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Critiques de Hans Magnus Enzensberger (69)
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Chicago-Ballade

De Hans Magnus Enzensberger, je ne connaissais que son ouvrage remarquable sur l'Espagnol Buenaventura Durruti, le bref été de l'anarchie. Son Chicago-Ballade. Modèle d'une société terroriste, extrait du recueil Politique et crime (1964), s'intéresse à l'une des figures emblématiques du gangstérisme, Alfonso Caponi, alias al Capone, alias Scarface, natif de Castellamare, dauphin du parrain Johnny Torrio, qui lui fit don de ses lucratives « affaires » avant de rentrer à Naples pour une retraite bien méritée.

Figure emblématique du mafieux à jamais associée à celle de l'"incorruptible » Eliott Ness, personnage de nombreux films et romans, Capone régna sur Chicago alors deuxième plus grande ville des Etats-Unis. La métropole gangrénée par le racket, la corruption et les règlements de compte, entachée par le médiatique "massacre de la Saint-Valentin" (rappelez-vous, Tony Curtis et Jack Lemmon témoins involontaires contraints de se cacher dans un orchestre féminin), fut laminée par la Prohibition qui décupla la fortune de tous les trafiquants de l'état de l'Illinois. Même les teintureries affichaient sur leur devanture des panneaux stipulant qu' "Ici, on répare et stoppe les trous de balles dans les vêtements. Invisibilité garantie. »

Hans Magnus Enzensberger nous offre une analyse passionnante de cette industrie du crime, magnifiée par le cinéma, inscrite dans l'imaginaire collectif, gérée comme une holding, et tombée à cause de failles dans la fiscalité: "Il est facile de retirer à cette renommée son côté magique. La guerre des gangs de Chicago n'est pas autre chose que la continuation de l'affaire avec d'autres moyens. Elle n'a pas été motivée par le goût de la bravade; elle est une suite inévitable de la logique économique. le syndicat était contraint à l'expansion; ses concurrents se virent obligés de défendre leurs propres marchés de débouchés. L'histoire de la guerre des gangs est aussi pleine d'enseignements et aussi ennuyeuse que celle du secteur de l'alimentation dans n'importe quelle ville de province; c'est un thème pour dissertations d'économie politique. Ses personnages sont très moyens; le fait qu'ils aient eu recours à des mitrailleuses au lieu des traites ne les grandit pas. La lecture, la chronique de cette lutte est à la fois confuse et monotone, et ses massacres sensationnels sont éventés: ce sont des épisodes quelconques , aussi inintéressants que le rapport périmé d'un expert comptable ».

Quand Enzensberger désacralise al Capone et ses coreligionnaires, analysant la manière dont un criminel lambda est élevé au rang de figure mythologique, il démontre que la criminalité , répondant aux besoins d'une société avide d'alcool, de jeux, de femmes, s'organise, se calque sur l'Etat, le singe et le phagocyte, jusqu'à devenir une sorte de potentat.

Chicago-Ballade est une lecture passionnante, qui met à plat les relations entre la politique et le crime, un grand bol d'intelligence pour la modique somme de 3 euros, chez Allia.









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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Le baron Kurt von Hammerstein est une figure oubliée de l'histoire allemande.

Ce militaire supérieurement intelligent a pourtant dirigé la Reichswehr jusqu'à sa mise à la retraité d'office début 1934, un an après l'arrivée au pouvoir de Hitler.

Sans s'engager ouvertement contre le régime nazi, il a gardé, jusqu'à sa mort en 1943, ses distances avec lui. Ses enfants, eux, n'ont pas hésité à franchir le pas : ses filles rejoindront le parti communiste, se marieront avec des Juifs, espionneront pour le compte de l'URSS, ses fils comploteront avec von Stauffenberg contre Hitler. Sans jamais s'en vanter : "ils ont simplement fait ce qui devait être fait" (p. 374).

Si Hans Magnus Enzensberger, phare intellectuel de la gauche allemande, s'est intéressé à lui, c'est parce que "l'histoire de la famille Hammerstein (...) en dit long sur la façon dont on pouvait survivre sous le régime hitlérien sans capituler devant lui" (p. 210)

Qu'il y ait eu dans l'hostilité au "petit caporal autrichien", un certain snobisme de classe n'enlève rien à l'intransigeance de Hammerstein.

Il mesure avec réalisme le soutien dont jouit Hitler dans la population allemande. Quand on lui parle d'assassiner le Führer, il répond avec clairvoyance : "Vous allez faire de Hitler un martyr". Et avec un mélange de fatalisme et d'élitisme, il ajoute : "Pusique le troupeau de moutons que sont les Allemands a élu un tel Führer, qu'ils le paient jusqu'au bout" (p. 214)



Il faut reconnaître à Enzensberger le mérite d'avoir exhumer de l'oubli cette figure admirable.

