AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Elena Piacentini (295)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Crimes au musée

Un thème commun pour des nouvelles: le musée. Dix huit auteures de polar, pour dix huit nouvelles. L'occasion de découvrir ou redécouvrir certaines plumes.Certaines nouvelles marquent et donnent envie de découvrir des romans de l'auteure (Elena Piacantini notamment) , d'autres qui, sans être décevantes, n'ont pas pleinement répondu à mes attentes. Mais c'est le propre d'une anthologie de ce type, il en faut pour tous les goûts!

Il reste à découvrir les précédents recueils : crimes à la bibliothèque et crimes à la librairie...trois lieux qu'il va devenir difficile de fréquenter si l'on garde en mémoire un peu trop longtemps chacun de ces recueils!

SP
Commenter  J’apprécie          60
Crimes au musée

Première fois que je me lance dans la lecture d'un recueil de nouvelles, j'en avais déjà lu de manière isolées, mais jamais dans un ouvrage qui en réunissait plusieurs. Malheureusement, mon avis est plus que mitigé, j'espèrais être plus agréablement surpris que ça et espérais découvrir de nouveaux auteurs qui m'attireraient par leur plume...mais non!!! La seule bonne surprise est venu d'Ingrid DESJOURS dont la plume m'avait laissé un souvenir en demi teinte lors de son dernier roman lu. Le reste n'a pas été une surprise, j'ai apprécié toutes les plumes de ces femmes que je connaissais déjà, mais aucune parmi les inconnues n'ont su attirer ma curiosité. Mention spéciale à certaines qui ont eu quand même le don de parvenir à m'ennuyer en l'espace de 15 pages....fort, très fort 😉

Si je devais par contre juger le livre en lui même, ma note aurait été plus élevé car j'ai vraiment apprécié ces quelques notes sur chaque femme qui ont eu la gentillesse de répondre à la demande de recueil, on en apprend par énormément car c'est assez succinct, mais c'est efficace.

J'avoue que je suis partagé sur fait d'encourager la lecture de ce recueil ou non, les nouvelles sont tellement inégales à mon goût que je pense que personne ne sera completement convaincu par ce livre, mais au moins, il assurera à tout le monde je pense au moins 2 ou 3 nouvelles qui raviront ses lecteurs. Maintenant, je vous souhaite qu'il y en ait plus mais rien est garanti.

En ce qui me concerne, je ne me jèterai plus sur ce genre de bouquin, du moins, pas s'il y a autant d'auteurs d'un seul coup, certains ne sont manifestement pas pret pour ce genre d'exercice à mon goût. Après c'est subjectif
Commenter  J’apprécie          60
Aux vents mauvais

Un polar social qui vaut beaucoup par sa construction, mécanique très précise entremêlant plusieurs fils narratifs, mais aussi par sa peinture de la société française, la crise sociale qui la ronge et son racisme endémique. Au coeur du récit l'histoire des Réunionnais de la Creuse, scandale méconnu aux douloureuses conséquences. Un roman qui est aussi un tournant pour Leoni et son équipe, que cette enquête va ébranler.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          60
Les silences d'Ogliano

Seule la couverture m'avait donné l'envie de lire ce livre dès sa sortie, c'est fait et ce fût un très bon moment de lecture.

Une histoire une belle histoire tout simplement. Sans message particulier, sauf peut-être celui que la vie n'est pas manichéenne.

Des bons, des méchants, de l' amour, de l action, des lieux qui sont un personnage à eux seuls, des secrets de famille.............

Mon attirance pour la couverture m'a bien guidée 😊.
Commenter  J’apprécie          50
Les silences d'Ogliano

LES SILENCES D'OGLIANO de Éléna Piacentini



C'est un excellent roman, bien écrit sauf que (sans vouloir vendre la mèche) l'épisode de la grotte est, à mon avis, de trop car il n'apporte rien au récit qui se suffit à lui-même. Ça donne l'impression que l'auteure s'est dit qu'elle allait nous en donner pour notre argent alors que son histoire est déjà pleine de rebondissements.



Mais, ça reste une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Les silences d'Ogliano

Imaginez le soleil rasant la colline, peignant peu à peu de ses flammes les toits de tuiles et les oliviers bercés par la brise. Imaginez maintenant les bruits qui montent des ruelles étroites, les discussions entre femmes, les fêtes qui se préparent. Imaginez-vous avoir dix-sept ans, être né là, sur le plateau de l'Argentu, en Corse, en Sardaigne, dans le sud de la France ou de l'Italie. Dans quelqu'un droit du Sud. Avoir dix-sept ans et s'appeler Libero, un appel à l'envol, loin de cette perspective ancrée dans un sol plein d'histoires transportées d'oreille en oreille, et de non-dits.



"Sous l'effet de la brise de fin de journée, I'air se décompactait et Ogliano reprenait son souffle. Dans ses ruelles conçues pour piéger I'ombre, la température avait chuté. Les persiennes des maisons étaient grandes ouvertes. Des fumets de ragoûts montaient des arrière-cours. Les femmes se serraient sur les murets en grappes noires. Toutes avaient amené de l'ouvrage, un pantalon à repriser, des légumes à éplucher.. Un landau que l'on faisait aller et venir dans un mouvement de métronome. Les mains étaient à la tâche mais les langues n'étaient pas en reste."



Libero vit seul avec sa mère Argentina, institutrice revenue au village pour renouer avec ses racines, comme on s'assoit en ramenant la couverture de ses vies passées.



