« Allez, va-y !!! »
« -Tu as la frousse où quoi ? »
Les jumelles adoptaient une attitude volontairement provocante, poussant malicieusement la nouvelle dans ses retranchements, au pied du grillage de la maison.
Bastien était partagé entre l'envie de consoler Eléonore, toute penaude et le besoin de faire entrer sa jolie nouvelle dans le groupe de copains.
Et cela passait par l'épreuve de feu, affronter la sorcière.
Tout le monde le disait, les parents en tout cas. Les jumelles l'avaient entendu, Bastien également, ici vivait une sorcière, aussi insensé soit cette drôle de découverte. Une conversation sérieuse entre grands, sans aucune vigilance d'être entendu par des jeunes oreilles, avait valeur de vérité.
Eléonore sentait ses jambes prendre leur position de coton devant la bêtise, elle sentait sa salive se sauver, ses petites dents commençaient à mordiller la lèvre inférieure aussi innocente qu'elle de ce qui se jouait.
« Ne peut-on pas juste y aller et revenir ? » demanda t-elle.
Les jumelles Colette et Chloé n'hésitèrent pas à pouffer de rire, attisant d'avantage le caractère indisposant, provoquant de nouveau la nouvelle.
Que risquait-elle ?
Bastien et les jumelles parlaient aussi de son chat noir, elle s'habille toujours de noir-preuve de sa nature pernicieuse- et surtout, de ses bras et ses grandes mains toutes sèches et tordues. Ce qui lui valu sa réputation de crocheuse d'enfants, les sorcières aiment manger les enfants, les histoires le racontent.
La sorcière de Hansel et Gretel, Baba Yaga l'ogresse, et bien oui ?
Eléonore est missionnée à franchir le domaine grillagée de la crocheuse et mitraillée ses carreaux de petits cailloux avant de se sauver.
Les jours suivants, les parents de Eléonore tente de convaincre sa Grand-Mère de déposer plainte pour ses vitres brisées et Eléonore a le cœur gros...
: En très peu de pages, « La crocheuse d'enfants » de Gwladys Constant arrive à nous émouvoir et faire passer son message de tolérance auprès des plus jeunes lecteurs.
Avec délicatesse et bon sens, à hauteur d'enfants, l'auteure nous présente comment peut s'installer une situation sérieuse voire dramatique à coup de rumeurs, de méconnaissance et de malentendus.
Les choses se positionnent ici à hauteur d'enfants.
Astucieusement, Gwladys Constant plante son intrigue dans le jeu du quiproquo, avec des conversations récupérées et déformées par des enfants qui la mènent vers le chemin de la rumeur, cette information encore plus bouleversée.
Eléonore est la petite nouvelle qui fera les frais de cette méconnaissance, ses nouveaux amis ayant confondu Sourcière et Sorcière.
Si l'emploi de la baguette de bois peut porter à confusion, le rôle de la Sourcière n'a rien de maléfique dans sa croyance à détecter les sources d'eau.
Néanmoins, le problème de la petite fille de la ville est tout autre.
Gérant doucement les changements pour son année de CM2, Eléonore se trouve difficilement éprouvée par ces nouveaux amis.
Elle accepte à contre cœur l'épreuve d'intégration qui est, on le découvre, de harceler sa propre Grand-mère. Son petit cœur est aussi cassé que les vitres qu'elle a éclaté et elle finit par regretter sa petite ville.
Oui, en peu de pages, l'auteure arrive à traiter beaucoup de sujets au creux d'une histoire sympa, le duo Eléonore et Bastien est attendrissant. Le ton est léger, le sujet traité avec finesse, de façon adaptée dans sa présentation, mettant en fond la douce campagne. Les jeunes lecteurs de la ville découvriront un autre fonctionnement scolaire avec ses petites classes chargées à plusieurs niveaux comme cela fut vu dans le film « Être et Avoir » de Nicolas Philibert.
Un bon roman à découvrir qui donnera envie de lire et de se poser des questions !
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Bon roman de première lecture
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L'histoire nous emmène à la découverte de deux facettes opposées du talent.
La gloire, le succès peuvent présenter un revers de médaille avec des déchirures, des doutes, des souffrances extrêmes.
Dès lors, comment peut-on aimer et accepté d'être aimé lorsque l'on vit tout entier pour son art ?
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Une belle histoire de littérature jeunesse, moins conventionnelle que l'on pourrait le penser aux premiers abords.
Ludivine, jeune fille éprise d'un chanteur, poète maudit, est une héroïne attendrissante.
Elie, à contrario, est l’archétype de cet artiste malheureux, plein de démons, beaucoup trop pleurnichard à mon goût. Je ne pense pas, contrairement à ce qui semble être la morale à ce livre, que la beauté est toujours issue du mal.
Mais cela n'engage que moi.
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A deux, c'est pas tout seul !
A deux, on peut se soutenir, s'aider, s'aimer.
Aimer, cela, Jérémie peut le faire.
