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Citations de Isabel Allende (732)


Si tu disposais du pouvoir et de l’impunité, ferais-tu subir aux coupables les mêmes souffrances que celles de leurs victimes ? demanda-t-elle.
— Je suppose que oui.
— Alors que tu es prêtre et que ton Dieu te commande de pardonner.
— L’histoire de tendre l’autre joue m’a toujours semblé une sottise, tout juste bonne à ramasser une seconde gifle, répondit-il.
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Au moment, immanquable de la scène d’intimité sexuelle, en voyant le réalisateur lutter désespérément avec le scénario, tout comme les acteurs luttaient dans les draps pour exciter le public avec un érotisme de sucre d’orge, qui ne cassait rien sauf le rythme de l’action, furieux, il lança vers l’écran « Et si vous enchaîniez l’histoire, bordel ! », en songeant avec nostalgie au temps où le cinéma suggérait la fornication par une porte qui se fermait discrètement, une lampe qui s’éteignait ou une cigarette oubliée dans le cendrier.
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Il s’effrayait tellement à l’idée d’être retrouvé au milieu d’une mare de viscères en putréfaction qu’il s’était mis d’accord avec sa voisine, une veuve d’âge mûr, au tempérament de fer et au cœur de velours : il devait lui envoyer un petit message, par texto, chaque soir. Si elle ne recevait rien deux fois de suite, elle viendrait jeter un coup d’œil – il lui avait donné une clef de la maison. Le message ne portait que trois mots : « Je vis toujours. » Elle n’était pas obligée de répondre, mais, comme elle partageait la même crainte que lui, elle répliquait toujours par trois mots : « Merde ! Moi aussi. »
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Elle voulait faire l’amour avec quelqu’un qui ressentait les choses comme elle. Elle voulait être acceptée sans rien cacher ni feindre, connaître l’autre en profondeur et l’accepter d’une égale façon. Elle voulait quelqu’un pour faire la grasse matinée, le dimanche, en lisant les journaux, quelqu’un pour lui prendre la main au cinéma, pour rire en racontant des bêtises et pour échanger des idées. Mais elle avait perdu le goût des aventures fugaces.
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Esteban acheva de trifouiller la chair blanchâtre du poisson parmi l'enchevêtrement d'arêtes et reposa son couvert dans l'assiette. Il se tenait assis très droit. de la même façon qu'il marchait, guindé, la tête légèrement en arrière et un tantinet déjetée, regardant en coulisse avec un mélange d'arrogance, de défiance et de myopie. Cette attitude eût été des plus désagréables si ses yeux n'avaient été étonnamment doux et clairs. Son port si raide eût davantage convenu à un homme obèse et courtaud, désireux de paraître plus grand, or il mesurait un mètre quatre-vingts et était on ne peut plus svelte. Toutes les lignes de son corps étaient verticales et ascendantes, depuis la lame de son nez aquilin et ses sourcils hérissés jusqu'à son haut front couronné d'une crinière de lion qu'il rejetait en arrière. C'était un grand échalas aux doigts terminés en spatules. Il déambulait à grandes enjambées, se déplaçait avec énergie et paraissait d'une force peu commune, sans pourtant manquer d'une certaine grâce dans les gestes. Il avait un visage tout à fait harmonieux en dépit d'un air austère et sombre et de fréquentes expressions de mauvaise humeur. Son trait dominant était l'irascibilité, une tendance à s'emporter et à perdre la tête, caractéristique qui le marquait depuis sa prime enfance où il se roulait par terre, l'écume aux lèvres, suffoquant de rage et trépignant comme un possédé. Il fallait le plonger la tête la première dans l'eau glacée pour lui faire recouvrer son sang-froid. Plus tard, il apprit à se dominer, mais toute sa vie durant lui resta cette prompte propension à la colère qui n'avait guère besoin d'être beaucoup stimulée pour déborder en terribles accès.
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La pratique spirituelle était encore plus intense. A dix ans, le garçon entrait en transe et il s'élevait à un plan supérieur de conscience, à onze ans il était capable de communiquer par télépathie et de déplacer des objets sans les toucher, à treize ans il faisait des voyages astraux.
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Ils allaient à la recherche de ces plantes rares qui ne poussent que dans la vallée glacée des Yétis, indispensables à la préparation de lotions et d'onguents médicinaux.
