AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Evelyn Waugh (96)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ces corps vils

« A la soirée d'Archie Schwert, le marquis de Vanburgh, quinzième du nom, comte Vanburgh de Brendon, baron Brendon, seigneur des Cinq Iles et grand fauconnier héréditaire du royaume de Connaught, dit au comte de Balcairn, huitième du nom, vicomte Erdinge, baron Cairn de Balcairn, chevalier rouge de Lancaster, comte du Saint-Empire romain et héraut de Chenonceaux auprès du duché d'Aquitaine:

- Hello! lui dit-il, vous ne la trouvez pas rebutante, cette soirée? »  





L'extrait donne le ton. Ces corps vils d'Evelyn Waugh nous plonge dans l'univers de la jeunesse dorée britannique des Roaring Twenties, qui batifole, s'enivre, et n'est qu'insouciance, entre flirts et projets de mariage. La presse épie leurs moindres faits et gestes, à l'affut des bals, des croisières et surtout des scandales. Quand la guerre sonne le glas de la fête, les destins basculent.



Comme Jane Austen qui n'avait pas son pareil pour dépeindre avec tendresse et causticité la gentry du XVIIIème siècle, Waugh croque ses anciens comparses de l'aristocratie, les hédonistes londoniens des Bright Young People, dont les journaux britanniques aimaient tant relater les excentricités. Vile Bodies n'est pas champagne et petits fours, il a la plutôt la saveur acide des pickles en bocaux car en plus de manier la satire, Evelyn Waugh manie aussi l'humour tendance Wodehouse. Il nous offre donc toute une galerie de portraits, de la vieille aristocratie sur le déclin aux évangélistes bon teint , des jeunes filles modernes aux militaires alcoolisés. Mais attention, ça pique.

Pour les curieux, l'ouvrage a été adapté sour le titre Bright Young Things par Stephen Fry en 2003.

Commenter  J’apprécie          647
Diablerie

L'humour anglais, tout comme les fruits frais, peut se consommer sans modération. Si vous aimez Mark Twain et les Monty Pythons, sautez à pieds-joint dans Evellyn Waugh. Dingue que quelqu'un capable d'exprimer une telle mélancolie dans ‘Retour à Brideshead' puisse être aussi drôle.



Basil Seal était l'un de ses personnages favoris. Un jeune lord anglais à la vie agitée, n'aimant rien tant que se réveiller avec la gueule de bois, habillé des vêtements de quelqu'un d'autre, dans un lieu improbable, et sans la moindre d'idée du pourquoi du comment. Un fêtard Anglais normal en somme, mais sachant mêler l'élégance à l'alcoolisme.



Quand il apprend que l'un de ses anciens condisciples d'Eaton est devenu roi d'Azanie, une île africaine imaginaire visiblement inspirée de l'Éthiopie, il saute aussitôt dans le premier bateau, non sans ‘emprunter' quelques bijoux à sa mère pour avoir un peu de cash. Là-bas, le prince tente de moderniser son pays à marche forcée, avec des résultats mitigés. La cour royale est un nid d'intrigues et d'alcoolisme. Le consul de France est nationaliste et franc-maçon, dort avec un pistolet sous son oreiller et trame de complexes machinations. Le consul anglais cherchait un poste tranquille, et passe son temps à lire et à jouer et au billard. Le tout finira, comme il se doit, par un festin cannibale.



Même si sa personnalité évoque celle de Puyi, dernier monarque de Chine, le prince d'Azanie est probablement plutôt inspiré de Iyasou V, éphémère Négus de 1913 à 1916. Sous son ironie et des dehors volontairement caricaturaux, l'histoire illustre du reste l'impossible modernisation de l'Éthiopie, prise entre les appétits des grandes puissances, la diversité de ses populations et son aristocratie byzantine. Mais il ne faut pas non plus chercher trop loin la métaphore, l'histoire étant avant tout destiné à la satire et à l'ironie, et il faut donc aussi relativiser son humour par moment très ‘colonial'.
Commenter  J’apprécie          450
Retour à Brideshead

Voici clairement une lecture que je n'aurais surement jamais faite s'il n'y avait pas Babelio, et surtout Gwen et ses challenges…En effet, c'est dans le cadre du challenge BBC que j'ai repéré cette lecture et finalement, suite à une proposition de Gwen, je me suis lancée dans cette lecture commune…

Un livre au charme suranné qui parle d'une époque qui n'existe plus, l'entre-deux guerres en Angleterre.

Une écriture précise, quelquefois un peu ampoulée, et toujours so british….

