AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Geraldine Brooks (97)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Livre d'Hanna

Un bon moment mais j'aurais aimer que l'intrigue soit plus développer et moi de description sur le conflit israelo-palestiniens.

Commenter  J’apprécie          10
La solitude du docteur March

J'étais ravie de retrouver le papa adoré de Meg Jo ...bref, des Quatre filles du Docteur March, et de mieux situer ce joli roman (pour jeunes filles du siècle dernier, mais oui) dans le cadre de la guerre de Sécession. La solide documentation de l'auteur sur les abolitionnistes, dont Thoreau m'a bien intéressée. Le ton protecteur des missives hypocrites envoyées par le bon Docteur à sa petite famille m'a plutôt hérissée. Quand aux récits sur les atrocités de la guerre, la condition des esclaves dans les états du sud, j'ai éprouvé une impression de "déjà lu".
Commenter  J’apprécie          20
Le Livre d'Hanna

Très bien. Beau roman, où l'histoire d'un livre rejoint l'histoire de destins individuels. De plus, les divers contextes historiques sont très bien décrits.
Commenter  J’apprécie          10
La solitude du docteur March

C’est un roman d’apprentissage que nous allons lire car March, un homme d’une quarantaine d’années qui a vécu de nombreuses expériences difficiles, est arrivé au front avec une âme candide, toute pétrie de convictions humanistes, nourri des théories de ses amis Thoreau et Emerson, convaincu que cette guerre est juste puisque le Nord animé des meilleures intentions va libérer les esclaves noirs pour en faire les égaux des blancs et leur donner la place qui leur revient de droit. Mari amoureux, père aimant, March a pourtant sacrifié le bien-être des siens à la cause : il a perdu toute sa fortune en l’investissant dans les entreprises douteuses de John Brown, au risque d’être assimilé à cet homme, condamné à mort et exécuté, il a décidé de partir avec les jeunes recrues alors qu’il n’en a plus l’âge mais animé par une sorte d’inspiration naïve, sans même consulter Marmee, femme au caractère volcanique…

Suite sur mon blog
Lien : http://artetlitterature.blog..
Commenter  J’apprécie          40
La solitude du docteur March

Dans son roman La solitude du docteur March, Geraldine Brooks propose de nous présenter plus intimement un personnage assez peu présent dans le célèbre roman de Louisa May Alcott, Les quatre filles du docteur March, à savoir le père...
Lien : http://karineetseslivres.ove..
Commenter  J’apprécie          10
La solitude du docteur March

[...] "La Solitude du Docteur March" est un roman brutal, violent parfois, terrible souvent, mais qui ne saurait laisser indifférent. C'est une belle réussite.
Lien : http://www.macuisinerouge.co..
Commenter  J’apprécie          10
La solitude du docteur March

Quand on a beaucoup aimé un livre dans sa jeunesse, la tentation est grande de vouloir lire un livre qui prend pour héros l'un de ses personnages. Mais fatalement, l'appréhension de voir l'oeuvre et l'esprit de l'auteur trahis est proportionnelle à la tentation ... aussi, quand le titre de ce roman a attiré mon regard, j'ai un peu hésité, tiraillée entre l'envie d'en savoir plus et la crainte de "dénaturer" mon souvenir d'une lecture de jeunesse ...



Eh bien disons-le tout net : je ne regrette absolument pas cette lecture ! Loin de trahir le souvenir très vif que j'ai des Quatre Filles du Docteur March et de tous les autres romans pour la jeunesse non traduits en français de Louisa May Alcott, ce titre m'a enchanté en braquant un projecteur éblouissant et sans concessions sur un personnage fantôme qui est pourtant présent dès le titre du roman, et dont on ressent bien à quel point il occupe une place centrale dans la vie et l'oeuvre de Louisa May Alcott : le Père (avec un grand P) !



Dans La Solitude du Docteur March, pourtant, ce n'est pas vraiment avec le père que nous avons rendez-vous, mais avec l'homme. L'idéaliste, l'abolitionniste, le rêveur, le mari, l'amant, le soldat pacifiste, le prédicateur et le professeur. Toutes ces figures tourbillonnent dans les pages du roman, sous la plume experte de Géraldine Brooks. Nos découvrons tour à tour le jeune homme pauvre mais ambitieux qui se fait colporteur sur les routes du Sud des Etats-Unis, l'homme fortuné qui tombe éperdument amoureux d'une jeune femme au tempérament explosif et fonde une famille et l'aumônier qui s'est engagé dans la guerre par conviction mais doit faire face à une violence qui le révolte, qu'elle soit dans le camp adverse ou dans son propre camp, et qui va réveiller des souvenirs enfouis profondément dans sa mémoire.



