AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Edmond Baudoin (414)


Claude Baudoin, le 14/03/2015, à la librairie du Marché. Que l’on soit les héritiers de ceux qui ont résisté au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte ! Que la solidarité soit plus vivante. Il faut lutter contre le sentiment de peur du futur. J’ai 65 ans et je pense qu’on ne fait pas assez confiance à la jeunesse. Ne pas revenir toujours sur 68. Époque bénie certes dans le souvenir, mais dure à porter pour les générations qui suivent.
Commenter  J’apprécie          60
Jean-François Monard, le 21/02/2015, au marché. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est la liberté. Pouvoir s’exprimer, vivre sa liberté… favoriser les échanges, la solidarité. Les principes fondamentaux de la République : Liberté, Égalité, Fraternité. Toujours revenir à ce principe qui est bafoué quotidiennement à tous les niveaux.
Commenter  J’apprécie          60
Jean Wittmer, le 21/02/2015, au marché. Mon rêve : une société plus juste dans laquelle on fasse passer l’éducation et la santé avant les intérêts de notre ennemi numéro un, le Grand Capital. Le recrutement des enseignants est basé sur un niveau de connaissance, mais transmettre, c’est autre chose. Il faut trouver d’autres moyens pour les enfants d’aujourd’hui. Le programme, c’est bien, mais la pédagogie, ce n’est pas que du programme. Le savoir est trop basé sur la mémorisation, il faut remettre en valeur le travail manuel. Favoriser l’alternance. Trouver de bons terrains de stages, de bons relais dans le monde du travail.
Commenter  J’apprécie          60
Avant de venir dans ce pays, votre pays, j’avais des idées préconçues sur vous.
Commenter  J’apprécie          60
Sur la photo : mon arrière-grand-père. Je ne sais pas qui est la femme, pas la sienne. Mon arrière-grand-mère est morte jeune. C’est peut-être mon arrière-arrière-grand-mère ? Mon grand-père Félix est né sous le règne de Napoléon III, en 1863. À la Trinité-Victor, près de Nice. Félix se souvenait d’avoir assisté à un passage de prisonniers de guerre allemands. La guerre de 1870. Il est mort à 96 ans, j’avais 17 ans. Son père, veuf très tôt, avec une fille et deux garçons, savait bien mieux distribuer les coups que les caresses. Félix est allé à l’école, celle du curé, c’était la seule. Il a appris un peu de latin et la certitude que Dieu n’existe pas. Le reste du temps, il courait dans les collines avec des collets pour piéger les lapins. Et, pressé de quitter la maison familiale, il s’est engagé à Nice comme mitron chez un boulanger de la rue Pairolière. De temps en temps, tout en livrant, il faisait un détour par le port et ne se lassait pas de regarder les bateaux partir. Il avait 12 ans. À force de regarder les bateaux, il a fini par embarquer sur un voilier en qualité de mousse. Félix était jeune, léger et fort, il travailla donc dans les voiles. Et sur le baleinier, on lui donna le poste de vigie. Il ne tua donc pas de baleines avec ses mains. Mais désigner une victime, n’est-ce pas aussi grave que de la tuer ? Les conditions de vie étaient infernales à bord et pour éviter les désertions, le baleinier n’accostait que dans les îles. Heureusement une grave avarie contraignit le navire à entrer dans un vrai port. Et presque tout l’équipage, dont Félix, se libéra. Par la suite il se cantonna dans des navigations en Amérique du Nord. Sur la côte du Pacifique. Et c’est là, au sud de San Francisco, qu’il fit naufrage, pour la deuxième fois.
Commenter  J’apprécie          60
Elle répond à mon texte : peut-être qu’il veut finir un voyage. On arrive par hasard dans un endroit. Et on y voit des choses surprenantes. On se dit : il faudra que je revienne voir ça. Puis il se passe d’autres choses. On va dans d’autres lieux. On oublie. Maos lui il repense à cet endroit et il y retourne. Il croit qu’il veut aller au bout de quelque chose, sans très bien savoir ce qu’il veut dire par là. Aller au bout, est-ce que ça peut vouloir dire autre chose que mettre fin ? Épuiser, trouver un final. Retourner en arrière comme pour essayer de comprendre pourquoi on a voulu revenir et dans ce geste effacer la nécessité. Terminer satisfait comme répondre à une question que pourtant personne ne lui avait posé.
Commenter  J’apprécie          60
