AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Djaïli Amadou Amal (802)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Impatientes

Lectrice confirmée, j'ai jusqu'à présent peu fréquenté les salons littéraires. Je leur préfère habituellement les médiathèques, ou les librairies. J'ai toujours l'impression que c'est comme quand on va dans une grande parfumerie et que l'on se fait conseiller par un vendeur dédié à une seule marque : il va forcément tenter de vous vendre des produits de sa marque, alors que ce n'est pas forcément la marque qui vous convient le mieux.

Mais mon avis sur les salons littéraires commence à changer. En octobre dernier, a eu lieu Lire en poche à Gradignan (à côté de Bordeaux), et à cette occasion, Djaïli Amadou Amal est venue dans la médiathèque que je fréquente, à la rencontre des lecteurs. J'ai décidé d'y aller. Ce serait dommage de louper l'occasion de rencontrer une personne qui a fait tant de kilomètres pour être si près de chez moi. J'avais entraperçu son livre le plus médiatisé par les média, Les Impatientes, sans y avoir prêté attention, me méfiant de ces grands succès populaires plus acquis grâce au génie du plan marketing que grâce au talent de l'auteur.

Quand je suis entrée dans la salle, Djaïli Amadou Amal était dans un fauteuil. Vêtue de tissus colorés que seules savent porter avec élégance les femmes africaines, elle avait l'air de s'ennuyer franchement en attendant que la séance commence.

Je reste, je repars ? Je suis restée.

Et puis la séance a commencé. Et nous sommes entrés dans l'univers de Djaïli Amadou Amal. Et j'ai été happée par sa force, son courage et sa détermination.

Bon sang, cette femme a traversé des épreuves qui sont inimaginables pour la plupart d'entre nous petites françaises gâtées, elle écrit un roman et elle influe la destinée des femmes dans tout un pays.

Rien que ça. En toute simplicité. Sans tenter de faire pleurer dans les chaumières. Avec une certaine humilité et un sens de l'humour aigu.

A la fin j'ai sollicité une dédicace. On a papoté un peu. On a le même âge. On a parlé des rides, des enfants qui grandissent. C'est fou. Alors qu'elle était mariée de force, moi pendant ce temps là je passais mon bac, j'allais jouer au tennis avec mes copines, j'étais fan des Beatles et de Paul McCartney et je conduisais accompagnée.

Je suis repartie illuminée par cette rencontre. Les livres, les bibliothèques, sont précieux. Ils sont le début de l'avenir, de la liberté.

Djaïli Amadou Amal se bat encore chaque jour, avec l'aide de son éditeur notamment, pour que dans son pays les gens aient accès aux livres, qu'ils puissent aller dans des bibliothèques. Elle nous a dit que plus jeune, elle faisait le mur pour aller chercher des livres à la bibliothèques. Mes faims littéraires étaient moins compliquées à assouvir, mais je me suis reconnue dans cette soif d'apprendre, d'accéder au monde. de mon premier déménagement à aujourd'hui, même si je ne restais que deux mois pour un stage dans un lieu donné, j'ai toujours eu 2 réflexes : aller à l'office du tourisme et surtout m'inscrire à la bibliothèque. J'ai un souvenir ému de ces petites fiches cartonnées de couleur, qui étaient associées à chaque livre et vous indiquaient par un coup de tampon, à quelle date vous deviez rapporter votre butin. C'est presque dommage qu'on ne voit plus les noms des autres lecteurs et qu'on ne puisse plus évaluer la popularité de nos trouvailles.

Je m'écarte du sujet là, mais pas tant que ça.

Je reviens sur Les Impatientes que j'ai lu dans la foulée de cette rencontre. Je suis encore une fois ravie d'avoir pu entendre Djaïli prononcer le fameux : Munyal. La sonorité de ce mot si important, pesant, apaisant, sinistre, déprimant, révoltant, ma accompagnée durant toute la lecture du roman. Durant l'histoire de ces trois femmes qui ne choisissent : rien. Mariage forcé, chantage, absence de libre arbitre et d'éducation. Des femmes qui sont cantonnées à un rôle de maitresse de maison mais, du fait de la polygamie, plusieurs dans une maison sinon ce serait trop facile. C'est game of Thrones dans ta maison. On ne devrait jamais avoir à se battre et subir des violences au sein de son propre foyer. C'est sacré. Quand j'étais enfant, j'avais été traumatisée de voir une cousine maltraiter le doudou de sa soeur. J'ai toujours appris à mes deux fils que oui, ils pouvaient se disputer, mais les doudous c'est sacré : on n'y touche pas. Et ils ont toujours respecté ce principe.

Les Impatientes m'ont touchée. Et si j'étais née en 1975, mais au Cameroun ? Qu'aurais-je fais ? J'ai suivi ces trois destins avec tour à tour un sentiment d'oppression, d'étouffement, d'espoir, et…d'impatience. Car je ne suis pas patiente. Alors ces situations m'ont touchée là où commence l'agacement qui peut engendrer la colère et la révolte.

Alors, faut-il le lire ? Oui !!!! Il est même au programme officiel scolaire camerounais. Quant à moi je continue à fréquenter assidument les bibliothèques et je vais plus fréquenter les salons littéraires. Et je savoure et suis attentive à protéger la liberté d'être une femme en France en 2023.

Commenter  J’apprécie          396
Les Impatientes

Ce livre... wow.

Ai-je les mots ? Sincèrement, non. Les termes me manquent.

