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Critiques de Isabel Allende (704)
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L'amant japonais

Ce livre aborde de nombreux thèmes : la vieillesse, l'homosexualité, la pédopornographie, des histoires d'amours contrariées, les liens familiaux, la sensualité etc... avec verve, comme sait si bien le faire Isabel Allende.

Ce livre m'a instruite en me faisant connaître le sort réservé aux Japonais, américains ou résidant en Amérique, après Pearl Harbor.

Tout ce que j'aime !

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Paula

Quoi de plus difficile que de voir mourir sa fille ? L’espoir insensé de guérison puis le long accompagnement jusqu’à la fin ?



« Paula » commence donc par une lettre d’Isabel Allende à sa fille malade. Elle lui raconte l’histoire de sa famille, une saga pleine de légendes et d’imagination, mais cette narration du passé est interrompue par les événements du présent, la détérioration de la santé de Paula, le désarroi, les traitements et les superstitions qui tentent de vaincre le mal et même les moments intenses où on se demande s’il ne vaudrait pas mieux abréger ses souffrances.



Deux trames parallèles sont ainsi tressées et l’histoire de la famille devient celle d’Isabel, ses amours, son travail et aussi l’histoire du Chili, les heures difficiles du coup d’État, la mort de son oncle Salvator Allende, le régime militaire avec ses enlèvements et ses tortures. L’idée d’une lettre à sa fille a disparu, il n’y a plus que l’écriture comme moyen de survie, comme exutoire aux émotions insupportables de l’agonie d’un être aimé.



Isabel Allende se raconte sans pudeur, je me demande même comment toutes les personnes qu’elle mentionne ont pu recevoir ces descriptions indiscrètes…



Un témoignage touchant sur la douleur de perdre un enfant, sur la vie d’une femme au destin particulier dans les tumultes et les paysages de l’Amérique du Sud.

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D'amour et d'ombre

Première rencontre avec Isabel Allende dans le cadre du challenge solidaire. Rencontre mitigée, j'ai aimé la trame historique dressée par l'auteure, le Chili et son régime militaire en toile de fond, la question du sort des exilés devant fuir un régime politique, la société divisée entre ceux opprimés et de plus en plus pauvre et les autres, privilégiés qui profitent des avantages du régime en place.

Isabel Allende a longuement enquêté sur certains faits qu'elle reprend dans son livre. Disparitions de proches, assassinats, charniers, exil, terrible quotidien dans combien de pays encore aujourd'hui.

J'ai moins accroché sur le côté romantique entre l'intrépide journaliste et le beau photographe même si cela adoucit un peu l'ensemble du roman.
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L'île sous la mer

C’est un roman qui met les Caraïbes à l’honneur, tant à Saint-Domingue (qui va devenir Haïti) qu’à Cuba puis à la Nouvelle-Orléans (à l’exception de brèves incursions à Boston ou à Paris) au fil des déplacements de Toulouse Valmorain, devenu planteur et esclavagiste à la mort de son père. Mais l’’île du titre, sous la mer, n’a rien à voir avec les Caraïbes, c’est, pour les esclaves, l’endroit où ils pensent aller retrouver leurs ancêtres à leur mort. Il s’agit d’un roman historique qui a un petit air de saga ou tout au moins de fresque historique, et pourtant l’histoire est concentrée sur une quarantaine d’année, de 1770 à 1810. C’est l’histoire de Zarité, petite esclave de 9 ans au début de l’histoire. L’intrigue est très romanesque, le personnage de Zarité, dite Tété, est attachant, d’autant que l’auteur lui confie la narration de certains chapitres à la première personne. Les autres personnages sont moins fouillés, certains sont même caricaturaux (le gérant de la première plantation), mais avec tous ces personnages que rencontre Tété, Isabelle Allende a réussi à faire le tour de bien des facettes de l’esclavage tant côté esclaves que côtés maîtres, c’est très documenté, les contradictions de certains blancs sont bien montrées, j’ai appris beaucoup de chose sur l’histoire d’Haïti (conflits entre planteurs blancs et petits blancs et mulâtres, rôle de la Révolution française et rapport de la colonie avec la France métropolitaine), sur le vaudou aussi; les différences sociétales et culturelles entre Saint-Domingue, Cuba et la Nouvelle-Orléans sont bien montrées. On apprend beaucoup de choses et pourtant jamais on n’a l’impression de lire un manuel d’histoire, cela se lit tout seul car c’est toujours bien intégré à l’intrigue et à ce beau portrait de femme.
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La maison aux esprits

