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EAN : 9782266094344
112 pages
Pocket (24/08/2000)
3.26/5   21 notes
Résumé :
Ce roman évoque, tout au long d'un été étouffant, la lente dérive d'un écrivain. Chez son éditeur, une femme a lu le manuscrit qu'il vient juste d'achever. Elle désire l'acheter. Mais pas à la façon dont on achète ordinairement un livre ...
Elle le veut pour elle toute seule. Comme on acquiert un tableau, un objet unique. Et pour cela, elle lui propose une forte somme d'argent. Mais l'écrivain peut-il ainsi vendre son roman, sa vie, son âme ?
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Quand il n'y a pas de mots, rien n'existe. »

Quand j'étais gamin, je croyais que ce que je ne voyais pas n'existait pas. Comme il me reste encore un peu de réminiscence de mon enfance, je vais me dépêcher de mettre quelques mots sur ce roman pour le faire exister à vos yeux.

Il y a des écrits avec lesquels tu entres immédiatement en résonance, en communion avec les idées, une sorte de partage d'émotions avec une sensation feutrée de te sentir bien installé dans ses pages. Ce fut aussitôt le cas pour ce court roman de Francis Dannemark que je ne connaissais pas. La fatalité de la boite à livres avait encore frappé.
La guerre de toi n'aura pas lieu. Et de rire, trop heureux de rester en paix avec moi-même, le choix d'une lecture étant la plus âpre des batailles. Chacun ses problèmes…

J'ai savouré ce roman comme on apprécie un bon vin avec ses petits gouts multicolores qui suscitent des réactions toutes bien distinctes : le sucré de la passion, l'amertume des regrets, le salé du désir, l'acidité des répétitions de la vie, pour enfin avaler le velours des mots assemblés en phrases légères qui resteront persistantes dans mon esprit tant elles font réfléchir lourdement.

Ah oui, j'en oubliais l'histoire ! Il est écrivain, elle est riche et veut acheter son dernier manuscrit pour elle toute seule. Il a besoin d'argent. Est-elle folle ? Aura-t-il des réponses à ses questionnements ?
Il n'y a surement que la fatalité d'une rencontre qui permet « que la vie continue, qu'elle peut continuer malgré les échecs et les chagrins. »

Et ça fait chaud au coeur.
Maintenant, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige. Je l'ai lu.


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Le narrateur a terminé d'écrire son roman et l'a envoyé à son éditeur. En attendant la publication, il végète dans un grand vide et dans la chaleur étouffante de l'été, cabotant entre son appartement de Bruxelles, sa maison de campagne et Paris, où il est hébergé par des amis. Spleen de n'avoir rien à faire, aucun projet professionnel ni de vie, célibataire mais entouré de femmes, relations amicales durables ou charnelles éphémères (même si pour certaine d'entre elles, il voudrait bien que cela se mêle). Dans cette langueur estivale, un frémissement : une inconnue, Ariane, le contacte : elle a lu son manuscrit chez l'éditeur, et veut l'acheter. L'acheter pour elle toute seule, comme un tableau, une oeuvre d'art. L'écrivain refuse mais elle est insistante et enroule autour de lui un fragile fil de séduction. Il pense qu'elle est folle, il ne comprend rien, s'énerve, se fâche. Mais réfléchit : elle lui propose 500.000 francs (français), il a peu d'argent ; s'il accepte de lui vendre, il renonce à publier le roman, qui n'aurait que peu de succès de toute façon. Mais tout de même, ce texte, c'est un peu lui, un peu sa vie, son âme. Dilemme...

