Citations de Gabriel Katz (379)
-Tu ne lui as pas dit qu'ici, un homme du peuple ne s'adresse pas à un noble comme à son vieux pote ?
-Je ne suis pas un homme du peuple, vieux, intervient Desmeon. Pas de ton peuple, en tout cas.
Le jeune Traceur ouvrit de grands yeux.
-Comment tu m'as appelé ? rugit-il.
-Vieux. Mais si tu préfères "mon ami", ou "mon lapin", tu me dis.
Le sang-froid , c'est comme une barre d'énergie dans un jeu vidéo. Tant qu''il t'en reste ne serait-ce qu'un pixel , tu peux tout encaisser . Mais du moment que ça passe dans le rouge , c'est fini.(p 123 )
Chaque note tombe là où je l’attends, là où elle doit être, dans cette harmonie invisible que la moindre maladresse pourrait briser. Un morceau de musique, c’est un château de cartes, il suffit d’un souffle.
Revivre deux fois la même vie sans mémoire, c'était à la fois une chance et une malédiction.
Il était Nils, l'ami des chevaux ; il allait renaître, une nouvelle fois, ailleurs.
Aimer un enfant est parfois une chose difficile, surtout à l'âge où il déteste ses parents. Mais aimer un enfant que l'on n'a jamais vu, et dont la seule occupation consiste à se plaindre, cela frisait l'exploit.
- Le Prophète est avec nous ! cria une voix sur le chemin de ronde.
- Fallait nous le dire, on lui aurait gardé une lance, répondit la voix de Desmeon, qui déclencha quelques rires nerveux.
- Prêtres d'Ochin, vous avez entendu l'Oeil... Votre mission à présent est de conquérir Kyrenia !
A cet instant, Desmeon pouffa de rire. Intrigué, Leth Marek se tourna vers lui, oubliant pour quelques instants la ferveur ambiante, dont l'intensité lui donnait presque des frissons.
- Quoi ? fit-il. Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
- Entendre l'oeil, c'est quand même un drôle de concept gloussa le jeune homme.
La semaine dernière, j'ai eu deux bourgeois de Sarys : je leur ai fait brouter un rocher couvert de mousse, la mousse de la Déesse ! Elle protège du mauvais sort, mais attention : ça ne marche que si on la mange à même le rocher. Je vous jure, ils en ont avalé un kilo !
- Si on m’avait dit qu’un morceau de volaille me mettrait dans cet état, répondit le champion en humant ce festin.
- C’est le miracle d’Ochin. Avant, tu avais une bonne vie et tu faisais la gueule, aujourd’hui tu manges de la merde et tu es content !
C’était dans ces rares moments que Karib souffrait d’avoir pour compagnons des hommes à qui les arènes tenaient lieu de culture. Ils débordaient d’enthousiasme devant un échange de coups de hache, mais de la plus grande bibliothèque des royaumes du Nord, ils ne voyaient que les portes.
Le calme, la réflexion, le recul il les avait enterrés avec sa famille ; désormais il n'était plus que rage.
« Vu les types qu’on recherche, y aller à six, c’est du suicide. A dix, ça ira, si on sait s’y prendre. »
Le chiffre avait quelque chose de flatteur. Ainsi, il fallait dix hommes pour maîtriser un marchand de légumes, un lanceur de couteaux de foire et un mage possédant le pouvoir de détecter les caves à vin.
Les courtisanes, muettes, assistaient à la joute entre deux gorgées de thé.
- Et donc tu n'es pas sa maîtresse.
- Non.
- Ni sa favorite.
- Non.
- Ni sa concubine.
- Non plus.
Anamen hocha la tête. Son ton devenait moins hostile, presque amical, comme si Kaelyn avait gagné son respect.
- Je ne te crois pas, mais tu mens très bien.
- Je mens toujours plus facilement quand je dis la vérité.
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Parce que c'est lourd, une petite fille, ça empêche de s'envoler. Ça empêche de renaître. De partir ailleurs, d'oublier, de penser ses blessures. De vendre des bonnets, de trouver un travail. C'est un boulet, une bouche à nourrir, un cartable à remplir, et tous ces foutu tablier qu'il faut laver, repasser, repriser, encore et encore, jusqu'à en voir la trame.
Mais avec Solange, c'est dur de savoir, elle est comme un bouquin avec des pages qui manquent.
Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d’une étoile qui danse.
Comme tous les Traceurs, il était d'une impatience maladive, estimant qu'un silence de dix secondes - tout comme une conversation de dix minutes - était une terrible perte de temps.
Pour lui, un combattant digne de ce nom économisait son souffle, ses mouvements, et privilégiait la défense, car le meilleur des guerriers ne vaut rien une fois mort.
A cet instant j'aime tout et tout le monde, y compris ce temps de merde, et ma boite aux lettres que je devine pleine à craquer de relances du Trésor Public. Ce n'est qu'au moment de perdre les choses que tu comprends que non, tu n'es pas malheureux.