Belle surprise que ce gros roman dense et plantureux qui m'a littéralement happée dès la première phrase et envoutée jusqu'à la dernière ligne!



Formidable saga familiale qui puise à la fois dans le merveilleux et dans l'histoire moderne du Chili sa trame narrative centrée sur trois générations de la famille Trueba, d'une écriture riche et élégante, je crois que "La maison aux esprits" est le roman que j'aurais aimé écrire.



Cerise sur le gâteau, ce roman m'a enfin donné le déclic et l'envie de rouvrir "Cent ans de solitude", l'ancêtre de ma PAL auquel j'entends qu'on le compare souvent, abandonné depuis une éternité sur une étagère avec un marque-page à la page 82. La magie du réalisme magique fonctionne!
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La maison aux esprits

La Maison aux esprits , un livre que nous avait conseillé un prof de fac en nous disant tout simplement : " C'est un chouette bouquin".

Ce conseil que j'ai suivi - certes "quelques" années plus tard - s'avère être avisé.

Maintenant que c'est mon tour, je vais essayer d'être plus explicite que ne l'a été cet enseignant - que je remercie !



La Maison aux esprits, c'est un roman qui a tout pour plaire. C'est une saga familiale avec ce qu'il faut d'amours et de drames, où vient se mêler les bouleversements qu'a connu la société chilienne dans la seconde moitié du vingtième siècle. C'est surtout l'histoire de destins maudits et tragiques.



C'est d'abord par le destin d'Esteban Trueba, seul personnage que l'auteure fait s'exprimer à la première personne. Le self-made man chilien du vingtième siècle. Un personnage totalement détestable : arriviste, cruel, misogyne, méprisant et propriétaire terrien très paternaliste avec les paysans qui travaillent sur les terres qu'il a durement gagnées. Et à mesure que les années passent, il devient un homme aigri et acariâtre détesté par les membres de sa propre famille qu'il tyrannise par son inflexibilité.

On peut se demander pourquoi Isabel Allende a décidé que ce serait ce personnage là précisément qui s'adresserait au lecteur. Et bien, peut-être justement parce que c'est le personnage qui est le plus victime de son destin, car il n'a pas su en comprendre les signes. Alors qu'il était encore jeune et sans le sous, la politique lui a pris la femme qu'il aimait, et il n'a pas su en tenir compte. Mais aussi sans doute parce qu'il incarne ce visage du Chili qui a fait que le peuple s'est soulevé et a voulu du changement.



Isabel Allende nous offre avec ce récit un roman très sentimental - à plusieurs égards. Ce roman a dû être - à mon humble avis - une thérapie pour elle, la nièce du dirigeant assassiné. Et elle nous transmet son amour pour son pays et son peuple, ainsi que sa peine de l'avoir quitté dans une langue agréable à lire (même si les relecteurs n'ont pas toujours bien fait leur travail !). Les phrases sont simples et percutantes, le récit est fait de peu dialogues et de beaucoup de descriptions où s'entremêlent récits de souvenirs et évènements romanesques.



Dans ce cas : pourquoi n'ai-je pas mis la 5ème étoile ? C'est le seul bémol que je le soulèverai : les descriptions à l'eau de rose !!! Y'a vraiment des moments où j'en pouvait plus !!