L'auteur nous propose toute une vie dans ces pages, et même plus, car Marmee a aussi droit à la parole dans l'avant-dernière partie du livre, quand elle part rejoindre son mari gravement blessé. Et même si cette partie n'est pas celle qui contient le plus de scènes horribles (elles émaillent tout le roman pour nous rappeler à chaque instant l'horreur de l'esclavage et celle de la guerre), c'est celle que je trouve la plus terrible pour le personnage principal, car elle révèle la somme de mésententes et d'incompréhensions qui s'élève entre deux personnes qui s'aiment pourtant profondément, et qui ont toutes deux la conviction d'agir dans le sens que l'autre souhaite ... triste leçon ...



Les personnages secondaires sont eux aussi poignants et remarquables, que ce soit du côté des esclaves et des soldats ou de celui de l'entourage des March à Concord. On aime particulièrement reconnaître l'irascible tante March, et certain épisode impliquant la petite Beth jette un éclairage nouveau sur le personnage.



Bref, sans hésiter, je recommanderai ce livre à tous ceux qui ont lu dans leur jeunesse et aimé Les Quatre Filles du Docteur March, mais aussi à ceux qui considèrent ce roman comme mièvre et convenu, ils seront sans doute surpris. Je précise que ce livre m'a fait réaliser pour la première fois que les quatre filles du Docteur March et Scarlett O'Hara étaient contemporaines ... oui, je sais, cela semble tomber sous le sens, mais ici, c'est palpable ...
Commenter  J’apprécie          160
La solitude du docteur March

Le thème de la guerre de Sécession est un sujet que j'ai rarement trouvé dans les romans, et que j'ai beaucoup apprécié. On est directement confronté à l'opinion de March sur l'esclavage, à la condition noire de l'époque, et surtout, à ceux qui voulaient à tout prix garder leurs esclaves.



C'est très intéressant de lire toutes ses opinions. Bien évidemment, notre bonhomme est le père absent du roman de Louise May Alcott, "Les quatre filles du docteur March", et c'est assez sympathique de retrouver cette famille, de savoir ce qui est arrivé à ce personnage.
Lien : http://parchmentsha.blogspot..
Commenter  J’apprécie          00
La solitude du docteur March

Meg, Jo, Beth et Amy... ces prénoms vous évoquent certainement quelque chose : le fameux ouvrage de Louisa May Alcott, "Les Quatre Filles du Docteur March", ou bien l'une des adaptations télé ou ciné qui en ont été tirées.Le roman originel se situe pendant la Guerre de Sécession, et le père en est absent. Geraldine Brooks a choisi d'imaginer ce qu'il est advenu de ce fameux Dr March.

Parti s'engager comme aumônier auprès des Nordistes, March sera témoin des horreurs de la guerre, de la lutte conte l'esclavagisme, et durement frappé par la maladie. L'image de ce pater familias porté aux nues par ses filles (ses "petites femmes") va ici en prendre un sacré coup : il se décrit lui-même comme un homme faible, un peu lâche, dont on découvre l'attachement et même l'attirance pour une jeune esclave rencontrée dans sa jeunesse, Grace. Si les deux premiers tiers du livre sont consacrés au docteur March et à son récit entrecoupé de lettres (la partie la moins convaincante du livre !), la parole est ensuite donnée à la mère : Marmee, au caractère dur et emporté, qui cache à grand peine les flots de déception qu'elle éprouve pour l'homme qu'elle a épousé, mais restera quoi qu'elle soupçonne et quoi qu'il arrive fidèle à son devoir d'épouse et de mère. Aussi parviendra-t-elle à ramener son époux dans son foyer, mais c'est un homme ravagé, détruit par le remords de tragédies qu'il n'a pas pu empêcher - un homme seul - qui rentre chez lui.

Un peu perdue au début de ma lecture dans les récits de bataille, la fin m'a vraiment touchée, et j'ai trouvé intéressante cette démarche de "compléter" l'histoire de cette famille déchirée par la guerre, quitte à écorner un peu le "mythe".
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          60
La solitude du docteur March

J’avais vraiment adoré le Livre d’Hanna.



Quelle déception !