J'ai beau avoir terminé ce roman il y a un mois, il m'est encore difficile de poser des mots dessus.



Ce livre est dur. Difficile. Mais il est poignant. Important. J'en suis sortie extrêmement chamboulée, et intérieurement très reconnaissante à ma prof de français de l'avoir mis dans la liste de lectures cursives.



Il s'agissait en effet du dernier de la liste que je devais lire. (note à part : il fallait en choisir qu'un seul parmi les cinq, mais c'est moi qui ai voulu tous les lire ! ^^) Et je suis extrêmement contente d'avoir pu découvrir un roman comme celui-ci. Il en valait la peine, sans aucun doute.



"Les impatientes" nous raconte l'histoire de trois jeunes femmes, dans une région d'Afrique où les mariages forcés et la polygamie sont présents dans la société. Écrit par Djaïli Amadou Amal, elle a elle-même été mariée de force à dix-sept ans, et nous conte à travers ce livre les points de vue de Ramla, Hindou et Safira, nous plongeant ainsi dans cette société en Afrique Sahélienne.



Je ne connaissais rien à propos de ces mariages forcés, de cette polygamie qui n'existe pas en France. Cette lecture fut certes éprouvante, mais elle fut extrêmement instructive, et honnêtement je l'ai adoré.

"Les impatientes" est un roman marquant, fort. Et c'est je pense encore plus percutant du fait que ce n'est pas un livre racontant des faits s'étant produits il y a plusieurs siècles, mais datant de la fin du XXème/XXIème siècle, oui oui. Autrement dit, des évènements existant encore aujourd'hui.



J'ai eu une haine monumentale durant cette lecture que j'avais envie d'en pleurer à certains moments. (oui oui, vraiment.) C'est révoltant. Je ne trouve même pas de mots adéquats pour qualifier d'à quel point c'est horrible.



"Le viol n’existe pas dans le mariage. C’est une preuve d’amour."



Je- Que dire en lisant des propos pareils ? Ça me met dans une haine indescriptible qu'on puisse penser d'une façon pareille.

Ces mariages forcés, ces viols conjugaux... beaucoup de colère ressentie à travers cette lecture, mais ce roman est incroyable ! Je suis réellement déçue que tant de gens de ma classe n'aient fait aucun effort pour lire ne serais-ce qu'un seul roman des lectures cursives... (la prof n'ayant pas le temps de nous évaluer là-dessus, la plupart n'ont donc lu aucun des livres... il fallait s'y attendre, bien sûr.) J'aurais aimé que celui-ci soit obligatoire. Il mérite d'être lu. Vraiment.



Par contre, la seule frustration que je peux évoquer, c’est qu’on a seulement les points de vue des personnages une seule fois… (le livre est découpé en trois parties, suivant d'abord Ramla, Hindou puis Safira) Et j’aurais préféré que ça alterne. À la fin du roman, on termine avec le point de vue de Safira, et ça m'a énormément frustrée de ne pas savoir ce que deviennent Ramla et Hindou, (surtout Hindou !!) ne serais-ce qu'avec un chapitre chacune avec leur point de vue ! J'ai donc ressenti une certaine frustration en finissant cette lecture, je dois bien le reconnaitre. :/



M'enfin à part ça, ce fut une découverte que je ne regrette pas, loin de là. C'est un témoignage important que je recommande vivement à tous.tes !
Commenter  J’apprécie          391
Les Impatientes

Trois femmes au Nord-Cameroun. Elles sont peules, musulmanes et contrairement à ce que l'on pourrait penser, espérer, elles sont nos contemporaines :

Deux jeunes filles mariées de force, une jeune femme dont le mari prend une seconde épouse après 20 ans de mariage.

Par l'évocation de ces trois destins, l'auteure va nous montrer toute l'horreur du sort des femmes dans ce pays d'Afrique. Elles n'ont qu'un droit celui d’être patientes. Leurs père, oncles, mari surtout ont tous les droits sur elles:

" Les conseils d’usage, qu’un père donne à sa fille au moment du mariage et, par ricochet, à toutes les femmes présentes, on les connaissait déjà par cœur. Ils ne se résumaient qu’à une seule et unique recommandation : soyez soumises ! "

Leurs conditions de vie sont effrayantes, elle paraissent même pire que celles des musulmanes au Moyen-Orient.

Condamnées à la promiscuité dans des concessions où vivent toute la famille, elle subissent souvent la violence physique et aussi morale: Coups, humiliations, perfidie, jalousie ... Et les tortionnaires ne sont pas que les hommes. les femmes entre elles ne se soutiennent pas ou peu, elles se jalousent et chacune doit paraitre forte aux yeux des autres, pour ne pas perdre sa position.



Un roman nécessaire, mais qui m'a laissé un peu sur ma faim. J'aurais aimé mieux connaitre ces femmes, mieux comprendre le contexte, peut-être avoir aussi le récit de quelques moments heureux dans ces vies brisées. Cela n'en aurait donné que plus de force au récit.



Moi dont la patience est très relative, je revendique aujourd’hui le droit à l'impatience pour toutes.
Commenter  J’apprécie          393
Les Impatientes

Scènes de la vie conjugale dans un Cameroun polygame, où le seul remède qu’on propose aux femmes est la patience.



Patience si ton mari te bat, patience si ton père t’a choisi un époux dont tu ne veux pas, patience si ton mari a décidé de faire entrer une nouvelle épouse dans sa maison.