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Le cahier de Maya

On peut être jeune mais avoir un vécu si chargé qu'il pèse lourd sur nos épaules. C'est le cas de Maya, une jeune américaine comme les autres, du moins en apparence. Elle a 19 ans, et vient d'arriver à Chiloé, une petite île chilienne. Sa grand-mère, sa Nini, a fait jouer ses contacts pour l'envoyer là-bas, mais Maya n'est pas là pour les vacances. Elle est là pour se reconstruire, pour rebâtir sa vie, pierre après pierre. Elle est là pour survivre.



Au fil des pages d'un cahier, Maya va nous raconter sa vie, ses démons et parcourir le chemin inverse, sorte d'introspection de sa vie, pour tirer des leçons de ses erreurs.



C'est un parcours de vie que nous offre l'auteure, celui d'une enfant qui va trébucher, tomber jusqu'à descendre aux enfers, celui d'une jeune femme, au seuil de l'âge adulte mais qui n'arrive pas à se grandir, celui d'une survivante, que l'amour des siens va prendre par la main et aider à remonter ce précipice jusqu'à amorcer un nouveau départ.



Certains passages sont très durs, l'enfer n'est pas pavé de mots doux et bienveillants. Il est comme la morsure des drogues dans lesquelles elle sombre, tranchant, coupant, destructeur. Les mots utilisés par Isabel Allende sont bouleversants d'intensité. Par moments, j'ai détesté Maya, réellement, je lui en voulais de ce comporter comme ça, de ne pas être capable de faire autrement, de blesser les siens... Je lui en voulais d'être égoïste, de se murer dans ce silence méprisant, de ne pas se rendre compte que tout acte a des conséquences. Mais en même temps, je l'ai aimée, parce qu'elle n'est qu'une jeune femme blessée, qui gère comme elle peut ses émotions alors que les adultes eux-mêmes ne gèrent pas les leurs face aux drames de la vie, elle évolue, change, se remet en question.



Dans son récit, Isabel Allende dresse le portrait de personnalités fortes et attachantes, non dénuées d'excentricité et d'humour d'ailleurs (le couple formé par sa Nini et son Popo est particulièrement touchant, tout comme le Club des Criminels), et nous entraîne discrètement dans l'histoire du Chili, toujours présente en toile de fond de ses écrits.



Le rythme décrit parfaitement les deux facettes du roman : rapide en ce qui concerne les Etats-Unis, effréné finalement comme sa descente aux enfers, et plus lent quand on se trouve à Chiloé, aussi lent que cette vie qui a le temps, aussi lent que cette prise de conscience, que cette reconstruction qui ne se fait pas d'un claquement de doigts.



La plume d'Isabel Allende est toujours un délice, élégante, poétique, brusque aussi parfois... Elle nous immerge dans ce roman de l'adolescence et nous confronte à ses maux, ses obstacles, ses faiblesses en nous rappelant de rester vigilant. Porter un regard sévère sur l'attitude des autres est facile, mais comprendre d'où vient leur failles l'est beaucoup moins.



Nous ne sommes qu'humains, et les affres de la vie n'attendent que de nous faire chanceler.
Lien : https://lelivrevie.blogspot...
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La maison aux esprits

Une magnifique saga familiale!

Ce roman nous embarque dans l’histoire d’une famille sur plusieurs générations, en évoquant l’Histoire d’un pays d’Amérique du sud jamais nommé mais facilement identifiable : le Chili.



J'ai beaucoup aimé la place considérable des femmes. Chronologiquement parlant, la première est Nivea del Valle, femme étonnante, qui a mis au monde quinze enfants, militant pour le droit de vote des femmes, préférant s’entretenir avec Dieu sans intermédiaire. Sa file ainée, Rosa del Valle, est surnommée Rosa la belle pour sa beauté époustouflante, une sorte d’ ondine aux cheveux verts. Si belle qu’elle terrorise qui la regarde. Puis Clara del Valle, fille cadette de Nivea, est dotée d’un don de double vue. Elle invoque les esprits et anticipe les événements. Elle écrira, sur des carnets ses « notes sur la vie », relatant ainsi l’épopée familiale. Blanca, fille de Clara et Esteban, possède comme toutes les femmes de la famille une personnalité forte et n’hésitera pas à défier son père à plusieurs reprises, en fréquentant par exemple un homme qui n’est pas de son rang. Et enfin Alba, fille de Blanca, très proche de son grand-père Esteban, qui sera celle qui racontera l’histoire de cette famille dont elle est le dernier maillon.



