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Critiques de Françoise Giroud (180)
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Lou, histoire d'une femme libre

Françoise Giroud a été une femme libre et la condition de la femme a toujours été au centre de ses préoccupations et actions. Elle a consacré plusieurs ouvrages en hommage à des femmes fortes et libres qui ont marqué l'histoire.



Elle mieux que personne pouvait comprendre et essayer d'apporter sa lumière sur quelques points obscurs de la vie de cette femme complexe qui a été Lou Andreas-Salomé.



Cette biographie romancée n'a pas la prétention d'apporter des faits nouveaux sur le personnage de Lou, mais simplement d'étayer l'hypothèse qui expliquerait son comportement atypique envers la gente masculine et le paradoxe de sa sexualité.



Mon admiration pour Lou Andreas-Salomé tient au fait qu'elle ait été une égérie intellectuelle et qu'elle a inspiré et séduit de grands hommes par l'intense effervescence de son esprit. Elle n'était pas qu'une simple muse, elle était plutôt une interlocutrice/partenaire à l'intellect puissant et l'une des premières à avoir compris et éclairé la pensée de Nietzsche.



En retraçant le parcours étonnant et les paradoxes de la romancière et psychanalyste, narcissique et insaisissable, Françoise Giroud raconte d'une manière honnête et captivante l'histoire de la première femme libre des temps modernes, libre dans sa tête et dans son corps, indépendante matériellement et qui est parvenu tout simplement à être ce qu'elle désirait et pas ce qu'on attendait d'elle.





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Alma Mahler ou L'art d'être aimée

Alma Schindler, devenue Alma Mahler-Werfel (1879-1964), nous a laissé quelques compositions musicales de sa main - des lieder, cinq de 1910, quatre de 1915 et cinq de 1924 ; mais il y en aurait bien d'autres qui pourraient être exhumés - mais, honnêtement, parti pris ou pas en faveur de l'un des hommes dont elle a porté le nom - Gustav Mahler -, les créations connues n'atteignent pas en importance et en profondeur l’œuvre de ce dernier : plusieurs cycles de lieder, 9 symphonies et une dixième inachevée (ou "complétée-terminée", d'après les esquisses, par des musicologues et/ou compositeurs). Il est difficile de dire si quelque chose de majeur aurait pu venir de la main d'Alma avant 1910 si Gustav ne lui avait pas demandé de renoncer à sa propre création artistique pour permettre à son époux de se consacrer à sa double carrière de compositeur et de directeur d'opéra. Mais, au vu de ce que nous connaissons, les deux œuvres ne peuvent pas être classées au même niveau, bien qu'il faille reconnaître à celles d'Alma une certaine originalité.

Alma fut l'élève de Zemlinski, qui fut lui aussi un grand musicien, et elle subit cette influence, dont on sent l'empreinte dans ses propres partitions.

Sans doute aussi faut-il chercher des références du côté de Brahms, de Wolf, de Mahler, de Berg, de Schoenberg et de quelques autres.

Les œuvres d'Alma ne sont pas ignorées, mais peu d'interprètes les inscrivent à leur programme, et il y a sans doute là une injustice.



Françoise Giroud n'a pas creusé la question, et c'est dommage. Elle semble l'avoir fait délibérément. Bien sûr, elle n'était pas une spécialiste, aussi ne doit-on pas le lui reprocher.



Sensible au fait qu'il y avait en Alma une véritable fibre artistique, elle l'a surtout montrée plus comme une femme dont la vie est marquée justement par les arts, non seulement parce qu'elle fréquenta des poètes, des peintres, des musiciens, des sculpteurs et des architectes, et qu'elle en épousa certains (Gustav Mahler, Walter Gropius, Franz Werfel) mais aussi et surtout parce qu'elle s'intéressa de près, avec des yeux et des goûts d'esthète à tous les arts. Surnommée de manière très désobligeante la Veuve des Quatre arts, elle mériterait mieux que des portraits sulfureux ou à l'emporte-pièce. Et sans doute mieux aussi que de simples plaidoyers louangeurs ou des comparaisons désavantageuses. Françoise Giroud, dans son travail sur Alma, n'a pas totalement répondu à ces multiples exigences, malgré tout son talent.



Il faudrait enfin consacrer à Alma Schindler-Mahler-Werfel une vraie biographie.





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Coeur de tigre

Georges Clemenceau aurait été flatté que Françoise Giroud, une grande, lui prête voix dans ce livre. Elle pensa aussi très fort à son grand amour auquel elle s’adresse très discrètement, n’en déplaise à Madame mère, en page 7 : ‘À J.J.S.S.’

