AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Evelyn Waugh (96)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Scoop

Avec une verve satirique et humoristique qui le caractérise, Evelyn Waugh nous conte les hauts faits journalistiques d'un gentleman farmer, rédacteur anecdotique d'une rubrique bucolique qui, à la faveur d'un malentendu, se voit bombardé reporter international, pour couvrir un mirage de guerre civile entre des belligérants d'aspirations communistes et fascistes dans un pays d’opérette d'Afrique orientale. Quiproquos, comique de situation, de répétition, maîtrise de la litote, personnages raides et dignes dans des situations burlesques mettant en évidence leur ridicule, Scoop illustre le génie comique de son auteur. Mais le roman est avant tout une satire acerbe du monde de la presse internationale, une charge contre la manipulation de l'information, la course au scoop, la surenchère aux nouvelles, contre les accointances et les conflits d'intérêt qui influence la ligne éditoriale, bref contre la petite cuisine des rédactions; à ce titre on peut affirmer que le réquisitoire reste d'actualité. Ecrit en 1938, le roman, non dépourvu d'un certain racisme paternaliste, illustre le colonialisme européen, la création de toutes pièces par les puissances occidentales de pays africains, de républiques bananières, favorisant le népotisme et les dérives dictatoriales.



Un divertissement drôle et féroce, exemplaire du génie comique et de la veine sarcastique d'Evelyn Waugh.
Commenter  J’apprécie          40
Retour à Brideshead

Un très long roman, échelonné sur de nombreuses années. Un roman d’apprentissage en quelque sorte, mais avec une british touche. Le narrateur, Charles Ryder, fait à Oxford la connaissance de Sebastian, un jeune homme charismatique, avec qui il se lie d’une forte amitié, et dont il découvre la famille, riche et aristocratique, mais terriblement compliquée. Les membres de cette famille, ainsi que la demeure ancestrale, Brideshead vont jouer un rôle central dans la vie de Charles.



Un tableau nostalgique mais en même temps sans complaisance de la vie et du déclin de l’aristocratie anglaise entre les deux guerres. La famille de Sebastian est effrayante vue de près, les parents sont d’un égoïsme assez monstrueux, et sans même sans rendre compte, persuadés d’être dans leur bon droit. Charles est terriblement fasciné par les différents membres de la maisonnée, mais en même temps, il ne peut (ou ne veut pas vraiment) les aider à trouver des issues à leur fuite en avant, juste regretter un monde qui disparaît, jusqu’à se faire son portraitiste. Une grande saga romanesque, douce et cruelle.

Commenter  J’apprécie          40
Le Cher disparu

Ce roman désenchanté, teinté de cynisme et de misanthropie, est une critique acerbe d'une société qui fonde ses valeurs sur les seules apparences. Cette critique, Evelyn Waugh la soutient dans un style humoristique très noir en plaçant avec audace et délectation sur le même plan, le monde du cinéma et celui de la thanatopraxie. Sans pitié aussi bien pour ses compatriotes expatriés que pour les californiens qui les accueillent, il dénonce l'hypocrisie, la lâcheté et la bêtise d'un univers qui ne laisse pas de place à la poésie, à la fantaisie et à l'amour. Un livre détonnant.
Commenter  J’apprécie          40
Bagages enregistrés

A bord du Stella Polaris , Evelyn Waugh entame une croisière en Méditerranée . Il note ses observations au fur et à mesure de ses escales . Il faut savoir que l'auteur , jeune romancier anglais à succès , s'est fait offrir le voyage par la compagnie qui en attendait des retombées promotionnelles .

Ce livre ne donne pourtant pas du tout l'impression d'être de commande tant le ton en est libre et souvent corrosif .

