Destin, kismet, tout est destinée. Voilà les derniers mots d'un pacha controversé dans "La Maison dorée de Samarkand" avant son ultime charge, vaine, à cheval. Dans cette histoire dessinée d'Hugo Pratt, la distribution inclut des personnages à même de faire des vagues: Enver pacha, Josef Staline, entre autres. Raspoutine, lui, pas le staroste tué à Petrograd fin 1916 mais son alter ego de papier, est captif quelque part des basmatchis, rebelles du Turkestan. Une fois qu'il leur fausse compagnie, Raspoutine rejoint Corto. Ensemble, ils prennent un chemin bien tortueux qui les mènera, après un séisme, jusqu'à... Mais je ne veux pas déflorer ce qui suit.
Reprenons. Le contexte belliqueux implique des Turcs kémalistes, des Arméniens, une Russie en pleine guerre civile, avec des insurgés au Turkestan russe qui affrontent les Rouges. La dernière charge solitaire d'Enver se situe en 1922 quelque part là où se situe aujourd'hui le Tadjikistan (des rebelles y combattront les Soviets jusque dans les années 1930 !). Corto passe un moment avec des derviches. Il voit ensuite que les fruits de certains arbres sont inquiétants, du côté de l'Ararat, où l'arche de Noé est supposée s'être échouée. Le déluge s'est allongé: sept jours chez les Sumériens, quarante dans le livre de la Genèse biblique.
La Caspienne, le Turkménistan, l'Azerbaïdjan accueillant cette histoire, celle-ci résonne à présent avec les enjeux actuels: gaz, pétrole, finance, avec en arrière-plan les collines du Karabakh.
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