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Critiques de Françoise Mallet-Joris (86)
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La Maison de papier

Un livre écrit a une autre époque paru en 1972 qui peint la societe des années 1970.

Une société différente de celle que nous vivons actuellement.

Une période où tout est remis en question après les années 68.

Un livre autobiographique comme je l’ai appris en lisant l’introduction.

J’ai beaucoup aimé les dialogues avec les enfants qui parcourent ce récit.

Une vision de la vie que nous pourrions peut être garder certains principes.

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La Maison de papier

"La maison de papier" est celle de Françoise Mallet-Joris où règne un joyeux désordre.

Dans ce livre, Françoise Mallet-Joris donne la parole à ses enfants; ces échanges sont confiants, affectueux et drôles.

Dolorès aussi, l'employée de maison, s'arrête volontiers de travailler pour raconter "ses petites javas".

Il y a eu la parfaite Trinidad: tout était rangé, le ménage fait, de bons petits plats mijotaient...

Un matin, Trinidad est partie en Espagne sans prévenir, emportant toutes les chemises du mari de Françoise et celles de son fils ainé.

Un vendeur de plumeaux de toutes les couleurs aimait passer ou rester dormir dans la maison de papier.

Quant à Madame Josette, la coiffeuse de Françoise, elle reçoit chaque dimanche un hippie et son copain: elle leur fait son gratin de crevettes et leur demande leur point de vue sur mai 68.

Françoise Mallet-Joris, catholique pratiquante, se pose beaucoup de questions: que faire contre la misère, la violence, l'injustice?

Mais tant qu'il y aura des "soirées poésies" où toute la famille se réunit sur son grand lit, les réflexions de Vincent, Pauline, Alberte et Daniel, ses enfants, Françoise Mallet-Joris peut sourire et nous faire sourire en nous invitant dans "La maison de papier"...
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Trois âges de la nuit : Histoires de sorcelle..

Voilà une oeuvre maîtresse de la littérature francophone totalement inconnue.

J'aime ici la complexité des personnages, leur densité, la complexité des rapports entre ces êtres, la complexité des situations, la complexité parfois de cette écriture.

Tout ce qu'un usurpé Gatsby ou un ennuyeux attrape-coeurs n'ont pas. N'auront jamais quelque soit la quantité de fans amalgamés au fil du temps, lecteurs trop peu soucieux de complexité.

Car cette écriture est parfois âpre, inattendue. le parallèle peut sembler quelque peu osé, mais cette écriture a quelque chose du sang menstruel. Comme ces trois femmes qui pouvaient déranger "l'ordre établi" de cette époque post Moyen-ageuse, véritable époque de chasse aux sorcières.

A la lecture de ces trois histoires (trois romans et non trois nouvelles) et plus particulièrement la première, je me suis fait la réflexion que le livre qui suivrait serait un livre quelconque, un médiocre truc actuel. Un livre "sacrifiable" : parce que forcément après Trois âges de la nuit", toute lecture paraîtra fade, terne, vide.

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Le rempart des béguines

Dès le premier paragraphe j’ai trouvé l’écriture remarquable. En quelques lignes, Françoise Mallet-Joris, toute jeune écrivain (pas encore 20 ans, et un recueil de poèmes déjà publié) décrit la solitude et l’ennui de sa narratrice, Hélène, adolescente de quinze ans, en se focalisant uniquement sur les sons qui s’arrêtent et le silence qui s’installe. Ensuite elle fait une peinture du milieu social dans lequel elle évolue, un milieu très aisé, très bon chic bon genre, très années cinquante aussi, dans une petite ville de province à la morale un peu étriquée et vieillotte. Au point que que la relation entre Hélène et Tamara est déjà audacieuse sur le plan social, ce qui finalement permet que personne dans l’entourage d’Hélène ne soupçonne la moindre relation homosexuelle. Ce roman, pourtant moins connu que Bonjour tristesse de Françoise Sagan, est bien plus sulfureux tout en étant ancré dans un univers social mieux dépeint, fouillé, et plus crédible. C’est sulfureux mais c’est loin d’être un roman érotique, c’est surtout l’évolution psychologique d’une adolescente, sa maturation au fil d’une première expérience amoureuse. Si les scènes de sexe sont à peine suggérées, le personnage de Tamara, adulte manipulatrice, assez instable, parfois violente, met le lecteur mal à l’aise. Hélène est une petite fille riche, assez naïve, mais elle est très attachante par son intelligence et sa capacité à analyser ce qu’elle ressent et ce qu’elle vit. Pour un premier roman c’était très osé et en même temps très travaillé et très abouti.
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La Maison de papier

