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Citations de Herbert Lieberman (86)


Au même moment, la porte s'ouvrit. C'était la première fois que Bates voyait d'aussi près le comte Gobbo. L'homme était de petite taille et légèrement voûté. En maillot de corps, caleçon et chaussettes, il finissait d'ôter la mousse à raser sur son visage de lutin grimaçant.
_ Entre, Sando, dit-il avec un large sourire, et il tendit les bras à l'enfant. Ah, voilà mon grand garçon !
Puis il s'agenouilla pour étreindre l'enfant, qui sembla se raidir, Bates ne put s'empêcher de le remarquer.
La porte de la chambre 1804 refermée sur eux, Bates resta figé sur place un instant. Il n'aurait su dire pourquoi cette scène banale lui procurait un tel sentiment de malaise.
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_"Tenez, voilà pour vous, ma jolie" qu'il me dit, racontait une femme de chambre en imitant un des clients. Et ce vieux radin me colle un billet de cinq dollars dans la main. Vous vous rendez compte ? Pendant trois semaines, j'ai changé ses draps pleins de pisse, et il a le culot de me filer cinq dollars. A sa place, j'aurais honte.
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Quand ce grand petit homme se déplaçait, il le faisait avec une sorte de grâce brutale qui rappelait celle d'un sénateur romain dans un de ces films pseudos-historiques se passant au temps des Césars. Une grâce feinte, bien entendu, mais qui n'en jouaient pas moins le vrai. Arpentant la crête avec des airs de propriétaire, il demanda en faisant du bras un large geste en direction de la foret :
- Tout cela m'appartient, non ?
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Ce fut étrange, la façon dont se produisit ce coup de téléphone? On eût dit que Birge avait pensé à nous au moment où nous pensions à lui. Seulement, il avait pris le téléphone le premier, et tout ce dont je me souviens, c'est de l'immense soulagement que je ressentis lorsque j'entendis le son de sa voix. L'apparition d'un transatlantique doit sans doute produire le même effet sur le naufragé dont le radeau est sur le point de sombrer.
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A vingt-deux ans seulement, Bâtes avait déjà une expérience suffisamment grande des hommes pour savoir qu’il fallait se garder de tout sentiment de confiance ou de dépendance à l’égard de cette créature perfide.
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"La nuit est toujours plus sombre avant l'aube"
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Mais Mooney on est en 1980! Les motifs, c'est vieux jeu. Même pour les plus de quarante ans ! Des motifs ? Allons : ca sent le faisandé victorien. Non le crime comme il faut aujourd'hui, ça exige pas qu'on se plie à des trucs aussi démodés et inhibants que la bonne excuse. Non le truc vraiment excitant, c'est de faire ça dans la foulée. Laisser faire. Coolos. Détaché...
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« - Ils cherchaient un prétexte … n’importe lequel ! Et puis … écoute, c’est un gros coup Stern. Sans doute le plus gros de ma carrière. Les choses n’ont pas tellement marché pour moi, ces dernières années. C’est exactement ce dont j’avais besoin ! Le coup de pouce qu’il me fallait ! Tu comprends … c’est mon boulot …"  Ses yeux imploraient la compréhension de Stern. "Un homme est mort. Le destin d’un autre, battu presque à mort, reste incertain. Si vraiment tu avais pu empêcher ça et que tu t’en sois abstenu, alors c’est qu’il y a quelque chose de pourri dans ton boulot ou dans la façon dont tu le fais ."