Elle n’a pas refait l’histoire et je ne vais pas la refaire non plus si ce n’est de présenter cet ouvrage qui illustre un renom, le « Cœur de Tigre ». Surnom que lui vaut un tigre qu’il a tué lui-même, lors d’une chasse avec le maharadjah de Bikaner en Inde, à Gwalior. Épopée durant laquelle il écrira à Claude Monet dont il admire la peinture et pour lequel il nourrira une grande amitié, sincère et réciproque Une peau de bête qui ornera son lit comme on le voit sur les photos insérées entre les pages 118/119. Des portraits de Georges Clemenceau, des témoins de cette époque et aussi de quelques amoureuses. Un homme qui aima les femmes et qui les aurait voulues libres avant l’heure en ce qui concerne le droit de vote, par exemple, qui connut Louise Michel pendant les dures épreuves de la commune, peu avant sa déportation pour le bagne, en Nouvelle-Calédonie. Nous retrouverons aussi de grandes figures, Jules Ferry, Émile Zola, l’homme qui s’insurgea à l’heure de l’affaire Dreyfus. Bien sûr, il n’est pas question seulement de la mort d’un tigre puisque nous entrons bientôt en guerre, celle de 14, une guerre qui devait s’éterniser et durant laquelle, il se rendit au front à plusieurs reprises, auprès des soldats, dans les tranchées. Il n’est pas question ici d’encenser l’homme dont on ne niera pas le mauvais caractère, parfois la vulnérabilité, mais qui fut généreux et qui avait surtout la faculté d’agir.

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Alma Mahler ou L'art d'être aimée

D'Alma Mahler (1879-1964) je ne connaissais que le patronyme, qui est en l'occurrence celui de son premier mari, le grand compositeur et chef d'orchestre Gustav Mahler. J'ai appris, grâce à Françoise Giroud, qu'avant de rencontrer ce dernier, elle avait déjà composé des dizaines de lieder et autres pièces instrumentales, étant elle-même brillante musicienne. Aujourd'hui peu connue et peu jouée, on ne saura jamais ce qu'aurait été la carrière d'Alma si son Mahler de mari ne lui avait pas interdit d'encore composer de la musique, pour la cantonner dans un rôle d'épouse modèle : « Tu n'as désormais qu'un métier : me rendre heureux ! ». Fascinée, amoureuse (?) de ce musicien de génie, Alma accepte.

Les féministes y trouveraient de quoi hurler, mais rappelons que nous sommes seulement au tournant du 20ème siècle. La thèse de Françoise Giroud, si j'ai bien compris, serait que ce rôle, bien trop étriqué pour elle, aurait généré chez Alma un sentiment de frustration au moins égal à son talent gâché, la rendant cruelle et le faisant payer cher, non seulement à Mahler, mais à tous les hommes qui tomberont en pâmoison dans ses filets. A la fois femme fatale et esthète attirée par le génie des grands artistes, elle séduira notamment le peintre Kokoschka, l'architecte Walter Gropius et l'écrivain Franz Werfel, les malmenant de ses sautes d'humeur, de ses états d'âme, de son ambivalence, les trompant, les rejetant pour se jeter à nouveau dans leurs bras un peu plus tard.

J'ai le sentiment que Françoise Giroud a voulu dépeindre Alma Mahler comme une héroïne tragique au destin artistique contrarié, victime des hommes. Mais le portrait qu'elle renvoie ne m'a pas rendu Alma particulièrement sympathique et, bien qu'elle ait traversé de terribles tragédies (la mort de trois de ses enfants, la fuite face au nazisme,...), j'ai du mal à la voir comme une victime sacrificielle, elle qui fut à la fois muse et bourreau de ses hommes. Elle m'apparaît en réalité comme une femme très cultivée, au goût artistique très sûr, et tout à fait capable de mener sa barque pour faire en sorte de paraître et de compter dans les hautes sphères culturelles. Affublée par les esprits chagrins du méprisant sobriquet « la veuve des 4 z'arts », je ne suis pas sûre qu'elle ait maîtrisé l'art d'aimer vraiment. Celui de se faire aimer, en revanche, je n'ai pas de doute.
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Mon très cher amour

Ouvrage pioché au hasard sur une étagère de la médiathèque dans laquelle je travaille, j'ai plus été attirée par le nom de l'auteure que je connaissais de réputation que par le titre du livre ou encore par la quatrième de couverture.



Ici, le lecteur fait la connaissance de la narratrice : une femme divorcée, relativement jolie, allant sur ses quarante ans, plutôt riche et plus que tout : une femme qui a réussi dans la vie sur le plan professionnel. Bien que son ancien mari l'ai longtemps interdit de travailler, pensant que c'était à lui de subvenir aux besoins financiers du ménage, elle a cependant réussi en embrassant une brillante carrière dans le milieu de l'édition. Ses auteurs, elles en prend soin et les bichonne. Quand elle fait la connaissance de Jerzy, un jeune avocat, elle pense d'abord que cette relation amoureuse ne durera pas et pourtant, contre toute attente, elle finit par s'attacher, à telle point de devenir jalouse...Jalouse notamment des clientes qu'il défend et plus particulièrement de l'une d'entre elles : Christine T., accusée d'avoir assassinée son amant, fait qu'elle ne nie d'ailleurs pas. Jerzy va dorénavant s'investit corps et âme dans cette affaire et de cela, la narratrice s'en plaint, l'accusant de s'investir outre mesure dans cette affaire, qui, selon elle, dépasse le cadre professionnel. A-t-elle raison de s'en inquiéter ?



