce que j'imaginais se lit très vite, tant l'écriture est fluide et le sujet à la fois passionnant et horrible. J'ai eu vraiment besoin de savoir comment chacune des trois femmes présentées va pouvoir évoluer dans ce contexte et ce qui va leur arriver.

Je comprends sa célébrité, même si le sujet est malheureusement connu et ne se cantonne pas aux peuls, mais à de nombreuses sociétés encore actuellement. Mais il est nécessaire de pouvoir rendre compte de multiples manières de la condition de ces femmes et c'est ici une réussite. J'ai trouvé très intéressant de voir le fonctionnement familial dans la concession, dans le système de la polygamie et ce qu'elle génère dans les relations.

Je retiens beaucoup de solitude de la part de ces jeunes femmes, le poids et le chantage des hommes en général et des aînés en particulier qui ont-eux mêmes vécus et acceptés ces souffrances et injustices, le poids du regard des autres et toujours la peur d'être déshonoré par les voisins, les amis, la famille et qui empêchent beaucoup changement des mentalités. Le poids du groupe est prédominant sur chaque individualité.

Un roman qu'il aurait été dommage que je rate. Je le conseille vivement !



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Les Impatientes

A travers le destin de trois femmes, Djaïli Amadou Amal entend dénoncer les mariages forcés et la polygamie encore largement pratiqués en Afrique.



A Maroua, au nord du Cameroun, dans la communauté des Peul sédentarisés, Ramla, dix-sept ans, voudrait devenir infirmière. Elle accepte de se marier avec un ami de son frère, étudiant et partisan de lui laisser faire des études. C'est sans compter la proposition faite à l'un de ses oncles par un riche commerçant, à la recherche d'une seconde épouse. Halidou, la demi-soeur de Ramla, est mariée à son cousin germain, drogué, alcoolique et violent. Safira, trente-cinq ans voit, après vingt ans de monogamie, son mari s'enticher de Ramla. Elle ne veut pas être première épouse, elle veut être la seule et ne reculera ni devant la sorcelerie ni d'autres bassesses pour chasser sa rivale.



La polygamie est montrée du côté féminin comme une guerre des tranchées, ou chaque épouse essaie d'obtenir plus d'avantages et de faveurs pour elle-même ou ses enfants.

Du côté masculin, c'est une injustice sociale, étant donné que les plus riches peuvent posséder plusieurs épouse, ce qui fait que d'autres n'en n'auront pas. Les pères sont en concurrence avec leurs propres fils, qu'ils tiennent également dans une grande dépendance économique et sociale.



Un très beau livre, récompensé par le prix Goncourt des lycéens en 2020.
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Les Impatientes

Trois femmes impuissantes ? Le roman donne successivement la parole à trois narratrices qui s’entendent prôner « munyal », soit la patience, ou plus exactement la soumission. Mais les impatientes ne sont pas seulement trois: toutes les femmes du livre méritent ce qualificatif car aucune n’accepte le sort qui lui est dévolu, même si la plupart semblent y consentir.

Car ces récits mettent en évidence un système et non simplement des destins individuels. Le mariage et la maternité sont le seul horizon possible pour des femmes qui en souffrent d’autant plus qu’elles appartiennent à la bourgeoisie et sont conscientes que d’autres modèles existent. La polygamie est alors d’autant plus valorisée qu’elle représenterait une tradition immémoriale à défendre face à l’expansion occidentale.

Or, cette tradition est montrée pour ce qu’elle est devenue : un dévoiement que plus rien ne justifie. La nouvelle épouse ne vient résoudre aucun problème de stérilité, elle ne consacre aucune alliance, les enfants qui naissent ne sont pas utiles aux travaux des champs: seule la toute-puissance du mari régnant en maître dans son foyer, sexuellement comblé et envié de tous ses voisins paraît motiver la pratique. Mais le roman met à mal l’outrecuidance masculine. Le despote lui-même n’est pas heureux qui subit les tensions entre co-épouses, a trop d’enfants pour pouvoir les aimer et règne finalement sur un royaume autrement plus pourri que celui du Danemark. Les fils boivent pour oublier qu’ils sont infantilisés, frappent leurs femmes qui seules ont moins de droits qu’eux-mêmes, les épouses complotent ou deviennent folles, les familles se rétrécissent au point qu’on n’épouse plus que ses cousines.

Le style oralisé et souvent plat de Djaïli Amadou Amal, loin de desservir son texte, renforce sa cruauté en banalisant les souffrances de ces femmes violentées, humiliées, niées, à qui on refuse la parole et dont on loue l’hypocrisie.

« Aidez votre époux. […]

« Qu’il ne s’affame jamais à cause de votre paresse, de votre mauvaise humeur ou encore à cause de votre mauvaise cuisine.

« Épargnez sa vue, son ouïe, son odorat.

« Que jamais ses yeux ne soient confrontés à ce qui est sale dans votre nourriture ou dans votre maison.

« Que jamais ses oreilles n’entendent d’obscénités ou d’insultes provenant de votre bouche.

« Que jamais son nez ne sente ce qui pue dans votre corps ou dans votre maison, qu’il ne hume que parfum et encens.  »

Et l’époux n’est plus qu’un vieux dieu racorni nourri d’offrandes (et de viagra), ignorant tout du monde sur lequel il croit régner.
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Les Impatientes

La COLÈRE!

Voilà le premier sentiment que m’a inspiré ce livre, avant même l’empathie ou la compassion.



S’appuyant sur son expérience personnelle, l’auteure compose le parcours de trois femmes camerounaises musulmanes, qui tentent de s'opposer à l’oppression qu’elles subissent dans une société régie par les hommes.



Trois vies dépendant d'un maître (père, époux ou oncle) qui dispose sur elles d'un pouvoir absolu ;



Trois êtres humains interchangeables, ne disposant d’aucun droit, ne pouvant faire aucun choix, et dont le devoir est d’accepter la supériorité des hommes, de leur obéir, et de les servir ;



Trois prisonnières contre lesquelles toute la société se ligue : non seulement les hommes, mais aussi les co-épouses, les tantes, les sœurs, jusqu’à leur propre mère ;



Trois femmes au destin brisé d'avance, auxquelles n'est laissé aucun espoir d'échapper à une non-existence.



Les arguments utilisés pour leur imposer cet asservissement sont évidemment fallacieux et révoltants d'hypocrisie : la religion, les coutumes, l’honneur de la famille, “l’ordre naturel des choses”...

Les moyens de rétorsion envers les réfractaires vont du chantage affectif au tabassage.



Les impatientes est un cri contre l'esclavage de femmes qu'une société entière ravale au rang d'objets.

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