Esteban Trueba, la figure masculine principale du roman, est un personnage ambivalent : travailleur acharné, déterminé, il est aussi colérique, violent et violeur.

L'autrice parvient toutefois à éviter le manichéisme et a en dressé un portrait tout en nuance.



Un roman aux multiples facettes qui est pour moi un véritable coup de cœur : du fantastique, de l’Histoire avec des passages incroyables sur le coup d’état chilien, de l’enchantement, des atrocités, la vengeance, la description d’un monde rural puis de la tyrannie moderne…



Le foisonnement des personnages n'est pas du tout oppressant : chacun a une identité propre, marquante et l'autrice leur donne un rôle et un caractère bien défini.



J'ai quitté à regret cette famille!
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La maison aux esprits



Clara, le personnage pivot de cette saga familiale, est en relation avec les esprits, elle déplace les objets et chacun s’en arrange. Cela se fait avec un tel naturel que même le lecteur le plus rationnel accepte cette « fantaisie » pour mieux la rapporter à de plus sombres métaphores au cours du récit.

Car si le ton est joyeux, les évènements le sont moins. Sous couvert de naïveté, l’autrice dépeint l’histoire du Chili du début du XXe siècle jusqu’à la date de parution du roman, le début des années 1980, alors que Pinochet est encore au pouvoir.

L’autrice fait vivre cette famille dans une joyeuse pagaille agrémentée de magie, de grandes histoires d’amour, de drames, ceux de la petite et de la grande histoire. C’est une fresque romanesque qui se suit le sourire aux lèvres. Les personnages semblent hors du commun alors même qu’ils s’avèrent être les symboles de leur pays.

On sort de cette lecture un peu échevelé, encore essoufflé d’avoir tourbillonné avec Clara, Estéban et leur descendance.

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Le cahier de Maya

J'ai retrouvé dans ce roman tout ce qui m'avait manqué dans "Ines de mon âme" : des personnages attachants, une intrigue prenante, une écriture vivante, ...



J'ai été particulièrement saisie par le contraste entre Las Vegas (violence, drogue, règne de l'argent, déchéance, la méfiance permanente, etc) et Chiloé (la solidarité, le troc "par ricochets", l'amitié même si le tableau n'est pas aussi idyllique qu'il y paraît) , un contraste qui illustre les "deux vies" de la jeune Maya et le gouffre entre ces deux périodes charnières de son existence.



Dans ce livre, Isabel Allende aborde de nombreux sujets qui donnent de la profondeur au récit : outre le périple de Maya et ses addictions à la drogue et l'alcool, le roman parle de la famille dans toute sa complexité, de l'histoire du Chili et de ses répercussions sur la société, etc.



Pour résumer, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire "Le cahier de Maya" même si la lecture a été plutôt éprouvante émotionnellement. On se sait que la jeune fille va s'en sort puisqu'elle est là pour rédiger son cahier, mais on ne peut s'empêcher de trembler pour elle chaque fois qu'elle se retrouve dans le pétrin...
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Plus loin que l'hiver

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire Isabel Allende à qui j'ai fait faux bond pendant quelques années.



L'histoire raconte le destin croisé de 3 personnes à Brooklyn pendant une tempête de neige. Lucia, quinquagénaire dynamique, est réfugiée chilienne de longue date, professeur d'université et attirée par son bailleur. Elle n'a jamais abandonnée son côté fleur bleue.



Richard est le propriétaire de Lucia et c'est lui qui l'a recommandé auprès de l'université. de la même génération il est beaucoup plus tourmenté, anxieux, renfermé presque mutique et donne l'impression à Lucia qu'il est indifférent à son égard.