Waugh passe d'abord par Paris qu'il trouve "toc" . Il fait la tournée des grands ducs qui consiste à aller de nights-clubs en boîtes de nuit jusqu'au petit matin ce qu'il trouve lassant et sans grand intérêt . Il arrive ensuite à Monte-Carlo qu'il lui semble provinciale . Il faut préciser que nous sommes à la fin des années vingt , baptisées "années folles" . Il embarque , se dirige vers l'Italie , fait escale à Naples dont il dénonce la saleté et la malhonnêteté des chauffeurs de taxi qui font trois fois le tour de la ville pour alourdir la note du touriste , puis la Sicile avec Messine dont le détroit lui semble moins extraordinaire que sa réputation . Catane puis Haïfa et Nazareth . Il nous fait visiter Port-Saïd puis Le Caire . Il trouve les pyramides plus intéressantes de loin que de près . Ensuite vient Malte , qu'il apprécie beaucoup , la Crête , Constantinople puis Athènes , seul endroit où l'on reçoive les touristes avec égard et sans essayer de les voler et où les hommes dansent en costume traditionnel pour leur simple plaisir et sans rien attendre de l'étranger .

Il longe la côte Dalmate , contourne l'Italie , retraverse la Méditerranée , fait escale à Alger où l'on atteint des sommets dans l'art de dépouiller le touriste . Finalement c'est l'Espagne , Gibraltar , Lisbonne qu'il apprécie beaucoup avant le retour à Londres .

Un très beau récit de voyage qui n'a rien à voir avec le Baedecker ou les guides bleus car Waugh y est d'une honnêteté totale , mis à part sa vie personnelle : en effet , cette croisière fut son voyage de noce avec sa femme malade . Elle fut immédiatement suivie de son divorce ce qui marqua profondément Waugh . Alors , il se mit en scène seul dans le livre et présenta de façon très intermittente un jeune couple tout à fait semblable au sien . Etrange et un peu schizophrénique , ce livre vaut surtout par un style très personnel , agréable , alerte et plein d'humour (anglais "of course").
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          40
Ces corps vils

Lorsque j'ai lu le résumé du livre, c'est vraiment le côté jeunesse dorée, soirées folles et excentricité qui m'ont attiré. La couverture quant à elle m'a intrigué bien plus qu'elle ne m'a plu. Il y avait quelque chose de perdu dans le regard de ce jeune homme en chapeau haute-forme, qui, maintenant que j'ai terminé le livre, prend toute sa signification de malsaise et d'étrangeté .



Pour tout vous dire : je n'ai pas aimé cette lecture. Je ne l'ai pas aimé pour deux raisons. Premièrement, je n'ai pas compris la moitié de ce que je lisais, probablement dû à une ambiance relevant presque de l'absurde. Deuxièmement, je n'ai pas aimé le style de l'auteur. Est-ce à replacer dans le cadre des années 30, époque à laquelle ce roman a été écrit ? Peut-être, mais je crois surtout qu'il y a quelque chose qui m'a totalement échappé dans ce récit et il me semble que c'est dû à une langue et un style trop ampoulé.



De ce que j'ai compris, l'auteur nous décrit le quotidien de la jeunesse dorée anglaise dans les années 30. Peut-être à la fin des années 30 d'ailleurs. Une société clairement faite de "m'as-tu vu", de rumeurs, de papiers que l'on qualifierait de "presse people" aujourd'hui. Un homme, M. Babillard, se fait le rapporteur de ces soirées et de chaque membres qui s'y trouve. Un "Gossip girl" en quelque sorte ! Evidemment, ne pas être invité dans ces soirées n'est pas tolérable et ce, jusqu'à un point qui peut pousser au suicide.

Expliqué comme cela, je trouve le sujet vraiment intéressant. Le problème tient vraiment dans le style d'écriture.

Prenons pour exemple les discours entre les personnages : ils sont d'un absurde parfois totalement déstabilisant.

Exemple :

- ...Pauvre Adam !... dit tout à coup Nina.

- Pourquoi as-tu dit cela ?

- Je ne sais pas... Je crois que voici ta voiture.

- Nina, pourquoi as-tu dit "Pauvre Adam" ?

- ... J'ai dit ça ?... Oh ! je ne sais pas... Oh je t'aime tant et tant, tu sais !

- Je vais me marier demain. Pas toi ?

- Oui, sans doute, mon cher.



Cet exemple est un exemple parmi tant d'autres. Je dirais même que tout le livre est de cet acabit. Epuisant pour la compréhension. J'ai dû relire beaucoup de passages plusieurs fois, pour finalement continuer la lecture, même sans avoir compris.



