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Critiques de Emmanuel Pierrat (103)
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Barbes et Moustaches

Aujourd’hui je vais évoquer Barbes et moustaches de Jean Feixas et Emmanuel Pierrat. Cet ouvrage, paru en 2015 et toujours d’actualité, est à la lisière entre l’essai et le beau livre. De nombreuses illustrations accompagnent les courts textes, sortes de vignettes pour en quelques mots cerner un sujet.

Barbes et moustaches est une plongée au cœur de la pilosité faciale masculine (principalement) au cours d’un voyage guidé historique. Si la mode est actuellement à l’exposition des poils sur le visage il n’en a pas toujours été ainsi. Dans le premier chapitre, un éloge du poil est proposé ; aucune ambiguïté dans le propos, les auteurs apprécient et défendent les visages barbus ou moustachus (ils évoquent même dans un chapitre les favoris – rouflaquettes, pattes –). Ils semblent adeptes des barbes de quelques jours et surtout clament l’importance de la liberté de choix sans obéir à un quelconque diktat. Mais force est de constater qu’un rasage quotidien outre l’agression contre la peu représente au terme d’une vie un temps non négligeable. La barbe peut avoir différentes connotations : sociale, religieuse, intellectuelle, politique, artistique. Au gré des exemples et des anecdotes Feixas et Pierrat insistent sur les représentations sociales associées. Ils énumèrent des personnages historiques et politiques en focalisant sur leur pilosité et l’influence qu’ils ont eue. Nul doute que selon ce qui est porté par le leader, la cohorte de la population va adopter un comportement imitatif. Le port de la barbe peut être associé à un certain fanatisme religieux et favorise une identification à un groupe d’appartenance mais il faut se méfier de tout amalgame hâtif (des terroristes islamistes agissent avec un visage glabre). La moustache est un élément de charme et d’élégance, certains hommes en usent pour séduire. Là encore la mode et l’époque jouent un rôle primordial. Les extravagances les plus folles sont rapportées, les moustaches les plus longues sont mesurées, les barbes les plus garnies sont louées. Dans un bref chapitre digressif il est question de femmes à barbe avec l’exposition de « phénomènes de foire » qui sont exploités au détriment du respect dû à toute personne. Certaines barbes ou moustaches sont iconiques et identifiables au premier regard ou à la moindre esquisse. On peut citer celles de Dali, Hitler, Castro, Einstein, Mastroianni, Che Guevara. La domestication des poils est tout un art, les barbes et les moustaches s’entretiennent, il ne s’agit pas de laisser pousser des poils en friche. Les barbiers redeviennent des corporations à part entière qui reçoivent dans leurs locaux des hommes qui prennent soin de leur visage. Dans la page de conclusion, s’adressant à l’homme contemporain les auteurs écrivent : « (arty) une nouvelle façon de vous raser, une autre manière d’assumer une masculinité qui ne renonce pas à sa force, mais ne l’exhibe plus. Le mâle n’a plus honte de sa condition, il ne tourne plus le dos à son genre, mais, pas plus que la détestable richesse, la barbe ne doit être arrogante. Elle ne dépassera donc pas trois centimètres. C’est à ce prix que reste intacte la part de féminité que tout homme digne de ce nom doit désormais revendiquer. »

Barbes et moustaches se lit avec plaisir et mine de rien, sous un aspect ludique les auteurs soulèvent de vraies questions possiblement existentielles.

Voilà, je vous ai donc parlé de Barbes et moustaches de Jean Feixas et Emmanuel Pierrat paru aux éditions Hoëbeke.


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Ernestine ou la justice

Si j’ai vraiment adoré ce livre, je déplore vraiment le texte de la quatrième de couverture qui n’est pas du tout représentatif du texte. Ernestine n’est pas une journaliste et le sujet central du livre n’est pas l’assassinat de Jaurès mais bien le portrait d’une jeune femme hors norme au début du XXe !