Je reconnais que la lecture du premier quart a été laborieuse. J'ai vraiment du me concentrer pour ne pas me laisser envahir par l'ennui… et puis, tout à coup, la sauce a pris et mon intérêt est allé grandissant, voulant tout à coup savoir ce qu'il allait advenir des différents protagonistes…

Le milieu décrit par Evelyn Waugh m'a fait penser la série « Dowtown Abbey » que j'ai regardé il y a quelques années….

Le narrateur, Charles, pendant ses années à Oxford va se lier d'amitié avec Sebastian second fils d'une famille dont les titres de noblesse ne sont plus à prouver… En rentrant dans ce milieu aristocrate, précieux, à la fois guindé et nonchalant et qui possède ses propres codes, le jeune homme va être le témoin d'une façon de vivre en voie de disparition….Car en parallèle, au fur et à mesure de l'écoulement de cette histoire, les soubresauts de l'actualité de l'époque nous rappellent que bientôt viendront les temps des changements…L'avènement de Hitler au pouvoir, la guerre d'Espagne sont autant d'événements qui vont non seulement avoir une incidence à l'échelle européenne, mais aussi sur Charles et la famille de Sebastian….

L'histoire que nous raconte Charles a un arrière-gout de nostalgie et il semble vraiment bien loin, le temps de sa jeunesse….







Challenge Multi-Défis 2021

Challenge BBC

Challenge Pavés

Commenter  J’apprécie          447
Le Cher disparu

On l'oublie souvent de ce côté du Channel, mais sous les liens pragmatiques unissant la Grande-Bretagne à son enfant rebelle qu'est les Etats-Unis, il existe des sentiments ambivalents, marqués par la conscience aigüe d'un gap culturelle entre deux peuples en apparence si proches. La perception en est variable, allant de l'attrait pour le léger exotisme au franc mépris. On se souvient de Sting Chantant « I'm a legal alien, I'm an englishmen in New-York », des GI en route pour le Débarquement décrits par les Britanniques comme « overpaid, oversexed and over-here », de l'attrait pour le chic et l'accent anglais dans les films américains. C'est ce de ce décalage dont traite ici Evelyn Waugh, avec tout son humour et son ironie subtile.



Une jeune fille américaine bien sous tous rapports et légèrement cruche, travaillant dans un funérarium de grand standing, se trouve prise entre deux amours. D'un côté, il y a ce thanatopracteur du service d'à côté. Plus âgé qu'elle, mais un bon américain respectable, le genre futur bon père de famille, et qui donne de si beaux sourires à ses cadavres ! de l'autre, il y a ce jeune anglais, élégant, cultivé, irrévérencieux, qui lui écrit des poèmes et la désarçonne autant qu'il la fascine. Mais oh scandale ! Il travaille dans une entreprise de pompes funèbres pour animaux de compagnie !



Les enfants de l'oncle Sam se prennent quelques flèches de long-bow dans leurs parties charnues. Leur puritanisme, leur goût pour le blingbling et leur capacité à aseptiser tout ce qu'ils touchent, y compris la mort, sont autant de magnifiques cibles. Avoir placer l'histoire dans le monde on ne peut moins connu des thanatopracteurs accentue ces tendances jusqu'au ridicule, le macabre le disputant au grotesque involontaire.



L'écriture d'Evelyn Waugh, célèbre pour son élégance, a cela de particulier qu'elle possède à la fois un charme suranné et une étrange jeunesse. Il n'est pas toujours aisé d'y rentrer, mais la visite vaut qu'on en cherche la clé.
Commenter  J’apprécie          392
Retour à Brideshead

‘Retour à Brideshead’ laisse un étrange goût d’amertume, d’inachevé. J’en ai oublié bien des détails, mais je n’oublie pas ce sentiment.



Un jeune homme d’origine moyenne, de nature plutôt timide, part faire ses études à Oxford. Plutôt discret, il s’intègre peu à la vie de l’école, y mène une vie discrète d’élève studieux – de « polar », comme on dit dans l’infect argot des écoles d’ingénieurs. Le hasard fait qu’il devient ami avec le « lion » de l’école – le jeune homme le plus élégant, le plus recherché et le plus riche de l’école, Lord Sebastian Flyte. Il séjourne chez lui pendant les congés, découvre sa famille, notamment son élégante sœur Julia. Les mois défilent, les années d’école passent peu à peu, et il doit se rendre à l’évidence : lentement, volontairement, avec entêtement même, le charmant Sebastian est en train de sombrer dans l’alcoolisme…



Des années plus tard. Le narrateur est un homme marié, Sébastian un homme ruiné errant quelque part. Par hasard, il recroise Julia. Pour elle, il divorcera… Mais ne l’épousera jamais. La guerre viendra achever de disloquer les restes de sa jeunesse.



