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Critiques de Eugène Ionesco (575)
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Rhinocéros

Rhinocéros dénonce un fait qui est toujours d'actualité. Lorsque le peuple fonce tête baissée dans le courant d'une pensée unique, entrainé par le mouvement, délaissant son identité, son humanité, écrasant tout sur son passage.



Dans ce genre de régime totalitaire, où tout est uniformisé, même couleur, même rugosité, même bestialité, certains résistent. Ils ont beau ne pas faire partie de l'élite, des prétentieux, des besogneux, ils réussissent pourtant là où les autres ont échoué, ils restent humains.



Le personnage de Bérenger, qui semblait un peu stupide au départ, illustre bien cette résistance, cette volonté de ne pas capituler.



Une pièce de théâtre qui paraît au début de la lecture légère, drôle, complètement absurde. Puis, petit à petit on se met à penser à l'Histoire. L'absurde, l'innommable, peut devenir réalité, dans l'indifférence, l'égoïsme, la bêtise, jusqu'au jour où cette folie meurt, où la raison l'emporte, grâce à des personnages comme Bérenger.

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Rhinocéros

♫Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint

Mais tu es l'un, et l'autre. Et tellement de choses encore

Tu es infiniment nombreux

Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche

Et tous les autres ensembles

Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile

N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré

Parce que tu es en vie

Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être♫

Blizzard-Fauve-2013

-----♪---♫---🦏--🦏-----🦏-----🦏--🦏---♫---♪-----

Blizzard !?

Vous avez dit Blizzard !?

Ça t'a pas suffit quant actrice Chauve

Te fallait maintenant un pachyderme fAUVE !?

Sachant que le premier je te l'ai mis au pilon

Ton Rhino, tant pis ou tant mieux, c'est selon

Juste une bande decimée, ou plutôt un tableau vivant

Oubliez d'avoir révé ou alors, souvenez-vous en

Il était une fois n'est plus coutume, ou inconsciemment

Connaître les raisons secrètes des décisions des gens !

Statistiquez vos savantes controverses logiciennes

N'en déplaise , un pachyderme aujourd'hui est tombé

Sans défenses, ça Trumpe moins, naturellement

Ils ont choisi ce qu'il s'était interdit

For Bidden démocratiquement...

Ninosairosse sympathisant 🤩

Dépassez les maux râlements...

Quand l'Humain se redécouvre un Animal ridicule

Même perdu dans un Capitole jamais il ne Capitule 🦏

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Rhinocéros

Rhinocéros est une pièce complètement absurde mais si réelle !! En fait, Ionesco a voulu lancer à travers l'histoire de ces Rhinocéros envahissant peu à peu cette petite ville, un message politique clair : la lutte contre le Nazisme et la doctrine hitlérienne des années 30.



C'est une oeuvre que j'ai beaucoup appréciée notamment pour cette perception des hommes juste et profonde, ces hommes qui se rallient petit à petit à la doctrine générale, ici le nombre de plus en plus important de rhinocéros. Seul Béranger, personnage banal et alcoolique, va résister à cette attaque de bêtes sauvages et restera homme jusqu'à la scène finale. Je me suis attaché à Béranger, véritable héros, seul mais courageux, presque philosophe (à discuter du nombre de cornes que possède le rhinocéros d'Afrique ou celui d'Asie !) et libre...



Une véritable dénonciation politique qui m'a beaucoup plue, écrite par un dramaturge que j'admire pour son honnêteté ; bref, une pièce de théâtre que je conseille, au moins pour sa portée idéologique.



A lire !!
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La Leçon

Nous avons toutes et tous des interprétations diverses de ce que nous lisons ou voyons au théâtre ou ailleurs. La critique, en soi, n'est que l'expression de cette diversité de perception qui est nôtre. Lorsque le texte est équivoque ou sujet à interprétation, comme ici, les critiques peuvent être extraordinairement différentes les unes des autres.



Je ne prétends donc nullement m'astreindre à une quelconque illusion d'objectivité. Non, je vais simplement vous livrer mon interprétation de ce texte, et ça vaudra ce que ça vaudra.