L’histoire commence donc avec notre jeune Ernestine qui veut faire des études mais en 1916, une fille ne fait pas ce qu’elle veut. A force de persistance et d’arguments, elle réussit à persuader son père et pour lui prouver qu’elle en veut, obtient son diplôme d’avocate. Entre-temps, son père cherche à la marier et Ernestine doit faire bonne figure malgré son dégoût face à cette idée (et aussi au mari qui est aussi étriqué d’esprit sur les femmes qu’on s’y attend). Mais la guerre va arriver et va changer bien des choses…



J’ai aimé Ernestine, bien sûr, bien évidemment je dirais même ! Comment ne pas apprécier cette jeune femme qui veut s’émanciper, vivre par elle-même, faire un métier, œuvrer pour la justice et se défaire des carcans du patriarcat ?



Lorsqu’elle devient avocate, elle se fait sans trop de peine embaucher dans un cabinet grâce à une connaissance. La partie sur l’assassinat de Jaurès va donc se jouer ici puisqu’elle va travailler d’arrache pied sur ce dossier qui lui permettra de prouver sa valeur, faire ses preuves et démarrer sa carrière. J’ai trouvé certaines parties longues mais, il faut reconnaître que sur le plan juridique, le sujet est vraiment bien traité et les explications judicieuses.



Les différentes figures masculines croisées sont toutes intéressantes même si pas toutes appréciables et elles permettent de montrer une société en mouvance avec des volontés bien distinctes.



C’est donc une très belle découverte pour moi et je déplore vraiment que ce livre ne fasse pas plus parler de lui !


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L'industrie du sexe et du poisson pané

Je n'ai pas saisi l'objet de ce livre ou son pourquoi, ou ses pour quoi...

Tentative de coupler la sexualité humaine avec l'halieutique, pour faire rire ? Pour élargir les esprits ?

Les différentes "sexualités" ou modalités-pratiques sexuelles sont très banales, et les héroïnes, qui s'y mettent, en redeviennent finalement assez classiques.

Ce livre n'est pas choquant non plus, il ne vient pas briser des tabous, ni ne fait apprendre grand chose. Sauf sur les poissons, la mer, ça oui. Est-ce alors un livre écologique ? Un livre subversif qui propose une émancipation d'un sort souvent si pénible qu'est celui de pêcheur. Ou alors tout ça aurait démarré juste sur le jeu de mot vieux d'au moins 2021 ans : pécheur/pêcheur... Et ces deux pêcheurEs/pécheresses permettant par leurs aventures une sorte d'évasion d'un sort cruel...

Rien d'excitant au final, rien d'explosif, rien de très hilarant non plus. Ce qu'on nous vante pourtant sur la 4e de couverture. (Le titre est par contre plutôt bien choisi.)

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Les dix gros Blancs

Sur une petite île privée des caraïbes, la fine fleur de la pop anglaise vient régulièrement séjourner dans leur riche villa. Mais voilà… sur l'île Moustique, dans les Antilles Mick Jagger est assassiné. La saison des cyclones commence et les touristes occidentaux sont privés de communication avec la capitale. Une équipe d'enquêteurs locaux est improvisée, menée par Prosper Boniface. L'enquête piétine jusqu'à ce qu'on retrouve David Bowie assassiné lui aussi. Et la série de meurtres atroces semble vouloir décimer tous les peoples de l’île. Isolé du reste du monde par un ouragan, le médecin Pierre Boniface, doit mener l’enquête dans la tourmente. Et... Chacun commence à faire le rapprochement avec « Les dix petits nègres ». Oups pardon j’aurai dû dire avec « ils était dix » car vous l’avez compris Emmanuel Pierrat nous propose là un pastiche du chef d’œuvre d’Agatha Christie. Et c’est plutôt bien fait, c’est même parfois désopilant. Bon peut-être certains personnages sont-ils trop caricaturaux dans cette satire où l’auteur se moque, sans vraiment les dénoncer, des mœurs de la jet set sous les tropiques. Et si j’ai souvent souri, j’aurai aimé que l’ironie ici soit plus mordante !
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Sexes : Images-pratiques et pensées contempor..





Les illustrations qui ponctuent les textes sont vraiment très belles, bien choisies. On quand même est sur un beau-livre.



Les analyses sont belles également, très bien ficelées, bien écrites : on oscille entre l’Histoire de l’art, l’esthétique, une certaine forme de sociologie aussi… Tout cela amenant à questionner la société, noter rapport aux images sexuelles, au monde de la sexualité par le prisme de l’art contemporain. C’est vraiment très intéressant, chaque chercheur pertinent dans sa spécialité.

