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Critiques de Guy de Maupassant (3141)
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Aux champs et autres nouvelles

Aux champs est une nouvelle écrite par Guy de Maupassant.

J'ai bien aimé cette nouvelle car elle illustre bien les différentes inégalités qui existait a l’époque. Deux familles pauvres sans beaucoup d'argent et sans aides particulière et de l autre côté, un couple de bourgeois qui ne peux justement pas avoir d'enfant qui cherche donc a en avoir un de toute les façons possible. Cette nouvelle montre aussi l'amour d'une mère envers son enfant, cette amour qu'elle ne vendrais pour rien au monde. Cette nouvelle a une moral aussi qui selon moi est "l'argent ne fait pas le bonheur".

Cette citation est l'exemple même de la morale si-dessus quand Charlot Tuvache apprend que Jean Vallin est devenu un "bourgeois" : Tenez, j'sens bien que je ferai mieux de n'pas rester ici, parce que j'vous le reprocherais du matin au soir, et que j'vous ferais une vie d'misère. Ca, voyez-vous, j'vous l'pardonnerai jamais !

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Bel-Ami

Bel-Ami... Quelle belle découverte ! J’ai franchement beaucoup aimé cette lecture. C’est fluide et prenant, vraiment, et Maupassant nous offre une bonne palette de personnages de l’époque, tous plus ou moins intéressants mais avec un rôle certain dans l'intrigue, ce que j'apprécie fortement; j’ai particulièrement bien aimé le pessimisme (néanmoins réaliste) du poète Norbert de Varenne - je crois d’ailleurs que Maupassant a mis un peu de lui dans ce personnage (ils sont tous les deux obsédés et dévorés par l’idée de la mort, notamment).

C’est, en tout cas, radicalement différent d’Une vie qui est beaucoup plus descriptif et qui nous embarque dans une atmosphère beaucoup plus pesante (ce qui est le but voulu d’ailleurs), et ça ne m’a pas étonné de lire dans la postface que Bel-Ami a été écrit d’une traite, et sous forme de feuilleton – d’où la permanente sensation d’être tenue en haleine -, alors qu’Une Vie a été écrit en 7 ans ! Je trouve aussi un côté très « zolien » à Bel-Ami, ce qui m’a beaucoup plu !

Et puis George Duroy… J’adore les personnages passionnés, donc j’adore George Duroy envers et contre tout ! Un Valmont plus moderne et un tout petit peu moins vil, un homme à femme comme je les aime (littérairement parlant, évidemment !), qui use de ses charmes pour s’élever dans la société, mais qui malgré toutes ses conquêtes éphémères et intéressées, reste attaché à Madame de Marelle, sa première amante, vers qui il reste irrésistiblement attiré et peut être la seule qu'il - et qui l' - aime vraiment.



Bref, j’ai vraiment passé un excellent moment avec ce roman, et je le recommande à quiconque aurait envie de s’évader dans une époque lointaine et pourtant très peu différente de la nôtre pour ce qui est des aspirations et ambitions humaines…

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Une vie

Avant la lecture de ce livre, je ne connaissais de Guy de Maupassant que les nouvelles (que j'ai quasiment toutes lues). Et, pour ne rien vous cacher, je me sens un peu déçue par cette lecture : eu égard à ce que j'avais trouvé dans ses écrits courts, j'attendais plus de ce roman.



Ce que j'aime dans ses nouvelles, c'est justement l'émotion intense qu'il est capable de susciter en quelques pages ; c'est la profondeur et la permanence des personnages qu'il est capable de générer : je ferme les yeux et je me souviens instantanément d'une foule de ses personnages.



La sublime putain de Boule de Suif, la répugnante avare du Parapluie, le touchant Simon dans Le Papa de Simon, la gaité communicative de l'énorme Toine, le sang froid incroyable du Père Milon, l'atroce drame vécu par celle qui se fait surnommer « Madame Baptiste » ou encore celui vécu par le malchanceux paysan de la Ficelle, etc.



Bref, en quelques coups de pinceau, il sait, il a le talent de brosser des personnages incroyablement crédibles et vivants, des personnages marquants, sans caricature excessive, des gens qu'on croirait connaître.



Or, et c'est ce qui me gêne un peu ici, les nouvelles — qui font normalement la part belle aux événements, contrairement au roman, qui lui est plutôt censé être le terrain de jeu favori des personnages — et bien, les nouvelles De Maupassant, dis-je, me semblent souvent plus abouties, quant aux personnages, que ceux de ce roman, ce qui est tout de même un comble. Je redoute d'oublier cette Jeanne beaucoup trop rapidement sitôt que j'aurai fermé les yeux.



Je ne peux pas m'empêcher de voir dans Julien (le mari de l'héroïne) une espèce de caricature du goujat. On sent que l'auteur souhaitait davantage régler ses comptes avec les gens de la haute société plutôt que de mettre sur pied un personnage réellement crédible, non monolithique, touchant par certains aspects.



Selon moi, Jeanne est une naïve naïve ; Julien, un goujat goujat, l'abbé Tolbiac, un fanatique fanatique, etc. J'aurais tellement mieux aimé avoir affaire à des personnages plus complexes, plus nuancés, à une naïve hédoniste, par exemple (comme semblait l'avoir été sa mère), un goujat flambeur (une espèce de Rastignac, pourquoi pas ?), un fanatique généreux (un peu dans le genre des syndicalistes de Steinbeck dans En un combat douteux), etc.