Une histoire dans laquelle se perd elle-même, oubliant qui elle est vraiment et se trouvant dans des situations inconfortables qui ne lui ressemblent pas vraiment. Pourquoi ? Je vous présente Madame Jalousie. Jusqu'où celle-ci pourrait-elle vous pousser ? Toute l'intrigue de l'histoire est là, dans ces deux histoires qui s'entremêlent à merveille.



Un roman très bien écrit t qui se laisse lire très facilement et rapidement mais malgré tout, je n'ai pas réussi à rentrer complètement dans cette lecture, ce qui explique ma note mitigée pour cet ouvrage. Je ne peux néanmoins que vous recommander cette lecture qui vous fera passer un agréable moment !
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Jenny Marx ou la femme du diable

Cette biographie romancée s'attache au personnage de Jenny von Westphalen, en son temps «la plus belle fille de Trèves», issue de la noblesse prussienne. Très cultivée, elle tombe amoureuse de Karl Marx, ami d'enfance et étudiant brillant. Ils finiront par se marier et fonder une famille … très atypique. Car jamais Karl Marx n'aura un travail fixe, et même rarement un travail tout court. Il faut dire qu'il travaille avec acharnement à son oeuvre et que Jenny l'aide et veille à l'ordinaire. Leur vie est une vie de misère, faite d'emprunts, de ventes de bijoux de famille, d'héritages plus ou moins importants, de dons, … La stabilité géographique n'est guère meilleure : indésirables en Allemagne, ils se réfugient à Paris d'où l'Empereur allemand réussit à les faire expulser, ils partent alors pour Bruxelles d'où ils sont aussi expulsés, et ils finissent par trouver refuge à Londres où par contre ils doivent bien souvent déménager. Et Jenny accepte tout et suit sans faille son époux, toujours égale à elle-même dans l'adversité. En filigrane évidemment se dresse le portrait de ce diable Karl Marx, brillant, doté d'un grand magnétisme intellectuel et d'un caractère de cochon (pas tellement en privé, mais plutôt avec ses amis et ennemis en politique), bourré de contradictions. Pour les contradictions, Jenny en a pas mal aussi, et souvent les mêmes que lui.

L'écriture est facile à lire, fluide et Françoise Giroud réussit un beau portrait d'une de ces femmes peu connues qui ont vécu dans l'ombre d'un homme célèbre et sans lesquelles l'homme célèbre en question n'aurait certainement pas réalisé son oeuvre. A la décharge de Karl Marx, il en était parfaitement conscient.

Biographie intéressante !
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Une femme honorable

Une biographie que j'ai lue il y a longtemps maintenant, mais qui reste gravé dans ma mémoire. J'ai beaucoup d'admiration pour Marie Curie, cette femme qui s'est battue pour parvenir à faire des études et devenir professeur dans ce monde d'hommes, cette femme de caractère qui s'est montré persévérante tout au long de sa vie. Le récit est passionnant.
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Coeur de tigre

Édité chez Plon/Fayard en 1995, « Cœur de Tigre » est le portrait que Françoise Giroud dresse, à sa façon, de Georges Clemenceau. Le livre pèse un peu plus de 220 pages et est dédié à JJSS.



En prenant la plume, Françoise Giroud se sent comme une nostalgie envers Clemenceau, homme d’État à l'âme ardente et forte « comme on en chercherait en vain de nos jours ». En décidant de tracer son portrait, elle s'attache à montrer et à illustrer par l'exemple, le caractère de Clemenceau mais aussi ses combats pour la liberté et la justice, les scandales auxquels il fût mêlé (affaire Dreyfus, scandale de Panama), la guerre de 14-18 dans laquelle il joua le rôle qu'on sait, et les inimitiés avec lesquelles il fût obligé de composer, à sa façon. Car l'homme n'était pas facile : intolérant, impulsif, irascible, orgueilleux et têtu, pour ne citer que quelques traits de son caractère. En écrivant « Cœur de Tigre », Françoise Giroud souhaite servir la mémoire de Clemenceau qui fût avant tout « républicain, patriote et homme d’État ». Elle le fait en égratignant un peu la légende mais, au fond d'elle-même, il y a comme une reconnaissance et une admiration sans bornes envers « le premier flic de France », ce « Tigre », qui osa durement réprimer les grèves de 1905.