Un dernier mot sur les personnages ? Dans la lignée de ce que je viens d'énoncer, je ne me suis attachée à aucun d'entre eux, tout simplement car ils me sont apparus tellement étranges, presque sans âme, que je n'ai trouvé aucun repère, aucun attachement dans ce roman. Je n'ai ressenti aucune émotion, pourtant il est clair qu'il s'agit d'un sujet tragique et qui aurait pu se révéler tellement intéressant ! Je ne m'attendais vraiment pas à cela, c'est une grosse déception malheureusement.
Commenter  J’apprécie          40
Retour à Brideshead

Où je l’ai acheté ?

Commandé et reçu très vite sur Recylivre, l’Amazon avec une conscience.



Résumé

Pendant la seconde guerre mondiale, un soldat anglais revient par hasard dans une propriété qu’il a bien connue. L’occasion de revenir en flash-back sur sa vie.



Oui…

Le style (en tous cas dans la traduction de Georges Belmont que j’ai lue) est très agréable, les personnages et les situations délicieusement anglais, le tout est follement « down town abbey » donc oui on se laisse couler dans ce livre comme dans un bain chaud (à la bergamote évidemment)



Non…

Tout d’abord fondamentalement le sous texte de ce texte est une société de castes parfaitement assumée qui me laisse vaguement pantois (j’ai beau ne pas être communiste j’ai quand même des limites et ce tout petit milieu social fini par me rendre claustro).

D’autre part, la narration, en deux « livres » de tailles inégales, abandonne subitement le sujet principal du premier livre (Sébastian) pour aborder le second totalement différemment (vie privée du narrateur). Là aussi j’avoue que je suis resté un peu pantois et la justification de retour aux années quarante en fin de deuxième livre ne me convainc pas. En fait tout le deuxième livre ne me convainc pas…





Au final…

Ca se lit bien, c’est pas mal écrit, c’est très anglais, assez distrayant mais pas de quoi se lever la nuit pour le relire quoi…

Commenter  J’apprécie          30
Retour à Brideshead

Ce "retour à Brideshead" est un roman à la fois mélancolique, décadent et avec une certaine touche d'humour plutôt noir, ou cynique.

Evelyn Waugh s'est démarqué en tant qu'auteur de livres de voyage divertissants et, surtout, de romans satiriques amusants parfois même très drôles mais il a également écrit quelques romans bien moins drôles et très bien écrits comme par exemple avec ce fameux e très célèbre (du moins dans les pays anglosaxons) "Return to Brideshead", écrit pendant une convalescence, au milieu de la guerre mondiale. Le roman est publié en 1945. Il roman raconte la relation du narrateur, le jeune Charles Ryder, avec la noble famille Flyte (ou Marchmain ou Brideshead ... je ne sais pas comment le dire, mais je ne suis qu'un pauvre roturier…): d'abord, avec le dissolu Sébastien, puis avec sa sœur Julia, bien qu'en réalité, toutes les composantes de la famille particulière passent sous le regard scrutateur d'un observateur aussi privilégié, qui en dresse pour nous une vision globale et complète- d'autant plus qu'il a l'œil puisqu'il est peintre - Son récit nous fait assister à la défragmentation et à la décadence de cette famille qui est également censé refléter la décadence et la fin d'une époque entière, celle de la splendeur maximale de l'Empire britannique. (j'ai pensé en le lisant aux damnés de Visconti au guépard de Giuseppe Tomasi de Lampedusa (encore Visconti) ,au monde d'hier de Zweig, ainsi qu'à la recherche de Proust.) Chronique familiale donc : portrait de ce que nous appellerions aujourd'hui famille «déstructurée» Une famille unique, d'ailleurs, parce que leur statut de nobles, riches et décadents s'enrichit par le fait qu'elle soit catholique dans un monde anglican et donc encore plus minoritaire d'autant plus que dans la Grande-Bretagne de ces années - celles de l'entre-deux-guerres - c'était encore un choix assez délicat. En fait, la présence intense de la religion catholique est des plus importantes dans ce roman. Waugh d'ailleurs appartenait au groupe rare et sélect des écrivains britanniques convertis au catholicisme (comme Chesterton, Graham Greene et Muriel Spark…). Il en profite pour régler ses comptes à sa propre religion en signalant avec beaucoup de conviction et d'à propos ses contradictions et ses absurdités . (en fait, les pages les plus ouvertement humoristiques du roman sont celles de la conversion de l'imprenable Rex). A moins qu'il ne brocarde ses aspects ridicules de sa foi pour mieux mettre en relief ce qu'elle a de grand?... Quelque chose de similaire se produit à propos de la relation homoérotique-sentimentale entre Charles et Sébastien dans la première partie du roman-, à peine dissimulée par la figure de sa sœur Julia : elle est latente, sinon "implicitement explicite ", dans une grande partie du livre, mais de telle manière que l'on soupçonne que les pensées de Waugh étaient innocentes et que c'est nous lecteurs qui avons des drôles d'idées (ce qui marche sur bon nombre de lecteurs même de nos jours qui n'y voit que du feu).. Le vrai thème du roman, je crois, est celui du bonheur ou plutôt de l'impossibilité d'y parvenir malgré toutes les conditions favorables .Tous les personnages principaux sont malheureux, d'une façon ou d'une autre. Charles lui-même, qui est le seul qui semble connaître le bonheur à un moment donné, nous décrit cet état en passant par la nostalgie, ce qui peut faire penser que le temps a embellit ce passé. Je ne peux pas terminer cette trop longue critique sans mentionner l'excellente qualité de la prose d'Evelyn Waugh: Le roman s'avère être d' une délicatesse, non seulement à cause des lieux si bien décrits et des personnages raffinés qui apparaissent (comme on pourrait le supposer, tout ça se déroule dans un monde assez chic mais surtout par la c'est la maîtrise et surtout l'intelligence - et l'ironie - avec lesquelles il est écrit.