Pour autant, son livre, élu meilleur livre de l'année 2010 par la revue Lire, appelle de ma part quelques réserves de forme. Il se présente comme un patchwork d'extraits de mémoires ou de documents officiels, de photos, d'interviews posthumes (sic !). Là où Daniel Mendelsohn avait trouvé une forme stupéfiante pour faire revivre "Les disparus", Enzensberger livre un travail de bric et de broc, un peu fourre-tout. Outre qu'il fait peu de cas de la rigueur universitaire, il présente le danger de tout niveler, le véridique et le vraisemblable, l'anecdotique et l'essentiel.
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Le démon des maths

Pierre déteste les maths. Son professeur, Monsieur Bouquet, n'arrête pas de torturer ses élèves avec les fractions. Chaque nuit, il rêve de vélos de course d'au moins 28 vitesses, de poissons géants à l'odeur répugnante, jusqu'au jour où il rencontre dans ses rêves un démon qui veut lui apprendre les maths. Au début, Pierre le déteste, mais le démon revient toutes les nuits. Très rapidement, dès la troisième rencontre, il apprécie ses leçons. Elles sont amusantes, ils utilisent des lapins, des chewing-gums, et des ordinateurs. Le démon n'hésite même pas à écrire sur les nuages à l'aide de sa canne, comme des avions écrivant des slogans publicitaires.

J'ai aimé ce livre, car les maths sont présentées de façon ludique, et le démon fait jouer Pierre pour l'instruire. Malheureusement, ce démon n'existe que dans les rêves. J'aimerais bien le rencontrer car j'aime beaucoup les maths.
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Le perdant radical : Essai sur les hommes d..

Publié en 2006 en Allemagne, ce court essai de l'enfant terrible de la gauche allemande avait alors fait polémique à l'époque outre-Rhin. Publié une première fois en français sous le titre "Le perdant radical. Essai sur les hommes de la terreur", l'essai a été récemment publié (en poche) avec une inversion dans le titre « Essai sur les hommes de la terreur. le perdant radical ».



Pour autant, si le propos (ni la traduction) n'a pas changé, le contexte s'est modifié avec depuis la première parution une accélération des attentats des islamistes radicaux en France, en Belgique, en Allemagne, en Turquie et dans d'autres endroits du globe.



Le perdant radical, pour Enzensberger, ce sont le père de famille qui va tuer femme et enfants puis se suicider, Hitler et les Nazis dont le « véritable but n'était pas la victoire, mais l'extermination, l'effondrement, le suicide collectifs, la fin dans l'effroi » (p. 35), « les cohortes de déclassés, de vaincus, de victimes » (p. 12) qui résultent de « la manière dont s'est organisée l'humanité - « capitalisme » , « concurrence » , « empire » , « mondialisation » », et surtout les terroristes islamistes, le sujet principal de l'essai.



Rappelant que le terrorisme est une invention européenne dont les « ancêtres les plus représentatifs se trouvent dans la Russie tsariste, (et) en Europe occidentale aussi » (p. 40) et que les pratiques de la Gestapo et du Guépéou ont été reprises par les terroristes contemporains, Enzensberger se focalise essentiellement sur les terroristes islamistes dont « le souhait, par l'escalade de la terreur, [est] de devenir maître de la vie des autres et de sa propre mort » (quatrième de couverture).



Après avoir rappelé qu'à une époque « elle était bien supérieure à l'Europe d'un point de vue militaire, économique ou culturel » , Enzensberger se demande comment s'est produit « le déclin de la civilisation, dont est issue la grande religion qu'est l'islam » (p. 49). Selon lui, pour faire court, « l'immobilisme du monde musulman »* s'explique par un « déficit de connaissances [qui] eurent des conséquences tangibles pour la civilisation arabe » (p. 52), ce déficit pouvant s'expliquer par le fait qu'il « ne devait y avoir aucun autre livre à côté du Coran » (p. 49).



À la lecture de cet essai, dans lequel Enzensberger utilise très peu de sources ou alors quand il le fait c'est pour citer des sources secondaires, on comprend pourquoi celui-ci avait fait polémique à sa parution en 2006. Et récemment, à la fin 2016, l'Allemagne a été touché par des attentats et/ou des tentatives d'attentat.



Il reste qu'Enzensberger propose dans cet essai radical une analyse plutôt intéressante de la dimension suicidaire des perdants radicaux.