Tout d'abord, il me semble que cette pièce d'Eugène Ionesco est très fréquemment proposée en association avec La Cantatrice chauve, dont le titre original aurait dû être, « L'Anglais sans peine ». Dans cette pièce, l'absurde me paraissait provenir des incongruités émanant du fait de s'entraîner à vide à débiter des phrases dans une langue étrangère.



Il y était donc déjà question d'apprentissage et l'auteur s'ingéniait à révéler tout l'absurde qu'il pouvait y avoir à apprendre des phrases stéréotypées sortie de tout contexte de communication.



Ici, nous avons affaire à une jeune étudiante qui vient, elle aussi, prendre des cours particuliers auprès d'un professeur apparemment renommé.



Le comique, l'ironie, la tragédie de notre époque sont peut-être déjà contenus rien que dans cette situation. Si j'observe autour de moi, je vois des tas de jeunes personnes, pleines de vie, pleines d'énergie, pleines d'allant, qui voudraient simplement FAIRE et auxquelles on demande de PROUVER tout un tas de choses avant même d'avoir essayé.



« Vous voulez travailler chez nous ? — Oui. — Avez-vous de l'expérience ? — Bah non, je débute. — Revenez quand vous aurez de l'expérience. »



« Vous voulez vivre comme tout le monde ? — Oui. — Avez-vous un certificat de naissance ? — Non, mais je peux vous assurer que je suis bien né un jour. — C'est possible mais ça ne suffit pas, il faut un certificat. »



« Vous voulez devenir athlète de haut niveau ? — Oui. — Quelle discipline ? — Le 100 m. — Avez-vous un diplôme ? — Non. — Désolée ! ça ne va pas être possible. »



« Bravo ! Vous venez de réussir avec brio le concours d'entrée en médecine. — Merci. — Vous savez tous et toutes, vous qui allez être amenés à exercer la médecine, que les principales qualités attendues chez un praticien sont l'écoute, l'humanité, l'empathie… Au fait, comment avez-vous été recrutés ? — Par QCM. »



Alors bien évidemment, je grossis peut-être un peu le trait mais, quand on y regarde de près, peut-être pas tant que ça : la vie moderne est absurde et Ionesco n'a presque pas besoin de la travestir pour la rendre telle.



Voici donc une étudiante, allégorie de la jeunesse, avec des carences culturelles et logiques inimaginables, qui souhaite obtenir en un mois un doctorat total. En face d'elle, nous avons un professeur, qui représente peut-être le système ou les institutions, incompétent et lubrique, avec lequel elle n'a aucune chance d'apprendre quoi que ce soit. Enfin, nous avons une servante, qui symbolise vaguement la société, et dont la morale ne s'insurge que très faiblement devant les agissements déviants du professeur…



L'interprétation de tout ceci ? L'école et les diplômes sont peut-être un gigantesque miroir aux alouettes pour la jeunesse car les échelons se gravissent selon d'autres procédés.



Le rapport de force entre les fringantes illusions de la jeunesse et les respectables institutions n'est jamais ce qu'il paraît être au départ. L'une brisera l'autre invariablement et la société qui est témoin de cela s'en fiche éperdument.



Bien entendu, cela n'est que mon interprétation et il peut y en avoir des millions d'autres, plus à votre convenance, plus à votre sensibilité, plus à votre goût et qu'il vous appartient de vous forger par vous-même.



Pour le reste, un ressenti moyen en ce qui me concerne, avec des passages vraiment drôles et jubilatoires, mais avec d'autres plus quelconques voire assez tirés par les cheveux et qui ne recueillent pas trop mon adhésion. Mais bien entendu, aujourd'hui comme toujours, ceci n'est que mon avis et la seule leçon à en tirer, c'est qu'il ne signifie pas grand-chose.
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La Cantatrice Chauve - La leçon

Ah, là ! il n'y est pas allé de main morte l'ami Gégène car voici une pièce classée au patrimoine mondial de l'Ionesco.

