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Critiques de Edogawa Ranpo (131)
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Mirage

J'ai beaucoup aimé la nouvelle Mirage, qui joue de manière poétique avec le surnaturel et qui nous plonge dans la culture japonaise. J'ai ainsi découvert tout un pan de cette culture traditionnelle, de manière originale et intéressante.

L'autre nouvelle m'a vraiment fait froid dans le dos, j'ai par contre regretté que l'asocial soit forcément le méchant, cela renforce les préjugés contre ceux qui sont différents et qui ont du mal à trouver leur place dans le monde. Mais je me suis laissée emportée par l'écriture fluide et le suspens qui nous garde en haleine jusqu'au bout.
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Le Lézard noir

Une enquête policière en apparence classique, et une belle porte d’entrée dans l’œuvre de ce magnifique illusionniste, Edogawa Ranpo.



Initialement publié en 1934 sous forme de feuilleton, traduit par Rose-Marie Makino-Fayolle pour les éditions Philippe Picquier en 1993, ce roman rocambolesque et virevoltant d’Edogawa Ranpo peut constituer une belle introduction à l’œuvre de celui qui est considéré comme le fondateur de la littérature policière au Japon et qui, entre policier, horreur et fantastique, entraîne le lecteur dans les ténèbres de l’âme humaine, sondant la violence de la passion et des obsessions, du pouvoir, de la manipulation et de la soumission.



Après avoir commis un double meurtre, le jeune Amamiya Junichi accepte sous la contrainte de se mettre sous la protection de Mme Midorikawa et de changer d’identité, afin d’échapper à la police.



Qui est Mme Midorikawa ? Celle que l’on appelle L’Ange ou le Lézard noir, danseuse provocante au tatouage de lézard, se révèle être une cambrioleuse de talent, une version obsessionnelle et perverse d’Arsène Lupin, prête à tout pour compléter sa collection de bijoux et pour se convaincre qu’elle est insurpassable dans le crime et la mystification. Manipulant le jeune Junichi subjugué, elle le soumet à ses volontés sexuelles et criminelles.



«Junchan, tu es mort, n’est-ce pas ? Tu sais ce que cela signifie ? Et bien, c’est comme si je t’avais offert une nouvelle vie. Alors, tu ne peux plus te soustraire à mes ordres.»



Le plan du Lézard noir est d’enlever la fille d’un grand joaillier, M. Iwase, pour l’échanger contre le plus beau diamant du Japon que possède son père. Averti du risque par la criminelle elle-même, M. Iwase s’est adjoint les services d’un détective privé au talent reconnu : créé par Edogawa Ranpo en 1925, Akechi Kogorô est le premier personnage récurrent de détective privé présent dans la fiction japonaise, certainement inspiré par Auguste Dupin et par Sherlock Holmes.



À l’idée d’affronter cet adversaire redoutable, qui va utiliser ses propres armes de la manipulation et du travestissement, le Lézard noir est exaltée par la lutte à venir, plongée dans une excitation proche de l’euphorie.



Adapté au théâtre par Yukio Mishima, et au cinéma par Kinji Fukasaku en 1968, ce récit aux rebondissements incessants s’avère moins cruel que d’autres romans de l’auteur, ne s’aventurant pas dans le territoire de l’horreur comme le terrifiant «La bête aveugle», mais il révèle la fascination pour l’illusion, les transformations corporelles, les transgressions sexuelles et aussi l’humour d’un l’auteur qui n’hésite pas à recourir à la métafiction comme ici pour renforcer les effets voyeuristes et souligner sa passion de la logique, en créant des échos avec ses propres œuvres.



«Sur le bras gauche de la belle jeune femme, un lézard noir ondulait. Il semblait ramper, les ventouses de ses pattes avançant au rythme de ses muscles. Tout en donnant l’impression qu’il allait se déplacer de son bras vers l’épaule, puis vers le cou, pour arriver enfin jusqu’aux lèvres humides et rouges, il restait indéfiniment sur place. C’était un tatouage d’une vraisemblance saisissante.»



