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Citations de François Mauriac (1314)


"Pauvre Bernard - non pire qu'un autre ! Mais le désir transforme l'être qui nous approche en un monstre qui ne lui ressemble pas. Rien ne nous sépare plus de notre complice que son délire : j'ai toujours vu Bernard s'enfoncer dans le plaisir, - et moi, je faisais la morte, comme si ce fou, cet épileptique, au moindre geste eût risqué de m'étrangler. Le plus souvent, au bord de sa dernière joie, il découvrait soudain sa solitude ; le morne acharnement s'interrompait. Bernard revenait sur ses pas et me retrouvait comme sur une plage où j'eusse été rejetée, les dents serrées, froide."
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Que lui importe ce que Thérèse éprouve ? Cela seul compte : son ascension vers le Sénat interrompue, compromise à cause de cette fille (toutes des hystériques quand elles ne sont pas des idiotes). Heureusement, elle ne s'appelle plus Larroque ; c'est une Desqueyroux. La Cour d'assises évitée, il respire. Comment empêcher les adversaires d'entretenir la plaie ? Dès demain, il ira voir le Préfet. Dieu merci, on tient le directeur de La Lande Conservatrice : cette histoire de petites filles....
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En ces jours les plus courts de l’année, la pluie épaisse unifie le temps, confond les heures ; un crépuscule rejoint l’autre dans le silence immuable.
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[...] ce qu'on appelle un milieu fermé , l'est à la lettre : y pénétrer semblait difficile ; mais en sortir ! ...
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Elle avait vécu, jusqu'à ce soir, d'être traquée ; maintenant que la voilà sauve, elle mesure son épuisement. Joues creuses, pommettes, lèvres aspirées, et ce large front, magnifique, composent une figure de condamnée - oui, bien que les hommes ne l'aient pas reconnue coupable -, condamnée à la solitude éternelle.
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Les La Trave; vénéraient en moi un vase sacré; réceptacle de leur progéniture; aucun doute que, le cas échéant, ils m'eussent sacrifiée à cet embryon. Je perdais le sentiment de mon existence individuelle. Je n'étais que le sarment; aux yeux de la famille, le fruit attaché à mes entrailles comptait seul.
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Il reste encore de ces anciennes familles où le Code civil ne prévaut pas contre la volonté toute-puissante du père.
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Beaucoup s'étonneront que j'aie pu imaginer une créature plus odieuse encore que tous mes autres héros. Saurai-je jamais rien dire des êtres ruisselants de vertu et qui ont le coeur sur la main? Les "coeurs sur la main" n'ont pas d'histoire, mais je connais celle des coeurs enfouis et tout mêlés à un coeur de boue.
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Un baiser, songe-t-elle, doit arrêter le temps ; elle imagine qu'il existe dans l'amour des secondes infinies. Elle l'imagine ; elle ne le saura jamais. Elle voit la maison blanche encore, le puits ; une pompe grince ; des héliotropes arrosés parfument la cour ; le dîner sera un repos avant ce bonheur du soir et de la nuit qu'il doit être impossible de regarder en face, tant il dépasse la puissance de notre coeur : ainsi l'amour dont Thérèse a été plus sevrée qu'aucune autre créature, elle en est possédée, pénétrée.
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L'épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions.
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Je sentais, je voyais, je touchais mon crime. Il ne tenait pas tout entier dans ce hideux nid de vipères : haine de mes enfants, désir de vengeance, amour de l'argent ; mais dans mon refus de chercher au-delà de ces vipères emmêlées.
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Mais j'ai peur pour toi ; j'ai peur de la nuit, où sans le bien aimé tu t'enfonces.
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C'est drôle, les riches ruinés, ça ne change rien à leur vie.
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Un homme qui a roulé très bas éprouve le besoin de chercher un responsable parmi ses ascendants.
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Il n'eut pas besoin de marcher longtemps pour ne plus entendre les éclats de voix, pour ne plus sentir l'odeur des cigares. La nature sauvage commençait tout de suite; déjà les arbres ne savaient plus qu'il y avait eu du monde à déjeuner.
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N'importe qui sait proférer des paroles menteuses ; les mensonges du corps exigent une autre science. Mimer le désir, la joie, la fatigue bienheureuse, cela n'est pas donné à tous.
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Joséfa le dévorait des yeux ; elle encensait du chef, vieille jument réformée que réveille une musique de cirque.
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Jamais entre eux de ces disputes qui séparent les amants. Ils se savaient trop blessés pour se porter des coups; la moindre offense se fût envenimée, eût été inguérissable. Chacun veillait à ne pas toucher la blessure de l'autre. Leurs gestes furent mesurés pour se faire moins souffrir (...)
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Après un silence, je me souviens d'avoir demandé à ma mère si elle ne se faisait pas scrupule de livrer cette misérable Jeannette à un mari tel que moi qui à coup sûr la fuirait. "Mais mon pauvre petit, heureusement pour elle! après qu'elle t'aura donné un fils, tu lui laisseras la paix et il lui restera l'orgueil d'avoir servi à créer ce domaine qui sera le plus important du Bazadais par l'étendue, par la qualité des terres, qui lui permettra, à cette petite Séris, d'agir pour le bien sur toute une population dépendant d'elle : le seul plaisir légitime qui soit accordé en ce monde à une femme de nos familles..."
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Juin 1938.
Que M. le ministre de l'Intérieur n'aille pas croire que nous nous exprimons ici en partisan. Chrétiens, nous n'avons pas à nous faire juges des raisons qui ont pu décider certains de nos frères d'Espagne à prendre les armes contre un gouvernement qu'ils trouvaient injuste. Les conséquences terrifiantes de leur geste, ils ne les avaient pas toutes prévues. Nous comprenons aussi que l’Épiscopat et le clergé aient peine à dominer un conflit dans lequel ils se trouvent si tragiquement engagés. Mais il reste ceci, il reste cet épouvantable malheur que, pour des millions d'Espagnols, christianisme et fascisme désormais se confondent et qu'ils ne pourront plus haïr l'un sans haïr l'autre.
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François Mauriac

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