Pourquoi le charmant Sebastian met-il tant d’efforts à ruiner consciemment et lucidement sa vie ? Y a-t-il vraiment de l’amour entre Charles et Julia, ou une simple complicité, un désir de rassembler la nostalgie qu’ils partagent pour une époque perdue ? On ne le saura jamais vraiment…



Je ne me rappelle plus de beaucoup de choses de ce livre, qu’il faudrait que je relise. Mais je me rappelle ce sentiment de mélancolie, cette incompréhension douloureuse et impuissante du narrateur devant son meilleur ami délibérément lancé dans une course à l’abime, ces amours et ces amitiés qui jamais de débouchent sur rien, le temps se chargeant de tout effacer.
Commenter  J’apprécie          392
Retour à Brideshead

Lecture exigeante d'un roman exigeant d'un auteur exigeant.



Lecture qui requiert une attention soutenue et ne peut se satisfaire d'une concentration volatile. L'immersion ne fut pas simple, il fallut passer l'écueil des cent premières pages pour m'acclimater au style maniéré, limite précieux, style cependant nécessaire pour pénétrer en profondeur dans la sphère sélect de la gentry anglaise. le genre de crash-test qui fait dire que ça passe ou ça casse. Dans mon cas, c'est passé et le fait qu'il s'agisse d'une lecture commune a contribué à me faire tenir ferme la barre.



On ne peut s'étonner de voir figurer "Retour à Brideshead" parmi le top BBC des livres préférés des Anglais puisqu'il brosse une grande toile d'ambiance de ce qu'était encore la upper class britannique avant la Seconde Guerre Mondiale. L'entre-deux-guerres est véritablement cette période charnière pendant laquelle tout a basculé et après laquelle plus rien ne sera plus jamais comme avant. Intimiste, sobre et pourtant fastueux à sa manière, l'environnement des personnages prend sous la plume de l'auteur un relief unique, peut-être parce qu'il est question de peinture et d'esthétisme tout au long du récit, le personnage principal – et également narrateur – étant lui-même artiste peintre ?



"Retour à Brideshead" n'est pas un huis-clos comme pourrait le faire penser son titre qui évoque le nom d'une de ces grandes demeures aristocratiques anglaises nichées dans un vallon arboré d'un superbe parc où coule une rivière paysagée elle-même enjambée par des ponts rustiques faussement campagnards et terriblement romantiques. Plus largement, le roman est très ouvert sur l'Europe voire les Amériques, c'est à la fois une prise de pouls et une prise de température à l'heure où ça commence sérieusement à chauffer en Espagne et en Allemagne.



Il se dégage tout de même des personnages cet esprit de suprématie qui habite les Britanniques et qui fait un peu grincer les dents (des Français surtout) mais une fois qu'on s'est habitué au style métaphorique, parfois ampoulé (limite snob) mais en réalité terriblement humaniste, on peut se détendre et se laisser charmer par une atmosphère à la croisée des chemins de la série Downton Abbey, du film Gosford Park (tiens, tiens, d'ailleurs, série et film ont le même scénariste), ainsi que des romans "Les vestiges du jour" de Kazuo Ishiguro et "L'amant de Lady Chatterley" de D. H. Lawrence.



Un voyage littéraire plutôt ardu à la munificence surannée mais que je suis heureuse d'avoir entrepris.





Challenge PAVES 2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge BBC

Challenge XXème siècle 2021
Commenter  J’apprécie          327
Retour à Brideshead

Un roman que j’avais prévu de lire depuis longtemps et il a fallu une Lecture Commune pour enfin m’y mettre ! Et j’ai été captivée, avec une petite faiblesse vers la fin, à l’inverse de mes comparses.



Pendant la seconde guerre mondiale, à la faveur d’un déplacement d’un camp militaire, Charles Ryder se retrouve cantonné à Brideshead, un château qu’il a bien connu avant la guerre. Il entreprend de se remémorer ses souvenirs depuis sa rencontre avec un des fils lors de sa scolarité à Oxford pendant l’entre-deux guerres.



Charles est un jeune homme sans histoire et sans fantaisie et il va découvrir la vie des aristocrates en côtoyant Sebastian Flyte, rejeton excentrique et totalement déjanté de la riche famille de Lord Brideshead ! Sans entrave et sans limite de comportement Sebastian va “aimanter” Charles. En révolte contre sa famille et le catholicisme de celle-ci, il sombre dans l’alcoolisme dans une aura de désespoir que Charles ne pourra que contempler. Charles va être le spectateur privilégié de cette famille en marge qui va influer sur sa vie plus qu’il n’aurait pu le croire.