Une soirée consacrée à l’œuvre d’Edogawa Ranpo aura lieu le 17 septembre 2015 à la librairie Charybde à Paris (www.charybde.fr), à l’occasion de la parution en français du «Démon de l’île solitaire», en compagnie de sa traductrice Miyako Slocombe et de Stéphane du Mesnildot, écrivain, critique aux Cahiers du cinéma et grand lecteur d’Edogawa Ranpo.



Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/08/29/note-de-lecture-le-lezard-noir-edogawa-ranpo/

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Le Lézard noir

La méchante surnommée le lézard noir veut s'emparer de l'Etoile mystérieuse, un diamant de grande valeur, propriété d'un joailler. Son idée est d'enlever la fille du joailler et d'exiger la pierre en rançon. Mais elle déteste la facilité. Aussi choisit-elle de prévenir le célèbre détective Akechi Kogoro. S'engage alors un jeu du chat et de la souris plein de péripéties rocambolesques: travestissements, canapés à double fond et autres subterfuges.

Il n'y a ni suspense, ni mystère dans ce roman mais un rythme effréné et de grosses ficelles. On peut s'amuser à retrouver les références occidentales ( Dupin, Lupin, Holmes-Watson , Le Mystère de la chambre jaune). Mais le plus original et le plus intéressant réside dans le personnage du lézard noir. Une méchante bien perverse , experte en manipulations, soumissions et autres bizarreries.
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La Proie et l'ombre

Deux nouvelles policières écrites par le fondateur de la littérature policière HIRAI Tarô, de son nom de plume : Ranpo EDOGAWA. La deuxième, plus courte, intitulée le Test psychologique, nous montre comment la perspicacité combinée du juge Kasamori et du détective Akechi a démasqué l'auteur de ce qu'il pensait être un crime parfait ! La morale est sauve, il n'y a pas de crime parfait du moins dans les livres. A la lecture du test psychologique qui avait été réalisé sur les deux présumés coupables et aussi grâce à l'éclairage de l'écrivain sur un certain indice lors de la réalisation du meurtre, j'avais deviné sur quel mot trébucherait le meurtrier. N'empêche que c'est une nouvelle courte mais efficace. La première, la plus longue met en scène deux écrivains de romans policiers et une délicieuse jeune femme victime de harcèlement par un précédent amant. C'est bien écrit et on se laisse prendre au jeu très facilement. Un bon moment de plaisir.
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Le démon de l'île solitaire

Pourquoi Minoura a-t-il, malgré son âge encore peu avancé, les cheveux tout blancs ? Et pourquoi son épouse porte-t-elle une étrange cicatrice sur la cuisse ? Il doit revenir plusieurs années en arrière et commencer par le moment où il est tombé amoureux d’une de ses collègues de bureau. L’histoire va être longue et compliquée, parsemée de nombreuses morts mystérieuses, et se passer en bonne partie dans une île qui restera sans doute dans ma mémoire comme l’une des pires îles de romans, avec Shutter Island !

L’auteur de ce roman noir japonais est le précurseur de la littérature policière et fantastique japonaise dans les années 1920 à 1960. Son pseudonyme a été choisi par rapport à un maître du genre, un américain qu’il vénérait. Lisez à haute voix ce nom, et vous trouverez sans doute de qui il s’agit, sinon, la réponse est dans la suite du billet !



Voici un roman assez surprenant et terrible, surtout lorsqu’on pense qu’il a été écrit en 1930 ! Il mélange un mystère de « chambre close » à la manière d’Edgar Allan Poe ou Gaston Leroux, avec des révélations beaucoup plus sordides et inimaginables. L’auteur manie de plus l’art de l’analepse et dose soigneusement ses effets d’annonce, il sème des indices en signalant au lecteur de bien s’en souvenir, et même si sur le moment on n’y comprend goutte, on finit par obtenir des éclaircissements, un peu avant le narrateur qui n’est pas toujours le plus rapide à ce petit jeu…

Dans ce roman nous trouvons donc un jeune homme naïf, une fiancée mystérieuse, une mort inexplicable, suivie d’une autre qui l’est tout autant, un détective chevronné, une piste généalogique, un savant déséquilibré, une île démoniaque. Et si parfois, le narrateur met un peu de temps à en venir au fait, si certaines scènes semblent un peu exagérées, le roman ne perd pas de sa force pour autant. C’est plus qu’une curiosité, c’est un classique du genre, méconnu chez nous, et c’est dommage !
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L'Île panorama

Bon livre, mais pas le meilleur de cet auteur selon moi.