Santiago. 29/10/2003. Dans les jardins des villes du Chili, le soir c’est très joli. Des couples de tous âges, sur les bancs, sur l’herbe, font comme un concours de bisous. Je me suis renseigné sur les raisons de ces pratiques intelligentes. Les avis divergent. Les chambres sont chères. La libération des mœurs après la dictature. Le divorce toujours interdit (dans le temps où j’écris ces lignes). Mais peut-être est-ce aussi que mon voyage se situe en octobre, au printemps dans l’hémisphère sud, à moins que ce soit une sexualité débordante des Chiliens. Qu’importe les raisons, c’est joli.
Commenter  J’apprécie          60
Pourquoi, quand un amour est tranquille, sans prise de tête, avons-nous l’impression que ce n’est pas un vrai amour ? Comme si l’amour ne devait être que déchirures, départs, retours et réconciliations. Peut-être parce qu’on voudrait que l’amour, dans un débordement continu d’émotions, nous fasse oublier qu’on est seul, définitivement, fragile et mortel ? En mettant constamment en danger de mort notre amour, nous lui demandons quelque chose qu’il ne peut faire, cacher le cimetière qui est à l’horizon, avec, en son milieu, une tombe, la nôtre. Celle qu’un amour sans vague nous permet trop bien de distinguer.
Commenter  J’apprécie          60
J’ai vu ainsi le soleil se coucher à Naples, Barcelone, Alexandrie, Beyrouth, Casablanca, Arcachon, Saint Malo, Dieppe, Cargèse en Corse, au nord de la Hollande, sur la mer du Japon, à Chicago sur le lac Michigan, sur le Lac Supérieur aussi, et le lac Huron. À New York, à Valparaiso sur le Pacifique, à Cuba sur la mer des Caraïbes. À Gijón en Espagne, à Lisbonne sur l’embouchure du Tage, en Gaspésie au Québec, à Brest, depuis le pont des navires, d’un voilier. Dans ces espaces et ces minutes exceptionnelles, j’ai vécu des moments d’une telle intensité, d’une telle beauté, que mourir dans ces instants m’aurait semblé naturel. Pourtant, je dois admettre aujourd’hui qu’un coucher de soleil, c’est simplement un coucher de soleil.je veux dire dans ce Simplement que ces instants ne sont pas obligatoirement plus beaux vécus à La Havane plutôt qu’à Marseille.
Commenter  J’apprécie          60
Approche petit d’homme. N’aie pas peur. Tu vois, je te parle par transmission de pensée. Et toi, peut-être, petit d’homme, tu vas pouvoir m’aider ? L’essence des soucoupes volantes, c’est le rêve, et ma soucoupe est en panne de rêve. Depuis tout à l’heure, j’essaie de rêver, mais je n’y arrive pas. Mais toi, tu es un enfant ; je suis sûr que tu es plein de rêve. Tu veux bien essayer ?
Commenter  J’apprécie          60
Notre rencontre comme un sourire, un rire étonné, quelque chose de l’enfance. Je me souviens avoir pensé : Fais attention, c’est précieux. Ensuite, on était dans une promesse non dite, intimidés, un peu gauche. Ensuite on a marché en silence sur la longue plage de vers chez toi. On ne savait pas qui allait parler le premier. On l’a fait en même temps, on a ri, on est allé chez toi. Ensuite comment dire … ? la porte refermée, les yeux dans les yeux, les mains qui touchent les vêtements, qui vont sous les vêtements, les mains qui déshabillent et… L’instant d’après, nos deux corps qui inventent un étrange animal qui se meut de manière convulsive sans arriver à aller quelque part. nous sommes quand même tombés du lit, avons ri jusqu’aux larmes. Je pensais : rappelle-toi toujours de cette beauté, grave chaque seconde au fond de toi. Ensuite, tu m’as fait du café. Ensuite on a eu encore envie. On a donc recommencé l’amour. Avec une liberté plus grande encore, une gourmandise qui n’en finissait pas ! Et puis ça a fini. Ensuite la porte s’est refermée à nouveau. J’étais dehors. Tu m’avais fait promettre de ne jamais essayer de te revoir. On ne s’est jamais revu. J’écris ces mots sur trois grands galets de la longue plage de vers chez toi. Peut-être par hasard, tu en trouveras un.
Commenter  J’apprécie          60
Et il m’a appris à faire les murs. Les murs dans lesquels les racines s’enfoncent. Des cailloux, des pierres, des murs, il y en a beaucoup dans la campagne de mon enfance. Ils retenaient la terre fugace. Il y en avait toujours un qui s’écroulait. Alors le vieux Squinabe le remontait. Squinabe, c’était le surnom de John Carney. Je n’ai jamais bien su pourquoi. Peut-être à cause de l’esquine, et c’est vrai que le pépé était fort avec son dos. Il commençait par nettoyer soigneusement, comme un dentiste une carie. Je rangeais les pierres en catégories, les petites, mes moyennes, lui s’occupait des grosses. Ensuite il faisait le mur. Le mur. La muraille. La riba. Il doit être un peu oblique, penché vers l’amont. Les grosses pierres en façade. Derrière, d’autres viennent s’imbriquer en elles. Derrière encore, les moyennes, les petites, et enfin la terre. Mais tout