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Citations de Drago Jancar (99)


On a toujours honte de ce qui n'arrive pas selon notre volonté, de ce qui peut-être même arrive contre notre volonté.
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Quand on pète les plombs, c'est foutu personne ne peut nous rebrancher.
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A l'époque, l'immobilité de la vie m'impatientait, maintenant elle me rendait heureuse. J'étais heureuse de n'avoir rien à faire, sinon attendre. Je n'attendais même pas, l'attente est une activité, je n'en avais aucune, c'était le temps qui en avait une.
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Certains s'occupent d'affaires utiles, d'autres de choses inutiles, il en était ainsi depuis que le monde est monde ou au moins depuis qu'on a commencé à jouer du klezmer pour célébrer Dieu ou pour fêter les mariages, pour exprimer sa tristesse quand, la nuit, on regarde le ciel et la petitesse de l'homme sous lui. Certains avaient toujours biné les champs ou vendu des chevaux, d'autres s'étaient couverts d'une capuche et avaient marché dans les couloirs glacés des monastères, ils s'étaient levés à deux heures du matin pour prier. Certains s'étaient accrochés sous le plafond de la chapelle Sixtine pour y peinturlurer la création divine, d'autres avaient chevauché en Terre sainte et pillé des villes en chemin pour arrondir avantageusement leurs revenus. Certains d'entre nous jouent du violon, de la contrebasse ou de l'accordéon, d'autres brassent des papiers et écarquillent les yeux sur les écrans de leur ordinateur. C'est comme ça.
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Mihail Sevcenko était convaincu que les communistes étaient responsables de ses maux de dents terribles et répétés, de tout ce qu'il y avait de lamentable, d'abject et de malencontreux dans sa vie.
(Incident sur la pelouse)
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Tu peux aller, dit-il, je ne veux plus te voir.
Je partis. Nous ne nous revîmes qu'une seule fois. Au début de la guerre. Juste avant l'attaque d'avril sur la Yougoslavie. Plus tard, j'entendis dire qu'il avait livré son unité à un régiment blindé allemand à Dravograd. Il fut emmené en captivité où, débarrassé de son honneur d'officier, il a probablement vécu la guerre tranquillement. Moi, j'ai défendu son honneur d'officier et le mien dans la Bosnie ensanglantée et en Lika, et jusqu'aux derniers jours de la guerre, dans les montagnes de Slovénie. Dès cette époque, j'aurais pu savoir qu'il était lâche, s'il ne l'avait pas été, il n'aurait pas écouté un monsieur de Ljubljana, il m'aurait demandé ce qui s'était passé. Ca ne l'intéressait pas, ce qui s'était passé, et ce que je pensais ne l'intéressait pas, tu peux aller, avait-il dit, il n'avait même pas levé les yeux, quand je l'avais salué avant de passer la porte.
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A la blonde Véronika, que pouvons-nous faire, la jeunesse est éphémère.
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Ciril avala sa salive et par la même occasion, sa philosophie, finalement, c'était vrai, il aurait fallu qu'il gagne un peu plus sa vie qu'il ne l'avait fait jusqu'ici à Vienne.
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Il s'assit sur le siège avant de la grosse automobile noire qui partit en mugissant sur les routes désertes et ils se retrouvèrent vite sur l'autoroute. Il jeta un coup d’œil circonspect sur le large visage de Dobernik éclairé par les lampes témoins du tableau de bord. Pendant un moment, sa tête dodelina et Ciril saisit le siège à deux mains. Et si le bonhomme s'endormait ?
Il ne s'endormit pas.
Il secoua la tête et se pencha en avant pour mieux voir la route éclairée par les phares puissants. Il dit que ces longs virages étaient assez difficiles la nuit, il fallait être sacrément concentré.
-Et bien reposé, ajouta-t-il.
Tous les deux éclatèrent de rire ; personne dans cette voiture n'était vraiment bien reposé.
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"Nous ne savons pas quoi dire de ces constatations scientifiques. Car nous avons beaucoup entendu parler des différentes sciences de l'homme. Beaucoup de sciences et beaucoup de scientifiques s'occupent de l'âme humaine, de son crâne et de tout le reste. Mais il semble que, à partir du moment où chez un homme tout se décompose et où tout s'effrite en lui comme ça s'est soudain effrité, même si ça n'était pas tout à fait inattendu chez Erdman, il ne faudrait pas le laisser aux mains des scientifiques, car avec leurs bonnes intentions, ils ne font rien pour empêcher la dégradation de son état."