Pour ceux qui préfèreraient passer par l'écran. Je l'avais découvert il y a une dizaine d'années en film (avec Emma Thompson, Matthew Goode et Ben Whishaw. Le film m'avait marqué surtout à cause de Ben Wishaw d'une beauté renversante comme le décrit l'auteur mais qui je crois s'éloigne pas mal du roman. Il y a aussi une série dont je viens de regarder le premier épisode apparemment d'une fidélité saisissante de 1981 et qui fut un énorme succès en Angleterre Jeremy Irons et Anthony Andrews.

Et si ça peut vous convaincre, une toute nouvelle version en série est en tournage réalisé par Luca Guadagnino (call me by your name) qui me semble tout indiqué pour la réaliser. Ce sera avec Andrew Garfield , Ralph Fiennes,Rooney Mara et et Cate Blanchett...

Commenter  J’apprécie          30
Retour à Brideshead

Ce livre est intéressant et l'auteur écrit bien. Mais je n'ai pas apprécié cette lecture, je suis mitigée, l'histoire est intrigante mais trop longue et j'ai eu du mal à entrer dans la lecture. Je suis tout de même contente d'avoir découvert ce livre grâce au challenge BBC.
Commenter  J’apprécie          30
Retour à Brideshead

J'ai l'impression d'avoir déjà lu mieux ou plus marquant dans le genre saga familiale-gloire-déclin-amours en vrille... Ici, ça se passe dans l'entre deux guerre, en Angleterre. L'écriture est parfois remarquable, mais en totalité assez lisse et "presque (trop) parfaite". Luxe de détails. Très classique. Comme finalement tout l'enchaînement des événements.

Evelyn Waugh est un homme, ne vous y trompez pas. Et, on le sent, un homme et un homme Anglais, qui plus est.

Cela dit, les personnages sont justes, l'auteur les fait tenir la route de bout en bout, leurs évolutions sont justes, leur psychologie est juste...

Détail : Waugh utilise beaucoup l'italique pour nuancer l'expression de ses mots.

Bref, ma critique est merdique, en tout cas j'ai mis quatre étoiles, ça veut dire ce que ça veut dire.

J'ai préféré les Buddenbrook (Th. Mann) ou La Marche de Radetzky (J. Roth), si l'on peut comparer des choses incomparables.

Allez, je me stoppe.