Ça n'est pas une biographie qu'elle écrit car « d'innombrables historiens s'y sont employés ». Il s'agit bien d'un portrait, et quel portrait : Françoise Giroud a -pour ce faire- analysé près d'une quarantaine d'ouvrages de référence et compulsé plus d'une douzaine de documents, dont certains ne sont pas publics. Mais ce n'est pas un ouvrage savant que Françoise Giroud a voulu écrire. L'auteure a su se mettre à la portée du lecteur lambda en composant un ouvrage vivant, un ouvrage inattaquable quant aux faits et évènements cités, un ouvrage amusant par l'insertion d'extraits de discours ou d'articles de presse, un ouvrage quasi-exhaustif puisque couvrant toute la vie de Clemenceau, un ouvrage transparent dans la mesure où l'auteure a glissé, avec un brin de malice, quelques anecdotes d'ordre très privé qui pourraient ternir l'image du « Tigre ». Et pourtant, elle me semble avoir un peu interprété la vie du « Père la Victoire » tant sa volonté de prendre la vie de l'homme d’État pour modèle est évidente. Ne souhaitait-elle pas lutter ainsi contre l'oubli, voire s'ériger en gardien de sa mémoire, faisant à sa façon un brin de prosélytisme ? Sa prose évite l'éloge gratuit, la satire ou la morale facile. Alors, devrait-on reprocher à l'auteure une démarche qui permet au lecteur de s'instruire sur la vie de Clemenceau et sur le contexte historique qui sert de toile de fond à l'ouvrage, et éventuellement de tirer parti de ce qui est décrit pour sa propre existence ? Et quand bien même, Françoise Giroud aura perpétué le souvenir d'un homme dont nos livres d'Histoire parlent encore, un homme convaincu et persuadé d'être sur la bonne piste, avançant calme et droit malgré la tempête, un homme qui n'a baissé les bras que quelques jours avant sa mort.



L'ouvrage se lit avec facilité. Je gage qu'il satisfera même celles et ceux que l'Histoire ne passionne pas. Pour ma part, je mets quatre étoiles et je recommande.
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Mon très cher amour

Un roman trouvé dans une boite à livres. De cette auteure j'avais lu l'ouvrage "Chienne d'année" sorte de journal commentant l'actualité, et j'avais assez apprécié. "Mon très cher amour" me laisse sur ma faim. Je ne m'attache pas aux personnages. Ce roman "mondain" me laisse indifférente. On reconnaît la plume d'une femme libérée d'après 68, une femme avant-gardiste, la protagoniste, inventée par Françoise Giroud, ne respecte pas les lois dictées par son milieu bourgeois, en divorçant, accumulant les aventures, pour finalement vivre avec un amant bien plus jeune qu'elle. Je trouve que ce texte a mal vieilli... Il était peut être révolutionnaire lorsqu'il a été publié, maintenant il est dépassé. Heureusement ce livre se lit très vite, gros caractères, peu de pages, cela permet de très vite passer à autre chose.
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Coeur de tigre

Encore un bouquin que l’on récupère lors d’une brocante et que l’on met dans sa PAL quitte à ce qu’il y passe un bon moment. Et puis un jour on se dit que ce serait bien de voir ce qu’il y a derrière cette couverture : le moment est venu. C’est ce qui est arrivé, il y a deux ou trois jours et j’ai donc attaqué la lecture de cet ouvrage. Avec surprise, car j’avais peur de trouver quelque chose d’ennuyeux et de ronflant en réalité, plus qu’une biographie, c’est un véritable livre d’histoire. Parce que Françoise Giroud, et rendons lui hommage pour cela, sait disparaitre derrière son récit et les personnages dont elle parle. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les biographies. Compte tenu du nombre impressionnant d’évènements jalonnant la carrière de Clemenceau, on trouve un texte rythmé, qui ne s’attarde pas sur un sujet mais ouvre toujours la voie sur les thèmes suivants.



Le tigre (surnom qu’il n’appréciait que moyennement) défendra tout au long de sa vie des objectifs de justice sociale, s’interdisant, toutefois, de construire un état omniprésent, qui déciderait tout et interdirait le reste… !

Tout au long de sa carrière, il alternera les périodes pendant lesquelles il accède au sommet avec les traversées du désert, pendant lesquelles il tombe dans l’oubli puis rebondit et recommence. On pense parfois que ce genre de personnage a gravi les échelons de façon régulière et confortable jusqu’à la victoire finale. Or, Clemenceau, comme les autres, a mangé de la vache enragée et vécu des périodes assez difficiles.

Dans ce récit, très sobre, on échappe (et peut-être est-ce dommage) aux nombreux bons mots du « Père la Victoire » qui savait renvoyer avec talent ses détracteurs ou ses ennemis dans leurs buts.



C’est un petit ouvrage dont on sent qu’il aurait pu être bien plus fouillé et documenté et aurait largement pu remplir sept cents pages. Mais écrit ainsi, il nous donne un premier portrait très intéressant, sans être complaisant de ce personnage présent dans toutes les mémoires.



C’est vraiment très plaisant !

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Lou, histoire d'une femme libre

Lou Andreas-Salomé (1861-1937), c’est cette jeune femme belle et impétueuse, exhortant le docteur Breuer à soigner son cher ami Nietzsche dans le roman d’Irvin Yalom « Et Nietzsche a pleuré ».

A peine quelques lignes et déjà elle en impose par sa superbe, son assurance, son intelligence et sa beauté.

Si bien que, d’emblée, l’on a envie d’en savoir davantage sur celle qui fut en cette fin de XIXème siècle, l’incarnation de la liberté faite femme, à une époque où justement, les femmes ne l’étaient pas encore.

