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Critiques de Hari Kunzru (42)
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Red pill

C’est un rêve d’écrivain : une résidence tout confort à Berlin, pourvue d’équipements dernier cri, partagée avec des artistes prestigieux… Le narrateur de Red Pill pense y trouver la sérénité qui lui manque pour avancer dans son projet de livre. Mais, derrière la bienveillance de façade des responsables des lieux, se profile bientôt leur exigence tyrannique de transparence et de productivité. Mal à l’aise, le narrateur se replie sur lui-même. Dans sa chambre, il regarde sans fin des épisodes de Blue Lives, une série policière au sous-texte politique ambigu qui ne fait qu’entretenir sa paranoïa, jusqu’à le pousser à fuir Berlin.



A la satire hilarante d’une résidence d’artistes absurde, croisement entre un espace de coworking snobinard et un club de vacances infantilisant, succède une turbulente errance aux quatre coins de l’Europe. Alimentée par d’inquiétantes réminiscences des totalitarismes européens, la fuite en avant du héros de Hari Kunzru prend des airs de lutte contre une société de la surveillance de plus en plus coercitive. Rappelant d’autres grands thrillers hallucinés comme Cosmopolis de Don DeLillo ou Glamorama de Bret Easton Ellis, Red Pill nous entraîne dans une spirale narrative grinçante, reflet de nos sociétés toujours plus perméables à des idéologies autoritaristes et liberticides.

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Red pill

Un écrivain se rend à Wannsee pour écrire. Au lieu d’y trouver la sérénité, il se sent envahi par une atmosphère délétère. Mieux que quiconque, Hari Kunzru joue avec le périmètre de nos facultés mentales, fait surgir des fantômes du passé et joue au magicien ès sortilèges. Il montre sans efforts à quel point notre monde repose sur des illusions et est fragile. Avec « Red Pill », il offre un puzzle obsessionnel qui prouve à quel point chacun peut basculer dans la névrose ou le néant sans qu’il y soit préparé. Il signe un roman rudement bien écrit, nourri de références mais diantrement chirurgical qui laisse une impression de froid qui parcourt l’échine.
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Red pill

Dans ce roman décalé, Hari Kunzru éclate tous les codes et les repères. On y découvre un écrivain américain qui débarque à Berlin pour écrire et qui fait la connaissance d’Anton, le réalisateur d’une série policière addictive mais violente. Très vite, il se rend compte que ce dernier véhicule des idées malsaines et une idéologie réellement inquiétante, faisant référence au passé douloureux de l’Allemagne ou aux événements politiques américains récents. Ce roman noir est très surprenant et assez perturbant. Hari Kunzru a l’art de nous déstabiliser dans nos habitudes de lecteurs. C’est âpre, mais bien écrit et surtout bien traduit par Elisabeth Peelaert. J’ai été très inspirée par le visuel et même si j’ai trouvé le roman troublant, je suis contente d’avoir été bousculée et d’avoir fait une nouvelle découverte. Le titre est une référence à l’univers de Matrix. La pilule rouge va emmener le narrateur, et le lecteur aussi par la même occasion, au fond du « gouffre ». Il y a beaucoup de références à la psychologie, à la philosophie, mais aussi à la poésie et au conte. En réalité (si tant est que l’on reste connecté à la réalité dans ce texte), n’est-ce pas un conte cruel ? Tous les aspects les plus sombres et cauchemardesques de notre société sont condensés dans ce « Centre » qui aurait pourtant dû être auréolé de tranquillité pour le travail d’écriture du narrateur. Le voilà donc embarqué dans une spirale infernale, aux confins de la folie. J’affectionne particulièrement les romans publiés chez Christian Bourgois et celui-ci nous réserve encore bien des surprises !
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Red pill

Complètement mindfuck et sans grand intérêt. Je n’ai même pas saisi le but final du roman et je n’ai absolument rien ressenti pour le héros. Le résumé en dévoile beaucoup trop et le tout est surchargé de mots/tournures qui alourdissent la lecture... pas du tout un coup de cœur !
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Larmes blanches

Pour moi c'est une première lecture d'Hari Kunzru mais j'en avais entendu parler comme étant une figure de proue de romans rock en Angleterre et ce roman ne fait pas mentir sa réputation.