"Ces vallées s'étageant à l'infini m'évoquaient la monotonie des prisons. Des creux, des bosses, des forêts et des planches de jardins, du vert toujours et encore, déjà éteint par le feu de l'été. Nulle part le bleu de la mer. Moi qui ne rêvais que de départ, j'aurais voulu entrevoir un bout d'horizon, et dans cette brèche, des bateaux. Quant au massif de l'Argentu, pour avoir arpenté à m'en user les semelles, je savais la rançon de ses beautés sauvages, combien elles mettaient les hommes à l'épreuve de leur valeur, voire de leur humanité. Ses espaces recouverts de vegetation primaire, sillonnés de ruisseaux et troués de grottes avaient englouti tant de bergers, de bandits et de carabiniers qu'il m'arrivait de le voir comme une nécropole. Je les avais chéris. J'en étais venu à les détester."



Mais les paysages enjôleurs cachent bien des cavités, autant de cabochons près du cœur, propres à cacher mille secrets inavouables. Pour autant qu'on ne puisse les avouer en hauts cris, ces secrets sont des fantômes aux piètres camouflages. Ils se nomment les Silences d'Ogliano.



J'ai découvert une plume passionnée et inoubliable, celle d'Elena Piacentini, grâce à l'attention délicate d'Olivier (merci encore infiniment !). Et je sens revenir en moi les émotions qui m'envahirent à la lecture des premières lignes de Laurent Gaudé et du Soleil des Scorta. Une envie cuisante de replonger au plus vite dans ces paysages, dans ces silences, et dans ces vies emploes d'espace et d'amour.
Commenter  J’apprécie          50
Crimes au musée

Des auteures francophones ont planché sur le thème "Crimes au musée". Comme souvent dans ce genre d'ouvrage, les nouvelles sont de qualité inégale. Cela m'a tout de même permis de découvrir des auteures que je ne connaissais pas. J'avais entendu parler de Danièle Thiéry mais je n'avais encore rien lu d'elle. C'est chose faite avec la nouvelle publiée dans ce volume et cela m'a donné envie de lire ses livres.

Parmi toutes ces nouvelles, la plus étrange est celle de Nathalie Hug, la plus originale est celle d'Ingrid Desjours. Vient ensuite celle de Stéphanie de Mecquenem qui est dans le style des enquêtes d'Agatha Chrisite et enfin celle de Claire Cook que j'ai trouvée réellement passionnante bien que je sois un peu restée sur ma faim.

En résumé, des histoires qui se laissent lire.

Commenter  J’apprécie          50
Les silences d'Ogliano

La couverture du livre, très esthétique, mais aussi le titre "les silences d'Ogliano" donnent envie de lire ce livre dont l'intrigue se déroule dans un pays méridional qui n'est pas nommé mais la mafia est impliquée.



L'auteur écrit avec un beau style classique, soigné, poétique. L'histoire, qui ressemble à une tragédie grecque, semble de bonne augure quand on débute la lecture de ce livre. Car le héros est un jeune homme vivant dans un village où les intrigues familiales ne manquent pas et qui lui même ignore tout de son père car sa mère s'entête à ne rien lui dire sur son géniteur.



Tout semblait réuni pour faire de la lecture de ce roman méridional hors du temps, un beau moment de lecture mais ce ne fut pas le cas pour moi.



Le style, presque trop beau et travaillé, nuit à l'intrigue et aux personnages qui sont restés sans vie. Juste des figures d'une tragédie qu'on voit se profiler. L'intrigue est lente et pour moi, l'ennui est venu très vite au point que j'ai abandonné cette lecture qui ne m'inspirait aucune image ni émotion. Dommage !









Commenter  J’apprécie          51
Les silences d'Ogliano

Ogliano est un lieu imaginaire du sud régi par des principes fondamentaux : offrir l'hospitalité et se taire quoi qu'on voit ou qu'on entende.



C'est l'été, marqué par le retour des Delezio sur leurs terres ancestrales. Une fête est donnée au Palazzio Delezio, la Villa rose, pour célébrer l'entrée à l'université de Raffaele, héritier de cette riche famille. Tout les villageois sont là, parmi eux Libero Solimane, dix-huit ans, fasciné par Tessa, la jeune femme du baron Delezio.



Libero porte en lui une sourde colère, souffrant depuis toujours des silences de sa mère Argentina qui n'a jamais voulu lui révéler le nom de son père. "Mon père était un salaud et il n'était pas mort. Je voulais son nom. Pas pour le porter, non. Pour le lui cracher à la figure. Les jours de colère, je me voyais tuer un homme sans visage."



Gianni, l'ami d'enfance de Libero qu'il considérait comme un frère, est tombé sous la coupe de son oncle mafieux qui l'a façonné à son image. " L'oncle, il faisait le sale boulot pour les Carboni et moi, j'ai fait le sale boulot de l'oncle."



Les festivités au Palazzio Delezio sont interrompues par un drame, au petit matin les évènements s'enchaînent conduisant Libero, Gianni et Raffaele dans les montagnes abruptes de l'Argentu...



Les silences d'Ogliano est un roman d'aventures aux accents de tragédie sur fond d'Antigone de Sophocle. Dès le premier chapitre, on ressent parfaitement l'atmosphère d'Ogliano tant l'écriture de l'auteure a un forte puissance d'évocation. Un village situé dans une zone blanche protégé par l'aura protectrice du baron, un lieu où de lourds secrets pèsent sur les familles de génération en génération.

C'est le premier roman d'Elena Piacentini en littérature blanche, on ressent bien la patte de cette auteure de polar à sa façon de construire son intrigue et de distiller habilement des indices.