Fragments de la vie de l'auteure et de ses réflexions. On y croise sa famille, son compagnon et ses quatre enfants, mais aussi plusieurs de ses femmes de ménage qui partagent la vie au foyer pour s'occuper des tâches ménagères. Des réflexions sur Dieu et la foi côtoient un tableau social de la bourgeoisie de la fin des années 1960.

Si les thèmes abordés sont intéressants et pleins de vie, c'est l'aspect décousu de l'ensemble qui m'a déplu, j'aurais aimé une organisation plus claire de ces ébauches souvent issues d'un journal et livrées telles quelles. Ne connaissant rien d'autre de l'auteure, je reste sur cette impression d'inachevé, d'inabouti, peut-être à tort.
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Le rempart des béguines

J'ai lu ce roman très jeune, partagée entre mon admiration pour le style de l'écrivain, une incompréhension relative et... ce n'était tout de même pas très gai.



La suite (la Chambre rouge) ne m'attirait pas beaucoup. Mais j'admire pourtant Françoise Mallet Joris, Suzanne Lilar... et la ville et la région de Gand.



À noter que fin des années 70, la célèbre collection de littérature française à destination de l'enseignement, les anthologies Lagarde et Michard, a inclus, dans le volume du XXème siècle, un extrait du roman Le rempart des béguines. Celui où l'héroïne, Hélène, ressent les premiers effets de son attirance pour Tamara et fait référence à la déclaration d'amour de Phèdre à Hippolyte. (Ou à Oenone...) où elle se récite les vers de Racine en les mettant au féminin.



Ça, ça m'avait frappée. Lagarde et Michard étant une très belle anthologie, mais pas toujours très explicite... ;-)
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La Maison de papier

Je ne sais pas pourquoi, lorsqu’on évoque le nom de Françoise Mallet-Joris (nous dirons FMJ, puisque l’époque est friande d’acronymes et réductions en tous genres), je pense instinctivement au générique d’ »Aujourd’hui Madame ». Cette chorale gaie qui s’échappait du téléviseur (en noir & blanc, cela va de soi) en début d’après-midi – les Jeudis (les autres jours, je devais prendre le chemin de l’école où nous travaillions studieusement et dans un silence de cathédrale les tables de multiplication et l’imparfait du subjonctif).

La sociétaire de l’académie Goncourt tient une sorte de journal à la fin des années 60. Plutôt une chronique. Elle y raconte sa vie de famille. Un compagnon artiste peintre, une bonne à tout faire et quatre enfants. Bref, ce n’est pas le prototype de la féministe qui aurait pu signer le manifeste des 343 salopes par exemple. Pourtant, on sent bien qu’elle s’émancipe d’une culture trop bourgeoise pour être honnête. Sous les soucis domestiques qu’elle dépeint parfois non sans humour, une ébauche de réflexion philosophique sous-tend ; des discussions à bâtons rompus avec ses enfants, spécialement la benjamine, Pauline, qui fait preuve d’un rare éveil à huit ans, émerge des considérations plus générales.

Lu à 50 ans d’intervalle, la Maison de Papier demeure un réel document sociologique sur une époque, sur un milieu socioculturel.

Les personnages sont campés comme ceux d’un roman, en particulier la bonne (où l’on sent poindre une légère fausse condescendance – les femmes de ménages seraient-elles toutes des voleuses, un brin pochardes et filles de mauvaise vie ?).

