Un très beau moment de lecture, dépaysant et émouvant. Beaucoup de poésie, de sensualité et d'humanité dans ce récit qui donne envie de mieux connaître la pâtisserie japonaise et lire d'autres écrits de l'auteur.
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Comme souvent - mais je peux convenir que la tâche n'est pas simple - le titre de l'édition française est "absurde" par rapport à l'édition originale.
Que ceux-celles qui s'attendent à un livre de cuisine, passent leur chemin !
Au Japon, à côté des burakumin, des exclu-es de l'économie libérale et j'en passe, il y a les victimes de la lèpre, et ce n'est pas le moindre mérite du livre que de nous l'apprendre.
Certes le livre parlera de pâtisserie, mais il embrasse bien d'autres thèmes (liens familiaux, solitude urbaine, exclusion, amitié...)
Lu après avoir vu le film, et aussi plaisant l'un que l'autre.
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J'ai bien apprécié ce récit de par l'histoire en elle-même et de par l'écriture que j'ai trouvé fluide, agréable à lire. J'ai eu une préférence pour la seconde partie du roman lorsque Tokue nous livre son vécu. Son passé ne m'a pas laissé insensible. Cela m'a permis de découvrir un des aspects de l'histoire du Japon. J'ai aussi été touché par la relation entre Santoro et Tokue. Ce lien intergénérationnel est magnifique.
Ce livre fût une bonne lecture
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Ce livre est vraiment une belle leçon de vie !
C'est l'histoire d'une rencontre un peu improbable entre Sentarô, vendeur de dorayaki (ces pâtisseries japonaises fourrées à la pâte de haricots rouges) complètement blasé et désabusé, et Tokue, une vieille dame aux doigts déformés mais pleine de joie de vivre. Lorsque Sentarô, voulant rompre sa solitude, affiche une offre d'emploi à la vitrine de sa boutique de dorayaki, il ne s'imagine pas du tout engager une "grand-mère" de plus de 75 ans. Et c'est pourtant précisément ce qui arrive ! La pâte de haricots rouges de Tokue est tout simplement fabuleuse, il était impossible pour Sentarô d'y résister... Cela va faire le plus grand bien à son commerce en berne. Malheureusement, Tokue a souffert d'une grave maladie dans sa jeunesse et les séquelles sont toujours présentes, impactant sa vie même cinquante ans après.
Ce fut une lecture très fluide et agréable, les chapitres sont très courts et se dévorent sans efforts. J'ai été très touchée par l'histoire de Tokue et sa manière d'aborder le monde. J'ai aimé la voir tenter d'inculquer tout cela à Sentarô. On assiste à une très belle histoire d'amitié, je dirais même de "filiation". J'ai apprécié aussi le trio insolite qu'ils forment avec Watanaka, cette ado réservée et pourtant si sensible. C'est avec beaucoup de poésie que Durian Sukegawa nous raconte cette histoire et nous fait découvrir une facette assez noire du Japon...
"Les délices de Tokyo" fait partie de ces bouquins susceptibles de changer votre manière de voir le monde. Après cette lecture, je ne peux que vous souhaiter "d'être à l'écoute" !
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Un joli roman sur la transmission.
Ça part d'une rencontre improbable entre le gérant désabusé d'une petite boutique de dorayaki, et une vieille femme au passé énigmatique. Tous deux s'apprivoisent l'un l'autre autour de la confection de la pâte de haricots rouges qui garnit cette pâtisserie japonaise, et finissent par se transmettre davantage qu'une simple recette.
C'est surtout la douceur et la simplicité du roman qui m'ont marquée, surtout dans l'écriture, la façon d'évoquer les choses. La plume est concise, parfois à l'extrême, sans fioriture. Pourtant, elle exprime avec exactitude les sentiments des personnages sans pathos ni froideur. J'ai aussi trouvé beaucoup de pudeur dans la façon d'évoquer la maladie de Tokue, sans édulcorer le passé et ses ravages, mais sans en faire des caisses.
La relation entre Tokue et Sentarô se construit avec un naturel touchant. Ils sont un peu comme le miroir l'un de l'autre, chacun ayant été longtemps enfermé pour une raison différente, et qui n'arrivent pas à se défaire de cette captivité, à profiter pleinement de leur liberté. Tokue parce qu'elle arrive trop tard pour réaliser ses rêves, Sentarô parce qu'il n'arrive pas à se sentir passionné, il erre sans but sinon celui d'éponger sa dette.
Ce roman est clairement un dialogue entre ces deux protagonistes, mais j'aurais aimé que les quelques personnages secondaires soient un peu développés, car la plupart servent d'accessoires plus qu'autre chose.
Je suis curieuse de voir le film, maintenant.
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Un livre émouvant, poétique, magnifique. À lire absolument.
L'histoire est superbe, l'écriture splendide.
Il serait bien dommage de passer à côté de ce livre accessible à tous et à découvrir.