* Il emprunte cette formule à Dan Diner dans Versiegelte Zeite. Über den Stillstand in der islamischen Welt
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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

A travers le portrait de ce général Kurt Hammerstein et de sa descendance (il sera père de sept enfant) c'est le refus d'allemands de suivre Adolf Hitler dans sa folie funeste et dévastatrice que nous raconte l'auteur. Hammerstein issue de la haute bourgeoisie prussienne refusa clairement de donner les pouvoirs à ce petit caporal arrogant et sanguinaire. Un choix clairement assumé, lui qui donna une éducation libérale à ces enfants, ceux-ci prenant clairement la voix de la résistance au péril de leur vies. Enzensberger livre un travail remarquable entre biographie, essai, photographie historique d'une époque qui allait devenir une honte à jamais refermée pour l'Allemagne. Et le courage de dire non d'une famille alors que les sbires d'Hitler commençaient la purge des opposants. Hammerstein qui ironie du sort, mourut n'on pas comme beaucoup d'opposants devant un peloton d'exécution mais d'un cancer en 1943. Et preuve du courage de la famille, celle-ci refusa que le drapeau à croix gammée ne recouvre le cercueil. Une fascinante plongée dans une période trouble, Enzersberger démontre à force de témoignages, d'archives, de conversations posthumes, avec aussi un grand nombre de photographies, les années sombres d'un pays basculant dans le nazisme. Un récit historique passionnant à l'écriture érudite.
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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

"Dans les circonstances qui prévalent en Allemagne, il me semble que le général von Hammerstein s'est engagé dans un jeu risqué". Ainsi parle un attaché militaire américain en 1934 à propos du personnage fascinant de Kurt von Hammerstein.



Membre de la noblesse, militaire de haut rang, ayant gravi tous les échelons jusqu'au poste de responsable général de l'armée, von Hammerstein est débarqué, à sa propre demande, par Hitler lors de son arrivée au pouvoir, pour avoir exprimé, très tôt et avec une admirable clarté, son hostilité pour les idées nazies. Au travers du destin d'Hammerstein et des siens, c'est toute l'histoire récente de l'Allemagne qui est restituée, dans ses paradoxes et ses ambiguïtés.



L'intérêt réside principalement dans la singularité irréductible du récit. La forme, très originale, et pour tout dire inclassable, alterne des fragments d'une enquête (menée de manière minutieuse), des conversations posthumes menées avec les protagonistes aujourd'hui disparus, et ce que l'auteur appelle des "gloses", passionnantes réflexions menées sur la période. Des emprunts à tous les genres - roman, biographie, essai - sont pour beaucoup dans l'oeuvre talentueuse que construit ici Hans Magnus Enzensberger.



Les chapitres, courts et bien balancés, rythment une lecture jamais ennuyeuse pour ce qui n'est pourtant pas un roman. Il faut toutefois un peu de concentration, surtout si l'on est contraint à une lecture hachée qui permet difficilement de s'y retrouver, surtout au départ.



Néanmoins, c'est progressivement un portrait familial attachant et même émouvant qui se dessine, révélant l'admirable dignité des Hammerstein jamais compromis avec le régime, et même résistant, au travers de la désinvolture apparente et de l'intransigeance du père, du militantisme des filles, et de l'engagement des fils dans l'organisation de l'attentat et de la tentative de coup d'Etat du 20 juillet 1944. Un écheveau de vies broyées par le nazisme et la guerre, des personnages complexes au existences courageuses.



"Je n'ai guère connu personne qui fût aussi manifestement hostile au régime, sans aucune prudence, sans aucune crainte. [...] [Sa] bonhomie apparente était aux antipodes des condamnations cinglantes qu'il prononçait, avec un léger accent berlinois, lentement, comme en passant, mais en mettant dans le mille. Cela lui valait la réputation d'être aigri. On a vite fait d'appliquer cet adjectif à ceux qui voient clair."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Le démon des maths

Ce livre met en scène Pierre, un enfant fâché avec les mathématiques. Une nuit, un drôle de personnage lui apparaît en rêve, une sorte de gnome qui lui dit être le démon des maths. Quelle horreur pour Pierre ! Non content de subir le jour un professeur qu'il n'aime pas, le voilà harcelé la nuit. Et le démon va revenir douze nuits de suite. Mais ce qui semblait être un cauchemar, va vite se transformer en rencontre instructive et amusante, que Pierre attend tous les soirs impatiemment. Car au fil des nuits, le petit démon lui fait découvrir que les nombres, ces nombres qu'il n'aime pas, ont des propriétés étonnantes et que l'on peut jouer avec eux. Et Pierre se prend au jeu.

À travers ce conte initiatique, le lecteur découvre lui aussi, en même temps que Pierre, ces propriétés surprenantes et amusantes des nombres.

La lecture de ce livre est très plaisante. Le texte est fluide et plein d'humour, les illustrations sont très réussies, gaies et malicieuses.