Le roman est en trois parties. Dans chacune d’elles, une femme se raconte.



- Ramla qui voulait aller à l’université mais dont l’oncle a choisi pour elle un riche cinquantenaire dont elle sera la seconde épouse.



- Hindou dont le mariage a été arrangé avec un cousin, mais celui-ci boit, se drogue et reçoit des maîtresses chez lui.



- Safira, la première épouse, mariée depuis vingt ans, qui refuse d’accepter la jeune co-épouse de son mari.



Un roman à lire, pas tant pour sa qualité littéraire que par le témoignage qu’il représente. On a peine à penser que c’est une réalité du 21e siècle et c’est bien difficile d’imaginer ce qu’on pourrait bien faire si on était à leur place…

Commenter  J’apprécie          390
Les Impatientes

Dans cette fiction basée sur des faits réels, trois femmes se confient à nous dans trois histoires, trois destins liés. La construction est astucieuse. Nous lisons leur récit en passant d'un point de vue à un autre, et pourtant c'est la même injustice qui se répète, plus ou moins supportable ou bien carrément tragique. Ramla, 17 ans est contrainte de se marier avec un homme riche de 50 ans, polygame, avec la perspective d'une prison dorée ; Hindou, sa soeur, doit épouser son cousin Moubarak, addict à l'alcool et la drogue, qui ne va pas tarder à la battre et la violer ; Enfin, Safira doit partager son mari avec la jeune Ramla du début du roman, qu'elle voit comme une rivale dont il faut se débarrasser. Elles aspirent à se libérer. Comment y parvenir ?



La religion, la tradition servent de toile de fond, de force de persuasion, afin de contrôler, de soumettre les femmes qui sont là seulement pour s'occuper du foyer, des enfants et satisfaire tous les désirs de leur mari... jusqu'à ce qu'il prenne une autre femme plus jeune. le récit ne donne aucun rôle positif aux hommes, tous lâches et d'une mauvaise foi épouvantable, répétant « muyal, patience » pour simplement les asservir, sans jamais tenir compte de leur souffrance ! « Craignez votre Dieu. Soyez soumises à votre époux. » « le paradis d'une femme se trouve au pied de son époux. » « C'est la volonté d'Allah d'enfanter dans la douleur. »



Le mérite premier du livre est de nous montrer de l'intérieur cette polygamie dont nous sommes si éloignés. L'autrice est née dans l'extrême nord du Cameroun, à Maroua, là où est situé le récit. Elle a réussi à s'extraire du poids des traditions, de la religion, de l'inertie des mères, des tantes qui perpétuent les violences faites aux femmes. Cette femme, c'est Djaïdi Amadou Amal, mariée à 17 ans, sous la contrainte du chantage affectif de sa communauté. Elle a fui, seule et sans soutien, et à réussi à se reconstruire. Elle sait donc de quoi elle parle et peut maintenant témoigner. le miracle a opéré : la littérature l'a sauvée et lui permet d'être la voix des femmes de l'Afrique sub-saharienne mais pas seulement. A travers des réalités très différentes, bien des femmes de par le monde sont dans cette situation d'impatience par rapport aux inégalités qui les maintiennent en situation de dominées, voire de victimes de violence.



L'autrice dans les nombreuses interviews qu'elle a données à la sortie de son livre, devenu un gros succès en librairie, parle de mauvaise interprétation du coran, celui-ci encouragerait l'éducation et interdirait le mariage forcé... C'est malheureusement le poids intégriste, sectaire de la religion qui prévaut ici, une tendance en augmentation, semble-t-il, dans cette zone. Bible, Coran, Talmud et des religions très proches à l'origine qui ont toutes leurs intégristes prêts à punir et tuer s'il le faut pour persuader leur auditoire alors que d'autres dans leur rang trouveront dans ces mêmes textes matière à rapprocher et éclairer les hommes (on n'est pas loin des ténébreux et des lumineux de Victor Hugo à la fin de son chef-d'oeuvre Les Misérables, cf citation à la fin de cette chronique*).



Sorti au Cameroun en 2019, puis dans différents pays africains, le livre a été remanié et a changé de titre. Au départ c'était « Munyal, les larmes de la patience ». le nouveau titre est plus optimiste : il n'est plus question de larmes, LES IMPATIENTES sont là, elles n'ont que trop patienté ! Lisons Djaïli Amadou Amal pour sa sincérité, son engagement, sa force de conteuse s'adressant à tous dans un style simple et efficace.



Lien à copier sur moteur de recherche pour en savoir plus grâce à une intéressante interview de tv5 monde :

information.tv5monde.com/terriennes/les-impatientes-le-pamphlet-de-djaili-amadou-amal-contre-le-mariage-precoce-et-le-viol



*Le Goncourt des lycéens permet à près de 2 000 élèves de lire et d'étudier la sélection de romans de la liste du Goncourt. Une cinquantaine de classes de lycéens âgés de 15 à 18 ans vont étudier des livres de la sélection et élire un délégué pour défendre leurs choix lors de délibérations régionales. Une finale se tient ensuite à Rennes où est attribué le Prix.

