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Citations de Drago Jancar (99)


Est-ce que je vais entendre battre le cœur du petit enfant dans cette église ? Entendre les coups silencieux du cœur de l'enfant ému, voir ses yeux regarder le monde ? Peut-être alors, dans cette église, sortirai-je un instant du chaos, de la confusion qui engloutit et ronge ses murs de toute part.
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J'ai rêvé que j'étais jeune. C'était tellement vivant, j'ai rêvé que j'étais jeune, j'avais à peine vingt ans. J'étais assise avec Peter dans une taverne, fatiguée après une journée d'excursion, des musiciens locaux jouaient et chantaient l'histoire d'une fille qui avait des cheveux noirs mais que tout le monde appelait bionda. Nous avons bu du vin. La fatigue, le vin, la chanson, tout nous submergeait. C'était magnifique, j'étais jeune.
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Le souvenir est l’allié complaisant des personnes âgées
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Parfois il allait les voir avant qu’on les fusille et il se disait : celui-ci sera mort demain. Au cours de ses rondes de nuit, Ludwig Mischkolnig pressentait que ce moment de l’histoire allemande lui assignait une mission spéciale : il était l’exécutant de son sombre destin, le dieu de la vie et de la mort.
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Seul celui qui a été pendant de longs mois enfermé dans une cellule humide, qui a été cerné par les murs de pierre de la vieille prison, dans l’humidité puante et les odeurs de la saleté humaine, seul celui qui a entendu les verrous des cellules se fermer dans un bruit de crécelle, qui a entendu les pas des geôliers dans le long couloir, seul celui-là peut ressentir la force du silence, la paix de Dieu alentour, et à personne d’autre que lui les sapins du Pohorje n’ont jamais senti aussi bon, lui qui est d’un seul coup ici, seul et libre. Et vivant.
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Il se pencha vers elle et lui dit tout bas : j’ai trouvé ce Valentin Gorjan. Il aurait pu dire ton Valentin. Mais cette idée lui était odieuse ; que cette misère humaine qu’il avait aperçue par le judas lui appartienne et elle à lui, c’était une idée dégoûtante, odieuse, c’était presque impossible. Quand cette misère disparaîtrait du monde, il n’aurait même plus à penser à ce genre de choses.
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Il ne les entend plus, seul le grondement lointain est encore là, il ne sait plus si c’est le roulis de la mer ou des foules ou seulement le bora derrière la fenêtre et, entre ses assauts, le discours monotone du professeur Zoïs qui décrit la lampe à pétrole.
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La colère le saisit. Contre lui, contre toute cette pagaille, contre l'homme qui l'avait ramené de Vienne et l'avait mis dans cette mouise. Il se leva et d'un pas décidé partit par le long couloir vers le bureau de Dobernik. C'était ses premiers pas décidés et sa première action décidée depuis qu'il était revenu à Ljubljana. Jusqu'alors il avait seulement zigzagué, maintenant il allait faire quelque chose.
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Ce trou, une dent s’y trouvait avant, il y a un mois encore, lorsque, contre le mur d’une ferme, quelque part au-dessus d’Idrija, un obus de mortier a explosé, alors un petit bout de pierre ou de métal a atterri droit dans ma bouche, et je me suis retrouvé immédiatement en sang, mais quand j’ai repris mes esprits et que je me suis lavé, il s’est avéré que, Dieu merci, il ne me manquait qu’une dent de devant, mes lèvres aussi avaient été bien déchiquetées, à présent elles ne sont plus qu’écorchées, j’ai juste perdu une dent quelque part près de la frontière italienne derrière laquelle on se retirait pour se réorganiser comme on disait, pour contre-attaquer comme on disait, mais devant Palmanova, on s’est tout simplement rendus. On s’est rendus, que pouvait-on faire d’autre, même si on racontait que les Anglais étaient nos alliés et qu’on attaquerait ensemble les communistes. Pendant quelques jours encore, on a continué de porter nos armes, puis on a reçu l’ordre de les déposer, c’est-à-dire qu’on a laissé les soldats anglais nous désarmer honteusement, ils ont laissé leurs revolvers sans munitions aux officiers, pour l’honneur, mais il y a quelques jours ils les ont aussi ramassés, c’était la dernière marque de notre dignité, on n’est plus une armée, c’est la fin, la finis du royaume de Yougoslavie, la fin du monde.