On en vient, au fil des pages, à réaliser que parler sexualité, parler porno, dans l’art comme dans la culture populaire, ce n’est pas une bravade, ce n’est pas pour choquer, mais, finalement, malgré ce que l’on pense, sa place dans l’art amène à la libération des femmes et à repenser les normes de la société.



Enfin, une idée éditoriale que j’ai trouvée particulièrement intéressante est à la fin de ce livre consiste en une question, posée à divers professionnels de la culture, et chacun y répond à sa façon. C’est très pertinent et fascinant, car la question porte sur le sexe, le sexe dans l’art contemporain et que chaque professionnel à une réponse bien à lui, voir quasi-philosophique. Témoignent donc : des artistes, des chorégraphes, des directeurs de musées ou de centres d’art, des commissaires d’exposition, des critiques…



Bande dessinées, définitions humoristique, entretiens d’artistes, extraits de livres qui ont fait date sur le sujet… Décidément cet ouvrage ne cesse de nous étonner, un réel ouvrage éditorial, beau, dérisoire, vraiment, ce livre a tout ce qu’il faut !
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Fou ballant trompe la mort

Emmanuel Pierrat vient de publier “Fou ballant trompe la mort”, un hommage à son père policier et parachutiste.
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100 chansons censurées

Voici 100 chansons qui ont subit les foudres de la censure ou ont choqué jusqu'au sommet de l'État parfois.

Ce sont surtout des chansons en français qui sont présentées mais on retrouve aussi quelques titres en anglais ; beaucoup de titres connues mais aussi d'autres moins (d'ailleurs dû parfois à cette censure).

Pour certaines, je connaissais le passé « sulfureux » de la chanson : l'apologie de Matmatah, aux armes et ceatera de Gainsbourg, les ricains de Sardou, les jolies colonies de vacances de Pierre Perret... d'autres dont je ne me doutais pas : non, je ne regrette rien de Piaf, I can't get no satisfaction des Rolling Stones, money for nothing de Dire Straits, johnny avec sa chanson Jésus Christ !...

Les chansons sont classés par catégories (à caractère politique, drogue, religion, sexualité...) et chaque titre est illustré par la pochette d'album (qui ajoute parfois de l'huile sur le feu) et par un texte d'explication qui permet de comprendre le contexte de la création de l'oeuvre et aussi de lire des passages des paroles incriminées.

Un ouvrage donc très bien réalisé car il expose très bien le sujet du livre : découvrir pourquoi ces chansons ont ce caractère particulier de « chanson tabou » et nous fait découvrir que les artistes jouent parfois parfaitement leur rôle de donneurs de leçon à raison.

Un livre parsemé également d’anecdotes étonnantes qui font la richesse de cet ouvrage.
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Je crois en l'athéisme

Franck ABED avocat



Emmanuel Pierrat, avocat au Barreau de Paris, est également écrivain, un grand voyageur et un collectionneur d’art. Son dernier livre, intitulé, Je crois en l’athéisme évoque son parcours personnel et religieux. Tout au long des pages qu’il a noircies avec sincérité, il revient souvent sur ce qu’il nomme « le blues de l’athée ».







Dès les premières lignes, nous savons que nous lirons un écrivain, avocat de profession : « Une plaidoirie se construit à partir d’un dossier, qui contient lui-même des preuves, des arguments, des textes de loi et de la jurisprudence. Elle se prépare à l’aide de notes manuscrites, souvent griffonnées la veille, voire le matin de l’audience - au terme d’un long processus de maturation, facilité par la proverbiale lenteur de la justice… » Toutefois, il ajoute : « La prise de parole à la barre doit toutefois rester un exercice d’improvisation », ce que ne permet pas l’écriture d’un texte manuscrit. En effet, ce dernier peut être relu 1000 fois avant publication. Devant le juge, les jurés, les avocats de la partie adverse, une fois la parole lancée, elle est entendue et il semble difficile de revenir sur un propos tenu.







