Ce titre forme un triptyque avec C'est comment qu'on freine ? que j'avais beaucoup apprécié et Le Dernier homme que je n'ai pas encore lu. On est censé croiser certains personnages rencontrés. La thématique est celle du couple et de sa résistance par rapport au quotidien.
L'auteur Grégory Mardon explore à sa manière l'intimité d'un couple à savoir Gladys et Fabrice. On découvre progressivement les différentes facettes des personnages. J'aime bien le modernisme qui s'en dégage. Ce titre est toutefois au niveau de l'intrigue un cran en-dessous du second volet de son extravagante comédie du quotidien. Il manque un peu de piquant ce qui est un comble au vu de son titre. C'est clair qu'entrer incognito dans un club privé pour y voir ce qui se passe, tout le monde l'a déjà fait.
Lorsque des personnes se marient, c'est pour la vie. Résister à la tentation est un vrai challenge perdant ou gagnant.
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Il existe des auteurs dont j'aime bien le travail. Oui, cela existe. Grégory Mardon que je suis depuis des années dans ces chroniques sociales en fait partie. Il possède une écriture résolument moderne. Il met en avant des thèmes urbains assez intéressants.
Dans une société assez individualiste, il met en scène un homme qui apparaît invisible aux yeux des autres sauf d'une femme kinésithérapeute. on entre également progressivement das l'intimité de Bérénice qui ne sera pas fort joyeuse avec un frère handicapé. On s'attache à la psychologie des personnages plus qu'à l'action.
Encore une fois, l'auteur nous prouve qu'il est passé maître dans l'art de montrer les choses enfouies. Exploiter les faiblesses des autres est également une manipulation de l'âme humaine. Une histoire aussi surprenante que troublante. Alors, incognito ? Plus vraiment maintenant.
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Avec "Le fils de l'ogre", l’auteur de "Leçon de choses", "Vagues à l'âme", "Incognito" et "Corps à corps" livre cette fois un conte moyenâgeux sombre à souhait.
A travers ce one-shot, l’auteur n’hésite pas à sortir des sentiers battus et livre une vision cruelle et décalée des récits classiques de chevaliers. On est donc bien loin des belles histoires de princesses secourues par leurs preux chevaliers. L’auteur invite à suivre le parcours sanglant du jeune Benoît qui, fasciné par l’art de la décapitation du bourreau et poussé par les aléas ironiques du destin, va s’engager dans une voie cruelle et sanguinaire. Découpée en trois chapitres distincts, la descente aux enfers de ce garçon s’avère prenante et constitue le principal attrait de cette histoire.
Le graphisme en noir et blanc de Grégory Mardon accompagne parfaitement le destin tragique de Benoît. Le découpage et ce style s’inspirant de vieux contes renforcent encore l’ambiance moyenâgeuse de l’ouvrage. Les nombreux passages muets font d’ailleurs ressortir toute la force du graphisme, à l’image de ce passage au sein d’une forêt on ne peut plus envoûtante. Le revers de la médaille étant que le tout se lit malheureusement un peu trop vite.
Un excellent conte, sombre et cruel !
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Bande dessinée qui se lit d'une traite et qui fait du bien !
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J'ai eu beaucoup de plaisir à lire la Femme Papillon !
Bravo aux auteurs qui mettent en scène une femme héroïne.
Enfin....
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Une BD très intéressante sur le suicide au travail et la façon dont les entreprises demandent toujours plus à leurs employés en leur imposant un rythme effréné et des injonctions souvent contradictoires, avec au bout la carotte de garder son job. Le couperet du licenciement plane toujours au-dessus des employés ce qui les pousse à accepter d’en faire toujours plus, même si cela va bien au-delà des limites de leur santé mentale et physique. Une bd très bien menée.
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La problématique de cette oeuvre est assez actuelle avec la vie sur les réseaux sociaux ou le fait d'être accro d'internet. Le cinéma s'est d'ailleurs également emparé de ce sujet avec des films comme Nerve et la TV avec des séries comme l'excellent Mister Robot. J'aime bien le traitement de ce sujet actuel dont la mise en scène est ultra-moderne. Cela change un peu de toutes ces thématiques qui reviennent à chaque fois. Bref, l'originalité est au rendez-vous.