Un roman sombre et parfois violent qui parle de quête d'identité, du poids des secrets, de loi du silence, de vengeance, de lutte des clans et surtout de l'injustice d'être né dans un clan plutôt qu'un autre. Dans ce roman noir la lumière est apportée par les valeurs d'honneur, de fidélité en amitié et de courage défendues par des fils qui veulent être meilleurs que leurs pères.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          50
Aux vents mauvais

Un souffle chaud venant des Antilles s’abat dans le nord de la France, un vent chaud du passé, mais également d’un présent dès plus abject. Attention, cher lecteur, l’enquête qui va suivre n’est pas la plus reluisante de notre histoire de France.



Avant hier, c’est l’histoire de Jean-Toussaint arraché à sa grand-mère, à sa sœur, à sa terre par l’état français. Sous couvert de donner une meilleure éducation aux orphelins, ils repeuplent les campagnes française en donnant des bras pour pas cher.



Hier, c’est la disparition d’une jeune fille placée dans une famille d’accueil.



Aujourd’hui, c’est la découverte d’un corps sur un chantier à Lille. Commence une enquête du Corse Leoni et de son équipe.



Pierre-Arsène, tout du long, il a serré les poings et les dents, ça avait l’air de le retourner cette histoire. Il lui a confié que lui aussi venait d’une île. Que lui aussi avait une Mamilouise qui s’appelle mémé Angèle, même qu’ils habitent ensemble. Jean-Toussaint n’en revient toujours pas. Un flic qui prend des gnons, qui pleure et qui habite avec sa mémé !



Pierre-Arsène lui a dit d’autres trucs que Jean-Toussaint n’oubliera pas de sitôt. « Je ne suis pas sûr que j’aurais eu votre force. Vous êtes resté un type bien, Jean-Toussaint. Mamilouise doit être fière. Elle a bien fait son travail. » Ces paroles, elles lui sont montées droit à l’âme.



Elena Piacentini est une conteuse d’histoire. C’est un polar sur fond de roman noir. Riche en évènements historiques comme en champ lexical, ce roman est travaillé, abouti et fortement recommandé.



Je découvre les personnages avec ce roman. L’un d’entre eux est d’ailleurs drôlement mis à mal. Le corse n’avait pas vraiment besoin de ça. J’ai trouvé qu’ils avaient une très grande humanité avec des qualités et des défauts.



Les passages sur la vie de Jean-Toussaint sont d’une extrême sensibilité. L’on touche la qualité de plume de l’auteur. Vous ne pourrez que vous attacher à cet enfant devenu homme. Un personnage qui marque indubitablement.



Derrière cette l’enquête vous avez la vie, l’absence, le deuil, surtout le passé et le savoir-vivre avec.



J’ai découvert un auteur. C’était une magnifique rencontre.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
Commenter  J’apprécie          50
Vaste comme la nuit

Le commandant Lazaret, mentor et amant occasionnel de la capitaine Mathilde Sénéchal, atteint d'un cancer se suicide en mer, son bateau est retrouvé à la dérive. Il laisse à Mathilde un dossier vieux de trente ans, la disparition non élucidée de Jeanne Bihorel qui donnait parfois des cours de piano à Mathilde. Une disparition survenue le même jour où Mathilde, alors enfant, a eu un accident de vélo qui l'a laissée en partie amnésique.



L'intrigue met beaucoup de temps à débuter, il faut attendre plus de la moitié du récit pour que les premiers éléments de l'enquête et du passé nous parviennent. En effet dans cette première partie l'auteur s'attache surtout à faire ressortir le mal être et les états d'âme de Mathilde traumatisée par son passé. La dynamique de lecture s'avère très lente et le récit ne parvient pas à capter suffisamment l'attention du lecteur.



Quand débute réellement l'enquête, les interrogatoires des témoins du passé n'apportent que peu d'indices au lecteur sur la disparition de la jeune femme. Dans cette deuxième partie l'auteure fait ressortir les faits qui se sont déroulés le même jour que la disparition de la jeune femme femme dans les décennies passées. Des faits troublants de morts inexpliquées qui donnent une atmosphère oppressante au récit, des morts de proches des familles toujours au même dates qui permettent de maintenir le suspense. Les interrogatoires ne fourniront rien de véritablement concret pour l'enquête, c'est surtout le travail de Mathilde sur elle même qui conduira au dénouement. La totalité du récit est plus basé sur l'atmosphère que sur les faits.



Le personnage de Mathilde s'avère très fouillé , néanmoins le fait que l'on se retrouve une fois de plus avec un personnage marqué par son passé, c'est devenu une habitude dans les thrillers et les romans policiers, ne nous permet pas de s'attacher à elle. Dans ce roman de la deuxième série de l'auteure on est aux antipodes du personnage central de la première série de l'auteur qui lui se révélait attachant. A notre avis, hormis le personnages d'Hortense, les personnages secondaires ne sont pas suffisamment exploités.



La plume de l'auteure est beaucoup plus riche et travaillée que dans la majorité des romans du genre, mais cette qualité dans la première partie du roman à son revers. L'auteur comme mentionné ci-dessus s'attachant trop aux ressentis de son personnage, l'écriture accentue l'effet de lenteur.



Une lecture qui à la sortie nous laisse sur un sentiment mitigé.






