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Citations de Isabel Allende (732)


" Tu vois, ce monsieur si sérieux avec sa barbe de boucanier ? C'est oncle Mateo qui partit pour le Brésil pour une affaire d'émeraudes, mais une mulâtresse volcanique lui jeta un mauvais sort. Ses cheveux se mirent à tomber, ses ongles à se détacher, ses dents à se déchausser. Il dut aller voir un sorcier, un désenchanteur vaudou, un nègre tout ce qu'il y a de plus noir, qui lui remit une amulette et aussitôt ses dents se raffermirent, il lui vint des ongles neufs et il récupéra ses cheveux. Regarde-le, ma petite fille, il a plus de tignasse qu'un indien : c'est le seul chauve au monde dont les cheveux aient repoussé. "
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C'était une femme d'une quarantaine d'années, à la colonne vertébrale droite, aux traits nobles, qu'enlaidissaient une expression dure et la terrible sévérité de sa toilette. (p.141)
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Bien plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis lors, mais j'ai encore gravé dans la mémoire l'instant précis où Rosa est entrée dans ma vie comme un ange distrait qui, en passant, chaparda mon âme.
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Le teint de sa peau aux doux reflets bleutés, comme le ton de sa chevelure, la lenteur de ses gestes et son caractère taciturne évoquaient un habitant de l'onde. Elle avait quelque-chose du poisson et si elle avait été dotée d'une queue écaillée, c'eût été manifestement une sirène, mais ses deux jambes la campaient sur une frontière imprécise entre la créature humaine et l'être mythologique.
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En signe de deuil, les saints étaient recouverts de chiffes violettes que les bigotes dépoussiéraient annuellement de l'armoire de la sacristie et sous ces housses funèbres l'assemblée céleste avait l'air d'un capharnaüm de meubles en instance de déménagement, sans que cierges, encens et gémissements de l'orgue pussent contrecarrer ce déplorable effet.
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Le plus terrible dans la mort, c'était l'idée de l'éternité. Mort pour toujours : quelle horreur.
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La cruauté engendre plus de cruauté, en un cycle sans fin.
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Il y a tant de morts atroces dans notre royaume qu’elles nous pèseront pour toujours sur la conscience.
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On rejette sur nous, les femmes, la culpabilité de la luxure des hommes, mais le péché n’appartient-il pas à celui qui le commet ?
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Sa mère aurait voulu l'appeler Clara, mais sa grand-mère n'était pas partisane de répéter les prénoms dans la famille : ça semait la confusion dans les cahiers de notes sur la vie. On chercha un nom dans un dictionnaire de synonymes et on tomba sur le sien, le dernier d'une chaîne de lumineux vocables qui veulent tous dire de même.
Bien des années plus tard, Alba se tourmenterait à l'idée que, le jour où elle aurait elle-même une fille, il ne resterait plus d'autre mot de même sens pour lui tenir lieu de prénom, mais Blanca lui donnerait alors l'idée de recourir aux langues étrangères, qui ne laissent plus que l'embarras du choix.
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Alba naquit sans se faire prier. Jaime ôta le cordon qui lui entourait le cou, la souleva en l'air, tête en bas, et de deux tapes sonores l'initia aux souffrances d'ici-bas et à la mécanique respiratoire, mais Amanda, qui avait quelques lectures sur les coutumes africaines et préchait le retour à la nature, lui prit la nouveau-née des mains et la déposa amoureusement sur le ventre tiède de sa mère où elle trouva quelque consolation à la tristesse de naître.
Mère et fille restèrent ainsi à se reposer, nues et accolées l'une à l'autre, cependant que les autres nettoyaient les vestiges de l'accouchement et s'affairaient à préparer draps propres et premières couches.
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Chez les indigènes chiliens, ce sont elles qui font le travail ; les hommes, eux, prononcent des discours et exécutent des tâches qui requièrent des muscles, comme la guerre, nager et jouer à la balle.
