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EAN : 9782879298290
192 pages
Editions de l'Olivier (28/01/2013)
3.25/5   66 notes
Résumé :
Le fantôme de l'Opéra
Avril 1927, Paris. Carlotta Delmont est au sommet de sa gloire. Après un triomphe au Palais Garnier dans son interprétation de Norma, la soprano regagne sa chambre du Ritz en compagnie de sa gouvernante, Ida Pecoraro, et de son partenaire, le ténor Anselme Marcat.
Coup de théâtre. Carlotta Delmont a disparu, Anselme Marcat est accusé d’avoir joué un rôle dans cette disparition – un corbeau a en effet dévoilé la liaison qui les uni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Quand la diva américaine Carlotta Delmont disparaît à Paris, en avril 1927, des journaux français et américains s'emparent de l'affaire.

Soprano géniale et fantasque, Carlotta ne séduit pas tous les publics. Sa fougue passionne ou dérange. Sa disparition cache-t-elle un crime passionnel, un suicide ou une fugue volontaire ? Quand elle réapparaît, quelques jours plus tard, elle n'apporte pas de réponse à ceux qui veulent comprendre.

La chanteuse paie très cher son silence. Elle prend conscience que sa notoriété l'a emprisonnée dans un système où elle a des comptes à rendre sur sa vie privée – elle ne s'appartient pas. Carlotta est aussi prisonnière des hommes – de ceux qui disent l'aimer, ou de ceux qu'elle aime occasionnellement. Dès lors, quand elle s'échappe de cette vie organisée par les autres, cela aboutit à un suicide social.

La forme originale d'Une faiblesse de Carlotta Delmont, articles de journaux, journal intime, pièce de théâtre, semble être là pour servir à compenser la banalité du propos - La malheureuse diva riche et célèbre qui n'est qu'un objet dans une société machiste. Si effectivement les femmes qui veulent conquérir leur liberté sont souvent qualifiées d'hystériques, l'héroïne de Fanny Chiarello est plus victime de son impulsivité que d'une réelle volonté d'acquérir une indépendance.

Dans ce livre, nous ne voyons pas très bien où Fanny Chiarello veut en venir. Est-ce un livre sur la condition féminine dans les années 30, ou une réflexion sur la notoriété et ses conséquences, ou bien sur la précarité de la vie d'artiste ? Tout cela est très confus et surtout la pensée ne paraît pas aboutie. Quand on referme Une faiblesse de Carlotta Delmont, on a une impression de vide ; il ne s'est rien passé, il ne s'est rien dit.
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Une faiblesse de Carlotta Delmont" se termine sur une lettre de Carlotta à l'instar de la tonalité de ce roman fondé sur les confidences et les ressentis des personnages, le tout dans une ambiance très mystèrieuse.
Fanny Chiarello m'a transportée dans une intense et haletante connivence qui rend si vivante et attachante la figure de Carlotta. La narration est composée de télégrammes, lettres, articles de presse, journal intime, pièce de théâtre ; Ce qui donne l'impression que Carlotta ne peut se dévoiler que par des faits extérieurs ou par sa propre écriture faisant d'elle une image en même temps effacée et très présente. le dialogue est aussi absent entre les protagonistes qui ne communiquent que par leurs écrits.

Qui est Carlotta Delmont ? Cette question à la réponse complexe est au coeur du roman de Fanny Chiarello.

Avril 1927 à Paris, la célèbre cantatrice soprano américaine Carlotta Delmont chante à l'Opéra Garnier puis disparaît la nuit suivante de l'Hôtel du Ritz pour réapparaître deux semaines plus tard les cheveux coupés dans le quartier culturel avant gardiste de Montparnasse.

Une femme passionnée au fort tempérament rêveur qui souffre de la "tyranique réalité". Ce dualisme rêve/réalité se prolonge dans le regard qu'elle pose sur ses relations avec les hommes et son propre corps "enveloppe de chair et de peau soignée et dorlotée" ou "corrompue et méprisée" quand "la passion incarnée devient putrescible".

