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Critiques de Edouard Launet (57)
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De l'horrible danger de la lecture

"De l'horrible danger de la lecture", est un parfait exemple, de la célèbre ironie voltairienne !...

On peut résumer ce texte bref, en une phrase : il s'agit d'une lettre imaginaire, rédigée par un souverain, où ce dernier interdit la lecture et énumèrent les "dangers" de la lecture. Bien entendu, au fur et à mesure, du texte, on s'aperçoit, que la lecture, n'est dangereuse, que pour les tyrans, avec de nombreuses phrases bien tournées, qui ridiculisent l'épistolier.

Un texte court, mais plaisant à lire, qui vaut le détour !...
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De l'horrible danger de la lecture

Sous ce titre très accrocheur se cache un ensemble de treize courts textes de Voltaire, introduits par Édouard Launet.

De l’horrible danger de la lecture.

Des tribulations de ces pauvres gens de lettres.

Auteurs.

Le Pauvre Diable.

Sottise des deux parts.

Réflexions pour les sots.

Nos crimes et nos sottises.

Discours pour les Welche.

Contre Lefranc de Pompignan.

Dialogue du chapon et de la poularde.

Conformez-vous aux temps.

Femmes, soyez soumises à vos maris.

Jusqu’à quel point on doit tromper le peuple.



Ces textes sont rassemblés sans aucune indication de la date et éventuellement des circonstances dans lesquels elles ont été écrites. Il n’y a pas non plus de précision sur l’ouvrage dans lequel elles ont paru ou circulé du vivant de l’auteur. Il n’existe pas de note situant tel personnage peu connu. Si Lefranc de Pompignan, Fénelon ou Bossuet sont connus, je situe mal pour ma part le père Viret ou l’abbé Bazin. Une partie du mordant de ces textes est perdue, faute de pouvoir l’apprécier dans toute son étendue.

L’introduction, fort plaisante à lire, loue Voltaire, mais le lecteur est sans doute déjà un convaincu, une présentation des textes aurait été plus utile.

Alors qu’est-ce que cette publication des éditions Flammarion dans une collection qui est souvent scolaire. Certes un texte doit se suffire à lui-même, mais les conditions dans lequel il a été écrit et publié ne sont pas neutres, et servent à l’éclairer. En outre ceux qui ne souhaitent pas les lire peuvent les passer. Il m’arrive de ne lire une présentation, qu’après le texte lui-même, de n’en lire qu’une partie, ou de l’ignorer selon mes besoins mais j’aime qu’elle soit là. J’ai souri à certains des textes, d’autres m’ont laissée de marbre faute d’en extraire toute la « substantifique moelle ». Bref, je reste sur ma faim.

C’est dommage, les autres titres de cette série sont pour certains fort attirants, De l’inconvénient d’avoir trop d’amis de Plutarque et L’art de briller en société de Bescherelle par exemple.

Mais après tout de quoi puis-je me plaindre ? L’éditeur a parfaitement atteint son objectif, subjuguée par le titre, je n’ai pas cherché plus loin et ai acheté cet opuscule. Pourquoi ne pas vendre ses salades fanées s’il y a des imbéciles pour les acheter ?



Challenge ABC 2014-2015





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Sorbonne plage

La première chose que j'ai faite en rentrant de la librairie avec ce livre, c'est d'ouvrir un célèbre globe virtuel en ligne et de localiser cette plage qui se présentait sous des airs parisiens mais correspondait en fait à une réalité bretonne. Je voulais l'observer sous différentes échelles, apprécier son relief que j'imaginais escarpé et sa manière de rencontrer la mer. Ce n'est qu'une fois rassasiée de ces informations géographiques que j'ai commencé la lecture de cet ouvrage qui tient d'ailleurs bien plus de l'enquête que du roman. Edouard Launet retrace ce que fut ce bout de côte bretonne coincé entre Paimpol et l’île de Bréhat pour un petit groupe d'universitaires du début du siècle, la plupart des scientifiques (physiciens, chimistes) comme en témoigne son autre surnom, "Fort la science".

Pourtant, à l'origine, on trouve un historien, Charles Seignobos, (un chemin porte d'ailleurs son nom) et un médecin, Louis Lapicque. Ils vont dénicher cette presqu'île de l'Arcouest et en faire une villégiature régulière en achetant de vastes parcelles de lande qui n'intéressaient alors pas grand monde. Autour des deux amis, qualifiés de "pères fondateurs", une petite colonie va alors rapidement se former, l'été. Dès les années 20, le gratin de la physique (Jean Perrin, bientôt suivi de sa consœur et amie, l'impressionnante Marie Curie, déjà deux fois nobellisée à cette époque), des mathématiques (Emile Borel, reçu premier à Polytechnique, à Normale Sup et à l'agrégation, excusez du peu) et de la chimie (Victor Auger) aime à estiver ensemble sur la côte du Goëlo, prolongeant dans ce cadre vivifiant des amitiés souvent nées dans le creuset de l'Ecole normale ou de la cause dreyfusarde.