**Victor Hugo, Les Misérables, tome IV : « La vraie division humaine est celle-ci : les lumineux et les ténébreux. Diminuer le nombre des ténébreux, augmenter le nombre des lumineux, voilà le but. C'est pourquoi nous crions : enseignement ! science ! Apprendre à lire, c'est allumer du feu ; toute syllabe épelée étincelle. »

******

Visitez mon site littéraire Bibliofeel où cette chronique est illustrée d'une composition photo personnelle avec couverture du livre, wax du Cameroun et photo de l'autrice, avec couverture du livre à sa sortie en Afrique, avec carte des langues au Cameroun et avec une illustration musicale de la première femme professionnelle jouant de la kora, Sona Jobarteh. A bientôt !


Lien : https://clesbibliofeel.blog
Commenter  J’apprécie          394
Les Impatientes

Un père marie deux de ses filles sans leur demander leur avis. Comment échapper à leur sort ?

Il s'agit d'une fiction inspirée de la réalité car hélas les mariages forcés sont encore trop fréquents dans certains pans de la société africaine, ici en l'occurrence dans la bourgeoisie du nord du Cameroun.

Lors de la fête du mariage, il est enjoint aux deux jeunes filles de rester patientes - les femmes de la famille le leur répètent comme un mantra. Elles devront soumission et respect à leur époux, quoiqu'il fasse, ce sera d'ailleurs toujours de leur faute si leur union se passe mal.

Le père tout-puissant ne montre aucun amour pour ses filles, il souhaite seulement s'en débarrasser au plus vite. Les mères ne songent qu'à leur sécurité, victimes elles aussi de la polygamie, tout comme le troisième personnage de ce roman, une première épouse ulcérée et désireuse de se venger. L'hypocrisie est de mise et l'argent règne en maître.

Par la suite, il sera aussi question de marabouts, de drogues, de folie...

Ce roman m'a profondément émue, il relate les faits et le ressenti de chacune de ces trois jeunes femmes de façon simple et magistrale.
Commenter  J’apprécie          380
Les Impatientes

J'ai hésité à entamer la lecture de ce livre me disant que c'était juste sur les conditions la femme, je n'étais pas très enthousiaste! Mais grâce à un challenge où il fallait valider une lecture commune, j'ai sauté sur l'occasion sur la proposition de lire Les impatientes, et je me rends compte j'ai été à côté de la plaque! O quelle plongée dans des coutumes, des cultures qui n'ont fait que me révolter tout le long de ma lecture, la voix de la femme dans un mariage est encore inexistante dans certains coins du monde, surtout s'il faudrait s'en tenir à une foi religieuse. Djaïli Amadou Amal révèle ici un combat de femme qui, tout naturellement n'en a pas l'air, en dressant le portrait de trois femmes, par lesquels on voit comment ce combat, pour la plupart du temps personnel et rude, dénature la femme, l'éloigne de sa vraie nature, la creuse de l'intérieur . Les impatientes pose la question de l'identité de la femme, de sa place et de son rôle dans la société, comme si tout en elle est appelé à être voilé, à ne jamais s'épanouir...

Ce témoignage est très touchant, il nous frappe en plein coeur! J'ai l'impression d'être restée un peu sur ma soif de lectrice, j'aurais certainement voulu voir certains moments forts du récit ou certains enjeux être développés un peu plus. D'un autre côté, je comprends que l'autrice a ténu à rester fidèle au témoignage, faisant partie de sa propre histoire, nous présenter les situations de ces femmes avec une écriture accessible à tous. Ce qui m'a encore marqué dans ce livre, c'est quand deux rivales se font une guerre farouche sans se rendre compte que la guerre devrait se diriger ailleurs car elles sont toutes les deux victimes de l'autorité masculine!
Commenter  J’apprécie          380
Les Impatientes

****



Quand on est une fille, au Cameroun, la liberté est un doux rêve inaccessible. Qu'elle soit innocente comme Hindou, qu'elle ait passé son bac comme Ramla ou qu'elle soit une première épouse depuis 20 ans, le seul maître mot chez les femmes peule c'est munyal, la patience. A travers ces 3 visages, c'est la voix de toutes les petites filles violentées, soumises et forcées qui résonne à nos oreilles...



Djaïli Amadou Amal est une auteur qui a une connaissance toute personnelle de ce qu'elle écrit. Et ça se sent ! C'est avec le cœur, avec les larmes et dans un cri, qu'elle nous offre ce très beau roman.



Il est évidemment touchant, émouvant et révoltant de vivre aux côtés de ce trio de femmes. Une fois passée la violence du mariage forcé, on découvre leur quotidien. Soumises à leurs époux, elles ne peuvent trouver refuge auprès de leur famille même si leur vie n'est que brimades, coups et viols. C'est ainsi que va la vie pour les femmes africaines.



Ramla, Hindou et Safira sont les facettes d'un même visage : même si leurs yeux sont baissés, elles ne courbent pas le dos et sont bien décidées à faire entendre leur voix. Leur vie n'est pas insignifiante, personne ne peut en jouer. Elles restent maitresse de leur destin, parfois au prix de la folie...



Une écriture simple, des mots justes et un message fort. Ces impatientes nous offrent leur combat... Nous nous devons de le porter loin...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
Commenter  J’apprécie          380
Les Impatientes

Munyal, les larmes de la patience*



J’avais vu passer ce roman lorsqu’il a obtenu le Goncourt des Lycéens en 2020 (je lis peu de prix littéraires, mais le Goncourt des Lycéens est l’exception qui confirme la règle, j’y trouve souvent mon compte) mais c’est lors d’une interview de l’auteure, à l’occasion de la sortie de Cœur de Sahel que je me le suis procuré, en format numérique (je n’ai plus de place chez moi !).