Il faut dire qu’il y a eu tellement de beaux et grands livres sur la guerre de Sécession.



Un de plus, les pages sur l’esclavage sont insoutenables, mais trop convenues. Il reste que le sujet même du roman, comment un homme idéaliste et sincère réagit dans les tourmentes d’une guerre civile, est bien traité.



Je suis toujours surprise de lire que la guerre de Sécession a fait plus de mort aux Etats-Unis que n’importe quel autre des guerres que les américains ont menées.



Le docteur March aura bien du mal à garder son idéal et sa dignité dans un conflit où les coups les plus bas ont été permis.



Cette lecture m’a donné également envie de relire le roman de Louisa May Alcott, les quatre filles du Docteur March qui reste un agréable souvenir de lecture de mon enfance.



Finalement je pense que c’est un livre très honnête, j’attendais beaucoup plus de cette auteure qui m’avait enchanté avec son précédent roman.




Lien : http://luocine.over-blog.com/
Commenter  J’apprécie          20
Le Livre d'Hanna

Hanna, jeune australienne spécialisée dans la restauration et l'expertise de livres anciens, se voit proposer un travail sur la Haggadah de Sarajevo, magnifique livre qui présente la particularité d’être illustré alors que les manuscrits religieux juifs ne l’étaient pratiquement jamais. De minuscules indices trouvés dans le livre, un fragment d’aile de papillon, une tache de vin, des cristaux de sel, sont autant de prétextes à imaginer l’histoire de ce livre qui a traversé des siècles et des pays pour arriver à Sarajevo et y survivre à la guerre.

Sous forme de longs chapitres qui alternent le présent avec Hanna et le passé avec différents épisodes où le livre entre en scène à Sarajevo en 1940, à Vienne en 1894, puis à Venise et à Tarragone entre autres, l’auteur retrace cinq siècles de persécutions religieuses et d’intolérance : Inquisition, nazis et nationalistes serbes sont ainsi la preuve que la guerre, en particulier pour des prétextes religieux, peut survenir n’importe où, même si parfois c’est inimaginable. Un personnage fait ainsi remarquer qu’à Sarajevo, où les communautés vivaient en bonne entente, où beaucoup d’habitants ne pratiquaient pas leur religion d’origine, où existaient beaucoup de couples mixtes, la guerre n’était pas pensable et pourtant…

L’histoire de ce livre est passionnante pour qui s’est parfois posé la question de savoir entre les mains de qui tel ou tel livre ancien est passé, et pour qui aime les livres tout simplement.

J’ai un peu du mal à parler du style car je l’ai lu en anglais, mais la construction est tout à fait fascinante, car elle remonte le temps en arrière en donnant la parole à différents protagonistes qui ont possédé et souvent protégé ce livre. J’aurais peut-être préféré que les choses soient un peu moins explicites parfois, et laissent un peu plus de place à l’imagination du lecteur. La partie contemporaine, avec Hanna, m’a un peu moins intéressée, mais elle permet une respiration dans la lecture et réserve des surprises au bout de quelques chapitres. Il est difficile de toute façon dans un tel livre de provoquer un intérêt constant chez le lecteur qui a affaire à de nouveaux personnages presque à chaque chapitre et donc s’attache plus ou moins à l’un ou à l’autre. J’ai eu pour ma part un petit faible pour le personnage du jeune illustrateur de cette merveille bibliophile qui existe d’ailleurs et est réellement conservée au Musée de Sarajevo.


Lien : http://lettres-expres.over-b..
Commenter  J’apprécie          40
Le Livre d'Hanna

Ce livre est un petit chef d’œuvre romanesque. Il mêle une enquête passionnante autour du sauvetage d’un livre précieux : un livre de prière juive,une Haggadah.



Le point de départ est vrai la Haggadah de Sarajevo existe et ce sont des lettrés musulmans qui ont sauvé ce livre juif des incendies dus à la guerre.



Expliquant comment des scientifiques arrivent à remonter dans le temps grâce à d’infimes traces laissées dans les parchemins, la romancière imagine des histoires plausibles autour de ce livre.



Chaque moment où elle s’arrête sont autant de moments d' intolérance et de violence absolus, les gens et les livres se retrouvaient sur des bûchers.



En même temps on suit l’histoire personnelle d’Hanna la jeune Australienne, personnage touchant et tellement vivante.