La société faussement bourgeoise en prend pour son grade, ainsi cette répartie à propos des agencements décoratifs : « Je n’ai pas de bibliothèque. J’ai des livres ». Ou encore celle de Pauline, un brin prétentieuse concernant ses lectures : « un livre qui ne contient pas de mots que l’on ne connait pas n’est pas intéressant ». Dont acte.



Ce qui m’a interrogé à la lecture des aventures de cette cellule familiale protégée (nous sommes au centre des trente glorieuses dans un milieu que l’on pourrait considérer comme la classe moyenne mâtinée d’une culture conséquente), c’est comment cette catholique convaincue a put s’arranger avec sa foi. Au lendemain de mai 68, si l’on n’était pas obtus, force est de reconnaitre que les préceptes religieux étaient un peu dépassé (la messe était encore dite en latin). En feuilletant sa bio, on constate que Françoise se mettra en ménage avec la truculente Marie-Paule Belle (rappelez-vous « la parisienne « ) peu après cette chronique. Si je me rappelle bien mes vagues souvenirs de catéchisme dispensés dans une petite salle mal chauffée du presbytère, collé à la sacristie de l’église paroissiale, le couple a pour mission première la reproduction (croissez et multipliez-vous !).

Une schizophrénie avalée sans un état d’âme.

Reste cette plongée dans un monde qui n’existe plus. Et qui n’a pourtant pas plus de 50 ans.

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La Maison de papier

Ce livre est dans ma bibliothèque depuis sa parution en livre de poche (1975 !). Ccomme c'est mon seul livre de Françoise Mallet-Joris et que je n'avais aucun souvenir de sa lecture si ce n'est qu'elle m'avait marquée à l'époque, c'est tout naturellement que je me suis replongée dedans pour le challenge Solidaire. Mon avis va être très subjectif : si ça ne tenait qu'à moi je lui mettrais les étiquettes feel good et jeunesse, c'est tout dire ! En tout cas cette relecture m'a permis de comprendre ce qui m'avait plu dans ce livre. D'abord il faut dire qu'au moment de la parution du livre (1970) j'avais à peu près l'âge des deux filles de l'auteur, et au moment de ma lecture l'âge de son fils Vincent. Cette famille pour moi a été comme un exemple de famille normale : mon père était homme au foyer, ma mère travaillait, mon frère suivait l'école par correspondance, bref, ma maison était tout le contraire de cette maison de papier puisque la règle y était que personne d'extérieur n'y soit jamais invité ! La famille de Françoise fut un peu un modèle de famille idéale. Je n'avais donc pas du tout le profil type du lecteur de ce livre qui s'adressait plutôt aux femmes de l'âge de ma mère qu'à leurs enfants !

Bilan de ma relecture : l'écriture est agréable, très fluide, légère. On y voit un parfait exemple de la charge mentale dont on ne parlait pas encore à l'époque. La place de la religion dans le livre m'a passablement irritée. Un livre qui ressemble à un bric-à-brac d'un intérêt probablement discutable, mais que j'ai soigneusement remis à sa place dans ma bibliothèque.
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Le rempart des béguines

Surprenante lecture, découverte grâce au Challenge Solidaire.

Nous sommes dans les années 50, dans une petite ville belge, aux meurs étriqués. Hélène, 15 ans, vit avec son père, avec lequel les relations sont froides, distantes et maladroites. Sa mère est décédée. Seule Julia la bonne lui témoigne quelques gestes de tendresse.

Jusqu'à ce qu'elle rencontre Tamara, la maitresse de son père, qui va bientôt également devenir la sienne.

J'ai été impressionnée par le style de l'autrice, 21 ans à la parution de ce roman, dont les descriptions sont riches, vivantes et dont les personnages sont d'une grande profondeur. J'ai également beaucoup apprécié le réseau de symboles, d'opposition qui émaillent le texte, le rendant passionnant.