Articulé en trois parties autours de trois femmes, Ramla, Hindou et Safira, ce roman raconte la condition féminine dans cette partie de l’Afrique (ici, dans le nord du Cameroun, aux portes du Sahel). Ramla et Hindou sont mariées contre leur gré par leur père tout puissant. Peu importe que Ramla soit une élève brillante qui envisage de poursuivre des études scientifiques à l’université : son père consent à lui laisser passer son BAC mais dès le lendemain ou presque, elle doit épouser un homme de cinquante ans, qu’elle ne connait pas, et qui a déjà une première épouse… Pourtant, Ramla devait se marier avec Amidou, un jeune homme : ils s’aimaient, son père avait donné son consentement mais finalement il préfère la donner à l’une de ses relations d’affaires… Hindou est la demi-sœur de Ramla (même père, mère différente), elle aussi va se marier contre sa volonté. Son mari sera son cousin Moubarak, un bon à rien, alcoolique et drogué, qui va la maltraiter au-delà de l’imagination… Quant à Safira, c’est la première femme du mari de Ramla : comme sa co-épouse, elle subit les règles implacables de la polygamie. Elle non plus n’a pas le choix.

A travers le destin de ces trois femmes Djaïli Amadou Amal dénonce avec force le règne patriarcal qu’elles doivent endurer, car le maître mot, celui qu’on leur inculque depuis leur plus jeune âge est « munyal », patience… Une femme doit être patiente, quoiqu’il se passe dans sa vie. Un mariage forcé ? munyal. Un viol conjugal ? munyal. La vie impossible que lui mène sa co-épouse ? munyal. La menace d’une répudiation ? munyal… Si elle se plaint, elle entraîne le déshonneur sur sa famille, sa mère surtout dont la situation est souvent précaire, ses frères et sœurs…. Alors Ramla endure… Jusqu’au jour où…. Alors Hindou endure… Jusqu’au jour où…. Alors Safira endure…. Jusqu’au jour où….

Le roman de Djaïli Amadou Amal est fortement autobiographique puisque comme Ramla, elle a été mariée très jeune, contre son gré, à un homme beaucoup plus âgé, qui avait déjà une première épouse. Camerounaise peule et musulmane, Djaïdi Amadou Amal, militante féministe entend par ses romans « porter la voix du Sahel ». Elle y réussit magnifiquement. Ce roman est d’une grande force, c’est un témoignage courageux et bouleversant qui fait ouvrir les yeux sur une réalité souvent cachée.

*titre du livre paru en 2017 en Afrique - Il a été remanié pour être publié en 2020 sous le titre les impatientes par les éditions Emmanuelle Colas

Commenter  J’apprécie          374
Les Impatientes

Pas d’enthousiasme démesuré pour ma part, Les impatientes racontent une histoire plus universelle qu’elle n’y paraît. Il y a pourtant une différence pour ces femmes peules : l’impossibilité de réclamer de l’aide à qui que ce soit. Notre seule supériorité : avoir conscience du problème, et des structures d’accueil existent, même s’il reste encore beaucoup à faire.



Ramla et sa demi-sœur Hindou se marient le même jour, la première avec un homme qui l’a aperçue, l’a voulue, l’a demandée en mariage et a obtenu ce qu’il désirait. Et tant pis si Ramla était fiancée à un autre homme, tant pis si son futur mari a déjà une épouse, Safira. Hindou épouse son cousin qui traîne une mauvaise réputation.



Chaque femme, Ramla, Hindou et Safira, va prendre la parole à tour de rôle et raconter son histoire.

Les femmes sont soumises à leur père puis à leur mari. Rien ne sera jamais la faute des hommes, tout ne peut être que la faute de la femme. Dans ce cas, comment tolérer que qui se soit les soutiennent ? La vie familiale se déroule entre asservissement, peur et coups.



Mais au-delà de la culture d’un pays lointain, c’est bien un récit universel qui est narré : femmes abandonnées et jalouses, femmes battues, qui oserait dire que ça n’existe pas chez nous ? Mariage forcé, peut-être, mais rien n’est moins certain.



J’ai eu un peu de mal avec le vocabulaire utilisé par Djaïli Amadou Amal. Aucun doute, il y a des viols dans ce livre, mais est-ce qu’une de ces femmes emploierait ce mot alors que sa famille lui a enseigné depuis la plus tendre enfance que son mari avait tous les droits ?

Le ton du roman ne m’a pas paru cohérent avec ce qu’avaient vécu ses femmes et avec ce qu’elles vivaient encore, une soumission obligée, fortement aidée par le manque d’instruction des filles.



Malgré cela, c’est un livre que je recommande.


Lien : https://dequoilire.com/les-i..
Commenter  J’apprécie          370
Les Impatientes

Ce livre qui dénonce les violences faites aux femmes au sein de leur famille, époux, père, oncle, femmes elles-mêmes, est très important pour nous faire prendre conscience qu'au XXIème siècle il existe encore de telles situations. Mariages forcés, polygamie, viols conjugaux, jalousie des femmes qui au lieu de s'épauler sont impitoyables entre elles, l'autrice nous révèle la condition intolérable de ces femmes dans la région du Sahel au Cameroun. On ressort révoltés de ce roman et avec la question : comment est-ce encore possible ?

Ce roman a obtenu le prix Orange du livre en Afrique et le prix Goncourt des lycéens, espérons que c'est un signe de prise de conscience et que cela fera évoluer les choses.