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Les adolescents appelèrent le premier assassinat : "le crime de la batte mal placée", afin de ne pas humilier la victime par une dénomination plus explicite.
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Il ne parvenait pas à comprendre l’enthousiasme de Jean de Satigny à passer la matinée à courir après une boule avec un bâton pour la mettre dans un trou, alors qu’il était si facile de l’y déposer avec la main.
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Ce sont de bonnes gens, et libres; pour eux, la liberté est plus importante que la vie elle-même, ils ne peuvent vivre sans elle. Un Indien prisonnier et un Indien mort: il se replié sur lui, cesse de manger et de respirer, et il meurt, raconta le père Valdomero.
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Les Nahab* sont semblables aux morts, leur âme c'est échappée de leur poitrine. Les Nahab ne savent rien de rien, ils ne peuvent attraper un poisson avec une lance, ni atteindre un singe avec une flèche, ni grimper à une arbre. Ils ne sont pas vêtu d'air et de la lumière, comme nous, mais s'habillent de vêtements infects. Ils ne se baignent pas dans les rivières, ignorent les règles de la décence ou de la politesse, ne partagent pas leur maison, leur nourriture, leurs enfants ou leurs femmes. Leurs os sont mous et un petit coup suffit pour briser leur crâne. Ils tuent des animaux et ne les mangent pas, les abandonnant à la pourriture. Où qu'ils passent, ils laissent leurs déchets et leur poison, même dans l'eau. Les Nahab sont si fous qu'ils prétendent emporter les pierres du sol, le sable des fleuves et les arbres de la forêt. Quelques aiment la terre. Nous leur disons qu'on ne peut pas emporter la forêt sur le dos comme un tapis mort, mais ils n'écoutent pas. Ils nous parlent de leur dieux, mais ne veulent pas entendre parler des nôtres. Ils sont insatiables, comme les caïmans.

* homme blanc
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L'amazone est le plus large et le plus long fleuve de la terre, cinq fois plus grand qu'aucun autre. Seuls les astronautes en route pour la Lune ont pu le voir dans sa totalité depuis cette altitude, lut Alex dans le guide touristique que sa grand-mère lui avait acheté à Rio de Janeiro. Il ne disait pas que cette immense région, dernier paradis sur terre, était systématiquement détruit par la convoitise d'hommes d'affaires et d'aventuriers, comme il l'avait appris à l'école. On construisait une route, une entaille ouverte en pleine forêt, par laquelle arrivaient une foule de colons et sortaient de tonnes de bois et de minéraux.
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Le père Valdomero avait même fait un voyage au Vatican pour dénoncer les abus commis contre les indigènes, mais ses supérieurs ecclésiastiques lui avaient rappelé que sa mission était de porter la parole du Christ en Amazonie, pas de s'immiscer dans la politique. L'homme était revenu vaincu, se demandant comment on pouvait prétendre sauver les âmes pour le ciel si on ne commençait pas par sauver les vies sur terre. D'autre part, il n'était pas convaincu de l'opportunité de christianiser les indiens, qui avaient leur propre forme de spiritualité. Ils avaient vécu des milliers d'années en harmonie avec la nature, comme Adam et Eve au Paradis, quel besoin avait-on de leur inculquer l'idée du péché ? Pensait le père Valdomero.
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Mon père dit que la peur est bonne, c'est le système d'alarme du corps, elle nous avertit du danger; mais parfois le danger est inévitable alors il faut dominer la peur.
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Les hommes les plus dangereux que j'aie vu dans les parages ne sont pas les indiens mais les trafiquants d'armes, de drogues et de diamants, les récoltants de caoutchouc, les chercheurs d'or, les soldats et les bûcherons qui infestent et exploitent cette région, refuta le prêtre, et il ajouta que les indiens étaient peut-être primitifs sur le plan matériel, mais très évolués sur le plan mental, attachés à la nature comme un enfant à sa mère.
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