Bien entendu, ce ne sont que des exemples, mais juste pour avoir la sensation que ces personnages avaient différentes facettes ou, mieux encore, voir leur caractère évoluer au cours des années, car le roman s'étale tout de même sur environ vingt-cinq ans : il y avait le temps.



Je reviens (peut-être lourdement et auquel cas je m'en excuse auprès de vous) au parallèle avec les nouvelles du même auteur. Dans celles-ci, il s'efforce de rester assez extérieur (même si l'on se doute à chaque fois de quel côté penchent ses opinions) de nous présenter les choses et de nous laisser relativement libres de nos interprétations.



Ici, c'est tout différent : l'auteur souhaite — un peu trop à mon goût — imposer au lecteur ce qu'il doit penser de ses personnages et, par le fait, cela me séduit moins ; j'y développe moins d'empathie que pour bon nombre de nouvelles.



On ne peut toutefois pas dire que cela soit un roman désagréable à lire, ni même qu'il soit raté, mais je le trouve moins à point que ce que j'aurais espéré. (Notons au passage que Guy de Maupassant a recyclé dans Une Vie un certain nombre de nouvelles déjà publiées ailleurs : j'ai reconnu notamment Voyage de noce, Histoire Corse, Conte de Noël, Vieux Objets, etc.) Nous allons donc suivre, à l'époque de la Restauration, un quart de siècle de la vie d'une jeune noble provinciale.



Élevée chez les soeurs, sortie pleine d'idées hautes sur l'Amour, le Mariage, les Hommes, et, en un mot, la Vie. La demoiselle, devenue promptement dame, va vite déchanter. Contrairement à Emma Bovary, elle ne passe pas des heures à lire des livres en regardant tomber la pluie mais l'on sent tout de même qu'elle s'ennuie ferme dans son manoir normand de bord de Manche.



Et son mari est ce que l'on peut nommer, sans excès de féminisme, un salaud. La malheureuse Jeanne en voit de toutes les couleurs mais, et c'est là que je trouve que le personnage manque cruellement de profondeur, bon sang qu'elle est passive, bon sang qu'elle est résignée ! Jamais une once, une parcelle, un fin liseré de rébellion en elle…



Entre des parents poules qui la couvent de leur éternelle bienveillance, un mari coureur, mesquin, violent des relations de voisinage quasi inexistantes et un cruel manque d'imagination, il ne restait plus à Jeanne qu'à avoir des enfants…



Et on peut dire que là aussi, elle a tiré le bon numéro ! Avortons dans ses jeunes temps puis nullissime ensuite, tout juste bon à croquer la fortune et s'amouracher de la première venue, on peut, là encore sans cynisme excessif, affirmer que la maternité n'a pas comblé toutes les espérances de Jeanne.



Alors que reste-t-il, me direz-vous ? Eh bien ça, ce sera à vous de le découvrir, car c'est, me semble-t-il, tout le fond du roman, ça, le « que reste-t-il ? ». Donc, une impression pas désagréable mais pas non plus franchement enthousiaste me concernant. Cependant, d'autres avis sont très différents du mien et je vous invite à les consulter car ceci n'est, bien entendu, que mon a-vie, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Bel-Ami

« Bel-Ami »... ? Un bel ami, je n’en voudrais pas un pareil, en tout cas ! Personnage tout en façade, en rondeurs, en joliesse, en déclarations passionnées mais creux à l’intérieur, cynique, vide, de temps à autre se posant des questions sur la vie et la mort, mais finissant par déclarer : « C’est bête, tout ça ».



Oui, Maupassant m’a bien dupée avec son Georges Duroy surnommé « Bel-Ami » par des femmes désoeuvrées et contentes qu’un bel homme s’occupe d’elles. Car en ce 19e siècle finissant, la société bourgeoise et aristocratique ne pense qu’à l’argent, qu’au pouvoir, le tout agrémenté d’un batifolage de bon aloi. Georges Duroy se sert des femmes pour grimper dans l’échelle sociale, lui qui est fils de paysans de Rouen, qui n’a même pas de diplôme, qui est allé servir l’armée 2 ans en Afrique. Il se retrouve journaliste grâce à la rencontre d’un vieil ami, puis monte en grade grâce à la femme de cet ami. Et c’est l’engrenage, rien ne peut l’arrêter...D’intrigues amoureuses en guet-apens politiques, ce jeune homme encore pardonnable au début devient LE parvenu par excellence, et là, je l’ai détesté.



Et les femmes, me direz-vous ? Eh bien, les femmes, Maupassant n’est pas tendre avec elles ! Ce sont soit des vénales, soit des oies blanches... Il y en a une, quand même, qui attire l’attention, par son intelligence, son caractère posé et qui ne s’en laisse pas conter, et finalement, qui tombe dans le piège de notre « héros ». Même celle fidèle à son mari, « vierge de cœur », dégringole aussi, et de plus haut vu qu’elle semblait inattaquable.

Maupassant d’ailleurs excelle dans ses descriptions ! En voici une, je n’y résiste pas : « Elle était un peu trop grasse, belle encore, à l’âge dangereux où la débâcle est proche. Elle se maintenait à force de soins, de précautions, d’hygiène et de pâtes pour la peau. Elle semblait sage en tout, modérée et raisonnable, une de ces femmes dont l’esprit est aligné comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme. » Et encore une autre, allez, puis je me tais : « La sœur aînée, Rose, était laide, plate, insignifiante, une de ces filles qu’on ne voit pas, à qui on ne parle pas, et dont on ne dit rien ».