Le petit bémol est dû à la relation étrange que les deux femmes entretiennent : Tamara est assez instable, Hélène très jeune et la manipulation et la violence qui entachent leur couple sont pesantes voire malaisantes à certains moments.
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Le rire de Laura

Lecture difficile, personnages compliqués, peu sympathiques au premier abord, descriptions embrouillées, style alambiqué, j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. Pourtant, ayant lu d'autres livres de Françoise Mallet-Joris, il y a longtemps déjà, et par amitié et reconnaissance envers la personne qui m'avait donné le livre, je l'ai lu jusqu'au bout. La dernière partie du livre m'a enfin touchée, j'ai pu éprouver de l'empathie pour les différents personnages, cette dernière partie rend le tout plus humain.

Avec, de plus, un sujet qui m'intéresse profondément. Finalement, oui, j'ai aimé ce livre, mais je ne le relirai pas, je pense !

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Marie Mancini : Le premier amour de louis XIV

Marie Mancini, premier amour de Louis XIV… Nièce de Mazarin. Intelligente et rebelle. Sa revanche sur son enfance et sur sa famille. Les intrigues de la Cour et le mariage du Roi… Une époque clef de notre histoire, celle du Roi-Soleil… Et une « matière première » abondante puisque Marie Mancini tenait son journal, et que ses écrits ont traversé les siècles jusqu’à nous…

Oui mais voilà, le compte n’y est pas ! Cette lecture était véritablement à suffoquer d’ennui, tant Françoise Mallet-Joris brode autour des événements (et, il faut bien le dire, des non-évènements aussi !) au lieu de « juste » nous raconter l’histoire de Marie…

Par contre, cela aura été l’occasion pour moi de découvrir ce personnage de l’histoire que je ne connaissais que de nom. D’ailleurs, j’ai pris plus de plaisir à lire l’article de Wikipédia que ce roman ! Si j’ai l’occasion de lire quelque chose sur elle d’un autre auteur, je crois que je franchirai le pas.

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Ni vous sans moi, ni moi sans vous

« Un roman sur l’amour, sa présence, son absence, son retour » dit la 4 e de couverture. Oui…enfin surtout sur l’absence, hein, parce que tous les personnages ou presque sont plutôt handicapés de ce côté là ! des frustrés, des mal mariés, des indifférents… Difficile de s’attacher à eux et à leurs petites histoires…



Tout ce petit monde évolue dans Bruxelles et notamment le Bruxelles « art nouveau » grâce à certains personnages architectes.



Je n’ai aimé ni l’histoire ni l’écriture de Mallet-Joris dont c’est le dernier roman . Je me suis même pas mal ennuyée !



En fait, la seule chose que j’aime dans ce roman c’est son titre et il n’est pas de l’auteure , bien sûr , mais de Marie de France (XII e siècle) . Je ne résiste pas à l’envie de le retranscrire ici (bon, version moderne quand même !)



D'eux deux il en fut ainsi

Comme il en est du chèvrefeuille

Qui au coudrier se prend:

Quand il s'est enlacé et pris

Et tout autour du fût s'est mis,

Ensemble ils peuvent bien durer;

Qui les veut ensuite désunir

Fait tôt le coudrier mourir

Et le chèvrefeuille avec lui.

- Belle amie, ainsi est de nous:

Ni vous sans moi, ni moi sans vous.
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La Maison de papier

" Je voulais seulement dire que rien n'est dans l'anecdote, mais, si on a une unité, tout est dans l'anecdote." (p. 172)



Inclassable, entre roman, essai et autobiographie, ce texte est un véritable tourbillon à l'écriture assortie, à travers lequel éclosent mille pensées et réflexions sur tous les sujets de la vie, les graves, les futiles, les tristes et les gais, et au fond, sur notre rôle à jouer lors de notre passage sur Terre.



C'est essentiellement ce questionnement puissant, fortement influencé par la foi catholique de l'autrice, qu'elle partage avec nous, à sa façon pétillante et légère, mais pourtant infiniment réfléchie.