Djaïdi Amadou Amal, mariée à 17 ans, a vécu ces drames. Son témoignage à travers ses romans est capital, elle est devenue le 11 février 2021 ambassadrice de l'UNICEF.



Commenter  J’apprécie          370
Les Impatientes

Les impatientes faisait partie d’un colis de livre offert par mon papa pour mon anniversaire et je dois dire qu’il a eu très bon goût pour le choix de ce magnifique roman.



L’auteure dresse le portrait de trois femmes mariées de force et raconte leur vie au cœur du Sahel, dans cette région où la religion tient une place très importante. On découvre leur quotidien, leur devoir envers leur époux…



C’est un récit très difficile mais essentiel. C’est une lecture qui marque, dont on ne sort pas indemne, qui touche en plein cœur et l’on se rend compte qu’il est difficile d’être une femme dans certains coins du globe. L’auteure ne nous épargne rien : mariage forcé à l’adolescence, viol conjugal, maltraitance physique et morale.



J’ai trouvé que le récit était très bien écrit, la plume et le style de Djaili Amadou Amal est plaisant. La construction du roman est superbe et les trois récits se mêlent parfaitement. Ces trois héroïnes sont touchantes, attachantes et l’on a envie de les aider face à toutes cette violence quotidienne dont elles doivent faire face. Malheureusement c’est uniquement le destin de trois femmes mais combien vivent cela au quotidien dans le monde ?


Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          370
Coeur du Sahel

Voici mon retour de lecture sur Cœur du Sahel de Djaïli Amadou Amal.

Faydé vit dans les montagnes dans l’extrême-nord du Cameroun. Pour que sa mère, ses frères et sa sœur ne soient pas dans le besoin, son beau-père ayant disparu au cours d’une razzia de Boko Haram, la jeune adolescente décide de partir à Maroua, la ville la plus proche, où elle sera domestique. Comme ses comparses, elle devra se faire à sa nouvelle vie, citadine et difficile pour les filles.

Mépris de classe, mauvais traitements, viols…

Comment Faydé parviendra-t-elle à se frayer son chemin dans un environnement, où son destin semble tracé à l’avance ?

Cœur du Sahel est un très bon roman sur la condition de la femme dans le Sahel.

Cette fois ci, l'autrice nous fait découvrir le quotidien des domestiques, ces femmes de l'ombre qui n'ont pas la vie facile.

Ce roman est fascinant même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques petites longueurs ici et là.

Par exemple, quand il est expliqué à la nouvelle venue toutes les subtilités sur le fonctionnement d'une concession. J'ai trouvé ce passage vraiment long, presque ennuyeux.

Malgré tout, il est passionnant de découvrir le quotidien de ses femmes, leur travail, comment elles arrivent à améliorer leur vie de tous les jours.

Il leur fait faire preuve de débrouillardise pour réussir à ramener des cadeaux à leurs proches.

Certains passages font froid dans le dos alors que d'autres sont hyper touchants.

Une fois de plus, on constate que ce sont les hommes qui commandent et que les femmes doivent leur obéir !

On sent que l'autrice a mis tout son cœur dans ce roman et qu'il est documenté. Bravo pour son engagement contre les injustices faites aux femmes.

J'ai été très touchée par le destin de ses femmes et même si je n'ai pas eu de coup de cœur ; j'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble.

Je relirais cette autrice sans aucune hésitation.

Ma note : 4.5 étoiles.
Commenter  J’apprécie          360
Les Impatientes

Challenge plumes féminines 2023 – n°1



Livre acheté l’an dernier pour un challenge sans trop savoir quel en était la portée. Ce n’est qu’en voyant passer certaines critiques que je me suis demandée si c’était bien une lecture pour moi. Il aura fallu l’aide d’une pioche (celle de Novembre de la part de Marie) pour le sortir de ma pal, tout en gardant mes a priori…



Malgré le sujet abordé et certaines phrases qui m’ont hérissé le poil, j’ai lu la 1ère partie sans trop de déplaisir. En même temps, le style de l’auteure est agréable et se lit vite, elle sait malgré tout de quoi elle parle. La partie sur Hindou a été plus compliquée à lire car il aborde des sujets tels que le viol et les violences conjugales… La 3ème partie n’est pas mieux quand on voit jusqu’à quelles extrémités vont les coépouses pour se débarrasser de l’une d’entre elles. À croire qu’elles ont la mémoire courte concernant les mariages polygames, comme si les femmes avaient vraiment le droit à la parole dans ce genre d’échanges. C’était un peu pareil pour nous, les Européennes, au Moyen-Âge : une femme contre une dot et l’amour n’avait rien à voir dans l’acte du mariage. Le moins que l’on puisse dire est que cette auteure possède l’art indiscutable de conter des histoires de ce genre, car sinon je n’aurais pu aller au bout de celle-ci. Le sujet choisi n’est pas simple à lire dans notre société occidentale. Malheureusement elle est toujours d’actualité dans certains pays d’Afrique où la parole d’Allah et des hommes est plus importante que celle de leurs femmes (filles comme épouses ou mères). Et dire que ce qu’elle nous raconte lui est très certainement arrivé dans sa jeunesse, d’où l’accent de vérité qui ressort dans ces 3 histoires. Je pense qu’on retrouve une part d’elle-même dans chacune d’elles.