Une cantatrice soprano très talentueuse dont l'exceptionnelle tessiture s'est opérée au prix d'un travail acharné et dangereux. Sa voix unique est rythmée de "vibratos" qui résonnent comme des "sanglots". Carlotta vit la vie de ses héroïnes Tosca ou Norma plus qu'elle ne les interprète. Sa singularité provoque de vives réactions négatives de la part de l'élite intellectuelle rompue à un certain académisme du chant lyrique.

Un poème de T.S. Eliot extrait de "The Wast Land" évoqué dès le début du roman mais qui ne sera entièrement récité qu'à la fin est un puissant déclencheur des évènements qui vont irrémediablement bouleverser le destin de Carlotta Demont.

Merci à Libfly pour cette très belle découverte !
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Ce roman est atypique et d'une construction incroyable. Il déstructure complètement le fil narratif habituel du roman, c'est un livre à plusieurs voix, multiforme, dans une écriture élégante et légèrement surannée. Il est orchestré comme un opéra.
Dans une première partie, il s'agit d'un roman épistolaire, mais pas seulement, puisque les lettres des différents protagonistes de l'histoire pendant la disparition de Carlotta Delmont sont entrecoupées de coupures de presse, de télégrammes, même d'une dénonciation anonyme en bonne et due forme! On y apprend ce que les gens, la presse notamment, disent d'elle tout en construisant sa légende.
La deuxième partie nous laisse entendre la voix de l'héroïne, Carlotta Delmont, par la voie d'un journal de bord qu'elle tient après sa réapparition sur le chemin de son retour vers les Etats-Unis. L'écriture pour Carlotta semble être le dernier recours pour essayer de donner « sa vérité ».
Enfin, la dernière partie est la retranscription d'une pièce de théâtre inspirée des épisodes précédents. Carlotta Delmont est l'héroïne de cette pièce, elle est devenue un personnage de fiction, après être devenue une légende lors de sa disparition.
Dans ce livre, il est question de changement de vie, changement d'identité, de quête existentielle mais ce roman montre aussi à quel point on peut être dépossédé de soi-même par le regard des autres. On peut aussi y voir également en filigrane une charge contre la presse, la rumeur, l'opinion publique.
À la fin de ce roman, demeurent beaucoup d'interrogations s sur l'héroïne, sur son geste et le pourquoi de sa disparition. le livre se termine comme il a commencé, par une lettre de Carlotta à sa fidèle camériste, qui en d'autres temps, aurait pu devenir son amie.
Si j'ai aimé la construction de ce roman et le formidable talent de l'auteur à mêler intrigue et chronique d'époque, je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Carlotta ni à son destin de femme. le processus de recherche lors de sa disparition est décliné avec beaucoup (trop) de minutie à mon goût, sa confession est trop disséquée, trop longue, presque trop distanciée pour que l'émotion naisse... Mais cela n'en reste pas moins un très beau portrait de femme, romanesque, fragile et passionnée.
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Au coeur de ce roman, il y a une femme, Carlotta Delmont, jeune diva américaine en tournée en Europe. Pourquoi a-t-elle disparu un jour d'avril 1927 à Paris alors qu'elle venait de triompher dans « Norma » ? Fugue, suicide, enlèvement…toutes les hypothèses sont possibles. Identifiée à ses rôles de femmes tourmentées aux yeux de son public et des journalistes, certains pensent forcément qu'il y a une histoire d'amour là-dessous… Elle partage bien la vie d'un homme (plus âgé qu'elle) mais peut-être en a-t-elle rencontré un autre ? Et si elle était tombée amoureuse de son partenaire dans l'opéra qu'elle interprète ? A moins qu'elle n'ait fui avec un mystérieux admirateur ?

Fanny Chiarello, jeune auteur lilloise ayant déjà publié plusieurs livres (que je n'ai pas lus), s'amuse à révéler au compte goutte des pièces du puzzle Carlotta Delmont aux lecteurs intrigués qui cherchent à comprendre cette diva qui, après tout, n'est qu'une femme comme les autres avec ses faiblesses et ses coups de tête. N'écrit-elle pas d'ailleurs dans son journal « Je ne suis qu'une femme, et à ce titre je réclame le droit de sombrer dignement. » ?
On découvre la face cachée de Carlotta à travers l' accumulation d'articles de presse, de lettres, de télégrammes, et son journal rédigé dans le bateau qui la ramènera à New York. On croit mieux la comprendre mais elle ne cesse de nous échapper. Qu'est-ce qui s'est passé pendant les deux semaines où elle a disparu ? Pourquoi réapparaît-elle en garçonne sous le nom de Mimi ?