C’est une histoire singulière qui se révèle dans ce livre, des thèmes tels que l’appropriation et de la création sont au cœur du roman et se pose la question de l’originalité et du plagiat.

J’ai beaucoup apprécié ces questionnement soulevés mais j’ai été un peu moins emballée par l’histoire qui comportait pour moi quelques longueurs.



C’est une lecture particulière, sa construction est atypique et me laisse une bonne impression grâce à la deuxième partie du roman qui devient de plus en plus noir.



Petit coup de cœur par contre pour la couverture, noire et blanche au motif psychédélique qui rappelle certaines pochettes de disques vinyles !
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Larmes blanches

Merci à Babelio - via sa Masse Critique - et aux Editions JC Lattès de m'avoir fait parvenir cet ouvrage et, par la même occasion, de découvrir Hari Kunzru.



Cette plume est incroyable! D'une part, jamais je n'ai rencontré un auteur capable de si bien décrire des sons par les mots, on croirait presque entendre la mélodie et, d'autre part, le style et la forme de l'auteur sont si fluides que c'est un réel bonheur de le lire.



L'histoire est également réellement intéressante, avec plusieurs thématiques magnifiquement abordées : évidemment, d'abord la musique, mais également les liens familiaux et amicaux, la différence de classes sociales dans la société blanche newyorkaise, le racisme et le ségrégationnisme, etc.



Hari Kunzru parvient, de cette manière, à nous plonger dans la vie de Carter, Seth et du musicien obscur Charlie Shaw; son livre devenant, pour moi, un vrai pageturner et peinant à le reposer.



J'étais sur le point de lui attribuer un coup de coeur mais, malheureusement, les cinquante dernières pages sont venues - légèrement - gâcher mon plaisir. En effet, j'ai trouvé ces dernières relativement brouillons et peu en ligne avec le reste du récit.



Néanmoins, Hari Kunzru est, à mes yeux, un très grand auteur que je suis ravie d'avoir découvert et dont, sans nul doute, je suivrai la trace.



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L'illusionniste

Un livre assez spécial. Il débute à en Inde, d’abord chez un riche Indien, puis chez un proxénète et enfin auprès un missionnaire et sa famille. Ensuite, le héros part pour le Royaume-Uni, où il va faire des études en usurpant l’identité d’un jeune Anglais. Il tombe amoureux de la fille d’un professeur d’ethnologie, professeur qu’il suit en Afrique pour lui servir d’assistant. Je n’arrive pas à me rappeler la fin.

J’ai trouvé toute cette histoire assez abracadabrante, je ne me suis pas attachée au personnage principal. Ca ne sera pas un souvenir de lecture impérissable. J’ai surtout trouvé intéressant la description de différentes cultures du 20° siècle par le biais des pérégrinations de Pran/Bobby/Johnathan.
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Dieu sans les hommes

Dieu sans les hommes s’ouvre sur l’année 1947, avec Schmidt, un homme venu s’installer dans le désert de Mojave pour y trouver le calme et la solitude après avoir vu et participé aux horreurs de la guerre : « Le désert, en revanche, personne n’y avait touché. C’était une terre qui vous laissait en paix ».





Dans ce désert dépouillé de toute humanité, Schmidt essaye de faire le point sur sa vie passée. Cependant, avec le temps qui passe, notre homme commence à délirer et croire en la vie extraterrestre : « Il était temps qu’ils se manifestent, qu’ils interviennent dans la vie des hommes ».



Nous le retrouvons quelques années plus tard, en 1958, dans ce même désert, en tant que guide de la communauté du commandement galactique d’Ashtar : « le rassemblement était un lieu dédié à l’amour, organisé par ceux qui cherchaient à guérir les épouvantables blessures du monde ». Cependant cette « secte » n’est pas ce qu’elle paraît être...



Après s’être consacré au passé du désert de Mojave, l’auteur s’attarde sur les années 2008 et 2009.



Nicky Capaldi, considéré comme une « rock star » anglaise. Il débarque aux US dans l’espoir de trouver de l’inspiration et par la même occasion réfléchir sur sa carrière. Il décide de s’arrêter dans le motel de Dawn (ancienne membre de la secte), pour décompresser de son mode de vie londonien composé essentiellement de sexe, drogue et Rock’n’roll.