Entre excursions en mer et bains de soleil, l'élite intellectuelle sort le nez de ses travaux, de ses laboratoires souvent poussiéreux, se ressource tout en cultivant l'entre-soi. Mais tout aussi rafraichissantes qu'elles aient pu être, les aventures estivales de la "Science en goguette" n'auraient pas suffi pour justifier à elles-seules ce solide travail d'enquête. L'auteur nourrit en effet une autre ambition , comprendre comment ces universitaires brillants, animés bien sûr par la soif du progrès scientifique mais également portés par un idéalisme humaniste, convaincus de pouvoir associer le tout, ont pu contribuer, par l'émulation de leurs découvertes respectives, à l'élaboration de l'arme nucléaire.

Avec une écriture précise et soignée, Edouard Launet mène une enquête documentée, réflexive et pédagogique (nul besoin d'être spécialiste pour comprendre). J'aurais juste apprécié une petite carte, une traditionnelle, en papier, parce qu'après toute cette physique-chimie, un peu de géographie quand même...


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Sorbonne plage

À la pointe de l'Arcouest on peut observer l'île de Bréhat, ce site, l'Arcouest sorte de presqu'île est d'une grande beauté, entre la rivière du Trieux et la baie de Paimpol. Les huîtres y sont particulièrement goûteuses et des académiciens y déclament parfois une louange mielleuse. C'est là que l'oncle de Boris Vian aurait pu travailler à sa bombe atomique.



Ce sont en réalité toutes les sommités de la physique quantique qui occupent garages et pavillons, demeures luxueuses donnant sur la mer et offrant l'accès aux plages.

Ces grands scientifiques nobellisés ou éminents normaliens tels que Pierre et Marie Curie, Jean Perrin, Irène et Frédéric Joliot-Curie, Henri Becquerel...se sont lancés à la conquête de la radioactivité. D'autres pays sont aussi sur les rangs, les allemands et les anglais .

La fuite des chercheurs d'Allemagne ou de Hongrie à partir de 1933 allait changer la donne.





Les États-Unis dotés ainsi des meilleurs physiciens du monde soufflaient la première place à la France, engluée par la présence Allemande, Frédéric

Joliot-Curie à la tête du CNRS, ne pouvait que tempérer ses intuitions.



Édouard Launay, avant d'introduire ce qui est sans doute l'essence du livre, l'émergence de la bombe atomique, donc un drame pour l'humanité,

restituée deux événements maritimes qui ont profondément troublés, la communauté intellectuelle de l'Arcouest, le premier étant le naufrage de la Brune et ses 74 disparus, laissant 127 orphelins.





Ce drame fut relayé largement par Anatole le Braz, page 60, "sur le dos mouvant des lames, à la Brune, ils étaient partis". Ce drame rejoint bien d'autres naufrages qui ont taché cette côte Nord de Paimpol. Ce sont ces pêcheurs d'Islande, qui ont laissé des témoignages glaçants, sur le mur des lamentations du village de Ploubazlanec, et combien de pêcheurs et combien de capitaines, ont laissé leurs noms, et le nom de leur bateau, sur le granit penché vers le nord.



Pierre loti et Anatole le Braz ont déployé des pages en l'honneur de ces hommes de Paimpol, ancrés avec leur famille sur les falaises de l'Arcouest.

Le deuxième drame a touché plus douloureusement la communauté scientifique puisque Léon Mariller et sept membres de la famille Le Braz ont fait naufrage, la Marie Thérèse a coulé à pic à marée montante.





C'est Pierre Curie recevant le prix Nobel, qui dira « Je suis de ceux qui pensent, avec Nobel, que l'Humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles ». et il est bien difficile en ces moments de ne pas avoir des pensées positives et idéalistes .





Tous les physiciens sont impliqués par les avancées scientifiques, ils sont même parfois enclins à déposer des brevets sur des hypothétiques bombes atomiques.



Mais cette douce utopie vire au cauchemar dans les années 40 avec l'entrée des allemands sur le sol français ;

alors que cette communauté à l'aube de la guerre avait dès 39 l'espoir

d'être la première à détenir la façon de déclencher la fission en chaîne des atomes.



Avec eux, nous aurions pu fredonner la chanson de Boris Vian :

"A mesur' que je deviens vieux

Je m'en aperçois mieux

J'ai le cerveau qui flanche".



La mise en oeuvre de la bombe atomique est ainsi la suite, de la vie paisible qui se déroulait dans ce coin de Bretagne. L'enthousiasme de cette communauté tranche avec les événements qui ont cadencé l'histoire de la bombe et de sa mise en oeuvre: de sa cruauté Albert Camus a été le premier à la dénoncer dès l'annonce de la fin de la ville d'Hiroshima.



Dans le livre de Nicolas Bouvier, l'auteur raconte que pour glaner 3 kg de sucre une mère de famille est partie en poussières calcinées à Hiroshima.





Le livre d'Édouard Launay, Sorbonne Plage nous berce d'une étrange musique, là où la famille Schueller Bettencourt a fait fortune, grâce à l'ombre solaire, là aussi la famille Curie fut emportée dans des douleurs intenses brûlées par la radioactivité.