Nous découvrons avec intérêt la remarque suivante : « Lorsque je plaide longuement, il m’arrive de commencer une phrase par Dieu sait que ou de lancer un Dieu nous garde de. Je prends immédiatement conscience de l’absurdité, pour moi, de telles formules et me rattrape toujours, en précisant : Non, non, qui vous voulez, mais pas Dieu. Hors de question d’afficher un si flagrant mensonge ». Il est intéressant de noter, nonobstant son athéisme, qu’il reste imprégné par un « si flagrant mensonge » au point de souvent le citer lors de ses plaidoiries. J’y reviendrai.







L’homme ne cache pas son athéisme. Il confesse : « Je suis aussi aujourd’hui un athée qui doit se confesser. La France, le monde, la société de 2020 nous somment de choisir de notre camp : le religieux ou la raison, le progrès ou le conservatisme, les lumières ou la superstition, Trump ou la tolérance, Moscou ou la démocratie, le tweet ou la méditation ». Il est vrai que les positions dans la société se radicalisent à outrance. De même, il devient difficile de discuter, sans que les échangent ne dégénèrent, avec des personnes ne partageant pas vos avis. Il y a souvent du sentimentalisme, de l’émotionnel, de la mauvaise foi et aussi beaucoup de méconnaissance et d’oublis volontaires.







Par exemple, de nos jours des chrétiens dans le monde subissent des persécutions car ils désirent rester fidèles à Jésus-Christ. A ma connaissance, il n’existe pas d’attaques de grande ampleur contre celles et ceux qui se revendiquent athées. Quant au déni de démocratie, nul besoin d’aller en Russie, en Chine ou aux Etats-Unis pour constater qu’il existe aussi et surtout en France. Que penser d’une institution, censée être représentative, comme l’élection présidentielle, quand le Président - le dernier en date par exemple - est élu par une minorité d’électeurs ? Que faut-il conclure quand le peuple rejette massivement par la voix du référendum le Traité Constitutionnel Européen mais qu’ensuite, le même texte à peine modifié est adopté en grandes pompes par le Parlement réunissant en Congrès les représentants du peuple ? Il est donc vrai que la « société de 2020 » établit des raisonnements partiaux et biaisés tout en poussant chaque individu dans ses derniers retranchements. Pourquoi faudrait-il opposer foi et raison ou foi et science quand on sait qu’en Europe, la très grande majorité des découvertes scientifiques reste l’œuvre de chrétiens ? Et d’une manière générale, pourquoi devrions-nous nous positionner selon les injonctions de la « société de 2020 » et des médias ?







Ceci étant dit, Pierrat écrit sans le moindre détour : « Ma foi dans l’athéisme est toujours aussi profonde. Elle est cependant nuancée, par vingt-cinq ans d’avocature, par une appartenance fidèle à la franc-maçonnerie la plus laïque et sociétale, par l’amour de l’art tribal, de l’archéologie et du patrimoine ». Il précise une idée forte à laquelle je ne peux souscrire : « Mon cabinet m’oblige parfois à défendre l’indéfendable et, plus souvent, ce qui est réprouvé moralement ». J’espère avoir l’occasion d’en reparler avec lui de vive voix…







Son athéisme peut paraître étonnant quand nous lisons : « Le souvenir est en revanche très net de ma première communion, de cette aube blanche et de cette croix de bois que l’on m’avait passée autour du cou ». Il me semble que la raison de son athéisme n’est pas à chercher très loin : « Mes parents ont surtout trouvé prétexte dans cette cérémonie aux fins de réunir la famille et organiser un repas enivré, nul n’ayant vraiment à cœur de m’entretenir sérieusement de religion ». Le drame est là : trop de familles, y compris celles de culture catholique, réduisent Pâques aux chocolats, le baptême ou la communion à un grand festin, Noël aux cadeaux.







Cela ne présente aucun intérêt d’accomplir un acte religieux, si derrière il n’est pas vécu dans le dynamisme profond qui l’habite. Il sert donc à rien d’aller à la messe pour aller à la messe, comme de faire baptiser ses enfants si la seule raison avouée reste : « Cela se fait dans la famille », comme je l’entends trop souvent. Dans l’Evangile, une phrase prononcée par le Christ intègre parfaitement le cadre de cette réflexion : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat ».