C’est tout dire...



Maupassant, je le connaissais, surtout dans ses nouvelles, et j’ai donc circulé dans « Bel-Ami » en terrain connu, avec un peu d’ennui par moments (oui, c’est vrai, il aurait pu expliquer cette ascension sociale sans scrupules en une nouvelle) mais aussi avec beaucoup de plaisir face à cette description sans fards de cette riche société. Ce n’est pas pour rien qu’il est devenu un « classique ».

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La Parure

La Parure, qui, après avoir paru dans plusieurs journaux en 1884 et 1885, fut publiée dans le recueil Contes du jour et de la nuit. Elle en demeure probablement l'une des plus célèbres.



Ce n'est pas ma nouvelle favorite du recueil et de loin pas celle que je préfère dans toute l'œuvre, si riche de centaines de nouvelles que nous a légué Guy de Maupassant mais je l'apprécie tout de même.



La Parure nous conte, à la façon subtile et efficace qu'on connaît à son auteur, la sorte de descente aux enfers que subira une brave et belle jeune femme par péché d'orgueil et de paraître. Rien d'extraordinaire tant par rapport aux thèmes de prédilection de Maupassant lui-même qu'à l'école littéraire à laquelle il se rattache, le naturalisme, et dont Émile Zola était le chef de file (lequel chef de file en connaît un rayon en matière de descente aux enfers de ses personnages, c'est le moins que l'on puisse dire).



Mais qu'est-ce qui fait qu'un siècle et un tiers plus tard, des éditeurs prennent la peine de la republier seule, cette nouvelle ? Bon, certes, le format est idoine pour l'étude en collège/lycée, certes, certes, mais ce n'est peut-être pas tout.



En effet, que nous dit-elle sur le fond ? sur l'époque ? Voilà peut-être le secret de son succès persistant, à cette nouvelle-là plus qu'à certaines autres probablement de valeur littéraire comparable.



Oui, si l'on y réfléchit, c'était assez nouveau en 1884, de s'aller parer de la sorte quand on n'était pas aisé financièrement. Peu de temps auparavant et encore largement en cette fin XIXème, la France n'était qu'un ramassis de paysans et il ne serait pas venu à l'idée d'une paysanne d'une part d'aller se trémousser dans une soirée mondaine, et encore moins de porter des brillants valant des sommes astronomiques.



Car le paysan d'alors (comme la paysanne) est méfiant par nature, soucieux de l'argent par atavisme et le risque n'en valait pour lui ou elle pas la chandelle. Il fallait être au moins une Madame Bovary pour commencer à jouer ce jeu-là. Il fallait s'arracher des réalités concrètes de la terre, devenir citadine sans doute, être un semblant de classe moyenne, avoir ouï parler de l'ascension sociale et savoir combien la fonction de représentation en contexte mondain pouvait avoir son importance.



Tout cela ne date en fait que du XIXème siècle, et nous nageons encore en plein dedans. Combien de gens, autour de moi, qui s'endettent pour des belles voitures, soi-disant marqueur d'opulence et de qualité ? Combien d'authentiques sacs Louis Vuitton aux épaules des malheureuses smicardes ? Aaah ! Magie du paraître, triomphe de l'objet qui badigeonne un peu de verni sur votre triste condition.



Zola le fustige dans Pot-Bouille mais l'on n'en est malheureusement toujours pas sorti et moins que jamais. J'en vois des tas des parents qui ont des beaux smartphones, le dernier sorti si possible, des belles voitures, etc. et dont les enfants n'ont pas même un crayon digne de ce nom dans le fond de la trousse, quand par chance ils ont une trousse… Tout ce qui brille, malheureux, tout ce qui brille ! Tout ce bling-bling, tout ce paraître, toute cette superficialité qui court, qui vole, qui envahit tout. Cette époque qui incite à ce que tout le monde ait sa minute de gloire, quel en est le prix ? Ne serait-ce pas celui d'une parure ? Et quand on aura tout bien remboursé la belle voiture qui ne vaudra plus rien, le sac LV qui n'était finalement rien qu'un sac, on se rendra peut-être compte que comme la parure, tout cela n'était que toc, que miroir aux alouettes…



Alors oui, lisons, relisons, re-relisons cette Parure et souvenons-nous qu'elle est le symbole de l'époque à laquelle nous vivons, qu'à de très rares exceptions près nous ne sommes tous encore que des prolos et que sitôt qu'on essaie de faire les non-prolos on se trompe, on joue dans une cour qui n'est pas la nôtre et qu'on risque bien de le payer cher pour finalement pas grand-chose au bout, quelques instants de rêve et voilà tout. Mais bien entendu, ce n'est que mon avis, pas brillant, pas parure pour deux sous, pas grand-chose lui non plus, assurément.
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La Parure

La parure est probablement la meilleure nouvelle de Guy de Maupassant.

J'aime chaque mot de Maupassant et à mon avis c'est un des meilleurs écrivains de son temps.

J'aime tout de lui et cette nouvelle en particulier, que j'ai lue deux ou trois fois au gré des nouvelles éditions.

Le destin de la pauvre Mathilde, coupable seulement d'un peu de vanité, m'avait atterrée et attristée à la première lecture.

Maupassant, en quelques lignes, décrit le destin de la malheureuse et nous emporte inexorablement vers un dénouement inattendu (en tous cas par moi) qui ne fait qu'ajouter au pitoyable de l'histoire .

