Citations de Emmanuelle Lambert (82)
Comme pour tout ce qui est compliqué il faut prendre son temps. La guerre, c’est d’abord beaucoup de confusion.
Pour tous ceux qui vivent il y a de l’espérance ; et même un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. Bible (Ecclésiaste, 9 :4)
La mort est un éclair doré, une fusion, une joie.
Votre amour à vous, Giono, est cannibale.
La mort est présente, mais la vie gagne.
Il était bon. Ils l’ont su très vite. Il a été perdu.
Nous passions un temps considérable à marcher, entourés d’adultes centaures qui ne se déplaçaient qu’en voiture.
Il ne faut jamais prendre ce que qu’un écrivain dit pour argent comptant.
Littérairement, ils sont sans famille.
Tous les livres sont des tombes.
Chez lui, la nuit gémit, la forêt gronde. Le vent ne souffle pas. Il hurle.
Giono, ou l’Auteur. Le styliste extraordinaire. Le poète.
Il me semble que Dieu vous a envoyé sur terre pour m’essuyer.
"La société construite sur l'argent détruit les récoltes,détruit les bêtes, détruit les hommes,détruit la joie, détruit le monde véritable, détruit la paix , détruit les vraies richesses.Vous avez droit aux récoltes,droit à la joie, droit au monde véritable , droit aux vraies richesses ici-bas , tout de suite, maintenant, pour cette vie "Giono , 1936 Préface aux "Vraies Richesses"
Giono est poète, sa tête éclate de livre en livre. Les éclaboussures de son être et de son cœur, parlent directement à notre personne intérieure, celle qui lit et se cache, amie de sa propre solitude. Au fond de nous, nous la connaissons.
Elle aime le doute, préfère la rêverie à la réflexion, se méfie de la vérité, est prise de peur si elle écrit.
On oublie souvent que la déclaration de 1937 qui lui vaut jusqu'à aujourd'hui une suspicion de la Bible (Ecclésiaste, 9:4) : "Pour tous ceux qui vivent il y a de l'espérance ; et même un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort."
D'ailleurs les éditions Grasset, au moment de la sortie de "Colline", présentaient Giono encore inconnu du public de ces quelques lignes efficaces, et vraisemblablement écrites par Giono lui-même : "Né à Manosque en 1895. Vivant. Sait lire et écrire. Ne sait pas nager."
Arrêter les morts dans leur effacement est a seule chose qui compte et l'art, ou la poésie, ou la littérature sont des manigances qui le permettent. Pour conjurer la menace du passé. Parce qu'on les a aimés.
Giono ,ravi de ses qualités de conteur, aimait beaucoup se raconter lui-même.Il avait la passion de l'invention , cette tendresse de l'esprit qui n'est pas exactement le mensonge,mais un endroit où la réalité qu'on raconte est tordue , à peine déformée par rapport à la vérité un tout petit peu plus belle , ou agréable.
La lecture, cette réaction chimique née du frottement entre deux imaginations, celle du lecteur et celle de l'auteur.
(" Giono, furioso")