Comme vous l’aurez compris, on peut difficilement parler de coup de cœur avec un sujet pareil mais c’est malgré tout une excellente découverte du fait de cette conteuse hors pair. Mon regard s’était arrêté sur la superbe couverture de cette édition et malgré la lecture du résumé, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai eu des a priori à cause de certaines critiques mais la lecture a été finalement plus simple que prévu malgré quelques passages houleux. Je vous conseille donc très fortement de le découvrir pour vous en faire votre propre avis et voir de vos propres yeux le style de cette auteure.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          364
Les Impatientes

"Les impatientes" est un livre très dur qui nous relate le quotidien de trois femmes, trois épouses dans une société figée par les traditions où il semble impossible de ne pas suivre la voie toute tracée qui leur est destinée ainsi qu'à des millions d'autres sous couvert d'honneur et d'héritage.

Patience est le maître-mot qui leur est inculqué pour surmonter ce qui leur est imposé, faible défense et argument de ce carcan familial.

Témoigner, essayer de changer ces mentalités d'un autre temps, faire en sorte de bousculer ces us et coutumes qui considèrent normaux les mariages forcés, les viols conjugaux, les coups sur son épouse, la supériorité de l'homme sur la femme. Djaïli Amadou Amal rend très bien ces situations d'enfermements, ces violences physiques et psychologiques très dures à lire, ces ambiances délétères où vivent ces femmes qui peuvent être repudiées au moindre faux pas.

"Les impatientes" est un plaidoyer nécessaire pour l'évolution de ces sociétés.
Commenter  J’apprécie          360
Les Impatientes

“Munyal” est le leitmotiv qui invite à la patience les trois femmes peules d'une partie sahélienne du Cameroun.

En fait, c'est plutôt une injonction à se résigner dont nous parle Djaïli Amadou Amal.



Ramla est amoureuse d’Aminou mais c’est sans compter sur l’oncle Hayatou qui initiera un mariage d’intérêt avec Alhadji.



Hindou a pris la place de sa sœur décédée, héritant des assiettes, des meubles offerts par son père, en plus de l'époux, de ses trois enfants et de ses trois coépouses…!



On retrouve Alhadji qui épouse Ramla en secondes noces après 20 ans de mariage avec Safira.

Cette dernière doit accepter l’installation de la nouvelle et décrit cet “accueil” avec douleur et son désir de vengeance au risque de répudiation.

S’il n’y avait pas tout ce que je viens de dire de la domination des mâles, j'aurais pu m’amuser des efforts de Safira pour reconquérir son mari, en utilisant notamment le “secret des femmes”.

Je vous vois intriguées, mesdames, alors reportez vous à la page 215 … ou lisez ma citation ( en voilà un teasing pour obtenir des likes !)



Ces trois portraits de Ramla, Hindou et Safira se complètent avec comme point commun la dépendance à l’organisation masculine (pères, oncles, frères…) qui fait subir aux femmes une loi archaïque les soumettant à leur bon vouloir.

Le patriarcat polygame mulsulman est implacable pour réprimer la féminité.



C’est un roman sans concession, ce qui est décrit affleure le réel que l’autrice a connu.



Pas d’attribution du Goncourt pour ce livre en 2020 car il faut rappeler que ce prix consacre uniquement des fictions (clin d’oeil à “Vivre vite” !).

Commenter  J’apprécie          350
Les Impatientes

Trois femmes, trois destins féminins, trois mariages non choisis, imposés. Il y a Ramla qui rêvait de faire des études et aimait un garçon ayant la même vision de la vie qu'elle et que l'on marie de force le même jour que sa cousine Hindou. Cette dernière est mariée à un cousin débauché, alcoolique et accro aux anti-douleurs qui lui fait vivre un calvaire, deviendra son bourreau. La troisième, Safira, la première épouse du mari de Ramla qui veut par tous les moyens se débarrasser de Ramla, celle qui par sa jeunesse lui ravit son époux. 



Grâce à cette construction et ces trois voix, l'auteure témoigne de la souffrance de certaines femmes camerounaises quand la tradition peule impose à celles-ci le choix de leur époux sans qu'elles aient droit à la parole. Il peut s'agir d'un homme plus âgé, d'un débauché, d'un cousin ou d'un homme ayant déjà plusieurs épouses et qu'importe leurs désirs, leurs souffrances, elles devront faire preuve de Munyal, de patience. Tout s'arrangera avec le temps, avec de la patience.... 



Ce roman est un témoignage bouleversant inspiré par la vie de son auteure qui fut elle-même contrainte au mariage forcé et qui évoque à travers ses deux premières héroïnes, Ramla et Hindou, la manière dont elles sont poussées vers une vie qu'elles n'ont pas choisie, la manière dont leurs maris les traitent, ce qu'elles doivent endurer de leur part mais également le peu d'aide qu'elles peuvent espérer de leurs familles qui se détournent de leurs sorts une fois que celles-ci sont mariées. 



Avec Safira c'est un autre point de vue, celle de la première épouse à qui l'on impose la présence d'une seconde femme, plus jeune et ce qu'elle est prête à mettre en œuvre pour garder son pouvoir et l'attention de son mari.



J'ai attendu pour lire ce roman et j'ai finalement opté pour la version audio et la voix de Léonie Simaga a résonné dans ma maison, donnant vie à ces femmes, résonnant dans la brutalité de leurs existences, me suivant dans mes tâches et m'indignant que des femmes (et jeunes filles) à notre époque soient encore sous le joug des hommes qu'une longue tradition perpétue en usant d'arguments parfois religieux transformés pour répondre à leurs désirs.