Lien : http://imaginaire-chronique...
Commenter  J’apprécie          50
Carrières noires

Alors qu'Arsène Leoni a quitté la police judiciaire depuis la mort brutale de sa femme, il découvre à Lille le cadavre d'une ancienne sénatrice influente. Devant le refus de son remplaçant d'ouvrir une enquête qui pourrait s'avérer gênante, Leoni et la légiste Eliane Ducatel tentent d'élucider l'affaire. Si cet opus est la 4ième enquête de Leoni, ce n’est pourtant pas ce héros récurent le personnage centrale de ce roman. En effet l’auteur nous entraine avec brio dans une histoire ou chaque personnage secondaire est à lui seul est un roman. Elle met en lumière remarquablement les petites gens.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          50
Vendetta chez les Chtis

Ne te fie pas au titre qui sent bon la comédie policière, l’inspecteur Dany Boon ne figure pas au générique (en partie parce que, depuis la disparition du grade en 1995, on ne croise plus d’inspecteurs de police – excepté chez certains auteurs de polar mal documentés, mais Piacentini n’en fait pas partie).

Le titre original, À feu et à sang, donne moins envie de rigoler, sauf si tu es pyromane et sociopathe.

Troisième volet des aventures de Pierre-Arsène Leoni, policier corse catapulté près du cercle polaire en la bonne ville de Lille. Très bon bouquin et un de mes préférés de la série. Très dense aussi.

On retrouve Leoni, sa fine équipe de la maréchaussée nordiste, sa chère et tendre enceinte jusqu’aux oreilles et son entourage corse qui remonte pour le coup très loin en arrière (RATTRAPÉ PAR SON PASSÉ, comme clame le bandeau agressif de la couverture).

Du côté des nouvelles têtes de cet opus, le premier qui vient à l’esprit est l’assassin de l’histoire. Il ne s’agit pas du colonel Moutarde avec le potjevleesch périmé dans la véranda, mais d’un tueur de femmes enceintes. Des meurtres, du feu, des allusions religieuses, des militants anti-avortement illuminés, une journaliste aux dents assez longues pour se prendre les pieds dedans, un Keyser Söze à gages aussi légendaire que fantômatique et même des directeurs de collection en goguette (je soupçonne le personnage de Maxime Guillon d’être un croisement entre Gilles Guillon et Maxime Gillio, qui furent tous deux à la tête des Polars en Nord).

De quoi se mettre sous la dent à profusion vu la masse d’éléments proposés dans ce roman. Si tu as peur de te sentier largué, pas de panique. L’intrigue et ses développements sont très bien construits, le propos est clair, idem les explications des tenants et aboutissants. Piacentini rime avec maîtrise et rigueur (du moins si l’on en croit le traité de poésie d’Yvain, chevalier au lion, petit pédestre et expert en rimes triples).





Ce que j’ai apprécié dans ce bouquin, c’est le sens de la retenue.

Des femmes enceintes assassinées, il serait facile de tirer à deux mains sur la corde sensible et de jouer la grande symphonie du pathos auprès du lecteur. Piacentini trouve le ton juste entre les caisses de tire-larmes sponsorisées par Kleenex et l’excès inverse, le traitement clinique désincarné en mode Les Experts.

Même chose concernant les meurtres, ou pour être plus précis le traitement des cadavres. Le tueur emploie une méthode que même moi je désapprouve (c’est dire le niveau, quand on connaît mon amour pour le pal, l’écartèlement, la roue, le lavement au verre pilé…). D’aucuns auraient décrit par le menu l’état pas racontable des corps en trois pages dégoulinant de supplices et de tortures, une facilité récurrente dans le polar et le thriller pour susciter à moindres frais l’horreur du lecteur. Ici, pas de description gore interminable et surchargée. Du court, de l’allusif, des faits stricts, et à l’arrivée une vraie horreur, grâce à cette économie de mots et d’effets. Même esprit que la fin du film Se7en : on ne voit pas le contenu de la boîte en carton, la force de la scène vient là.

Du noir, donc, mais pas que. C’est quelque chose que j’aime beaucoup chez Piacentini : tout n’est pas que mort, ténèbres, grisaille et lecture anxyogène. Le roman s’offre des moments de légèreté, souvent centrés sur les personnages féminins. Je pense à la tendresse un peu rude de mémé Angèle ou à Monique l’improbable secrétaire péroxydée (scène d’anthologie !). Mention spéciale au fil narratif autour de la légiste et son latin loverrrrrr qui ne manque pas d’r. Cette enquête dans l’enquête prend par moments des allures d’aventure de Scooby-Doo avec ses visites de caves et de cimetières à la lampe torche. L’auteure parvient à alléger l’atmosphère globale grâce aux duettistes d’enquêteurs amateurs, tout en gardant un équilibre pour ne pas verser dans la pantalonnade.





Comme les autres titres de la série, Vendetta chez les Chtis repose sur ses personnages. C’est LE point que j’adore chez Piacentini, parce qu’elle ne se contente pas de suivre le manuel d’écriture.

Quand tu t’en tiens à la recette, chaque protagoniste a son caractère, son look, son passé, sa façon de s’exprimer, tatati, tatata. Les bons cuistots obtiennent un sans-faute au plan technique… mais… Il manque quelque chose, parce que les personnages ne sont jamais que ça : de la technique. Tu sens toujours quelque part la créature artificielle, le golem romanesque.

Et ce n’est pas qu’une question de réalisme ou d’authenticité. Tu peux mettre dans un personnage toutes les anecdotes que tu veux, tirées de la vie réelle, il aura l’air vrai mais il ne sonnera pas forcément juste.

La différence entre un bon et un excellent personnage (et donc entre un bon et un excellent auteur), c’est ce petit truc en plus, au-delà de la stricte construction littéraire. Piacentini ne met pas en scène des personnages, elle raconte des gens. Son truc à elle s’appelle l’humanité.