J’ai relu ce livre, car il est en compétition pour notre "coup cœur des coups de cœur de 2008" dans notre club de lecture. Je sais que la construction du roman: l’intrigue coupée par des retours dans l’histoire, n’a pas plu à tout le monde. Moi, ça m’enchante littéralement. Je trouve que Géraldine Brooks à écrit un hymne à l’esprit de tolérance et donne foi en l’homme. Même quand l’humanité est au bord de se détruire, des « justes » en général des lettrés arrivent à ne pas se conduire en barbares.




Lien : http://luocine.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          10
Le Livre d'Hanna

Une belle histoire d'un livre de foi juif : la Haggada de Sarajevo. Ses sauvetages par des gens de fois et de culture différentes à des époques où les juifs étaient chassés, tués...

Joli roman, mais je ne reste en quelque sorte sur ma faim.
Lien : http://mcchipie.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          10
Le Livre d'Hanna

En 1996, Hanna, jeune Australienne, restauratrice passionnée de manuscrits anciens, apprend qu'on veut lui confier la célèbre Haggadah de Sarajevo, elle sent qu'il s'agit de la chance de sa vie. Plus à l'aise en compagnie des livres que de ses contemporains, elle part à la rencontre de ce précieux manuscrit hébreu, ressurgi des Balkans en ruine.



Ce livre de prières juif a été sauvé in extremis par un conservateur musulman, dans une Sarajevo aux prises avec les bombes au phosphore.



Au fil de minuscules indices, Hanna va peu à peu percer les secrets de ceux qui ont tenu entre leurs mains cet ouvrage sacré aux fils des siècles.



De la jeune adepte de la Kabbale qui le sauve de l'inquisition espagnole à l'intellectuel musulman qui le soustrait à la menace nazie, en passant par le censeur vénitien qui le fait échapper à l'autodafé, une vraie aventure que ce livre passé de mains en mains et qui est encore menacé de destruction.



Mon avis :



un livre qui nous amène aux confins de l'Europe au début du Moyen-Age jusqu'aux conflits actuels.



Une alternance entre le récit d'Hanna qui cherche à en savoir plus sur le livre, et les chapitres "historiques" qui nous projettent dans la vie du livre et ses tribulations et qui explique les tâches de vin et autres papillons découvert par Hanna dans le livre.



Une belle fable sur la coexistence entre les religions, qui perdure, toujours et malgré tout. Mais à qui est adressé ce livre, finalement ?...



Un petit bémol à propos de la couverture : je la trouve bien môche, pas attreillante.




Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          10
Le Livre d'Hanna

curiosité de lecture : Géraldine Brooks - le livre d'Hanna

Un peu de mal a "entrer" dans l'histoire au début... puis de plus en plus passionnant.





La Haggadah de Sarajevo est une enluminure.



Cette Haggadah a suivi les Juifs dans leur exil et durant des générations on a ignoré son existence ;



elle a réapparu à la fin du XXe siècle, lorsqu'un enfant juif de Sarajevo, dont le père venait de mourir, l'a apportée à son école pour la vendre afin de nourrir sa famille.



Conservée au musée de la ville, elle a fait l'objet de soins particuliers de la part des autorités bosniaques durant le siège de Sarajevo.



Très peu de villes dans le monde savent cultiver, comme Sarajevo, une symbiose aussi profonde avec leur population juive.



L’estime est réciproque, et elle se maintient depuis la deuxième moitié du XVIème siècle, quand une partie de la diaspora sépharade expulsée d’Espagne en 1492 s’établit en terre bosniaque.



Pour cette raison, l’évènement culturel le plus significatif de l’année 2002 fut probablement le transfert définitif de la Haggadah dans une salle du Musée de Sarajevo.



C’est aussi la première fois que ce manuscrit d’une valeur incalculable est exposé au grand public.



La Haggadah, écrite et enluminée dans la moitié du XIVème siècle, sans doute à Barcelone, relate la fuite du peuple juif d’Egypte, et elle est lue tous les ans au début de la Pâque juive.



Ce livre, le trésor très précieux de la communauté juive de Sarajevo, a connu nombre de vicissitudes, en commençant par l’aventureux voyage depuis les côtes de Sépharad – l’Espagne - jusqu’à la vallée du Miljacka.



Pendant la seconde guerre mondiale, Sarajevo était occupé par les troupes nazies, et elles exigeaient la remise du manuscrit pour enrichir la collection d’art du Musée de Berlin. La ville faillit perdre la Haggadah à tout jamais.