J'ai adoré cette nouvelle, et elle fait partie des premiers titres qui me viennent en tête quand on me parle de Maupassant (OK ça n'arrive pas tous les jours!!).

C'est une lecture que je recommanderais à tous ceux qui désire découvrir le grand écrivain qu'était Maupassant. Aux autres aussi.
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Bel-Ami

Bel-Ami est indémodable ! Sur fond de journalisme et de dîners mondains, cette fable (sans en avoir la forme, mais déjà le fond) nous persuade que tout est possible (j'ai failli dire qu' "ensemble, tout devient possible" *humour*) ! Dans la France de la fin du XIXe, Duroy part de rien, mais arrive à tout ! Il choisit le journalisme presque par défaut, il conquiert le coeur des femmes presque sans le vouloir, il cherche au fond l'impossible sans vraiment le savoir. Avec un cynisme aux abois, Maupassant peint la société qui l'entoure au vitriol. Comment ne pas y voir à chaque nouvelle génération de lecteurs une vision calquable sur les réalités de notre époque ? Où se situe le vrai bonheur ? La réussite doit-elle se faire à tout prix ? Bel-Ami ou comment répondre à des questionnements cruciaux, au plus près de la société, tout en évitant les longues descriptions lassantes de certains auteurs réalistes du XIXe. À méditer toujours une fois de plus !
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Une vie

« Une vie ». Il s’agit bien là de la narration d’une vie : celle de Jeanne Le Perthuis des Vauds, fille de bonne famille, de sa sortie du couvent du Sacré-Cœur – elle a dix-sept ans – aux vieux jours, enfin apaisée.

Une vie, certes, mais aussi et surtout, un mariage… raté… Un mariage avec Julien de Lamare , fils d’une noblesse déchue qui s’avèrera un piètre et brutal amant, ainsi qu’un mari infidèle et avare. Et bien pire encore…



Dans cette fin de XIXème siècle si prolixe – « Une vie » a paru en 1883, la même année que « Au bonheur des dames » de Zola – Maupassant nous livre son analyse de la noblesse de terre, dans sa Normandie si chère. Une noblesse à l’image du climat de la région, jamais ni chaud ni froid : bon.

Autour du Baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds ; on voit évoluer domestiques, journaliers, paysans, tous croqués avec une grande justesse. Et le Curé ? Peut-être un peu caricatural, mais en même temps tellement vrai !

Enfin, et c’est devenu un lieu commun : la Nature, véritable personnage du roman, magnifiée par la plume si belle de l’auteur.



Je persiste et je signe ( et pas seulement pour faire plaisir à Nastasiabuergo qui partage mes origines normandes et un goût certain pour Maupassant ) : Maupassant, n’est pas du « sous-Zola campagnard » ; c’est du grand ! Du très grand !



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Boule de Suif - La Maison Tellier

Ce récit de Maupassant est celui qui m'a le plus bouleversée. Incontestablement, c'est un chef-d'oeuvre !



Tel un justicier masqué, l'auteur pourfend, avec toute la finesse et l'efficacité propres à son style, la vanité, l'hypocrisie et la fatuité de l'homme. Sa plume, plus acérée qu'un fleuret, égratigne habilement les "bonnes et honnêtes gens" qui, fuyant l'invasion prussienne, quittent Rouen dans la panique et s'entendent "en toute bienséance" à livrer l'agneau au loup...



Boule-de-Suif est une jeune femme qui exerce le plus vieux métier du monde. Ainsi surnommée en raison de son embonpoint, cette brave fille, simple, sans manières ni malice est déjà une victime de la société avant même d'être claquemurée dans une diligence avec une dizaine d'autres voyageurs. Tout la désigne pour le rôle de l'agneau.



Le Loup, c'est l'officier prussien, l’envahisseur, auquel Boule-de-Suif sera immolée par ses compagnons de voyage, de beaux loups eux-aussi : deux commerçants, deux bourgeois, deux nobles, deux religieuses et un démocrate.



Ce que ces onze protagonistes vont vivre le temps d'une escale à l'Auberge du Cygne est un tableau cynique criant de réalisme du comportement d'une société confrontée au péril et à l'insécurité, à la panique et à la défaite... Comme la nature réelle des individus se révèle crûment en de telles périodes !



L'homme est donc bien un loup pour l'homme...



Plus qu'une nouvelle, ce récit poignant aurait aussi bien pu être écrit par La Fontaine sous la forme d'une fable. Critique moralisatrice et réaliste de la nature humaine, il dénonce les apparences et oppose la "morale bourgeoise, religieuse et politique" hypocrite et individualiste à l'abnégation sans calcul de Boule-de-Suif, cette "fille perdue".



La bonté, la charité et le don de soi ne sont pas là où on les attend.

L'égoïsme, la cupidité et l'ingratitude ne sont pas là où ils devraient être.

Le Bien vient de l'être déshonoré et déshonorant ; le Mal vient des parangons d'exemplarité.



Un portrait cruel de notre société qui résonne hélas encore aujourd'hui comme un écho désespérément immuable et ô combien d'actualité !
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La Parure

Auprès de son Mari

Mathilde Loisel s'ennuie

De cette Vie sans artifice

Elle refuse de faire office

Loin de ces Gens huppés

Elle ne peut se contenter

Ô Oui !

Qu'elle les envie

Mais pourquoi renier sa condition ?

Et tenter de s'offrir de nouveaux horizons !