Je vous accorde que si on la lit comme ça, à brûle-pourpoint, sans mise en garde particulière, faut reconnaître que ça remue quand même pas mal le tartre dans la bouilloire ! C'est complètement barré, complètement déjanté, sans queue ni tête, bas de plafond au rez-de-chaussée sans ascenseur ou roue de chausson sous aspirateur.

Mais il suffit juste de dire que Ionesco eut l'idée de la pièce en transpirant comme un malade (je ne sais pas si l'on a le droit d'écrire qu'Eugène sue ?) pour apprendre l'anglais dans une méthode Assimil (de l'époque, précisons) et d'un coup tout s'éclaire.

La pièce devait d'ailleurs s'appeler à l'origine L'Anglais Sans Peine, mais, le site officiel du Théâtre De La Huchette nous apprend que c'est en réalité le lapsus de l'acteur devant dire « …qui avait pris pour femme une institutrice blonde », qui s'est trompé et a dit à la place « …qui avait pris pour femme une cantatrice chauve », lequel lapsus donna à l'auteur l'idée de ce titre singulier.

Des phrases sans cohérence les unes avec les autres, mises les unes à la suite des autres de façon artificielle dans une illusion de dialogue, pas d'erreur, vous êtes bien dans la méthode Assimil.

Tout le talent de Ionesco était de prendre suffisamment de recul pour les rendre drolatiques et montrer toute l'absurdité de certaines de nos actions quotidiennes.

Par exemple, sortez de son contexte les répétitions d'entraînement de certains gestes ou de certaines phrases qu'on souhaite faire par la suite en public pour les trouver instantanément drôles, car décalées (c'est ce que fait tout le temps Mr Bean dans ses sketches).

Le texte d'ailleurs n'est pas sans rappeler les messages codés de Radio Londres durant la Seconde Guerre Mondiale, messages à double entente qui, eux aussi, pouvaient être tordants, n'eût été le contexte.

L'entraînement à une langue, comme le reste, sorti de son contexte peut être réellement comique.

Ici, certaines répliques sont vraiment drôles. D'autres le sont un peu moins et je vous avoue que j'aime plutôt bien ce type de pièce mais, mais, mais... à toute PETITE dose, sans quoi, je me lasse très vite de la mécanique de l'absurde.

Quant à la puissance philosophique dégagée par cette pièce ? J'en vois qui élaborent de grandes théories, chaque dialogue avec sa signification, tout ce que Ionesco a voulu dénoncer, l'incommensurabilité psychologico-structurelle à la maïeutique transcendantale de notre prosaïque idiosyncrasie virtuelle hypothético-déductive contemporaine et sans compter... euh... hep ! les gars... Oh hé ! Et si on arrêtait la branlette intellectuelle ?

Il devait bien se marrer Ionesco en voyant ce qu'on faisait dire à cette pièce. Ça me rappelle le conte Les Habits Neufs De L'Empereur d'Andersen. Pour pas avoir l'air trop con, chacun y va de son interprétation et de sa surenchère de sens. De tout ce SENS contenu dans l'ABSURDE...

Ouaip, je veux bien, si vous le dites mais j'ai quand même tendance à croire qu'il s'est bien fendu la poire en écrivant ça et que tout le reste, c'est ce que les commentateurs ont bien voulu mettre dedans.

Cet avis n'engage cependant que moi et ne signifie pas grand-chose. Encore un truc absurde dans la Cantatrice Chauve, alors, chauve qui peut !

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Rhinocéros

Lu au lycée, j'ai vraiment un excellent souvenir de "Rhinocéros" d'Eugène Ionesco. Cette pièce fait partie du théâtre de l'absurde, dont Ionesco est, avec Beckett, l'un des chefs de file. Ce style littéraire renvoie à des sujets graves mais traités de façon à faire rire car les personnages sont souvent dans l'incapacité de trouver un sens à leurs actes ou à leurs mots.

Dans "Rhinocéros", le personnage principal est un homme nommé Bérenger. Il vit dans une ville où tous les habitants commencent à se transformer en rhinocéros sans que l'on comprenne pourquoi. Bérenger est le seul à réagir humainement, et à s'affoler face à la métamorphose alors que tous ses proches succombent à la rhinocérite, lui va décider de résister.