Je regrette un peu que ce récit cède souvent à l'énoncé de toutes les personnes illustres qui se sont promenées ici ou là, ainsi sur trois pages, Édouard Launay parvient à citer 30 noms de familles illustres ! Une vraie liste de mariage.



Cet un ouvrage très bien documenté, et qui a l'immense mérite de condenser depuis les premières découvertes sur la radioactivité, la propagation à une vitesse incroyable les connaissances sur ce sujet permettant d'aboutir en 1945 à cette afreuse bombe atomique.

L'auteur a aussi eu la lucidité et l'honnêteté de rapporter cette phrase d'Albert Camus : " la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie".



Un ouvrage indispensable pour éviter de dire sur ce sujet si essentiel des idées ou des affirmations erronées.



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Le petit livre des gros égos

Edouard Launet est un journaliste que je connais bien puisqu'il collabore régulièrement au service Culture de Libération ( les pages que je lis le plus dans mon quotidien préféré) et notamment et au cahier Livres où il est chargé de la chronique souvent percutante et originale« On achève bien d’imprimer », dans laquelle il se paie souvent une bonne partie du microcosme parisien.



Dans son dernier ouvrage à ce jour, "le petit livre des gros égos", publié à la très intelligente maison d'édition des Presse Universitaire de Frances, il tente de rire, et de faire rire le lecteur, de ces personnalités qui se croient importants en les prenant en flagrant délit d'autosatisfaction et de suffisance,



Bref, ce recueil est une succession de court portraits ( deux trois pages) d'une bonne quarantaine de «personnalités qui ont toutes fait leurs preuves en matière de suffisance, d'arrogance ou d'autosatisfaction»



L'inflation de l'égo peut prendre de multiples formes qui sont ici disséquées à travers une quarantaine de portraits de personnalités vivantes ou défuntes : artistes, politiques, sportifs, intellectuels, personnages de fiction, archétypes. PPDA, , Usain Bolt, Nicolas Sarkozy, Thierry Ardisson, Eric Cantona, Alain Delon, Karl Lagerfeld, Alain Delon, Chateaubriand, Mick Jagger, Marguerite Duras, Nicolas Sarkozy, les frères Bogdanoff, Victor Hugo, Franz-Olivier Giesbert, Napoléon 1er, Gérard Depardieu, Christophe Hondelatte, et beaucoup d'autres.



J'avoue que j'ai apprécié le choix de ces gros égos, car tous ces peoples sont effectivement connus pour leurs melons énormes et ils sont donc passés sur le grill pas toujours bienvailant de Launet... On remarquera qu'il y a très peu de femmes dans le lot, comme quoi l'humilité est sans doute une qualité bien plus féminine. Dans cette foire aux vanités, Thierry Ardisson se prend pour Jésus-Christ, Richard Millet se voit comme un être d'exception et tous ces gens mériteraient quand même qu'on leur dégonfle un peu, cet égo hypertrophié...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sorbonne plage

Qu’advient-il des romans qui paraissent en mai et juin au moment du déferlement de la rentrée littéraire de septembre? Sont-ils condamnés à disparaître sous les piles des livres qui envahissent les librairies à la fin août? Il faut malheureusement répondre par l’affirmative dans la plupart des cas et, par conséquent, condamner ce roman. Pourtant, il ne mérite vraiment pas ce traitement tant il est original.

Car il y a au moins cinq niveaux de lecture possible pour ce roman, un niveau géographique, un niveau «people», un niveau historique, un niveau scientifique et un niveau sociologique.

Le niveau géographique, c’est celui qui nous fait découvrir la presqu’île de l’Arcouest, d’abord depuis la mer. Le narrateur, parti de Paimpol pour rejoindre la Bretagne sud et faire escale à l’île d’Ouessant, doit diriger son voilier entre les rochers, raser le bourg de Pors-Even avant de découvrir ce coin de Bretagne qui va tant plaire aux intellectuels parisiens. À l’occasion de sorties en mer, de baignades ou de promenades, le lecteur est invité à en découvrir les recoins, mais aussi de suivre le développement économique avec la construction des maisons de villégiature et le Développement du tourisme.

On peut considérer l’historien Charles Seignobos comme l’initiateur de ce mouvement. Avec le physiologiste Louis Lapicque, il est en effet à l’origine de ce qui deviendra au fil des ans la communauté scientifique qui donne son titre à l’ouvrage. On y croisera pas moins de quatre Prix Nobel : Pierre et Marie Curie, Frédéric et Irène Joliot-Curie et Jean Perrin. Au fil des ans, il seront rejoint par Emile Borel, Pierre Auger ainsi que par quelques industriels tels que Eugène Schueller, le fondateur de l’Oréal. Quand sa fille Liliane prend des bains de mer, elle peut tester l’ambre solaire et observer ces vacanciers humanistes que la presse va finir par rassembler sous le nom générique de «Fort la science». Car s’il est bien question de vacances, notamment pour les enfants de ces scientifiques, l’endroit se prête aussi aux échanges et à l’élaboration de quelques projets communs comme, par exemple, la création d’outils de formation. Ainsi le CNRS ou du CEA doivent sans doute beaucoup à l’Arcouest.