Le début est excellent. Toutefois, le passage de l'île est éreintant à lire. Toute la description de chaque paysage composant l'île m'a lassée...

La fin est assez vite expédiée avec un détective sortant un peu de nulle part.



Je retenterai l'aventure avec cet auteur en 2018 !
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Mirage

Je ne me souviens plus très bien de la première nouvelle. En revanche, Vermine, la deuxième, est de la folie pure. Un homme follement amoureux d'une cantatrice, la tue pour garder son cadavre. De cette manière, il l'aura pour lui seul. Raconté comme çà, l'intrigue peut paraître tres mince. En fait, il n'en est rien. Toute la subtilité de ce récit tient dans le rapport que cet homme entretient avec la mort de son aimée, qu'il veut à tout prix garder "en vie". Edogawa en vrai virtuose de la description de la perversité et de la folie nous maintient en haleine jusqu'à la decomposition finale du cadavre au grand désespoir du protagoniste . En effet, celui-ci se desole à chaque signe de décomposition des chairs. On est dans le scabreux, l'horreur, mais les descriptions sont d'un réalisme étonnant.

Certes, on peut ne pas aimer le sujet, mais on doit reconnaitre que c'est du grand art, de la très grande littérature.
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Mirage

"Mirage" est un livre composé de deux nouvelles intitulées "Mirage" et "Vermine".

Dans la première, un voyageur à bord d'un train parle de sa rencontre avec un vieil homme voyageant avec un tableau japonais dont il prend extrêmement soin. Les deux hommes sympathisent et au fil de leur discussion, les personnages du tableau semblent s'animer.



Dans la deuxième, nous assistons à la descente en enfer d'un jeune misanthrope suite à sa rencontre avec une belle actrice de théâtre à Tokyo. D'obsessionnelle, cette relation devient rapidement dévastatrice.



Les deux récits proposés posent une atmosphère angoissante et douteuse, laissant un sentiment de malaise. Avant de se lancer dans cette lecture, il est intéressant de connaître un peu l'auteur. Ranpo Edogawa est un écrivain nippon réputé pour être un des fondateurs du roman policier japonnais. La majorité de ses œuvres ont été écrites et publiées dans les années 1920 et 1930. "Mirage" date de 1929 et a été rééditée plusieurs fois.



Le premier récit frôle légèrement avec le domaine du fantastique. Le voyageur d'un train raconte sa drôle de mésaventure. Son voisin de wagon voyage avec un oshie, un tableau traditionnel japonais fabriquer en partie avec de la soie. Ce dernier l'invite à observer attentivement les personnages peints et lui raconte leur histoire comme si c'était la sienne. Tout à coup, sans qu'il ne comprenne ce phénomène, il a l'impression que les personnages s'animent et prennent vie devant ses yeux.

Cette nouvelle est très courte et ne m'a pas apportée grand chose. Je l'ai lu comme un conte ou une fable se situant dans le Moyen Age japonais, comme une histoire que l'on se raconte devant un feu pour se faire peur.



La deuxième, par contre, est bien plus sombre et effrayante. Dans "Vermine", on découvre l'histoire de Masaki, la vingtaine, misanthrope et mal dans sa peau. Son seul ami lui présente une ancienne camarade de classe devenue actrice. Dès le soir de leur rencontre, Masaki développe une obsession pour elle et en vient à la suivre et à l'épier, jusqu'au jour où il commet l'irréparable.

Le texte est un peu plus développé que le premier. Il est très sombre et laisse un sentiment de malaise. Les personnages sont bien décrits dans leur attitude et leur caractère. On comprend bien les difficultés sociales que rencontrent Masaki, ainsi que son caractère introverti. Ce récit est si noir que l'on entre vite dans son esprit torturé et pervers jusqu'au drame, entraînant ainsi des conséquences terribles.