Lors de ma première lecture de cet ouvrage, au lycée, je n'avais pas perçu ce message. Je n'avais gardé que le souvenir des aventures quotidiennes truculentes d'une famille d'artistes des années 1970, famille de "bobos" comme on dit aujourd'hui, croquant la vie à pleines dents dans un foutoir indescriptible, et donnant priorité au partage et à l'hospitalité plutôt qu'au rangement et au ménage.



Dans cette maison, tout le monde va et vient à sa guise : enfants, amis, femmes de ménage, gens de passage, animaux... On s'écoute, on discute, on échange, on vit et on s'aime, tout simplement.

Avec le quotidien de Françoise, on a une idée de ce qui prendra le nom de "charge mentale" pour une femme, une mère, qui doit cumuler tant de tâches, entre travail, enfants, maison, formalités administratives et vie sociale. Sa vie est chargée, bondée comme une rame de métro aux heures de pointe, agrémentée de stress, d'insomnies, de migraines, d'un agenda prêt à craquer, avec toujours l'angoisse de ne pas faire assez, pas assez bien, aux yeux des autres, comme à ceux de Dieu.

Car Françoise est croyante. Elle a découvert la foi et ses ambivalences : soutien un jour et pression le lendemain. De la Foi, il est beaucoup question, tout ici y est relié ou presque et Françoise considère sa vie à l'aune de sa conversion et de ses "devoirs" de croyante accomplie.



Mais il y a aussi la Vie, qui emporte tout sur son passage, joyeuse, tempêtueuse, animée, colorée, chantante et si variée, qui nous entraîne dans le sillage de cette grande famille. On apprend avec elle le désordre, la culpabilité, mais aussi le lâcher-prise et l'envie de redonner des priorités à son quotidien.

De tous ceux qui gravitent autour de cette maison, on en reconnaitra aussi forcément certains... vous savez, les névrosés, les pleurnichards, les profiteurs, les vieilles tantes aigries... Et ça crée une certaine proximité, une intimité avec cette famille. On s'y reconnaît en quelque sorte.



Et puis, on aborde des sujets d'une actualité saisissante : la pauvreté, la société de consommation, les inégalités sociales, l'injustice, l'éducation, l'écologie... Et là, j'ai été surprise par le fatalisme et la résilience qui émanaient des réflexions de l'autrice, mettant souvent en avant la religion et la foi chrétiennes, telles des carapaces, permettant l'acceptation de ce qui n'est pas humainement tolérable.

Ces nombreuses considérations et tous ces questionnements religieux, philosophiques, éthiques et politiques, tout intéressants qu'ils soient, et pourtant toujours initiés par des souvenirs et anecdotes divers, ont tout de même contribué à certaines répétitions et à un certain essoufflement dans le rythme de ma lecture.



Malgré tout, ici, Françoise Mallet-Joris se met à nu, nous exposant, par le biais de conversations avec ses enfants, ses convictions, ses doutes, ses expériences. Elle intègre sa spiritualité à son mode de vie, une foi plutôt "moderne" et "féministe" qui la met parfois en porte à faux sur certains points dogmatiques, mais qu'elle assume ouvertement.

Elle écrit comme elle pense. C'est parfois fluide et limpide, parfois plus tortueux, mais on finit toujours par comprendre son cheminement, qu'on y adhère ou non. Car elle écrit avec son âme, avec son coeur et avec une profonde humanité, délivrée des attentes et des carcans de la société.



Une belle redécouverte, une lecture qui donne à réfléchir sous ses airs distrayants.



"... Je décortique ces choses qui pour moi ne sont pas des livres, mais des petits moments de ma vie, de petits messages à la fois dérisoires et extrêmement sérieux envoyés un peu au hasard, comme des bateaux de papier dans un ruisseau - et j'espère, bien sûr, qu'ils arriveront, qu'ils sont arrivés..."

