Autrement dit, l’amour
Il y a,
il y a des jours de raisons doux, de pommes d’or,
de quoi faire taire notre vielle soif.
Et l’eau qui court, torrents, rivières,
court sous la peau, enrobe nos cœurs, cale nos doigts.
Rien ne manque, rien n’est mieux,
et quand la nuit vient, elle affiche pour nous deux
un jeu complet d’étoiles..
Il y a des jours de fruits amers,
quand les pépins écrasés
nous blessent un peu la langue,
nous font former des mots moins beaux.
Il y a des jours de court paille
où trois fois l’on tire la plus court.
Les enfants sont un peu trop loin
pour qu’on entende leurs rires
et le chien qui murmure des rêves moroses
semble ne plus nous reconnaître.
Il y a des jours où tu m’aimes,
des jours où tu m’aimes bien.
Ainsi nous avançons, nous souvenant
et oubliant, marée haute, marée plate,
que le bonheur est un mélange
et que jamais il ne ressemble
ni tout à fait à ce que nous croyons
ni à lui-même, ni à lui-même.
(Francis Dannemark)
Chaque soir
Chaque soir depuis que j’ai décidé de ne plus t’écrire
et de brûler tes lettres dans l’évier
- la flamme était si haute que j’ai dû renoncer –
chaque soir depuis que je suis sortie dans la nuit
pour m’asseoir dans la nuit au bord de la rivière
chaque soir depuis que j’ai jeté tes lettres dans l’eau noire
couru le long de la berge pour les voir s’en aller
sauté sur le pont pour les voir reparaître
chaque soir depuis que le courant a emporté tes mots
qui ont jusqu’au dernier en cette noirceur paisible
perdu leur lumière
chaque soir depuis que j’ai regardé mes mains vides
et baigné mon visage
dans l’eau cendreuse de l’évier
chaque soir je t’écris
Chaque soir depuis que je t’écris chaque soir
chaque soir depuis que je déchire ma lettre du soir
chaque soir
je t’écris.
(Caroline Lamarche)
Trajet Namur – Charleville
les eaux de la Meuse étaient violentes
on voyait des morceaux de bois flotter
et tourner dans le courant on voyait
les éclusiers perchés sur les barrages
lever les poutrelles pour que le fleuve
coule plus vite et ne déborde pas
en France et en Belgique les barrages
qu’ils soient manuels ou automatiques
étaient partout levés en sorte que
l’eau brunie par la boue coulait très vite
les torrents écumaient en rabotant
les flancs schisteux de l’Ardenne où la Meuse
par grands méandres trace sa vallée
en montrant de rudes maisons avec
d’affreuse usines métallurgiques
mais arrivés à Charleville les
gens ne pensent plus qu’à fuir à Paris
comme ayant honte de cette grandeur
et comme si la Meuse magnifique
ne pouvait pas leur assouvir le cœur
(je ne comprends pas pourquoi tu détestes
cette rudesse alors que j’aimerais
rester ici dans un hôtel miteux
pour faire connaissance avec ton corps
apprenant ce que c’est ce goût de schiste
et le silence si beau de ton visage)
//William Cliff (1940 - )
À LA MER
lorsque je suis près de toi
je veux toujours être encore plus près
ensemble autant que sont
le mot vent le mot vague
dans un poème sur la mer
cela vient de ce qui
grandit ou se retire
ce que nous sommes et sentons
ce qui reste ne sont
qu’images et poèmes
avec les vagues le vent et la mer
(Miriam Van hee)
Journal du scribe
Tu crois posséder, tu n’as rien.
Tu crois avancer, tu n’as pas bougé.
Tu crois appartenir, tu échappes.
Tu crois habiter, tu traverses.
Tu crois finir, tu commences.
(Liliane Wouters)
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? de quoi ça parle : ?
L'amour ne connaît pas de frontières.
Olena, qui vient d'Ukraine, a 27 ans et le rêve d'une vie meilleure. En 1992, sans papiers, elle travaille à La Moisson, une maison de retraite où règne une douce fantaisie. Parmi les pensionnaires de la maison, nous rencontrons des personnages hauts en couleur : la tendre Lydie, l'altière Flora, autrefois danseuse, et l'intransigeante Henriette, sans oublier Charles le sage et Théo le séducteur. À la faveur d'un épisode sentimental, Olena, au volant d'une Opel brinquebalante, va traverser l'Europe avec ces trois vieilles dames et sa fille. En route pour Lisbonne !
Véronique Biefnot est l'auteur de cinq romans, dont une trilogie parue chez Héloïse d'Ormesson (2011-2014). Francis Dannemark est l'auteur de textes courts et d'une dizaine de romans chez Robert Laffont, le Castor Astral et Belfond parmi lesquels le grand jardin et Histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un).
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