L’Entre-Deux guerres est une période de grands changements mais encore plus pour l’aristocratie qui ne se rend pas compte de la fin de l’âge d’or de leur vie protégée. Le narrateur dépeint un tableau ironique et cynique de la vie décadente de cette jeunesse puis des adultes, inadaptés face aux événements qui se profilent.



La religion catholique, minoritaire en Grande-Bretagne, a une part énorme dans ce récit, elle influe sur le destin de chacun des membres de la famille Flyte en les enfermant dans un carcan dont ils ne pourront s’extraire.



Un roman de pure littérature british, en droite ligne de celle du XIXème où la vie d’une certaine société est décortiquée sans concession, sur fond de désespoir et de fatalité.



Challenge ABC 2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge PAVES 2021

Challenge BBC 2021
Commenter  J’apprécie          291
Retour à Brideshead

Roman remarquable, 1945, littérature anglaise.



Voici l'histoire d'une famille qui fait comme elle peut.



- La mère, aimée et haïe, sainte et méchante. A son grand désespoir, elle ne parvient pas à admettre l'homosexualité de son fils cadet, ni son alcoolisme (qu'elle a déjà éprouvé avec son mari)



- Le père, expatrié une grande partie de sa vie avec son amante, fait un retour en force en fin de roman, pour venir mourir en famille, tyrannique et vengeur.



- Quatre enfants si différents face aux épreuves de la vie, de caractères, d'aspirations, et de forces.



- Une maison de famille, toile de fond et personnage à la fois, qui aimante et fait revenir ses habitants encore et encore...



Le narrateur est Charles, pas dans le strict noyau familial, mais toujours lié, d'abord à Sebastian, le fils cadet, puis à Julia.



Le point de départ : Charles et Sebastian, tout jeunes étudiants à l'université d'Oxford, se rencontrent et s'aiment.



Les thèmes sont traités avec finesse, nuances et humour : famille, homosexualité, alcoolisme, religion, art.



Le fond est riche et intelligent. La forme est magnifique : rythme parfait (euh, pour moi), très, très belle plume.



Excellent.



Commenter  J’apprécie          270
Le Cher disparu

Je ne sais plus pour quelle raison, ce livre était dans ma bibliothèque mais maintenant qu'il est lu, il va quitter cette bibliothèque, je n'ai pas envie de le garder. Je m'étais sans doute fiée à la quatrième de couverture qui nous promet une irrésistible satire des rites funéraires américains mais s'il y a, il est vrai, un ou deux passages qui font sourire, on est loin d'une satire irrésistible.

Les personnages sont toutefois hauts en couleur et je pense qu'une BD pourrait être sympa.
Commenter  J’apprécie          270
Retour à Brideshead

En 1944, le capitaine Charles Ryder et son régiment sont cantonnés dans une vaste demeure, Bridesmaid, un domaine qu'il connaît déjà pour y avoir souvent séjourné dans les années 20 quand il avait été invité par un de ses amis. Rapidement les souvenirs ressurgissent...

Au sortir de la première guerre mondiale, c'est d'abord avec Sébastien que Charles fait connaissance, quand tous deux sont étudiants à Oxford. Sebastian, un peu dandy, un peu poète, se cherche dans l'alcool et l'humour désespéré, méprisant la bourgeoisie mais dépendant de l'argent que lui accorde sa mère. Lors d'un weekend à Bridesmaid, il fait la connaissance de Julia, la sœur, archétype du chic anglais, grande, élancée, maniant l'autodérision autant que la conscience d'appartenir à une classe privilégiée qu'il convient de pérenniser, il y a Cordélia, la petite dernière, vive et curieuse qui observe tout ce petit monde avec recul. La fratrie comprend également le frère aîné, héritier désigné du domaine, Bridley, conformiste, assez falot et dévot catholique.



Le roman évoque vingt ans de la vie du domaine dans les souvenirs d'un témoin extérieur mais extrêmement impliqué avec les membres de la famille et c'est la peinture d'une société en déliquescence, une famille aristocrate qui ne réussit pas à s'adapter aux changements de mentalité, de société, d'époque, qui tente de sauvegarder l'art de vivre britannique mais qui s'effrite; Sébastien rejette l'appartenance à ce monde, Julia se coule dans un mariage de convenance avec un homme mi aventurier, mi politique qui cherche la députation et le frère aîné se laisse séduire par une veuve intéressée...

C'est un roman qui dépeint magnifiquement des personnages englués dans des changements de société qu'ils subissent plutôt que les maîtriser, écrit avec un style magnifique et très littéraire que j'ai apprécié et même s'il y en a quelques longueurs, elles étaient vite oubliées par la beauté de la plume d'Evelyn Waugh.