Commenter  J’apprécie          30
Retour à Brideshead

Cette vie universitaire qui semble immuable, on la retrouve dans la première partie de « Retour à Brideshead (Brideshead Revisited), un des romans les plus célèbres d’Evelyn Waugh. C’est à Oxford, dans l’entre-deux guerres, que le narrateur Charles Ryder fait la connaissance et se lie d’amitié avec Lord Sebastian Flyte, le fils d’une lignée aristocratique catholique. Charles est invité dans le somptueux domaine de Brideshead où il est introduit au reste de cette famille extravagante. Sebastian se perd dans l’alcool sans que Charles ne parvienne à l’en empêcher et se retrouve, loin de tous, pitoyable, en Afrique du Nord. Plusieurs années plus tard, Charles retrouve Julia, la sœur de Sebastian, sur un transatlantique les ramenant de New York. Tous deux sont mariés de leur côté, mais ils tombent amoureux, divorcent de leurs conjoints et prévoient de se marier. Le retour à Brideshead de Lord Marchmain, le père de Sebastian et Julia qui avait mené jusque-là une vie dissolue en Italie avec sa maîtresse, interrompt ce projet. Le père de famille, à l’article de la mort, renoue in extremis avec sa foi catholique, ramenant sans le savoir sa fille dans « le droit chemin ». Un très beau roman sur l’amitié, l’amour et la rédemption. Des thèmes qui peuvent sembler un rien surannés, comme les collèges d’Oxford, mais qui néanmoins gardent leur force d’émotion grâce à l’écriture d’Evelyn Waugh (et l’interprétation de Jeremy Irons dans la version livre audio en anglais que j’ai écoutée). Le livre a connu deux adaptations que je prévois de voir, d’abord pour la télévision et ensuite pour le cinéma.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
Commenter  J’apprécie          30
Scoop

Après mon excellente lecture de Retour à Brideshead et celle plus mitigée d’Une poignée de cendres, j’ai souhaité continuer ma découverte de l’œuvre d’Evelyn Waugh. Scoop est un roman satirique inspiré de l’expérience de l’auteur comme reporter au Daily Mail dans les années 30. L’action se déroule entre l’Angleterre et Ismaël, un pays imaginaire. Il tourne ici en dérision et égratigne la profession de journaliste. Le système de la presse écrite, ses magouilles et ses fausses informations pour faire vendre sont moqués. Le nom du groupe de presse Megalopolis donne d’ailleurs le ton. L’absurdité des guerres et de mille petits détails est très présente également.



Comme souvent chez Evleyn Waugh, les personnages ne sont pas épargnés. William Boot est un anti-héros. Il se retrouve embarquer bien malgré lui par le biais d’un quiproquo dans une aventure improbable très loin d’être faite pour lui. La majorité du temps, il se fait manipuler et mener en bateau sans opposer de force de caractère. Il ne rêve que d’une chose : retrouver sa vie tranquille dans sa grande demeure à la campagne. C’est l’occasion pour l’auteur d’ironiser sur l’aristocratie britannique en mentionnant son déclin, grande thématique présente dans beaucoup de ses œuvres. La fin adoucit les choses et n’est pas aussi cruelle qu’on aurait pu s’y attendre.



Ce troisième roman lu d’Evelyn Waugh m’a beaucoup plu. Le ton incisif de l’auteur, l’humour par l’absurde et la satire du système de la presse écrite des années 30 sont à découvrir. Me reste dans ma pile à lire Le cher disparu et Hommes en armes que j’espère découvrir prochainement.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
Commenter  J’apprécie          30
Retour à Brideshead

Pendant la deuxième guerre mondiale, Charles Ryder se retrouve à Brideshead qui est utilisé comme caserne militaire. Plein de souvenirs refont surface car Charles connaît ce domaine par cœur. Tout a commencé lors de sa rencontre avec lord Sebastian Flyte, un jeune étudiant d'Oxford tout comme lui à l'époque, merveilleusement beau mais aussi merveilleusement perturbé. Puis il y aura la rencontre avec la famille de Sebastian dont chaque membre semble habité de démon intérieurs.

Charles tentera de nager dans ces eaux troubles... à ses risques et périls!



Bon, j'avoue que le bilan de ma lecture est mitigée. C'est certes très bien écrit mais il y eut des moments que j'ai trouvé trop longs, d'autres que j'ai trouvé bien déprimants.

On ne peut pas dire que ce roman respire la joie de vivre.



Charles a toujours l'air désabusé, assez fataliste tandis que la famille Brideshead donnerait des migraines à un psychiatre.