L’engagement social, l’idée que la science doit être au services des hommes donnera lieu à des débats enflammés – notamment quand il sera question des recherches dans le domaine nucléaire – tout comme l’affaire Dreyfus en faveur duquel une majorité, sinon une unanimité, se dégage très vite.

« Il y avait là l’image la plus achevée de ce que fut le XXe siècle : idéalisme, puis violence, puis désillusion.» Quand des milliers de Japonais meurent des radiations émises par la première bombe atomique, par exemple.

La cohabitation des Bretons avec cette communauté donne aussi quelques pages savoureuses, même s’il faut bien avouer une petite déception avant de refermer ce livre: le souffle romanesque qui aurait pu accompagner cette épopée n’est qu’une petite brise qui ne parvient pas à faire gonfler les voiles d’un récit qui reste un peu encalminé dans sa très solide documentation.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Sexe machin : Quand la science explore la s..

Sexe Machin est un petit bouquin plaisant et instructif qui compile et commente de façon non exhaustive, -mais souvent tordante- les résultats des recherches scientifiques liées à cette « activité fascinante, à la fois parfaitement accessoire et absolument essentielle ».

Le sujet est abordé sous tous les angles et l’on en découvre des coquettes. Saviez-vous, par exemple, que devant un film olé olé mettant en scène des bonobos, les femmes ont des « réactions vaginales sans équivoque » là où les hommes restent de marbre ? Ah ah !!! Ça vous la coupe, hein ?



Une chose est sûre, les chercheurs ne chôment pas ! Du self-sexe des ados aux cabrioles des astronautes en passant par les mécaniques fluides, on en apprend à tous les étages et l’on se sent parfois tout petit ; face à la science, évidemment.



Divisé en cinquante petits (et inégaux, avouons-le) billets, ce livre ne vous fera pas que rigoler. J’en veux pour preuve un autre scoop qui coupera la chique à certains conservateurs horrifiés par l’aspect soi-disant contre nature de l’évolution des mœurs : il existe des couples manchots gays et ils adoptent.  C’est diablerie, mais c’est prouvé scientifiquement !



Au cas où je ne vous aurais pas convaincus de lire cet ouvrage, je lâche, quitte à divulgâcher, une info qui incitera sans doute les hommes à la prudence : la fracture du pénis n’est pas un mythe !

N. B. Aucune technique n’est proposée pour arriver à ce résultat.

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Sorbonne plage

Un jour, en navigant sur un voilier en Bretagne, Édouard Launet découvre par hasard une avancée rocheuse entre Paimpol et l'île de Bréhat, c'est la presqu'île d'Arcouest où se trouve la maison de Liliane Bettencourt.

Il apprend qu'au début du siècle dernier, ce coin alors sauvage et sans touristes, était le refuge d'illustres chercheurs et de professeurs à la Sorbonne qui formaient "le groupe de l'Arcouest" également surnommé "Sorbonne plage". Chaque été, une quinzaine de personnes se retrouvaient à "Taschen Bihan", la maison de l'historien Seignobos, ouverte à tous.



C'était un groupe convaincu du rôle essentiel de la science dans le progrès de la société qui "avait une foi solide en un avenir radieux et penchait nettement à gauche", un groupe soudé par l'affaire Dreyfus.



Ce repaire estival de grands noms français de la physique atomique abritait une petite société élégante, unie par le goût de la science et de la réflexion politique mais aussi coincée dans ses traditions, un microcosme fermé d'aristocrates idéalistes aux idées de gauche qui avaient peu de contact avec la population locale. Peu à peu, un certain nombre d’entre eux vont s'installer dans cette presqu'île en y construisant leur propre maison.



Parmi eux, quatre prix Nobel : Marie Curie, Jean Perrin, Frédéric et Irène Joliot-Curie



Edouard Launet a mené une enquête auprès des descendants de ces familles dont certains habitent encore la région et s'est appuyé sur la biographie de Marie Curie écrite par sa fille Eve, sur les récits de la femme de Borel qui était romancière, sur des photos (la photo en couverture du livre date de 1919), sur des films muets, sur une rencontre avec la fille de Frédéric et Irène Joliot Curie...



Il nous dépeint la Bretagne du début du 20ème siècle endeuillée par les disparitions en mer de marins pêcheurs en mer d'Islande, bercée par les poèmes du poète breton Anatole Le Braz.



Il évoque le contexte historique avec l'exposition universelle de 1900, la découverte des rayons X par Becquerel et de la radioactivité par les Curie, la mobilisation du groupe lors de la première guerre mondiale, les liens de Frédéric Joliot-Curie avec Schueller le père de Liliane Bettencourt, la découverte du neutron en 1932, la terrible année 1939 avec la déclaration de guerre et la découverte de la fission nucléaire en chaîne, le premier essai nucléaire en 1945 pour finir par l'apocalypse d'Hiroshima et Nagasaki ...

Tous ces savants résideront l'été dans ce coin de la Bretagne jusqu'à la deuxième guerre mondiale.



