Une nouvelle, un livre ! Que du bonheur !
Texte joyeusement surprenant que j'intitulerais "Une famille en plomb".
Q'est-ce qui a pris au narrateur de vouloir reconvoquer certains défunts de sa famille ou de ses amis qui avaient compté pour lui afin de partager un autre bout de vie ensemble ? Car les conséquences sont imprévisibles; difficile d'imposer ces êtres d'outre-tombe à ses proches...
Vous comprendrez que le texte navigue au bord de la réalité et c'est ce qui fait son charme. Le ton est tout à la fois léger et profond.
En plus le livre est petit, facile à dégainer d'une poche dès qu'un moment se présente et... très agréable au toucher- ah! le plaisir sensuel de "l'objet-livre". Un vrai plaisir de lecture !!
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Il s'agit du deuxième volume de la trilogie commencée par L'Autre Rive. J'ai dévoré le premier volume, que je considère comme un chef d'oeuvre. Puisqu'il est difficile de faire mieux, il est naturel dans ce deuxième volume d'essayer de faire 'autre'. C'est un pari bien sûr risqué, et pour moi il n'a pas été gagné. le premier volume prend place dans une ville dont le côté gothique sert surtout d'arrière-plan aux aventures d'adolescents, incluant des sorties en boite, des amours, et des courses de voiture. C'était une forme de roman initiatique. Ce second volume (qui peut se lire seul) met l'accent sur le gothique, avec une forme de huis clos vingt ans après dans un château. Au début, il y a comme un air de Dracula, avec le personnage principal qui se retrouve dans cet environnement étrange, qui déteint sur son humeur. Un château qui s'étend à l'infinie, c'est comme si Harry Potter avait décidé de vivre dans la Salle sur Demande. Malheureusement, les personnages semblent tous neurasthéniques. Ils parlent de la même façon, s'envoyant des répliques alambiquées pouvant former un paragraphe d'une page. le manque d'action est pour moi assez pesant, avec des scénettes répétées sur des centaines de pages : ils mangent, pas grand chose, mais ils le font souvent; ils vont discuter dans le fumoir, encore et toujours, se racontant des histoires pour tromper l'ennui. Ça n'aura pas trompé mon ennui comme lecteur face à cette galerie de personnages tristes et ennuyeux, à peine relevée par de rares événements. Les cinq premières pages sont sympathiques et les cinquante dernières se valent, mais au milieu, ce n'était pas un succès, malgré la qualité de la prose et quelques rares traits d'humours ou sujets potentiellement intéressants (infidélité, viol, civilisation...).
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Un groupe d'adolescents à la dérive vivote dans une ville, alors que le monde des morts est juste de l'autre cote de la rivière. Cette ville n'est nulle part en particulier, et à la fois elle pourrait être partout étant donne ses tropes classiques des petits notables locaux tels que le maire ou le commissaire. Dans ce livre dense, l'auteur peint la vie de cette ville à travers seulement quelques jours, donnant aux personnages et à leurs familles une profondeur rare. Peu d'ouvrages s'adonnent avec autant de détails à la construction d'un monde fictif. L'auteur manie la langue avec élégance, choisissant parfois des termes un peu désuets, mais qui n'entravent pas le plaisir pour un lecteur adulte. Il y a beaucoup de traits d'humour, et de la délicatesse (voire une ironie salvatrice) dans le traitement de sujets tout de même difficiles comme la pédophilie, le suicide, ou l'abandon de son enfant. On sent l'auteur très attaché à ses personnages, bien que j'ai trouvé ses vues sur les personnages féminins parfois moins convaincantes (effacées, lubriques, ou folles). Il y a quelques clins d’œils (appuyés) aux personnages d'autres œuvres du même auteur ; par exemple, Mathieu Chain est le personnage éponyme d'un livre de 1978.
Mon meilleur plaisir de lecture pour 2023. A noter que l'histoire continue sur deux ouvrages, formant une pile de 2000 pages. À cause de l'éternité (2021) est une suite toute aussi épaisse, et Ici-bas (2023) conclut l'histoire avec un livre plus mince.
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Une belle surprise que ce petit recueil de nouvelles qui se dégustent comme des gourmandises fines et succulentes. L’écriture nous plonge dans des récits pourtant très courts, et c’est déjà beau sur l’espace de quelques pages. Personnellement j’ai préféré les 3 premières nouvelles, qui sont pour moi les plus insolites et les plus percutantes (en particulier la toute première qui est une pépite !), et pour sûr que cette qualité de narration donne envie de se jeter sur les autres écrits de cet auteur apprécié.
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Un joli recueil de nouvelles...bon petit plaisir d'un soir!