Il est vrai que "Vermine" est un des premiers thrillers japonais, ce qui explique peut-être le texte relativement court. Mais, cette nouvelle aurait tout de même pu, à elle seule, faire l'objet d'un seul et même roman, plus développé laissant planer une intrigue psychologique bien plus poussée.



Même si je suis restée un peu sur ma faim, cette lecture fut quand même un belle découverte de cet auteur que j'aimerai relire pour me faire une idée un peu plus précise de son style. À découvrir !
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La bête aveugle

Mizuki Ranko est une artiste de music-hall japonaise, dont l’objectif dans la vie est d’être la plus connue et la plus reconnue possible. C’est pour ça qu’au matin où commence le livre, elle se rend au musée, dans lequel est exposé une statue pour laquelle elle a servi de modèle. Arrivée sur place, elle a la désagréable expérience de voir un homme aveugle, très laid et avec d’épaisses lunettes de soleil en train de prendre un grand plaisir à explorer de ses deux mains le corps de ladite statue. Peu de temps après, son masseur habituel soi-disant malade est remplacé par un homme, très laid, à épaisses lunettes de soleil, qui semble prendre plaisir à la tripoter. Bien sûr, il est aveugle et il s’agit du même homme que celui du musée. Quelques jours plus tard, par ruse, Mizuki devient la prisonnière très spéciale de cet aveugle encore plus spécial qui, après quelques semaines de découvertes sensuelles, finit par se lasser de la belle danseuse…



Pour ma première incursion dans la littérature japonaise, j’avoue avoir été dépaysée, et pas qu’un peu !!

Déjà, le style est très particulier (quant à savoir s’il s’agit de la façon d’écrire de l’auteur ou si c’est dû à la traduction…) : le récit est raconté au présent de l’indicatif, avec des tournures de phrases un peu vieillottes (ça faisait longtemps que je n’avais pas vu d’imparfait du subjonctif dans un récit !). Les phrases sont courtes, simples et nettes, sans bavure, et elles privilégient l’action. L’écoulement du temps est lui aussi particulier : on passe beaucoup de temps sur les quelques semaines de l’histoire concernant Mizuki (à vue de nez, pas loin de la moitié du livre), alors que la seconde moitié du livre se déroule sur plusieurs années ! Il n’y a pas de chapitres pour rythmer les 150 pages du livres : ce sont les sauts de ligne qui permettent de passer au récit d’un autre personnage ou de faire passer le temps.

L’histoire elle aussi m’a étonnée. Il s’agit au final d’un roman qui décrit l’histoire d’un aveugle aisé qui aime à toucher les corps des « belles femmes », puis, s’en lassant, les tue et les découpe en morceaux, morceaux dont il se débarrasse de façon créative et voyante, avant de les immortaliser par des sculptures dans une pièce réservée à cet effet dans son sous-sol.

Il y a un gros décalage entre le côté sordide de l’histoire et la façon dont elle est racontée : l’auteur nous prend à témoin, et on a l’impression qu’il nous file un coup de coude complice en décrivant les actes les plus horribles de découpage et mise en scène des corps dans la mort. C’est tellement décalé que le récit n’est pas dépourvu d’un certain humour et qu’on se surprend à rire des scènes les plus morbides.

Finalement, ce qui m’a le plus gênée dans ce court ouvrage, ce que j’ai trouvé le plus malsain, c’est la pseudo-justification esthétique que l’auteur associe aux actes de son héros, une sorte de questionnement sur : quel pourrait être l’art quand on est aveugle, en termes de rendu tactile ? L’art que l’on voit et celui que l’on touche sont-ils les mêmes ? N’y a-t-il pas une sorte d’autojustification aux actes quand on crée du « beau » ?

Enfin, j’ai eu l’impression qu’il y avait une sorte de « private joke » que nous faisait l'auteur au travers de cette histoire, quelque chose de l’ordre de : « quel est celui qui voit le moins entre l’aveugle qui fait ce qu’il veut et ceux qui voient mais pour qui l'aveugle est, finalement, invisible ».
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La bête aveugle

Edogawa Ranpo est un écrivain japonais né en 1894 et décédé en 1965 à qui on doit de nombreux romans policiers, la plupart mettant en scène le détective Akechi Kogoro. Pour l'anecdote, Edogawa Ranpo est en fait un pseudonyme et correspond à la prononciation en phonétique japonaise d'Edgar Allan Poe !