Une fois le livre fermé , j'ai regardé dans la foulée le film qu'Arte diffuse en ce moment. J'ai trouvé que pour une fois le film complète bien le livre, c'est à dire, voir l'évolution des cerisiers au fil du film tels qu'ils sont décrits dans le livre, ainsi que la préparation des fameux dorayakis. Les acteurs mettent vraiment en valeur l'ambiance et l'émotion que le roman dépeint.
Le livre est plus sensible et détaillé concernant la vie si particulière de Tokue et le pan de l'histoire japonaise abordée à travers elle. Un roman qui prend le temps, qui est tout en douceur malgré les thèmes abordés.
La rencontre entre ces trois personnages que la vie n'a pas épargnés résonnera en moi pendant longtemps.
Une très belle découverte que j'ai plaisir à partager.
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J ai commence ce livre avec bcp d appréhension car le résumé ne me plaisiat pas du tout et j étais certaine que j allais détester!
Et pourtant! J ai beaucoup aimé!
Malgré que le début soit lent, on s attache très vite au personnage et on se rend compte que l histoire est bien plus profonde et ne se limite pas à une bete histoire culinaire!
J ai dévoré ce petit bouquin et j avais du mal à le refermer.
Très jolie découverte!
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Chacun cache ses lourds chagrins
Au pied du cerisier serein
Les pétales volent certains se mêlent
Aux dorayaki blanches étincelles
Dans son échoppe Sentarô peine
Mais une vieille dame soudain amène
Un peu d'espoir , tant de douceur
Cuisant des "an"avec ferveur
Tokue avec ses doigts tordus
Écoutant le vent , corps ému
Combien poignant est son destin
Sentarô le découvre enfin
Deux prisons pour deux âmes
Deux secrets et deux drames
Un lien fort et tendre naîtra
La lune sur leurs coeurs fleurira
Un cerisier les unira.
Un livre bouleversant et pudique, un beau lien improbable conté avec tant de poésie, au milieu des effluves de cuisine japonaise, un coup de coeur!
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très beau livre, très poétique.
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Voici un tout petit roman, qui se dévore en un rien de temps, comme on dévorerait une de ces pâtisseries japonaises dont il est question dans cette histoire, les dorayaki. Ce sont des sortes de pancakes fourrés de an, un genre de confiture de azuki. Enfin je suppose que j’adorerais en dévorer, parce que je ne connais absolument pas leur goût, mais tout au long de ma lecture j’ai tenté de l’imaginer, et j’ai fantasmé dessus…
Nous rencontrons donc Sentarô, l’homme qui tient cette boutique de dorayaki. Il travaille ici par obligation envers la veuve d’un homme qui lui a sauvé la mise par le passé en épongeant ses dettes. Il n’aime visiblement pas ce qu’il fait, il n’aime pas les pâtisseries, quelles qu’elles soient, mais se lève néanmoins tous les matins et est fidèle à son poste. Il se sent seul dans cette échoppe, un jour il décide donc de mettre une affichette sur laquelle il explique qu’il cherche à engager quelqu’un pour l’aider.
A sa grande surprise se présente une petite mamie, aux doigts bizarrement déformés, Tokue Yoshii. Il refuse de l’engager, la trouvant trop vieille et ne voyant pas quelle aide elle pourrait bien lui apporter. Mais elle revient, ne se décourage pas. Elle lui laisse un petit récipient contenant du an, qu’elle a fait elle-même. Cette ténacité l’exaspère, mais il finit tout de même par goûter cette confiture de haricots rouges, et est terriblement surpris, il n’en a jamais goûté de pareille.
C’est le début de leur association, Tokue va transmettre son savoir à Sentarô, elle va lui apprendre à écouter ce que les azuki ont à raconter de leur vie passée quand on fabrique le an, et de son côté Sentarô lui offre une autre vie, il lui ouvre le monde. C’est ainsi qu’elle rencontrera une jeune fille, Wakana.
On pourrait penser que ces trois là ne se rejoindraient pas, ils ont trois âges complètement différents, leurs préoccupations sont forcément à des pôles les unes des autres, leur seul point commun est que la vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour eux… Et pourtant Tokue, grâce à sa poésie, sa façon de voir les choses, le monde, la simplicité et la profondeur de ses pensées va donner du sens à leur rencontre. Et elle va, finalement, leur apprendre beaucoup plus qu’une recette de an.
J’ai dévoré ce livre, mais je n’ai pas fini d’y repenser… Et je garde Tokue encore un peu à mes côtés…
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On apprend jamais assez de la sagesse des anciens ! Les délices de Tokyo, quelle agréable découverte. Ce livre est une pépite de douceur. Je l'ai en ma possession depuis octobre dernier, car Belle-Maman me l'a offert pour mon anniversaire. Il ne me faisait malheureusement pas envie jusqu'à maintenant (il faut toujours attendre le bon moment pour lire un livre !). Le moment venu, je l'ai donc lu en une journée, et beaucoup apprécié !