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Quand on apprit qu’une résistance s’était mise en place en Bosnie, il me sembla soudain que la vie avait à nouveau un sens. Čedo et moi jurâmes que nous irions jusqu’au bout, contre les Allemands, contre les Italiens, les Hongrois, contre tous, pour le roi et la patrie. Dans une maison de paysans, nous jetâmes les verres contre le mur, de désespoir parce que l’illustre armée s’était désagrégée, et de joie parce que quelque chose de nouveau commençait. Nous chantâmes et tirâmes en l’air dans la cour, ça puait la slivovica et la mort. C’était un non-sens, ce serment, un non-sens, aurait dit Veronika qui avait ri lors de notre première rencontre lorsque je lui avais raconté pourquoi on allait à cheval à la bataille, un non-sens de se battre contre tous ceux qui s’étaient jetés sur nous et même contre ceux qui nous avaient trahis. Mais alors nous nous battions vraiment, nous tuions, ça sentait la peur et la mort, nous nous battions d’abord contre les Allemands, avec les communistes. Ensuite, les communistes nous frappèrent dans le dos et soudain on devint les alliés des Allemands. C’était quelque chose d’inconcevable pour nous, les héritiers des glorieux soldats de Salonique, nos ennemis, leurs officiers, se promenaient dans notre état-major et nous, du leur, on coordonnait les attaques contre les communistes dont le nombre ne cessait d’augmenter. En Bosnie, malgré ça, on se battit aussi contre les oustachis, même si eux étaient de vrais valets des Allemands, nous on ne l’était pas, nous on organisait seulement des actions avec eux. Čedo et moi, nous nous battîmes tout le temps ensemble, d’abord contre les Allemands, ensuite contre les oustachis. Finalement, et jusqu’à la fin de la guerre, contre les communistes. En Bosnie, en Lika, dans les montagnes slovènes.
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L'air du paradis est celui qui souffle entre les oreilles d'un cheval.
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Ce post-scriptum m'a suivi et s'est posé près de mon coeur, où est apparu le dangereux picotement lié à l'angoisse, mon coeur déjà rongé par ce rat qui avance en mordant, épuise le corps et ralentit les idées, qui couvre la tête de cheveux gris.
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Le mal n'est pas en ce qu'on a fait ou ce qu'on fait. Le mal est dans la réponse à la question de savoir ce que nous avons fait pour qu'il voie le jour
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C'est vrai qu'elle était au bord des larmes, mais que pourrait-elle dire ? Elle ne sait pas pourquoi elle est venue. Il s'est passé des choses dont il est impossible de parler, des choses qu'on ne peut pas dire, qui restent inscrites dans l'âme et le souvenir, qui taraudent l'âme et empêchent le souvenir de sombrer dans l'oubli, à tout moment arrivent des détails qui font mal.
Mais maintenant ce qui fait le plus mal c'est que son chéri n'est plus nulle part, qu'elle a peut-être été la victime d'une terrible imposture. Peut-être est-il à nouveau en prison.
C'est d'une imposture bien pire, d'une traîtrise beaucoup plus lâche qu'elle ne pouvait l'imaginer qu'elle fut victime. p.120
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Le mal n'est pas en ce qu'on a fait ou ce qu'on fait. Le mal est dans la réponse à la question de savoir ce que nous avons fait pour qu'il voie le jour
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Et puis, à la fin des fins, n'avons-nous personne dans notre histoire qu'un fou pourrait imiter, à qui il pourrait s'identifier ? Est-ce qu'il faut toujours aller chercher chez les étrangers ?, Est-ce qu'il ne pourrait pas être un révolutionnaire de chez nous ?
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Le jeune violoniste ne pouvait pas savoir que c'était bel et bien son destin qui descendait d'un pas un peu incertain l'escalier de la station Schottentor. La démarche hésitante de l'homme en costume sombre et cravate rouge desserrée allait changer sa vie quelques minutes.
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Tuer un homme, c'est comme tuer un bon livre. Celui qui tue un homme tue un être raisonnable, celui qui détruit un livre, un bon livre, tue la raison même.
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Les chevaux connaissent les pensées de leurs cavaliers, je ne dis pas de leurs maîtres, de leurs cavaliers qui sont si souvent une partie de leur corps.
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