On comprend que Ionesco utilise cette métaphore pour dénoncer l'attitude des français sous l'occupation, alors que d'autres on choisit de résister face au nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans la pièce, Béranger serait le seul résistant parmi les collaborateurs. Il représente la lucidité et le courage dans un monde où chacun se laisse conditionner et aveugler par la puissance dominante.

c'est donc une véritable tragédie humaine que Ionesco met en scène judicieusement et intelligemment.

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Rhinocéros

Que dire, sinon que je n’ai pas apprécié.

Ne serait l’idée du rhinocéros symbolisant la contagion idéologique d’une propagande, je n’ai absolument rien trouvé d’intéressant dans ce texte. Ni belle écriture, ni belles répliques, ni originalité. A vrai dire, j’ai même trouvé tout ça assez plat.

Alors quoi ? Je ne dois pas être assez intello, ou pas assez branchée théâtre.

Pour tenter de comprendre où se situe le génie dans tout ça, j’ai lu tout ce qui accompagnait la pièce dans cette édition folio-théâtre : la préface, le dossier, les notes, la chronologie

Hou la la ! ! Quelle horreur indigeste ! Je me suis retrouvée plongée dans les horribles décorticages de textes tels qu’on nous les imposait en cours de français et qui auraient pu nous dégoûter à tout jamais de la lecture. Fort heureusement la rage de lire ne m’a heureusement jamais quittée quand même.

Bref, je vais de ce pas aller voir les critiques babelio pour savoir à côté de quoi je suis passée.

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Le Roi se meurt

La reine Marguerite et son médecin le disent sans détour : le roi se meurt. Mais le roi refuse d'admettre sa fin proche soutenu par la reine Marie qui l'assure du contraire. Pourtant petit à petit le roi doit se résoudre, il n'arrive plus à se lever, même donner des ordres lui devient impossible, c'est la fin, il va mourir.

Considérée comme emblématique du théâtre de l'absurde — dans le refus du réalisme, en l'absence d'histoire, en rupture du théâtre classique et en réaction à la Seconde Guerre mondiale — cette pièce d'Eugène Ionesco, dans ce qu'elle montre le refus de la mort met en avant l'absurdité de celle-ci pour l'homme qui n'aspire naturellement qu'à vivre. Une oeuvre, où pointe une angoisse métaphysique universelle, non sans humour et avec une bonne dose d'ironie, à coup sûr... immortelle.

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Non

Le site ne l’indique pas, mais ce livre est traduit et annoté par la fille de l’auteur Marie-France Ionesco. Celle-ci a été « aidée » par Monica Lovinescu pour la traduction des poèmes selon avant-propos signé par l’auteur et dans lequel il reconnaît que cette œuvre de jeunesse comporte de la « violence souvent injuste » et « des paradoxes, parfois excessifs ».

Il y a tout d’abord une préface d’Eugen Simion qui rappelle de manière détaillée le contexte politico-culturel de la parution du livre en 1934 en Roumanie. Le volume comprend ensuite deux parties. La première partie intitulée « Moi, Tudor Arghezi, Ion Barbu et Camil Petrescu » est constituée de trois essais critiques consacrés à chacun des trois auteurs, tandis que la seconde partie, « Faux itinéraire critique » comprend plusieurs essais sur divers sujets : des réflexions sur la critique littéraire et la culture roumaines, des textes à caractère philosophique, des fragments de journal à caractère nettement plus lyrique, le tout finement analysé dans une postface d’Ileana Gregori.

Beaucoup de notes, toutes très utiles, mais dommage qu’il n’y ait pas aussi un index des noms propres.

Je termine par un renvoi à la page 133 où est mentionné Emil Gulian (récemment traduit en français) et par une invitation à la lecture bien évidemment.
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La Cantatrice Chauve - La leçon

J’ai assisté il y a longtemps à une représentation de cette pièce d’Eugene Ionesco et en ai gardé un excellent souvenir.