L'auteur nous montre le terrible engrenage qui a fait que ces découvertes ont, à un moment donné, échappé aux savants pour passer entre les mains des militaires avec les conséquences que l'on connait... On imagine les états d'âme des scientifiques, le poids de la responsabilité qui a pesé sur ces hommes et ces femmes, pour certains engagés dans des mouvements pacifistes, qui avaient foi dans l'homme et dans le progrès...



J'ai trouvé très documentée et passionnante cette enquête où l'on croise Albert Camus, Eistein, Oppenheimer et Tibbets, le pilote qui a largué la bombe sur Hiroshima. C'est une page d'histoire centrée sur la découverte de l'énergie atomique que nous retrace avec beaucoup de rigueur Édouard Launet .



Ce livre n'est pas du tout rébarbatif au contraire, truffé d'anecdotes le récit est très vivant. Sorbonne plage est très instructif et tient à la fois de l'essai et du roman.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Au fond du labo à gauche : De la vraie scienc..

Recueil de chroniques journalistiques plutôt plaisantes à lire, bien adapté pour les transports en commun ou la salle d'attente du médecin. On y rit, parfois, on s'y interroge, souvent, sur le bien fondé de certaines "recherches" scientifiques. La plume est alerte, le trait humoristique. Agréable.
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Le seigneur des îles

A l'adolescence, Edouard Launet tombe amoureux de la Manche et des îles qui y sont éparpillées. Un coup de foudre qui l'amène, depuis, à revenir à cette mer chérie et surtout à ses morceaux de terres. Sur différents bateaux d'emprunts, seul ou accompagné, il les arpente sans étancher sa passion.

Cette attirance irrésistible, Edouard Launet la partage dans son ouvrage, avec simplicité et plaisir. L'une après l'autre, il fait le portrait de chacune des îles.

Il y a d'abord sa rencontre avec elle, sa nouvelle terre promise, puis sa description physique, ses courbes, ses apics, ses criques... Enfin son humeur, sa relation tumultueuse avec la marée, le caractère de ceux qui y vivent. Chacune a son identité propre, son histoire, ses écrivains... De toutes, Edouard Launet est amoureux.

Au fil des pages, lui qui les connaît si bien saura vous donner le goût de ces îles car son attachement est communicatif. Moi même j'ai bien envie de visiter ces terres si proches et pourtant lointaines....
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Sorbonne plage

Avec Sorbonne Plage, Edouard Launet, journaliste scientifique, nous emmène en Bretagne et plus précisément sur l’Arcouest où chaque année se rejoignent artistes et grands scientifiques nobelisés tels que Pierre et Marie Curie, Charles Seignobos, Jean Perrin, Louis Lapicque, Anatole Le Braz mais également leur descendance. Cette petite bourgade devient le théâtre, durant les quelques mois d’été, de têtes pensantes à l’apogée de leurs découvertes.



Tous ces grands noms de l’Histoire y font construire des résidences secondaires après être tombés en amour pour ce havre de paix. Ils s’y amusent en navigant, en créant des spectacles estivaux où chaque membre de cette grande famille a un rôle à jouer.

Le « groupe de l’Arcouest » ne se mêlent pas aux autres habitants à part le jeune Frédéric Joliot (gendre de Pierre et Marie Curie) qui venant d’un monde moins bourgeois se plaît à rencontrer les habitants et pêcheurs de l’île.



Humanistes socialistes, dreyfusards (voir même peu à peu communistes), tous sont convaincus que la science peut apporter à l’humanité une paix certaine, Pierre Curie dira « Je suis de ceux qui pensent, avec Nobel, que l'Humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles ». et il est bien dur de rentrer dans leur monde idéaliste.

Le reste de l’année, ils militent politiquement mais surtout ils travaillent avec acharnement sur les avancées scientifiques de l’uranium puis de l’atome.

Mais cette douce utopie virera au cauchemar dans les années d’après-guerre.



Ces scientifiques si brillants ne se doutaient-ils pas du danger encouru par de telles découvertes ? N’ont-ils pas été précurseurs dans le domaine de la fission atomique ? Certains d’entre eux n’avaient-ils pas auguré la catastrophe qui se profilait ?



C’est ce qu’Edouard Launet nous démontrera tout au long de ce récit très bien documenté par des témoignages ou l’étude de documents provenant parfois mêmes de ces Arcouestiens.

Comment ces physiciens ont-ils pu laisser la bombe atomique voir le jour ? La fierté d’une telle avancée sera-t-elle plus forte que le remord ?



Edouard Launet ne nous écrit pas des tartines de formules, ni de procédés physiques, juste le nécessaire pour que nous puissions comprendre cette fabuleuse et dramatique aventure à laquelle les plus grands scientifiques, physiciens et historiens ont été à l’origine.



Nous voyageons à travers des photos en noir et blanc, des souvenirs de vacances remplis d’insouciance sur cette presqu’île. L’auteur nous plante le décor de ces avancées et nous distille peu à peu les prémices de cet holocauste que la bombe atomique provoquera sur Hiroshima.



