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Citations de Gaëlle Nohant (823)


Je me souviens qu'un soir où nous refaisions le monde dans un troquet de la rue de Tournon, ton ami James Baldwin nous avait confié avec un tristesse amusée "Je ne peux pas être pessimiste, parce que je suis vivant." Je crois que nous en somme là.
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Ce soir, je voudrais abolir la distance entre nous, et te dire qu’elle ne m’a jamais empêché de t’aimer.
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Quand le coupé du comte de M. vous avait ramenée chez vous, quelques heures plus tard, votre père ne s’était pas aperçu que vos yeux n’abritaient plus cette lueur d’enfance qui s’attarde jusqu’au soir des noces. Vous vous étiez précipité sur le prie-Dieu de votre mère, implorant Son pardon pour avoir eu foi en cet homme qui venait de vous arracher brutalement ce que nul amour ne pouvait excuser. L’instant d’après vous hantait toujours, quand il avait essuyé quelques larmes hypocrites en jurant qu’il n’avait fait que voler un acompte sur une félicité promise. Il vous épouserait, la chose était entendue, et personne ne devinerait en vous voyant marcher vers l’autel qu’on vous avait dérobé cette part précieuse qui fait la valeur marchande d’une fiancée. Il ajouta qu’il n’avait pas été difficile de vous l’extorquer, qu’il avait connu des victoires plus escarpées et incertaines.
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Robert mesure la justesse de ces paroles. Il n’a jamais senti avec plus d’acuité que la vie et l’œuvre ne font qu’un, que c’est en s’alimentant l’une l’autre qu’elles deviennent fécondes.
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Tout lire lui avait donné le vertige et une faim grandissante du monde. Elle y avait perdu le peu de déférence qu'on lui avait inculquée. Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables; à percevoir, au delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir. Mais la lecture avait aussi précipité sa chute.
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La première fois que la surveillante en chef m'a forcée à cogner une détenue jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse, je n'ai rien pu avaler pendant plusieurs jours. Et puis on s'habitue.
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Qui n'a jamais vu les sanglots d'objets morts n'a jamais rien vu ni entendu de triste.

Rachel Ayerbach, extrat du poème "Les sanglots des objets morts"
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«  A mon attirance pour Sam se mêle le plaisir de retrouver ma langue natale. À travers elle, c’est un peu de l'Amérique qui m’est rendu, de ses fantasmagories triomphantes et de ses tricheurs, éclusant leurs insomnies au son d’un juke- box fatigué. Sa voix chaude et vibrante, tel le timbre déchirant d’Eurydice , m’oblige à me retourner .

Au risque de laisser «  Les Enfers » me rattraper » ....
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Devant le cercueil de son père, Robert éprouve la solitude vertigineuse du dernier de lignée propulsé premier de cordée.
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Peut-on rester humain, dans un cadre où l'inhumanité est la règle ?
p 42
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- Vous vous sentez abandonné, las de vous battre... Vous voudriez la paix, n'est-ce pas ? Mais ce monde, Antoine, ne donne pas la paix. Dans ce monde il n'est pas de bonheur possible. Le croire est une illusion.
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Je dois me séparer de quelques bijoux, c’est douloureux mais nécessaire. Il ne faut pas trop s’attacher à ces objets qui vous tirent vers la tombe, vous murmurant que votre vie a perdu sa boussole.
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Quand on permet à ceux qui en sont exclus d'accéder à l'art et à la connaissance, on sème une graine de liberté qui peut les soustraire à la toute-puissance des tyrans.
Éditions Livre de poche - page 249
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Robert sent le grondement de l'orage à ses tempes et ferme les yeux.
La guerre.
Il la devine dans ce murmure qui enfle et obscurcit les rêves des auditeurs, ce souffle qui éteint les bougies et les souhaits. Elle prend la forme de cette marée noire qui va les emporter, de ces rats qui grouillent sur les branches de l'arbre, de ces fosses vertigineuses où ils glissent sans trouver d'appui, des cimetières qui se multiplient le long de leur promenade.
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Les étoiles étaient là, veillaient où que l'on dorme.(...) Il n'avait jamais cru ce qu'on lui racontait, qu'elles étaient mortes depuis des milliers d'années,astres défunts scintillant longtemps après l'extinction. Ni qu'elles étaient les âmes des morts sans sépulture. Non, il ne les imaginait pas faites de matière éteinte. Elles se tenaient à leur poste de guet sur la trame du ciel. Elles avaient donné naissance aux fées, aux muses, aux lucioles. Et peut-être aux anges gardiens, s'ils existaient.
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L’été 1930 est reparti comme un voleur, emportant sur son dos un sac de mauvais présages. Robert, Youki et Foujita ont regardé les files s’allonger aux portes des soupes populaires, entendu les clameurs montant des ventres affamés. Cette rage qui tourne comme un fauve à la recherche d’un défoulement, fût-il brutal et aveugle. Occuper des journées blêmes, sans horizon. La valse sans fin de gouvernements interchangeables, dont on ricane pour ne pas en pleurer. L’impuissance devant ces marionnettes qui n’ont que patrie et morale à la bouche. Réarmer ou pas, dévaluer le franc ou pas. Faire confiance à l’Allemagne ou redouter cette ennemie de toujours. Fermer les frontières de décrets en motions et en quotas, ou demeurer fidèles à une tradition d’accueil vieille de plusieurs siècles. Un jeu d’échecs où le peuple des crève-la faim est toujours mat, quelle que soit la stratégie retenue.
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Maintenant il veut écrire pour ceux qui se taisent et s'endorment la peur au ventre.
Il veut réveiller ceux que la défaite a transformés en gisants, qui renoncent jour après jour à tout ce qu'ils aimaient, tout ce qui les faisait vivre. Qui s'habituent à ne plus se ressembler, à raser les murs, à une vie rétrécie à la taille d'une lucarne.
Il veut leur dire que le monde n'est pas une prison grise où des vautours les conduisent en procession vers le précipice après leur avoir bandé les yeux. Qu'ils peuvent arracher le bandeau, ouvrir les yeux. Ébranler les murs avec des mots, des actes.
Il veut souffler sur les braises, ranimer la flamme de la vie qui s'enracine dans la liberté.
Pour qu'ils l'entendent ; il doit trouver un langage populaire et exact, familier et lyrique.
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Elle marche longtemps, la neige crisse sous ses pas et sa respiration la brûle. Son regard embrasse un horizon de neige et de boue, des lignes d'arbres nus.
Après avoir pris un pont sur le fleuve Bug, Irène s'écarte de la route. La pancarte Treblinka lui fait un choc. L'idée qu'un village de ce nom existe, que des gens y vivent, comme ils y ont toujours vécu.
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A travers le silence, elle ressent la vibration des êtres dont ce lieu est la tombe. Leur solitude et leur terreur. Elle laisse sa prière monter vers eux.
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Dans toute l'Europe, les nazis ont trouvé des auxiliaires zélés pour les aider à se débarrasser des Juifs, des voisins avides de s'approprier leurs biens et leurs entreprises. L'antisémitisme n'était pas une exclusivité allemande ou polonaise. Il était partout.
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