Evelyn est une jeune réfugiée guatémaltèque, sans papier, embauchée pour s'occuper d'un enfant handicapé dans une famille déséquilibrée par la violence du mari.



A cause du verglas Richard emboutit la voiture d'Evelyn qui redémarre alors qu'il a juste eu le temps de lui donner sa carte pour faire un constat.

Elle réapparait peu après à la porte de la maison, apeurée ; elle a découvert un cadavre dans le coffre de la voiture de son patron, qu'elle n'aurait jamais dû emprunter ! Lucia vient à la rescousse de Richard velléitaire et d'Evelyne, bègue et ne parlant qu'un spanglish approximatif.



Commence pour tous les trois un périple qui aurait pu être rocambolesque s'il n'était pas aussi dramatique : faire disparaître le véhicule et le corps.

Les chapitres alternent le présent avec l'histoire de leurs destins liés et l'histoire de leur passé, des circonstances par lesquelles ils sont arrivées à Brooklyn. L'histoire est racontée est telle un thriller qui fait monter l'angoisse jusqu'au dénouement.



Sont abordés des thèmes très lourds, coup d'état, dictature militaire, violence des gangs, immigration, exploitation des sans-papiers, le deuil et la vieillesse !



J'ai trouvé que l'écriture d'Isabel Allende était moins tourmentée avec une douleur maitrisée comme si le silence feutré de la neige avait étendu son apaisement sur l'écrivaine. Les faits sont décrits dans leur entière réalité sans être minimisés ni dramatisés à outrance.



L'histoire d'amour qui débute entre Lucia et Richard est une ode à la vie, à l'espoir et à l'avenir mais un peu trop à l'eau de rose pour moi !



Merci à #NetGalleyFrance et à #Grasset pour ce livre.



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020



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La cité des dieux sauvages

Jaguar



Alexander Cold part en voyage avec sa grand-mère Kate. Direction l'Amazonie à la recherche d'une créature mystérieuse. Les Indiens l'appellent "la Bête".



L'année s'achève tranquillement avec ce sympathique roman d'aventure. Nous suivons Alexander, 15 ans, dans sa découverte de l'Amazonie. La nature est luxuriante. Elle regorge de vie, de bruit mais peut aussi être dangereuse, voire mortelle pour celui qui ne connaît pas ces lieux.



Alexander va découvrir ce magnifique écrin mais également se rendre compte de sa fragilité. Les autochtones sont également menacés. Le monde moderne contribue à faire disparaître leurs traditions et le moindre rhume peut décimer des tribus entières.



Certaines tribus refusent le contact avec le monde extérieur et vivent en harmonie avec la nature.



Ce roman prend également la forme d'un roman d'initiation. La forme est classique mais l'ensemble est agréable à lire. De plus, les personnages sont bien construits, que ce soit la grand-mère baroudeuse, le chercheur acariâtre, l'adolescente en communion avec la nature entre autres personnages.



Bref, un roman sympathique qui clôt agréablement cette année.
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Plus loin que l'hiver

Un récit dans lequel trois destins croisés, ceux de Lucia, Evelyne et Richard, vont finir par se rejoindre.

Cela commence lors d'un hiver rigoureux à New-York avec des allers-retours au chili, au Guatemala et au Brésil.

Les trajectoires des 3 personnages sont marqués par des drames.

Il est questions d'émigration clandestine aux USA, de dictature, de disparition, de deuils impossibles, de mafieux, de bandes-armées, de meurtres et de pauvreté.

Il est aussi questions d'une histoire d'amour balbutiante, de relations mère-fille, du sacrifice d'une grand-mère pour sa petite-fille, de la tendresse d'une jeune fille meurtrie pour un petit garçon et finalement de solidarité et de résilience.

Même si le périple qui va réunir les trois protagonistes est fort peu crédible, il fait sourire.

L'intérêt du roman s'illustre dans le caractère des personnages.

L'écriture est simple et le rythme du récit devient progressivement de plus en plus intéressant.

Une lecture bien agréable.