Le récit nous offre de belles lignes : la plume d’Edouard Launet se fait à la fois poétique et scientifique mais jamais le lecteur n’est noyé dans les explications. Et j’ai trouvé que c’était réellement un point fort pour cet ouvrage. On vogue entre deux époques celles des ancêtres (Pierre et Marie Curie) et celle de la relève, celle de la première guerre et celle de la seconde, entre la France et les Etats-Unis.



Quelle ironie d’apprendre que tous militaient pour la paix, tous étaient humanistes voir même anti-armes nucléaires. Tous étaient bercés d’idéalisme et pourtant leurs travaux ont servi à créer une arme de destruction massive alors qu’ils étaient conscients des dangers de telles découvertes.



Sans parler de la dernière partie où l’auteur aborde la culpabilité qui a rongé ces chercheurs et universitaires après l’explosion. Où il nous emmène au Japon pour nous retracer l’horreur vécue par les habitants d’Hiroshima. Rien n’est laissé au hasard et la douleur qui s’en dégage parvient à nous glacer le sang.



J’ai aimé l’écriture fluide, les paysages, et j’ai adoré rentrer dans l’intimité de ces physiciens, en apprendre davantage sur ses illustres personnages et sur leur vision du monde.



Merci à Babelio et aux éditions Stock qui m'ont offert une belle découverte dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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Au fond du labo à gauche : De la vraie scienc..

Recueil de chroniques scientifiques publiés dans un quotidien national. L’auteur, ancien ingénieur, y évoque sur un ton humoristique les recherches menées par quelques scientifiques. On découvre ainsi que les protocoles opératoires mis en œuvre par les chercheurs pour valider leurs hypothèses peuvent parfois prêter à rire. L'ouvrage aborde tous les types de science. L’auteur ne cherche pas à discréditer les scientifiques car les études menées débouchent généralement sur des applications sérieuses et utiles. La lecture de ces billets est une façon drôle d’aborder le monde de la recherche scientifique.
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Sorbonne plage

Ce n'est pas un roman, mais ça se lit comme un roman. Les personnages hauts en couleurs, ont tous des destins romanesques. Pourtant ils ont tous existé !



Ce n'est pas un polar, mais ça se lit comme un polar. L'intrigue commence dans le rose et finit dans le noir. Et même si le dénouement en est malheureusement connu d'avance, le suspens est grandissant et insoutenable !



L'auteur n'est pas un ecrivain, mais un scientifique. Et pourtant cette biographie d'un drame annoncé est écrite dans un style qui colle admirablement avec cette époque et le milieu social qu'elle dépeint !



Et puis il y a cette presqu'île bretonne, l'Arcouest, que l'auteur nous donne irrémédiablement l'envie de visiter, avec les yeux de l'Histoire, mais aussi de l'histoire de cette phalanstère animée de la passion de la recherche scientifique, au risque (ou au mépris) d'en constater les catastrophes générées par leurs maléfiques utilisations.



J'ai adoré ! Comme j'avais adoré "Le prix" de Cyril Gély auquel Sorbonne plage de Edouard Launet fait sinistrement écho.
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Sorbonne plage

Au début du XXème siècle, de nombreux scientifiques venaient en vacances dans les Côtes d'Armor dans un lieu appelé L'Arcouest pas très loin de Paimpol. C'est le poète Anatole le Braz qui sans le vouloir fit de cet endroit un lieu de villégiature pour ces scientifiques parisiens. Ils y achetèrent ou construisirent des maisons secondaires avec vue sur la baie de Paimpol. Ils faisaient du bateau, s'amusaient. Marie Curie et ses filles puis avec son gendre Frédéric Joliot-Curie (physicien et mari d'Hélène), Jean Perrin le physicien, Pierre Auger mais aussi des mathématiciens, des chimistes "Ce groupe de l'Arcouest, comme on le désigne communément, comptait aussi dans ses rangs estivaux des historiens, mathématiciens, artistes, hommes politiques. Ces personnes éminentes et leurs familles formaient en Bretagne une compagnie d'humanistes : tous se battaient pour la paix, la justice sociale, le progrès humain, la liberté."

Un phalanstère fermé idéaliste qui ne se mêle pas aux habitants et où il faut montrer patte blanche pour y entrer. Les enfants des uns se marient avec ceux des autres : une véritable tribu.

Le reste de l'année, ils sont à leurs travaux et sont politiquement de gauche.



Après les découvertes des époux Curie concernant l'uranium , nous en sommes sommes à la fission de l'atome.

Et certains s'en inquiètent comme le physicien hongro-américain Leo Szilard. Mais la bombe atomique voit le jour puis on assiste à Hiroshima et Nagasaki en 1945.

En France, l'opinion publique se félicite (le journal "Le Monde" parle "d'une révolution scientifique") mais des voix s'élèvent « Nous vous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie » écrit Albert Camus dans le quotidien "le Combat" le 8 aout 1945.

"En Bretagne, le phalanstère accueille la nouvelle dans un mélange de consternation et d'excitation". Car on est un peu jaloux que les Américains aient continué les recherches entreprises initiées en France.