Le côté ludique de cette lecture est indéniable, mais le fond est très sérieux : tout est mathématiquement juste et bien expliqué. Et pour les connaisseurs, sachez que l'on parle de triangle de Pascal, de nombres de Fibonacci, de bouteille de Klein, de nombres premiers, etc. Beau programme, non ? Ce qui fait l'originalité et la qualité de ce livre, c'est que ces notions sont abordées sous un aspect concret et ludique : par exemple, les nombres de Fibonacci sont vus par le biais de décompte de générations successives de lapins, ce qui donne lieu à des dessins très drôles.

Ce démon des maths est tout sauf diabolique. Il est amusant, impertinent, insolent, et s'il peut donner envie à certains de se plonger dans l'univers des maths, alors il deviendra vraiment génial !
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Médiocrité et folie

Réunissant un ensemble de textes datant des années 80, cet ouvrage reste fort intéressant comme relevé des étapes de la désagrégation d'un monde, des éléments structurels d'une société; car Enzensberger est un témoin particulièrement lucide de cet écroulement et tout spécialement dans ce secteur particulier que l'on ose encore nommer la Culture:

"L'analphabétisme, que nous avons enfumé dans ses repaires, est revenu, vous le savez tous, sous une forme qui n'a cette fois plus rien de respectable. J'ai nommé le personnage qui domine depuis longtemps la scène sociale : l'analphabète secondaire. (...) Notre technologie a développé, en même temps que les données du problème, la solution adéquate : la télévision, média idéal pour l'analphabète secondaire. On verra, en règle générale, des analphabètes secondaires occuper les premières places dans la politique et l'économie ... "

En conséquence, "La culture se trouve dans une situation entièrement nouvelle. (...) Les dirigeants, dans leur majorité des analphabètes secondaires, n'éprouvent plus aucun intérêt pour elle, elle ne doit -ni ne peut- plus être au service d'un intérêt dominant. Elle ne légitime plus rien. Elle est hors la loi, ce qui est après tout aussi une sorte de liberté. Une telle culture ne peut compter que sur ses propres forces; plus vite elle l'aura compris, et mieux ce sera. "

et donc, "... la littérature est redevenue ce qu'elle était dès le début : l'affaire d'une minorité.

Les écrivains peuvent se démaquiller, ôter le masque qu'ils ont longtemps porté pour la représentation. Le vrai public, le public proprement dit, la minorité de dix à vingt mille personnes qui ne s'en laissent pas conter - ce public s'est depuis longtemps détaché du théâtre de guignol des grands médias. Il forme son jugement indépendamment du blablabla des comptes rendus et des talk-shows : la seule forme de réclame à laquelle il croit, c'est la propagande, gratuite et non rénumérable, qui se fait de bouche à oreille. "

On pourra donc s'interroger, 20 ans plus tard, sur l'étrange persistance chez un certain public de l'illusion d'une culture libératrice, alors même que la domination spectaculaire marchande a réussi à rendre cette culture littéralement inaudible pour le plus grand nombre; pour ceux-là mêmes qui désormais se contentent d'avoir pu obtenir des diplômes.
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Mausolée : Précédé d'un choix de Défense des loups,..

 

 

* Poésie sombre

Poésie de l'ombre :



" TABLEAU D'OMBRES

Je peins la neige

je m'acharne

à peindre à plomb

avec un gros pinceau

sur cette page blanche

la neige



je peins la terre

je peins l'ombre

de la terre la nuit

je ne dors pas

je peins

toute la nuit



la neige tombe à plomb

et s'acharne

sur ce que je peins

une grande ombre

tombe

sur mon tableau d'ombres



sur cette ombre

je m'acharne à peindre

avec le gros pinceau

de la nuit

mon ombre minuscule

p.134-135





" ROYAUME DES OMBRES

I

il y a une place ici je la vois

une place libre

ici à l'ombre



II

cette ombre

n'est pas à vendre



IV

les guerres des ombres

sont jeux

aucune ombre à une autre

ne fait de l'ombre



V

qui loge l'ombre

est dur à tuer



VII

qui veut voir le jour

tel qu'il est

doit s'enfoncer

dans l'ombre



VIII

ombre

plus claire que le soleil

fraîche ombre de la liberté



IX

mon ombre à moi disparaît

complètement dans l'ombre



X

à l'ombre

il y a toujours une place libre

p.136-137-138





* Poète des mots légers

comme le vent :



" AU GRÉ DU VENT

Pas mal de mots

légers

comme graines de peuplier



s'élèvent

par le vent soulevés

et retombe

p.133





* Poète entendant chapechuter les pierres

et écoutant le silence prolixe du lichen :



" LICHÉNOLOGIE

I

Que les pierres parlent

cela arrive mais le lichen ?