Ecrivain, chroniqueuse, muse, analyste, c’est néanmoins par ses relations intellectuelles et amoureuses, que Lou Andréas-Salomé passera à la postérité.

Elle compte à son palmarès de nombreux amants parmi lesquels les plus illustres noms de la philosophie, de la poésie et de la psychanalyse, Nietzsche, Rilke et Freud.



Dans cette brève biographie, Françoise Giroud brosse le portrait de cette séductrice éminemment intelligente et cultivée, aussi belle que farouche, l’une des premières femmes, si ce n’est la première, à s’être assumée matériellement et socialement.

Le personnage est également très intrigant car la belle ne s’est réellement donnée aux hommes qu’à partir de 35 ans. Avant cela, elle n’a jamais accepté qu’on la touche, se contentant d’amours platoniques, mettant les hommes à la torture en s’enfermant dans une chasteté bien mystérieuse lorsqu’on connait au demeurant sa liberté de penser et d’agir.

Lou se rattrape dans la seconde partie de sa vie en s’offrant avec gourmandise ce qu’elle nomme des « festins d’amour ». Cependant, Françoise Giroud avance pour la première fois la thèse de l’inceste familial, une assertion tout à fait personnelle que les biographes ne se sont jamais aventurés à émettre, car aucun élément avéré ne vient étayer cette théorie.

Le mystère reste et restera donc entier.



La démarche de Françoise Giroud n’est pas ici d’écrire une énième biographie sur Lou Andréas-Salomé.

Son approche est avant tout interprétative des mystères qui entourent la personnalité de cette dernière, ainsi que d’une volonté de dépeindre une femme libre, indépendante, ne transigeant en rien pour s’affirmer intellectuellement, moralement, socialement ou amoureusement.

Ce n’est donc pas une biographie exhaustive à laquelle il faut s’attendre mais plutôt à un portrait de femme, paradoxalement peint avec tous les hommes qui ont jalonné sa vie et qui ont finalement permis son accession à la célébrité.

Mais si le personnage abordé par Françoise Giroud est singulier et fascinant, il est loin d’être attachant. Il est même en partie pétri d’égoïsme, d’égocentrisme et d’insensibilité.

Nietzsche, suicidé, Paul Ré, suicidé, Rainer Maria Rilke, suicidé…Suicidés également les autres hommes plus au moins anonymes auxquels Lou fit tourner la tête comme Zemek ou Tausk…

Il n’y a guère que Freud qui put « garder sa tête », sans doute parce que son rapport avec la belle fut sans désir physique ?

Tous les autres, vous l’avez compris…suicidés, suicidés et encore suicidés !…Une véritable hécatombe !

Pourtant, chez Lou, pas une once de culpabilité, par le moindre remords, pas la moindre tristesse !

Elle repart, toujours vaillante, enjouée, pleine d’allant, à l’assaut de la vie…

Cela est pour le moins troublant et…déconcertant aussi.

Et à la fin de ce petit ouvrage traité sans effet de style, avec aisance et facilité, on ne peut s’empêcher de se poser la question : la liberté, l’indépendance, passent-elles forcément par la cruauté ? Doit-on obligatoirement faire mal pour être libre ? L’autonomie que nous revendiquons ne se réalise-t-elle donc jamais sans faire de victimes ?

Pour Lou Andréas-Salomé, la liberté était une exigence, bien au-delà des considérations morales. Pour autant elle restera encore longtemps un être fascinant à bien des égards.

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Deux et deux font trois

Petite histoire ,mais grandes histoires d'amour,au pluriel ,car ce roman se joue sur deux histoires d'amour.

Roman lu en " deux temps,trois mouvements",dû aussi à l'écriture très incisive de l'auteure; au travers l'écriture, le style, on sent le caractère volontaire et déterminé de Françoise Giroud.

La vie racontée de façon très concentrée de Marine sur une vingtaine d'année.

Eprise follement d'Igor rencontré dans la résistance, au péril de sa vie, elle se donnera corps et âme, fondera une famille : deux enfants naîtront de cette union mais leur bonheur ne sera pas sans orages.Igor ,pour qui le cinéma a toujours été une passion ,aura beaucoup de mal à se faire accepter et reconnaître comme bon réalisateur. Marine elle,montera " en flèche "dans le journalisme où elle prendra des risques pour interviewer dans des pays en guerre.Ils ne seront plus sur le même "pied" d'égalité, surtout apres le stupide accident d'Igor sur un plateau de tournage,qui le verra diminué et marchant avec deux cannes après de longs mois de rééducation.

le dernier chant du cygne sera la détermination de Marine à le faire réintégrer le milieu du cinéma, afin qu'il reprenne confiance en lui; et elle y réussira mais lors d'un reportage ,elle rencontre David, journaliste anglais, auquel elle vouera une passion exclusive et torturée. Ce n'est pas facile de se partager entre deux hommes.

La presque fin pour moi était évidente sauf que ... hélas....