Ce récit, sorti en 1931 et adapté au cinéma en 1969 par Yasuzō Masumura, met en scène un masseur aveugle perpétrant d'ignobles crimes sur des femmes. En résulte un roman macabre et complètement halluciné, naviguant entre humour très noir et grotesque revendiqué.

Une véritable petite curiosité tout à fait recommandable !
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La Chambre rouge

Ce recueil de nouvelles à chute est un régal. On retrouve tous les ingrédients qui font le sel de l’œuvre d'Edogawa Rampo ; raffinement, perversion, sensualité et cruauté.

Le 2ème texte intitulé "La chaise humaine" est particulièrement savoureux, délicieusement tordu.
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Le Lézard noir

A côté des deux recueils de Ranpo Edogawa que j'ai lu précédemment, je trouve ce roman plutôt fade. J'avoue que je suis un peu déçue par l'intrigue du "Lézard noir", ou du moins, la manière dont elle est conduite. Par rapport à ses autres récits, j'ai trouvé les ficelles de l'intrigue beaucoup plus grossières. Au cours de ma lecture, je devinais chacun des revirements de l'histoire censés surprendre le lecteur. Certes, l'histoire tient la route, elle est habilement construite mais bien trop prévisible. Pas de suspense ni de mystère donc.



En revanche, j'ai trouvé plutôt amusant et futé que l'auteur utilise une des ses précédentes nouvelles, "La chaise humaine", dans son intrigue. De même, j'ai apprécié le duel que se livre Kogoro Akechi et la femme surnommée "Le lézard noir". Ce duo m'a parfois rappelé celui de Sherlock Holmes et Irène Adler. Leur rivalité est une source de jeu pour eux, presque un jeu de séduction. Tous deux sont prêts à miser à gros pour vaincre l'autre.
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La Proie et l'ombre

La nouvelle "La proie et l'ombre" m'a beaucoup plu. J'ai trouvé l'intrigue plu_s que convaincante, à la fois pleine de rigueur mais aussi de mystère. Ce qui rend la nouvelle encore plus intrigante est la mise en abîme de l'histoire. En effet, Ranpo Edogawa se place lui-même comme le narrateur principal et nous livre son enquête sur un auteur de roman policier qui serait potentiellement un meurtrier. Avouez que c'est plutôt osé ! L'idée m'a séduite, tout comme la manière dont il la met en place dans sa nouvelle.



Le dénouement de la nouvelle est, disons, plutôt flou dans le sens où l'auteur nous laisse dans le doute quant au déroulement du meurtre et même l'identité du coupable et . Je trouve ce choix ingénieux car ainsi, le narrateur (et auteur) remet en question toutes ses précédentes déductions. Il faudrait bien Sherlock Holmes ou Hercule Poirot pour élucider le mystère de "La proie et l'ombre" !



Le seconde nouvelle "Le test psychologique" m'a également beaucoup plu. Courte, implacable et pleine d"inventivité, elle nous parle d'un crime parfait ou du moins en apparence...
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Le Lézard noir

Edogawa Ranpo - le pseudonyme est une japonisation du nom d'Edgar Allan Poe - est considéré comme l'un des fondateurs du roman policier japonais, influencé par Maurice Leblanc et Conan Doyle. Il a donné son nom au plus grand prix du roman policier de l'archipel. Le Lézard noir est l'un de ces romans les plus fameux. On y retrouve à foison déguisements, sièges à double fond, substitution d'identité, ainsi qu'un détective héroïque affrontant un génie du mal... Le tout reste un peu artificiel à mon goût : les personnages n'ont guère d'épaisseur, et j'ai eu du mal à croire à ces péripéties.