J'aime beaucoup le trait de Gregory Mardon que je trouve assez sensuel. Il donne de la vie à ses personnages mais plus encore. Le scénariste évite soigneusement de tomber dans la caricature de "l'internet, c'est mal". Il arrive avec intelligence jusqu'au bout du propos: qu'est-ce que la vraie vie ? Un roman graphique assez intimiste et profondément humain qui donne des pistes de réflexions assez intéressantes. La vraie vie quoi et pas forcément celle d'Auchan !
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J'aime bien cet auteur car il nous surprend toujours par des oeuvres totalement différentes. Là, Grégory Mardon s'essaie à la BD totalement muette et sur un mode bichrome. 223 pages tout de même pour un nouvel exercice de style.
Le thème est celui de l'herbe toujours verte ailleurs. Le récit pourrait être divisée en trois partie entre la vie new-yorkaise, l'expérience d'une petite communauté dans une île ou la vie totalement sauvage. Il est clair que le bonheur est quelque chose qui pourrait échapper à l'homme toujours insatisfait. Certes, on n'évitera pas la critique de la société consommatrice et pollueuse.
Cela se lit assez rapidement car les images sont souvent contemplatives. L'auteur joue avec les nuances de couleur. Pour moi, ce n'est pas assez car finalement le récit va être assez creux surtout si je compare cette oeuvre au fameux Pinocchio (Winshluss). Reste une fuite en avant comme pour tourner la page sur un ordre existentiel. Les questions sont posées mais on attend les réponses.
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Grégory Mardon n'est pas un auteur très connu. Pour autant, j'aime beaucoup ce qu'il fait car il vît avec son temps (voir Petite frappe ou Madame désire ? par exemple). Son récit dynamique sonne résolument moderne malgré une couverture toute droite sortie des années 80. Il y a de la grâce dans l'ensemble de ces personnages ordinaires qu'ils soient masculins ou féminins. Bref, il sait capter l'attention.
Cela commence de manière assez superficiel dans un Paris où de jeunes bobos insouciants s'adonnent à la fête. Cela se termine dans un petit drame familial à la campagne. On se rend compte de l'épaisseur des personnages à mesure que le récit avance. Et on peut dire, que cela file à toute allure d'où le titre. Excellent !
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Je me suis littéralement surpris à aimer cette bd réservée à un public averti. Elle se situe au moment des luttes sociales et du Front Populaire en 1936. Il y a une empreinte historique indéniable dans le combat que vont mener deux gars déguisés en domestiques dans une demeure bourgeoise appartenant à un patron ayant des vues fascisantes. Ce dernier n'est pas souvent présent. La châtelaine paraît bien isolée. Madame désire ? Madame sera servie !
Je suis également surpris de retrouver Grégory Mardon aux commandes de ce one-shot alors que j'avais déjà grandement apprécié des titres aussi divers que Corps à corps ou Le Fils de l'Ogre et plus encore Vagues à l'âme. Il a non seulement un talent indéniable de raconteur d'histoires mais un sacré coup de patte. Je vois également qu'il passe d'un genre à l'autre avec beaucoup de facilités. On suivra son parcours de près.
Pour ce titre, c'est une véritable réussite loin de toute cochonnerie. Cela reste néanmoins très sulfureux...
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Le fils de l'ogre est un conte bien sombre qu'il ne faut pas lire à ses enfants le soir avant de les coucher. Cela commence d'ailleurs comme une histoire classique de preux chevaliers et de princesses. Puis, au fur et à mesure, cela devient presque dérangeant et macabre. On change de registre !
On va suivre le parcours d'un jeune ado de 13 ans, fils d'une vendeuse de tissus. Les exécutions sur la place publique par le bourreau le fascine. Il éprouve même de la joie à tuer des animaux. Bref, ce n'est pas le genre de héros auquel on s'attache ...
Il va y avoir un drame qui va bouleverser toute sa vie et qui marquera une orientation dans certains choix. L'enfant va devenir un guerrier sanguinaire comme pour réveiller des sentiments de haine enfouis dans le plus profond de son être.
J'aime également la noirceur mais lorsque celle-ci est délectable. C'est bien le cas en l'espèce. On appréciera le trait graphique qui colle à merveille avec cette ambiance violente du Moyen-âge. La couverture est déjà attirante en soi. Les décors forestiers sont d'une pure merveille. Le découpage est quasi-parfait. On sent une réelle maîtrise de l'auteur qui semble jouer sur les codes. Certaines cases nous emplissent d'horreur lorsqu'il déforme les yeux et la bouche. J'ai senti beaucoup de modernité dans l'approche de cette tragédie. L'exercice n'était pas facile.
