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Citations de Franck Bouysse (2469)


C'est un drôle de cadeau, la vie... ça se refuse pas, n'empêche, on se demande parfois si y aurait pas mieux à faire que de l'ouvrir sans savoir ce qu'il y a dedans.
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Des milliers d'années que l'homme se trompe, à se croire roi de ce territoire impossible à domestiquer. Des fermes en caravansérails abandonnés, mirages flottant sur de déplorables oasis sanctifiés par d'annuelles oboles faite à une végétation rapportée. Humains voyageurs poussés à une sédentarité par la peur de l'inconnu. Proies immobiles faciles à mettre en joue. Suppliciés volontaires, qui se résument à la somme de vide qu'ils étreignent toute leur vie. À penser que leur sillage demeurera gravé dans la terre, qu'elle n'en finira jamais de plaider leur cause, et que leur travail y suffira. À se croire ainsi utile à quelque immense projet. À se croire si forts, qu'ils en oublient précisément d'être inutiles: leur humaine mesure. Cette dérisoire lutte qu'ils mènent contre eux-mêmes sans le savoir, et qui les mène à l'oubli.
Qu'il en soit ainsi.
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S'émerveiller du jour qui se lève. Passer de la folie au courage sans y perdre son âme.
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Je prends lentement conscience de ma condamnation , seconde après seconde .Je suis incapable de me projeter au-delà. de ce temps primordial , scandé par les battements de mon coeur , comme des mains frappant la peau tendue d'un tambour. Rythmant ma progression , immobile en pleine Mer Noire . Moi , ce galérien serti dans une coque de noix , qui n'a aucune idée du mouvement qu'il imprime . Le pourquoi de cet effort surhumain . Ce qu'il signifie de l'autre côté de la porte. A qui cela fait - il sens ?
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Orphelins de souvenirs, c'est ce qu'on devrait tous devenir, comme ça au moins on hériterait que de ce qu'on fait et on éviterait de penser.
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Elias se dit alors que la puissance des souvenirs était bien supérieure aux accointances de son regard pour le réel.
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Ses longs cheveux étaient attachés avec un ruban de soie pourpre et formaient deux rideaux noirs sur son front.
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- Elle t'aide à quoi, au juste, la littérature ?
Silence.
- A défier la mort. Il n'existe nulle part d’œuvre profonde sans l'ombre de la mort. Le reste n'est que vulgarité.
(p. 217)
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"C'est ce que je cherche une image et non un livre.
Tous ceux dont les écrits sont remplis de sagesse
N'ont rien d'autre que leur coeur aveugle et gourd."

(William Butler Yeats)
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Elle traversa alors son souvenir, chevauchant à ses côtés dans les taillis, zigzaguant entres les fûts, semblable au loup, et il fut persuadé que cette vision le hanterait toute sa vie, persuadé que plus jamais il ne prendrait le temps à la légère, pas plus le regard d'un loup que le sourire d'une femme.
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Le silence qui suivi était une peau tendue sur un tambour, prête à recueillir le moindre son. Le répit se compta en secondes, avant que Suzanne ne fasse voler en éclats, le silence.
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La neige a désormais recouvert les branches du cerisier, ainsi que le bois pelé et fendu et empilé devant la maison, mais elle fond encore au contact du sol détrempé. Pas le moindre souffle d'air. Les mésanges ont terminé leur repas, revenues se percher sur le cerisier, attentives, dans l'éventualité d'une nouvelle distribution. De temps à autres, elles volètent de l'une à l'autre et se chamaillent, semblables à de minuscules harpies en robe de cérémonie.
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Depuis qu'il ne neige plus, le gel opère comme une dentellière travaillant sans relâche à crocheter des fils de givre éclairés par un soleil aux contours incertains, semblable à la lune surprise au réveil. Le vent ne soulève rien, il n'est qu'un son lancinant, un murmure. Le paysage ressemble à une immense pièce dans une maison abandonnée aux meubles recouverts de draps blancs, confinant à l'épure.
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Gus adorait quand ils étaient assis au coin du feu et que la mémé lui racontait des histoires anciennes venues de son passé à elle, qu'il n'avait pas connu et qui la rendait plus souvent triste que joyeuse. Gus ne s'y trompe pas à l'époque. Et ses silences. Des silences qui le calmaient comme rien n'avait jamais pu le faire aussi bien depuis. Il lui disait alors qu'elle était une fée pleine de rides et elle répondait en souriant qu'elle n'était pas une, que les fées étaient toujours belles et jamais vieilles, et que c’était à ça on les reconnaissait.
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On dirait que la maison étire ses membres longtemps endormis, s'exprime dans son propre langage, traduit à sa manière les voix et les sons que d'autres ont abandonnés à l'intérieur des murs, des meubles et du plancher
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il lui avait au moins appris cela, que tourner le dos à un regard que l'on a pas satisfait est bien pire que de continuer de l'affronter .
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Chacun de ses mouvements était aussi fluide que de l'eau contournant un rocher .
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il ne souhaitait pas se retrouvé avec n'importe qui au cimetière, et certainement pas avec des vieux. Il avait d’ailleurs pris des mesures dans se sens, une concession toute fraîche qu’il avait acheté, bien loin des cadavres qui devaient continuer à se chamailler au fond du caveau de familial. ça aussi, c’était sa liberté, pouvoir choisir d’être dans cette obscurité promise. (p 100)
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J'ai alors imaginé ce que pouvait être la grande obscurité d'avant ma naissance, une éternité qui avait pris fin au moment où j'étais sortie du ventre de ma mère, et aussi une autre éternité qui allait naitre après ma mort, et qui aurait pas de fin, celle-là. J'étais coincée entre ces deux éternités, à penser à la folie que c'était de sortir quelqu'un d'une éternité paisible pour le rendre conscient de la prochaine, tout ce temps passé à pas comprendre pourquoi on est au monde tous autant qu'on est, pourquoi on tient tant à la vie, à essayer de toujours repousser le grand mur de la mort, alors qu'il suffirait peut-être bien de l'escalader, ou de passer à travers pour plus se poser de questions. Parce que vivre, c'est précisément être coincé entre deux éternités, la première qu'on n'a jamais eu à choisir et la deuxième qui est l'œuvre de Dieu, à ce qu'on dit.
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On embrasse, on acclimate, on déraisonne, on raccommode, on s'accommode, on saisit, on repousse, on met, on fait ce que l'on peut et on finit par croire que l'on peut. On veut faire croire aux hommes que le temps s'écoule d'un point à un autre, de la naissance à la mort. Ce n'est pas vrai. Le temps est un tourbillon dans lequel on entre, sans jamais vraiment s'éloigner du cœur qu'est l'enfance, et quand les illusions disparaissent , que les muscles viennent à faiblir, que les os se fragilisent, il n'y a plus de raison de ne pas se laisser emporter en ce lieu où les souvenirs apparaissent comme les ombres portées d'une réalité évanouie, car seules ces ombres nous guident sur cette terre.
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