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EAN : 9782253005360
316 pages
Le Livre de Poche (01/05/1972)
3.35/5   154 notes
Résumé :
Le foyer de cette famille d’artistes est une vraie « maison de papier » ; chacun peut y entrer à sa guise.
Le mari est peintre, la femme est écrivain. Ils ont deux garçons et deux filles. On rencontre chez eux des amis, des voisins, des inconnus, des « employées de maison »… Ce sont les enfants qui tiennent cependant la première place, et le permanent dialogue qu’ils entretiennent avec leur mère est pour elle un moyen de préciser ses idées sur tous les problè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre est dans ma bibliothèque depuis sa parution en livre de poche (1975 !). Ccomme c'est mon seul livre de Françoise Mallet-Joris et que je n'avais aucun souvenir de sa lecture si ce n'est qu'elle m'avait marquée à l'époque, c'est tout naturellement que je me suis replongée dedans pour le challenge Solidaire. Mon avis va être très subjectif : si ça ne tenait qu'à moi je lui mettrais les étiquettes feel good et jeunesse, c'est tout dire ! En tout cas cette relecture m'a permis de comprendre ce qui m'avait plu dans ce livre. D'abord il faut dire qu'au moment de la parution du livre (1970) j'avais à peu près l'âge des deux filles de l'auteur, et au moment de ma lecture l'âge de son fils Vincent. Cette famille pour moi a été comme un exemple de famille normale : mon père était homme au foyer, ma mère travaillait, mon frère suivait l'école par correspondance, bref, ma maison était tout le contraire de cette maison de papier puisque la règle y était que personne d'extérieur n'y soit jamais invité ! La famille de Françoise fut un peu un modèle de famille idéale. Je n'avais donc pas du tout le profil type du lecteur de ce livre qui s'adressait plutôt aux femmes de l'âge de ma mère qu'à leurs enfants !
Bilan de ma relecture : l'écriture est agréable, très fluide, légère. On y voit un parfait exemple de la charge mentale dont on ne parlait pas encore à l'époque. La place de la religion dans le livre m'a passablement irritée. Un livre qui ressemble à un bric-à-brac d'un intérêt probablement discutable, mais que j'ai soigneusement remis à sa place dans ma bibliothèque.
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une maison où chacun peut entrer à sa guise,le foyer de cette famille d,artistes est une maison de papier.
le mari est peindre,sa femme écrivain.ils ont deux
garçons et deux filles.
mais on rencontre chez eux
beaucoup d,amis,invités
ou supportés, des visiteurs
imprévus, des voisins, des
inconnus,sans oublié les
employés de maison.
c'est léger et pétillant.👍
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" Je voulais seulement dire que rien n'est dans l'anecdote, mais, si on a une unité, tout est dans l'anecdote." (p. 172)

Inclassable, entre roman, essai et autobiographie, ce texte est un véritable tourbillon à l'écriture assortie, à travers lequel éclosent mille pensées et réflexions sur tous les sujets de la vie, les graves, les futiles, les tristes et les gais, et au fond, sur notre rôle à jouer lors de notre passage sur Terre.

C'est essentiellement ce questionnement puissant, fortement influencé par la foi catholique de l'autrice, qu'elle partage avec nous, à sa façon pétillante et légère, mais pourtant infiniment réfléchie.

Lors de ma première lecture de cet ouvrage, au lycée, je n'avais pas perçu ce message. Je n'avais gardé que le souvenir des aventures quotidiennes truculentes d'une famille d'artistes des années 1970, famille de "bobos" comme on dit aujourd'hui, croquant la vie à pleines dents dans un foutoir indescriptible, et donnant priorité au partage et à l'hospitalité plutôt qu'au rangement et au ménage.

Dans cette maison, tout le monde va et vient à sa guise : enfants, amis, femmes de ménage, gens de passage, animaux... On s'écoute, on discute, on échange, on vit et on s'aime, tout simplement.
Avec le quotidien de Françoise, on a une idée de ce qui prendra le nom de "charge mentale" pour une femme, une mère, qui doit cumuler tant de tâches, entre travail, enfants, maison, formalités administratives et vie sociale. Sa vie est chargée, bondée comme une rame de métro aux heures de pointe, agrémentée de stress, d'insomnies, de migraines, d'un agenda prêt à craquer, avec toujours l'angoisse de ne pas faire assez, pas assez bien, aux yeux des autres, comme à ceux de Dieu.
Car Françoise est croyante. Elle a découvert la foi et ses ambivalences : soutien un jour et pression le lendemain. de la Foi, il est beaucoup question, tout ici y est relié ou presque et Françoise considère sa vie à l'aune de sa conversion et de ses "devoirs" de croyante accomplie.