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Ce qui me pousse à faire ça? murmure tout haut le légiste, davantage pour lui-même qu'en réponse à la question du policier. Je fais ça pour eux, dit-il, les yeux baissés sur les tables d'autopsie. Oui, c'est pour eux que je fais ça. Parce que j'ai horreur des salauds et des dingues. Les dingues de la gâchette et les voyous qui s’embusquent dans les ruelles avec leurs rasoirs et leurs machettes. Si c'était ta femme et ton gosse qui étaient allongés à leur place sur ces tables, ça ne te ferait pas du bien de savoir que quelqu'un essaie de coincer le salaud de cinglé qui les a envoyés là? Et crois-moi, j'ai l'intention de l'avoir, le salaud.
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Avec les enfants, le docteur était toujours d’une gentillesse déroutante.
Mais une fois ces innocentes créatures anesthésiées, le gentil monsieur avec son sac de friandises disparaissait pour laisser place au savant froid et impartial qui ne pouvait se permettre aucune pitié dans sa quête de la vérité. C’est du moins ainsi que le docteur aimait à se considérer, pendant qu’il préparait ses instruments pour disséquer vivants ces enfants mal nourris qu’il avait attachés à sa table. Le point crucial de l’expérience consistait à pratiquer la dissection sur des enfants qui respiraient toujours ; en effet, il avait la ferme détermination d’étudier toutes leurs réactions, en particulier leur résistance à l’ablation d’organes vitaux avant le choc de la mort effective.
Ensuite, il mesurait avec soin le pancréas, le foie, la rate, les poumons, le cœur, le cerveau, les pesait, prenait l’index crânien et comparait les deux jumeaux non seulement entre eux, mais aussi avec toute une liste qui était le résultat de ses années de recherches dans les forêts du Paraná. Ses dossiers étaient impressionnants, classés selon l’âge, la taille, le poids et même la tribu.
C’était avec ces chiffres et ces données, compilés sur plus de vingt ans, qu’il comptait achever son œuvre monumentale. Il savait qu’une fois publiée, on reconnaîtrait sa haute valeur scientifique et que l’histoire le disculperait totalement de toutes ces accusations monstrueuses.
Quand il avait terminé ses expériences, Horst et Ludo rassemblaient les restes et allaient les enterrer à quelques dizaines de mètres dans une clairière. On mettait les organes vitaux dans du formol et on les plaçait dans des bocaux qui encombraient le laboratoire. Il est impossible de savoir exactement combien d’enfants étaient enterrés, dans la clairière : il suffit de savoir que le docteur habitait la zone 540 depuis plus de douze ans et qu’il avait entrepris une recherche systématique qui n’avait connu aucune interruption depuis son installation.
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Konig pénètre maintenant dans une grande salle grise et fraîche remplie par le bourdonnement aigu des moteurs électriques qui alimentent les chambres froides. Sur sa gauche, déjà alignés, une série de chariots en acier inoxydable, chacun chargé d’un volumineux sac de toile cerclé par une sangle – étalage sinistre de la macabre moisson de la nuit. Du sol au plafond un mur entier est garni de casiers frigorifiques, caveaux provisoires où reposent les anonymes, ceux que personne ne réclame, dont personne ne veut. Identifiés par de simples numéros, deux ou trois chiffres officiels impersonnels et glacés, ici gisent les morts, tous abandonnés à la froide indifférence de leurs tiroirs respectifs. Tous dans l’attente du scalpel du médecin.
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Toujours cassé en deux près de la cuvette, le docteur griffonne en hâte sur son calepin. Il note le degré de rigidité cadavérique qui lui permettra de déterminer l’heure de la mort ; examine la gorge en quête de marques de strangulation ; inspecte le blanc des yeux pour repérer des traces d’hémorragie sous-cutanée.

