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Citations de Herbert Lieberman (86)


La rue est un festival d'images et d'odeurs, un fouillis de types ethniques, un entassement de cultures variées et antagonistes. Elle palpite d'une sorte de vitalité sous-tendue d'une atmosphère de violence tangible et prête à éclater.
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A vingt-deux ans seulement, Bâtes avait déjà une expérience suffisamment grande des hommes pour savoir qu’il fallait se garder de tout sentiment de confiance ou de dépendance à l’égard de cette créature perfide.
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Mais chez lui, rien ne se présentait sous la forme d'idées soigneusement organisées et s'enchaînant de façon méthodique d'une révélation à l'autre. Elles avaient tendance à lui venir sous forme de noyaux d'images dissociées, explosant comme des obus qui se désintègrent en une myride de fragments. Elles lui tombaient dessus en cascade, toutes en même temps, tandis qu'il bataillait pour en attaper le plus grand nombre.
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Et ça, Konig ne peut pas - il ne veut pas le tolérer. Aussi quelle importance qu'il ait triché un peu ? Ce ne serait ní la première ni la dernière fois. I recommencerait, et sans hésiter, s'il estimait avoir des raisons de le faire. Et d'ailleurs ce n'était pas totalement un mensonge. Tout aurait parfaitement pu se passer comme l'avait décrit Konig. Très probablement cela s'était bassé ainsi. Konig en est convaincu. Son sens de la justice le lui dit, et, après tout, cela lui suffit. Il l'avait eu, le salaud.
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"La nuit est toujours plus sombre avant l'aube"
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Mais voilà : le subconscient, lui, il n'oublie pas. C'est comme un compte d'épargne : tous les mauvais souvenirs que tu y as déposés, il les garde. Et si toi, tu tires pas sur ton compte, consciemment s'entend, les intérêts finissent par monter et, un jour, ça fait un joli paquet.
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Mais Mooney on est en 1980! Les motifs, c'est vieux jeu. Même pour les plus de quarante ans ! Des motifs ? Allons : ca sent le faisandé victorien. Non le crime comme il faut aujourd'hui, ça exige pas qu'on se plie à des trucs aussi démodés et inhibants que la bonne excuse. Non le truc vraiment excitant, c'est de faire ça dans la foulée. Laisser faire. Coolos. Détaché...
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« - Ils cherchaient un prétexte … n’importe lequel ! Et puis … écoute, c’est un gros coup Stern. Sans doute le plus gros de ma carrière. Les choses n’ont pas tellement marché pour moi, ces dernières années. C’est exactement ce dont j’avais besoin ! Le coup de pouce qu’il me fallait ! Tu comprends … c’est mon boulot …"  Ses yeux imploraient la compréhension de Stern. "Un homme est mort. Le destin d’un autre, battu presque à mort, reste incertain. Si vraiment tu avais pu empêcher ça et que tu t’en sois abstenu, alors c’est qu’il y a quelque chose de pourri dans ton boulot ou dans la façon dont tu le fais ."
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Pourquoi je fais ça? s'esclaffe le légiste avec un rire méprisant, en s'échauffant peu à peu. Je fais ça parce que, à part moi, personne d'autre ne le fera. Tout le monde s'en fout. Tous les autres ici, tous les gars de mon équipe... tu crois qu'ils feraient ça? Non, ils ne le feraient pas. Ils font semblant de le faire. Mais en réalité, ils ne font rien. Ce sont des amateurs et des fumistes. Ils viennent travailler trois quatre ans ici, ils bossent un temps avec moi, puis ils filent se trouver un boulot bien juteux en banlieue, un poste dans un hôpital ou une chaire d'université. Si je fais ça, c'est qu'il faut que ça soit fait, et que personne d'autre ne le fera. Je fais ce que tous ces enfants de salauds de gandins de Park Avenue, ces gandins qui ne reçoivent que sur rendez-vous, refuseront toujours de faire. Moi, je nettoie la merde. Je fais le ménage quand la saloperie de fête est terminée.