J'avais déjà lu deux romans de feu Francis Dannemark (Le grand jardin et Martha ou la plus grande joie), d'où fleurissaient douceur, drôlerie, humanité. "Qu'il pleuve" n'est pas dans le même registre, en mode mineur dirais-je : l'ambiance est plus lourde, l'homme est désabusé, mélancolique, amer, s'interroge sur ce qui le pousse à écrire. le style est toujours agréable, fluide et poétique, mais rien à faire cette fois (peut-être parce que les motivations d'Ariane et la fin ne m'ont pas convaincue), pour moi "Qu'il pleuve" n'a pas le même charme lumineux que les titres précités.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai beaucoup aimé ce court roman (qui se lit très vite). Une femme désire acheter le manuscrit d'un auteur comme on achète une oeuvre d'art : elle le veut pour elle toute seule. L'auteur se trouve alors devant un dilemme : accepter son chèque et abandonner son roman ou le publier?

Le personnage d'Ariane ne m'a pas plus convaincue que le pourquoi son désir d'acheter le manuscrit. A côté de cela j'ai beaucoup aimé "l'auteur" (on ignore son nom du début à la fin) et sa petite vie pas tranquille.

La fin n'est pas celle que j'avais imaginée... c'est parfois frustrant, comme la vie.

"Ecrire, être partout à la fois, vivre plusieurs vies, se disperser sans rien perdre. Car si la vie est belle, elle file comme une flèche, si vite, et c'est si peu parfois, ça donne le vertige, faut-il vraiment aller plus vite encore pour ne pas tomber? Ecrire, donc. Vies parallèles, ni meilleures ni moins bonnes - mais différentes. Et découvrir, à chaque point final, que l'on écrit seul et que la merveille est un bateau en papier plié qui va tracer sa route invisible sur l'eau de la rivière."

Beau style.

Challenge multi-défis 2017 (41)

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Je n'ai pas vraiment accroché. Qu'il pleuve fera parti de ces livres qui se lisent sans difficulté mais que j'oublierai sans grande difficulté.

Tout au long du récit, on est pris dans une atmosphère d'une grande lassitude et fatalité. Est-ce dû au fait qu'il ne pleut pas et que la chaleur est accablante? Certes, mais je me suis aussi ennuyé à lire ce court roman.

Bref, j'en ressors dubitatif et ne vois pas trop l'intérêt de cette lecture.
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Il s'agit ici d'un écrivain qui ne possède plus rien qui le raccroche à son avenir. Ou alors ce roman qu'il a terminé et qu'il doit apporter à son éditeur. de l'une à l'autre, d'appartement en maison, il végète, insatisfait de la vie qu'il mène. Jamais tout à faire heureux ailleurs, jamais vraiment bien avec aucune.

Il s'agit ici d'un écrivain qui vient d'écrire un roman - qui ne vendra pas des milliers d'exemplaires - à qui une femme décide de payer le prix fort pour qu'elle devienne la propriétaire du seul exemplaire de ce roman qui ne paraîtrait jamais. Lui, qui est toujours fauché, acceptera-t-il ce marché ? Voilà la question que pose Francis Dannemark dans Qu'il pleuve, petite plaquette si on en regarde l'emballage, mais autrement dense et philosophique quand on voit à quel casse-tête se voit confronté le héros.