D'ailleurs, Frédéric Joliot écrit : "S'il faut admirer l'effort gigantesque de recherche et de de fabrication réalisé par les Américains, il n'en reste pas moins vrai que les premiers principes de réalisation ont été trouvés en France. Il constitue un appoint de première importance à cette nouvelle conquête de l'homme sur la nature".

Est-ce que la culpabilité surgit chez ces humanistes? On en doute.



A partir de photos, de témoignages, de journaux, Edouard Launet nous raconte cette histoire humaine, scientifique, intellectuelle et politique. Il s'invite dans le récit, pose des questions. Il n'a pas peur d'utiliser l'ironie et quand il parle de travaux sur les atomes, le lecteur n'est jamais noyé ou perdu. Il n'oublie pas les décès des pêcheurs et sait nous rendre toute la beauté de ce lieu des côtes d'Armor et de ces étés insouciants.

Un essai très bien mené et très intéressant ( on apprend plein d'éléments dont certains font froid dans le dos) !




Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Sorbonne plage

De très bonnes critiques ont déjà été publiées ici même, avec lesquelles je suis tout à fait en phase. Il semble que mes prédécesseurs (seuses) aient globalement ressenti et pensé la même chose que moi à la lecture de cet ouvrage sur le phalanstère créé en Bretagne par des universitaires et notamment des scientifiques parisiens, tous dreyfusards et de sensibilité socialiste. J'ajouterai simplement que, au-delà de la question philosophique classique de la science et de l'éthique qui est posée (de façon tout à fait abordable en effet), l'auteur, qui s'est manifestement pris de sympathie pour ses personnages, réussit à nous les rendre proches et à les faire sortir des livres d'histoire. Proches dans le temps quand on pense que la soeur d'Irène Joliot-Curie, Eve, est morte il y a moins de dix ans... mais surtout presque familiers et pour la plupart, sympathiques, car leurs capacités hors normes ne les empêchaient pas de se préoccuper du sort des moins favorisés. J'ai relevé que, surveillé de près par les Allemands, Frédéric Joliot-Curie a dû ralentir ses recherches, sinon peut-être eût-il doublé Oppenheimer et ses équipes sur la recherche de la bombe atomique. Cela lui aura évité les remords que, selon Edouard Launet, ce dernier a éprouvés après coup.
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Sorbonne plage

Etonnant récit qui mène l'enquête dans le microcosme scientifique de la" bande de l'Arcouest" réunissant physiciens nobelisés et artistes !

L'auteur, ancien ingénieur, mêle habilement images sépia d'un monde perdu, évoque les vacances sur cette presqu'île au nord de la Bretagne, et instille très finement une réflexion sur les limites du progrès. Quel regard, autre que celui de la fierté des découvertes scientifiques, a pu avoir cette élite intellectuelle quand a explosé la bombe à Hiroshima ?

On croise Albert Einstein et les Curie, Albert Camus et des marins naufragés comme dans un album-photos qui étireraient ses pages sur tout le XXème siècle et ses bouleversements.

La plume de l'auteur sert ce document qui évite les écueils d'un ouvrage trop scientifique : les références aux découvertes nucléaires, les quelques notions de physique et de chimie n'étouffent pas cet ouvrage qui offre de belles lignes, poétiques, sur la parenthèse enchantée à "Sorbonne-Plage".

Une belle découverte !

Merci à Babelio et aux éditions Stock qui m'ont offert de lire ce récit dans le cadre de l'opération "Masse critique" !
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Le seigneur des îles

Don Quijote de la Mancha

Dans le triangle manchois des Bermudes que constituent l'archipel des îles Chausey, les Écréhou et le plateau des Minquiers, Edouard Launet, navigateur souvent solitaire, dresse une cartographie amoureuse et pointilleuse des îles anglo-normandes. Après un chapitre introductif racontant l'épiphanie vécue par l'auteur âgé de 16 ans le 3 avril 1974 : « […] un royaume de roches à fleur d'eau appelé plateau des Minquiers… Il s'agit d'un maquis de cailloux et de mer grand comme l'agglomération de Marseille, quoique plus sauvage… C'est à l'instant précis de cette entrée dans ce chaos de rochers, qui me fit monter dans le dos des frissons de peur et de fascination, qu'une partie de mon existence a, je crois, basculé dans une forme d'irrationnel », Edouard Launet démarre sa « croisière circumarchipélique » avec les îles Chausey. Il est immédiatement passionnant. Après avoir versé son tombereau de clichés pourtant sidérants quand on y songe un instant, il attaque sur l'espace et le temps dans l'archipel chausiais. Quand il y adjoint un dialogue entre Hugo père & fils, un délectable frisson gagne le lecteur pour ne plus le quitter tout au long de l'ouvrage et du voyage. A chaque escale, le navigateur s'octroie une maison idéale. A Chausey, il choisit le sémaphore mais il aurait tout autant pu prendre possession de la maison du peintre Marin-Marie. Dans le 3e chapitre, l'auteur aborde le mythique plateau des Minquiers : […] ces cailloux acérés dessinent un vaste champ d'étoiles… ». Etendue évanescente évitée par les marins et qui « s'évanouit dès qu'on ne l'a plus sous les yeux », les Minquiers à marée basse s'exposent sur trois cents kilomètres carrés. Des marins ont construit une « dizaine de maisonnettes en granit » serrées sur Maîtresse-Île, un caillou de 50 mètres par 20 mètres que les lames balaient les jours tempétueux. Après Jersey, on accoste aux Écréhou, sans habitant permanent mais l'auteur narre la vie ahurissante d'Alphonse le Gastelois vivant quatorze ans sur l'îlet de la Marmotière aux Écréhou, fuyant la vindicte jersiaise où l'homme paisible mais solitaire et original était accusé à tort d'agressions sexuelles sur mineurs ou encore la vie d'ermite de Philippe Pinel sur Blanche Île de 1848 à 1898. Viennent ensuite Guernesey, Sercq, Brecqhou, Jéthou, Aurigny, Herm et enfin La Cité, à Paris où l'auteur réside. Connaisseur des hommes et des lieux manchois, Edouard Launet sait aussi aviver son carnet de bord avec son histoire personnelle en l'émaillant de brèves citations bienvenues. Une carte sommaire en début d'ouvrage [mais les lieux mouvants et hantés sont rétifs à toute cartographique définitive] situe utilement l'archipel de la Manche. Il n'y manque qu'une bibliographie sélective, fouillée et commentée pour étayer une vision ancrée dans un monde changeant, évanescent et transcendant.
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De la jouissance en littérature : 50 leçons