Le sort la prévient

Brouiller le quotidien

Ne fait pas que du Bien !

Mathilde s'en fiche

Son ego en friche

S'emballe !

Elle empreinte, le temps d'un bal

Une somptueuse Parure de Diamants

Et danse gaiement

Sur le rythme mondain des extravagances

Loin...de ses insouciances !

Soudain, la rivière de diamants s'assèche

Mathilde tombe dans la dèche

Le sort est mauvais

Et elle le savait !

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Le Horla et autres contes fantastiques

Voilà, c’est fait ! Il fallait bien que ça arrive un jour, le plus tard possible, mais non c’est tombé aujourd’hui. Je le gardais sous le coude pour les jours de grand froid, mais j’ai craqué avant, en plein été... « Le Horla » était le dernier recueil de nouvelles de Maupassant qu’il me restait à découvrir. Je l’avais gardé exprès celui-là, jalousement, au chaud, dans le double fond de ma table de nuit. J’avais tout dévoré les autres, goulûment, à pleines bouchées, en m’en mettant plein la figure, sans en garder suffisamment dans le creux de mes poches. Et bien voilà, bien fait pour moi, je suis à sec maintenant, quelle tristesse. Il faut vite que je devienne amnésique pour remettre tout ça en route…

« Le Horla » est une nouvelle très finement écrite, tout spécialement retravaillée pour la mise en recueil, avec le soupçon de lyrisme qui est propre au style de Guy de Maupassant et qui atteint un degré, parmi les plus élevés ici. Un homme, grand bourgeois ou châtelain normand, se construit une angoisse tenace qui finit par dévorer l’essentiel de son existence. Des éléments de surnaturel, qu’on ne sait dus aux événements mêmes ou aux défaillances de perception du narrateur, ponctuent les pages de son journal intime. Cette nouvelle est réellement parfaite dans son genre et dans sa catégorie de « contes de peur ou d’angoisse ». Mais il s’avère que, personnellement, ce n’est pas ce Maupassant-là que j’affectionne le plus. Le régionaliste normand qu’il est me séduit souvent bien davantage et me procure de bien plus vifs plaisirs de lecture. Donc, si vous aimez la facette thriller de l’auteur, vous trouverez que c’est du grand art, pour ma part, j’aime bien mais sans plus.

La nouvelle suivante intitulée « amour », par exemple, bien que beaucoup plus modeste dans son développement et dans ses ambitions, étant typiquement dans la veine régionaliste normande, dans la droite ligne des « contes de la bécasse », m’a littéralement bouleversée. L’auteur y décrit dans son style sobre et efficace, en peu de mots, une scène de chasse et l’émouvant attachement d’un mâle sarcelle d’hiver pour sa femelle fraîchement abattue par les chasseurs. C’est du Maupassant pur jus, ou l’art de jouer juste, sur la corde de notre sensibilité.

« Le trou » est l’une des fameuses comparutions devant le tribunal régional, dont il a le secret et où se traitent des différends aussi mesquins que tragiques, tels que l’attribution d’un emplacement de pêche à la ligne, avec les termes fleuris du patois local.

« Sauvée » nous raconte comment une femme s’y est prise pour obtenir son divorce, grâce aux bons soins d’une soubrette tout spécialement engagée pour créer l’adultère.

« Clochette » est encore le récit d’un de ces touchants destins de femmes, à l’instar de « La rempailleuse » dans les contes de la bécasse, qui ont sacrifié leur vie et leurs rêves à l’amour d’un seul homme.

« Le marquis de Fumerol » nous présente les derniers instants d’un noble ayant rompu avec la religion et, ce faisant, ayant mené une vie libertine pas tout à fait du goût de sa famille.

Dans « Le signe », Maupassant nous relate le piment qu’une femme "comme il faut" peut chercher à mettre dans son existence en "essayant", "juste une fois", de jouer à la dévergondée. Attention aux dommages collatéraux…

La nouvelle que je vous recommande tout particulièrement dans ce recueil est « Le diable ». L’auteur nous remet le couvert de ces fins de vie des vieillards à la campagne, qui ne viennent jamais assez tôt et coûtent toujours un peu trop cher. C’est mon coup de cœur du recueil.

« Les rois » est une énième évocation de la guerre franco-prussienne de 1870, mais cette fois-ci sous un angle original. L’organisation d’un gueuleton à l’occasion de l’épiphanie. Vous imaginez bien qu’il faut que surgisse un petit malheur sinon Maupassant y perdrait sa réputation.

Les nouvelles « Au bois », « Une famille » et « Joseph » sont l’occasion pour l’auteur de retourner sur ses thèmes favoris, à savoir, respectivement les bonnes mœurs des honnêtes gens, la misère et le carcan de la vie familiale et un bon vieil adultère comme Maupassant les aime.

« L’auberge » est une étonnante scène de survenue de la démence dans un refuge alpin isolé.

Et enfin « Le vagabond » est la dernière de mes favorites pour ce recueil, avec une dénonciation sociale forte et bien menée sur un charpentier, contraint de quitter son village natal faute de travail, qui se démène sur les routes pour trouver de l’ouvrage mais que les braves gens laissent crever de faim, et qui finalement, termine par se rendre coupable de tous les maux dont on l’accusait tandis qu’il était encore innocent et qui pour une journée de délits par moisir vingt ans en prison. Bel exemple de ce que la société peut produire comme délinquance quand elle est incapable de donner du travail et de la dignité à chacun.