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Pour eux, l'important était la traversée, que le plus jeune réalisait pour la première fois. Le moine se rappelait l'avoir fait dans une vie antérieure, mais ces souvenirs étaient quelque peu confus.
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The patriarchy is stony. Feminism, like the ocean, is fluid, powerful, deep, and encompasses the infinite complexity of life; it moves in waves, currents, tides, and sometimes in storms. Like the ocean, feminism never stays quiet.
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"Regarde, Jaguar, je vais tout à fait bien! Je pourrai vous conduire à la caverne où ils gardent Pema et les autres filles", s'exclama Nadia en faisant quelques sauts pour prouver ce qu'elle disait.
Mais Tensing lui ordonna de se recoucher sur son lit improvisé: elle n'était pas encore tout à fait guérie, elle avait besoin de repos; son corps était le temple de son esprit et elle devait le traiter avec respect et sollicitude, lui dit-il. Il lui demandait de visualiser ses os à leur place, son épaule désenflée et sa peau débarrassée des bleus et des égratignures dont elle souffrait ces derniers jours. " Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes vient de nos pensées. Nos pensées construisent le monde", dit le moine par télépathie.
Nadia capta l'idée à grands traits: elle pouvait se soigner avec son esprit. C'est ce qu'avaient fait pour elle Tensing et Dil Bahadur pendant la nuit.
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Ni son peuple, ni sa famille, qui l'aimaient tant, ne pleurèrent sa mort; ils croyaient en effet que les pleurs obligeaient l'esprit à demeurer en ce monde pour consoler les vivants. La coutume voulait que l'on montre de la joie, afin que l'esprit part heureux accomplir un autre cycle sur la roue de la réincarnation, évoluant dans chaque vie jusqu'à atteindre enfin l'illumination et le ciel, ou nirvana.
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– Ce sont des paroles de Bouddha : Le changement doit être volontaire, non imposé.
– Qu'est ce que cela signifie ?
– Nous pouvons tous changer, mais personne ne peut nous obliger à le faire. Le changement se produit en général lorsque nous sommes confrontés à une vérité incontestable, une chose qui nous oblige à réviser nos croyances, dit-il.
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Elle avait grandi entre les quatre murs de la maison paternelle de Valparaiso, occupée à réciter son chapelet et à broder, parce que, selon son père, l'ignorance garantissait la soumission des femmes et des pauvres.
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Personne ne s'est présenté au tribunal pour faire opposition: le 30 novembre 1800, le juge a signé ma liberté et m'a remis Rosette. Seul le père Antoine était là, parce que Don Sancho et le docteur Parmentier, qui m'avaient promis de venir, avaient oublié. Le juge m'a demandé sous quel nom je voulais être inscrite et le saint m'a autorisé à utiliser le sien. Zarité Sedella, trente ans, mulâtresse, libre.

p.460
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La lune se reflétait dans l'onde avec une luminosité de cristal, la brise berçait doucement les joncs et la cime des arbres. Le silence le plus complet régnait et il eut un instant l'impression de vivre un rêve de somnambule où il marchait et marchait sans cesse sans jamais progresser, dans le même paysage enchanté où le temps s'était arrêté et où, chaque fois qu'il voulait atteindre les arbres qui paraissaient à portée de main, il ne rencontrait que le vide.
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Juliana le regardait, hypnotisée, mais il l'ignorait délibérément, au point qu'Isabel se demanda s'il ne manquait pas quelque chose au corsaire. Peut-être avait-il perdu sa virilité dans une bataille, ce genre d'accident arrivait couramment, il suffisait d'une balle perdue ou d'un coup donné en toute impunité et la partie la plus intéressante d'un homme se trouvait réduite à une figue sèche. Il n'y avait pas d'autre explication à cette indifférence vis-à-vis de sa soeur. (p.345)
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- Ne t'ai-je pas dit de frapper à la porte? Un jour tu vas me trouver nu, lui reprocha Diego.
- Je doute que cela me fasse une impression mémorable, répliqua-t-elle. (p.217)
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A l'âge où les autres fils de dons cultivaient la moustache et donnaient des sérénades, Diego ne se rasait pas encore et restait sans voix devant une demoiselle. (p.108)
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- Ne pense pas, Garcia ! ton cerveau est trop petit pour penser. Obéis et tais-toi.
- Oui, Excellence. (p.445)
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Il était peu à peu devenu aveugle, une pellicule céleste lui avait recouvert les pupilles : " Ce sont les nuages qui me rentrent par les yeux ", disait-il.
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