Un récit moyenâgeux surprenant à plus d'un titre qu'il faut lire car maîtrisé de bout en bout.
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Ce corps à corps est plutôt une excellente surprise. On suit les tranches de vie de différentes personnes. Cependant, il existe véritablement des liens entre chacun des personnages. C'est plutôt passionnant car différents problèmes de société sont évoqués.
On aurait aimé un approfondissement pour certaines intrigues qui sont juste un peu évoquées. Ainsi, Jean-Pierre Martin ne rencontrera jamais son arnaqueuse qui va devenir la petite amie de son meilleur ami. Bref, certaines choses ne se produiront pas alors qu'elles étaient attendues par le lecteur.
Ces croisements de destin sont intéressants. On passe un bon moment de lecture. On sent tout de même qu'il manque un petit quelque chose à cet album pour le faire sortir véritablement du lot. L'impression générale demeure néanmoins assez satisfaisante. Nous avons un auteur à suivre de près.
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J'ai enfin pu trouver ce titre et le lire pour l'apprécier. J'ai été surpris par sa petite taille. C'est un peu dommage que ce mini format car cela ne met pas en valeur la qualité du dessin avec ce noir et blanc crayonné.
Pour le reste, je trouve que c'est très bien construit. On est vite happé par la vie de ce marin que tente de faire découvrir une grand-mère à son petit-fils. Celle-ci est très riche car elle couvre des évènements historiques du XXème siècle: la Seconde Guerre Mondiale et notamment cet épisode malheureux où la flotte anglaise a coulé (par nécessité ?) celle d'une France qui venait de se rendre à l'occupant et tuant au passage près de 1500 compatriotes. La guerre d'Algérie y est également évoquée de manière assez poignante notamment pour les pieds-noirs. J'aime en général ces récits où la petite histoire individuelle rejoint la grande avec son lot de malheur.
J'ai également été surpris par une narration très fluide qui a pour résultat de ne jamais nous ennuyé. Bref, c'est jamais pompeux comme dans tant d'autres bd de ce genre un peu autobiographique quand on parcourt la vie d'un personnage. Ce long flash-back est parfaitement maîtrisé. Une bien belle bd !
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Grégory Mardon est l'auteur dont j'attends patiemment chacune de ses publications car il m'a bien étonné ces dernières années avec notamment Petite frappe ou encore Madame désire ?. Ces oeuvres sont résolument modernes et surtout elles me parlent. Rares sont ceux qui peuvent y réussir. Par ailleurs, le dessin est rempli de grâce jusque dans les décors ou les mouvements. Les personnages sont particulièrement réussis comme à son habitude.
Prends soin de toi est une sorte de fable morale sur un road-trip d'un homme dont la compagne vient de le quitter pour faire sa vie avec un autre. La rupture est toujours un moment délicat à vivre car on ne voudrait jamais se séparer et continuer à vivre ensemble comme si de rien n'était. la vie est fait également de ces grandes contrariétés.
J'ai bien aimé la mission prétexte que cet homme s'est assigné en voulant rendre une vieille lettre non ouverte à son auteur plus de 40 ans après. La conclusion fait du bien et permets de comprendre qu'il faut continuer à vivre coûte que coûte. C'est certes classique dans l'approche mais c'est une lecture agréable qui fait mouche. Bref, un récit d'introspection admirable et plein d'empathie.
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Adolphe Hérault est un jeune chti qui travaille comme garçon boucher dans une boucherie du nord. Mais cette vie ne lui convient pas réellement il a envie d'évasion et s'engage comme marin. Il est en méditerranée quand la France signe l'arrêt des combats avec l'Allemagne. L'Angleterre ne veut pas que ce vaisseau appartienne à l'Allemagne et le coule. Adolphe fait parti des survivants et s'installe en Afrique du Nord. On suit ainsi son histoire.
Les dessins sont plus que faiblards heureusement que l'histoire rattrape ce choix.
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Un jeune homme d'origine modeste accède au saint graal : une école d'ingénieur prestigieuse et surtout un poste dans la boite de ses rêves. Très investi dans son job, trop investi pour une entreprise comme tant d'autres qui ne voient dans leurs employés que de simples pions sans âme et sans état d'âme. Investi jusqu'au drame.
D'autant plus glaçant et terrifiant que ce n'est pas une fiction.
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