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Inés de mon âme

"Inès de mon âme"... âmes sensibles, s'abstenir !

Sous ce titre romantique et glamour se cache la flamboyante biographie romancée d'Inès Suarez qui cofonda le royaume du Chili au XVIème siècle aux côtés du Conquistador Pedro de Valdivia.



Tous les deux nés en Estrémadure, l'une des régions les plus pauvres de l'Espagne, Inès et Pedro vont arriver séparément au Nouveau Monde mais partageront ensemble la conquête de terres vierges de toute vie "civilisée". J'use de ce dernier qualificatif car ces terres étaient très peuplées, de centaines de milliers de "naturels", les Indiens soumis à l'Empire Inca, lui même assujetti et dominé par Pizzaro et les conquistadors du Pérou.



Fresque romanesque parfaitement documentée, "Inès de mon âme" entraîne le lecteur dans un voyage dans le temps, à travers les océans, les forêts luxuriantes et empoisonnées et la colonisation sanglante de tout un continent.



Isabel Allende, que je découvre par cette oeuvre, a su reconstituer toute la barbarie de la domination militaire exercée par les Espagnols en quête d'or et d'esclaves. D'un réalisme bluffant, son récit ne tombe jamais dans le sentimentalisme facile ni le jugement anachronique. Avec justesse et juste ce qu'il faut de fiction, elle a su donner à ce roman - qui lui a valu quatre longues années de recherches - l'élan d'un roman d'aventures où se ressentent l'urgence des existences menacées et la profondeur des passions dévastatrices.



Un grand merci à Nadouch pour le partage. Une chose est sûre, si c'est le premier roman d'Allende que je lis, ce ne sera pas le dernier.





Challenge PLU / MES FÉMININES 2018

Challenge ABC 2018 / 2019

Challenge PYRAMIDE
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Plus loin que l'hiver

Par une journée glaciale à Brooklyn, sur une route verglacée, Richard percute le véhicule qui le précède qui a freiné brusquement. Au volant se trouve Evelyn, elle a emprunté la voiture de son patron, elle n'a pas de permis et plus grave encore il y a dans le coffre le cadavre d'une jeune fille.

Avec l'aide de sa locataire Lucia, Richard décide de se débarrasser de la voiture et du cadavre dans un lac. Voilà donc les trois personnes embarquées dans un voyage périlleux au cours duquel leurs vies vont s'entrelacer pour toujours.

Isabel Allende nous propose un roman à trois voix, au cours du trajet chacun des personnages va nous raconter son passé douloureux et tragique. L'occasion pour l'auteure d'aborder les droits de l'homme, le sort des migrants et des réfugiés, les cartels mafieux, le trafic des travailleurs sans-papiers. Une histoire passionnante qui passe du Guatemala au Brésil et au coup d'État et la dictature du Chili.

J'ai apprécié la construction originale entre passé et présent, et le fond historique du récit. Malheureusement, la romance convenue entre Lucia et Richard donne un goût un peu mièvre à la fin de l'histoire. J'aurais préféré suivre davantage la destinée d'Evelyn la jeune immigrée guatémaltèque. Cette conclusion est donc pour moi, une occasion manquée.



Un grand merci aux éditions Grasset pour cet envoi.

#Plusloinquelhiver #NetGalleyFrance





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La maison aux esprits

Un court retour pour le magnifique roman d’Isabel Allende « La maison aux esprits ». J’ai adoré, c’est un coup de cœur, malgré un peu – juste un peu - de lassitude vers le milieu de ma lecture car je ne suis pas faite pour les sagas si longues… Voilà ma toute première incursion dans le monde du réalisme magique, les puristes diront que j’aurais dû commencer par G. Garcia Marquez ;) . En fait, je suis tout simplement tombée sur cette très belle édition France Loisirs chez un bouquiniste, la photo de Meryl Streep sur la jaquette a attiré mon regard.