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Ce qui me pousse à faire ça? murmure tout haut le légiste, davantage pour lui-même qu'en réponse à la question du policier. Je fais ça pour eux, dit-il, les yeux baissés sur les tables d'autopsie. Oui, c'est pour eux que je fais ça. Parce que j'ai horreur des salauds et des dingues. Les dingues de la gâchette et les voyous qui s’embusquent dans les ruelles avec leurs rasoirs et leurs machettes. Si c'était ta femme et ton gosse qui étaient allongés à leur place sur ces tables, ça ne te ferait pas du bien de savoir que quelqu'un essaie de coincer le salaud de cinglé qui les a envoyés là? Et crois-moi, j'ai l'intention de l'avoir, le salaud.
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Elle était pourtant chouette cette ville, dans le temps. Une ville superbe. La plus belle ville du monde, bordel de dieu. Maintenant c'est un dépotoir. A cause des voyous et des cinglés qui ont fait main basse dessus. Tiens, un de mes cousins s'est fait descendre y a deux mois. Deux cinglés... des camés... ils l'ont braqué dans son magasin. Et ils l'ont abattu. Pourquoi? Pour rien. Pour treize dollars et une poignée de petite monnaie. Il allait fermer boutique quand ils se sont ramenés et l'ont descendu. Comme ça. Comme on écrase une mouche. Un jeune. Trente ans. Y commençait juste à s'en sortir. Et les autres, deux gosses. Des salauds de cinglés.
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Le Mossad connaissait bien Asher. Il avait été un de ses agents au début des années soixante-dix, dans une période particulièrement agitée. Mais on n’allait pas tarder à découvrir que les talents d’Asher, aussi grands qu’ils aient été, ne pouvaient lui permettre de devenir un agent scrupuleux et discipliné. Sa dépression nerveuse à la suite de la guerre de 73 fut le coup de grâce pour sa carrière d’officier des renseignements. Son évasion de l’hôpital et ses activités « sauvages » le firent passer pour quelqu’un de particulièrement dangereux, tout spécialement à cause du fait qu’il continuait à se faire passer pour un agent du Mossad.
Mais, en vertu de la nature particulière des organisations de contre-espionnage où les agents vivent en cercle fermé mais demeurent très loyaux les uns par rapport aux autres, l’agence ne put se résoudre à prendre des mesures draconiennes à l’encontre d’un camarade dans l’erreur. Le père d’Asher avait été l’ami intime de plus d’un officiel du Mossad ; après tout, c’était un héros de l’Irgoun. Ils avaient renvoyé son fils à contrecœur. On pouvait difficilement leur demander de le mettre au pas. Si ses activités se déroulaient à l’extérieur du pays et n’entraient pas en contradiction avec les actions menées par l’agence, ils avaient décidé de ne pas intervenir. Les anciens criminels de guerre n’étaient plus, depuis longtemps, sur la liste des priorités gouvernementales. Si c’était ce qu’Asher voulait faire, après tout, cela leur était égal. Pendant ce temps, il ne risquait pas de se mettre dans leurs jambes. Tacitement, ils avaient même décidé de financer certaines de ses opérations et de détourner pudiquement les yeux si un agent actif du Mossad, tel que Dovia Safid, devait lui prêter main-forte dans une de ses opérations illicites. C’est toujours un peu de cette façon qu’on fonctionne dans le milieu de l’espionnage. Il n’est pas question de se demander où est la morale dans tout ceci. Il n’y en a pas.
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Avec les enfants, le docteur était toujours d’une gentillesse déroutante.
Mais une fois ces innocentes créatures anesthésiées, le gentil monsieur avec son sac de friandises disparaissait pour laisser place au savant froid et impartial qui ne pouvait se permettre aucune pitié dans sa quête de la vérité. C’est du moins ainsi que le docteur aimait à se considérer, pendant qu’il préparait ses instruments pour disséquer vivants ces enfants mal nourris qu’il avait attachés à sa table. Le point crucial de l’expérience consistait à pratiquer la dissection sur des enfants qui respiraient toujours ; en effet, il avait la ferme détermination d’étudier toutes leurs réactions, en particulier leur résistance à l’ablation d’organes vitaux avant le choc de la mort effective.