Sentarô travaille dans une pâtisserie depuis 4 ans, dans le but de rembourser sa dette rachetée par le propriétaire de la pâtisserie. Ainsi, jour après jour, sans jour de repos, il confectionne des "dorayaki", pâtisserie japonaises à base de "an" (pâte de haricots confits) et petits pancakes. Un jour, Tokue, une vieille dame aux doigts handicapés lui demande de l'embaucher. Elle lui apprend la préparation maison du "an" et lui en apprend également sur la vie, et sur la maladie dont elle a longtemps souffert : la lèpre.
Je recommande vivement cette jolie lecture, pleine de vie, de douceur, de sagesse. On s'attache énormément à Tokue et à son histoire, et je compte lire le suivant avec grand plaisir !!
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Très douce écriture, poétique et délicate.
Des personnages attachants, décrits avec sensibilité en si peu de mots.
Un agréable et voluptueux moment en compagnie de ce livre.
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A sa sortie de deux ans de prison, un homme est contraint de travailler dans une échoppe de dorayaki, des pâtisseries traditionnelles japonaises. Une vieille dame, Tokue, atteinte de la lèpre quand elle était enfant, lui propose de l'aider à confectionner une pâte de haricots digne de ce nom. Bientôt elle l’aide aussi dans la vente, se liant avec les collégiennes, en particulier Wanaka, et les autres clients devenus plus nombreux. Mais ce n’est pas du goût de la propriétaire de l’échoppe...
Un joli roman qui évoque l’amitié intergénérationnelle et donne l'occasion d’en apprendre sur le traitement des lépreux au Japon après la guerre.
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Le roman "Les Délices de Tokyo" porte bien son titre. Son histoire est douce, à la fois triste et emplie d'espoir.
Sentarô est le gérant de la pâtisserie Doraharu. D'un passé un peu sombre, il a été embauché dans le but de se réinsérer dans la vie professionnelle et d'éponger ses dettes. Un jour comme un autre, alors qu'il prépare des mêts sans âme, sans amour et de façon mécanique, il fait la rencontre d'une mystérieuse passante, Madame Tokue Yoshii. Âgée de plus de soixante dix ans, cette dame n'a qu'un souhait : se faire embaucher en tant qu'aide-pâtissière. Présentant un physique chétif et maladif (doigts tortueux, visage à moitié paralysé), Sentarô est au départ réticent mais accepte finalement de lui donner sa chance. Tokue, qui vit mystérieusement dans un sanatorium, voit dans sa nouvelle activité l'opportunité d'élargir son champ sociale. Elle se retrouve face à des jeunes gens avec lesquels elle prend plaisir à discuter, auprès desquels elle fournit, l'air de rien, de précieux conseils et enseigne à Sentarô l'art des mélanges et des proportions culinaires.
Au fil des mois, Sentarô s'ouvre à son environnement, du gazouillis de l'oiseau à l'importance "du bruit que font les haricots lorsqu'ils mijotent". Il se découvre et perd peu à peu cette nonchalance dans son activité. Tokue le pousse à ouvrir ses horizons et à ne plus subir le monde qui l'entoure. De pages en pages, l'histoire se construit et on en apprend davantage sur la maladie de Hansen dont souffre Madame Yoshii et sur sa vie d'antan.
J'ai apprécié la description des saisons représentées par un cerisier du Japon, qui vient marquer l'espace temps dans le roman. D'une histoire au départ que l'on pourrait penser banale, on réalise au fur et à mesure, avec étonnement et ravissement, qu'elle va bien au-delà. "Les Délices de Tokyo" traite des maux endurés par ceux et celles qui subissent la différence. Le roman invite à l'introspection, à la culture du goût et de la cuisine. J'ai découvert avec plaisir les multiples pâtisseries japonaises (notamment ces fameux dorayaki composés de pâte de haricot) qui m'ont mis l'eau à la bouche tout au long du récit.
Ce roman est puissant dans sa vision des choses et met nos sentiments et nos doutes au pied du mur. Comment réagirions-nous face à la différence ? Est-ce légitime de rester dans la crainte d'une maladie alors même que celle-ci a été éradiquée ? Prenons-nous réellement le temps d'apprécier ce qui nous entoure, prenons-nous le temps d'apprécier la vie sous toutes ses formes ?
L'auteur use d'une plume particulièrement fluide et impose un ton que je qualifierai de neutre et paradoxalement impliqué. Son écriture est simple mais poétique dans le fond et à mon sens emplie de métaphores (je pense notamment au canari Marvy recueilli par l'étudiante Wakana, image de Yoshii, chetif et rêvant de liberté).
En conclusion, on passe un très agréable moment de lecture avec Sentarô et Madame Tokue Yoshii, qui nous apprennent à nous aussi à ouvrir nos horizons et notre cœur. Une réussite pour les éditions Albin Michel et l'auteur Durian Sukegawa
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Quel merveilleux livre.
Les personnages sont singuliers et attachants. Le fond historique est boulversant
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Une lecture très délicate et sucrée comme les dorayaki, un fond très touchant avec l'histoire des malades de Hansen, leur souffrance et le regard du monde sur leurs séquelles.
Un sujet très fort raconté avec subtilité et délicatesse.
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