L'humanité coule assez de source chez les “gentils” pour ne pas s'appesantir dessus. On la retrouve aussi du Côté obscur. Les méchants ne sont pas juste des antagonistes présents pour des raisons narratives, ni des super vilains de foire agitant leur cape noire au rythme de leurs ricanements sardoniques. Des ordures, oui, mais avec une facette humaine, qui peut se manifester par des blessures qui les ont fait basculer du mauvais côté ou par l’hybris propre à notre espèce.

Derrière ces assassins qui font figure de méchants “officiels”, on trouve les pourritures de l’ombre, les vrais méchants : les puissants, les nantis, les institutions, les figures d’autorité qui n’assument pas leur rôle de garde-fou, les parents plus soucieux du qu’en dira-t-on que du bien-être de leurs gamins, tous ces gens qui font passer argent, pouvoir et orgueil avant le reste. Le pire tueur en série est loin, très loin, d’atteindre leur score en matière de victimes.
Lien : https://unkapart.fr/vendetta..
Commenter  J’apprécie          50
Carrières noires

Le bouquin du jour : Carrières noires, Elena Piacentini.



Quel plaisir de retrouver Pierre-Arsène Léoni, le héros ensoleillé (mais qui ne manque pas non plus de part d'ombre) de Elena Piacentini.

J'ai dévoré cet opus en deux jours, c'est vous dire si j'ai aimé !



Plusieurs remarques me viennent à l'esprit : D'abord, je trouve le personnage de l'homme-ombre extraordinaire. Certaines pages le concernant sont particulièrement intenses. Sa relation à l'obscurité lui donne une personnalité à part. A mon avis, il pourrait être le héros d'une nouvelle série, dans une veine plus "dark" de polar.



Ensuite, les carrières, qui sont un "personnage" du roman à part entière méritent aussi d'être encore exploitées. Pour un auteur, c'est du pain béni, d'avoir un tel univers à explorer, non ? J'ai très envie d'aller les visiter "en vrai". Pour le frisson, pour voir si ça ressemble à ce que j'ai imaginé...



Enfin, ma première lecture d'un roman d'Elena Piacentini remonte déjà à quelques années (je dirais Interpol'Art 2015, de mémoire). Cela me permet de mesurer l'évolution de l'écriture, du style : C'est de mieux en mieux ! Beaucoup plus de profondeur, de maturité, tout en gardant l'élégance initiale.



Elena est un auteur à part dans mon panthéon personnel. Elle sait pourquoi, j'ai eu l'occasion de le lui dire. Mais c'est vraiment son talent la première raison de mon attachement. Nul doute que je vais prolonger mon plaisir avec les titres que je n'ai pas encore lus.



Avec toute mon amitié, Elena, merci pour tout, et à bientôt, j'espère.



Le quatrième de couverture :

Depuis les carrières souterraines et glacées de la petite ville de Lezennes, près de Lille, un homme-ombre surveille. C'est son domaine, son royaume. Il fuit ceux d'en-haut mais connaît tous leurs secrets, entrevus depuis leurs caves. Et de secrets, la ville du Nord n'est pas avare : les sales dossiers que la vieille sénatrice Maes cache dans son coffre-fort, les ambitions présidentielles de son neveu, les rêves de villégiature de sa femme de ménage...

Jusqu'au jour où le commandant Pierre-Arsène Leoni, prêt à quitter définitivement Lille pour rejoindre sa Corse natale, tombe sur le corps sans vie de l'ancienne sénatrice et où la ville secrète se transforme en ville assassine...
Commenter  J’apprécie          50
Des forêts et des âmes

Ce que j’aime avant tout chez Elena Piacentini, ce sont les toiles de fond qu’elle utilise pour poser ses histoires.

Elle dénonce Elena. Elle parle à ses lecteurs de sombres affaires oubliées ou encore dans ce cas précis, de scandales sanitaires et de lobbies pharmaceutiques. C’est, entre autres choses, ce qui est fascinant dans les romans de l’auteure car il ne s’agit pas de simples enquêtes policières fort bien écrites : le fond y est authentique et le travail de recherche et de documentation qu’elle réalise est des plus remarquable.

C’est donc la toute puissance des laboratoires qu’Elena Piacentini dénonce dans « Des forêts et des âmes ». C’est du pouvoir de l’argent au détriment de la vie dont il est question. De la santé de quelques hommes ou femmes échangée contre quelques dollars ou euros.

Nous pourrions allez loin dans le débat. Nous pourrions parler ici du genre humain et de sa propension à vouloir toujours plus. Nous pourrions débattre de l’importance des choses. Oui, nous pourrions. Mais ce qui compte aussi dans ces quelques lignes et cette modeste tribune, c’est de pouvoir mettre en avant la qualité de l’écriture des romans d’Elena car chacun de ses ouvrages est empli de poésie.

C’est beau ce qu’elle écrit Elena. C’est beau ce qu’elle fait avec les mots. Ils ont une telle justesse qu’on y sent l’évidence de chacun d’entre eux. Tous les sentiments sont criants : l’amour, la joie, la tristesse. Tout est à sa place. C’est ciselé et ça va droit au cœur. En tout cas, ça va droit au mien.

Et puis il y’a l’ innocence , extraite et transcendée pour la confronter à la violence. Elle réussit à faire ça Elena : parler du fil ténu entre l’amour et la haine, de la si petite frontière entre les deux, des paradoxes humains.