Nous suivons aussi une famille New-Yorkaise : Jaz d’origine indienne, sa femme Lisa et leur fils autiste de quatre ans Raj. En raison des crises de leur fils, Ils se retrouvent contraints de passer quelques jours dans ce motel « miteux » reclus de toute civilisation. Leur couple bat de l’aile, notamment à cause de leurs différences culturelles qui commencent à peser de plus en plus. Les choses ne feront qu’empirer lorsque Raj est déclaré perdu dans le désert…



Grâce à cette véritable fresque historique, nous apprenons énormément sur l’histoire de l’Amérique du début de la colonisation jusqu’à la guerre d’Irak. Force est de constater que ce livre peut être vu comme une critique de certains évènements de l’histoire américaine. Notamment, l’évangélisation forcée des amérindiens avec l’interdiction de mixité de couple. Il nous décrit aussi les années hippies à travers la communauté qui s’installe dans le désert. Cette communauté persuadée d’être en relation avec des êtres de l’espace venus les sauver du futur chaos de la terre.



C’est un beau roman que nous propose Hari Kunzru, maniant adroitement une part de fantastique, avec les mystères qu’occasionne le désert de Mojave et la dure réalité enduré par les Américains. A travers cette galerie de personnages variés, tous se remettent en question et essayent d’avancer tant bien que mal.

Concernant sa plume, nous pouvons applaudir la remarquable adaptation d’Hari Kunzru selon les périodes de l’histoire. Son écriture peut être aussi parfois brutale lorsqu’il faut parler de sujets durs car son but n’est pas d’apaiser le mal à l’état pur.


Lien : http://metamorphoselivresque..
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Leela

Je crois que l'éditeur s'est un peu emballé en écrivant sa 4e de couverture. "Un subtil chef-d’œuvre d'humour et d'excentricité" plein "d'imbroglios désopilants". Le Times le trouve même "hilarant du début à la fin". Qu'ai-je manqué? Je n'ai pas ri en lisant ce livre.

J'ai trouvé l'histoire d'Arjun et celle de Leela bien désespérées. Seul Guy a un côté ridicule, mais en grande partie causé par la drogue, ce que je ne peux m'empêcher de trouver sinistre. Dommage, j'avais choisi ce livre pour rigoler un peu.

Passée cette déception, il y a quand même de bonnes surprises. Les histoires des différents protagonistes s'imbriquent bien. J'ai particulièrement aimé Gabriella, le personnage le plus subtil et nuancé du livre.

En bref, une lecture sympathique mais pas indispensable.
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Red pill

Un écrivain américain en résidence à Wannsee sombre dans la paranoïa.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Red pill

Publié en 2020 et offrant une action se déroulant l'année avant l'élection de Trump, "Red Pill" n'a pas prédit l'assaut du Capitole en janvier 2021 par les partisans du président, même si les personnages de ce roman font partie de groupuscules extrémistes et préparent un soulèvement? L'auteur insiste

sur la prolifération des théories héritées du fascisme à travers forums ciblés sur Internet et sur les théories conspirationnistes. Il nous plonge dans un monde underground fait de racistes, de déçus et de toute une faune de personnages prêts à en découdre au nom de leur nation, pour ne pas modifier leur manière de vivre ou plus simplement pour en découdre. Effrayant ...



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Red pill

Avec Red pill, Hari Kunzru réfléchit avec brio sur la possibilité d’être un individu dans un monde où repères et certitudes se dissolvent.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Red pill

Roman captivant sur le fil retors de la paranoïa, Red Pill met un auteur en crise existentielle face à ses craintes d'un retour de la menace fasciste.
Lien : https://focus.levif.be/cult..
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Larmes blanches

« Larmes Blanches » de Hari Kunzru (2018, JC Lattès, 378 p.) traduit par Marie-Hélène Dumas est un roman à lire, surtout en ce moment d’élections américaines. Oh rien de foncièrement politique, si ce n’est en partie une histoire de recherche des racines du blues, de l’authentique blues du Sud, autour de Jackson, Mississipi.

