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Citations de François Mauriac (1315)


On ne peut se faire aimer à volonté, on n'est pas libre de plaire ; mais aucune puissance sur la terre ni dans le ciel ne saurait empêcher une femme d'élire un homme et de le choisir pour dieu. Lui-même cela ne le concerne pas, puisque rien ne lui est demandé en échange. Elle est résolue de mettre cette idole au centre de sa vie. Il ne reste rien d'autre à faire que d'élever un hôtel dans son désert et de le consacrer à cette divinité frisée.
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Si sa mère avait voulu qu’il ne vécût que par elle et comme suspendu à son souffle ;si elle n’avait souffert la concurrence d’aucun travail, d’aucun divertissement, d’aucune espérance, d’aucun amour, elle pouvait du fond de ses ténèbres, se glorifier de l’œuvre accomplie : le soleil maternel à peine éteint, le fils tournait dans le vide, terre désorbitée.
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La vibration des étés de mon enfance, il est étrange que je ne la retrouve plus en écoutant les étés de ma vieillesse. Mais mon sang se souvient d'elle et la recompose sourdement... Peut-être les pins morts, dont le cœur était pourri et que les tempêtes d'équinoxe ont abattus au long de ces soixante années pleurent-ils en moi et leur gémissement se confond avec le ressac de mon sang contre je ne sais quel récif inconnu.
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Elle découvrait que le silence d'Argelouse n'existe pas. Par les temps les plus calmes, la forêt se plaint comme on pleure sur soi-même, se berce, s'endort et les nuits ne sont qu'un indéfini chuchotement.
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Noémie, en sa longue chemise, récitait sa prière devant les étoiles. Ses orteils aimaient le froid carrelage ; elle offrait sa douce gorge à l'apitoiement de la nuit. Elle n'essuyait pas cette larme qui roulait à portée de sa langue mais la buvait. Le frémissement du tilleul et son odeur rejoignaient la voie lactée. Sur cette route du ciel, ses rêves un peu fous ne vagabondaient plus. Les grillons qui crépitaient au bord de leur trou, lui rappelaient son maître. Un soir, étendue sur ses draps et toute livrée à la nuit chaude, elle sanglota d'abord à petit bruit, puis gémit longuement et regarda avec pitié son chaste corps intact, brûlant de vie mais d'une végétale fraîcheur.
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« Elle s’est engouffrée dans le crime béant ; elle a été aspirée par le crime. » (p. 99)
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Son regard cherche au-delà des choses, au-delà des murs et des meubles et des tuiles du toit, et de la nuit lactée, et des constellations de l'hiver, cherche, cherche ce royaume des esprits d'où peut-être l'enfant éternellement vivant voit sur sa joue cette larme qu'il oublie d'essuyer"
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Saurai-je jamais rien dire des êtres ruisselants de vertu et qui ont le coeur sur la main ? Les "coeurs sur la main" n'ont pas d'histoire ; mais je connais celle des coeurs enfuis et tout mêlés à un corps de boue.
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Il y avait eu la veille quinze ans que Thérèse, escortée de son avocat, était sortie du tribunal de la sous-préfecture, avait traversé la petite place déserte en répétant à mi-voix : “ Non-lieu ! non-lieu ! ” Libre enfin avait-elle cru… Comme s’il appartenait aux hommes de décider qu’un crime n’a pas été accompli, lorsqu’il l’a été en effet ! Elle ne s’était pas doutée, ce soir-là, qu’elle entrait dans une prison pire que le plus étroit sépulcre : dans la prison de son acte et qu’elle ne s’en évaderait jamais.
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La mort... Devenir comme ceux qu'il essayait d'imaginer dans cette terre grasse : les morts, ces taupes humaines dont la présence se manifeste par de petits monticules.
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Noémie d'Artiailh, en sa longue chemise, récitait sa prière devant les étoiles. Ses pieds nus aimaient le froid carrelage ; elle offrait sa douce gorge à l'apitoiement de la nuit. Elle n'essuyait pas cette larme qui roulait à portée de sa langue mais la buvait. Le frémissement du tilleul et son odeur rejoignaient le Voie lactée. Sur cette route du ciel, ses rêves un peu fous ne vagabondaient plus.
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Jean-Paul prit conscience brusquement du pauvre coeur dévasté qu'il portait en lui, ce soir. Mais n'est-ce pas à ces heures-là que le passé chante indéfiniment comme les flots d'une mer calme ? Le coeur vaincu et qui ne voit plus à son horizon aucune lumière revient vers les plages délaissées, où, un à un, comme des étoiles au crépuscule, les souvenirs se lèvent et luisent.
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« Pauvre Bernard – non pire qu’un autre ! Mais le désir transforme l’être qui nous approche en un monstre qui ne lui ressemble pas. Rien ne nous sépare plus de notre complice que son délire : j’ai toujours vu Bernard s’enfoncer dans le plaisir, - et moi, je faisais la morte, comme si ce fou, cet épileptique, au moindre geste eût risqué de m’étrangler. Le plus souvent, au bord de sa dernière joie, il découvrait soudain sa solitude ; le morne acharnement s’interrompait. Bernard revenait sur ses pas et me trouvait comme sur une plage où j’eusse été rejetée, les dents serrées, froide. »
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Mais l'horreur de la vieillesse, c'est d'être le total d'une vie - un total dans lequel nous ne saurions changer aucun chiffre. J'ai mis soixante ans à composer ce vieillard mourant de haine. Je suis ce que je suis ; il faudrait devenir un autre. Ô Dieu, Dieu, si vous existiez !
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Jean Péloueyre, étendu sur son lit, ouvrit les yeux. Les cigales autour de la maison crépitaient. Comme un liquide métal la lumière coulait à travers les persiennes. Jean Péloueyre, la bouche amère, se leva. Il était si petit que la basse glace du trumeau refléta sa pauvre mine, ses joues creuses, un nez long, au bout pointu, rouge et comme usé, pareil à ces sucres d'orge qu'amincissent, en les suçant, de patients garçons. Les cheveux ras s'avançaient en angle aigu sur son front déjà ridé : une grimace découvrit ses gencives, des dents mauvaises.
(Incipit).
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Jean Azévédo se méfiait des femmes qui rendent les armes trop tôt pour que l'assaillant ait le loisir de lever le siège.
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Qu'il doit être doux de répéter un nom, un prénom qui désigne un certain être auquel on est lié par le cœur étroitement ! La seule pensée qu'il est vivant, qu'il respire, qu'il s'endort, le soir, la tête sur son bras replié, qu'il s'éveille à l'aube, que son jeune corps déplace la brume...
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Le silence est une facilité à laquelle je succombe toujours. (p. 72)
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Oh! ma fille, quoi que vous ayez fait ou que vous fassiez encore, ne croyez surtout pas que je me sente engagée le moins de monde. Soit dit sans vous offenser, on ne saurait être moins que vous ne l’êtes, incorporée à la famille. (Page 43)
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Le brouillard était sonore, on entendait la plaine sans la voir.
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François Mauriac

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