Chaque roman de l’auteure me procure un plaisir riche en émotions diverses. Ses personnages, son style, sa poésie : tout ce qui fait d’elle une romancière à part dans le paysage du roman noir francophone me séduit parfois au-delà des mots et me rappelle la fragilité de l’être humain.

Elena parle de l’âme des Hommes. En tout cas, elle parle à la mienne.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
Commenter  J’apprécie          50
Comme de longs échos

J’aime énormément les aventures du commandant corse Pierre-Arsène Léoni d’Elena Piacentini… Du coup, j’avoue que j’hésitais un peu à lire son dernier polar qui n’est pas avec ce flic récurrent. Et puis, je me suis jetée à l’eau, et j’en suis ravie car on retrouve dans « Comme de longs échos », l’excellente écriture de l’auteure, des personnages très attachants, bosselés mais avec de vraies belles valeurs et un suspens bien mené. J’ai été happée de suite dans cette histoire, avec toute une nouvelle panoplie de flics passionnés et passionnants… Et puis, et puis, moi la grande passionnée d’Egyptologie, un petit soupçon d’Egypte antique dans l’histoire, m’a bien plu. Je ne connais pas les projets d’Elena Piacentini mais j’aimerais assez retrouver le Capitaine Mathilde Sénéchal et l’ex flic Pierre Orsalhièr dans d’autres aventures… vraiment ! et Adèle bien sûr et toute l’équipe de la DIPJ de Lille. Ah oui, car cela se déroule à Lille, tout comme les aventures de Pierre-Arsène ! Mais Pierre Orsalhièr, lui n’est pas Corse mais Ariégeois, tout aussi attaché à son pays, à la nature et avec un cœur tendre et sensible sous une apparence un peu bourrue et rude. Ces deux personnages ont de nombreux points en commun et c’est sans doute leur grande humanité qui me fait les aimer autant.

Je le sais maintenant, d’Elena Piacentini, fait vraiment partie de mes auteurs préférés, dans le top 5 ! Grand merci à la personne qui m’a offert il y a quelques temps « Carrières noires » et m’a ainsi permis de découvrir cette auteure. Elle se reconnaîtra !

A lire absolument !


Lien : https://mapassionleslivres.w..
Commenter  J’apprécie          50
Comme de longs échos

D’abord l’horreur, le meurtre violent, incompréhensible, sauvage. Elena Piacentini décrit la scène de crime avec tant de finesse et de noirceur qu’on aurait l’impression de sentir l’odeur de la mort qui se déploierait dans nos narines. Puis l’incompréhension « où est le bébé ? ». L’état de choc du mari se transforme rapidement en peur, la peur viscérale que quelqu’un ait enlevé l’enfant pour lui faire du mal.



L’enquête se met en place très rapidement vu l’urgence de la situation. Ce sont des heures, des jours décisifs et la tension est palpable dans l’équipe chargée d’enquêter sur l’enlèvement du nouveau né. Et puis les premiers soupçons, forcément… Le mari est toujours le premier suspect lorsqu’une femme est abattue, lorsqu’il y a un drame familial, d’autant plus quand le couple est en crise et que le divorce semble proche. Je ne vous dévoile rien du livre en vous parlant de ça, c’est un fait, vous le savez vous qui êtes des habitués des polars et thrillers. Cependant, Vincent semble réellement ébranlé par l’assassinat de sa femme, et ne cessera de clamer son innocence pendant toutes l’enquête malgré les preuves qui l’accablent. Les doutes des enquêteurs et le professionnalisme de Mathilde, capitaine de police, pousseront les enquêteurs à continuer leurs investigations, d’autant plus qu’un ancien flic s’immiscera dans les investigations parce qu’il a enquêté il y a de nombreuses années sur un cas similaire. Le parallèle sera donc régulièrement fait entre les deux affaires, bien que l’action principale se situe à notre époque, et vous risquez d’être surpris par la tournure que prendra l’enquête grâce aux diverses révélations qui seront faites.





L’auteure se charge d’occuper le lecteur de manière régulière histoire de ne pas le lasser et de le perdre en route en raison de l’enquête qui piétine et des enquêteurs qui tournent en rond. Il y aura bien de nouveaux personnages et des rebondissements, mais l’auteure n’a pas voulu ici d’un rythme haletant : elle a préféré prendre le temps de décortiquer ses personnages, les situations dans lesquelles ils évoluent, plutôt que de vouloir faire du sensationnel et de l’explosif. Ça change, et cela rend ce livre terriblement crédible, d’autant plus quand on sait qu’il est basé sur un fait divers ayant réellement existé.



J’ai découvert l’écriture de cette auteure et force est de constater que j’ai vraiment apprécié son ambivalence, car il en résulte un style très travaillé et abouti mêlant d’un côté une noirceur pesante, étouffante, glaçante, et de l’autre une écriture quasi poétique qui rapprocherait presque ce thriller d’un roman de littérature blanche. Je n’oppose pas le genre du thriller aux belles lettres, que l’on soit clair, il est possible d’allier les deux, mais force est de constater que la grande majorité des polars et thrillers que je lis n’ont pas forcément la délicatesse d’une écriture aussi sensible. J’apprécie énormément retrouver cette élégance de plume dans les thrillers car cela a pour effet, en quelque sorte, d’atténuer la noirceur d’une intrigue aussi lugubre. Ce paradoxe est particulièrement présent dans les livres écrit par des femmes, et j’avoue qu’entre deux horreurs j’apprécie de faire une parenthèse un peu plus douce (mais pas trop!), histoire de pouvoir reprendre mon souffle et de cicatriser les écorchures qu’ont laissé mes précédentes lectures sur mon âme de lectrice.