Alors qu’il range son calepin dans la poche intérieure de sa veste, son œil décèle une petite entaille qui marque la face interne du poignet gauche du jeune homme ; puis une autre sur la face interne du pouce droit.

— Regardez ça, il s’est défendu, murmure pensivement le docteur.

— Le pauvre connard n’avait pas une chance, observe l’inspecteur qui le suit comme son ombre.

Le docteur se redresse péniblement.

— Je vous le laisse. Quand vous aurez fini, passez-moi un coup de fil au bureau. Dites-leur de me l’emballer et de me l’expédier. Et veillez à ce qu’on enveloppe les mains. J’ai l’intention d’examiner les mains d’ici ce soir.
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Rien ne fascine plus que ce qui est interdit.
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Ainsi s’écoulent nos jours et nos nuits. Nous menons une existence qui n’a rien de déplaisant, et que beaucoup diraient idyllique. Il y a, bien entendu, des disputes quotidiennes entre les membres de la fratrie et de longs moments d’ennui. Lorsque les classes sont terminées et que les livres, les jeux et la musique ne suffisent plus, il faut beaucoup se tenir pour ne pas aller se cogner la tête contre les grands panneaux de verre incassable.
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Une fois par an, en général pendant un jour de congé et toujours lorsque Jones est là, Toby nous fait la faveur d’une séance de tours de magie. C’est une vraie passion chez lui, ce qui se comprend lorsqu’on l’a vu faire ; l’homme est un remarquable illusionniste. En le regardant, on se sent en présence de quelque force puissante et mystérieuse appartenant à un tout autre univers, mais on ne peut s’empêcher d’éprouver l’impression désagréable d’être victime d’un trucage. Alors mes yeux ne cessent de chercher un indice qui me permettrait de le démasquer ; je sais qu’il doit y en avoir, mais je n’ai jamais été capable de les découvrir.
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S’attacher à quelque domaine de connaissance abscons, insensé et totalement dépourvu d’utilité… le décompte des étoiles, la rédaction de mauvais vers, la résolution d’énigmes abrutissantes. Faire semblant d’y trouver les plus grandes joies. Je faisais preuve d’encore plus de zèle que tous les autres, et réussissais mieux à simuler. Mais les années et leur cortège de déceptions m’ont ouvert les yeux. Je n’essaie même plus.
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_ Il y a eu un crime ici ! s'exclama Bates en ayant l'impression que sa voix venait de loin. Il ne faut toucher à rien. La police doit d'abord...
_ Croyez-moi, monsieur Bates, je sais parfaitement ce qui s'est passé et ce que doit faire la police. Qu'ils fassent leur métier. Moi, je fais le mien.
_ Mais ce... ce que...
La réponse du concierge, son ton autoritaire et déterminé ne souffraient aucune discussion.
_ Ce que vous faites est illégal !
Devant le spectacle qui s'offrait à lui, Bates fut soudain frappé par l'inanité de ses paroles.
_ Écoutez-moi, reprit le concierge en s'interrompant dans sa tâche. Le compte avait quelques petits vices assez vilains. Mais c'était quand même un homme bien. Inutile que sa famille et lui soient déshonorés par sa conduite jusque dans la mort. Ça ne servira à rien.
En disant cela, il commença à rouler l'édredon taché de sang.
_ J'ai besoin d'un coup de main, monsieur Bates. Voulez-vous bien m'aider ?
_ Vous aider ? s'exclama Bates en s'etranglant. Non, je ne peux pas vous aider. Je ne peux pas ! Si je vous aide, je deviens... complice.
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_ Quand vous êtes arrivé ici, reprit-il, je vous ai prévenu. Dans ce métier, vous verrez et entendrez certaines choses qu'il faut apprendre à oublier, vous ai-je dit. Vous êtes un instrument, pas une conscience. Parfois, mais pas toujours, on vous demande de rendre un service et, en fonction de la personne qui vous le demande, même si cela ne vous plaît pas, vous le faites quand même. Cela fait partie du métier. Vous faites ce qu'on vous demande et ensuite vous oublier.
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_"Vous n'étiez pas censé entendre tout ce que vous avez entendu là-haut. Je suis entièrement responsable. Je vous ai envoyé chercher, mais je crainds que madame Daschiel vous ai fait entrer un peu trop prématurément. Cela constituera votre premier test. Qualité numéro un d'un bon concierge : l'amnésie professionnelle. Je suis sûr que vous me comprenez, monsieur Bates".
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Le cul n'avait à ses yeux qu'un intérêt parfaitement secondaire. Des machins de môme. Ce qui l'intéressait assez pour qu'il se donne la peine de se mettre en chasse ? L'appât du gain. La demoiselle Bailey, il lui avait aussi fauché ses bijoux et son fric. Warren était un pro. S'écarter du but pour des gamineries, non ! Qu'est-ce que c'était que cet imposteur qui ne piquait jamais rien à ses victimes et ne bossait que pour prendre son pieds ?
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