D'ailleurs, le destin de Julia, Sebastian, "Bridey", Cordelia ne sont vraiment pas enviables. On les sent perdu, portant une lourde pression, n'arrivant pas à vivre leur vie complètement.

La religion est omniprésente dans ce roman. La famille de Sebastian est catholique (ils sont une minorité en Angleterre où la majorité des Anglais sont protestants) et ne semble pas parvenir à vivre en paix avec.

Je me suis aussi demandée s'il n'y avait pas d'autres raisons, un passé lourd qui expliquerait pourquoi tous les Flyte sont à ce point... particuliers.



Un livre qui dégage une certaine tristesse, de la désillusion, une recherche de sens aussi mais j'avoue que je n'y ai pas trouvé l'humour promis par la quatrième de couverture (la gravité et le cynisme oui).
Commenter  J’apprécie          31
Ces corps vils

Satire de la société britannique, Ces corps vils, illustre par le biais de vignettes littéraires, prenant presque l'aspect de sketchs humoristiques, le théâtre de marionnette que peut représenter l'humanité la mieux policée. Salon d'hôtel, soirées mondaines, bals et réceptions, salle de rédaction, course automobile, voici autant de décors qu'utilise l'auteur pour mettre en oeuvre sa prose humoristique et burlesque. Vous rencontrerez un premier ministre malheureux en amour, une bande de jeune à la page, un jeune écrivain benêt, une dame évangéliste de haute volée accompagnée, telle une meneuse de revue, de sa troupe ailée d'anges et de vertus, une hôtelière sans gêne à l'ouïe curieusement biaisée, un aristocrate échotier sans scrupule, un commandant ivre diablement flagorneur et j'en passe....

L'auteur est particulièrement habile dans sa charge drolatique sur les futilités de la presse mondaine, friande de scandale, de calomnie et prescriptrice des dernières vanités de la mode et autres arguties vestimentaires. Une oeuvre certes un peu désuète, mais néanmoins assez drôle et distrayante, utilisant à merveille les ressorts d'un humour so british.
Commenter  J’apprécie          30
Une poignée de cendre

Voilà bien un livre singulier en littérature... Une plume certes, mais au service de l'absurde très subtilement dépeint d'une société en déclin. C'est savoureux parce que méchant, cruel et forcément drôle...
Commenter  J’apprécie          30
Retour à Brideshead

Je n'ai pas vraiment réussi à accrocher à ce roman. Bavard, inutilement et manquant de cet "humour anglais" des auteurs de cette époque, qui aurait pu faire passer cette critique acide de la société anglaise. Me paraît un de ces livres écrits sans véritable projet! L'écriture est le seul point vraiment positif.
Commenter  J’apprécie          30
Hommes en armes

Le premier opus de l'une des sagas les plus divertissantes de Evelyn Waugh, un chef d'oeuvre trop longtemps méconnu enfin mis à la portée du grand public français grâce à cette nouvelle traduction qui conserve l'humour autodérisoire très British du décidément trés grand Evelyn Waugh. On suivra tout au long de ce roman les pérégrinations de Guy Crouchback un anglais plein d'idéaux qui cherche désésperément à entrer dans l'armée britannique et qui se heurte à de nombreuses difficultés aussi bien administratives qu'amoureuses. Il croisera aussi la route de personnages plus déjantés les uns que les autres tel un officier borgne et va-t-en guerre à l'esprit quelque peu dérangé ou un camarade de régiment obsédé par les bottes d'uniforme en peau de marsouin. Un vrai délice, qui ne prend pas la tête, il ne faut pas hésiter à le déguster lentement comme un bonbon à la menthe. En résumé, un livre à lire et à relire, on attend vivement la traduction de la suite de la trilogie.
Commenter  J’apprécie          30
Une poignée de cendre

Roman satirique se déroulant dans l’Angleterre des années 30. Un couple de jeunes riches oisifs, Tony et Brenda, baignent dans le bonheur conjugal et se la coulent douce dans leurs somptueuse demeure de campagne. Mais voilà voilà voilà : Madame s’ennuie. Et parce qu’elle s’ennuie, elle va faire ce que toutes les femmes de sa condition font quand leurs attentionnés maris les étouffent un peu trop. Elle prend un amant. Mais attention ! Pas n’importe lequel… L’amant le plus crétin, le plus versatile et le plus inutile possible, sinon ce n’est pas drôle.