Je ne peux être que compatissant envers l’auteur quand je lis : « C’est ce même rituel qui, au fil des années et de mes progrès au catéchisme, a été ravivé par les étapes suivantes, allant de ma communion solennelle à la profession de foi, et jusqu’à la confirmation ». Que c’est triste de ne pas avoir été, accompagné, suivi et encouragé par sa famille pour recevoir les Sacrements. Néanmoins, Pierrat écrit : « Je connaissais les répons par cœur, les gestes et les génuflexions du rituel de Vatican II : le prêtre face au fidèle, l’abandon du latin, tout cela me paraissait évident, et je suis toujours, étrangement, attaché à cette façon de communier, ressentant de la gêne d’assister à une messe dite traditionaliste ».







Ce passage est éclairant à plus d’un titre. Pour commencer, un athée, même anciennement catholique ne devrait pas avoir de préférence quant à la réception de la communion, car ses croyances lui interdisent, de fait, ces pratiques. C’est comme si un catholique disait à un juif ou à un musulman et même à un bouddhiste la manière dont ils doivent pratiquer leurs rites : ce serait totalement incohérent et surtout infondé. De même, le terme de messe traditionnaliste reste une invention. Il existe la sainte messe et une nouvelle forme de cérémonie entrée en vigueur à partir de 1969 suite à l’impulsion de Paul VI.







Maître Pierrat plaide-t-il le dos tourné au juge ? Je doute fort qu’il commette cette forme d’impolitesse, même si je ne l’ai jamais vu exercer ses talents au tribunal. Quand il s’exprime sur les plateaux de télévision, une personne l’aurait-elle déjà vu tourner le dos à son interlocuteur ? Bien sûr que non ! C’est évident, mais il convient de le répéter. Ainsi, un prêtre qui célèbre sa messe pour entrer en communion avec Dieu doit être face à Lui pour prier. De plus, c’est encore plus fort, et même plus beau, quand les fidèles et le célébrant regardent tous dans la même direction vers Dieu. Quel sens profond exprimerait une cérémonie ou chaque fidèle de l’assistance et le célébrant agiraient comme ils l’entendent, par leurs gestes, déplacements et paroles ?







Je ne suis donc guère surpris de lire ce passage : « La banlieue rouge où j’ai grandi était portée par les militants, au premier rang desquels mes professeurs engagés qui m’ont inscrit manu militari à la bibliothèque. J’ai appris tout ce que je sais - ou presque - grâce à ces activistes communistes ». Alors oui, les communistes l’ont transformé en fin lettré. Cependant, je garde à l’esprit les visées idéologiques et doctrinales portées par ces « militants » se réclamant d’une pensée totalitaire ayant fait ses preuves entre autres, en Chine, en URSS ou au Cambodge. Pierrat avoue sans détour : « Le parti m’a sauvé de mon destin de banlieusard issu d’une famille où personne jusque-là n’avait fini une scolarité classique ». Il ne faut pas non plus oublier que par définition les marxistes sont athées, ceci expliquant probablement mais en partie seulement son « Je crois en l’athéisme ».







A lecture de cet ouvrage très instructif, je suis intimement convaincu que Pierrat recherche Dieu. Finalement, son athéisme exprime une relation manquée voire contrariée avec le Très-Haut. Il dit : « Je me signe dans les églises. Je fais ce geste machinalement, en franchissant la porte, me dirige sans y penser vraiment vers le bénitier, y trempe ma paluche ». Malgré un ton se voulant détaché voire indifférent, il continue de faire le signe de croix, geste n’ayant aucun sens pour lui en raison de son athéisme - comme quoi, nous en revenons toujours au manque de sens. Je précise que se signer, quand ce geste est accompli sérieusement, n’a rien de sentimental, d’ésotérique ou de magique. Et cela va même plus loin, car Pierrat se sent obligé de coucher ce fait de vie sur papier dans son ouvrage, pour signifier peut-être qu’il se voit comme le fils prodigue tel que dépeint dans le texte biblique… ou pour se rappeler qu’au fond de son âme, il reste, quoiqu’il professe, intimement lié à la religion catholique.