Tout part de Seth, jeune paumé sans le sou, qui rencontre Carter Wallace à l’Université. Tout les sépare. Seth ne sait que bricoler du matériel d’enregistrement, des micros directionnels « des micros statiques AKG C12’s à quinze mille dollars pièce » et autres amplis à lampes. Et il enregistre « sur bande quart de pouce » et filtre ensuite tout ce qui produit du son autour de lui. « Guglielmo Marconi, l’inventeur de la radio, croyait que les ondes sonores ne mouraient jamais complètement, qu’elles persistaient, de plus en plus faibles, masquées par le bruit quotidien du monde. Marconi pensait que s’il avait pu inventer un micro assez puissant, il aurait pu entendre les sons des temps anciens. Le sermon sur la montagne, les pas des soldats romains défilant sur la Via Appia». C’est comme cela qu’il va trainer dans les squares de New York, Washington Square ou Tompkins Square, tous deux dans Manhattan, à côté de East Village, du côté des avenues à lettre (A, B, C, D). Les gens jouent aux échecs et les noirs de la musique pour gagner quelques sous. Il vit en colocation avec Carter Wallace, descendant de la compagnie Wallace Corporation, « empire de « gestion logistique de dix milliards de dollars » actuellement présidée par Cornelius Wallace, le frère ainé de Carter. Ce denier entretient son frère Carter et le laisse faire ce qu’il veut de sa vie, tout comme sa sœur Leonie dont « la part d’action est évalué à quatre-vingt millions de dollars ». SI ce n’est pas beau la fratrie familiale, où l’un récolte ce que les autres ont semé, et permet aux fleurs sauvages de pousser. La compagnie est d’ailleurs devenue la « Wallace Magnolia Group », « ils fournissaient des équipements de déblayage, construisaient des autoroutes, posaient des pipelines. Blocs WC en Afghanistan. Pistes d’atterrissage et entrepôts militaires ». On voit tout de suite en Cornelius un « important donateur républicain qui apparaissait sur les photos de presse avec des sénateurs et des membres du clan Bush ». Il n’y a pas de petit profit, mais que des grandes occasions de s’enrichir.

Ils ont leur studio dans « un bâtiment de Williamsburg, au bord de l’East River » tout de même. La sœur, elle, vit à Tribeca, au sud-ouest de Manhattan, c’est bien plus chic. Quand ils se déplacent, ils partent de Teterboro, aérodrome semi privé à une vingtaine de kilomètres seulement du centre d’affaires. Cela évite de côtoyer la foule des touristes, voire des émigrants de JFK ou de la Guardia.

Leurs loisirs, c’est de collectionner des vieux disques des années 20. Disques en cire, des 78 tours, avec des labels disparus, mais dont ils ont la liste des productions, chez Paramount ou Victor pour les plus connus, Okeh, Gennett, ou Gamages pour les autres. Et ils échangent ou achètent à bons prix à d’autres collectionneurs, en tenant compte de l’échelle de « Vintage Jazz Mart ». Seth, lui enregistre tout ce qui passe, et fini par enregistrer un chanteur dans Washington Square. « Oh oui, vraiment, un jour, j’m’achèterai un cimetière. Et ce jour-là, je mettrai tous mes ennemis à terre. / M’ont mis aux ordres d’un homme, Cap’tain Jack qu’ils l’appelaient. Il a gravé son nom tout au long de mon dos ».

Remixage et filtrage dans le studio. Finalement cela donne un enregistrement quasi d’époque, que Carter attribue à un dénommé Charlie Shaw. Le nom est fictif, de même que l’enregistrement. Mais cela déclenche une tempête chez les collectionneurs. Tempête aussi dans le roman, car tout s’accélère. Rencontre dans des endroits douteux, qui puent la pisse et la misère. Meurtres ou incendies d’appartement, rendez-vous dans un quartier du Bronx pour Carter, dans Hunts Point, juste en face de Rikers Island, ile à la prison célèbre. Bref, Carter est sérieusement tabassé et sort du roman dans un état comatique profond. Restent Seth et Leonie qui vont partir à la recherche du dénommé Charlie Shaw. Parcours à la recherche du disque « Key & Gate, label KG 25806, Charlie Shaw, “Graveyard Blues” » dont on ne connait qu’une face.