Des années plus tard, j’en relis le texte, l’effet comique est toujours présent mais s’y ajoute un certain sentiment d’angoisse…



Je revois en pensée nombre de soirées où, comme dans la pièce, s’instaurent non des dialogues mais bien des “duologues” : chacun veut parler à tout prix sans véritablement répondre à ce qui vient d’être dit par l’autre. Parfois ce sont des moments de silence qui perturbent l’assemblée et bien que l’on ait rien à dire d’intéressant, ce silence doit être rempli au plus vite quitte à l’être par des banalités…

Cette vision de notre société s’impose davantage à la lecture que lors d’une représentation. Les personnages y apparaissent comme des robots mal conçus ne débitant que des maximes absurdes ou faisant preuve d’une condescendance évidente vis-à-vis de Mary, la bonne.



Ionesco sous-titre La Cantatrice chauve d’anti-piece, elle garde néanmoins toutes les apparences d’une pièce de théâtre classique mais avec des différences notables : les personnages sont sans profondeur, ne débitent que des clichés et à la fin ne prononcent que des onomatopées, le langage explose. Aux personnages principaux, les couples Smith et Martin, vont s’adjoindre Mary, la bonne et le Capitaine des pompiers, ils ne sont pas présents tout au long du spectacle mais ils arrivent à supplanter en importance les deux ménages.

Enfin, la pièce tourne en boucle, elle n’a pas de fin, elle se poursuit alors que le rideau se ferme.



Mon expérience de lecture n’est pas identique à celle de spectateur, je l’ai souligné déjà, elle m’a apporté quelque chose de plus affirmé mais aussi par contre, lors de la dernière scène, une difficulté à ressentir, à vivre la cacophonie finale, évidemment plus marquante au théâtre !









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Le Roi se meurt

Cette pièce m'a fait comprendre concrètement le processus de l' acceptation de la mort, comme je suis soignante je suis confrontée à la fin de vie des patients et cette pièce m'a permis de mieux intégré ce processus. Je vois des personnes en colère d'autre plus sereine face à la mort. Ionesco décrit admirablement ce processus qui se compose de 7 étapes qui sont : le choc, le déni, la colère, la tristesse, le marchandage, l' acceptation, la décontraction. Le fait que le personnage principal soit un roi n'est à mon sens pas anodin puisqu'il accentue le désarroi de ce dernier face à la mort, il perd tout contrôle sur tout et son royaume se délite.
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Le Roi se meurt

Théâtre de l'absurde cher à Eugène Ionesco, mais cependant pièce bien plus classique et moins loufoque que peuvent l'être "Rhinocéros" ou "La cantatrice chauve". "Le roi se meurt" comme le titre l'indique c'est l'aboutissement logique d'une vie que le héros Bérenger n'a pas vu passer. C'est aussi la fin d'un monde, le palais tombe en ruine, le royaume est en piteux état, la population est réduite à une peau de chagrin... Bérenger quant à lui se retrouve confronté, bien que monarque, et comme tout un chacun, à la mort. Lui qui avait le pouvoir sur tout ne peut pas y échapper et comme son plus humble sujet est obligé d'accepter ce qui lui semble inacceptable. La mort est là pour lui, comme pour tous, aboutissement de toute vie!
Lien : http://araucaria.20six.fr
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La Cantatrice Chauve - La leçon

Ma première visite chez Ionesco!

Voilà ce que c'est, d'avoir arrêté ses études à Bac moins deux.

On traîne, on remet, mais on finit par arriver à La cantatrice chauve, puis à La leçon puisque cette dernière suit la première. Il y a donc une certaine logique dans ce théâtre de l'absurde. Un, puis deux... À noter que cela aurait pu être deux puis un. Va savoir. Mais cela m'aurait contraint à commencer la lecture du volume à plus de sa moitié en y mettant un marque-page supplémentaire! Trop complexe pour Horusfonck.

Donc, Horusfonck (c’est moi) le traîne-lattes des chefs-d'œuvre de la littérature entame, poursuit et achève la lecture de son premier volume des écrits d'Eugène Ionesco. Rien que ça.

Alors, j'ai bien apprécié et je ne m'en étonne pas puisque je ne suis jamais si bien servi que par moi-même en personne. Jusque-là, rien d'absurde.