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La Chambre rouge

Petit recueil de nouvelles ayant deux thèmes :la laideur, la perversion que l'on retrouve dans "la chenille", "La chaise humaine", Les autres nouvelles sont des enquêtes policières. Elles sont imprégnés du style de Sherlock Holmes et de Poe, et font intervenir le lecteur, par sa sensibilité, son empathie ?



Pour la perversion : Il faut écouter l'histoire de ce héros de guerre :Le lieutenant Sunaga dans "La chenille" qui me fait penser au soldat blessé du film "Johnny Got His Gun". Sa femme qui prend soin de son mari jusqu'à la folie, il ne reste à Sunaga que deux plaisirs en ce bas monde: la nourriture et le sexe...



"Deux vies cachés" reprend aussi le thème du soldat défiguré et marqué par la guerre. "Estropié à vie mais connaît le réconfort de la gloire" est ce de l'antimilitarisme ou une abnégation de l'individu ?



Ces petites nouvelles appartiennent aux premières oeuvres de Ranpo Edogawa, un ouvrage "agréable" pour démarrer dans le monde ténébreux de Ranpo Edogwa.
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La Chambre rouge

Quel bonheur de découvrir cette réédition du fameux recueil d'Edogawa Ranpo : La chambre rouge.



Dans ce recueil, cinq nouvelles nous sont proposées, chacune marque l'esprit du lecteur de par sa singularité et son atmosphère si particulière. Dans la chenille, nous suivons une femme qui voue sa vie à l'accompagnement de son mari, militaire ayant perdu ses deux bras, ses deux jambes ainsi que la parole et l'ouïe. Il a des envies sexuelles assez violentes. Sa femme tente de les assouvir et se retrouve finalement à jouer un jeu pervers avec lui, où la domination et le sadisme ne sont jamais très loin. Dans La chaise humaine, une écrivaine reçoit une lettre d'un jeune auteur qui semble se confesser à elle, et lui narre un crime. La tension monte crescendo et c'est un pur délice d'ingéniosité. Dans Deux vies gâchées, deux hommes inconnus discutent tranquillement, et l'un d'eux évoque une sombre histoire de somnambulisme. Intriguant, et une fin qui ressemble à des conclusions dignes d'un Maurice Leblanc ou d'un Conan Doyle. Dans La chambre rouge, nous pénétrons dans une salle où se réunissent des hommes bien particuliers. Un invité singulier les rejoint, cet homme a trouvé une manière bien particulière de tromper l'ennui...Dans La pièce de deux sen, deux jeunes hommes sans le sou découvrent une affaire de vol qui reste sans dénouement et s'y intéressent de très près.



Ce recueil est un petit bijou de sensualité, d'esthétisme, de cruauté et de perversion. Les jeux psychologiques ne sont jamais très loin et Ranpo manipule avec brio son lecteur. Son œuvre est clairement influencée par Conan Doyle, Maurice Leblanc ou encore Edgar Allan Poe à qui son nom de plume rend hommage si habilement. Amateur de nouvelles policières, d'intrigues bien ficelées, en recherche de dénouements surprenants, ce recueil est fait pour vous.
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Un amour inhumain

Après "Le démon de l’île solitaire" (traduit en français par Miyako Slocombe, 2015), les éditions Wombat contribuent à nouveau à la diffusion de l’œuvre d’Edogawa Ranpo en France, avec la parution de cette anthologie de six nouvelles inédites et stupéfiantes, publiées au Japon entre 1926 et 1955.



Pour ceux qui le découvrent, il faut souligner l'originalité du genre policier et fantastique d'Edogawa Ranpo, pionnier du roman d'énigme au Japon, la modernité de ses fictions et sa capacité à dépasser les frontières culturelles.



La communication de Ranpo avec son lecteur, cette manière de l'interpeller pour l'inclure dans l'intrigue, de faire de lui un témoin voire un voyeur, est l'un des traits frappants de son oeuvre, comme dans la première nouvelle éponyme, texte d'un grand classicisme publié en 1926, à l'atmosphère étrange, d'emblée surnaturelle, où la narratrice, interpelant le lecteur, évoque son mariage arrangé avec Kadono, un très bel homme solitaire et excentrique, au comportement parfois plus mécanique qu'humain et qui dissimule un terrible secret.