J'aime le style et la façon dont Françoise Giroud a de prendre le lecteur à témoin-" Ne me demandez pas ce qui se passa dans l' esprit de David Roger"page 181 .

Comme si elle était à côté de nous pour nous raconter la vie de cette femme.Une grande histoire d'amour avec aussi parfois un style journalistique ,mais j'ai aimé et je recomma nde.⭐⭐⭐⭐

🎶🎼Critique écrite sur la chanson : " un amour comme le nôtre "chantée par Lucienne Boyer 🎶🤗
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Histoire d'une femme libre

Après sa tentative de suicide ratée, Françoise Giroud éprouve le besoin d'écrire. Écrire pour comprendre et se reconstruire, pas forcément pour être lue. De nombreuses confidences, d'une femme hors du commun, digne, courageuse, travailleuse et intelligente. Une femme libre dont l'intelligence et la sensibilité ont façonné notre société pendant des décennies.



Quelle chance d'avoir trouvé cet ouvrage, un week end à la campagne, véritable pépite perdue dans une bibliothèque truffée de mauvais "best sellers" du moment. Merci Françoise d'avoir sauvé mon âme face à l'adverse médiocrité des plumes jetables qui nous harcèlent !



A lire !!
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Lou, histoire d'une femme libre

Lou Andreas-Salome a eu une vie exceptionnelle pour son époque.

D’une rare intelligence, Nietzsche, Rilke, Freud entre autres ont succombé à son charme.

Romancière puis psychanalyste, elle s’est toujours assumée financièrement.

Bien que de nombreux écrits lui aient été consacrés, Françoise Giroud lui rend hommage dans ce texte bien référencié.

C’est intéressant. J’ai admiré l’indépendance de cette femme, sa force de caractère, son esprit curieux, son audace, son amour de la vie et, bien sûr son intelligence.

Mais pour autant je n’ai pas vraiment réussi à la trouver sympathique.

Est-ce du à la manière dont l’a abordée l’auteur ?

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Journal d'une parisienne, tome 2 : Chienne ..

Ce journal tenu tout au long de l'année 1995 était une excellente initiative de Françoise Giroud. Pour la lectrice que je suis les souvenirs s'étaient estompés... mais à cette lecture, ils ressurgissent et avec eux des tragédies (guerres de l'ex Yougoslavie, attentats sanglants de Paris, terrorisme islamiste déjà...). On y retrouve aussi des personnages qui ont marqué le paysage politique français et dont le nom a été entaché de scandales autour d'affaires dont le dénouement a eu lieu devant les tribunaux.

Françoise Giroud, excellente journaliste, femme intelligente et cultivée, nous fait aussi croiser des hommes intéressants de différentes sphères et nous entraîne dans son sillage à des visites d'expositions, concerts, ballets... elle aborde aussi des thèmes tels que la littérature ou le cinéma. Ce livre est alerte et très agréable à lire. Une excellente surprise.
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Alma Mahler ou L'art d'être aimée

Françoise Giroud, faisant le portrait d’Alma Mahler, nous parle un peu d’elle-même, comme je le fais en écrivant mes impressions sur son récit. Tout ce qu’elle nous relate factuellement est exact, mais son interprétation choisit un angle de vue qui n’est pas tout à fait le mien (j’ai moi aussi beaucoup fréquenté Alma par le biais des écrits sur son premier mari et autres témoignages).