Un roman prenant par l'auteur d'Officiers et gentlemen.
Commenter  J’apprécie          230
Retour à Brideshead

Si vous avez aimé Les Vestiges du jour de Kazuo Ishiguro ou apprécié la série télévisée Downtown Abbey, vous trouverez dans Retour à Brideshead la même ambiance. Celle des fins d’époques où s’opposent, entre deux guerres mondiales, les traditions du siècle précédent aux évolutions de la société des Années folles.



Je ne reviendrai pas sur le contenu de ce roman. D’autres l’ont très bien fait avant moi dans les billets précédents. Je soulignerai la qualité de l’écrit d’Evelyn Waugh, admirablement rendu par la traduction de Georges Belmont.



Le traducteur a su retranscrire, sans les dénaturer, la force des mots et la poésie des phrases. Réalisation ô combien importante sans laquelle je n’aurai pas apprécié un si bel écrit. Ceci alors que je débutais ma lecture, avec beaucoup d’appréhension, bien que je lus, il a quelques semaines, Le Cher disparu du même auteur. Je savais cependant que le registre et le thème des deux livres étaient bien différents.



Finalement, je ne regrette pas d’avoir lu ce roman qui est reconnu comme une œuvre majeure de la littérature anglaise.
Commenter  J’apprécie          180
Retour à Brideshead

Je suis toujours enthousiaste pour m'engager dans une lecture qui m'emmènera en Angleterre, dans l'ambiance feutrée des grandes demeures et en compagnie de personnages hauts en couleurs.



Retour à Brideshead nous plonge dans cette atmosphère si britannique du début du 20e siècle : d'abord Oxford dans les années 20, puis la campagne anglaise dans une famille aristocratique.

Charles Ryder, le narrateur, est jeune étudiant quand il rencontre le fantasque Sebastien Flyte. Un lien d'amitié très fort se noue entre les deux jeunes hommes. Charles finit par rencontrer la famille de son ami, dans cette demeure, Brideshead, qui va le marquer à vie. Sebastian, ne supportant pas ce poids familial, plonge inexorablement dans l'alcool et la fuite. Charles s'éloignera, puis se rapprochera quelques années plus tard de Julia, la soeur de Sebastian, dont il tombera amoureux.

Le début du roman se situe en 1944, pendant la guerre, quand Charles, officier, voit sa garnison prendre ses quartiers dans cette maison si chère à son coeur.



J'avais abandonné la lecture du roman il y a quelques années, la lecture commune du challenge multi défis m'a motivée pour recommencer et cette fois-ci pour aller jusqu'au bout. Je ne le regrette pas, même si la plume d'Evelyn Waugh peut être ardue parfois, et exigeante.



Un roman que j'ai trouvé teinté de nostalgie, et qui m'évoque la perte : la perte de la femme aimée, la perte des illusions, la perte de l'insouciance et de la jeunesse. Un roman qui m'interroge aussi sur la foi, sur la religion très présente dans le livre, sur le poids du péché et sur la culpabilité.



Un très beau roman, une lecture qui marque l'esprit.
Commenter  J’apprécie          170
Trois nouvelles

Je viens de relire, avec jubilation, ces "Trois nouvelles" d' Evelyn Waugh qui trainaient dans ma bibliothèque et le charme a encore opéré . Pour apprécier cet auteur, que je goûte infiniment, il faut étre sensible à l'humour"so british" qu'il déploie et à l'acuité de sa plume qui n'épargnait personne,et surtout pas lui . Si ces "trois nouvelles" n'atteignent pas à la grandeur de"Retour à Brideshead" ou "Officiers et gentlemen", je promets à ceux qui se risqueront dans ce petit opus ( 170 pages au total ) de sacrés bons moments . La dernière, en particulier ("Scott-King et le monde moderne" ) n'a rien perdu , en 2018, de son pouvoir décapant .
Commenter  J’apprécie          170
Scoop

Journaliste à la petite semaine qui écrit des articles animaliers pour le compte du Daily Beast, quotidien national anglais, William Booth se trouve embarqué, suite à un malentendu nominal, comme grand reporter pour se rendre en Ismaël, pays fictif d'Afrique de l'Est, en proie à de nombreuses tensions. Il découvrira très vite, et un nouveau métier, et un nouveau monde, auquel il va être bien difficile de s'acclimater...



Absurde et causticité typiquement anglaises sont au centre de ce roman qui étrille avec efficacité le milieu journalistique, plus généralement celui des grands reporters qui cherchent à tout prix le scoop, quitte à créer l'information pour avoir quelque chose à transmettre aux journaux qui attendent avec fébrilité de nouvelles unes quotidiennes toutes plus spectaculaires les unes que les autres, et pour défier la concurrence des autres journalistes présents sur les lieux d'un évènement - ou non évènement - clé.