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Elle était intouchable. Attirante, mais intouchable.
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Maintenant non plus, je ne dors plus ou bien je me réveille dans le remue-ménage de cette nuit-là.
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Joze Mlakar n'entendait rien de tout çà, il regardait l'oeil de la caméra dans lequel se reflétait sa petite image, toute petite, qui sombrait dans la surface lisse et calme sous laquelle se trouvait le tourbillon invisible de millions d'yeux ; il regardait le gouffre profond qui, il le sentait, l'attirait irrésistiblement.
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Mais même si c’était la guerre et si les informations toujours plus mauvaises, parfois même terrifiantes se bousculaient, les gens vivaient leur vie de tous les jours. Dès que les sirènes s’arrêtaient de hurler et les bombes de tomber, ils allaient au théâtre et au cinéma où avant chaque film on passait une revue hebdomadaire, Wochenschau, où des militaires en tanks déboulaient toujours plus superbement dans les plaines polonaises et défendaient la frontière occidentale de l’invasion des barbares, d’autres allaient aux expositions à Paris et mangeaient des croissants dans les cafés en compagnie de femmes,.....
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l'amour triomphe de la distance, l'amour triomphe de tout. Sauf de la guerre. La guerre triomphe de tout, même de ceux qui se battent.
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On a toujours honte de ce qui n'arrive pas selon notre volonté, de ce qui peut-être même arrive contre notre volonté.
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[...] l'amour triomphe de la distance, l'amour triomphe de tot. Sauf de la guerre. La guerre triomphe de tout, même de ceux qui se battent.
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Mais elle aimait vraiment les chevaux. Peut-être plus que les gens. Peu à peu, je commençais à comprendre pourquoi ça l’avait tellement énervée que nous les militaires, on envoie les chevaux sous les bombes, c’est-à-dire sous les obus. C’étaient les derniers jours d’août qui s’acheminaient lentement vers l’automne… Le matin, je me présentais à la caserne, où les officiers, par quelques remarques douteuses, raillaient ma double vie, l’après-midi, je le passais avec elle au manège et avec les deux chevaux, j’échangeais à peine quelques mots avec son mari quand il venait la chercher. C’était de plus en plus rare, le plus souvent, il l’amenait et son chauffeur venait la chercher. Léo Zarnik était probablement très occupé, non seulement par son travail mais aussi par la chasse aux sangliers et aux cerfs. Mon élève n’était visiblement pas gênée par cette mise à mort. Elle était gênée par le fait que nous entraînions les chevaux à la guerre car ils pouvaient être atteints par des bombes, c’est-à-dire des obus. Je voyais que son mari transportait des fusils de chasse sur le siège arrière, un jour, il dit qu’il inviterait au tir à la cible. Mais visiblement il oublia son invitation sur l’instant.

La première fois que nous fîmes ensemble quelques tours de manège, elle sur Lord et moi sur Vranac, et qu’elle descendit de cheval assez prestement, je l’applaudis. J’avoue, chère madame, que je ne m’attendais pas à des progrès si rapides. On pourrait dire que vous savez déjà monter. Et en plus, Lord vous accepte vraiment bien.

Mieux que vous, il me semble, dit-elle.

Excusez-moi, je voulais dire qu’il vous considère comme sa patronne. Patronne, dit-elle, quel mot idiot ! C’est ainsi, dis-je, quand il obéira à vos ordres, quand il comprendra vos mots, alors nous serons vers la fin de nos leçons.

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Elle aurait peut-être eu l'âme en peine à Maribor, mais elle serait en vie. Je veux dire qu'en tout cas, je saurais qu'elle est en vie et en bonne santé, on pourrait se parler au téléphone.
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