Seule l’astuce du directeur du Musée de Sarajevo et la collaboration des autorités religieuses musulmanes purent éviter une telle perte.



Le manuscrit resta enterré sous une porte de la mosquée jusqu'à la fin de la guerre.



Depuis lors, la Haggadah est devenue le symbole de l’alliance de la communauté juive avec la ville de Sarajevo et de la solidarité entre sa population juive et sa population musulmane.



Cette valeur symbolique a été confirmée pendant les années du siège de Sarajevo, quand les autorités de la ville furent accusées d’avoir vendu l’œuvre pour acheter des armes.



Le président bosniaque Izetbegovic fut obligé de démentir et de montrer la Haggadah devant les caméras de télévision, en s’exposant à bien des critiques, pour les dommages que le manuscrit risquait d’encourir.



L’installation définitive de la Haggadah dans une salle spéciale du Musée de Sarajevo représente l’engagement sans faille de la communauté juive dans l’esprit de tolérance traditionnel de toute la ville.



Et rien ne pourrait mieux exprimer cette dimension de Sarajevo, que ce manuscrit qui nous raconte la fuite du peuple juif, et qui a été conservé de façon jalouse et miraculeuse par ces mêmes victimes sépharades qui fuyaient devant les anciens fantômes de la haine et de l’intolérance en Europe.



Les mêmes fantômes qui, cinq cents ans plus tard, mettront cruellement la ville à l’épreuve en l’assiégeant. La connaissance historique de la souffrance et de la persécution, incrustée dans la mémoire du peuple juif, est peut-être ce qui paradoxalement représente sa force secrète.



Dans la désolation et le pessimisme qui règnent encore dans les consciences des personnalités les plus engagées dans l’esprit traditionnel de Sarajevo, c’est bien la voix d’une personnalité juive qui exprime avec le plus de conviction la foi et la confiance dans l’avenir.



Il s’agit de David Kamhi, intellectuel, musicien, et membre influent de sa communauté: «Bien plus que pour l’absence évidente de volonté politique pour aller vers le chemin le plus juste, bien plus que pour la crise économique, bien plus que pour les indécisions et l’oubli de la part de la communauté internationale, ce peuple et son esprit continueront de se tenir debout. Une République de Bosnie-Herzégovine unie existera toujours. Sarajevo survivra». -Eloy Santos

source : http://www.babelmed.net/index.php?menu=6&cont=491&lingua=fr





La Haggadah, ou comment raconter la sortie d'Egypte



Extrait du dossier de l'Arche n° 483/Avril 1998



Chaque année, les Juifs du monde entier se rassemblent autour de la table familiale pour manger le repas pascal, boire quatre coupes de vin, et lire un texte nommé Haggadah (pluriel : Haggadot) en souvenir de la sortie d'Egypte où les Hébreux furent réduits en esclavage.



Depuis deux millénaires, le séder (l' ordre, le rituel) de Pessah (la Pâque juive), avec la Haggadah pour fil conducteur, est un des signes principaux de la continuité juive.



La preuve : lorsque des Juifs ont voulu prendre leurs distances díavec la tradition religieuse tout en continuant à revendiquer leur appartenance au judaïsme, ils ont éprouvé le besoin de rédiger une nouvelle version de la Haggadah.



On a connu ainsi, dans des kibboutzim d'Israël, une Haggadah où l'action de grâces du Hallel était remplacée par un hymne à la nature, au socialisme, à Ben Gourion ou à Lénine ; et des mouvements féministes juifs ont publié des Haggadot où le nom de Dieu, conjugué au féminin, était invoqué pour célébrer le combat du "deuxième sexe".



A vrai dire, la Haggadah, par sa structure même, se prête à ce genre de sollicitations.



Son contenu, en effet, a varié au cours des siècles. Des textes síy sont ajoutés, religieux ou profanes.



Et aujourd'hui encore, il n'est pas évident de trouver deux éditions de la Haggadah qui soient strictement identiques au point que, lorsqu'on reçoit, comme c'est l'usage, des invités autour de la table du séder, il est prudent de préparer un nombre suffisant d'exemplaires de la même Haggadah afin que tous puissent suivre le texte sans regarder par-dessus l'épaule du voisin.



Il y a pourtant, si l'on excepte les cas limites évoqués plus haut, un important tronc commun aux diverses versions de la Haggadah.