II

Le lichen à son graphisme

ses inscriptions en écriture

chiffrée qui décrit

un silence prolixe :

graphis scripta



III

C'est le télégramme

le plus lent du monde





IX

Où veut-il en venir

dites-vous avec ses lichens ?

Qu'il se nourrisse de lécanore !

Nous n'avons pas de temps à perdre.



X

Mais le lichen lui

le lichen a tout son temps





XVII

Mais oui le lichen

il s'en est fallu de peu

que nous ne l'oubliassions.

Lichen de lumière mousse de soleil

assiste-nous

grande mémoire !

pp.121/125

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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Je tire de mes carnets cette critique rédigée il y a six ans mais qui reste ,je crois ,toujours valable et pourra être utile à qui découvrira ce grand livre difficile .

"Hammerstein ou l'intransigeance" est soustitré "une histoire allemande" et je n'ai jamais vu un sous-titre aussi bien employé car ils'agit bien d'une histoire allemande, de l'Histoire allemande à vrai dire . Ce livre qui n'est pas un roman (c'est l'auteur qui nous le dit et il a raison) est une vue panoramique sur 50 ans de l'histoire de l'Allemagne au plus haut niveau, avec ses ramifications parfois très curieuses . Ce n'est pas un livre accessible à la plupart des lecteurs car pour y entrer, le comprendre et l'intégrer en quelque sorte, il faut une solide culture politique et historique .

C'est un grand livre mais inclassable .
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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Plus q'une biographie, c'est presque une enquête policière : qui étiez-vous Monsieur Hammerstein ? Quelle fut votre attitude au cours de ces années qui ont vu le nazisme parvenir au pouvoir et qu'avez-vous fait ensuite ?

A travers un récit extrêmement bien documenté et des interviews fictives(appelées dialogues des morts), se dessine le portrait d'un homme proche du pouvoir qui fut dès le départ hostile à Hitler. Des erreurs d'appréciation, des hésitations permirent au pire d'advenir.

Mais qui aurait pu vraiment l' en empêcher ? Qui aurait pu être suffisamment sagace pour tout prévoir ? Le général Hammerstein fut un " honnête" homme au sens où on l'entendait au XVII. Cela n'a pas suffit. A chacun de se remettre en cause, dans une telle situation.

Ce livre, un peu lent, quelquefois un peu laborieux, permet de remettre les pendules à l'heure, concernant une période qui ne laisse personne indifférent et donne de précieux renseignements concernant les relations entre l'Allemagne et l'URSS à cette époque.
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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Ça parle d’un général de bonne famille, très intelligent et très influent qui s’est opposé à la prise de pouvoir par Hitler car il avait vite perçu l’immense danger.



Comme il ne souhaitait pas travailler pour le Führer, le général a quitté la vie active et s’est adonné à la chasse au sanglier (à vrai dire uniquement de manière occasionnelle, car son train de vie n’était pas fastueux). Il aurait pu organiser un putsch avec son camarade haut placé, mais il a laissé les choses suivre leur cours. Il avait ses compatriotes en piètre estime pour avoir, par désespoir, porté au pouvoir le parti nazi. Il a déclaré qu’ils méritaient de boire la coupe jusqu’à la lie. Le général est décédé en 1943 et n’a plus été témoin de l’ampleur du désastre.



Ce général, avec sa vaillante et belle épouse de bonne famille, a eu sept enfants. Les sept enfants se sont opposés activement aux nazis : deux d’entre eux en se ralliant à la cause communiste et en espionnant pour les soviétiques, deux autres en participant à l’attentat de 1944 contre Hitler. Ils ont pris des risques. A ce moment, notre histoire prend des multiples ramifications.



Ce livre est une réflexion sur l’histoire, dense et très exigeante. Attachez vos ceintures. Avec ce compte rendu j’ai simplifié.



A mes yeux cet essai historique est passionnant : parce qu’il se penche sur un moment à la fois complexe et trouble de l’histoire. J’ai bien aimé suivre les destins d’exception des protagonistes. La posture tragique de Hammerstein père, hyper lucide, il voit les choses venir mais ne trouve pas le moyen d’arrêter la catastrophe. « Toute cette guerre doit être qualifiée de crime, un crime dont nous périrons tous. » (p309).



Une mention particulière pour la manière de présenter les évènements et les figures - l’auteur n’a pas peur de laisser planer l’ambiguïté, il fait travailler nos neurones.

Le début du livre est particulièrement ardu. Dans un premier temps j’ai zappé en page 55 et je suis revenue après. Wikipédia m’a été d’un grand secours.



