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Citations de François Beaune (135)


Moi j'ai toujours été de nature fragile, contrairement à elle [ma mère]. Elle me faisait des cataplasmes, avec de la moutarde, quand j'avais encore froid. Parfois le soir, quand j'ai faim, je me fais une tartine de moutarde, et je repense à elle.
(p. 114)
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L’immigration, ça existera toujours. Tu mets un enfant qui sait marcher au milieu d’une pièce, tu fais plus attention, le gosse il est déjà à l’autre bout de la rue. Les gens sont faits pour marcher, voyager, bouger. Les migrations, en soi, c’est naturel. Maintenant quand ces vagues sont créées dans les intérêts de Bouygues, Bolloré, Vinci, Total, qui ne payent pas leurs impôts en France, et qu’on envoie nos soldats se faire crever pour leurs projets à l’étranger, on doit réagir. Il faut arrêter toutes ces guerres coloniales. Le devoir universel de la France, c’est de tout faire pour instaurer la paix. Alors que là c’est nous qui déclarons la guerre.
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Comment j'ai pu accepter l'invitation? Je ne sais pas En tout cas, au rencart, il y avait plus que lui pour m'attendre., lui et ses magnifiques yeux verts. Avec Calamity Gwenn le lBlaise, tout tatoué de la tête au cul. Sexy Blaise. D'écrire ça sur lui je remonte le film de la nuit, ca me refait les sensations. Et lui avait pas de boules au zguegue, ni de bouts en brosse à dents. Il avait juste ce qu'il faut. "
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Et sinon, elle récolte des algues à Jard-sur-Mer, pour faire du pesto d'algues. J'aurais dû lui en acheter d'ailleurs, faire goûter à Marianne. Les gens de gauche adorent ce genre de conneries. Mais vu les prix des fois, il vaut mieux pas être trop de gauche.
(p. 207)
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La méditerranée est une bouche gercée dont la lèvre supérieure s'exprime en latin, et la lèvre inférieure en arabe.
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Pendant longtemps mes grands-parents ont été interdits de territoire algérien, puis l'Etat a levé l'interdiction. Après il a fallu se réconcilier avec la famille. (...)
Quand tu quittes ton pays avec des convictions, il est très difficile de se renier. Il reste des douleurs, des souffrances personnelles. Ça a mis plus de quinze ans à se tasser, et encore c'est pas fini. Imagine, quand tu as cinq frères, et que deux sont dans un camp, trois dans l'autre.
Le côté FLN de ma famille disait à mon grand-père, "mais pourquoi t'es allé vivre dans ces bidonvilles, te faire traiter comme un chien [en France] ?! Après l'indépendance, tu serais resté, tu aurais gardé tes terres, tu aurais vécu comme un notable ! Est-ce que la France t'a jamais donné les compensations qu'elle t'avait promises ?"
(...)
A l'origine de notre lignée, il y avait deux frères. L'état civil français leur a donné des noms. L'un a été appelé Guellil, qui veut dire mal habillé, puis Djellil, et l'autre Guétécha, le porteur de queue de cheval, en référence à ses longs cheveux, pour simplifier, mais aussi avec l'arrière-pensée de nous diviser, de scinder les familles.
Notre vie familiale chaotique, elle remonte jusque-là, et la suite est pas triste. On a subi de plein fouet les événements dans les trois départements de France qui sont ensuite devenus l'Algérie. Parce que chez nous il y a ceux qui ont fait le choix de la France, et ceux qui ont fait le choix de l'Algérie. C'était soit les maquis soit l'armée.
Je crois que c'est ça entre autre qui a forgé tous les paradoxes de ma vie. Je suis un homme avec beaucoup de contradictions, qui ont une histoire, et des racines dans ce conflit fratricide.
(p. 51-53)
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Lorsque Rachel voulut appeler son fils Youssef, écrit Hyam Yared dans son roman 'Sous la tonnelle', tout le monde y fit objection, sauf son mari. Il sortit de son silence pour se ranger du côté de sa femme. En Orient, même un prénom est affaire de famille. Tout un concile se met en place autour du nouveau-né. Etant l'aîné d'une famille de cinq enfants, le mari aurait dû donner, selon l'usage, le prénom de son père à son premier enfant mâle afin que les prénoms se perpétuent. Il n'en fit rien et vit dans le choix de Rachel un prétexte pour se démarquer des siens. Il découvrait l'affirmation de soi.
(p. 142)
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Le système communautariste ne marche pas, m'explique Rani. Les Libanais ne peuvent pas prendre de vraies décisions collectives mais seulement des décisions pour eux, leur famille, leur confession.
Le seul projet commun qu'on a pu avoir ces trente dernières années, c'était la lutte contre nos ennemis, la Syrie et Israël.
(...)
Le Libanais raisonne en ces termes : quel avenir pour ma communauté ? Comment me mettre avec un plus fort que moi sans qu'il me baise à la fin ? La famille et les communautés, c'est vraiment un des drames de ce pays. Ce sont deux mécanismes qui empêchent la formation d'un Etat de droit.
(p. 98-99)
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(...) arrivés à Lviv, on est trop en avance, alors le comité d'accueil nous emmène dans un nouveau bistrot, et là tournées, c'est reparti. Tout le monde se met à parler anglais, même ceux qui savent pas. Il faut dire qu'au-delà de notre Jean-Paul bio, dans la chorale il y a du beau monde, le représentant du Crédit Mutuel, un journaliste émérite, des retraités de la fonction publique qui savent se tenir, et le plombier du pays, sympathique, sa femme un peu moins, mais lui bien.