ça, c’est de la technique, et la technique n’est rien sans a beauté. Et depuis les Grecs, c’est la beauté qui faisait tenir longtemps les murs de pierres sèches. Squinabe se reculait, scrutait son œuvre, hésitait, s’avançait, changeait de cailloux au dernier moment, sans raison apparente. Comme un peintre, ou un sculpteur. Il ne connaissait pas les Grecs. Il ne savait même pas l’existence de ce pays. Il m’a appris à reconnaître la beauté. Au cours de chaque reconstruction, je l’ai vu jeter à l’intérieur du mur, une boîte de sardines vide. Aujourd’hui, quand un de ces murs s’écroule, je vais fouiller le talus. Il m’arrive de retrouver une boite de sardines rouillée. John qui ne savait même pas écrire son nom signait ses œuvres.
Commenter  J’apprécie          60
Peindre l'homme ? Un réveil arrêté dans le désert du Nevada avant l'explosion de la première bombe atomique ! Mais comment peindre cette seconde ?…
Commenter  J’apprécie          60
Ici c'est Colombien contre Colombien, et ça fait une terrible différence.
Commenter  J’apprécie          60
Je suis à Juárez. Je me le répète Ciudad Juárez, une ville qui invente la mythologie de demain. Cette ville qui a pour nom celui d'un libérateur, en face d'une autre qui s'appelle Le Passage. Leurs deux noms, ça peut déjà faire un roman. Dans cette ville, j'échange des portraits contre des rêves, des surfaces de rêves. Il faudrait que je puisse dire ce que je vois à chaque fois, ce qui passe dans les yeux, cette volonté d'exprimer l'essentiel qui ne peut sortir. Au début de la rencontre, c'est l'étonnement de voir là deux étrangers venus juste pour leur donner l'image d'eux-mêmes, souvent mal traduite, en paiement de quelques mots, d'une phrase disant toute une vie. C'est si fragile et si fort une vie.
Commenter  J’apprécie          60
Je me souviens que je marchais sur plage à Tanger. Un vent violent venant de l'intérieur des terres soulevait le sable qui faisait comme une rivière à la hauteur de mes genoux. Cette rivière de sable se précipitait vers la mer, et là, comme des fauves, les deux vagues en furie s'embrassaient. Le mariage de l'Atlantique avec l'Afrique. Un peu plus tard, j'étais sur une autre plage à Casablanca. Dans la chaleur blanche de la côte, jusqu'à sa limite invisible, des ballons de foot dessinaient des arabesques. Des équipes de trois, quatre, ou cinq garçons jonglaient avec des ballons qui montaient, descendaient dans un ciel en feu. Des milliers de jeunes gens. Un jour de semaine. J'ai marché au milieu d'eux et puis j'ai abandonné avec la sensation que cette plage faisait le tour de l'Afrique. Je pensais au détroit de Gibraltar. Combien de kilomètres de fil de fer barbelé faudra-t-il déployer au milieu de la Méditerranée pour interdire à l'Afrique d'accoster sur les rives de l'Europe ? Qu'est-ce que Ciudad Juárez ? La frontière des frontières ?
Commenter  J’apprécie          60
Les mamans n'ont pas dans leur organisme toutes les calories nécessaires, les richesses essentielles pour parachever le cerveau de leur bébé. Pour cette raison, à l'instant de l'accouchement, nous ne sommes pas finis. C'est quand, la vraie naissance ?
Commenter  J’apprécie          60
Il m'est arrivé d'écrire que la création ne commence pas quand on arrive devant "notre" précipice mais quand on y descend.

Suis-je capable aujourd'hui de descendre dans celui qui s'appelle "MON CHEMIN AU MEXIQUE" ? Même avec des cordes ?...
Commenter  J’apprécie          60
J'ai appris avec Marion que la mort nous suit à exactement trois mètres derrière et qu'alors il faut vivre, vivre, vivre, sans jamais oublier ces trois mètres.
Commenter  J’apprécie          60
C'est plus facile de peindre un vieux qu'un jeune : les rides, ça aide pour les repères.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Edmond Baudoin (1309)Voir plus

Quiz Voir plus

Correspondances artistiques (1)

D'une Joconde à l'autre, séparément et chacun à sa manière à des dates différentes, deux artistes français ont célébré Mona Lisa en chanson (indice : Aigle et tête de choux) :

Serge Gainsbourg et Léo Ferré
Léo Ferré et Anne Sylvestre
Barbara et Serge Gainsbourg

10 questions
276 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , musique , histoire de l'art , Instruments de musique , musiciens , art , artiste , symphonie , mer , Japonisme , impressionnisme , sécession viennoise , Abstraction , Côte d'Azur (France) , romantisme , pointillisme , symbolisme , Pique-niques , joconde , leonard de vinci , renaissance , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..