Mais il y a aussi la Vie, qui emporte tout sur son passage, joyeuse, tempêtueuse, animée, colorée, chantante et si variée, qui nous entraîne dans le sillage de cette grande famille. On apprend avec elle le désordre, la culpabilité, mais aussi le lâcher-prise et l'envie de redonner des priorités à son quotidien.
De tous ceux qui gravitent autour de cette maison, on en reconnaitra aussi forcément certains... vous savez, les névrosés, les pleurnichards, les profiteurs, les vieilles tantes aigries... Et ça crée une certaine proximité, une intimité avec cette famille. On s'y reconnaît en quelque sorte.

Et puis, on aborde des sujets d'une actualité saisissante : la pauvreté, la société de consommation, les inégalités sociales, l'injustice, l'éducation, l'écologie... Et là, j'ai été surprise par le fatalisme et la résilience qui émanaient des réflexions de l'autrice, mettant souvent en avant la religion et la foi chrétiennes, telles des carapaces, permettant l'acceptation de ce qui n'est pas humainement tolérable.
Ces nombreuses considérations et tous ces questionnements religieux, philosophiques, éthiques et politiques, tout intéressants qu'ils soient, et pourtant toujours initiés par des souvenirs et anecdotes divers, ont tout de même contribué à certaines répétitions et à un certain essoufflement dans le rythme de ma lecture.

Malgré tout, ici, Françoise Mallet-Joris se met à nu, nous exposant, par le biais de conversations avec ses enfants, ses convictions, ses doutes, ses expériences. Elle intègre sa spiritualité à son mode de vie, une foi plutôt "moderne" et "féministe" qui la met parfois en porte à faux sur certains points dogmatiques, mais qu'elle assume ouvertement.
Elle écrit comme elle pense. C'est parfois fluide et limpide, parfois plus tortueux, mais on finit toujours par comprendre son cheminement, qu'on y adhère ou non. Car elle écrit avec son âme, avec son coeur et avec une profonde humanité, délivrée des attentes et des carcans de la société.

Une belle redécouverte, une lecture qui donne à réfléchir sous ses airs distrayants.

"... Je décortique ces choses qui pour moi ne sont pas des livres, mais des petits moments de ma vie, de petits messages à la fois dérisoires et extrêmement sérieux envoyés un peu au hasard, comme des bateaux de papier dans un ruisseau - et j'espère, bien sûr, qu'ils arriveront, qu'ils sont arrivés..."
(p. 163 - 164 : entretien de Françoise avec une journaliste, à propos de son travail, de son oeuvre)


- Challenge ABC 2021/2022
- Challenge Solidaire 2022
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Fragments de la vie de l'auteure et de ses réflexions. On y croise sa famille, son compagnon et ses quatre enfants, mais aussi plusieurs de ses femmes de ménage qui partagent la vie au foyer pour s'occuper des tâches ménagères. Des réflexions sur Dieu et la foi côtoient un tableau social de la bourgeoisie de la fin des années 1960.
Si les thèmes abordés sont intéressants et pleins de vie, c'est l'aspect décousu de l'ensemble qui m'a déplu, j'aurais aimé une organisation plus claire de ces ébauches souvent issues d'un journal et livrées telles quelles. Ne connaissant rien d'autre de l'auteure, je reste sur cette impression d'inachevé, d'inabouti, peut-être à tort.
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"La maison de papier" est celle de Françoise Mallet-Joris où règne un joyeux désordre.
Dans ce livre, Françoise Mallet-Joris donne la parole à ses enfants; ces échanges sont confiants, affectueux et drôles.
Dolorès aussi, l'employée de maison, s'arrête volontiers de travailler pour raconter "ses petites javas".
Il y a eu la parfaite Trinidad: tout était rangé, le ménage fait, de bons petits plats mijotaient...
Un matin, Trinidad est partie en Espagne sans prévenir, emportant toutes les chemises du mari de Françoise et celles de son fils ainé.
Un vendeur de plumeaux de toutes les couleurs aimait passer ou rester dormir dans la maison de papier.
Quant à Madame Josette, la coiffeuse de Françoise, elle reçoit chaque dimanche un hippie et son copain: elle leur fait son gratin de crevettes et leur demande leur point de vue sur mai 68.
Françoise Mallet-Joris, catholique pratiquante, se pose beaucoup de questions: que faire contre la misère, la violence, l'injustice?
Mais tant qu'il y aura des "soirées poésies" où toute la famille se réunit sur son grand lit, les réflexions de Vincent, Pauline, Alberte et Daniel, ses enfants, Françoise Mallet-Joris peut sourire et nous faire sourire en nous invitant dans "La maison de papier"...
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Gilles et Pierrette viennent dîner. Par hasard, j’ouvre un tiroir plein de lettres non ouvertes, factures, contraventions, impôts, quelques sommations d’huissier. « Je ne croyais pas que cela existait depuis Balzac », dit Gilles, avec un mélange d’admiration et d’horreur. Nous sommes un peu confus, comme quelqu’un qui se découvre un talent qu’il ignorait. Il ne faudrait pas donner dans l’affectation.
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[...] une détresse totale m'envahit. Jamais je n'y arriverai. Quand il y a de l'ordre dans mes papiers, il n'y en a pas dans la maison. Quand il y en a dans la maison, c'est la cuisine qui en souffre: steaks hachés et purée en sachet. Quand je couds un bouton, il y a une lettre en souffrance, une leçon non apprise, une vaisselle pas faite. [...]
- Il me faudrait plus de temps, plus de temps..
[...]
Un combat se livre en moi. L'encaustique, ou la bonne humeur ? L'encaustique, ou la joie? Il y a le sens du devoir. Mais quel est le premier devoir?
J'ai appris la guitare (tant bien que mal) et sacrifié l'encaustique.