Cependant, je ne tomberai pas dans la psychologie de comptoir, mais cette confession générale nous éclaire vraiment sur la nature profonde de l’auteur. Elle ne relève pas du hasard : Pierrat visite toujours des lieux religieux partout où il passe. Il prend des photos, rapporte chez lui des objets de différents cultes, mais tout cela ne le nourrit pas spirituellement, parce qu’il recommence encore et toujours à vouloir attraper le divin, en un mot l’absolu. Pierrat tente de mener une quête spirituelle, mais je sais qu’il a emprunté le mauvais chemin, que ce soit avec son parcours religieux syncrétique ou par son adhésion à la franc-maçonnerie. En définitive, Je crois en l’athéisme permet de comprendre pour quelles raisons tant de Français ont abandonné la religion catholique et pourquoi après tant d’années ils finissent tous par vivre, à l’instar de Pierrat, avec « le blues de l’athée »…















Franck Abed
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Elles sont ma famille. Elles sont mon comba..

Voici un petit ouvrage pour découvrir l'histoire de deux procès qui ont marqué le vingtième siècle : l'affaire de Bobigny qui annonce la loi Veil, et l'affaire Besnard qui peu de temps après la seconde guerre mondiale, agite les foyers.

A découvrir
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 5 : Le d..

Moi qui suis très friande et admirative du travail réalisé sur la collection de la petite bédéthèque des savoirs, j'ai été très déçue par ce titre, dont je n'ai trouvé réussi ni la vulgarisation, ni la bande dessinée.

Côté bande dessinée, le dessin n'est là que pour illustrer le texte plutôt que de proposer une véritable plus-value, et complexifie trop souvent le propos en offrant une représentation trop à côté du texte, des gags mal rythmés ou un texte qui ne ressort pas de l'image ou qui est coupé à un moment malvenu et crée une confusion. On sent bien trop que l'auteur du texte a un ton trop "essai" pour véritablement se prêter à un support bande dessinée.

Côté vulgarisation, il m'a manqué un ton qui prend par la main et explique, j'ai plus eu l'impression de voir une liste de situations de droit d'auteur et de spécificités qui auraient eu leur place dans un cours, plutôt qu'une explication à des néophytes qui commencent à s'intéresser au sujet.
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L'omnivore

Ce court roman est très agréable à lire, je l’ai vraiment « dévoré » si je puis dire. Une fois commencée la lecture il est difficile de poser le livre pour faire autre chose.



Excellente plume, érudit sans jamais être prétentieux l’auteur continue de nous surprendre toujours positivement.



Maître Tapiro a beaucoup en commun avec son créateur vous le découvrirez très vite et, si vous connaissez un peu la biographie d’Emanuel Pierrat, cela pourrait vous amuser, comme cela a été le cas pour moi, de trouver toutes les similitudes personnage/auteur.



Un voyage qui devait être du « business as usual » se transforme en rencontre inhabituelle et singulière qui, comme le Boléro de Ravel, nous transporte dans un crescendo constant. Un texte dont la trame gagne en épaisseur au fil des pages.



Le récit, original et atypique, nous prend au jeu, nous voulons tout savoir à propos de Youri.



Impossible de vous parler de la fin de l’histoire, vous devez la découvrir c’est un morceau de bravoure !



Un roman brillant à lire absolument.
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Les petits cheveux

Les auteurs du livre sont généreux en illustrations. Des gravures qui accompagnent les contes d'Apulée aux photos destinées aux magazines féminins actuels, en passant par les dessins d'Aslan (dans Lui) et les clichés retouchés des journaux comme Paris-Hollywood [...], toute la gamme du poil ou du non-poil est ratissée.
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Juger Mai 68 - J'ai choisi la liberté

certes le nom "Mai 68" fait vendre, et celui de Pierre Goldman a déjà servi de support à des opérations mercantiles (https://www.academia.edu/35511951/Vie_et_mort_note_de_lecture_)... Mais, outre la nullité de ce livre : associer Mai 68 à... Pierre Goldman -qui s'en tint notoirement à l'écart- constitue une escroquerie dont on comprend mal qu'elle n'ait pas été dénoncée à l'heure qu'il est
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Les petits cheveux

L’histoire du poil féminin constitue un volet essentiel de la sexualité et de l’évolution des mœurs. Elle est riche de moments sociaux, culturels, esthétiques ou religieux, voire aujourd’hui politiques, qui ont inspiré largement les Lettres et les Arts. De façon souvent poétique et pittoresque, la voici, preuves et images à l’appui.