Je lirai donc d'autres œuvres de Ionesco.

D'avoir lu, avec gourmandise, Courteline et Cami, me permet d'en retrouver quelques traces dans les deux pièces de Ionesco... Absurde, me rétorquera-t-on? Eh, pas tant, répondrai-je en évoquant Les Boulingrins et Drames de la vie courante.

Il faut bien se raccrocher à quelque-chose, absurde ou non ?

Passons.

Ionesco va plus loin dans l'absurde et la réjouissance qu'il (l'absurde) peut procurer au lecteur/spectateur/critique/prof/élève/pompier/poissonnier et que sais-je encore qui ouvre les vannes de sa perception et laisse ses yeux briller. Sans queue ni tête mais avec tête-à-queue garanti ou non mais pas que.

Je répète : J’ai bien apprécié.

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Rhinocéros

C'est à Dusseldorf en novembre 1959 qu'eut lieu la première représentation de cette pièce mythique du théâtre français Rhinocéros . Eh oui la première représentation a été faite en langue allemande ! Doit on y voir un signe ?

Créée dans sa version française en janvier 1960 dans une mise en scène de Jean Louis Barrault au théâtre de l'Odéon , elle est vite devenue un classique du répertoire français.

Intemporalité est je crois le terme qui décrit le mieux cett univers affolant où la Rhinocérite n'est au départ considérée que comme une maladie virale banale. C'est tellement énorme : l'humain se transforme en rhinocéros! Absurde voyons, d'ailleurs au départ les spectateurs du phénomène n'y croient pas, y attachent peu ou pas d'importance, puis le mal s'étend,le virus se propage et le nombre des rhinocéros augmente , de minoritaire il devient majoritaire pour devenir totalitaire. i Face au fléau , face à cette menace inexorable que font peser les conformismes de tout genre, cette menace d'uniformisation de la pensée , d'abandon de toute personnalité , de toute originalité, de toute individualité il ne restera que Bérenger, le rêveur l'idéaliste pour essayer de lutter et de résister coûte que coûte .

Intemporalité je maintiens , regardons autour de nous .......

Théâtre de l'absurde vraiment? J'ai terminé cette lecture dans un état second , un mal-être profond et même si j''ose dire que j'ai aimé sans avoir adoré ce texte je ne suis pas sortie indemne de cette plongée dans l'univers de Monsieur Ionesco

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La Cantatrice Chauve - La leçon

Cela fait quelques jours que je tourne autour de ces deux pièces de théâtre sans trop savoir comment en démarrer la chronique. Et puis ce matin, samedi 14 novembre 2015, je me suis réveillée au son de la radio et des infos du jour. La Belgique a battu l'Italie 3-1 en match amical à Bruxelles. A Paris, des bombes ont explosé aux abords du Stade de France. Des gens qui allaient au spectacle ont été tués. Quelqu'un s'assied à une terrasse et se prend une balle. J'comprends pas.

Le théâtre de Ionesco, c'est un peu ça : des répliques improbables, sans lien entre elles, enchaînées les unes après les autres. Absurde. Un défi à la compréhension. Je fais l'impasse sur « la Cantatrice chauve », dont je n'ai pas compris le message, à supposer qu'il y en ait un. J'en retiens seulement que ce texte m'a fait rire, et je vous dirais bien que cette pièce doit être vue plutôt que lue, mais j'aurais bien trop peur de vous envoyer à la mort en vous invitant au théâtre. « La leçon » est une pièce plus inquiétante : une jeune étudiante stupide prend sa leçon auprès d'un vieux professeur imbu de sa personne et qui, sous l'apparence d'un intellectuel de haut vol, masque à peine un pervers expert ès fumisteries. Ca finit mal, puisque l'un des deux assassine l'autre.