Deux virées dans le Sud profond, Virginie, puis Tennessee et Mississippi. Routes poussiéreuses, maisons en bois, « au-dessus du comptoir, panneau « Réservé aux Blancs » ». et ce qui devait arriver, arrive. « Le policier nous a intercepté quand nous quittions Clarkdale ». Après le permis et la carte grise : « Je vais te poser une question, mon garçon. Es-tu un défenseur des droits civiques ? ». Quelques chapitres plus loin, Seth est confondu avec un repris de justice. Scènes ordinaires de la police blanche.

Présenté comme étant « l’histoire inique de l’appropriation par les Blancs de la culture noire » par le Washington Post, on peut alors s’étonner de l’absence du point de vue des Noirs. Ils n’apparaissent pas dans le livre, qui ne contient que les propos d Seth Carter et sa sœur Leoni, plus quelques personnages secondaires, tels Chester Bly, collectionneur à ses heures. Puis, on se dit que finalement, c’est sans doute volontaire de la part de l’auteur. Puisque les Blancs ont confisqué la culture, autant avoir aussi confisqué la parole. D’ailleurs la ségrégation toujours latente dans le Sud permet elle cette parole. Ce n’est pas ce que laisse supposer les interventions de la police, fussent elle à l’encontre de Seth. Ce n’est pas non plus l’opinion qu’en ont, ou qu’en ont eue, Cap’tain Jack et Cap’tain Jim., du moins dans les paroles du « Graveyard Blues » de Charlie Shaw.

On a fait dire beaucoup de choses à la sortie du roman aux USA. En particulier dans les milieux des amateurs de blues. Certes, Kunzru se sert beaucoup de références à des paroles de blues ou d’auteurs. Citant volontiers, ou parodiant Robert Johnson, qui a appris à jouer de la guitare après avoir vendu son âme au diable. D’ailleurs, le symbole du cimetière est également tiré de Robert Johnson « you may bury my body by the highway side, / So my old evil spirit can get a Greyhound bus and ride». Hélas « Le blues est devenu une écriture vidée de sens dans la publicité : un homme sous une véranda avec un harmonica, une goutte coulant sur une bouteille ». Par ailleurs, le blues n’est pas originaire que du Sud. Ainsi, le jeu de batterie de John Bonham n’est pas lié à « When The Levee Breaks » racontant les crues du Mississippi en 1927, qui fit plus de 200 morts et plus d’un demi-million de personnes déplacées. D’ailleurs John Bonham n’était pas encore né. Reste que Hari Kunzru raconte dans « The Guardian » son tour, à l’époque où il n’était pas encore marié à Katie Kitamura, sur la Piste Natchez entre Nashville, Tennessee et le Mississippi. Les églises baptistes qui sonnent le tocsin au passage des automobiles, les bouteilles vides de bourbon Four Roses à la maison de William Faulkner, la mousse espagnole (Tillandsia usneoides) qui pend des arbres.

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Larmes blanches

Un très bon début, j'ai beaucoup aimé, puis je me suis lassée des personnages et du rythme, dommage... ! par contre, ce bouquin donne des tonnes d'idées de musique à écouter!
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Larmes blanches

Carter et Seth sont amis. Leur amitié particulière repose sur leur amour fou pour la musique. Un jour, ils créent un faux enregistrement de blues et le mettent en ligne. Ils sont immédiatement contactés par un homme qui leur apprend que ce morceaux et son interprète ont existé.



Seth et Carter sont 2 amis que tout oppose sauf leur passion pour la musique, en particulier la musique noire, le blues mais surtout les très vieux blues méconnus. Ils se sont rencontrés à l'université et rien ne les destinait à être amis : Seth est un gars introverti, sans amis et désargenté  tandis que Carter est la star, il attire les gens comme des mouches et c'est un gosse de riche.Ils vont faire de leur passion, leur métier et vont créer leur propre studio d'enregistrement avec l'argent de Carter.



Tout roule jusqu'au jour où Carter est obnubilé par un air enregistré par Seth. Un air de blues aux paroles sombres. Il trouve une musique et décide de créer un faux enregistrement avec un faux nom d'interprète. Dès lors, leur vie à tout 2 sera une succession d'accidents et leur descente aux enfers.



La narration est faite uniquement par Seth. Seth raconte sa passion, sa rencontre avec Carter et le déchaînement d'événements violents.La première moitié du livre, que j'ai trouvé plutôt longue se consacre principalement à la passion des 2 amis pour la musique,et surtout pour les sons. A la 2 ème moitié, l'histoire s'enclenche enfin et les événements s'enchaînent très vite. Rapidement le passé et le présent s'entremêlent au point de se confondre.