A partir de ce point de départ assez anodin, va se déchainer une suite de péripéties aussi drôles que cruels qui amèneront Madame à sombrer dans la débauche et Monsieur à se réfugier en Amazonie où il sera forcé de lire toutes les œuvres de Dickens en boucle pour ne pas être mis en pièces par des sauvages assoiffés de sang. Verdict final : c'était tout à fait sympathique ! Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais à quelque chose de plutôt délirant, ce qui n'était pas vraiment le cas : pas de grandes envolées burlesques, mais beaucoup de méchanceté et un humour pince-sans-rire et acide très anglais. Personnellement, j'adhère tout à fait ! Quelques regrets tout de même : j’ai trouvé le style d’écriture un peu trop simple et les personnages n'étaient pas d'une complexité époustouflante... D'un autre côté, c'est rarement le cas dans un roman satirique où les protagonistes sont censés caricaturer des travers de la société anglaise.
Commenter  J’apprécie          30
Grandeur et décadence

Dans le Lost in Translation de Sofia Coppola, lorsque Kelly (Anna Faris), jeune starlette aussi blonde que bruyante, confie que son pseudonyme à l’hôtel Park Hyatt de Tokyo est Evelyn Waugh, Charlotte (Scarlett Johansson) ne peut s’empêcher, une fois la jeune écervelée à distance, de rectifier de manière fort condescendante : “Evelyn Waugh was a man”.



Evelyn Waugh, le vrai, l’auteur – au masculin donc – de Grandeur et Décadence, aurait pu intégrer cette scène dans une version “21ème siècle” de ce vrai-faux roman initiatique et picaresque tant l’auteur se joue des codes littéraires attribués à ces deux genres pour mieux livrer une satire féroce de la Grande-Bretagne de l’époque. Mais pas que, tant l’œuvre, très partiellement autobiographique, prend dans ses derniers chapitres une dimension que l’on qualifiera, pompeusement sans peur des poncifs, d’“universelle” pour ne pas faire l’offense à l’auteur d’utiliser la terminologie “générale”.



Evelyn Waugh dénie, au milieu de l’ouvrage, l’utilisation de l’adjectif “héros” pour définir le personnage principal, Paul Pennyfeather, tant ce dernier n’a aucune prise sur les évènements – forcément injustes – dont il est autant le spectateur que la victime. Renvoyé par méprise de la solide public school de Scone, il échouera tour à tour en tant que professeur dans une obscure et désargentée public school du Pays de Galles, en tant que futur époux d’une riche aristocrate dont il était le précepteur du fils, puis en tant que prisonnier pour avoir aidé – sans le savoir – cette dernière à fournir en chair fraîche une série de bordels sud-américains…



Inutile de donner plus de détails tant cet enchaînement de tribulations et de personnages y jouant un rôle factuel actif (le docteur Fagan, Mrs Beste-Chestwynde ou encore Sir Lucas Dockery, directeur de prison) ne constituent pas le principal intérêt de l’œuvre. En effet, au-delà d’une critique vigoureuse et rigoureuse de l’époque (parfaitement divisée en trois parties s’enchaînant parfaitement les unes aux autres : la Grande-Bretagne “d’en bas” – comme l’aurait appelée Jean-Pierre Raffarin –, celle “d’en haut” et celle des institutions), ce sont les personnages secondaires et récurrents, qui surgissent et réapparaissent dans la vie du héros tout au long du roman, les apparitions théâtrales et spectrales de ces increvables qui viennent étayer la thèse de l’auteur : l’absurdité de toute existence sociale. Ainsi, ces personnages tirant leur épingle du jeu sont qualifiés de “dynamiques” : il en va donc de ce cher Philbrick, qui débarque aux moments où on l’attend le moins par le truchement de combines erratiques ne présentant aucune logique ; ou encore de l’architecte Silenus – une sorte d’AugusteComte postmoderne croisé avec Le Corbusier – qui, aux antipodes du réel, est le visionnaire le plus lucide et désenchanté qui soit ; à un degré moindre, le capitaine Grimes fait également partie de ceux-là, même si son sort est souvent moins enviable. Ces personnages qui, en ne jouant jamais dans les règles, retombent toujours sur leurs pattes, ou plutôt savent savamment se mettre en selle ; ces personnages plus absurdes que l’absurdité du monde lui-même sont les seuls fils rouge de l’univers présenté par l’auteur. Les seuls véritablement pérennes.



