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Citations de François Roux (158)


Et je me dis que l’amitié était décidément une chose bien étrange qui pouvait associer des individus aussi dissemblables que nous l’étions alors et que nous le fûmes pendant les trente années qui suivirent. Après tout, pourquoi pas ? P 14
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Comme il était souvent très difficile d’accompagner un grand malade au jour le jour, il était tout aussi pénible de vivre quotidiennement aux côtés d’un mari sans emploi. Il fallait sans cesse cacher ses joies comme ses désespoirs, terrer une partie de soi, se renier en somme.
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Mieux vaut une famille bancale que pas de famille du tout.
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Rien ne créait de plus fortes amitiés que les luttes partagées ou la mémoire qu'on en conservait.
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Le monde appartient aux optimistes, les pessimistes ne sont que des spectateurs.
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Avec les nouvelles dispositions sur la menace de trouble à l'ordre public, il suffisait désormais qu'un inspecteur détecte ou même soupçonne la présence d'un seul homosexuel dans un établissement pour que la direction se retrouve dans l'obligation de fermer ses portes. La durée de vie de tels endroits était de ce fait extrêmement réduite, et le bouche-à-oreille restait pratiquement l'unique manière de se tenir au courant de leur actualité.
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Justine, tu sais combien de personnes sont nées dans les dernières vingt-quatre heures ? Deux cent quarante-quatre mille. Notre planète héberge exactement deux cent quarante-quatre mille personnes supplémentaires par jour. Deux cent quarante-quatre mille personnes qu'il va falloir nourrir, habiller, divertir, équiper assez rapidement de smartphones, de laptops et de tablettes, et donc pour lesquelles il va falloir abattre toujours plus de forêts, mettre en culture toujours plus de nouvelle terres, déséquilibrer toujours plus sauvagement l'économie et le sous-sol de pays déjà pas mal amochés par le démantèlement de leur ressources minières. C'est ça la grande théorie du capitalisme. Toujours plus.
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Le plus pénible maintenant, c'était d'être seul chez soi, tout le temps, à ne rien faire ou presque. L'appartement était devenu son ennemi, sans cesse il semblait désigner Nicolas et le convier à admettre qu'il n'aurait jamais dû se trouver là, en cet endroit, à cette heure, sur cette chaise, dans ce fauteuil, sur ce lit, affalé devant cet ordinateur ou télévision. Les déjeuners par exemple, qui constituaient une transition naturelle, un sas légitime dans la journée bien remplie de n'importe quel travailleur, stigmatisaient pour lui l'infinie lenteur d'heures passées sans aucun projet, sans aucune perspective, la répétition ininterrompue d'une même vacuité, un mitan douloureux où la moitié de la journée était encore à affronter alors que l'autre moitié venait à peine de péniblement se conclure.
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Au fond, c'était une intelligence imbécile, se disait Justine quand elle en avait assez de se battre. En tout état de cause, une intelligence stérile qui n'avait pour seul but que d'écraser les gens et de les spolier de leur capacité à réfléchir et à comprendre. Il n'y avait rien de bon dans cette intelligence-là, elle ne voulait rien engendrer hormis la haine et la discorde. Impossible de l'ébranler, impossible de la faire reculer, c'était un bloc inaltérable et la seule chose envisageable était de s'y casser les dents.
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Nous sommes bien sur les fossoyeurs des Trente Glorieuses, les enfants de la crise, du chômage, de la surconsommation, de la mondialisation, de la croissance molle, de l'argent roi soudain devenu argent fou, mais nous sommes, avons tout les enfants du doute et de l'incertitude. Depuis trente ans, nous naviguons à vue, perplexes, indécis, vers un but que ce monde, lui-même déboussolé, nous a clairement désigné en le survendant : être heureux malgré tout et -son corollaire- réussir sa vie. C'est en tout cas ce que l'on n'a cessé de nous refourguer, partout et en tout lieu : le concept du bonheur. Le bonheur comme un indice de notre succès ou un curseur établissant la limite de notre prospérité, le bonheur comme une marchandise, un vulgaire bien matériel que l'on pourrait se procurer à force de volonté, d'argent ou d'efforts, la jouissance des biens apparaissant comme très largement supérieure à la patience à l'ardeur pour les obtenir, et même à la sagesse suprême de ne rien vouloir obtenir du tout. N'avons-nous pas tous pensé que nous serions heureux le jour où nos rêves d'enfants seraient enfin accomplis?
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Bientôt, Rodolphe serait empêtré dans les rouages du monde politique, Tanguy dans ceux de l’entreprise, Benoit et moi dans ceux de l’art et de la culture. Chacun de nous devrait batailler, contre les autres mais surtout contre lui-même. Chacun de nous pour tenter de survivre –pour tâcher d’être heureux ?-, s’efforcerait à sa façon d’enfouir les monstres cachés qui n’avaient cessé de nous poursuivre depuis l’enfance. Pour le moment nous étions morts de rire, et cela nous suffisait amplement.
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On aura été peinards pendant un peu plus de dix ans, déclara un jour Harry à Luca qui l'interviewait. De Stonewall à Reagan. Avant c'étaient les flics, maintenant c'est ce putain de virus. Entre les deux, on aura baisé comme des salopes, ça au moins on ne pourra jamais nous l'enlever.
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"Les mots sont des pistolets chargés".
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Tout en parlant,je realisai combien les mots,s'ils ne sont pas flétris par l'orgueil,le mensonge ou la honte,peuvent devenir apaisants et merveilleusement libérateurs.p.180
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On n’est heureux que lorsqu’on cesse de vouloir quelque chose. Le bonheur c’est le renoncement, non ? Ne plus vouloir…
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Le soir, l'état d'Albert avait empiré; Il mourut trois jours plus tard, exactement le jour des vingt ans de son petit-fils. Benoît ne put s'empêcher de penser que son grand-père avait tenu jusque là pour établir entre eux un trait d'union symbolique. La fin d'une vie d'homme, le début d'une autre vie d'homme.
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Au fur et à mesure, cependant, à force d'échouer à évoquer brutalement son licenciement auprès de ses meilleurs alliés, il ressentit le désir d'en parler enfin ouvertement.
A quelques occasions, il se montra un peu trop insistant, un peu trop maladroit, il commença à en ennuyer certains, les déjeuners devinrent moins drôles, quelques bons amis se révélèrent en réalité beaucoup plus frileux - et donc beaucoup moins bons amis - que Nicolas s'y attendait.
"Ecoute Nico, je veux bien te refiler le nom de leur DRH mais surtout, surtout, tu ne mentionnes pas que cela vient de moi!"
Nicolas réalisa petit à petit qu'il avait échoué à convoquer sur son sort l'attention de ces personnes qui lui paraissaient auparavant si proches.
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Je crois que chacun fait ce qu'il peut avec ses propres moyens pour tâcher d'être heureux.
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Je ne me fais aucune illusion, Marie-Ange, plus personne ne voudra d'un type comme moi. Même toi, tu ne veux plus de moi. Je suis une merde. Grâce à toi, je suis une merde rasée de frais, une merde emballée dans de jolis costumes bleu marine, une merde impeccablement coiffée et épilée, mais je suis une merde malgré tout.
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Il me semblait que c’était moi que Rodolphe venait de traîner dans la boue immonde de ses préjugés. Au même titre que ce garçon, je me sentais insulté, humilié, bafoué. Pour la première fois de ma vie, j’eus, logée au plus profond de mes entrailles, la conscience terrible et primitive de ce que signifiaient exclusion, racisme, rejet instinctif de l’autre. P 62
(à propos de l'homosexualité)
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