J'ai beaucoup aimé même si les viols, les tortures, les interdictions de toutes sortes et les règles à respecter m'ont révoltés, si le silence entourant ces mariages et le désespoir de ces femmes est assourdissant, ayant parfois le sentiment de me retrouver au Moyen-âge. Il est nécessaire que de telles voix s'élèvent pour évoquer une réalité car la littérature est également un moyen de les entendre et Munyal, un jour peut-être, toutes ces femmes et ces jeunes filles pourront choisir leurs destins. Munyal.....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          350
Les Impatientes

J'avais eu ce livre à prêter il y a quelques mois, et il m'avait totalement chamboulé, depuis je le conseille régulièrement et je m'en suis procuré un exemplaire pour le prêter et le relire, et deux autres que j'ai offert.



L'histoire se passe au Sahel au 21ème siècle.

Les impatientes sont représentées par ces trois femmes ou jeune fille issues de familles aisées à qui l'on répète sans arrêt : "Patience" pour que finalement elles ne puissent jamais, au grand jamais, vivre leur vie, et c'est horrible, et c’est révoltant, et c’est inadmissible !!! 

Trois histoires et trois destins liés de femmes fortes : Ramla, Safira et Hindou qui subissent des violences quotidiennes : le viol conjugale, le mariage forcé, la polygamie subie.



Djaïli Amadou Amal mérite amplement son prix Goncourt du lycéen, pour avoir dénoncé la condition féminine au Sahel.

Tu refermes ce livre, révolté.e et c'est un euphémisme, et tu voudrais que les mentalités changent, et tu te sens si impuissant.e !!!

Djaïli a le don pour nous glisser dans la peau de ces femmes… J'ai eu la boule au ventre pendant toute ma lecture. 

Au niveau du style d'écriture, ce n'est pas très lyrique, en revanche, les idées passent bien, c'est vif donc la lecture est fluide.

Ce livre poignant et engagé m'a totalement bouleversée! Je vais surveiller les futures parutions de cette autrice. Les impatientes est son premier roman.

Commenter  J’apprécie          351
Les Impatientes

Au Cameroun comme ailleurs, nombreuses sont les femmes vendues dès leur plus jeune âge au plus offrant par leur famille , où le père est plus regardant aux profits engendrés par ces mariages forcés que le comportement du futur marié...

A travers Ramla, Hindou et Safira, focus est fait sur ces sociétés où la femme est la victime d'hommes assoiffés de pouvoir, se cachant derrière la religion pour excuser leurs comportements misogynes...

3 récits poignants...
Commenter  J’apprécie          350
Les Impatientes

Voici mon retour de lecture sur Les impatientes de Djaïli Amadou Amal.

Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.

Nous suivons le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l'époux de Safira, tandis que Hindou, sa sœur, est contrainte d'épouser son cousin.

Trois femmes à qui le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu'il est impensable d'aller contre la volonté d'Allah est.. Patience ! Car, comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. »

Mais le ciel peut devenir un enfer.

Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?

Les Impatientes est un roman très fort, je comprend qu'il ai obtenu notamment le prix Goncourt des lycéens. C'est amplement mérité.

Nous suivons donc ici les destins croisés de Ramla, Safira et Hindou. Alors que Ramla souhaitait se marier par amour, la pauvre est mariée de force. Elle devient la co-épouse et doit subir le courroux de Safira, dépitée de devoir partagée son époux. Cela donne des passages extrêmement durs.

Hindou, la sœur de Ramla, est quand à elle mariée de force à son cousin. Un homme odieux, qui la traite mal, la trompe sous ses yeux.

Là encore les passages sont parfois difficiles à lire.

Nous nous trouvons au nord du Cameroun et ici, ce sont uniquement les hommes qui décident ! Surtout pas les femmes. Elles, elles subissent..

J'ai été très touchée par ce roman qui est poignant, révoltant, dérangeant mais évidemment nécessaire.

A lire par tous, à partir du lycée, pour savoir qu'ailleurs tout n'est pas rose pour les femmes ! Encore, et toujours..

Lire qu'entre époux, le viol n'existe pas ; soyons honnêtes, c'est à vomir ! Pourtant (même en France, soit dit en passant..) des hommes le pensent et ne se gênent pas de le faire.

Les Impatientes est un roman très triste mais nécessaire car il dénonce le destin des femmes dans un monde exclusivement patriarcal. J'ai beaucoup de mal à comprendre la polygamie et j'ai été outrée par de nombreuses scènes. Notamment par la phrase suivante : "La polygamie est normale et même indispensable pour le bon équilibre du foyer familial." Qu'est ce qu'un homme ne raconterait pas comme idiotie pour faire ce qu'il veut ! Pathétique !

Les Impatientes est un excellent roman, révoltant, dérangeant, qui ne vous laissera pas de marbre.

Merci à l'autrice de briser les tabous en abordant la polygamie, le viol conjugal, le mariage forcé.. des thèmes peu traités même de nos jours. Et pourtant, cela continue à exister !

Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de le lire, n'hésitez pas.

Ma note : un énorme cinq étoiles.
Commenter  J’apprécie          34-1




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Djaïli Amadou Amal Voir plus

Quiz Voir plus

L'enfant et la rivière

Qui est Bargabot par rapport à Pascalet ?

Son oncle
Un ami de tante Martine
Un pêcheur qui apporte du poisson à la famille
Un vagant

11 questions
246 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}