Un bisou, des dessins tout sympas pour sa maman qui revient des courses ou vient le chercher, des « je t'aime plus que le chocolat, et ma BD préférée, tu sais ! ».
A deux, selon Jérémie, la vie est plus simple, plus facile, moins coûteuse, bref !
Selon Jérémie, dans la vie, il faut être à plusieurs, c'est certain. Mais des plusieurs, grands !
Un Jérémie de six printemps et une maman qui pense être à l'Automne de sa vie amoureuse, ça fait un et demi apparemment.
Pire, un Jeremy, ça compte pour du beurre, enfin, une demi-plaquette toute riquiqui. Ça ne gagne pas de sou, c'est costaud comme un Jérémie de 6 ans gonflé aux corn-flakes face aux petites factures à envoyer. Et puis, Jérémie, il a ses devoirs à faire, les copains.
La solution, c'est peut-être de trouver un "un", enfin un deuxième pour cajoler pour sa maman, la soutenir et être un super papa. Pas vraiment en remplacement, juste un nouveau.
Là dessus, Jérémie a une petite idée, les célibataires ne manquent pas dans son immeuble et autour.
Une petite annonce pour venir rencontrer la promise et ding-dong, l'amour sera à sa porte.
C'est maman qui va être contente !
: « Gwladys Constant parle du bonheur des enfants dans l'épanouissement des papas et mamans. Cela est vu à hauteur de bouts de chou, comme ils pourraient le ressentir, le vivre et vouloir le résoudre avec leur candeur et leur bonne volonté maladroite.
Avec « La grande-famille des tout-seuls », l'auteure nous fait sourire avec cette vision du monde décrite qui entoure ce petit Jérémie, vivant paisiblement dans son petit quartier de banlieue. Les castings vont bon train du rez de chaussée au dernier étage, et autour, le petit héros passe au crible les qualités et les petits travers de Omar l'épicier, Stéphane le Plombier qui le laisse fouiller dans sa boîte à outils, Pascal le maître des CM1- pratique pour faire des calculs et payer les factures-, le Docteur Cachiat le médecin de famille- on est parfois malade, cela peut servir!- et enfin, son challenger, son grand copain « adulte» Mamadou.
L'amour ne se commande pas et Jérémie comprendra qu'il est inapproprié et compliqué d'entrer dans les histoires d'adultes, avec toute la bonne intention dont il voulait faire preuve.
On est touché par sa tendresse pour sa maman un peu super-occupée, débordée et esseulée.
Ses observations du monde des adultes sont drôles, on ne s'ennuie pas sur ces quelques pages qui expliquent certaines réalités avec tact, les enfants sont de vrais détectives et nous regardent, sont sensibles à nos petits tracas, nos petits bonheurs.
Jérémie inverse les rôles et sa maman lui redonne sa liberté, l'insouciance auquel il a le droit.
Mais comme dit Tata Ghislaine, avec les amis, la famille, les chouettes voisins, c'est pas deux mais c'est pleins d'amour et ça, ça compte !
Sympa et très accessible pour de jeunes pré-ados lecteurs !
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Crystal n'est pas sûre d'aimer Jordan ni même d'être vraiment attirée par lui. Et pourtant, ils ont décidé qu'ils allaient "le faire" ce soir, après trois semaines de relation. Crystal est persuadée qu'étant donné son physique peu généreux, elle n'aura plus jamais l'occasion de revivre cette expérience. Et puis, elle ne veut pas paraître bête à côté de ses copines qui l'ont toutes déjà fait.
J'ai beaucoup aimé toutes ses réflexions qui sont le reflet de nombreux préjugés ou a priori qu'ont les adolescents, ses interrogations, et finalement une fin tout en nuances, fine et qui a laissé planer un sourire dans mon esprit. Un beau petit roman.
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Pas forcément très emballée par le début, j'ai quand même bien apprécié la lecture de ce récit. J'ai souri plusieurs fois, rit une fois. Et j'ai trouvé J. très touchant.
Un moment de lecture agréable.
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Crystal n'est pas très bien dans sa peau. Elle pense être beaucoup moins belle que ses copines,se dévalorise. Apparemment, elle est aussi la seule à ne pas avoir sauté le pas, à "ne pas l'avoir fait". Ce soir c'est décidé, elle le fera avec Jordan. même si c'est un pis aller.
On suit les affres de cette lycéenne au cours de la journée fatidique. Je pense que c'est bien vu même si je n'ai rien retrouvé de mes propres émotions et la fin est rassurante.
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Un tout petit petit livre (52 pages) mais qui aborde le sujet de la première fois avec beaucoup de justesse, sans niaiserie ni vulgarité. Un roman court parfait pour les jeunes qui boudent la lecture à l'âge où les rencontres et les expériences se multiplient et que la solitude fait un peu peur. J'ai beaucoup aimé la tonalité de ce livre facile à lire et écrit à la première personne et dans lequel le lecteur est porté au gré des pensées de Crystal et de ses questionnements sur l'amour, l'amitié et le sexe.
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