Au-delà de la musique et du blues où les références sont pointues et nombreuses, l'auteur nous entraîne dans un univers de racisme et de violence incroyable. Nous sommes projetés dans le passé où règne la suprématie des blancs dans une Amérique profonde et surtout dans le Mississipi où les crimes raciaux étaient légions. C'est d'ailleurs de ce lourd passé, que gémissent les notes de blues!



Musique, racisme, haine, pouvoir, vengeance et une certaine forme de vaudou : tous les ingrédients sont réunis pour faire de Larmes Blanches un roman explosif! Cependant, bien que ce soit bien écrit, j'ai trouvé quelques longueurs et je me suis perdue dans la compréhension des événements. J'ai eu quelques sursauts de frayeur mais je ne me suis pas projetée. J'ai choisi ce livre pour son résumé et je dois dire que mon avis sur cette lecture est mitigé. Les faits ne sont pas assez clairs et trop sous-entendus. Ce livre n'est ni un thriller, ni un policier ni même un roman paranormal...Quand la musique réveille les morts, quand la vengeance et la haine sont plus fortes que la mort, les enfants payent pour les crimes de leurs ancêtres...



Je remercie Masse Critique, Babelio et les Editions Jean-Claude Lattès pour m'avoir fait découvrir cet auteur.
Lien : http://www.hellobeautymag.fr..
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Larmes blanches

Une couverture psychédélique, une larme au centre, des sillons noirs qui ressemblent à ceux des vinyles... Hari Kunzru, célèbre plume de la critique musicale britannique, nous propose un roman très singulier sur - notamment - l'appropriation par les Blancs de la musique noire. Ni contemporain, ni historique, ni thriller, ce livre ressemble fortement à un roman noir, très noir.



Son sujet principal ravira les passionnés de musique. Nous suivons en effet deux amis musiciens qui sont à la recherche permanente du son, du bon son. Le roman est truffé de références musicales (McKinney's Cotton Pickers, Cab Calloway, Harlem Hamfats et bien d'autres). C'est une ode au son, à la musique. Plus particulièrement à la musique noire, créée par des chanteurs Noirs anonymes tombés dans l'oubli. Ce blues qui faisait partie de leur identité a été pillé par des collectionneurs Blancs en quête de sensations, de frissons.



Mais Larmes blanches va encore plus loin que ça. Quête identitaire, immersion dans un passé sombre et dangereux, et dans un présent bobo de jeunes Blancs New-Yorkais collectionneurs de vieux disques. La réalité et le fantastique se mêlent, illusion, rêves et cauchemars se côtoient. Vous l'aurez compris, Larmes blanches est un roman particulier, mais captivant. On veut savoir ce qu'il va arriver à Seth et à Carter, amis unis par la musique, et aspirés tous deux dans une spirale infernale à cause d'un blues fredonné par un inconnu :



"Oh oui vraiment un jour j'm'achèterai un cimetière.



C'était une voix magnifique, assez haute, avec quelque chose de rauque quand elle était poussée, comme sur le "vrai" de "vraiment" que le chanteur décomposait en trois notes, celle du milieu montant dans l'aigu en bourdonnement perçant.



Oh oui vrai-ai-ai-ment, j'vais m'acheter un cimetière

Et ce jour-là j'mettrai tous mes ennemis en terre" (page 25)



Seth, un jeune homme introverti, passionné de sons et d'électronique, passe la plupart de son temps à enregistrer des sons de la rue, autour de lui. Alors que Seth est issu d'une famille modeste, Carter lui, est son opposé : issu d'une famille aisée, cultivé, stylé, dans l'air du temps. La passion pour la musique noire des années 20 les unit. Ils fabriquent des sons dans leur studio d'enregistrement et ils rencontrent un certain succès. Un jour, en se promenant à Washington Square, Seth enregistre un chanteur Noir qui fredonne un blues sorti de nulle part : « Oh oui vraiment un jour j’m’achèterai un cimetière. Et ce jour-là, je mettrais tous mes ennemis en terre ». Seth et Carter vont enlever les sons environnants et le "modifier" jusqu'à produire l'effet d'une chanson authentique des années 20. Ce chant puissant va modifier le comportement de Carter jusqu'à l'obsession.