Difficile d'établir un parallèle avec les attentats de Paris, et ce n'est pas le but, sauf que, comme dans « La leçon », l'incompréhension, la bêtise et l'intolérance, bref, la connerie humaine, ont le pouvoir de provoquer des carnages. Et là, je repense aux caricatures de Mahomet : « c'est dur d'être aimé par des cons ». Sauf que, pardon, mais il ne s'agit pas (il ne peut pas s'agir!) d'amour, mais plutôt de rage. De la rage qui a germé dans le crâne de ces ravagés du cerveau, à la faveur d'interprétations totalement dévoyées du Coran. Parbleu, mais quel mot ne comprennent-ils pas dans la phrase « Ne tuez pas la personne humaine, car Allah l'a déclarée sacrée » (Coran, VI, 151) ? Ils se justifient (comment osent-ils même justifier leurs actes, ces barbares ?) en disant qu'ils vengent les victimes syriennes ou irakiennes des bombardements français. M'enfin, c'est moi à qui on ne dit jamais rien, ou bien le Talion n'est plus seulement une « loi » juive, émanant d'un peuple ennemi juré ? J'comprends rien. Et ils croient sérieusement, ces dingues, que c'est en nous massacrant dans une salle de concert ou à une table de restaurant qu'ils vont arranger leurs affaires? Incultes frustrés... Et qu'ils vont empêcher les survivants de continuer à vivre libres (je ne dis même pas « heureux », juste « libres ») ? Aberrant. Bande de tueurs haineux décérébrés, quand je pense que vous êtes sans doute ravis d'être morts en martyrs de je-ne-sais-quelle cause... Vous seriez ridicules si ce n'était pas aussi tragique.

Le rapport avec Ionesco, Messieurs les excités de l'arme lourde, à supposer que vous ayez jamais entendu ce nom ? Aucun. Ou plutôt si : je n'ai rien contre l'absurde, moi, quand il me fait rire et ne blesse personne. Autant dire que je ne suis pas près d' « apprécier » votre sens de la « mise en scène ».

En bref : touchez pas à la liberté, p... de b... de m...
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Rhinocéros

Alors que Bérenger et Jean prennent tranquillement un verre dans un café, deux rhinocéros font leur apparition. Surprise, incrédulité, incompréhension. Mais le phénomène se reproduit plusieurs fois : les gens se métamorphosent en pachydermes et la contagion semble s'accentuer d'heure en heure...



I comme Ionesco.

R comme Rhinocéros.

A comme Absurde.

F comme Faut quand même connaître le contexte pour comprendre la portée de ce texte bourré de métaphores surréalistes et de situations plus barrées les unes que les autres ! Le lecteur lambda saurait-il déjouer de lui-même les entrelacs d'une telle pièce ? Une fois le parallèle établi avec le nazisme et le totalitarisme, les sentiments à la lecture oscillent entre captativité dubitative et lassitude inextinguible.

J'ai préféré les parties 2 et 4, sans doute car les 1 et 3 sont basées sur le principe d'écho sur-répétitif, peut-être en tant que procédé de martèlement idéologique.

Qu'à cela ne tienne, quelque part entre le trop long et le trop profond, cette pièce de Ionesco s'est perdue dans les méandres de ma compréhension pourtant avertie.

Une curiosité toutefois à voir... par curiosité.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Le Roi se meurt

Etant donné que je vais prochainement aller voir la représentation de cette pièce avec, entre autre, Michel Bouquet (pour ne citer que lui) à la citadelle de Sisteron, j'avais tout de même envie de découvrir le texte avant et, pourquoi pas, de me "réconcilier" avec Eugène Ionesco. Pari réussi. Autant j'avoue avoir été déçu par la pièce "Rhinocéros", autant là, j'avoue avoir été bluffée par "Le Roi se meurt"...



Certes, l'on sait d'avance qu'en lisant de tels ouvrages, il faut se faire à l'idée que l'on ne va pas lire du théâtre classique (comme je l'aime) mais du théâtre de l'absurde mais même avec cette idée en tête, j'avais eu du mal avec ma première rencontre avec l'auteur. Ici, il en est tout à fait autrement. Pourquoi ? Je n'en sais rien...Peut-être est-ce tout simplement dû au fait que l'auteur traite ici d'une question existentielle qui nous préoccupe toute notre vie : celle de la Mort.