Un roman intriguant sur le thème de la disparition, de la réinvention de soi et de la distinction entre la légende et le réel, centré sur une héroïne complexe et fragile.
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Paris 1927. Carlotta Delmont, célèbre soprano, disparait de son hôtel, à la suite d'une représentation. Toutes les explications sont envisagées, d'une liaison adultère, jusqu'à son possible décès. Quand elle réapparait, les cheveux courts à la garçonne, le scandale et la rumeur sont énormes.

"...ces deux semaines volées ont plus de chair dans ma mémoire que les près de quarante ans passés sur le chemin qui m'était destiné."

A travers des correspondances, des extraits de journaux, des comptes rendus de police et des interrogatoires, le processus de recherche est décliné avec minutie, montrant une société pétrie de conventions rigoristes où la femme, même célèbre, n'a pas de statut ni de liberté.
L'escapade d'une femme libre, en désir d'évasion d'une prison dorée, les conséquences sur son entourage, la capacité policière et masculine à faire passer pour hystérique tout désir feminin d'indépendance, le coté éphémère de la célébrité, tout est parfaitement glaçant.
Dans la seconde partie du livre, le journal intime de Carlotta apporte un éclairage saisissant de ce décalage.

Ce livre m'a transportée un siècle en arrière, par son écriture élégante et surannée, par cette ambiance luxueuse de palaces et transatlantiques, par ce monde magique des grandes voix lyriques. Sa structure narrative sur trois supports littéraires est très originale.
Un très beau portrait de femme, romanesque, fragile et passionnée.
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critiques presse (2)
Lexpress
10 avril 2013
Au croisement du récit de fait divers et du roman sur l'identité de la femme, Fanny Chiarello mêle l'intrigue à la chronique d'époque. [...] Pris dans un labyrinthe où presque chaque pas est une surprise, le lecteur se laisse conduire au bout d'un suspense où il sait être amené.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
14 mars 2013
Quel livre ! Avec Une faiblesse de Carlotta Delmont, Fanny Chiarello signe un petit bijou. [...] Quelle exaltation peut nous faire oublier notre condition de mortel et le caractère éphémère de toute chose ? Magnifique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
J’ai échoué à vivre parmi les hommes et je dois payer de n’être pas comme eux, de n’être pas soluble dans leur masse indistincte. Je dois le payer de ma fortune, mais cela importe peu. Je dois le payer de mon art, autant dire de ma vie. Vous le savez aussi bien que moi, Samuel, jamais je ne retrouverai mon éclat d’autrefois
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Je peux vivre cette vie seule parce que, ainsi, je ne la vis pas vraiment. Mon esprit n’y est pas. Alors que si nous la vivions ensemble, je ne pourrais pas faire abstraction des matelas jaunis, des légumes ramollis, des compagnons de route édentés aux jeux de mots obscènes, de l’usure et des couleurs passées de mes plus belles robes, et surtout, surtout je ne pourrais feindre de ne pas entendre ma voix s’aplatir et, vulgaire flaque, se réduire au fil des jours, se recroqueviller en pleine lumière
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J'ai reçu un éducation religieuse, et bien que mes parents n'aient jamais été aussi fervents que le reste de ma famille, l'atmosphère dans laquelle j'ai grandi a laissé en moi des séquelles profondes, de sorte que ma droiture n'est pas véritablement une morale mais plutôt une déformation. Pour autant, elle me tourmente dès que mon esprit dévie et je me sens alors la plus sale de toutes les femmes
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L’opéra nous rend plus beaux, plus nobles, jusque dans nos heures pathétiques, l’opéra nous éclabousse de son sublime, que nous absorbons, que nous laissons fermenter en nous, puis que nous livrons à nos sanglots.
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Ma vie reposait sur une faille assez semblable à celle de San Andreas et mon 18 avril 1906 m'attendait là, à Paris, dans une ultime quinte de toux. (p. 142)
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Videos de Fanny Chiarello (12) Voir plusAjouter une vidéo
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