Encore plus marquante, la deuxième nouvelle, "L'apparition d'Osei" (1926), une histoire de domination cruelle et meurtrière dans un couple, entre une jeune femme très belle, Osei, et Kakutarô, son mari plus âgé et malade, bienveillant envers son épouse adultère tant il souhaite conserver son amour, frappe le lecteur par sa construction - comme souvent chez Ranpo - et par la juxtaposition entre les jeux d'enfants (même si le fils de Kakutaro et Osei semble déjà corrompu par les faiblesses et la cruauté des adultes) et la monstrueuse cruauté d'Osei.



Texte court et sans énigme, dans un style inhabituel sous influence du romantisme noir, "Les canaux de Mars" (1926) vise à produire l'atmosphère d'un rêve effrayant dans un paysage d'une beauté sinistre, symptomatique du penchant de l'auteur pour le lugubre et l'étrange, dans l'obscurité d'une vaste forêt qui semble s'étendre à l'infini.



Un sommet de ce recueil est atteint à mon sens avec "Les crimes étranges du docteur Mera" (1931), qui justifie à elle seule la lecture de ce recueil ; cette nouvelle, racontée de manière orale par un jeune homme croisé dans Tokyo au narrateur, qui n'est autre qu'Edogawa Ranpo lui-même, tourne autour d'une obsession de l'auteur, le voyeurisme. le lecteur est placé dans la même position de voyeur que le jeune homme ou le criminel, dans cette intrigue policière très cinématographique, où Ranpo installe d'emblée une ambiance saisissante comme un piège, comparant les immeubles de Tokyo à des gorges étroites.



Le goût de l'auteur pour les rebondissements et pour l'exploration toutes les possibilités d'une affaire criminelle est porté à son paroxysme avec la nouvelle suivante, "La grenade" (1934), alambiquée mais fascinante, à la croisée des chemins, emblématique chez Ranpo, du récit de détective et de l'horreur, en lisière du fantastique. Un détective se trouve amené, bien des années après, à raconter une ancienne enquête, « l'affaire du meurtre à l'acide sulfurique », dans laquelle un cadavre avait été retrouvé avec le visage défiguré, comme un fruit de grenade éclaté ; il se trouve pris dans une rivalité sur la résolution de cette enquête avec Inomata, un individu énigmatique rencontré dans une station thermale, rencontre qui l'a conduit à se remémorer cette affaire.



Histoire de libido amplifiée, de manière perverse, par le danger et les destructions causées par les bombes incendiaires sur Tokyo en 1945, "L'abri antiaérien" (1955) qui conclut cette anthologie, permet d'entendre la voix de Ranpo évoquer, en prenant comme souvent le lecteur à revers, cette période terrible de l'histoire japonaise.



À l'occasion de la parution de cette anthologie et de l'ouvrage Edogawa Ranpo, Les méandres du roman policier au Japon, nous aurons la joie d'évoquer l'oeuvre de ce grand auteur le 12 juin en soirée chez Charybde (Ground Control) en compagnie de Miyako Slocombe, de Gérald Peloux et d'Anne-Sylvie Homassel.



Retrouvez cette note de lecture et et beaucoup d'autres sur le blog de Charybde ici :

https://charybde2.wordpress.com/2019/06/02/note-de-lecture-un-amour-inhumain-edogawa-ranpo/
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Le démon de l'île solitaire

La mystérieuse île nippone d’Edogawa Ranpo.



Employé rêveur et timide d’une société d’import-export à Tokyo depuis quelques années, Minoura tombe amoureux d’une jeune femme, Hatsuyo Kizaki, qui vient d’intégrer la société en ce mois de juin 1925, et dont le tempérament mélancolique semble être le miroir du sien.



Tandis que leur attirance mutuelle s’épanouit comme les fleurs des cerisiers, un célibataire aisé aux activités singulières, Michio Moroto, qui se livre à des expériences chirurgicales bizarres sur les animaux et qui est attiré depuis plusieurs années par le narrateur, demande la même Hatsuyo en mariage, de manière inexplicable étant donné son dégoût des femmes.