Alma, de par sa longue existence (1879-1964), a traversé presque la totalité d’un siècle bouillonnant tant sur le plan artistique qu’historique. Elle a vécu au plus près les révolutions créatrices comme politiques. Elevée au sein de la haute bourgeoisie viennoise, elle a bénéficié d’une éducation soignée sur le plan philosophique et artistique. Ambitieuse et consciente très tôt de son pouvoir de séduction, d’une beauté majestueuse, elle est à bien des égards fascinante, et ceci explique que, suivant les témoignages, elle soit dépeinte comme une femme exécrable et dominatrice ou comme une femme ayant sacrifié sa vocation artistique et créatrice pour des hommes qui l’auraient « utilisée » comme muse n’ayant pas ou peu son mot à dire. Porteuse d’un tel destin, Alma ne pouvait que susciter des légendes, et elle n’a pas été en reste pour créer la sienne propre. S’agissant d’un destin humain, au fond, n’y-a-t-il qu’une seule vérité ? Françoise Giroud s’attache à la femme qui voulait être libre, autonome, ayant renoncé à son ambition artistique, victime de l’image « inférieure » du sexe dit faible, qui n’aurait eu d’autres choix que de rester muse et user de sa séduction pour essayer de se réaliser. Autant dire qu’elle en fait un emblème pour un combat féministe louable. Seulement, à mon avis Alma est bien plus complexe que ce portrait orienté, certes subtilement, mais orienté tout de même. S’il est vrai qu’elle a renoncé, à la demande de Mahler avant leur mariage, à toute ambition de compositrice, elle n’a pas été une muse passive, et a su, dans le carcan de son époque, je le reconnais volontiers, s’accomplir de bien des façons. La première frustration au sein de son mariage avec Mahler n’a pas été artistique mais sexuelle, Mahler mobilisant toute son énergie à sa vie de créateur. Mais, comme très tôt dans sa vie de femme, Alma a su gérer le problème en prenant des amants qui la comblaient. Elle a toujours été d’une incroyable beauté, et les nombreuses photos d’elle sont témoignages d’une femme forte et épanouie. Elle a toujours aimé Mahler, l’a assisté, de son plein gré, lui a donné deux enfants, et a salué le père qu’il était pour ses filles. Après la mort de Mahler, survenue alors qu’elle était encore très jeune (1911), elle a continué à être maîtresse de sa vie amoureuse. Oui, elle a été l’inspiratrice de ses amants ou maris créateurs, mais elle n’est jamais restée dans l’ombre, a toujours su tirer son épingle du jeu et satisfaire son désir de paraître et de fréquenter les hautes sphères. Elle a composé une centaine de lieder, a été artiste peintre. Tout le monde sera d’accord pour reconnaître en elle un grand courage, car Alma a connu bien des épreuves, que ce soit la perte de trois de ses enfants avant d’atteindre l’âge adulte (Maria, la fille ainée de Mahler, à cinq ans, Anna, la fille de Gropius à 18 ans, et Martin, le fils de Werfel, à dix mois), l’agonie de Mahler, la fuite de son pays pour échapper au nazisme, un périple incroyable à plus de soixante ans à travers les Pyrénées pour atteindre le Portugal et s’exiler aux Etats-Unis… et nul doute que son « mauvais » caractère a bien alimenté ses facultés de résistance. Alma, dans ses dernières années, était une vieille dame à la Bette Davis, assez portée sur la boisson, régnant sur son petit monde, pesant dans la vie culturelle, et soucieuse de sa postérité. Que cela ait dérangé et continue de déranger est assez amusant.

Alma, ce n’était pas uniquement l’art d’être aimée, mais aussi le choix d’aimer.

Françoise Giroud a eu envie de plaindre Alma Mahler, et défendre à travers elle la noble cause du combat pour les femmes. C’est plutôt sympathique, mais un peu tiré par les cheveux, si je puis m’exprimer ainsi s’agissant d’Alma, qui en avait de magnifiques.


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Le bon plaisir

Lorsque Françoise Giroud publie en 1983 son roman Le bon plaisir (édité aux éditions Mazarine ca ne s'invente pas !!!), elle prend le risque de révéler un énorme scandale politique puisque son livre évoque l’existence d’un fils caché du Président de la République.



La renaissance des éditions Mazarine grâce à l'éditeur Fayard a remis en avant, et c'est donc l'occasion de lire ce Bon Plaisir que je ne connaissais que grace à l'adaptation moyenne de Francis Girod avec Trintignant et Serrault réalisé dans la foulée du livre.



Une histoire d'un chef d'état qui est le père clandestin d'un enfant naturel, dont la mère Claire, se fait agresser et voler son sac à main qui contenait une lettre écrite par son amant dix ans auparavant, au sujet de l’enfant qu’elle attend et dont l'ancien président ne veut pas entendre parler.



Au moment de sa parution , en 1983 l’existence d’un enfant caché du Président de la République était un secret révélé que dix ans plus tard, et la publication de ce livre aux éditions Mazarine sonnait pour ceux qui en étaient informés comme un clin d’oeil et même comme une vraie provocation.



Plus qu'un livre provocateur et vaguement people, on relit cette chronique du pouvoir avec grand intéret qui joue surtout sur toutes les ambivalences des personnages par le biais d'un combat intime et médiatique qui aboutit à une réflexion sur le pouvoir et l’exercice du pouvoir assez universelle par-delà l’anecdote, et qui nous prouve montre qu'il y a 30 ans, comme encore aujourd'hui la fonction présidentielle peut avoir quelque chose d’éminemment monarchique.



Une ressortie salutaire pour nous montrer que Francoise Giroud, trop vite cantonnée à une image de journaliste sans foi ni loi était aussi une romancière tout à fait estimable.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mon très cher amour

L'amour rend aveugle dit-on, mais il peut simplement altérer le point de vue, surtout lorsque, passionné il se teinte de jalousie.

Mon très cher amour parle d'amour, mais d'un amour voué à l'échec dés le départ. Différences de personnalités: Lui, "Jerzy", est "brillant", "vif,drôle,insolent", plutôt bipolaire, il oscille entre exubérance et phases nostalgiques,pas vraiment beau, il a du bagout et tient son auditoire en haleine.

Elle est belle,sûre d'elle mais "orgueilleuse,capricieuse,froide". Et pourtant c'est elle de par son côté maternel qui va s'attacher tout en le détachant.

Différences d'origines et d'enfances:lui est enfant de déportés élevé par une voisine couturière aimante. Elle est bourgeoise jusqu'au bout des ongles.

Différences de milieu et de statut sociaux:elle est agent littéraire d'une grande maison d'éditions et divorcée.Il est "avocaillon" sans le sou mais un ambitieux célibataire promu à un brillant avenir.Il la compare à Mme de Meursault de Balzac.