(p. 163 - 164 : entretien de Françoise avec une journaliste, à propos de son travail, de son oeuvre)





- Challenge ABC 2021/2022

- Challenge Solidaire 2022

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Un chagrin d'amour et d'ailleurs

Le temps d une importante journée, dissection d une vie de couple qui n a pas su répondre aux attentes de l un et de l autre. Gilbert, député maire doit inaugurer son grand projet, sa maison de la culture mais c est sans compter sur la possible interruption de Jeannette qui est sortie de sa cure. La carrière politique du mari n étant pas parmi les aspirations de vie de sa femme, Madame s est réfugiée dans l alcool. Mais est ce la seule raison, est ce la vraie raison ? Peut être est ce le seul moyen qu'elle a trouvé pour le saborder ? Mais a t il seulement besoin d aide pour ça ?
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Divine

Divine est un roman dont j’avais entendu parler à sa parution au tout début des années 90 (j'avais 13 ans). La parution de Divine avait été saluée, y compris dans des journaux plus populaires, parce que c'était le nouveau roman de Françoise Mallet-Joris, parce qu'elle parlait d'un sujet dont on parlait peu, le rapport au corps hors-norme, et le regard que les autres portaient sur ce corps. L'on ne parlait pas encore à l'époque, du moins, pas trop, de la boulimie et du corps qui se doit être constamment désirable donc dans une certaine norme.

Je tiens à le préciser, je n’ai pas aimé ce livre, j’ai souvent bondi en le lisant. Ce qui m’a fait bondir en premier ? Les agressions que subit Divine. Quelqu’un la retrouve régulièrement dans son appartement, la viole (je n’ai pas d’autres mots) et elle ne réagit pas. Il ne s’agit pas de la sidération, non, mécanisme de défense normal. Elle attend le retour de son agresseur – et il revient à plusieurs reprises. Vous qui lisez cet avis, ne venez pas me dire que je ne comprends rien (j’y ai déjà eu le droit une fois). Ne me faites pas croire qu’une victime de viol puisse dire que le retour de son agresseur lui redonne "le goût de vivre". Je ne comprends pas que personne n’ait bondi, à l’époque.

De sexualité, de mariage, d’enfants, il sera question dans ce livre. Je poursuis avec les faits qui m’ont choqué. Sélim, le concierge du lycée, bat sa seconde fille. Attention ! Il la bat discrètement, pour que cela ne se voit pas trop, et si d’aventures, en serrant trop fort, il devait casser le bras de Jacqueline, sa seconde fille ... on ne sait pas trop ce qui se passerait. Jacqueline se confie à Jeanne, son enseignante, qui estime (à juste titre) avoir merdé avec Geneviève, sa sœur aînée. Geneviève est obèse, comme Divine. Contrairement à Divine, Geneviève porte de jolies djellabas. Geneviève est croyante, et se voile. Geneviève, qui veut désormais être appelé Fatima, ne veut pas faire d’études, contrairement à Divine, elle veut se marier et avoir des enfants, et pense, toujours contrairement à Divine, qu’elle y arrivera – son poids n’y changera rien. Bon. Vous voulez une bonne dose de clichés racistes ? Regardez la manière dont est dépeinte la famille de Sélim, regardez surtout la manière dont Jeanne les voit, elles, les jeunes filles. Parce que, figurez-vous qu’il y aurait un pays où les femmes sont « énormes, indolentes ». Pardon ? J’ai bien lu ? Ah oui, j’ai bien lu. J'en reviens à Jacqueline, battue, qui continue malgré tout à tenir tête, avec les moyens du bord, à son père. Et Jeanne ? Je cite : "Jeanne se demande si, malgré sa brutalité, ce n'est pas Sélim qu'elle plaint le plus".