Suggestion de lecture en complément : les livres de Sebastian Haffner

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Le bref été de l'anarchie : La vie et la mort..





« Le bref été de l’anarchie , la vie et la mort de Buenaventura Durruti » de Hans Magnus Enzensberger a été publié en 1972, traduit en langue français en 1975 et réédité en 2010. L’auteur, poète, essayiste…, le qualifie de « roman » . L’originalité du livre réside dans la succession de témoignages, articles de journaux, récits…qui tentent une biographie de l’anarchiste espagnol Buenaventura Durruti. Huit gloses, courts commentaires historiques qui éclairent le sens des textes, ponctuent les huit chapitres du livre. Dans la première glose, H. M. Enzensberger explique sa démarche et le sens qu’il donne au mot « roman » attribué à cette biographie. « L’Histoire (est) considérée comme une fiction collective », les témoignages, articles…illustrent une étape de la vie de Durruti ; leur juxtaposition, confrontation..doivent permettre de recréer l’ambiance de l’époque ( du début du XXème siècle à 1936). La méthode historique est donc posée et la fiction collective , notamment de la guerre civile espagnole par les acteurs du conflit ( ici du côté républicain, et surtout anarchiste) est réinterprétée par l’écrivain ( ici dans les années 1970), puis par le lecteur ( ici en 2010-2014). L’auteur ne veut pas se préoccuper de l’appareil critique qui accompagne les sources documentaires et qui doit cerner la part de vérité, de mensonge… de chaque document. H.M. Enzensberger veut brosser une « image » de l’époque, interroge le mythe du héros… d’autant que B.Durruti a laissé peu de traces personnelles. Ecrire la biographie de B. Durruti est donc un travail de « reconstitution », l’écrivain doit accepter d’être contredit par d’autres ouvrages..car « il n’a pas le dernier mot ».

La période est cependant bien saisie dans son atmosphère politique, la vie « marginale » des anarchistes , les difficultés de la II ème République espagnole. Le livre dresse le contexte de la guerre dans ses terribles difficultés politiques, économiques…il développe les rivalités entre les hommes ( anarchistes, communistes…), les débats sur le sens de la guerre : révolution et combat, ou guerre d’abord..Les différentes hypothèses qui tentent une explication de la mort de Durruti illustrent bien la reconstruction d’un puzzle, d’une image qui se forme petit à petit à la lecture.

Seuls les auteurs des documents sont nommés, les extraits ne sont pas datés, leur origine n’est pas précisée…Ce qui gêne le lecteur historien.. mais l’auteur le précise dès la page de garde, il a écrit un roman. La lecture de ce livre est intéressante, et son développement suit le fil d’un….roman.



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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Les Hammerstein s'y rendent en voiture, ordinairement en automne ou en hivers pour la chasse. Au château, les hôtes de marque se succèdent. Il s’agit d’amis du conte – la litanie des Von quelque chose. La famille du généralissime apprécie le charme discret de cet endroit idyllique. Elle est logée à la « commanderie ». Les parties de chasse comptent parmi les rites de cette société très aristocratique. Dès l’aube, le réveil au cor est donné à chaque angle de la grande bâtisse. Il est sonné encore au premier et au dernier rabat. La chasse s'achève seulement au crépuscule et toute la meute masculine rejoint alors le château. Canards, sangliers, lièvres, outardes, chevreuils, sont alignés par espèce, sur un lit de sapin, au pied du solennel perron tandis que les cuivres retentissent une dernière fois. Les invités, femmes et hommes en tenue de soirée, réapparaissent la nuit tombée dans la grande salle brillant de tous ses lustres.



Il existe des photos des enfants du général Hammerstein, elles sont reproduites dans le livre de Hans Magnus Enzensberger. Maria Therese à cheval sur sa grosse moto, vous fixe droit dans les yeux, souriante, provocante, épanouie. Marie Luise au contraire, sur un autre cliché, cheveux coupés à la garçonne regarde au loin, pensive, volontaire, elle vous ignore royalement. Helga, quant à elle, pétillante de malice et d'intelligence, vous éclate de rire au nez. Ludwig, lunettes d’intellectuel et demi sourire, ne semble pas à sa place dans son uniforme de la Wermarth. Et que dire des portraits d'Hammerstein père, ce chef d’état-major de la Reichswehr ? Bonhomme, grand seigneur, le regard froid, sans doute est-il d’une extrême intelligence ?