[Le mot de la fin]

J’aime bien lire des drames familiaux moi en ce moment… Parce qu’ils sonnent vrai, parce qu’ils permettent de nous identifier, de nous projeter et donc de ressentir de l’empathie, parce qu’ils touchent à quelque chose que l’on voudrait de sacré, le cercle familial, qui devrait être le lieu incontestable dans lequel on se sentirait en sécurité. Et quand on touche à ça, ce sont toutes nos bases qui sont fragilisées et on se retrouve plus vulnérable que jamais.



Les monstres sont partout : dehors, nous les croisons au détour d’une rue sombre, nous frissonnons en croisant leur regard, ou chez notre voisin que nous saluons tous les jours, et parfois nous vivons sous leur toit, à leur côté, sans nous en rendre compte…
Lien : https://anaisseriallectrice...
Commenter  J’apprécie          50
Crimes au musée

Des meurtres dans un musée ou du moins autour de ce thème, c'est une bien bonne idée, enfin en général c'est un lieu où l'on se détend pour engranger du savoir et profiter de la culture qu'ils ont à offrir.

Dans le cas présent Richard Migneault a mis au point un recueil de nouvelles en choisissant des femmes, rien que des auteures et pas des moindres.

Quelles femmes !!



Le recueil est conçu avec une vraie présentation de l'auteure, à la suite de chaque nouvelle.

La découverte est double quand ça en est une, c'est une excellente idée.

Toutes différentes, la qualité est là, vous en trouverez de piquantes, de palpitantes, de surprenantes, quand d'autres vous laisseront bouché bée.



La diversité des nouvelles est telle que le rendu est très homogène et agréable à lire.

Richard tu attendais mon avis et bien il est enthousiaste et bravo pour la sélection de ces auteures toutes talentueuses.



J'aime énormément les nouvelles, je le répète à chaque fois que j'en lis et pour moi, ces textes courts ont pour vocation de vous brutaliser, dans le bon sens bien entendu.

Mais c'est aussi l'occasion de poursuivre avec des auteures qui vous ne connaissiez pas ou peu, de vous donner des idées de lectures futures et surtout envie de poursuivre votre envie.






Lien : https://leshootdeloley.blogs..
Commenter  J’apprécie          50
Crimes au musée

Je remercie tout d’abord NetGalley et les éditions Belfond pour l’envoi de ce recueil de nouvelles.



Crimes au musée est le troisième recueil autour du polar, à l’initiative d’un blogueur québécois passionné, Richard Migneault.

Mais alors que les deux premiers, Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, réunissaient essentiellement des auteurs du Québec, ce troisième volet a traversé l’océan, pour le plaisir des lecteurs certes, mais aussi pour solliciter l’imagination fertile de quelques uns de nos auteurs belges et français, de concert avec des voix québécoises.

L’occasion de découvrir des plumes féminines peu connues car oui, en effet, vous avez le plaisir de lire les femmes et rien que les femmes du crime.



Richard Migneault titille votre intérêt pour l’auteur qui vient de poser le point final de sa nouvelle en écrivant quelques mots sur sa personnalité et son parcours et vous donne envie d’en savoir davantage sur ses écrits. Très intéressant, surtout pour les auteurs du Québec que nous ne connaissons que très peu voire pas du tout.



Il est toujours difficile de donner une « note » globale pour un recueil quand certaines histoires nous ont davantage marqués que d’autres.



Que le musée soit le théâtre de crimes ou que, par extension, l’art en soit le mobile, ces dames ont su nous offrir 18 nouvelles originales et totalement différentes les unes des autres, nous plongeant à chaque fois dans des univers uniques.



L’ombre d’Alphonse de Danielle Thiéry nous entraîne dans un musée où la fascination pour Alphonse Bertillon, fondateur du système anthropométrique judiciaire, suscite, bien au-delà de la mort, passion et crime. Ce qui peut nous sembler absurde est une obsession pour un autre, histoire cocasse si le sang n’avait pas été versé!



Il faut savoir se salir les mains de Claudia Larochelle où quand l’art est poussé à l’extrême, voire à la folie. Méfiez-vous si votre conjoint est un artiste, l’auteur suggère fortement mais l’étude de la personnalité de l’artiste ne laisse aucun doute! Machiavélique!



Le chef d’œuvre de Dominique Sylvain explore le monde du tatouage alors que l’art est vivant et peut même survivre à la mort au travers de sa toile humaine. Une ambiance un peu glauque mais savoureuse dans sa morbidité.



L’intérieur de Karine Giebel est une nouvelle violente dans son analyse sociale du marché du travail actuel, alors que les plus faibles de notre société alimentent le nouvel esclavage moderne, juste pour survivre. Et quand la victime est une maman célibataire, on lit cette nouvelle malheureusement pas si fictionnelle que cela avec la rage au ventre.



Les météores saignent d’Ariane Gélinas nous parlent d’une artiste ratée, qui tel un guerrier buvant le sang de ses victimes pour en acquérir la force, puise chez ses conquêtes le talent qu’elle n’a pas. Une nouvelle noire ironique, délectable et… glaciale!



Mobster’s Memories d’Andrée A. Michaud est une histoire rocambolesque où les balles pleuvent dans une course-poursuite folle et se termine dans une salle de musée où réalité et mise en scène s’entremêlent. Difficile de ne pas avoir le sourire avec cette nouvelle!