Et c’est vrai que cet ouvrage est richement imagé, que les citations littéraires sont nombreuses.



J’ai aimé découvrir les textes et poèmes de nos Grands Zauteurs à propos de la pilosité.



J’ai toutefois regretté que ces citations soient un peu posées là comme ça, comme si le texte ou l’image se suffisaient à eux-mêmes. Dommage.



J’ai tout de même appris l’histoire de ce mal aimé qu’est le poil, même si il a tendance à faire un retour en force.



Une citation :



« La pilosité est donc condamnée par tous les moyens, du plus traditionnel,

renouvelé de l’Orient des houris, au plus sophistiqué, l’impitoyable

laser qui détruit le mal à la racine.

Le poil en mène de moins en moins large, carrément entré dans la

clandestinité, en attendant d’entrer en résistance. » (p.143)
Lien : http://alexmotamots.fr/les-p..
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 5 : Le d..

Cette BD documentaire de la collection "La Petite Bédéthèque des savoirs" explique de manière très accessible le droit d'auteur, les droits voisins, le domaine public, les creative commons, le copyrignt. Emmanuel Pierrat et Fabrice Neaud rendent très intelligibles l'histoire du droit d'auteur. Ils définissent et évoquent les usages de la protection morale et patrimoniale des oeuvres de l'esprit, sans oublier le rôle de la SACEM et les enjeux liés à la contrefaçon. Un petit ouvrage très complet à recommander pour les CDI et médiathèques.
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Les femmes et la justice

Passionnant pour quiconque s'intéresse à l'histoire de la justice, aux crimes et à l'Histoire et, enfin, aux femmes et au sexisme.



Les femmes et la justice n'ont pas toujours fait bon ménage : à chacun sa robe, prétendront certains. Heureusement, certaines se sont battues pour ouvrir la voie, et aujourd'hui, c'est une majorité de femmes que nous trouvons chez les avocats.



Nous apprenons cependant que certaines limites qui ne sont pas le propre de la justice demeurent : les postes les plus haut placés sont, de manière générale, l'apanage des hommes. Si l'ambition féminine s'accroît, elle n'est pas encore parvenue au faîte. Diable !



C'est en allant au Musée du Barreau de Paris que j'ai découvert cette collection, à travers un autre ouvrage intitulé Les grands procès de l'histoire, du même auteur : Emmanuel Pierrat. Je ne me le suis toujours pas procuré, mais cela viendra...



Il faut dire que le livre est de toute beauté. L'un de ses atouts tient dans les pochettes cartonnée qui jalonnent la lecture, et qui contiennent des fac-similés (photographies, lettres manuscrites, etc). C'est passionnant ! Les férus d'histoire apprécieront d'autant plus. Je pense cependant qu'ils auraient pu être un peu plus nombreux, certaines pochettes ne contenant que deux documents.



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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 5 : Le d..

Cette BD apporte, de façon ludique, un aperçu assez complet du droit d'auteur… Peut-être trop complet. La masse d'information, tant au niveau du texte que des dessins, rend la lecture difficile et demande une concentration considérable pour assimiler et comprendre toutes les informations fournies. Les dessins de Fabrice Neaud illustrent bien les propos d'Emmanuel Pierrat, mais, si l'on considère que le texte en soi, ils deviennent (un peu) inutiles. Le texte pourrait tout aussi bien être publié sous forme d'essai sans que cela altère sa compréhension. J'ai toutefois apprécié que l'ouvrage aborde le copyleft et les licences creative commons, éléments parfois oubliés quand on pense au droit d'auteur.
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100 livres censurés

Anecdotes un peu plan-plan, mais auteurs reconnus par ailleurs comiques à retrouver là.
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Fin de pistes

Ils sont quatre...

René le français qui a connu la guerre d'Algérie,

Makéda, l'Ethiopienne, avocate en Afrique du Sud,

Albéric, le Belge qui ne rêve que de feux d'artifice,

Codjo, le malien, trafiquant d'art tribal...



Et l'histoire est lancée, je vous laisse la découvrir en vous risquant dans la lecture de ce livre.