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Voilà un roman qui trône dans mes favoris !
Grâce à ce style déjà, inimitable. Absolument délicieux. C'est là qu'on voit que la langue française, quand elle est maitrisée, peut nous sortir des petits bonbons de l'esprit tout juste acidulés, légèrement croquant sous la dent, au goût si délicatement fondant, que les goûter nous condamne à y devenir accro.
God ! 750 pages de douceur, de lyrisme et de satire à peine voilée. C'en est presque trop peu.
Oui oui, satire aussi, puisqu'il est aussi question de société (à la dérive ?). Une société que nous découvrons à travers le destin de Benoît, habitant de la cité endormie et oubliée d'Ecorcheville, accrochée aux rives du Styx, ce fleuve qui mène aux Enfers, cité de l'Au-Delà. Rappelle toi tes leçons de culture gréco-romaine, Lecteur Cultivé, parce que là-bas, tout est réel. Le génie du roman se situe pour moi précisément ici. Dans ce cocktail savant de modernité et d'antiquité. On y croise une jeunesse dorée se noyant doucement dans l'alcool et les courses de voitures, ployant sous les volontés directives de leur parents éblouis par des rêves impérieux de puissante conquête ; des pluies de salamandres ; une sirène se languissant dans un bocal à la vue de tous dans un musée des horreurs...
Du génie je te dis !
Et on parle de cette difficulté de grandir, de se construire dans un monde à la fois aussi concret et aussi brumeux, à la fois sorti d'un rêve loufoque mais néanmoins terriblement réel.
Une belle allégorie de la vie, rien que ça, sans cesse tiraillée entre le respect des traditions et la volonté d'aller de l'avant, vers un futur sans nuage.
Et au delà de ça, un régal pour l'imagination.
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L'été, les vacances, l'évasion... un moment privilégié mais compté !
Aymon, avant d'entrer à l'université selon les désirs de ses parents, veut vivre un été de liberté, loin de Paris ; d'autant que Rochelle et Eudes, ses géniteurs, sont éloignés de ses aspirations personnelles ! Son père est pratiquement à l'agonie et sa mère désapprouve évidemment ses velléités de vacances. Il fuit et se retrouve à Athènes avec sa copine Cécile. Là, il n'y est pas en touriste mais il se joint à une bande de jeunes au portefeuille bien garni, drogués avec, comme héros et héraut, un chanteur avec sa guitare. Ils ont la protection de dealers ; ce qui finit par un départ à Tanger, une fuite à Londres pour y mener pareille vie de bohème.
Ce mois d'août est bien rempli mais de quelles occupations ! Les joints, le cannabis, la cocaïne et les chanteurs rocks and blues. Il s'en dégage, pour le lecteur, une morosité peu encline à l'enthousiasme ! Toutefois, les qualités de l'auteur retiennent l'attention par les regains d'intérêt au fil des chapitres.
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Avis très mitigé à propos de ce roman. La première partie de l'histoire colle très bien au résumé. On a beaucoup de plaisir à suivre les mésaventures du personnage principal, un pauvre type un peu paumé qui se raccroche à la première femme qu'il rencontre et semble être sa seule amie. Mais le récit s'essouffle une fois le fameux "congrès" passé. L'auteur nous embarque alors dans des pérégrinations philosophico-politiques, parfois complexes, qui ralentissent grandement l'histoire au détriment du sujet abordé. La théorie défendue par l'auteur sur l'existence ou non des esprits reste cependant assez convaincante...
La fin du roman, où l'action est relancée, révèle quelques surprises quant au personnage principal. Ajoutons à cela quelques passages humoristiques et l'on accepte finalement de mettre une note moyenne mais correcte à ce roman divertissant.
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Ce roman est bien écrit mais vraiment on se perd dans les longueurs, il ne se passe pas grand-chose et l'auteur m'a perdu.
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Je ne connaissais pas du tout cet écrivain, j'ai découvert un nouvelliste formidable, des histoires ciselées, loufoques, vaguement fantastiques, un régal.
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Superbe roman au fantastique réellement envoutant.
Le style est très littéraire et limpide.
L'histoire se situe dans une ville imaginaire contemporaine sise dans un endroit le plus inaccessible au monde, au bord du fleuve mythologique "Styx".
La mise en situation, le traitement, l'histoire, tout est brillamment amené.
J'ai eu l'impression d'une sorte de "Silent hill" revisité par E. Allan Poe traduit par Aragon.
Mais peut-être que je m'égare... L'émotion sans doute.
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Décalé, plein d'humour, cultivé... En un mot : génial ! C'est un roman merveilleusement bien écrit, qui joue avec le réel et la langue avec délices...
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