Peu de temps après, Hatsuyo est assassinée pour des raisons obscures, et son cadavre est retrouvé dans une chambre inaccessible et hermétiquement fermée de l’intérieur, les meurtres insolubles en apparence étant une des marques de fabrique d’Edogawa Ranpo («Inju : La bête dans l'ombre»), sur les traces de l’inspirateur de son nom de plume, Edgar Allan Poe.



«Ami lecteur, j’étais jeune en ce temps-là. La rancune de m’être fait déposséder de mon amour m’avait mis hors de moi. Je n’imaginais même pas les difficultés, les dangers auxquels j’allais faire face, et cet enfer sur terre comme surgi d’un autre monde qui m’attendait.»



Habité par sa volonté de retrouver ce criminel démoniaque, Minoura fait appel à son ami érudit et friand d’enquêtes criminelles Kôkichi Miyamagi. Celui-ci est bouleversé par les circonstances du crime, ce qui plonge le narrateur, et le lecteur, dans un imbroglio de plus en plus énigmatique et terrifiant. Kôkichi Miyamagi comme le narrateur et tous ceux qui chercheront à résoudre l’énigme de ce livre, convoquent les intrigues des grands auteurs occidentaux du fantastique noir, Edgar Allan Poe, Conan Doyle et bien sûr H. G. Wells.



«Dans les grandes lignes, j’imagine à peu près ce qui s’est passé, mais il reste un point que je n’arrive décidément pas à expliquer. Non que je sache comment l’interpréter – et il me semble que cette interprétation est juste -, mais si tel est le cas, il s’agit de quelque chose de vraiment affreux. Une abomination sans précédent. Rien que d’y penser, j’en ai des haut-le-cœur. Nous avons affaire à un ennemi de l’humanité.»



Le héros finit par découvrir deux carnets, dont l’un révèle l’histoire et l’appel au secours d’un être humain qui semble venir d’un outre-monde. Cette découverte, et la confession ultérieure de Moroto, vont entraîner Minoura dans un voyage et une quête infiniment singulière, vers une île solitaire de la mer du Sud du Japon peuplée d’humains infirmes et monstrueux, hommage appuyé à «L’île du Dr Moreau» (1896).



«Pour un naïf comme moi, qui étais né et avais grandi à la capitale, cette île solitaire des mers du Sud était comme un autre monde, infiniment mystérieux. Une île perdue où les habitations se comptent sur les doigts de la main, une demeure aux allures de vieux château, des jumeaux enfermés dans un grenier, des infirmes séquestrés dans des chambres condamnées, la caverne d’un gouffre du diable qui ingurgite les hommes… tout cela, pour un natif de la ville, semblait surgi d’un conte mystérieux et fantastique.»



Mêlant le registre policier, la sensualité et l’horreur dans un récit fantastique qui chahuta sans doute les normes culturelles et sociales de l’époque, ce roman de 1930, enfin traduit en mai 2015 en français par Miyako Slocombe pour les éditions Wombat, est un sommet de l’œuvre d’Edogawa Ranpo.



Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/07/12/note-de-lecture-le-demon-de-lile-solitaire-edogawa-ranpo/
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L'Île panorama

Ma première rencontre avec cet auteur me laisse sur mon appétit. Sur le fond, l'histoire qu'il raconte ici est relativement originale, d'un dénouement classique, mais on s'y attend assez tôt. J'ai toutefois trouvé que les personnages manquaient de profondeur et n'ai jamais été touché par les états d'âme de l'usurpateur. Quant à la forme, les très longues descriptions de la fameuse île n'ont pas non plus réussi à m'émouvoir; insensibilité de ma part, problème d'écriture ou de traduction? Reste la morale du récit, aussi prévisible que conventionnelle, ne sauve pas le reste. Bref un court roman qui ne m'a pas ennuyé, ni ne m'a séduit.
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Mirage

Première lecture de monsieur Edogawa !

Une jolie découverte.

J'aime beaucoup le style de cet auteur.

La première nouvelle était bien, mais j'ai préféré la deuxième.

Masaki est presque attachant dans sa folie.



Je vais de ce pas entamer une autre oeuvre de cet auteur.

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Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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