L'on sent qu'Evelyn Waugh a été journaliste, et qu'il ne fait que toucher du doigt les travers du métier, tel qu'il est encore pratiqué par certains qui cherchent avant tout le sensationnalisme avant la réalité de l'information. J'ai particulièrement apprécié, et j'ai envie de me plonger plus avant dans la bibliographie du romancier anglais.
Commenter  J’apprécie          152
Ces corps vils

S’il est un auteur dont je ne pourrais me lasser de lire et relire les livres, c’est bien Evelyn Waugh. En cas de baisse de moral, il me suffit d’ouvrir une page au hasard, le sourire revient forcément, car, qu’on se le dise, tout est drôle chez monsieur Waugh ! Sa plume est aussi fine qu’acérée. L’humour anglais atteint les sommets de l’absurdité, mais, à y regarder de plus près, quoique le nonsens règne, rien n’est jamais gratuit, tout est minutieusement pensé. Voilà ce que j’admire chez lui, ce qui donne une inaltérable richesse à son œuvre. A mon sens, Evelyn Waugh fut l’un des plus brillant critique de son époque, un bien né de la haute bourgeoisie trop désespéré par le cynisme de son époque (celui des années 30) pour ne pas en rire. L’absurdité de ses titres nous renvoie de plein fouet celle de son monde.

En même temps, il est difficile d’entrer dans un roman de Waugh. Il faut se préparer mentalement à lire quelque chose où tout est vrai sans être vraisemblable. Nous entrons forcément dans une sorte d’univers parallèle où le pire de la société est poussé à l’extrême et considéré comme normal, de sorte qu’un livre comme Ces corps vils, écrit en 1930, qui se passe dans un futur proche, n’usurperait pas sa place du côté de l’Anticipation.



Ces corps vils est un livre compliqué pour un lecteur lambda qui a l’habitude d’un scénario clairement établit et ne connaît pas le contexte de son écriture. Le roman est, pour ainsi dire, un coup de poing qu’Evelyn Waugh envoie à la face de la bonne société londonienne dans laquelle il a grandi. Le groupe de jeunes aristocrates constamment ivres n’est autre que les Bright Young People, dont il a fait parti un temps, avant d’en être rejeté. C’est dire s’il connaît bien son sujet. 1930 correspond également à son année de conversion au catholicisme, qui répond sans doute à un certain besoin de valeurs dans un monde qui part en vrille. Voici quelques mots pour éclairer votre lecture :



Les premières pages

Les Bright Young People (ou Bright Youg Things), enfants perdus de l’aristocratie qui avaient l’habitude d’organiser des soirées costumées et dont les scandales enflammaient la presse de l’époque. Ils écoutaient du jazz, couraient ivres les rues de Londres, consommaient des drogues, avaient en leur sein des homosexuels assumés et des filles coiffées à la garçonne.

Le roman commence par un voyage en bateau (de la France vers l’Angleterre) qui donne la couleur en tirant le portrait d’une société mondaine très contrastée.

Le personnage de Madame Guenon (dont on voit déjà l’ironie du nom) est une évangéliste qui incarne la crise de la croyance chrétienne. Elle est accompagnée de plusieurs jeunes filles appelées des « anges ». Toutes portent le nom d’une vertu chrétienne : Foi, Charité, Force, Chasteté, etc. Or, dès le départ, le vice est déjà présent puisque la Chasteté s’est absentée pour flirter avec un homme à bord tandis que l’Effort Créatif a « perdu ses ailes ». Madame Guenon s’avère quand à elle un escroc qui vend de l’espoir à des gens pour en tirer du profit, cela avec un profond cynisme : « Le Salut ne fait pas le même bien quand on croit que c’est gratuit, était son axiome favori ».

Lady Throbbing et Mme Blackwater représentent l’aristocratie vieillissante. Oubliées du monde, elles utilisent aussi des expressions passées, dont il est dit qu’elles ont un « chic fin de siècle ». Rien à voir avec la nouvelle génération, des « jeunes à la page » dominés par Miss Runcible et Miles Malpractice. Ces derniers arrivent dans le roman par quelques expressions à la mode, « c’est exactement comme si on était dans un shaker à cocktail », « trop, trop écœurant ! ».

La scène d’exposition nous montre d’emblée une société à plusieurs vitesses, où personne n’a l’air de communiquer vraiment.