Ce texte relativement bref (l'édition de base, non illustrée, tient en une trentaine de pages) est articulé autour de quelques temps forts, dont on verra le détail par la suite. Son nom, adapté d'une injonction biblique : "Et tu raconteras (higgadta) à ton fils" (Exode, 13, 8), dit assez bien sa fonction essentielle, qui est de transmettre le récit de la sortie d'Egypte en líaccompagnant des commentaires attribués aux maîtres du Talmud.



Mais l'enseignement, ici, ne prend pas la forme d'un discours linéaire. Au contraire, il est résolument multiforme. La Haggadah est, en fait, une espèce de "collage" mêlant récits historiques et interprétations symboliques, poésie populaire et prose rabbinique, injonctions aux hommes et prières à Dieu tout cela composé à des périodes différentes, majoritairement en hébreu mais pour partie aussi en araméen.



Les passages clairs, accessibles aux enfants et destinés à être lus par eux, voisinent avec des paragraphes dont les experts níont pas cessé de discuter les obscurités. Aussi trouve-t-on des éditions de la Haggadah richement illustrées, ainsi que des versions savantes avec plusieurs niveaux de commentaires.



Vers la fin du moyen âge, le texte de la Haggadah commença à prendre une forme plus ou moins définitive dans la plupart des grandes communautés.



A cette époque également on síaccoutuma à éditer la Haggadah sous forme díun livre distinct, et non plus uniquement dans le cadre du livre de prières.



Entre le XIIIe et le XVe siècle, apparaissent les magnifiques Haggadot illustrées, dont il nous reste quelques exemples tant séfarades (la Haggadah dorée, la Haggadah Kaufmann, la Haggadah de Sarajevo) qu'ashkénazes (la Haggadah aux têtes díoiseaux, la Haggadah de Darmstadt, la Haggadah de Cincinnati).



Le plus célèbre de ces ouvrages est sans doute la Haggadah de Sarajevo.

Il s'agit d'un manuscrit rédigé au XIVe siècle en Espagne, sans doute dans le royaume d'Aragon, et divisé en trois parties selon l'usage espagnol de l'époque : une série de miniatures peintes de couleurs vives représentant des scènes bibliques, le texte de la Haggadah accompagné d'enluminures, et des lectures bibliques et autres destinées à la semaine de Pessah.



Cette Haggadah a suivi les Juifs dans leur exil et durant des générations on a ignoré son existence ; elle a réapparu à la fin du siècle dernier, lorsqu'un enfant juif de Sarajevo, dont le père venait de mourir, l'a apportée à son école pour la vendre afin de nourrir sa famille. Conservée au musée de la ville, elle a fait l'objet de soins particuliers de la part des autorités bosniaques durant le siège de Sarajevo.



Une telle oeuvre díart ne pouvait être commandée que par des personnes particulièrement fortunées.



Mais le développement de l'imprimerie fit entrer la Haggadah dans tous les foyers juifs. Le premier chef-d'oeuvre dans ce domaine est la Haggadah de Prague (1526), dont on trouve aujourd'hui des reproductions en fac-similé qui font apparaître la beauté de ses illustrations (en noir et blanc, évidemment).



Le même texte, mais avec de nouvelles illustrations, se retrouve dans la Haggadah de Mantoue (1560). Celle-ci sert ensuite de modèle aux Haggadot publiées à Venise au début du XVIIe siècle, qui à leur tour inspireront la Haggadah d'Amsterdam (fin du XVIIe siècle).



Des éditions populaires de la Haggadah, généralement copiées sur les éditions de Venise et d'Amsterdam, abonderont par la suite. (…) .

source : http://www.col.fr/arche/hagad483.htm
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10
Le Livre d'Hanna

Époustouflant, mon plaisir de lecture a été total.

Roman de la restauration d’une Haggadah (livre de prières juives) qui permet de revivre tous les moments d’intolérances du monde. Incroyable récit à la gloire de la tolérance de la culture et de l’humanité.

J’ai plus qu’adoré ce livre
Lien : http://luocine.over-blog.com/
Commenter  J’apprécie          30
1666

Ma critique:


http://ptitcoinlecture.blogspot.com/2007/11/1666.html
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Geraldine Brooks (554)Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-21248: littérature - la solitude en littérature

Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. Auteur: Albert Camus

La peste
L'étranger

10 questions
99 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , solitude , condamnation à mort , métamorphoses , mer , îles , vampire et amour , new yorkCréer un quiz sur cet auteur

{* *}