Dans l’absurdité des valeurs, des coutumes, des conventions et de l’administration, les personnages “statiques” n’ont rien à espérer, si ce n’est que d’être partie prenante de la “grande machine” du monde sans en être éjectés : ainsi, si Paul Pennyfeather n’est jamais maître de son destin, ce n’est pas tant par sa candeur que parce qu’on ne lui en laisse jamais l’occasion. Dans un univers où les valeurs et pensées des personnages sont aussi fluctuantes et superficielles que leurs situations matérielles (l’attachement de Paul à la Société des Nations remis en cause de manière hilarante dans la chaleur de Marseille), se fabriquer un destin hors des règles d’un monde oublié de Dieu est – pour l’auteur qui deviendra très croyant un peu plus tard – la seule manière de s’affranchir de son absurdité, à défaut d’être une manière de se rapprocher de Dieu. Désirer laisser une trace à la postérité sans faire preuve d’absurdité revient à tomber dans le piège de la rationalité sur laquelle se base l’institution sociale ; cette même rationalité se révélant elle-même absurde…



Evelyn Waugh nous donne donc les clefs du moins pire en jouant avec ses personnages “dynamiques” comme avec une balle rebondissante. Mais ce faisant, il nous indique par dessus tout que le mieux, ce vers quoi devrait s’élever l’homme, a déserté les lieux. Chronique finalement plus amère et mélancolique que ne le laissait penser sa mordante ironie, Grandeur et Décadence, par-delà son enveloppe croustillante et divertissante, est autant un éclat de rire qu’un éclat de conscience qui appelle aux éclats de l’âme, le tout dans une langue rapide, précise, où nul mot n’est superflu sans qu’aucun ne manque à l’appel.




Lien : http://www.madamedub.com
Commenter  J’apprécie          30
Ces corps vils

Décidément, je n'arrive pas à entrer dans les romans d'Evelyn Waugh ... Je ne saisis pas l'humour, ni le cadre de ses récits.

je ressayerais à nouveau dans 10 ans :), on verra si ça passe mieux.

je suis preneuse d'avis éclairant de lecteurs/lectrices, vu les éloges qui sont fait de ses romans.
Commenter  J’apprécie          20
Grandeur et décadence

J'ai découvert Evelyn Waugh grâce à "Bagages enregistrés", récit de voyages datant de 1930. "Grandeur et décadence" est un roman écrit en 1928. L'action se déroulent au Pays de Galles dans une public school. Il suffit d'un évènement pour contrecarrer les espoirs et les ambitions d'un homme. Cet homme s'appelle Paul Pennyfeather. Etudiant, il est renvoyé d'une grande université d'Oxford pour avoir été pris à partie lors d'une soirée étudiante. Le sol semble se dérober sous ses pieds. C'est un homme ordinaire, complaisant et d'une certaine façon libre. A Llanabba Castle, il rencontre ses collègues au passé et à la vie excentrique et de jeunes étudiants privilégiés pour qui la discipline est un mot inconnu.

L'auteur ausculte avec jubilation la société aristocratique anglaise. Dans les années 20, le monde est en pleine mutation économique, sociale et culturelle. L'Angleterre, en avance sur les autres nations européennes s'entête à maintenir une communauté, puissance gardienne et conservatiste. Ses mots d'esprit dessinent des choses énigmatiques. Evelyn Waugh prend le temps de croquer les mœurs nobles de "cette corporation" en y soignant la qualité de la langue. C'est irrésistible.

Les phrases s'enchaînent imprimant une coloration
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Evelyn Waugh (639)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur l´Etranger par Albert Camus

L´Etranger s´ouvre sur cet incipit célèbre : "Aujourd´hui maman est morte...

Et je n´ai pas versé de larmes
Un testament sans héritage
Tant pis
Ou peut-être hier je ne sais pas

9 questions
4781 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur cet auteur

{* *}