(voir suite du développement : http://unityeiden.fr.nf/ces-corps-vils-evelyn-waugh/ )



Waugh décrit une génération trop jeune pour avoir été confrontée à la guerre. Les Bright Young People sont des enfants des années folles, en apparence pleinement intégrés à leur époque et pourtant les produits d’une aristocratie en plein déclin et de plus en plus ruinée. Sa voix incisive nous fait pénétrer une société frénétique, gouvernée par l’alcool, un monde de jeunes riches sans repères qui ne pensent plus qu’à s’amuser, ce qui fait dire à un ‘ancien’ dépassé, M. Outrage : « Ils ont eu, après la guerre, une occasion comme aucune génération n’en a jamais eu. Il y avait toute une civilisation à sauver et à refaire – et, tout ce qu’ils ont l’air de faire, c’est les imbéciles ! ». C’est à un point tel que même cette terrible évangéliste, Mme Guenon, échoue son sermon lors d’une soirée qui rassemble les jeunes aristocrates. « Regardez-vous tels que vous êtes. », lance-t-elle pour jouer sur l’auto-culpabilité qui fonctionne assez bien sur les deux vieilles jumelles mais finit par faire un four à cause de l’intervention de Lady Cincumference, « En voilà une fichue impudente » et du rire de Miss Runcible qui déclenche une hilarité générale.

Chaque page est criblée de piques à l’adresse de l’Angleterre, des nouveaux mondains, et d’une modernité dont il ne cessera de critiquer les dérives grâce à sa capacité à mettre en exergue toute l’absurdité de son temps. Ainsi que le dira son fils Auberon Waugh : « Avant tout, il fallait rire ensemble de la folie du monde. »

Ces corps vils ravira donc les lecteurs à la recherche d’un humour incisif et intelligent, en marge des discours actuels.
Lien : http://unityeiden.fr.nf/ces-..
Commenter  J’apprécie          150
Retour à Brideshead

Charles Ryder, 39 ans, réserviste pendant la seconde guerre mondiale, se déplace avec sa troupe à travers l'Angleterre et vient s'installer près d'un endroit qu'il reconnait immédiatement : Brideshead.

Cette demeure, il l'a découverte quelques vingt ans plus tôt, grâce à son ami Sebastian, fils de la famille Flyte, qu'il a rencontré à Oxford lors de ses années d'université.

Il ouvre alors sa mémoire et c'est toute une période, l'entre deux guerres, qui nous est contée.

Des personnages extravagants, de l'argent, un brin de folie, de l'irrespect envers les convenances et la/les religions, une époque d'insouciance que Charles semble redécouvrir avec nostalgie ... et regret aussi peut-être car ces personnages semblent tous s'être un peu perdus.

Un roman en demi teinte : une première partie un peu difficile d'accès, de par le style quelque peu formel et le peu d'action, puis un développement passionnant autour de cette famille très particulière.
Commenter  J’apprécie          140
Le Cher disparu

Evelyn Waugh écrit Le cher disparu e 1948. Il nous transporte à Los Angeles, nouveau centre économique mondial de l’Après-guerre, qui marque sa puissance par sa capacité à arroser le monde de ses productions cinématographiques. Dans ce lieu, nous suivons Dennis, un anglais comme l’auteur, qui travaille dans les pompes funèbres pour animaux. Avec la mort de son logeur, Sir Francis, qui s’est pendu après son renvoi de l’entreprise cinématographique, la Mégalopolitan, Dennis découvre également le marché des pompes funèbres pour humains.



Avec beaucoup de cynisme et d’humour noir, Waugh critique l’émergence d’une société consumériste où tout se vend, même la mort, que cela soit pour animaux ou pour les humains. Peu importe la nature du défunt. Ces derniers, lors de leur dernière exposition publique, doivent être beaux, présentables. Le mort est réduit à l’état d’objet.



Comme nous sommes à Hollywood, il y a beaucoup de factices, tel un décor de carton pâte. C’est l’hypocrisie et le faux qui font façade. Les personnages ne partagent que des sentiments sans profondeurs. Ils ne croient en rien. Pas même en l’amour pour lequel les attachements ne sont pas sincères et laissera froid les protagonistes à tout drame. Qu’il soit anglais ou américain, les gens sont fats et superficiels. Cette estime de soi ou de sa nation se trouve ainsi décrite : « Il n’est pas du tout cultivé […] beaucoup de nos plus grands auteurs [américains] ont l’air de lui être inconnus. » [p.112]



Le cher disparu est une critique de la société occidentale à une période où elle adopte une attitude très matérialiste. Les personnages sont psychologiquement laids. Ils pensent que la vie est une période de possession, alors que la mort, faisant de nous des corps inertes, n’a d’intérêt que pour se donner bonne conscience en offrant un bel enterrement.



Waugh jette donc, dans ce roman, un regard désabusé en cette fin des années 40. A-t-il eu tort dans son analyse, soixante ans plus tard ? Je me le demande.
Commenter  J’apprécie          130
Le Cher disparu

Dites-moi, comment exprimez-vous la tristesse ? Contemplez-vous des nénuphars sur un étang ? Construisez-vous des châteaux de cartes ? Ou êtes-vous simplement assis dans un bar avec une expression triste sur le visage ?