Le décor est planté pour un remake germanique de » Gosford park », le film d’Altman. À l'occasion d'une partie de chasse, on devrait voir se mettre en place, en pleine résistible ascension d'Hitler, les deux univers parallèles, presque symétriques, des maîtres et des petites gens : hiérarchie, formalisme, mesquinerie, querelles intestines, racisme ordinaire, solidarités… La réalité est plus complexe que la fiction et la littérature que le cinéma. La personnalité, l'anti conformisme d’une famille, l'intelligence introduisent de l'altérité. Les personnages pensent contre eux-mêmes. Le généralissime, en pleine période de terreur fasciste, faisait preuve d'une froide désinvolture et d'une glaciale intransigeance. « Il allait droit son chemin, tenait le cap qu'il estimait s'imposer, et ne se souciait pas de savoir s'il plaisait ou était rejeté». Les filles fréquentaient les milieux intellectuels cosmopolites, elles militaient et tentaient de s'opposer au nazisme. Les fils participaient à l'attentat contre Hitler en juillet 44. Nous découvrons avec ce «non roman» des aspects tout à fait inconnus de l’histoire allemande.



L’auteur, à plus de 80 ans, prend une liberté folle avec les genres : utilisation de documents, témoignages, entretiens imaginaires, conversations posthumes et réflexions digressives (gloses : République de Weimar ; Russie ; aristocratie et ses valeurs ; ambiguïté). Une composition en étoile autour du général lui permet de multiplier les points de vue et les interlocuteurs. Hans Magnus Enzensberger maitrise parfaitement l'art de la description, de l’anecdote et de la mise en scène. Nous remontons avec lui aux origines de la catastrophe allemande, nous pénétrons les cercles du pouvoir. Ce livre, avec ces courts chapitres, est un objet hors norme. Entrez, l’auteur vous convie à une belle, passionnante et dense méditation sur la morale individuelle, la transmission, le refus et la résistance.

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Le doux monstre de Bruxelles ou L'Europe so..

Un petit livre qui remet les idées en place ! L'actualité nous assène chaque jour les réunions étranges du Conseil européen, les déclarations normatives de tel ou tel commissaire, les éclats de voix du parlement de Strasbourg. Et l'Europe dans tout cela, quel est son dessein, quelle est sa trajectoire? L'oeil vif de HM Enzensberger nous livre une analyse féroce mais lucide de ce qui transforme doucement l'Europe en navire incontrôlable. Il n'y a dans ce texte aucune démagogie nationaliste ou antieuropéenne (ultime non d'oiseau étiqueté à celui qui conteste la vision euroepéenne!). Au contraire, un cri d'alerte à tous ceux qui, embarqués sur ce bateau, le voient dériver tranquillement, sans violence. Il attaque la bureaucratie, la folie normalisatrice, et sans doute un peu l'intention qui sous-tend tout cela. Mais plus que tout, il pointe le dessein post-démocratique de l'Europe, au nom d'un incontestable rationalisme éclairé. Je ne partage pas tout sans doute, quelques facilités par-ci par-là, mais au final, un texte tout à fait passionnant !
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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Actuellement sur ma table de nuit, Hammerstein m'entraîne dans un univers inconnu - en France, du moins, l'esprit de ceux qui en Allemagne se sont opposés au régime nazi. Hammerstein est en 1933 chef d'état-major d'une armée qui n'a pas le droit d'exister, en vertu du traité de Versailles. Il est patriote, officier habile, pas suffisamment aristocratique et riche pour convaincre son beau-père de sa valeur. Ce livre est d'abord un livre de l'histoire allemande, telle que nous la connaissons mal. Il est ensuite le portrait de valeurs morales, parfois décrites en creux tant elles abdiquèrent devant Hitler, qui donnent la force de résister au pire. Il n'y a pas de leçon de morale dans cet ouvrage, mais beaucoup plus que le destin d'un homme.
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Le bref été de l'anarchie : La vie et la mort..

Passionnante reconstruction de la vie de Durruti à travers documents d'époque et entretiens avec les acteurs survivants eux-mêmes.



En 1972, alors qu'il est surtout connu comme poète et comme essayiste politique, Hans Magnus Enzensberger publie ce "roman" : la vie de l'anarchiste espagnol Buenaventura Durruti (1896-1936), traitée uniquement à partir de témoignages, écrits, récits, journaux et entretiens réalisés (pour certains) spécialement pour le projet. Les seules interventions directes de l'auteur sont huit "gloses", brèves dissertations historiques disséminées au long de l'ouvrage, permettant notamment de resituer les spécificités de la puissante CNT-FAI durant la Guerre Civile espagnole, et d'analyser les raisons de son échec in fine...



HME en profite lucidement pour rappeler, à travers des articles de journaux d'époque, à quel point les démocraties libérales des années 1930 étaient bien davantage prêtes à s'accommoder du "brun" fasciste (qui ne touchait guère au capital) que du "rouge" (ou du noir anarchiste), mais aussi à quel point le communisme soviétique maniait déjà, avec un cynisme consommé, la realpolitik comme un art martial.



