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Citations de François Mauriac (1322)


Son père le chérissait comme un souffrant reflet de lui-même, comme son ombre chétive dans ce monde qu'il traversait en pantoufles ou étendu au fond d'une alcôve parfumée de valériane et d'éther.
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Elle exécrait dans les romans la peinture d'êtres extraordinaires et tels qu'on n'en rencontre jamais dans la vie.
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Car l'instituteur ni le curé n'ont besoin d'avoir un nom qui les désigne : leur fonction suffit à les définir. (p. 33)
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N'importe qui sait proférer des paroles menteuses ; les mensonges du corps exigent une autre science. Mimer le désir, la joie, la fatigue bienheureuse, cela n'est pas donné à tous.
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Thérèse songeait que les êtres nous deviennent supportables dès que nous sommes sûrs de pouvoir les quitter.
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L'occupation fut ce bain qui révéla à chaque Français son vrai visage. Ce visage, quel qu'il fût, après ce quart de siècle écoulé, il l'a gardé, et c'est le secret chez certains de leur persistante amertume : rien ne peut faire qu'ils n'aient été ce qu'ils furent et ce qui demeurent dans ce qu'ils ont écrit.
Certes des êtres nobles ont obéi à des raisons nobles en suivant le Maréchal, ce n'est pas à eux que je songe - mais à ceux qui triomphèrent et qui frémirent de joie avec Hitler et par Hitler : l'affaire Dreyfus allait connaître enfin son véritable épilogue, et le Juif paierait cette fois ! Ceux qui s'en pourléchaient les babines sont encore au milieu de nous et il n'y a pas si longtemps qu'ils se crurent au moment de prendre une dernière revanche - mais cette fois, de Gaulle était là.
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Le jour étouffant des noces, dans l'étroite église de Saint-Clair où le caquetage des dames couvrait l'harmonium à bout de souffle et où leurs odeurs triomphaient de l'encens, ce fut ce jour-là que Thérèse se sentit perdue. Elle était entrée somnambule dans la cage et, au fracas de la lourde porte refermée, soudain la misérable enfant se réveillait.
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Je me vois encore avec Jean Blanzat, par un beau jour de printemps, place de la Concorde, où flottait l'étendard immonde. Nous regardions passer les camions chargés d'hommes qui allaient à leur destin : Stalingrad.
Nous ne savions pas qu'il aurait ce nom-là, mais nous savions qu'il serait effroyable. Ces heures de honte furent en fait des heures d'espérance.

(dans la préface)
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Une révolution, petite ou grande, jette d'un seul coup les bons esprits du côté de leur haine. L'espèce d'ivresse qui s'empare d'eux à ce moment-là ressemble fort à celle qui soulève l'homme de la rue. La seule différence c'est qu'après y avoir cédé ils s'appliquent à fonder en raison leurs passions politiques.

Avril 1934.
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La lecture est une porte ouverte sur un monde enchanté
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Comme on dit " faire l' amour" , il faudrait pouvoir dire " faire la haine" .
C' est bon de faire la haine, ça repose , ça détend .
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Il fut stupéfait de ce qu'un être, sans le vouloir, puisse peser d'un tel poids dans le destin d'un autre.
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Léone eut été capable de comprendre bien des choses mais elle préférait les besognes. Son activité physique croissait avec la paresse de son esprit. Elle mettait son orgueil, le soir, à ne plus pouvoir tenir les yeux ouverts, tant elle était lasse.
P. 105
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Les morts, ces taupes humaines dont la présence se manifeste par de petits monticules.
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Est-il possible, pendant près d'un demi-siècle, de n'observer qu'un seul côté de la créature qui partage notre vie ? Se pourrait-il que nous fassions, par habitude, le tri de ses paroles et de ses gestes, ne retenant que ce qui nourrit nos griefs et entretient nos rancunes ? Tendance fatale à simplifier les autres ; élimination de tous les traits qui adouciraient la charge, qui rendraient plus humaine la caricature dont notre haine a besoin pour sa justification ...
p.112
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Sa vie ressemblait à une page blanche sur laquelle un maitre inconnu aurait écrit en travers, d'une écriture irritée: Néant.
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Non, il ne s'agit plus de bonheur; il s'agit de faire front contre ce Machiavel dont, même après l'écroulement de l'Allemagne, aucun peloton d'exécution n'interrompra les crimes ; car il est tapi et agissant dans des millions de consciences, et en France même. L'Action Française, Gringoire, Je Suis Partout y trouvent des lecteurs innombrables - et ce sont les plus forts, les riches, les malins.
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En ce qui me concerne, la mort ne sera pas venue en voleuse. Elle rôde autour de moi depuis des années, je l'entends ; je sens son haleine ; elle est patiente avec moi qui ne la brave pas et me soumets à la discipline qu'impose son approche.
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Ce n’est pas la mort qui nous prend ceux que nous aimons ; elle nous les garde au contraire et les fixe dans leur jeunesse adorable : la mort est le sel de notre amour ; c’est la vie qui tue l’amour
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L'auteur d'une autobiographie est condamné au tout ou rien. Ne dis rien si tu ne dois pas tout dire : ton monologue doit être l'expression d'un magma.

Je ne dirai donc rien. Et d'abord parce que, si nous étions assez fou pour l'entreprendre, cette folie ne nous concernerait pas seul. A la source de nous-même, il n'y pas nous-même, mais le fourmillement de la race. Notre enfance nous apparaît comme une nébuleuse, dont une mère est le noyau tendre et rayonnant. Notre histoire personnelle, dès son premier chapitre, attenterait au miséricordieux oubli que goûte justement dans la mort toute la créature qui a vécu avec décence et dévotion, comme l'ont fait celles dont je suis issu.
C'est déjà trop de ce qu'il est passé des morts malgré nous dans les fictions que nous avons inventées. Je m'irritais quand j'étais jeune de ce mur dressé par la bourgeoisie d'autrefois contre tous les regards et, chez certains, de ces eaux troublées exprès pour dissimuler ce qui ne devait pas être connu. Je mesure mieux aujourd'hui, lorsque j'essaie d'imaginer ce que devrait être l'histoire de ma vie racontée par moi-même, quel risque permanent d'attentat constitue le monstre de lettres, qui tire sa substance d'une classe et d'une lignée.

788 - [Le Livre de Poche n°1504, p. 11-12]
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François Mauriac

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