Pourrai-je être amie avec Jeanne ? Non. Mais je ne pourrai pas être amie avec ses amies non plus. Je ne sais pas d’ailleurs sur quelles bases repose leur amitié. Pour Evelyne, je dirai que c’est la durée : elles se connaissent depuis qu’elles ont douze ans. Evelyne est croyante, elle s’est mariée trois fois (passons…. je ne connais pas de catholique pratiquante qui l’ait fait) et aime avoir des relations sexuelles avec son troisième mari. Et tant pis s’il refuse d’offrir un cadeau de Noël aux jumelles. De quoi se plaignent-elles ? Elles ont eu des cours particuliers de maths. Pour moi, je vois de la maltraitance, et quand cela commence comme cela, quand on reproche à des enfants qui ne sont pas les siens ce qu’ils vous coûtent, cela peut mal se terminer dans la vraie vie. Ah mais oui, nous sommes à l’orée des années 90 et je ne suis pas sûre que cela soit perçu à l’époque comme tel. Bon, Evelyne essaie parfois de se gendarmer, mais elle n’y parvient pas – elle ne veut pas se priver de sexe ! Même si nous ne la voyons qu’à travers les yeux de Jeanne, qui la méprise parfois, l’on entend ses paroles, et on la voit mal se mettre en colère, mettre les points sur les i à quelqu’un, y compris à Jeanne. Quant à sa seconde amie, Manon, très proche de la mère de Jeanne dont elle partage les préoccupations, elle me fait penser aux clichés des femmes accaparés uniquement par leur apparence physique, ne sachant pas trop avec quel homme vivre – mais il faut qu’il ait de l’argent. Elle n’a pas besoin non plus de se marier pour désirer avoir un enfant, au grand étonnement de Jeanne – c’est là que l’on se rend bien compte que ce roman a trente ans. Parce que le rapport à la maternité tel qu’il est décrit dans ce récit date d’un autre temps. Ludivine, la grand-mère, a été fille-mère, et c’est pour cette raison qu’elle est partie à Paris – pour cacher son « banal secret ». Elle n’a jamais connu d’autres hommes et en veut à sa fille, Gisèle « mère célibataire » (« les temps ayant changé ») de se marier après avoir été abandonnée. Oui, pour Ludivine, la grand-mère, il fallait rester seule, dans le souvenir de Jean, le père de Jeanne. Ne dit-elle pas à sa petite-fille : « ça ne se fait pas ce qu’elle a fait. Et le souvenir, alors ? On aime une fois, et c’est tout ! » C’est avec « mépris » qu’elle parle de sa fille et ce qu’elle distille n’est pas bon, à mes yeux, pour la construction de cette enfant qui s’appelle encore Ludivine, comme sa grand-mère, et qui choisira de porter son autre prénom à la mort de sa grand-mère.



Je me suis beaucoup écartée de ce que j’aurai dû voir comme le sujet principal du livre, à savoir le rapport au corps, ce corps que Jeanne remplit consciencieusement en mangeant, ce poisson qu’on lui a apporté et qu’elle jette, parce que pour elle, ce n’est pas de la nourriture, ce corps qu’elle n’a jamais entravé, choisissant toujours de porter des vêtements amples et confortables, cette santé insolente qui fait qu’elle n’est jamais malade, qu’elle fume sans aucun problème, se moquant bien d’enfumer les autres – la loi Evin sera voter trois ans plus tard – ce corps qu’elle redécouvre, comme elle s’interroge sur la manière dont les autres la voient, tolèrent aussi des traits de son caractère qu’ils n’auraient peut-être pas supportés si elle avait eu un physique dans la norme. Je suis passée à côté de cette thématique, qui m’a semblé enfoui sous tout le reste, notant bien au passage le paternalisme du médecin scolaire que Jeanne consulte, qui vaut bien celui de sa femme, pour qui rien ne vaut un bon généraliste qui connait bien ses patients, les psychiatres et les diététiciens ne servant à rien, selon elle.

Et pourtant, le sujet de ce livre était intéressant. Il parle du corps des femmes, de ce corps qui doit être désirable pour les hommes, et dans la norme, toujours celles des hommes, pour les femmes.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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La Maison de papier

A lire éventuellement, mais vite.