(p. 48-49 - Éd. Grasset)
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Pauline:
-Est-ce que tu aimes Papa?
Moi:
-Oui.
Pauline: -pour toujours?
Moi:-mais oui!
Pauline: -peut-être tu te diras tout d'un coup: il a un trop grand nez.
Moi: -mais je n'aime pas Papa à cause de son nez!
-Pauline:-moi oui. J'aime beaucoup son nez. Mais peut-être je changerai d'idées.
Moi:- et qu'est-ce que tu feras alors?
Pauline: - oh! pauvre Papa! je ferai semblant.
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Les clés, quoiqu'un peu facétieuses, croissent et multiplient car il y en a une quantité, grandes ou petites, qui n'ont jamais appartenu à aucune serrure. Certaines ne sont pas plus grandes qu'un ongle. Avons-nous été Lilliputiens dans une existence antérieure ? J'en contemple une en rêvant. Je n'ai jamais eu de coffret à bijoux, ni de boîte qui ferme à clé, ni d'étui microscopique... Une tirelire ? L'étui d'un peigne en or ? La boîte à couture dont nous avons toujours rêvé [...] "Ne t'en fais pas, dit Pauline qui me surprend dans ma contemplation, elle grandira comme les autres. Elle est seulement un peu en retard."
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Alberte, toute petite, cadette de deux frères, se plaignait de tout et de tous.
« Daniel m’a pincée, Vincent m’a pris mon crayon…. ». Entraînée par sa fureur fabulatrice, elle ajouta un jour : « Le chat m’a dit merde ! »
La maison du Gué-de-la-Chaîne, proche de la forêt, connut un jour de gloire lorsqu’une laie traversa la prairie poursuivie par les chiens des fermiers. Les enfants suivirent avec passion cet épisode. Alberte raconta : « Z’ai vue une laie, z’ai vu un marcassin ! La laie a tué le chien de M. Brosse ». Voyant notre intérêt et notre crédulité, elle ajouta en passant : « Z’ai vu un éléphant…. »
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Vidéo de Françoise Mallet-Joris

La chronique de Gérard Collard - Prix Goncourt
Pour cette rentrée littéraire, notre chroniqueur-libraire Gérard Collard réagit à l'annonce de la première sélection de livres susceptibles de remporter le Prix Goncourt 2011. Pour information le jury de l'académie Goncourt est composé d'Edmonde Charles-Roux, Jorge Semprun, Régis Debray, Françoise Mallet-Joris, Robert Sabatier, Patrick Rambaud, Bernard Pivot, Françoise Chandernagor, Tahar Ben Jelloun, Didier Decoin. Voici leur sélection : rom@ de Stéphane Audeguy aux éditions Gallimard Limonov d'Emmanuel Carrère aux éditions POL Retour à Killybegs de Sorj Chalandon aux éditions Grasset Dans un avion pour Caracas de Charles Dantzig aux éditions Grasset Les Souvenirs de David Foenkinos aux éditions Gallimard L'Art français de la guerre d'Alexis Jenni aux éditions Gallimard Jayne Mansfield 1967 de Simon Libérati aux éditions Grasset Un sujet français d'Ali Magoudi aux éditions Albin Michel Du Domaine des Murmures de Carole Martinez aux éditions Gallimard Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé aux éditions L'Olivier Le système Victoria d'Eric Reinhardt aux éditions Stock Monsieur le commandant de Romain Slocombe aux éditions Nil Tout, Tout de Suite de Morgan Sportès aux éditions Fayard La belle amour humaine de Lyonel Trouillot aux éditions Actes Sud Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan aux éditions JC Lattès
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