Différences d'âge:il est trentenaire, elle est quadra.

Différences d'avenir:il voudrait un enfant.Elle est stérile.

Attirance.Désir.Plaisir.Mais jalousie aussi.Et la jalousie sera le déclencheur de la rupture prévisible. L'amour soumis à de trop grandes différences est-il justement toujours voué à l'échec? s'interroge-t-on après lecture.

Le talent de Françoise Giroud est de mettre ces deux portraits forts en parallèle avec une autre histoire d'amour passionnelle, une affaire d'assises, l'affaire Christine T. dans laquelle "Jerzy" est l' avocat de la défense de cette femme qui a assassiné son amant. Une affaire dans laquelle le "petit Jerzy" deviendra grand changeant ainsi beaucoup de donnes.

Quelle fine étude psychologique de la relation de ce couple disparate dont l'entente est surtout sexuelle!

Quelle plume élégante que celle de Françoise Giroud (journaliste,éditorialiste,intellectuelle de gauche,auteur du roman Le bon plaisir adapté au cinéma,ancien ministre de la condition féminine puis de la Culture), plus féminine que prévu.

Françoise Giroud en profite pour montrer au lecteur les changements de la condition des femmes, puisque son héroïne est passée de femme de chirurgien soumise et entretenue à femme dirigiste qui entretient l'homme qu'elle aime.

J'ai apprécié également les dessous des maisons d'éditions et leurs surenchères pour acquérir un auteur de best-sellers.

Mon très cher amour...est un excellent roman qui donne à réfléchir sur le couple, l'attirance, le désir,les non-dits et ce qui fait qu'un beau jour ou plutôt un triste jour tout capote. La belle assurance ne serait-elle qu'un leurre prêt à se perdre dans les affres d'une jalousie déraisonnable?
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On ne peut pas être heureux tout le temps

Comment resister a un roman qui commence ainsi :

``Comment cela peut-il m`etre arrive a moi ? A moi !

On a un corps fier, dru, on est invulnerable a la fatigue, on irradie une energie communicative, on recoit des coups mais on se redresse, on prend des risques, on bouillonne de desirs, de revoltes, d`elan vital. Les annees defilent par dizaines sans qu`on les voie passer.... ``



Francoise Giroud ecrit avec son coeur, elle puise les mots de sa vie et nous raconte avec une sincerite deconcertante comme le ferait une amie par une nuit d`hiver ou une soiree d`ete, moments propices aux confidences. Je lis comme si j`ecoutais son recit de vive voix, avec respect et admiration.



Un roman bouleversant de sincerite ... que je vous laisse decouvrir !
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Le bon plaisir

J’ai un problème avec Françoise Giroud écrivain : autant la journaliste et la femme politique me semblent avoir brillé par leur audace, autant les quelques ouvrages que j’ai lus sous sa plume d’auteur m’ont souvent déçue et ennuyée.

C’est particulièrement le cas avec « Le bon plaisir » : l’histoire a pour cadre le monde du pouvoir politique, que Françoise Giroud dépeint avec un mélange de fascination et de distance, sans jamais réussir à trouver un style ayant un relief plus piquant qu’un classicisme bien sage. Le sujet semble avoir écrasé les ambitions de l’auteur.

« Le bon plaisir » est celui du président de la république qui se comporte comme un monarque auprès d’une ancienne maîtresse mère de son enfant, qu’il va museler pour la raison d’état.

Le décor se tient principalement dans les ors de la république et des quartiers cossus de la capitale, et, malgré l’intérêt que l’on aurait pu attendre à la lecture d’une étude de mœurs supposée féroce étant donnée la personnalité de l’auteur, l’ennui s’étire au fil des pages, entre scènes convenues d’un mauvais vaudeville qui ne dirait pas son nom et le portrait un peu trop appuyé d’un milieu occulte. Bien que certains personnages ne manquent pas d’originalité (le journaliste, le petit garçon) et la trame du roman de rebondissement, l’ironie est trop souvent absente tant elle est dominée par l’évidente admiration que ressent Françoise Giroud pour ce monde de puissance et d’ambition dévorante.

Le livre fut publié en 1982, à une époque où seuls quelques initiés connaissaient l’existence de Mazarine, fille cachée de Mitterrand, fait dont le lecteur d’aujourd’hui ne pourra faire abstraction.

Il semble manquer à Françoise Giroud la concision dont elle faisait preuve magistralement dans ses billets pour l’Express. Le récit est classique, les mots dilués dans des phrases un peu trop plates. De temps en temps, une formule claque comme une citation définitive, on en devine presque les guillemets. Françoise Giroud glisse ainsi quelques jugements péremptoires sur les arcanes du pouvoir, et on doit reconnaître qu’elle a un certain talent pour croquer les élus abusant de leurs privilèges, les compromis et bassesses, souligner parfois leurs travers d’êtres humains qui ont fini par se confondre avec leur fonction.

Au final, le livre se lit rapidement, sans qu’il en demeure un souvenir impérissable.

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