Edouard Launet nous livre ici une série de chroniques publiées précédemment dans Libération dans une rubrique intitulée « On achève bien d’imprimer », ainsi que quelques autres.

De quoi s’agit-il vraiment ? Non pas d’un catalogue de la jouissance telle qu’elle est décrite dans les livres, par exemple, non, non. Ce sont des réflexions diverses portant sur divers événements savants (un colloque international sur le thème de « Formes et enjeux de l’hyperbate ») ex. : « Johnny est malade, mais bien assuré, il est subclaquant, aux fans éplorés »), de petites questions qui nous concernent tous (« pourquoi voulons-nous faire croire que nous avons lu tel ou tel chef-d’œuvre alors qu’il n’en est rien ? », « lire rend-il plus intelligent ? », « Un roman placé près des caisses se vend mieux »), des questions assez habituelles quand on parle de questions techniques (l’incipit), des anecdotes amusantes sur les « querelles d’écrivains » ou l’usage des citations de Victor Hugo au Parlement…, des citations dont on ne sait si elles sont authentiques…

Un index des auteurs cités complète le volume où Houellebecq, Hugo et Proust apparaissent abondamment.

Jouissance certes, surtout pour les amateurs éclairés, qui souriront ou riront franchement à certaines descriptions de colloques aux titres abscons dont Launet résume avec plus ou moins de bonne foi le contenu – incompréhensible bien sûr : c’est la loi du genre ! – mais la répétition engendre finalement moins de plaisir et c’est ainsi qu’on voit que le comique de répétition ne fonctionne pas à tous les coups.

Je préfère donc franchement les textes qui abordent de petites bizarreries comme la place de la météo dans les œuvres littéraires (surtout en Normandie et singulièrement dans Proust), l’influence des amphétamines sur l’écriture, …


Lien : http://artetlitterature.blog..
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Sorbonne plage

J'ai adoré caboter dans les eaux de Bréhat et l'Arcouest avec Edouard Launet, à la découverte de ce lieu de rassemblement estival annuel, qui débute au siècle dernier et jusque dans les années 50, des sommités scientifiques, ils sont physiciens, biologistes, géophysiciens, chimistes, historiens de l'art, ... : une communauté d'humanistes, nous dit E. Launet.

On y croise Marie Curie, les Joliot-Curie et bien d'autres Nobel et Normaliens. Et sur plusieurs générations. Un récit passionnant et instructif.

Il existe par ailleurs un documentaire "Sorbonne plage", de Perrine Kervran et Véronique Lamendour, qu'on peut trouver en DVD en médiathèque.

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De l'horrible danger de la lecture

"Avis aux intellectuels, la prise d'opinion implique la prise de risque."



Le pamphlet de Voltaire est ici mis en parallèle avec la révolution littéraire actuelle suite à l'arrivée des livres numériques. Dans ces deux cas, que ce soit l'arrivée de l'imprimerie ou les débuts de la lecture numérique, le but est le même : rendre disponible à tous et facilement de nouvelles idées. Et cela fait peur car la population risque d'avoir des idées, et donc de peut-être se révolter.

Les éditions de Londres, qui m'ont permis de faire cette lecture, mettent en avant la liberté de découverte et d'ouverture d'esprit.



"On appelle esprit libre celui qui pense autrement qu'on ne s'y attend de sa part... Il est l'exception, les esprits asservis sont la règle ; ..."



Les mots écrits par Voltaire constituent un pamphlet, et sont donc remplis de critiques, plus ou moins déguisées, et qui, si elles sont lues et prises au sérieux, font penser à une critique incendiaire, et donc une simple et saine réaction à l'abrutissement des masses par une minorité qui se dit supérieure. Et cela existait, existe et existera de tout temps au sein de la société humaine.
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