Francis Dannemark, Bruxellois, poète et romancier, directeur de collection au Castor Astral, nous donne avec ce roman un jeu de la tentation habile et mené avec adresse. Séduction garantie.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Pour ma part, je l'ai terminé il y a une semaine, ce roman dont je t'avais parlé. Pas de titre pour l'instant. Je viens de le relire pour la énième fois, quelques retouches encore, je pourrai bientôt emballer l'objet, le mettre sous enveloppe. M'en débarrasser. Je suis à la fois content et écoeuré. Blues de la fin, comme quand s'achève une fête. La nuit passée, j'ai consacré un long moment à relire presque toute les poèmes que j'ai publiés durant les années 80, quand j'écrivais encore des poèmes. Tu ne peux pas savoir comme ça m'a rendu triste. Où sont-elles passées, la fraîcheur et la force de cette époque ? Je me suis dit que plus j'amais je n'écrirais comme ça. Ce sont les pages de la jeunesse désormais révolue. Je suis devenu un professionnel, je connais mon numéro.
Aux angoisses et aux envols et aux grandes questions ont succédé des réflexions techniques. Je vérifie les cordes du piano et la hauteur du tabouret... Il m'arrive de détester les livres que j'écris aujourd'hui. Et de regretter l'inconscience dans laquelle j'écrivais autrefois, même si j'ai connu alors un malheur de vivre suffisant pour me donner, comme tut le sais, l'idée de poser le point final. J'aimerais qu'il pleuve, qu'il pleuve à n'en plus finir sur ce printemps qui s'achève en étuve et sur l'encre de toutes les feuilles que j'empile parce que je ne sais faire que cela, au fond, que c'est devenu une habitude, un mode de vie.
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De la même manière qu'une main se glisse sous un gant, que des yeux vivent derrière des verres teintés, il est des voix qui portent un voile.
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Puis elle m'a dit, en me regardant dans les yeux, qu'elle voulait mon roman, qu'elle voulait l'acheter, et bien sûr j'ai souri et lui ai répondu qu'à moins que mon éditeur le refuse, il serait en librairie dans quelques mois.
- Non, je le veux pour moi, pour moi seule. Je veux vous l'acheter. Comme un tableau.
- Vous en feriez quoi, de ce roman ?
- Rien. Rien de particulier. Le lire, le regarder, le prendre en main.
- Attendez qu'i soit publié. Vous pourrez le lire, le toucher, dormir dessus.
- Ce n'est pas la même chose. Je le veux comme je voudrais un tableau. L'original, pas autre chose. Vous ne comprenez pas ?

Cette femme ? Rien, je ne savais rien d'elle. Parlait-elle sérieusement ? Je le croyais. Mais pourquoi cette démarche ? Si j'étais peintre... Vendre une toile, c'est normal, c'est la règle du jeu. Mais un peintre vendrait-il sans sourciller l'ensemble des toiles d'une période de sa vie ? Mon roman, c'était cela : toutes les images d'un temps, d'un moment à nul autre pareil, d'un moment long, fait de silences et de vides, mais saturé aussi de mots et d'émotions.
Et c'était aussi, c'était surtout les plans, comme toujours, des jours à venir, plans imprécis et certainement difficiles à interpréter - mais il ne s'agissait pas tant de les interpréter que de les vivre, comme on vit dans la journée, le plus souvent sans en prendre conscience, les rêves des nuits passées.

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J'écris parce que la vie est ennuyeuse la plupart du temps, parce que c'est une suite sans fin de contraintes et de soucis. J'écris pour penser à autre chose ou, mieux, pour ne penser à rien. J'écris parce qu'écrire, c'est comme être amoureux, on est nouveau, libre - et porté par un désir formidable; et c'est mieux qu'être amoureux, parce qu'être amoureux, c'est l'être de quelqu'un, et quelqu'un, c'est le début des malentendus et des déchirements.
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- Tout dans la vie se disperse, c'est terrible parfois, rien n'a de sens. Alors il y a les livres pour savoir où on va.
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L'amour ne connaît pas de frontières.
Olena, qui vient d'Ukraine, a 27 ans et le rêve d'une vie meilleure. En 1992, sans papiers, elle travaille à La Moisson, une maison de retraite où règne une douce fantaisie. Parmi les pensionnaires de la maison, nous rencontrons des personnages hauts en couleur : la tendre Lydie, l'altière Flora, autrefois danseuse, et l'intransigeante Henriette, sans oublier Charles le sage et Théo le séducteur. À la faveur d'un épisode sentimental, Olena, au volant d'une Opel brinquebalante, va traverser l'Europe avec ces trois vieilles dames et sa fille. En route pour Lisbonne !
Véronique Biefnot est l'auteur de cinq romans, dont une trilogie parue chez Héloïse d'Ormesson (2011-2014). Francis Dannemark est l'auteur de textes courts et d'une dizaine de romans chez Robert Laffont, le Castor Astral et Belfond parmi lesquels le grand jardin et Histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un).
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