Quel pavé !! 540 pages, serrées, denses, 540 pages d’émotions, de soupirs, de sourires crispés, de haussements de sourcils, de larmes, d’agacement, sans oublier quelques rires. La maison aux esprits est une saga familiale, l’histoire de Clara et Esteban, de leurs trois enfants, de leur petite-fille. C’est aussi un dépaysement complet, Isabel Allende nous conte l’Amérique du Sud (sans doute le Chili) du début du XXe siècle aux années 70, aux 95 ans d’Esteban. Un pays en proie aux remous politiques, à la violence qui en découle. Mais aussi aux traditions d’un autre temps. Les Trois Maria, l’exploitation agricole d’Esteban, sert de décor aux inégalités sociales qui étouffent le monde rural, ses fermiers et… ses bâtards.



L’auteure peint un très joli portrait de trois générations de femmes aux amours contrariées, des héroïnes fortes et amoureuses chacune à sa manière. L’âme de ce roman, son souffle est celui de la belle, la lumineuse Clara, celle qui lévite, qui connaît l’avenir, qui parle aux esprits. Quant à Esteban… il est un homme cruel, voire impitoyable, ambitieux, violent, égoïste mais avec cette toute petite part de fragilité qui peut-être le sauvera, qui peut-être lui rendra son humanité…



Ce roman est rude et magique à la fois, comme la plume de l’auteure, crue parfois, sans place pour le non-dit, puis pleine d’imaginaire, de fantaisie, de poésie. Je recommande sans hésiter !!





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La cité des dieux sauvages

Quelle aventure! Et quel bon moment j'ai passé à la lecture de cette histoire!



Isabel Allende à le don de nous embarquer dans des aventures extraordinaires, on a juste envie d'y croire tant c'est bien raconté.



On découvre les forêts d'Amazonie, les tribus qui y vivent encore comme il y a des milliers d'années, dans un total respect de la nature.

Il y a beaucoup de vérités aussi : suite aux découvertes de ces tribus, beaucoup ont été décimées, juste pour l'appât du gain, ces régions étant d'une richesse extraordinaire ; les mensonges qui ont été rapportés à propos de "ces sauvages sanguinaires", les maladies que l'homme moderne leur a transmises etc.



Je ne pourrais mieux dire que ce passage du quatrième de couverture : ce roman haletant conjugue connaissances, exotisme, savoir et évasion.



J'ai lu la suite " Le royaume du dragon d'or" il y a quelques années, tout aussi envoûtant! J'en ferai la critique après l'avoir relu, incapable de le faire sans m'imprégner totalement de l'ambiance.



Je ne peux donc que vous conseiller ce roman d'aventures et, en général, tout les romans d'Isabel Allende qui a une plume magnifique!



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Eva Luna

Malgré la truculence de l'écriture, le foisonnement des détails, l'exotisme du monde dans lequel gravitent Eva Luna et les personnes de sa vie, je n'ai pas réussi à rester captivée par le récit. Trop de rencontres et de personnages et pas assez d'intrigue? Sans doute...

Eva Luna est une petite fille très vite orpheline, ballottée d'un adulte à l'autre au gré des événements. A chaque fois, c'est une nouvelle rencontre, un nouvel univers, et un nouvel apprentissage de la vie, passant ses premières années dans la maison d'un homme qui embaume des cadavres, puis auprès d'une marraine un brin vénale perdant la boule, avant d'être recueillie par une proxénète et son amie transgenre et enfin, devant s'enfuir, élevée comme dame de compagnie auprès d'un couple de commerçants turcs. On se croirait parfois dans un film d'Almodovar, d'ailleurs elle l'a peut-être inspiré!

C'est toute une fresque d'un pays qui n'est pas nommé mais qui ressemble bien au Chili, ses immigrants, sa pègre et son instabilité politique entremêlé aux récits plus personnels des personnages incroyables qui traversent le roman.

Comme je l'ai dit, malgré l'écriture, je n'ai pas été suffisamment happée par le récit pour vraiment apprécier ma lecture, lui reprochant sans doute ce qui en fait sa force pour d'autres lecteurs. Pas le bon moment peut-être!