J'ai adoré car l'auteur parle de lieux et d'évènements qui ont bercé mon enfance.
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Coffret érotique

Comme le titre de cet ouvrage collectif et le descriptif ci-dessus le suggèrent, il s'agit d'un coffret de quatre nouvelles érotiques. Procédons par ordre :



- Le comparse, de Jacques Abeille : ou comment la création littéraire est directement liée au sexe, et plus particulièrement ici à des "jeux sexuels débridés". Très belle nouvelle, sans doute la plus osée (ou directe) des quatre. Ecrite dans un langage châtié, très recherché parfois : j'aime bien le contraste entre ce langage un rien aristocratique qui donne une certaine distance vis-à-vis des choses basiques de la vie et celui plus direct et cru des échanges sexuels des trois partenaires. Lorsque J. Abeille parle de "dard", je fais mon miel (désolé, je n'ai pas pu m'empêcher).

- La féticheuse, d'Emmanuel Pierrat : un collectionneur d'art africain, avocat d'affaires, tombe sous le charme, la coupe et la croupe d'une superbe vendeuse d'objets vaudou. Un texte qui parle beaucoup plus du désir que de l'acte lui-même. Il monte, il monte jusqu'à l'apothéose. Envoûtante, sensuelle, directe et terriblement bandante, si je puis m'exprimer ainsi, pour une fois, la femme domine.



- Monde profond, de Eric Pessan : un jeune garçon connait son premier orgasme à neuf ans, "engoncé dans un tuyau étroit, à près de vingt-cinq mètres sous terre" (p.7), dans une grotte. Il n'aura de cesse de retrouver cette sensation de plénitude en entrant dans d'autres grottes mais ne le retrouvera pas. Mais lorsque 30 ans plus tard, avec son épouse, il visite une grotte dans les Pyrénnées, il sent qu'il va se passer quelque chose, dès l'entrée. La nouvelle la plus étonnante, la plus symbolique, la plus irrationnelle, comment dire, la moins "quotidienne" même si sans doute aucun de ces termes n'est vraiment adequat, dans laquelle tous les mots sont choisis, pesés, peuvent être pris pour leurs sens multiples. Sensuelle, moite, humide

- Les filles d'Eve, de Frédérique Martin : dans un futur qui paraît proche, les femmes, espèce en voie de disparition, sont vendues comme des animaux lors d'un salon. Mais la révolte gronde, filmée par un caméraman loin d'être insensible aux charmes de l'une d'entre elles.

Une histoire de révolte des femmes qui veulent prendre le pouvoir sexuel, entre autres, mais qui veulent surtout échapper au pouvoir masculin. Revendicatrice, la seule nouvelle des quatre écrite par une femme.



Loin de la pornographie, nous voici donc dans des textes érotiques, qui s'ils n'évitent pas les scènes osées, chaudes (et tant mieux, y'a pas de mal à se faire du bien, et puis, je suis venu pour ça, non ?) inspectent plutôt la montée du désir, de la puissance, du pouvoir de l'un(e) sur l'autre (et vice-versa). Très bien écrits, dans des styles différents pour les quatre, mais toujours opposant un vrai style littéraire digne des meilleurs romans classiques à des passages crus et directs. Autant j'avais été déçu par "le nouveau roman pornographique" autant là, je suis encore sous le coup de l'émotion d'avoir lu toutes ces histoires émoustillantes et sous celui de la (relative) déception d'avoir déjà fini le coffret. Si ma délicatesse naturelle et mon éducation ne me retenaient pas, je dirais bien : "tiens je remettrais bien le couvert !"



Mesdames, qui passez par ici de temps en temps et qui certains mardis osez lire des livres érotiques dans une rubrique que je suis régulièrement ("Le premier mardi, c'est permis"), et pour tou(te)s les autres aussi, bien entendu, voilà donc pour vous un coffret qui saura allier le plaisir d'une lecture osée et celui de la Littérature !



PS : chaque nouvelle est indépendante, éditée dans un petit livre, ce qui en fait donc quatre dans ce coffret très bien présenté. Vous pouvez donc acheter soit l'une ou l'autre nouvelle, ou deux, ou trois, ou alors le coffret avec les quatre ; un bel objet à lire ou à offrir. Sur le site de l'éditeur, vous pouvez tout savoir : atelier in8.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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