Ayant longtemps été hantée par cette dernière enfant (je le suis encore mais moins...d'ailleurs, qui ne l'est pas), cette pièce m'a fait beaucoup de bien...



Le Roi Bérenger Ier n'a, quant à lui, jamais songé qu'il allait, comme tout être humain (roi ou pas) mourir un jour. Ici, ses deux épouses, Marguerite et Marie, accompagnés du médecin, de Juliette (la domestique) et du garde tentent de le préparer et de lui faire entendre raison. Tandis que Marguerite, la première épouse du roi se montre assez franche et cruelle par moments, Marie, elle, bien qu'étant sa deuxième épouse mais préférée du roi, se montre pleine d'espoir.

Entre espoir et résignation, il y a peut-être un juste milieu même si l'inévitable doit arriver et arrivera !



Une pièce qui se lit en un rien de temps, que j'ai trouvé remplie de philosophie, très bien écrite et extrêmement drôle. J'ai hâte de la voir jouée sur scène !

A lire sans plus attendre (c'est un conseil pour ceux qui ne l'auraient pas déjà lue !).
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La Cantatrice Chauve - La leçon

Je retrouve après quelques années de pause, la cantatrice chauve celle « qui se coiffe toujours de la même façon » pour tenter d'aider trois élèves de seconde à mieux comprendre le théâtre absurde et qui sont pour le moins perplexes pour ne pas dire déconfites , bien que toujours confinées, car elles ont à découvrir cette oeuvre sans préambule et à la commenter .

Je côtoie à nouveau les six personnages, chacun, stéréotype d'un individu vivant ou survivant dans une société bourgeoise, conformiste, étriquée, décadente qui s'entendent sans s'écouter, se parlent sans échanger.

Cette lecture est toujours pour moi une redécouverte passionnante , un exercice ludique , un jeu subtil pour repérer les figures de style, le sens caché des mots, les contre-sens, les non-sens, les truismes, de nouvelles incongruités.

Mr and Mrs Smith, Mr and Mrs Martin, Mary et le capitaine des pompiers évoluaient, durant la décennie 50 dans un monde drôle et tragique, leurs descendants, aujourd'hui, dans une Angleterre coupée de l'Europe vivent-ils mieux , moins absurdement dans ce monde frappé par le covid et par son variant, of course anglais !
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Rhinocéros

La pièce d'Eugène Ionesco doit être vue comme la description, par l'absurde et la dérision, de la montée dans une société "civilisée" des idéologies totalitaires en général et du nazisme en particulier.

Reprenant la figure animale pour matérialiser cette progression idéologique, Ionesco insiste sur le caractère progressif et visible de l'ascension de la "peste brune". Il se porte en faux aux commentateurs a posteriori validant des thèses d'une survenance rapide ayant pris la majorité au dépourvu.

Au contraire, et c'est sans doute le plus dérangeant pour un lecteur idéaliste vis à vis de la nature humaine, l'auteur insiste sur le lent processus de transformation qui peut toujours être arrêté mais qui faute de volonté devient majoritaire et hégémonique.

Ionesco joue un "Jean De La Fontaine" moderne et particulièrement inspiré et a apporté à l'époque une réponse artistique à l'énigme des totalitarismes.
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Le Roi se meurt

Guère convaincu(e) par la métaphysique d'Eugène Ionesco, j'ai néanmoins été rattrapé(e) par mes vieux démons de la littérature comparée. Aussi je ne peux m'empêcher de vous proposer ce rapprochement entre deux auteurs. C'est en lisant Portrait de l'écrivain dans le siècle Eugène Ionesco : 1909-1994 de Marie-France Ionesco que j'ai appris que Ionesco était ami avec Anton Holban, auteur de Le Collectionneur de sons, classé avec ceux qui sont morts jeunes. Et soudain son influence dans la fin de la pièce m'a paru évidente, en particulier celle de la nouvelle « Grand-mère se prépare à mourir », que l'on trouve dans le recueil susmentionné. Les deux textes racontent pour moi la même histoire sous des formes très différentes, presque un hommage, probablement inconscient, à son ami défunt.
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