Citations de Frances Hodgson Burnett (205)
Après son départ, Sara se mit à penser à tout ce que son visage et son comportement lui avaient rappelé. Sa tenue traditionnelle et la déférence qu’il lui avait témoignée avaient ravivé une foule de souvenirs. Et dire qu’il y avait quelques années à peine, elle était entourée de domestiques qui la traitaient comme le lascar l’avait fait, en la saluant bien bas lorsqu’elle passait ou leut adressait la parole… elle, la petite servante à qui une heure auparavant la cuisinière lançait des insultes! Ce passé révolu n’était plus qu’un rêve et ne reviendrait jamais.
Pelotonnée sur la banquette, elle s'appuyait contre son père qui l'entourait de son bras et regardait les passants à travers la vitre d'un air rêveur et étrangement précoce.
Une telle expression surprenait sur le visage d'une enfant aussi jeune: elle aurait déjà paru au-dessus de son âge si elle avait eu douze ans. Or Sara Crewe n'en avait que sept. Pourtant le fait était qu'elle passait son temps à rêver et à retourner des idées bizarres dans sa tête. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, les adultes et leur monde avaient toujours été pour elle un sujet de réflexion. il lui semblait avoir déjà vécu très, très longtemps.
Naturellement, quand les gens se montrent bons pour vous, on s'en souvient toujours.
La maison était tout à fait comme miss Minchin : elle présentait bien mais elle était très laide à l’intérieur.
Il rit du sérieux excessif de ses propos et l’embrassa. En réalité, il n’était pas du tout résigné lui-même bien qu’il sût qu’il devait garder ses sentiments secrets. Sa petite Sarah avait été une exquise compagnie et il sentait qu’il serait tout à fait seul une fois que, de retour aux Indes, il rentrerait à la maison en sachant qu’il ne devrait plus s’attendre à voir sa petite silhouette en robe blanche accourir à sa rencontre. Aussi la serrait-il fort contre lui tandis que le fiacre s’engageait sur une place triste et grise avant de s’immobiliser finalement devant la maison qui était sa destination.
Elle commença à s’expliquer, dans un français fluide et élégant. Miss Minchin ne l’avait pas comprise. Elle n’avait certes pas appris le français dans les livres mais il se trouvait que son père et son entourage avaient toujours parlé cette langue avec elle, une langue qu’elle lisait et écrivait comme elle lisait et écrivait l’anglais. Son papa aimait le français et elle l’aimait aussi à cause de son papa. Sa chère maman, qui était morte à sa naissance, était française. Elle serait heureuse d’apprendre tout ce que M. Dufarge voudrait bien lui apprendre mais ce qu’elle avait tenté d’expliquer à Miss Minchin, c’était qu’elle connaissait déjà les mots qui figuraient dans le manuel qu’on lui avait remis.
Par un sombre jour d'hiver, alors qu'un brouillard jaune et lourd avait envahi les rues de Londres au point qu'on avait allumé les bec de gaz et illuminé les vitrines des magasins comme en pleine nuit, une étrange petite fille était installée auprès de son père dans une voiture qui roulait au pas.
— Les mines de diamants dispensent plus souvent la ruine que la richesse, dit M. Barrow. Quand un individu se place entre les mains d’un ami cher et qu’il n’est pas un homme d’affaires lui-même, mieux vaut pour lui se tenir loin des mines de diamants de son cher ami, ou de ses mines d’or, ou de n’importe quelles mines dans lesquelles le cher ami lui demande d’investir tout son argent. Feu le capitaine Crewe...
— Vous auriez dû le savoir ! dit-elle. Mais les enfants ne savent malheureusement jamais tout ce qu’on fait pour leur bien. Miss Amélie et moi avons souvent dit que vous êtes l’élève la plus douée de notre école. Ferez-vous votre devoir vis-à-vis de votre papa en revenant à la maison avec moi ?
Sarah fit un pas vers elle. Elle se rappelait ce jour où on lui avait dit qu’elle n’avait plus personne qui puisse prendre soin d’elle et qu’elle se trouvait en danger d’être jetée à la rue ; elle pensait aux longues heures de froid et de famine qu’elle avait passées au grenier, seule avec Émilie et Melchisédech. Elle regarda Miss Minchin droit dans les yeux.
-Quand je raconte, disait-elle volontiers, je n'ai pas l'impression d'inventer des choses. Elles me paraissent plus réelles que mes auditrices ou que la salle de classe. J'ai le sentiment d'être tous les personnages de l'histoire l'un après l'autre.
Madame Marie,
Que tout contrarie, Qu’avez-vous dans votre jardin ?
De la menthe, du romarin,
Et des soucis couleur chagrin.
Moi je vais sur la lande quand il pleut, je me couche à l'abri d'un buisson et je respire à pleins poumons, en écoutant les gouttes de pluie sur les frondes des fougères Ma mère dit que je frétille du bout du nez , comme les lapins.
- Et savez-vous qu'un jour tout cela vous appartiendra... et bien d'autres choses encore?
- A moi? s'écria Fauntleroy, plutôt stupéfait. Et quand donc?
- Quand je serai mort, répondit son grand-père.
- Alors je n'en veux pas, déclara Fauntleroy. Je veux que vous viviez toujours!
Au soir d'une longue vie d'agitation et de plaisirs, il n'était guère agréable de rester seul, même dans des pièces somptueuses, le pied goutteux sur un tabouret, sans autre divertissement que de se mettre en rage, et de crier contre un valet déjà terrifié à la seule vue de son maître.
L'orthographe est un drôle de truc, remarqua-t-il. Il y a tant de mots qui s'écrivent autrement qu'on les prononce! Des fois, c'est décourageant!
Dougal était un chien majestueux, qui semblait trop gros pour prendre l'existence à la légère.
Assez, n’est-ce pas ?… Je reviens à ma fontaine. Ce remarquable bassin dans lequel tombent quatre jets de cristal est remarquable par l’abondance et la limpidité de son eau ; néanmoins, il a pour le voyageur altéré un grave inconvénient qu’on ne lui pardonnera jamais. Il a le tort de se trouver à deux pas de l’auberge, car c’est vers celle-ci que le passant porte bientôt toute son attention… Entrons un instant, car il me semble que j’avalerais volontiers une chopine. Là, dans une chambre, presque obscure, plusieurs paysans jouent à qui mieux mieux avec les cartes de feu Jacques Burdel…
The small end of the wedge being inserted into the social stratum, the rest was not so difficult.
(p. 53, Chapitre 15, “Superior advantages”).
Tentative de traduction :
« – Une fois le petit bout du burin inséré dans l’ordre social, le reste ne fut plus bien difficile. »
She had begun to wonder why she had never seemed to belong to anyone when her father and mother had been alive.
- Le monde est plein de magie, dit-il un jour. Mais les gens ne savent pas la reconnaître, ni comment la faire agir. Il suffit peut-être, pour commencer, de croire que des choses merveilleuses vont arriver pour qu'elles se produisent réellement.