"Après les élections de 1934, Francisco Ascaso parla lui aussi, aux côtés de Durruti : "Il paraît que nous avons vaincu ! Mais que s'est-il passé en réalité ? Les partis de gauche ont gagné les élections, mais les affaires sont, après comme avant, aux mains de la bourgeoisie réactionnaire. Si nous laissons à cette bourgeoisie la liberté de ses mouvements, il n'y aura pas de victoire électorale qui tienne, car dans ce cas les partis de gauche seront obligés de pratiquer, eux aussi, une politique de droite.""



Un "roman" passionnant de bout en bout, nourri d'un étrange effet de réel et de distance à la fois, du fait de la méthode de récit utilisée.

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Hammerstein ou l'intransigeance : Une histo..

Curieux livre, qui à reçu le prix Lire du meilleur livre 2010 (c'est ce qui me l'a fait acheter). Il ne s'agit pas d'un biographie ni d'un essai mais de quelque chose d'intermédiaire. Le baron Kurt von Hammerstein était commandant des armées pendant la république de Weimar. A l'arrivée des nazis au pouvoir, il fait preuve de courage en refusant de se plier à eux, ce qui lui vaudra évidemment d'être d'abord mis en retraite puis menacé à plusieurs reprises. Il meurt d'un cancer en 1943, ce qui lui évite très probablement d'être exécuté par la Gestapo. On le suit, lui, sa femme et aussi tous ses enfants (quatre filles et trois garçons). Les enfants hésitent entre complots contre Hitler et, notamment pour trois filles , communisme avec activités d'espionnage pour le compte de Moscou. En filigrane de ces vies apparaît toute la folie de cette époque, où chacun est sur le fil du rasoir. La forme alterne passages biographiques avec citations de témoins, faux dialogues avec les morts, photos d'époque...
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Le démon des maths

Peut-on vraiment comprendre les maths…?



Résumé : Un démon vient hanter les rêves du jeune Pierre et tente de lui explique la magie ou le diabolisme des nombres.



Genre : fantastique

Thématique : Les mathématiques



Décor : Nous sommes dans un univers fantastique retraçant les rêves et cauchemars de Pierre ainsi que sa rencontre, au pays des songes, d'un démon des maths.



Personnages : Pierre, collégien qui n'aime pas vraiment les maths et ne s'entend pas avec son prof de maths.

Le démon des maths qui s'évertue à lui montrer l'intérêt des nombres et combien on peut s'amuser avec.

Le prof de maths, les camarades de classe et la mère de Pierre ne jouent qu'un rôle secondaire.



Avis personnel : J'ai toujours eu beaucoup de difficultés à comprendre les maths et n'y prend aucun plaisir. J'ai eu la curiosité de lire ce livre, pourquoi pas? Certes les explications sont claires, suffisamment concrètes et imagées pour que je les saisisse. Mais après ? Tout cela reste tout de même assez confus pour moi… cet infini que l'on retrouve sans cesse donne le vertige tellement il est abstrait et demeure pour moi, inexpliqué et incompréhensif.

Plusieurs fois Pierre va demander : « A quoi ça sert ? »...et jamais, à mon grand regret, le démon ne va répondre à cette question fondamentale… !!! Je reste donc sur ma faim ou sur la simple conclusion que, décidément, les maths ce n'est pas du tout pour moi… !

En fin d'ouvrage, on trouve un grand tableau répertoriant les expressions mathématiques exactes à employer (car le démon utilise ses propres termes). L'intérêt est aussi d'avoir les grands noms de l'histoire des mathématiques...pourquoi pas, à défaut de comprendre...



Challenge ABC 2015-2016
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Le démon des maths

Moi qui ai toujours eu une sainte horreur des maths (vous ne trouvez pas que c'est un paradoxe pour une fille de profs de maths ?) et qui passait mon temps plongée dans mes bouquins, je garde un très bon souvenir de ce livre. Celui-ci nous raconte l'histoire de Pierre, un jeune garçon qui est littéralement fâché avec les maths. Pourtant, une nuit, il reçoit dans ses rêves la visite d'un démon qui va le faire se réconcilier avec les maths. Durant douze nuits, Pierre reçoit la visite de ce gentil démon qui, plus que le faire se réconcilier avec ce monde étrange que sont les mathématiques auquel Pierre n'a jamais rien compris, va le faire se passionner pour ces dernier. Un livre drôle et extrêmement bien écrit que je conseille à tous, petits et grands. D'ailleurs, en ce qui me concerne, je crois que cela ne me ferait pas de mal de réviser un peu mes bases en mathématiques...
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