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La maison aux esprits

Eh ben mazette, quelle aventure !

540 pages de drames et de rebondissements, de magie et de révolutions, une histoire familiale noueuse et complexe courant sur plus d'un demi-siècle, des couples qui s'embrasent ou se déchirent, des enfants qui grandissent, des aïeux qui s'éteignent mais dont l'esprit habite encore longtemps les coeurs et les mémoires des vivants, des rêves et des cauchemars à n'en plus finir, et en toile de fond ce pays d'Amérique-du-Sud, ce Chili jamais nommé en pleine métamorphose, opérant sa mue dans les larmes et le sang, ces terribles conflits politiques et sociaux qui éclatent, brisent les destins et rebattent violemment les cartes : voilà entre mille autres choses ce que vous trouverez en poussant la porte de la La maison aux esprits.



Bien malin qui réussirait à faire la synthèse de ce tumultueux roman-fleuve ! On ne condense pas un bouquin pareil !

Impossible (pour moi) d'en faire un résumé cohérent, tant il regorge de personnages, de péripéties et d'intrigues parallèles, alors pardon, ami lecteur, il va falloir me croire sur parole :

Si tu as aimé Cent ans de solitude et ses oscillations continues entre naturel et surnaturel, alors fonce.

Si tu es friand de ce « réalisme magique » qu'on associe souvent à certaines oeuvres lantino-américaines, si tu n'as peur des romans denses et foisonnants, si tu as un peu de temps devant toi, alors fonce.

Si tu penses pouvoir supporter, à peine dissimulé sous l'habile maquillage de la fiction, le récit du coup d'état sanglant mené par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973 contre le gouvernement socialiste de Salvador Allende, alors fonce.



Sache toutefois que cette histoire démente te sera racontée par la nièce en personne du président déchu (lui qui s'est donné la mort au soir du fameux putsch), et que même si les noms ont été changés, que les dates et les lieux sont souvent passés sous silence, l'auteur a bel et bien mis son imagination débridée et la puissance de son style au service d'un texte très personnel, aux élans véritablement cathartiques. A la manière de ces artistes-photograhes qui retouchent, déforment, recolorent, enjolivent leurs clichés au point de les rendre presque méconnaissables, Isabel Allende part ici d'un matériau intime et concret basé sur des faits historiques avérés pour les transformer avec beaucoup de talent en une oeuvre "folle", protéiforme, très esthétique, qui entremêle les générations, les époques, les crises sociales et les soubresauts politiques.

Le résultat est étonnant, flamboyant, mais un peu déroutant aussi... Malgré sa grande qualité d'écriture et son souffle romanesque d'une ampleur exceptionnelle, je ne suis venu à bout de cet incroyable voyage au long cours (dont peut-être certains lecteurs ressortiront rincés, abasourdis ou même fourbus ?) qu'au prix de quelques efforts de persévérance et de concentration.

Ébouriffant !
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La maison aux esprits

Coup de cœur monumental pour ce classique de la littérature chilienne ouvert un peu à contrecœur je l'avoue mais qui me laisse au final complètement retournée. Il y avait un moment que je n'avais pas été aussi happée et passionnée par un roman.

Après des premières pages un peu laborieuse où j'ai eu du mal avec presque tout : style, narration, personnages, temporalité... je me suis laissé captiver par cette saga familiale qui nous entraine sur près de 50 ans et nous plonge dans l'évolution d'un pays, que ce soit au niveau de la société que de la politique. Difficile de ne pas être prise par ce roman à la limite du mystique et qui a exercé sur moi une fascination sur laquelle j'ai du mal à mettre des mots. J'ai adoré et je regrette vraiment de ne pas l'avoir découvert avant.
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La littérature de montagne

Qui est l'auteur du grand classique Premier de Cordée, publié en 1942 ?

Pierre Mazeaud
Roger Frison-Roche
Samivel
Gaston Rebuffat

10 questions
91 lecteurs ont répondu
Thèmes : montagnes , nature , alpinismeCréer un quiz sur cet auteur

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