En vrac, une accumulation d’anecdotes familiales, de mots parfois touchants de ses enfants, de ses femmes de ménage, des cas sociaux que la famille a accueillis dans leur désordre extrême… Désordre sur lequel, peut-être bien, elle en rajoute : le tiroir aux enveloppes de sommations d’huissiers non ouvertes, aux relances d’impôts non payés depuis trois ans… Ne serait-ce pas du snobisme (gentillet) et de la vantardise pour rire ?



Un livre fourre-tout qui est l’occasion pour Mallet-Joris de placer quelques réflexions pieuses ou philosophiques d’intérêt très inégal.

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Divine

Lu dans le cadre du challenge solidaire, le combat d'une femme contre son poids, contre tous les préjugés qui en découlent. L'écriture un peu laborieuse ne m'a pas passionné, il est vrai que je suis loin d'être concerné par le thème. Tout le cheminement de cette femme, physiquement et mentalement s'étale dans ces 265 pages. On y ajoute la bonne copine, la mère indigne, l'amoureux non déclaré.

Ça ne devait pas suffire, l'auteure y intègre une histoire de jeune fille voilée, je n'ai pas vraiment vu le rapport avec l'histoire principale.

Bref, il me faudra revenir vers cette auteure si je veux l'apprécier un peu plus.
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La Maison de papier

Françoise Mallet-Joris nous raconte son quotidien, de femme, de mère, d'écrivaine. Sa maison est ouverte à tous pour un petit bonjour, un diner ou pour squatter. Un mari, Jacques, et 4 enfants au caractère bien trempé. Ses ennuis avec ses « bonnes », qui partent, reviennent et repartent.



Livre pioché dans la bibliothèque de ma mère. J'ai apprécié le livre dès les premières pages parce la narration était vive. Mais au fur et à mesure de la lecture, je me suis ennuyée.

Trop de longueur, notamment sur la religion.

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J'aurais voulu jouer de l'accordéon

Françoise Mallet-Joris a eu l'occasion d'écrire ce court récit en 1975 pour la collection IDÉE FIXE des éditions Julliard. Non ce n'est pas le petit chien d'Astérix mais une collection qui permet aux écrivains de vider leur cœur et leur sac en énonçant sans détour quelques secrets qui les inspirent.

Avec ce titre que j'adore "J'aurais voulu jouer de l'accordéon" l'académicienne du Goncourt nous annonce déjà le programme musical.

Il faut dire que si elle est romancière, elle écrit aussi des chansons interprétées par Marie-Paule Belle.

Elle dit qu'elle aurait voulu jouer de l'accordéon parce qu'elle veut à la fois un contact direct avec le public et pouvoir se dissimuler derrière la caisse de l'accordéon. Il y a peut-être aussi quelque chose comme la recherche d'une vie harmonieuse, d'une harmonie.

Pourtant, Françoise Mallet-Joris raconte que c'est pour payer le carrelage de sa maison qu'elle écrit ce petit livre après avoir passé beaucoup de temps sur un gros roman. Un faux prétexte pour une récréation car c'est un texte comme un challenge et l'occasion de parler d'elle, de la création littéraire mais aussi d'autres idées fixes comme le féminisme ou la place des femmes en littérature.

On peut se perdre parfois dans ses propos et les différents lieux qu'elle évoque mais la lecture est agréable avec un texte original même si on a parfois du mal à la suivre.

Au final, je pense que si Françoise Mallet-Joris a écrit le très autobiographique "J'aurais voulu jouer de l'accordéon" c'est pour qu'on l'écoute. Et elle a eu raison.





Challenge Solidaire 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XXème siècle 2022

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Le rempart des béguines

J'ai lu ce livre dans le cadre du Challenge solidaire 2022 de gwen21, et c'est bien pour cette raison que je n'ai pas voulu l'abandonner.

Mais l'histoire ne m'a pas beaucoup accrochée, je n'ai pas aimé l'étalage des émotions et émois de cette jeune fille de 15 ans qui découvre l'amour d'une façon très particulière.

L'écriture m'a semblé datée même si le style est agréable à lire.
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