Roman simple et sympathique qui se lit très facilement.
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22 mai 2013, Wavre, Librairie Calligrammes : Je dois bien l'avouer : j'attendais cette rencontre littéraire avec impatience. Ayant découvert très récemment, les romans de Francis Dannemark, et cela grâce aux conseils de ma libraire, c'est avec beaucoup de curiosité et énormément d'envies que j'ai poussé la porte de notre petite boutique des savoirs. Bien, stratégiquement placé tout au bout d'une rangée de chaises (grandes jambes obligent), je me rends compte que je vais me retrouver presque face à l'auteur dont j'ai deux livres à lui faire dédicacer, blottis contre ma cuisse.
Mais ce ne fut pas l'auteur qui s'exprima en premier mais bien l'éditeur. En effet, Francis Dannemark, né en 1950 à Macquenoise, en plus d'être romancier et poète, porte également cette casquette. Il est venu, accompagné de deux autres auteurs, Caroline Jamar (que, je le reconnais, je ne connaissais pas) et Xavier Hanotte (dont j'ai lu « Manière noire » et « De Secrètes injustices », il y a déjà quelques années). Tous deux ont donc accepté de répondre à l'invitation de l'éditeur Dannemark, de se soumettre à un exercice périlleux : rédiger une série de textes sur un thème laissé à leur appréciation. Mais Francis Dannemark leur a fourni une liste de mots, environ une dizaine par lettre et parmi eux, ils ont choisi ceux qui évoquaient un souvenir ou une anecdote pour eux. Il fallait au minimum une entrée par lettre, de A à Z. Donc oui, il y a bien un texte pour X, Y ou W. Le résultat sont de petits livres emplis d'humour, de tendresse et d'émotions, merveilleusement illustrés (ce qui, vous le savez bien, est très important pour moi). La lecture de certains de ces textes soit par l'une, soit par l'autre, m'a conforté dans l'idée que je pourrais utiliser le même principe pour l'atelier d'écriture avec les patients car, en fait, au bout du compte, chaque livre est une sorte d'autoportrait en creux, en puzzle, en facettes, en indices... Freud aurait dit « en symptômes », mais laissons là Sigmund. D'autres projets ont été évoqués. Entre autres, un autre volume de cette collection « Soit dit entre nous » devrait naître sous la plume d'un homme politique bruxellois bien connu...
Puis est intervenu un autre interlocuteur, Daniel Laroche (que vous avez peut-être connu comme président de la Maison de la Francité). Visiblement, il y a une franche connivence entre Francis Dannemark et lui. En effet, le premier a été l'étudiant du second, celui-ci ayant été son directeur de mémoire. Et à ce moment-là, nous avons donc abordé le récent roman (qui n'en est pas un, selon les propres propos de l'auteur) de Francis Dannemark. À savoir : "Histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un)" (chez Robert Laffont).
Voici donc l'histoire fortement résumée : Le jour de l'enterrement de sa mère, Paul rencontre enfin sa tante Alice... Il a depuis toujours entendu parler d'elle, mais ne l'a jamais rencontrée. Elle est très âgée, elle a toujours vécu loin de sa famille et a été veuve...un certain nombre de fois. Elle a quitté la France suite à un horrible accident qui a touché ses proches. Elle n'est jamais plus revenue. Mais est venu le temps pour elle de lier connaissance avec Paul. Et donc, telle Shéhérazade, elle va, de rendez-vous en rendez-vous, de restaurant en restaurant, de menu en menu, lui raconter le feuilleton de sa vie.
Ainsi, très vite, ce livre nos a été présenté comme un conte optimiste, au message positif. Une sorte d'antidote au politiquement positif : pour Alice, vivre n'est qu'une suite de choix instinctifs ou affectifs, et non rationnels. Le bonheur n'en est pas pour autant béat, mais seulement la somme de petits moments heureux (et malheureux, car les uns ne vont pas sans les autres). Il y a donc bien chez Alice, cette vieille dame au prénom de petite fille, une philosophie de la vie, mais elle n'est ni une théorie, ni un système, seulement un parcours initiatique, émotionnellement parlant. Une éducation sentimentale, en quelque sorte. Avec une fin heureuse...
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Je ne suis pas cinéphile, j'ai du mal à supporter le trop-plein de bons sentiments et de gentillesse. En bon fan de Fante et Bukowski. Du coup, je ne me suis pas approprié ou rapproché de ces personnages, chose pourtant essentielle pour moi apprécier un livre, un roman, des vies...
Néanmoins, ce livre est quand même très intelligent, il y a pas mal de phrases ou citations qui font penser, et quelques dialogues vraiment malins. Le livre est ainsi largement sauvé des intempéries, comme la maison du narrateur...
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Le titre à rallonge du dernier roman de Francis Dannemark a le mérite d'être très explicite et de ne pas tromper sur la marchandise. La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis tricote en effet une brassée d'histoires sentimentales de femmes disons, d'âge mûr, dont la marque première est la complexité : amours déçues, ménages à trois, veuvages et solitudes, etc. Mais l'écrivain belge ne cède pas pour autant à la morosité et au pessimisme, tout au contraire, et puis il évoque une denrée précieuse, qui réconforte les coeurs en hiver, à savoir l'amitié, avec la complicité et la tendresse pour corollaires. Ainsi vit ce petit groupe d'amis (2 hommes et pas mal de femmes) qui se réunissent régulièrement pour communier dans l'amour du cinéma, plus particulièrement celui de l'âge d'or de Hollywood avec ces films des années 30 à 60, des comédies, qu'elles soient romantiques, burlesques ou musicales. Francis Dannemark se fait parfois didactique, mais c'est pour la bonne cause, et les cinéphiles apprécieront qu'il rende hommage à des réalisateurs aussi doués, et quasi oubliés, que Mamoulian ou Preston Sturges. Le romancier a choisi la douceur et la bienveillance, certains diront l'angélisme, pour raconter ces moments de chaleur entre amateurs de classiques cinématographiques, qui oublient pour un temps leur déceptions affectives et qui, lorsqu'ils pleurent, ne versent que des larmes de joie. Il y a une délicatesse dans la manière de l'auteur, une légèreté dans chacune de ses phrases. En fin de compte le bonheur et le malheur ne sont-ils pas que les deux faces d'une même pièce de monnaie ? L'écrivain a choisi le rose plutôt que le gris, pourquoi lui donner tort, c'est une jolie lecture qui donne, entre autres, une envie folle de voir ou de revoir un monceau de vieux films. Comme au coin d'un bon feu, on ne résiste pas à l'envie de se réchauffer les os dans ce délicieux royaume de Dannemark.
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Les hasards de l'existence réunissent trois vieilles dames séjournant dans une maison de retraite et une employée ukrainienne sans papier.
Lorsque que le petit fils de l'une d'elles sombre dans la dépression après sa rupture d'avec la petite fille d'une autre. Elles décident de partir pour le Portugal en voiture entraînant la jeune femme avec elles, son mari y travaille.
Une histoire positive, d'amitié et de solidarité. Un joli moment de lecture.
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