Ensuite, il mesurait avec soin le pancréas, le foie, la rate, les poumons, le cœur, le cerveau, les pesait, prenait l’index crânien et comparait les deux jumeaux non seulement entre eux, mais aussi avec toute une liste qui était le résultat de ses années de recherches dans les forêts du Paraná. Ses dossiers étaient impressionnants, classés selon l’âge, la taille, le poids et même la tribu.
C’était avec ces chiffres et ces données, compilés sur plus de vingt ans, qu’il comptait achever son œuvre monumentale. Il savait qu’une fois publiée, on reconnaîtrait sa haute valeur scientifique et que l’histoire le disculperait totalement de toutes ces accusations monstrueuses.
Quand il avait terminé ses expériences, Horst et Ludo rassemblaient les restes et allaient les enterrer à quelques dizaines de mètres dans une clairière. On mettait les organes vitaux dans du formol et on les plaçait dans des bocaux qui encombraient le laboratoire. Il est impossible de savoir exactement combien d’enfants étaient enterrés, dans la clairière : il suffit de savoir que le docteur habitait la zone 540 depuis plus de douze ans et qu’il avait entrepris une recherche systématique qui n’avait connu aucune interruption depuis son installation.
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C'était à cette époque un quartier peuplé de travailleurs - des Irlandais, des Allemands, des Polonais, des Juifs -, des gens besogneux, forts en gueule, pieux, austères, qui étaient plus ou moins parvenus à s'adapter les uns aux autres et à vivre en paix. Accaparés par leur incessant combat contre leurs ennemis communs, la misère et la peine, ils n'avaient pas le temps de s'entre-déchirer.
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Du sol au plafond un mur entier est garni de casiers frigorifiques, caveaux provisoires où reposent les anonymes, ceux que personne ne réclame, dont personne ne veut. identifiés par de simples numeros, deux ou trois chiffres officiels impersonnels et glacés, ici gisent les morts, tous abandonnés à la froide indifférence de leurs tiroirs respectifs.
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Koning observe, avec un plaisir étrange, les gestes calmes et experts du jeune médecin - précis, méticuleux, méthodiques. Et soudain, le temps d'une fraction de seconde, Koning se sent quarante ans de moins, un jeune homme de vingt-trois vingt-quatre ans, frais émoulu de la faculté de médecine.
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« Mâchoire pendante, lèvres molles, encore engourdi par la novocaïne, Konig sort de chez le dentiste et se dirige à pas lourds vers l’est. Une heure et demie durant, la fraise du dentiste lui a taraudé, rogné et remodelé une molaire sérieusement endommagée, coiffée maintenant d’une couronne provisoire et, déjà, une douleur sourde recommence à s’infiltrer dans sa mâchoire. Il traverse Washington Square Park et, de sa démarche pesante, légèrement titubante, se dirige vers l’est pour regagner son bureau. »
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« Ici, tout se ramène aux éléments les plus fondamentaux, poursuit Konig, et à l’inverse du diagnosticien, qui peut s’offrir le luxe d’explorer des hypothèses, le pathologiste explore seulement l’ultime vérité. La cause de la mort est ici l’unique problème à résoudre.
Tandis qu’il parle, ses yeux examinent le cadavre des pieds à la tête et enregistrent une foule de détails. »
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Il est triste de parvenir au milieu de son existence, et de s'apercevoir qu'on a passé celle-ci dans une sorte d'hébétude dénuée d'intelligence et de discernement, un peu comme un enfant que l'on aurait seulement nourri d'inventions.
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J'aurai bientôt soixante ans, et je constate avec tristesse que tout ce que j'ai appris se résume à ceci: nous sommes tous, pour la plupart, des hommes de bonne volonté, mais nous manquons de détermination.
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