Avec Charogne de Marie Vindy, nous nous glissons dans la mort esthétique inspirée d’un tableau, une mise en scène d’une fin en apothéose de deux amants qui obsédera même l’inspecteur venu enquête et tombé sur le charme de tant de beauté. Ironie de l’adultère, ne jamais sous-estimer le cocu!



Le Christ couronné d’épines de Catherine Lafrance ou quand certains se permettent quelques privautés sous couvert de culture, d’œuvres d’art et de mille précautions pour leur préservation! Une petite enquête rapide mais rudement efficace pour élucider la mort de trois conservateurs de musée!



Dentelles et dragons d’Elena Piacentini est une magnifique nouvelle sur les liens forts et profonds entre un fils et sa mère. Certes les broderies si délicates sont un peu gâchées par le sang mais la vengeance, c’est aussi tout un art, non?



Le second linceul d’Ingrid Desjours nous entraînent dans la vie des poupées de cire. Comment? Elles ne vivent pas? Vous êtes certains? C’est que vous ne connaissez pas Ingrid Desjours alors! Une petite pointe de mystère et de fantastique au creux du musée Grévin!



La Mort à ciel ouvert de Florence Meney met en scène un couple déséquilibré, usé, de faux-semblants. Il y a diverses manières de rompre, différentes solutions pour en finir. Mais celui qui semble avoir les cartes en mains devrait attention à la marche… les pierres s’usent tellement au fil des décennies sous les pas des visiteurs d’un musée à ciel ouvert! Excellent et jouissif de voir qu’amour et haine sont étroitement liés!



L’art du crime de Barbara Abel nous parle d’un triangle amoureux où l’adultère conduit à la mort. Le musée d’Art contemporain devait consacrer la grande artiste Vera Charlier, la maîtresse de Monsieur le maire… mais un si jeune innocent qui fera les gros titres. Une nouvelle cruelle et sombre… Les adultes sont parfois si stupides et égoïstes…



Homme à la machette de Geneviève Lefebvre évoque les massacres ethniques en Afrique avec force et pudeur. Et quoi de mieux qu’un musée racontant la genèse des génocides à travers le monde pour réaliser la vengeance qui couve depuis tant d’années. Une nouvelle sombre, dure et particulièrement prenante!



La vieille de Martine Latulippe est une nouvelle qui m’a beaucoup émue. De part l’amour et la relation étroite qui lient une mère à son fils, de ce fil invisible unique, indestructible et intouchable. Et parce que je me suis identifiée à cette vieille dame qui ne peut pas profiter en paix de sa visite au musée à cause d’une bourgeoise atteinte de diarrhée verbale! Allons! L’art, ce n’est pas du blabla saoulant, c’est du sérieux que diantre!



La mystérieuse affaire du Codex Maya de Stéphanie de Mecquenem est un huis-clos à la Agatha Christie où chacun pourrait être le coupable mais nous savons bien qu’il n’y en a qu’un seul… encore faut-il le trouver! Et que ne ferait-on pas pour avoir tous les honneurs d’une fabuleuse découverte! Intrigue classique et efficace.



Renaissance de Nathalie Hug est touchant dans le rapport maternel difficile qu’entretient une artiste avec son fils. Il n’est pas rare de rencontrer des artistes qui se dévouent totalement à leur art au point de se dire ou qu’on dise d’eux qu’ils sont difficiles à vivre. Et lorsque c’est un enfant qui en paye le prix, il ne faut guère s’étonner qu’il se trouve de l’attention… ailleurs! Une nouvelle mystérieuse et flippante!



Un thé pour le gaijin de Claire Cooke. Boire du thé c’est dangereux… super dangereux. La cérémonie du thé au Japon répond à de multiples codes… c’est tout un art et malheur à celui qui y déroge! Un voyage nippon aux côtés d’une geisha qui ne s’épanouira jamais. Dépaysement total!



Le retraité de Marie-Chantale Gariépy est jouissif d’ironie! Un vieil monsieur si paisible en apparence, englué dans ses petites habitudes, se laisse entraîner dans le musée de sa vie. Passé, présent mais que lui réserve l’avenir?



Ce recueil de nouvelles est idéal, par son format, pour les vacances. Il est idéal également pour découvrir de nouvelles plumes et pour dépoussiérer un peu les clichés que trop d’entre vous se font des musées que vous rencontrerez sur la route de vos voyages… ils vous réservent quelques surprises…

Mention spéciale pour les nouvelles de Karine Giébel, Elena Piacentini et Martine Latulippe que j’ai adorées!



18 nouvelles, 18 auteurs de talent et 18 personnalités féminines à découvrir! 18 femmes rien que pour vous mais… attention, elles sont redoutables!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          50
Les silences d'Ogliano

Le roman se déroule en Corse (quoique ce ne soit jamais dit, j'extrapole un peu) dans une vallée isolée, dominée par un majestueux massif et le maquis impénétrable.

Une tragédie va se nouer.

Les hommes tiennent la vallée mais l'autrice dessine à merveille le portrait de femmes puissantes.

Un roman réussi sur les secrets de famille, l'omerta, les non-dits, les désirs de vengeance portés par une plume magnifique qui décrit si bien des paysages magnifiques.

Un bémol pour la passion soudaine entre deux personnages principaux (je ne spoile pas) à laquelle je n'ai pas crue.

Bravo aux éditions Actes Sud pour leur superbe couverture, très accrocheuse.



Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elena Piacentini (896)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Étranger - Une Révision complète du roman! (Niveau: Très difficile)

Qui a écrit 'L'Étranger'?

J. P. Sartre
Albert Camus
Jean Camus
Georges Camus

35 questions
358 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur cet auteur

{* *}