Pour conclure, un bon recueil, solide, homogène, plaisant, mais pas mon préféré d’où mes quatre étoiles sur cinq, mais ce n’est là que mon avis, c’est-à-dire pas grand-chose.
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Bel-Ami

"Bel-Ami" ou comment partir d’un Georges Duroy pour devenir un Georges Du Roy de Cantel : Voilà toute l’histoire de ce roman.



Maupassant en pleine possession de son talent de conteur-né et maître de son métier d’écrivain (comme le décrit si bien Roger Martin du Gard) a cette facilité à maîtriser le rythme de la narration, à incruster une description malicieuse, une pensée fugitive d’un personnage, à varier les points de vue, et à introduire un dialogue avec à propos.



L’histoire de Georges est assez singulière. Cet homme médiocre par sa condition, pantouflard, menant un train de vie ordinaire ; comme tout fonctionnaire de bas étage, quelques jours heureux aux débuts du mois et le reste dans l’indigence. Il n’avait ni ambition, sauf, peut-être, une envie vague de changer de situation. Il n’avait jamais pensé à mettre en œuvre ses moyens (son air de beau garçon) qu’il ignorait peut-être même. Et le voilà soudain devant l’occasion de sa vie ; son ami l’introduit dans une société intéressante et le pousse dans le monde du journalisme. Certes Georges a été opportuniste, il faut l’admettre, voilà l’une de ses bonnes qualités. A partir de là, il commence à s’accrocher, mais sans grands résultats d’abord, ensuite, son ascension se fait grâce aux femmes séduites. Chacune d’elles aura une influence différente sur son parcours. Au fur et à mesure, apparaissait le vrai caractère de Georges ; homme pusillanime (notez son comportement dans l’affaire du duel), égoïste, ingrat (envers son ami Forestier), sans scrupules ; en bref, un homme machiavélique qui apprend vite et voit juste lorsqu’il le faut. Mais, ne le fait-il que pour se venger de cette société de riches ? n’est-il après tout qu’une version réussie d’un Julien Sorel ? Regardez son comportement exemplaire envers ses parents.



Par ailleurs, ce roman nous présente les bas-fonds du métier de journaliste. Mais surtout ce type de journaliste sans principe, qui vend sa plume au plus payant, qui travaille au profit des grands, qui manipule les lecteurs et publie de fausses nouvelles pour des fins maléfiques. De plus, la plume impassible de Maupassant a mentionné quelques épisodes de l’Histoire de la France et ses relations avec l’Afrique du Nord.



Comparons maintenant la fin et le début du roman et le changement de situation de Georges : Sorti, au début, d’un restaurant de classe inférieure, avec quelques sous en poche vers la fin d’un mois, suscitant l’intérêt de quelques simples ouvrières, il sort, à la fin du roman, de l’église, glorieux et acclamé attirant les regards de tout Paris (comme le roi à la fin du "Seigneur des Anneaux").

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La main gauche et autres nouvelles

Voici un très, très bon recueil (sûrement l'un de mes préférés) datant de la maturité de Maupassant. Le seul (à ma connaissance, avec Contes Du Jour Et De La Nuit), à ne pas porter le nom d'une des nouvelles qui le constitue.



La Main Gauche : voilà forcément un titre qui interpelle. Pourquoi la main gauche ? Je n'ai pas d'explication fiable ni vérifiée, juste un sentiment. Selon moi, cela fait référence, d'une part, à la main à laquelle on portait l'alliance, signe ostensible de disponibilité ou non, qu'on prenait sur soi d'outrepasser ou pas.



Il sera donc question, de façon quasi omniprésente, d'adultère ou de relations doubles (Allouma, Hautot Père Et Fils, L'Ordonnance, Le Lapin, Un Soir, Les Épingles, Le Rendez-Vous, La Morte) mais aussi de l'impossibilité de passer l'anneau à la main gauche, notamment pour cause de racisme (Boitelle).



Il est difficile cependant de ne pas voir aussi dans cette main gauche une allusion à la " sinistra ", par opposition à la " dextra ", main qui porte le sceau de la fatalité et du malheur comme dans Duchoux, Le Port, Hautot Père Et Fils, L'Ordonnance ou La Morte.



Onze nouvelles donc, probablement moins originales que dans des recueils précédents (quoique...) mais parfaitement travaillées — ciselées pourrait-on dire — marque nette de la maturité de l'auteur et aussi probablement, en raison de la reconnaissance, d'une moins grande nécessité de produire beaucoup et vite comme ce fut parfois le cas au début de sa carrière.



J'en terminerai en vous livrant mes favorites, la première de toutes, La Morte, une nouvelle mi-réelle, mi-fantastique, un peu à la Gogol (voir Nouvelles de Petersbourg) brève mais édifiante. Ensuite je vous conseille bien volontiers Hautot Père Et Fils & Boitelle, deux belles nouvelles, bien écrites et plus consistantes. Il y a encore la désillusionnée Duchoux et enfin la succulente verve normande dans Le Lapin.



Mais vous aurez compris que cette sélection ne révèle qu'un avis gauche et une main tremblotante, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Une vie

Tout a déjà été dit, de façon souvent très brillante sur ce roman de Maupassant.

Je ne parlerai donc que de mon ressenti de lectrice.

Lorsque j’ai ouvert ce livre pour la première fois, je devais avoir quinze ou seize ans, un âge où l’on croit qu’amour rime avec toujours et qu’ « Une vie » ne peut être que belle.