"Il fredonnait ça depuis des jours. Je l'avais entendu le passer en boucle, la voix a cappella chantant ses paroles mélancoliques et menaçantes. Un an plus tôt, elle n'aurait pas eu un tel impact sur lui. Elle était apparue au moment où il y devenait réceptif. Toute musique après la Seconde Guerre mondiale avait disparu de sa vie." (page 49)



Carter décide de diffuser ce morceau sur Internet en affirmant qu'un certain Charlie Shaw, un chanteur de blues oublié, en est l'interprète. Le succès est immédiat et les collectionneurs prennent contact avec eux. Mais l'un d'entre eux retienne leur attention. Il semble connaître le véritable chanteur du morceau, Charlie Shaw...



" — Ils y croient. C'est dingue, non ? Nous l'avons fabriqué et ils croient que c'est authentique.

— Est-ce que c'est vraiment très malin ?

— Qu'est-ce que tu racontes ? C'est génial ! Ces connards pensent que cette musique a été enregistrée en 1928 alors que c'est nous qui l'avons créée. (...) Cette merveille est à nous !"

(page 93)



Dès l'instant où Seth et Carter s'approprient ce blues, les choses dérapent. Qui est Charlie Shaw ? A-t-il vraiment existé ? Seth, avec la sœur de Carter, part à la recherche de ce mystérieux Charlie Shaw et il ne s'imagine pas au départ à quel point ce passé ségrégationniste du Sud des Etats-Unis va le rattraper. La mécanique d'une vengeance brutale et violente se met en marche.



La réalité se mêle parfois au fantastique, le passé et le présent se mélangent, les faux-semblants s'accumulent, au point que ce morceau de blues risque de perdre les âmes des personnages à tout jamais.



"Quelque chose s'était agrippé à Carter et à moi, une vrille du passé, et si nous la détachions pas de nous, nous serions entraînés dans la mort et le silence." (page 175)



"(...) la voix de Charlie Shaw descend en piqué, ancienne, ensanglantée, violente, et c'est après moi qu'elle en a, c'est moi qu'elle veut débusquer tandis que je sombre, plus loin, encore plus loin, dans les ténèbres." (page 235)



Comme le dit Hari Kunzru dans Le Point, "le racisme, ce sont des petites choses, des moments de flou et de malaise". Ici, l'auteur dénonce le racisme, l'appropriation violente par les Blancs du blues, et évoque ces artistes, chanteurs, poètes et musiciens, dont les noms sont tombés dans l'oubli.



"Nous avions vraiment le sentiment que notre amour de la musique nous apportait quelque chose comme le droit à être noir, mais avant d'arriver à New-York, nous avions appris à ne pas en parler." (page 31)



"Personne ne pouvait autant aimer cette musique et avoir en soi un gramme de racisme. Malgré tout, je me sentais plein de honte. Dire ce qu'il avait dit semblait indigne." (page 221)



En bref, Larmes blanches est un roman noir, sur fond de vengeance, dans lequel s'affrontent deux temps : le présent bobo, Blanc, collectionneur ; et le passé sombre, ségrégationniste du Sud des Etats-Unis. Hari Hunzru, en plus de nous livrer une véritable ode au son, dénonce l'appropriation violente par les Blancs de la musique noire, le racisme, l'esclavage, mais aussi le pouvoir de l'argent sur l'art et la création musicale. Ce roman est déroutant par sa temporalité et son style. Il mêle passé et présent, réel et fantastique. Cependant, il est captivant et si passionnant, que l'on a impression, en refermant le livre, d'avoir vécu une aventure littéraire hors du commun. Une prouesse remarquable.
Lien : http://lesmotsdejunko.blogsp..
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Larmes blanches

L'auteur de « L'Illusioniste » revient avec un roman sur le thème de la mystification et de ses conséquences, sur fond de musique blues.
Lien : http://www.lepoint.fr/editio..
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Larmes blanches

Un roman subtil sur la musique noire et les sortilèges du blues.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Transmission

Une satire du monde des "grandes corporations", aux USA mais valable ailleurs. Kunzru a un vrai talent pour ajouter une pincée d'humour aux situations les plus désespérées.
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