Peu importe à quel point vous êtes triste. Mais si la dignité est importante pour vous dans le deuil, "Le cher disparu" d'Evelyn Waugh est pour vous.



Il est très approprié pour vous accompagner, comme une musique douce, à condition d’aimer la satire grinçante. Nous savons que ce monde se dirige vers l'enfer, (le pire est toujours sûr…) mais amusons-nous malgré tout ! Au bout du compte vous et moi sommes des gens agréables qui faisons partie du club des personnes partageant les mêmes idées qui n'aiment pas dévoiler leur âme. Et peu importe que ce "Cher disparu" soit une employée d'entreprise de pompes funèbres à l'esprit peu brillant qui voulait pragmatiquement organiser sa vie et qui s'est tuée, incapable de supporter le lourd fardeau du doute. Tout est grotesque dans ce monde fou, même l'amour (surtout l'amour…). Que reste-t-il à notre protagoniste et poète Dennis Barlow ? Trouver quelque chose à faire, par exemple feuilleter un roman moderne cliché pendant que son "Cher disparu" est en train de brûler, de se calciner.



Et qu'importe si les autres n'ont rien compris ni dans le livre ni dans la vie ? Laissez tout aller comme ça doit. Nous ne contemplons que la plaine sous des vagues de lumière changeante.



The Loved One (1948) - (sous-titré An Anglo-American Tragedy) - Le Cher Disparu, traduit par Dominique Aury, satire sur les excès financiers des croque-morts de Californie. Plusieurs rééditions.

Commenter  J’apprécie          120
Hommes en armes

Après l’avoir laissé patienter dans ma PAL pendant 1 an et demi, j’ai eu envie de m’attaquer à ce roman qui ne me tentait pas plus que ça au départ, alors que je l’avais demandé à l’époque en service presse à Robert Laffont. Cette maison d’édition est en effet en train de rééditer l’œuvre d’Evelyn Waugh, écrivain britannique du milieu du siècle (1903-1966). Hommes en armes est le premier tome de sa trilogie romanesque, qui sera suivie de Officiers et gentlemen puis de La Capitulation. Elle est inspirée de la propre expérience de l’écrivain, qui vécut durement la Seconde guerre mondiale, ayant été mis de côté la plupart du temps.



C’est effectivement ce qui arrive au héros, Guy Crouchback, vieux garçon qui veut servir sa patrie et s’engage volontairement dans le corps le plus aguerri de l’armée britannique : celui des Hallebardiers. Or il va vite se rendre compte que l’armée a de sérieux problèmes d’organisation et qu’il y a un fossé entre ses aspirations patriotiques, sa volonté d’en découdre, et la réalité du quotidien de la troupe et des réservistes. "Plus tard, dans sa vie militaire, lorsque Guy eut entrevu cette vaste bureaucratie en uniforme et couverte de médailles, par la seule puissance de laquelle un homme pouvait enfoncer sa baïonnette dans le corps d’un autre homme, et qu’il eut éprouvé un peu de sa force d’inertie démesurée …"



De camps de formation à d’autres camps de formation, Guy perd peu à peu la foi avant d’être victime d’une injustice qui fait se terminer le roman sur un coup de théâtre. Introverti, catholique dévot et malchanceux en tout, ce personnage porte le texte et le message désabusé de Waugh sur la société moderne. En effet, ce dernier était traditionaliste à souhait, ce qui ne l’empêche pas de rire de l’armée, certes un rire jaune mais un rire tout de même. Une armée représentée par le fou Ashtorpe, supérieur de Guy, plein d’enthousiasme militaire mais paranoïaque … vraiment très bizarre.



Hommes en armes est un texte original et surprenant, plein d’humour, qui parle d’une époque révolue avec verve : une sorte de roman d’initiation totalement décalé, non pas hilarant mais qui fait sourire tout le long tant on se demande comment l’armée britannique a pu venir à bout de l’Allemagne nazie …



Une trilogie à découvrir, digne de la veine humoristique anglaise fine et juste, que j’apprécie tant.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          120
Bagages enregistrés

Une lecture de hasard très agréable en ces temps difficiles. Ce récit de voyage d'un jeune homme anglais sur le pourtour méditerranéen (principalement), datant d'un autre temps (entre-deux-guerres) m'a procuré un dépaysement salutaire. Lecture à replacer dans le contexte, bien sûr, pour ne pas trop s'offusquer des commentaires du voyageur sur certains lieux, peuples, coutumes...
Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Evelyn Waugh (636)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
60 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur cet auteur

{* *}