En découvrant le tragique destin de Jeanne, j’ai versé bien des larmes sur l’injustice de son sort.

Quelques décennies plus tard, je sais que tout n’est pas rose dans « Une vie », mais qu’elle peut-être magnifiée par des romans intemporels à lire et relire.

Maupassant est un ami, il a toujours été auprès de moi tout au long de ma vie.

J’ai une préférence pour ses nouvelles et j’aime m’y plonger régulièrement avec chaque fois le même plaisir.



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Une vie

C'est le premier roman que je lis de Maupassant, j'avais déjà lu des nouvelles ("le Horla", "les contes de la bécasse" que j'avais appréciés.



Mais ce roman m'a enveloppée d'une couverture de tendresse et de révolte.



Jeanne, qui a passé 5 ans au couvent en sort avec des rêves de jeune fille : rencontrer le grand amour comme dans les contes de fées, vivre intensément, être choyée par ses parents qui l'adorent. Une jeune fille très sage avec des espoirs et souhaits aussi sages qu'elle.



Lorsqu'elle rencontre le beau Julien de Lamare, elle croit que ses rêves sont désormais réalisés. Dès la nuit de noces, Julien se comporte en goujat et Jeanne n'est pas revenue de ses désillusions, Julien se révélant avare, infidèle, sans coeur et tyrannique ... Jeanne voit s'effondrer tous ces rêves et illusions.



De plus, elle s'ennuie dans la campagne normande où il lui semble désormais vivre sans projet, sans autre avenir qu'une routine perpétuellement recommencée.



Elle ne trouvera un peu de paix qu'au seuil de la vieillesse mais au prix de quels renoncements ! ... Et se remémorera désormais les beaux instants de sa vie passée, oubliant le pire pour ne garder que le meilleur.



Ce roman m'a bien souvent évoqué "Madame Bovary", non pas dans les réactions des personnages, Emma se révolte alors que Jeanne est résignée, Charles est un brave homme un peu balourd alors que Julien est une fripouille sans états d'âme mais dans leurs rêves de jeunes filles qui s'avèrent la déception de leurs vies.

Cela n'est pas très étonnant quand on sait que Flaubert était en quelque sorte le père spirituel de Maupassant.



L'écriture est magnifique et je me suis laissée bercer par cette atmosphère sans hâter ma lecture afin de profiter au maximum de sa beauté.



Un livre qui est donc, à mes yeux, un véritable chef d'oeuvre, tout en douceur, on glisse sur les mots comme sur une barque tranquille.



Et je me demande, nonobstant la différence d'époque et l'évolution des moeurs qui en découle si la plupart des jeunes filles actuelles n'ont pas encore les mêmes rêves, souhaits et aspirations de Jeanne ou d'Emma
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Bel-Ami

Que c'est bon !

Encore une fois Monsieur de Maupassant réussit à nous éblouir.

De l'obscur Georges Duroy au Bel-Ami du beau monde parisien, ce récit nous enseigne que vouloir c'est pouvoir.

Il faut dire que ce cher Duroy n'est pas très regardant sur les principes pour gravir l'échelle sociale et faire oublier ses origines.

Ce personnage est une véritable enflure mais c'est justement ce qu'il est qui lui donne toute sa force. Bel-Ami, c'est l'opportuniste avec un grand O. Comme quoi, il faut toujours se méfier des petits, dans le panier de crabes c'est toujours les plus dangereux.

Ce livre est super, Maupassant n'a pas son pareil pour décrire avec acidité son semblable. C'est écrit avec classe et finesse, on en redemande. A lire!
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Pierre et Jean

Je ne me lasse pas de lire cet auteur que je trouve très moderne. Pierre et Jean raconte l’histoire de deux frères qui n’ont rien en commun, tant sur le plan physique – l’un est brun, l’autre blond – que moral. L’entente n’est déjà pas à son paroxysme et voilà qu’une visite du notaire va faire basculer les valeurs fraternelles : Jean, le cadet, hérite de tous les biens d’un ami de la famille. Pourquoi ? Pierre va se sentir lésé, à juste titre, et va essayer de comprendre la raison de ce legs. Et si le donateur, blond comme Jean, était en fait le père de ce dernier ?



Maupassant n’a pas son pareil pour décrire la vie et ses affres. De plus, il a un style qui ne vieillit pas. Pierre et Jean pourraient être deux personnes du XXIe siècle puisque rien n’a changé. On remarque que les ressorts dramatiques qui cassent les liens, qui désunissent les familles, sont les mêmes qu’aujourd’hui.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Le Horla et autres contes fantastiques

♫N'allez pas croire à ces histoires, d'esprits qui tapent dans les placards

Il n'existe rien de la sorte, ni corbeau cloué sur les portes

Ni sorcières aux cris de hiboux, ni vampires qui vous tiennent par le cou, n'y croyez pas non

N'y croyez pas non♫

le Fantôme-Le Soldat Rose2-Francis Cabrel- 2013-



N'importe Nawak qu'est ce que c'est que ce mic-mac !?

Kezako ! même pas encore dans le dico !

Le Horla tu n'existes pas

Moi j'ai même pas peur de toi !



Comme il est profond ce mister invisible

paroxysme mort, face cachée et l'envers du décor

le double est déchirement, l'âme engourdit notre corps

Je ne me vois plus dans la glace, un double a pris ma place

mon image n'était pas dedans et j'étais en face

que vouliez vous que je fasse, en cas de danger.... briser la glace

Dépossession de soi, avoir été et être un autre à la fois.....