(p. 109)
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Pour leur éducation, on avait rien de prévu au départ. Comme on est vendéens, fidèles aux traditions, j'ai dit, l'aîné des jumeaux reprendra l'entreprise, le deuxième ira aux colonies, et la petite Justine, si on la marie pas à un paysan du coin, ce sera pour l'évêque. Mais Annie était pas d'accord, et ici, nous les hommes, on ne commande plus rien. D'ailleurs, comme j'avais pas d'usine, que les colonies c'était fini et la religion avec, résultat des courses, tous les trois fonctionnaires. Tu parles d'une aventure.
(p. 80)
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Mon premier engagement au FN, c'était par haine, et d'ailleurs pas spécifiquement des étrangers. C'était une haine de tout, de mes parents, de ma condition sociale, du système, de mes propres frustrations. Il y avait pas que les Arabes. J'étais aussi emmerdé par des Blancs. Mais à Vaulx[-en-Velin], dans mon quartier, on était surtout emmerdés par des jeunes issus de l'immigration, c'est sûr. Après tu es dans une phase de contestation extrême, tu t'aimes pas, tu te cherches des potes, une voix, et la seule qui nous parlait c'était [JM] Le Pen, tout naturellement, celui qui nous ressemblait.
(p. 57)
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Les Monts, c'était pas que pour fumer [qu'on y allait]. J'ai eu mon premier rendez-vous sérieux avec une nana, à La Croix, pour mon premier bisou.
Je voulais pas que les gens nous voient. Je savais pas comment faire, en fait. En plus elle avait des bagues [appareil dentaire], ça donnait pas envie.
Ce premier bisou, on a pas aimé tous les deux. On a cassé tout de suite. T'aimes pas, moi non plus, on arrête. Après on s'est plus jamais reparlé.
(p. 127)
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[ Danielle, gynéco ]
Un jour, une dame m'explique qu'elle a une mycose. Bien, je lui dis, ça arrive, vous avez quoi comme signes ? Et là, elle me répond, Sagittaire. Je me retiens de rire, on finit la consultation et la cliente suivante m'annonce qu'elle aussi a une mycose ! Là impossible de me retenir ! Et elle 'je ne trouve pas ça drôle ! ça gratte !' Alors je lui explique l'histoire. Et elle, 'dites donc, c'est étrange, moi aussi, je suis Sagittaire !'
(p. 59-60)
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Quand ma grand-tante (...) parlait de l'île d'Yeu, c'était toujours pour raconter des anecdotes étonnantes, de fantômes ou de farfadets, mais surtout elle prenait plaisir à décrire les dernières années de la star de l'île, le maréchal Pétain prisonnier après guerre, son enterrement bizarre et surtout son escapade en cercueil, quand un ancien de l'OAS avait kidnappé son corps et mis la police en alerte. Tu te rends compte, elle disait, une chasse à l'homme mort !
Pour la Vendée très catho, Pétain c'est un sujet assez ambivalent. En plus dans notre famille, on se sent proches de lui. La bonne soeur qui a soigné le Maréchal faisait l'école à mes frères, et dirigeait l'office.
(p. 63)
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“L’homme est né libre, et partout il est dans les fers” (ou dans le cuir pour un fétichiste).
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Avec ce que j’ai déconstruit et appris depuis deux ans, ça me paraît impensable d’avoir laissé entrer cet être abjectement sombre dans ma vie. Je ne pense pas que ce coup de cœur valait un aveuglement pareil. Et je sais au fond qu’il lui est encore possible de m’envahir et de me conditionner, que je pourrais même lui pardonner s’il avait
assez de talent, mais que non, je le ferai pas, car j’ai aussi la haine.
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La nana concernée est en stress, vu qu’elle se marie dans un mois. C’est là que la féministe en moi peut pas s’empêcher de monter au créneau. Je fais un métier pas très féministe, mais justement, je suis à un endroit où je peux divulguer un message. Par exemple un mec intelligent, réceptif, qui me disait que la prostitution, il en faut, ça évite les viols, j’ai réussi à lui faire comprendre que c’est pas parce qu’il y a des violeurs que des femmes doivent faire putes et foutre leur vie en l’air.Il avait ce truc tout établi, mais il était pas borné, et je crois qu’il a compris.
La fille avait déjà commandé des boules sur Internet, mais elle avait trop peur qu’elles arrivent pas à temps. Je lui dis, il s’en fout que tu sois vierge ou pas, il veut
juste qu’il y ait du sang, t’as qu’à en renverser sur le drap, ça fera pareil. Faites
votre arnaque entre vous, prenez-les tous pour ce qu’ils sont. La petite feuj est
repartie, toute honteuse, en colère. Parfois je suis pas bonne vendeuse, vu que je suis trop humaine.
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C'est peut-être ça, le bonheur, de pas avoir d'envies d'ailleurs. Tu trouves pas ?
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Je ne pense pas que les gens soient bien différents d'un côté ou de l'autre du monde, en Erythrée chez toi ou ici dans le bocage. Sur terre on est les mêmes, ils changent juste le décor.
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Le FN je regrette rien, c'est mon histoire. Il a fallu que j'en passe par là pour comprendre aujourd'hui que le patriotisme c'est pas du tout ça. Que les Ravier, Marine et Maréchal-Le Pen sont les ennemis du peuple. Maintenant je peux partir de mon expérience pour les combattre et montrer que ces imposteurs ne sont pas pour le changement mais au contraire qu'ils contribuent à maintenir le système et à le pérenniser.
(p. 126)
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