Matérialiser la folie par la ponctuation, tous les points se bousculent laissent place aux points virgules

suspension, exclamation et interrogation remplacent l'ultime identification

Cette Edition utilise le calque pour matérialiser cet être opaque voire transparent....

C'est comme pour le vent,

jamais tu ne le vois

mais pourtant tu l'entends.....🌬





















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Boule de Suif - La Maison Tellier

J'hésite à apporter une énième contribution pour cet ouvrage ; ouvrage d'art s'il en est.

Du Maupassant première époque, donc à mon sens, un peu plus romancier que nouvelliste, ce qui lui permet de développer un peu plus qu'à l'accoutumée ses si belles métaphores et effets stylistiques, qui n'ont l'air de rien à la lecture, mais qui sont justement la marque que le travail a tellement été bien fait qu'on ne se rend même plus compte qu'il y a eu un travail d'écriture, que ça coule, que c'est limpide, que c'est lumineux.

Boule-de-suif, pour ceux qui ne le sauraient pas, est l'histoire d'une prostituée au sortir de la guerre franco-prussienne de 1870, ou plus précisément l'histoire d'un événement impliquant une prostituée.

Mais en fait non, ce n'est pas l'histoire d'une prostituée, c'est l'histoire des autres, les bien-pensants, les propres sur eux, les honorables... et vous savez bien que Maupassant ne serait pas Maupassant si les "honnêtes gens" étaient vraiment honnêtes et s'ils brillaient particulièrement par leur morale...

Alors il ne vous reste plus qu'à monter dans la diligence avec les autres pour les regarder être des honnêtes gens.

L'une des premières nouvelles de Guy de Maupassant, assurément l'une des plus peaufinées et qui justifie pleinement la notoriété qu'elle assura à l'auteur, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Une vie

Cruel ! Poignant ! Tel est ce roman de Guy de Maupassant, paru en 1883 ! La triste histoire de cette jeune fille trop inexpérimentée, trop passive comme beaucoup de femmes à cette époque !



Ce livre m'est tombé dans les mains l'année dernière par la prof de français. Elle distribuait des livres (différents) empruntés au CDI du lycée et il fallait faire une fiche de lecture pendant les vacances.



Le début n'est pas très accrocheur, voire décourageant : énormément de description et peu d'action. J'aurais sûrement lâché si je n'étais pas obligé de le lire (pardonnez mon manque de courage !) et j'avais tendance à penser à autre chose quand je lisais le début et quand j'ai lu le passage où la jeune Jeanne rêvait d'amour et de romanesques promenades avec l'élu de son cœur, j'ai cru que la prof s'était moquée de moi ! Pourtant, je pensais que cela n'allait pas durer longtemps (en connaissant le pessimisme de Maupassant).



Les descriptions étaient certes, très longues, mais certains montraient la beauté de la Normandie et sa poésie, l'attachement de Jeanne pour ses parents etc.



Puis, tout change au moment où elle rencontre le séduisant et noble vicomte Julien de Lamare. Il se rencontrent, s'aiment, se fiancent et se marient. Que rêver de mieux quand on est une jeune fille de bonne famille, sortant du couvent ?



Hélas, Jeanne commença à déchanter lors de la nuit de noces où elle découvre chez Julien, une brutalité sexuelle inconvenante ! Cependant, la passion revient pendant le voyage de noces en Corse mais s'éteint définitivement au retour. Les jours deviennent mornes et Jeanna verra en Julien, un homme impitoyable et avare et égoïste et adultère ! Il lui fera cependant un fils à qui elle donne tout son amour mais celui-ci ressemblera à son père en tous points et ne sollicitera sa mère que pour payer ses dettes !



De nombreux thèmes sont évoqués : innocence, passion, trahison, avarice, infidélité, brutalité, fanatisme religieux (avec l'abbé Tolbiac), le libertinage (de nombreuses jeunes femmes étaient enceintes quand elles s'étaient mariées), l'anticléricalisme (avec le père de Jeanne), l'assassinat passionnel, la jalousie, l'ingratitude de la progéniture, la passivité de la femme de l'époque (pas toutes pourtant, il faut prendre du recul), tristesse, pessimisme etc.



La seule chose que l'on ne pourrait pas reprocher au fanatique abbé Tolbiac est le fait qu'il avait exhorté à Jeanne de quitter son mari infidèle mais celle-ci ne le fera pas par pure passivité !

( Info : l'abbé Tolbiac qui a succédé au laxiste abbé Picot, nous voyons alors deux extrêmes religieux : le fanatique et le laxiste.)



Jeanne devient surtout irritante : son mari la trompe, elle ne fait rien, son fils la rejette, elle ne fait rien, tout s'effondre autour d'elle, elle ne fait toujours rien ! On n'a qu'une envie, la secouer de toutes nos forces !



Finalement, Jeanne autrefois si belle et si remplie de vie, devenue, vieille et précocement fanée, sera recueillie par sa sœur de lait, la paysanne Rosalie qui lui dira de cesser de payer les dettes de son fils. Jeanne retrouvera finalement goût à la vie en prenant avec elle sa petite-fille issue de l'union de Paul, fils de Jeanne et d'une prostituée.



Et voici la phrase finale qui illustre, conclut et résume tout : La vie, voyez-vous, ça n'est jamais ni si bon ni si mauvais qu'on croit.

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